Quelques précisions sur le Pacte de métamorphose écologique du Pays Basque

Pacte de métamorphose écologique du Pays Basque

Quelques précisions 

La lecture du Pacte peut parfois donner lieu à des malentendus. Voici quelques éclairages par rapport aux premiers retours de listes candidates.

Peut-on choisir les points sur lesquels on s’engage ?

Non, contrairement à la démarche de 2014 avec la boîte à outils climat énergie, nous avons fait le choix pour ce mandat de proposer un Pacte “tout ou rien”, demandant aux candidat·e·s aux élections municipales de s’engager sur la totalité du Pacte.

Le contexte ayant évolué, par l’intérêt de plus en plus fort que montrent les citoyen.ne.s pour les questions climatiques et écologiques, et du fait de la création de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque, nous demandons des engagements plus ambitieux qu’en 2014 aux candidat·e·s, pour qu’ils soient à la hauteur des attentes des citoyen·ne·s et des enjeux de ce mandat qui sera déterminant pour relever le défi climatique.

Nous sommes une commune rurale et nous n’avons pas le budget, ni les compétences nécessaires pour réaliser entièrement les engagements de ce Pacte.

Nous avons conçu ce Pacte de manière à ce qu’il puisse être signé autant dans les villes que dans les communes rurales. 

La signature de ce Pacte vaut pour le mandat communal et intercommunal. Même les plus petits villages disposent d’un·e élu·e au Conseil communautaire de l’agglomération et peuvent donc influer sur les décisions prises à l’échelle du territoire. En signant ce Pacte, elles s’engagent donc à ce que les votes de leur représentant·e lors des Conseils communautaires correspondent aux engagements du Pacte. Les élu.e.s pourront notamment pousser pour que la CAPB mette en place des financements de la métamorphose écologique au bénéfice des  communes rurales. De plus, ces dernières peuvent demander à ce que les services de la CAPB proposent des prestations d’ingénierie pour la réalisation de projets dans les communes disposant de moins de moyens.

La signature de ce Pacte manifeste la volonté d’avoir une politique cohérente face au dérèglement climatique et à la crise écologique. Toutes les communes peuvent choisir d’adhérer à l’eusko, de développer les énergies renouvelables localement (ex : Ostabat), de développer les circuits courts grâce aux établissements communaux (ex: Mendionde). Nous n’attendons pas des communes rurales qu’elles appliquent entièrement les actions du Pacte, mais que toutes les décisions prises lors du prochain mandat soient en accord avec ce Pacte (ex : construire une bande cyclable ou mettre en place une limitation de vitesse à 30 km/h s’il y a une rénovation de voie pour sécuriser les cyclistes, répondre favorablement aux sollicitations de projets citoyens de développements des énergies renouvelables (ex : I-ENER), des circuits courts (ex: AMAP) ou de réduction des déchets (ex : dons de poules, compostage collectif), s’appuyer sur les citoyen·ne·s et mettre en place des chantiers participatifs, etc..

Nous tiendrons compte des capacités des communes à agir (par leur budget ou leur poids au Conseil communautaire) lors de notre travail de suivi. Toutes les communes et leurs élu·es peuvent agir à leurs échelles et, par la signature de ce Pacte, montrer la volonté d’un développement du territoire cohérent avec les enjeux climatiques et écologiques.

Quel est le lien entre l’eusko et le dérèglement climatique ? Que peut faire une commune pour l’eusko ? L’eusko, c’est une monnaie d’abertzale pour remplacer l’euro !

L’eusko est un outil de relocalisation de l’économie. Lorsqu’une personne paye en eusko, l’argent qu’elle a utilisé va rester sur le territoire et donc favoriser l’économie locale. 

Quand on paie un commerçant en eusko, il peut soit réutiliser ces eusko auprès d’une autre entreprise du réseau eusko (qui a forcément son siège social au Pays Basque), soit les reconvertir en euros… mais avec une retenue de 5%. Les professionnels Eusko favorisent donc des fournisseurs locaux (56% des plus de 820 professionnels Eusko ont pris au moins un nouveau fournisseur local). Cela réduit donc les transports longue distance et les d’émissions de gaz à effet de serre, ce qui permet de lutter contre le dérèglement climatique.

De plus, les euros récupérés lors du change en eusko sont placés dans un fonds de garantie d’une banque éthique, la Nef, ou d’une banque de l’Economie Sociale et Solidaire, le Crédit Coopératif, qui financent essentiellement des projets de la transition écologique et sociale.

Les communes peuvent facilement permettre aux régies communales d’encaisser en eusko. Sur plusieurs communes déjà, les administrés peuvent régler des régies par virements en eusko, depuis chez eux ou même depuis leur smartphone, grâce à leur compte eusko.

La mairie pourra aussi réaliser des paiements en eusko : le maire pourra prendre une partie de ses indemnités en eusko s’il le souhaite, il lui suffira pour cela d’adhérer et d’ouvrir un compte en eusko. De même pour les adjoints recevant des indemnités. Les agents qui le souhaitent pourront également, comme cela se fait déjà à Bayonne et Saint-Pierre-d’Irube, demander une partie de leur salaire en eusko. La mairie peut également proposer à ses fournisseurs de les payer en eusko.

Les chargés de développement de l’association Euskal Moneta sont à disposition pour accompagner les communes dans ces démarches.

L’eusko est une monnaie locale complémentaire qui s’adresse et peut bénéficier à tou·te·s les habitant·e·s du Pays Basque. Il n’a pas vocation à remplacer l’euro mais à contribue à une relocalisation de l’économie pour certains achats ou prestations. De plus en plus de listes, de toute tendance politique, comprennent cet atout écologique, économique et social, et s’engagent pour le Pacte de métamorphose écologique du Pays Basque et pour l’eusko.

Les engagements demandés ne sont pas réalistes, on ne peut pas à la fois rénover toutes les voiries, tous les bâtiments, être autonome énergétiquement et avoir 100% de produits locaux dans les cantines !

– sur les mobilités : rendre cyclable l’ensemble des routes n’implique pas de réaliser des pistes cyclables sur toutes les voies, il peut aussi s’agir d’aménager des zones limitées à 30 km/h ou à 20 km/h. Il n’est pas demandé de rénover toutes les voies mais, en cas de rénovation, de suivre l’ordre de priorité du Pacte : piétons > vélos > bus > voiture.

– sur la maîtrise de l’énergie : il s’agit d’un plan d’investissement sur la totalité de la mandature pour lequel il existe des subventions. Le plan de rénovation ne demande pas le niveau passif mais BBC (Bâtiment Basse Consommation Rénovation), seules les constructions neuves sont demandées en passif voire énergie positive.

– sur les 100 % d’énergies renouvelables : il s’agit d’entreprendre un développement des énergies renouvelables sur la mandature qui soit dans une trajectoire cohérente avec l’objectif 100% d’énergies renouvelables en 2045.

– pour agir sur l’agriculture et l’alimentation bio et locale : il s’agit d’élaborer et mettre en place une stratégie à échelles communale et communautaire, dont une politique foncière et d’appui des filières, pour viser ce 100%. Si l’atteinte de cet objectif pourra avoir lieu après le mandat, la trajectoire suivie au cours de la mandature devra être compatible avec l’échéance fixée. Rappelons que la loi Egalim fixe à 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits biologiques, dans la restauration collective pour 2022.