Inaction à toutes les échelles

A la suite du rapport 2021 sur l’état de la métamorphose écologique du Pays Basque (découvrir les résultats des communes), les sentinelles écologiques vous proposent de revenir sur les principales informations de cette 1ère année de suivi.

Un milliard de personnes menacées par la montée des eaux ou «seulement» moitié moins ? Ci-dessus, le secteur des Cavaliers à Anglet en l’état actuel (en petit) et dans le cadre d’un scénario à +3°C (en grand).

Depuis plus de 30 ans, les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) préviennent les responsables politiques et, rapport après rapport, l’alerte se fait plus pressante : sans réduction massive et rapide de nos émissions de gaz à effet de serre, les températures vont grimper et les catastrophes climatiques (canicules, feux de forêt, inondations, montée des eaux, …) se multiplier et s’intensifier.  Des territoires seront rendus inhabitables et des écosystèmes détruits ou dégradés à jamais.

Pourtant, si les discours ont changé, dans les faits, la réponse politique oscille entre inaction et procrastination. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) explosent et «le changement climatique s’accélère et s’intensifie » à un rythme « sans précédent » selon le GIEC. Nous sommes déjà à +1,2°C et si jamais les pays respectent les engagements nationaux pris à la COP21, nous nous dirigeons vers +2,7°C.

Alors que la COP 26 est en pleine discussion, qu’attendre des promesses faites par les Etats alors que, pour l’instant, seule la Gambie respecte ses engagements ? La France, récemment condamnée pour cela par le Conseil d’Etat, n’est pas non plus sur une trajectoire compatible avec ses promesses de neutralité carbone 1 pour 2050.

Concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) dans l’atmosphère pendant les 800 000 dernières années, mesurées en parties par million (ppm). Une compilation de données réalisée par le scientifique anglais Thomas Bauska, spécialiste des gaz piégés dans les glaces : «Nos carottes glaciaires, qui datent de 800 000 ans, montrent que la Terre n’a jamais dépassé 300 ppm de CO2 et 815 ppb de CH4 avant la révolution industrielle».

Dans ce contexte, cet objectif ne pourra pas être atteint sans que les collectivités locales, responsables directement et indirectement de 50% des émissions de GES, ne déclinent localement une ambition comparable et ne prennent pleinement leur part. Tel n’est pour l’instant pas le cas de la Communauté d’Agglomération Pays Basque (CAPB) qui, par “réalisme”, ne s’inscrit pas dans une trajectoire de neutralité carbone alors que son territoire possède des puits de carbone (forêts et prairies notamment) aux capacités de captation supérieures à la moyenne hexagonale. Or, d’autres territoires comme Lille Métropole ou Grenoble Alpes Métropole visent la neutralité carbone et prévoient en plus des actions pour réduire les émissions associées aux importations. Si les ambitions de la CAPB ne sont pour l’instant pas à la hauteur, ce 1er rapport propose d’évaluer les actes de 56 communes suivies et de la CAPB pour s’orienter vers une métamorphose écologique à même d’assurer un territoire viable pour ses habitant·es.

Pour rejoindre les sentinelles écologiques et participer à la métamorphose du territoire, cliquer ici ou nous contacter par mail à hitzahitz@bizimugi.eu pour plus d’informations.