Bizikutzu 48 – septembre 2023

« Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. »

Antoine de Saint-Exupéry

Edito

L’été s’achève avec sa ritournelle de bilans de saison et de promesses de rentrée. Et quand le lobby touristique commentera sans fin les chiffres de fréquentation, d’autres constats nous rappelleront l’urgence de nos combats : les mégafeux dévastateurs du Canada, les 1800 migrants morts en Méditerranée depuis le début de l’année, les records de chaleur battus aux quatre coins de la planète…

Et pourtant, les décideurs politiques et économiques n’ont pas connu de trêve estivale dans leur négation de la réalité, voire dans la remise en cause de la parole scientifique.

Pis encore, l’offensive contre les mouvements et la pensée écologiques se fait de plus en plus agressive.

Quelle réponse apporter alors ? Comment éviter le découragement, voire l’anxiété ? Par l’engagement collectif, seul capable de nous donner individuellement la force d’espérer, de construire à notre échelle un territoire de justice sociale et climatique.

C’est la proposition de rentrée de Bizi! que toutes et tous sont conviés à découvrir lors d’Euskal Herria Burujabe, les 7 et 8 octobre à Bayonne.

Portrait : Sabine, 31 ans, Bayonne

Il est certain que je continuerai à m’engager auprès de Bizi après [Euskal Herria Burujabe], car j’y ai trouvé l’élan que je cherchais !

Je m’appelle Sabine, j’ai 31 ans et je suis originaire du Béarn. Je me suis installée à Bayonne en début d’année. J’ai toujours aimé découvrir les différents territoires et leurs spécificités, et participer pleinement à la vie locale en intégrant notamment des associations environnementales et sportives. C’est donc ce que j’ai cherché à faire en arrivant ici, car je ne connaissais finalement pas grand-chose au Pays Basque ! J’ai découvert Bizi grâce aux t-shirts verts et aux banderoles impactantes pendant les manifs contre la réforme des retraites. J’ai entendu parler d’Euskal Herria Burujabe lors d’un atelier de confection de banderoles. J’ai trouvé que c’était un bon moyen de commencer à m’impliquer en tant que bénévole, même si j’étais un peu impressionnée par l’ampleur de l’événement ! C’était aussi pour moi l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de découvrir les multiples initiatives locales qui seront mises en avant ces jours-là. Je suis membre de la commission Agriculture, Alimentation et Eau et je participe aussi aux réunions de coordination. J’ai très hâte d’y être pour concrétiser tout le travail mais aussi profiter de ces riches journées. Il est certain que je continuerai à m’engager auprès de Bizi ensuite, car j’y ai trouvé l’élan que je cherchais !

Grand angle : le mauvais sillon de l’agriculture

« Mon quinquennat sera écologique ou ne sera pas » avait promis le candidat Macron à Marseille. A ne retenir que le domaine de l’agriculture, force est de reconnaître que ce n’est pas vraiment le cas. Adopté peu avant l’été par le Sénat, la loi sur la « Ferme France » en est une parfaite illustration. Cette « lettre au Père Noël de la FNSEA » comme l’a qualifiée l’UFC, entend donner un choc de compétitivité au secteur agricole. En d’autres termes, produire plus, coûte que coûte. L’épandage aérien autorisé, les avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) devenus accessoires… Toute une série de mesure qui vise à favoriser le seul type d’agriculture intensive. L’épisode des mégabassines telle celle de Sainte-Soline, financées sur les fonds publics et destinées à quelques 6% des agriculteurs, montre jusqu’à la caricature cette course en avant. On en connaît pourtant le coût ! Pour la biodiversité par exemple : 57 % des oiseaux ont disparus dans les milieux agricoles, trois fois plus que dans les autres. Et ce n’est pas une autre loi récente, européenne celle-là, appelée sans rire loi sur la restauration de la nature, qui infléchira cette orientation. Vidée de tout objectif chiffré et d’obligation formelle, elle s’ajoutera juste au verbiage habituel.

A l’échelle locale, l’agriculture durable souffre aussi en Iparralde de l’accaparement des terres pour des destinations touristiques ou de loisirs. La spéculation provoque des hausses insupportable du foncier, comme à Arbonne par exemple. Les solutions pérennes existent pourtant, portées par les luttes locales. C’est ce que démontrera EH Burujabe les 7 et 8 octobre prochain.

Visite guidée chez Bizi! Les coulisses de la préparation d’Euskal Herria Burujabe 2023

La préparation de l’événement rassemble de nombreux bénévoles organisés en groupes de travail. Chacun.e peut s’investir à son goût, en amont ou les jour J, ponctuellement ou tout le long de la préparation et jusqu’à Euskal Herria Burujabe.

Sept groupes thématiques vont présenter et valoriser les 7 thèmes de la métamorphose : Solidarité, Politique, Mobilité, Habitat, Energie, Economie et Agriculture-Alimentation.

S’y ajoutent les groupes organisationnels comme :

  • La logistique qui balaie toutes les missions pour que l’événement se déroule correctement : bar, restauration, déco-signalétique, gestion du matériel, sanitaires, déchets…
  • La communication : photos, réseaux sociaux, presse…
  • La traduction pour proposer tous les supports en bilingue
  • L’animation de rue et les concerts : accueil des artistes, techniciens sons, …
  • La gestion des bénévoles : recrutement, réalisation des plannings et accueil…
  • L’espace « Enfants et ado » pour accueillir les familles et sensibiliser en jouant.
  • Et un groupe spécifique pour l’ouverture des festivités le samedi après-midi.

Toi aussi participe à ce grand événement unique en devenant bénévole ! Inscris-toi sur le formulaire : https://urlz.fr/nfyJ

On l’a fait ! Les fêtes de Bayonne côté militant

Cet été encore, des membres de Bizi ont revêtu la tenue blanche et rouge pour les fêtes de Bayonne, fidèles au dicton de la place Patxa « Borroka bai, besta ere bai » (la lutte oui, la fête aussi). Profitant de cette immense vitrine que devient Bayonne, chaque matin, une équipe partait coller des affiches pour annoncer l’événement Euskal Herria Burujabe et distribuer des autocollants dans les bars sympathisants.

Le Patxoki est bien connu pour être un lieu sympa, sécure et populaire. C’est grâce à la centaine de bénévoles qui s’y sont relayés jours et nuits. Le midi c’était arroltze ta xingar (œufs ventrèche) ou piperade avec plus de 1000 assiettes servies. Un repas simple et bon marché composé d’ingrédients bios et locaux, rare à Bayonne à cette période ! D’année en année le succès se confirme et devient un rendez-vous pour un repas entre copains, copines, collègues, ou même invité.e.s à un mariage ! Le soir c’était talo, il en a été servi 1600 ! Et presque 3000 litres de bière pour les 5 jours ! L’ambiance est aussi sympa d’un côté du bar que de l’autre et des bandes de potes s’organisent pour s’inscrire ensemble en équipe de travail.

Les bénéfices des boissons et des assiettes permettent de faire vivre le Patxoki, base logistique indispensable à Bizi tout au long de l’année. Cette année, les talos financeront en partie l’événement Burujabe, un autre rendez-vous festif où les bénévoles sont attendus !

Rendez-vous

  • Du 1er septembre au 7 octobre : préparation intensive d’Euskal Herria Burujabe, toute aide est bienvenue ! Inscrivez-vous sur https://urlz.fr/nfyJ ou passez nous voir à la Fondation Manu Roblez Arangiz, 20 rue des Cordeliers à Bayonne
  • Mardi 5 septembre 19:00 – 21:00 :  Réunion Groupe Habitat, au Maiatz, 20 rue des Cordeliers à Bayonne
  • Jeudi 7 septembre 19:00 – 21:00 Apéro-rencontre spécial: Euskal Herria Burujabe! Patxoki – 23 rue des tonneliers, Bayonne
  • Lundi 11 septembre 18:30 – 21:00 Rencontre mensuelle des sentinelles écologiques – Fondation Manu Robles Arangiz, 20 Rue des Cordeliers, Bayonne
  • Samedi 7 et dimanche 8 octobre : EUSKAL HERRIA BURUJABE ! Grand événement festif et militant au petit Bayonne.
  • Mercredi 1 novembre 19:00 – 21:00 Rencontre mensuelle de Bizi! Fondation Manu Roblez Arangiz-RDC-20 rue des cordeliers, Bayonne