Villes et Etats américains mobilisés contre le changement climatique malgré Trump
AFP
www.goodplanet.info/actualite/2017/05/14/villes-etats-americains-mobilises-contre-changement-climatique-malgre-trump/
Nicolas Hulot au gouvernement: de la confusion et des exigences politiques à clarifier
Maxime Combes, économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles (Seuil, collection Anthropocène)
https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/170517/nicolas-hulot-au-gouvernement-de-la-confusion-et-des-exigences-politiques-clarifier
Quel avenir pour l’écologie politique ?
Maxime Combes, économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition (Seuil, Anthropocène)
www.streetpress.com/sujet/1494580870-avenir-ecologie-politique
«Onura sozial eta ekologikoa dakarren trantsizioa nahi dugu»
Zuberoa Iturburu Lopez-Pantoja
www.berria.eus/paperekoa/1761/006/001/2017-05-10/onura_sozial_eta_ekologikoa_dakarren_trantsizioa_nahi_dugu.htm
Villes et Etats américains mobilisés contre le changement climatique malgré Trump
AFP
www.goodplanet.info/actualite/2017/05/14/villes-etats-americains-mobilises-contre-changement-climatique-malgre-trump/
Même si Donald Trump désengage l’Etat fédéral de la lutte contre le changement climatique, nombre de municipalités et d’Etats américains, même dirigés par des républicains, poursuivent agressivement leurs efforts en faveur des énergies renouvelables et pour réduire leur empreinte carbone. Une trentaine d’Etats ont fixé des normes forçant les compagnies d’électricité à fortement accroître leur part d’énergies renouvelables dans la prochaine décennie, au détriment du charbon. Outre les traditionnels bastions démocrates et pro-environnement de la Californie et de New York, on compte aussi des Etats dirigés par des gouverneurs républicains, comme l’Ohio, l’Illinois, le Michigan, le Texas ou l’Iowa.
« Ce qui m’a surpris, c’est de voir combien des gouverneurs républicains, avec l’appui des démocrates, parient sur le potentiel de développement économique et d’investissement en embrassant de nouvelles technologies dans l’efficience énergétique et les énergies propres, et ce malgré le fait que l’administration Trump s’en détourne et essaye même de dresser des obstacles », explique Dick Munson, chargé de la promotion des énergies renouvelables dans le Midwest pour l’ONG Environnemental Defense Fund.
Dans l’Illinois, le gouverneur républicain Bruce Rauner a ainsi récemment signé un projet de loi négocié avec une Assemblée à majorité démocrate prévoyant plus de 200 millions de dollars d’investissements par an dans les énergies renouvelables.
Selon Dick Munson, « il s’agit probablement de la loi la plus étendue dans le pays pour promouvoir les sources d’énergie propres » avec le potentiel de mobiliser jusqu’à quinze milliards de dollars sur dix ans.
Dans l’Ohio, le gouverneur John Kasich, un rival de Donald Trump à la primaire républicaine pour la dernière présidentielle, a mis son veto à un projet de loi qui aurait revu à la baisse les objectifs en matière d’énergies renouvelables.
Et dans le très conservateur Texas, l’ancien gouverneur républicain Rick Perry, devenu secrétaire à l’Energie du président Trump, avait largement ouvert le marché de l’énergie éolienne, avant de se prononcer récemment pour que les Etats-Unis restent dans l’accord de Paris sur le climat.
Conclu fin 2015 par plus de 190 pays, l’accord de Paris vise à limiter le réchauffement planétaire à moins de deux degrés Celsius par une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le Texas « produit plus d’énergie éolienne que tout autre Etat » américain, précise Dick Munson, représentant un quart des capacités éoliennes américaines et 12,7% des besoins texans. Avec les turbines en construction, le vent devrait bientôt fournir 16% de l’électricité texane.
La part de l’éolien dans la production électrique américaine était de 5,6% en 2016, selon l’U.S Energy Information Administration.
La large mobilisation des élus démocrates comme républicains au niveau des municipalités, des comtés et des Etats « offre probablement la possibilité de tenir les engagements américains dans l’accord de Paris, même si l’administration Trump ne coopère pas », juge Mary Anne Hitt, du Sierra Club, la plus grande organisation écologiste américaine.
« Nous ne construisons plus de centrale à charbon dans ce pays », une importante source d’émissions carboniques, souligne-t-elle.
Depuis 2010, 175 centrales ont été fermées, mais il en reste 270, produisant 30% de l’électricité américaine, contre 33,8% pour les centrales au gaz naturel, 19,7% pour le nucléaire et 15% pour les énergies renouvelables (hydroélectrique, éolien, solaire, biomasse et géothermie).
Avec la révolution de l’énergie propre « devenue bon marché » et l’abondance du gaz naturel produit aux Etats-Unis, le charbon est de moins en moins compétitif, précise la responsable du Sierra Club. Selon elle, la fermeture de 73 autres centrales est prévue d’ici 2030, malgré le soutien de M. Trump à cette énergie « sale ».
« Les Etats et les municipalités sont les lieux où sont prises les décisions sur l’approvisionnement et la production électrique, ce n’est pas à Washington et Trump ne peut pas faire grand-chose pour peser », pointe Mary Anne Hitt.
« L’engagement des maires et gouverneurs américains en faveur de mesures pour le climat n’a jamais été aussi solide », estime Gino van Begin, secrétaire général du Conseil international pour les initiatives écologiques locales (ICLEI), une association parrainée par l’ONU. Plus de 200 villes et comtés aux Etats-Unis en sont membres, précise-t-il.
Selon lui, « l’économie américaine a déjà amorcé la transition vers une réduction du carbone ». Le PIB du pays a connu 10% de croissance depuis 10 ans, et en même temps les émissions de CO2 ont diminué de 9%, a-t-il relevé.
Nicolas Hulot au gouvernement: de la confusion et des exigences politiques à clarifier
Maxime Combes, économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles (Seuil, collection Anthropocène)
https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/170517/nicolas-hulot-au-gouvernement-de-la-confusion-et-des-exigences-politiques-clarifier
Nicolas Hulot a été nommé ministre d’Etat à la transition écologique et solidaire. Prise de guerre pour les uns, bonne nouvelle pour les autres, cette nomination, au moment où Areva et les lobbies fossiles réalisent une OPA sur Matignon, génère manifestement de la confusion. Confusion qui ne pourra se dissiper qu’à condition de clarifications politiques, tant sur le fond qu’en terme de stratégie.
Au moment où Areva et les lobbies fossiles réalisent une véritable OPA sur Matignon, et alors qu’Emmanuel Macron veut diriger le pays comme on dirige une start-up, la nomination de Nicolas Hulot comme ministre d’Etat à la transition écologique et solidaire ne peut que générer plus de confusion politique.
Une confusion politique entretenue par Nicolas Hulot lui-même, lorsqu’il refusa d’entrer dans un gouvernement dirigé par le parti socialiste en 2016, alors qu’il y avait une majorité de « gauche » (même très libérale) à l’assemblée nationale et la nécessité d’embrayer sur la mise en oeuvre de l’Accord de Paris. En acceptant aujourd’hui d’entrer dans un gouvernement dirigé par un élu de droite pro-nucléaire et pro-charbon, et ce alors que l’essentiel des postes ministériels concernant les politiques économiques et sociales sont tenus par la droite et des pro-business, Nicolas Hulot brouille les messages qu’il avait envoyés à l’opinion publique depuis plusieurs années.
A commencer par le message consistant à dire que le libéralisme n’était « pas compatible » avec l’écologie. « Osons dire que la violence capitaliste a colonisé tous les cercles de pouvoir » déclarait-il au moment de la publication de son livre « Osons » en amont de la COP21, établissant un réquisitoire sans appel contre les politiques néolibérales faisant primer le business sur l’ensemble des autres domaines de l’existence : à la puissance des marchés et des multinationales, il brandissait la reconnaissance « de la finalité sociale et écologique de l’écologie » comme alternative au Business as usual. Comme nous l’avons expliqué ailleurs (ici et ici notamment), les engagements de campagne et les premiers signes envoyés par Emmanuel Macron sont à des années-lumière des déclarations de Nicolas Hulot.
Disons-le et répétons-le tranquillement : face à l’aggravation du réchauffement climatique et la perte de biodiversité, les politiques écologiques dont nous avons besoin ne sont pas compatibles avec les politiques de compétitivité économique voulues par Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Bruno Lemaire.
Il en ressort plusieurs questions à adresser à Nicolas Hulot. Directement, et pas par l’entremise de ses proches ou de commentateurs joyeux :
- quelles sont donc les garanties obtenues d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe qui ne l’étaient pas en 2016 de François Hollande et Manuel Valls ?
- plus spécifiquement, ce que nous voulons savoir c’est quelles sont les garanties obtenues – car nous ne pouvons imaginer qu’il n’y en ait pas – sur Notre-Dame des Landes, le CETA, les centales à charbon, le nucléaire, le plan autoroutier (A45, GCO, etc), les pesticides, le Diesel, les gaz de schiste, etc
- plus largement, nous n’imaginons pas non plus que des garanties n’aient pas été négociées et obtenues sur la possibilité de réorienter les politiques économiques et financières dans un sens compatible avec la transition écologique et sociale : évasion fiscale, taxe sur les transactions financières, régulations financières, financement de la transition écologique, agroécologie paysanne, etc ;
- finalement, il est important que Nicolas Hulot explique comment il compte s’y prendre sur le plan stratégique : devenir ministre et avoir l’ambition d’être utile pour la cause qu’on prétend défendre implique de gagner des arbitrages. Nicolas Hulot a le choix : faire croire à « la société civile » et l’opinion publique que sa seule nomination permet de gagner des arbitrages dans les couloirs avec un gouvernement anti-écologique et pro-business.
Ou bien reconnaître que de tels arbitrages ne pourront être gagnés sans rapport de force construits au sein de la population et du débat public : ce qui implique de ne pas s’enfermer dans son bureau mais d’utiliser sa position comme levier pour construire des controverses publiques et gagner des batailles par l’intermédiare de la mobilisation des ONG, associations, syndicats, collectifs citoyens. Nul doute qu’ils pourraient être prêts à batailler, à condition de créer les conditions pour que ce rapport de force public émerge et ne se règle pas dans les couloirs de Matignon ou de l’Elysée. Il n’y aurait rien de plus problématique qu’un Hulot ministre disant publiquement qu’il mène bataille à l’intérieur des arcanes du pouvoir, pour nous rassurer, alors que les arbitrages sont déjà perdus. Stratégie désastreuse déjà utilisée, plus que de raison, par de récents ministres écologistes, notamment sur la question de la taxation des transactions financières.
S’il veut être sérieux et digne de l’appartenance à la société civile qu’il revendique, Nicolas Hulot doit apporter des réponses précises à ces questions, et non des généralités comme le tweet publié dans la foulée de sa nomination.
Je finis en précisant que la confusion générée par la nomination de Nicolas Hulot est une très mauvaise nouvelle pour l’avenir de l’écologie politique dans ce pays. Principalement parce que nous avons besoin de clarification, c’est-à-dire de démêler, tant sur le fond que du point de vue des stratégies menées, ce qui est compatible avec les défis sociaux et écologiques auxquels nous sommes confrontés de ce qui ne fait que contribuer à perpétuer les impasses dans lequelles nous conduisent les politiques de compétitivité éconmique et anti-écologiques menées depuis 30 ans. La nomination de Nicolas Hulot, à ce stade, n’y contribue aucunement. Au contaire. D’une certaine manière, en acceptant d’entrer dans ce gouvernement libéral, Nicolas Hulot contribue à un coup bassement politicien d’Emmanuel Macron visant à empêcher que l’écologie politique, qui est loin d’avoir disparu des radars au lendemain de la présidentielle, puisse se recomposer sereinement dans les semaines et mois à venir, sous des formes nouvelles et hybrides (voir cette analyse ou l’article suivant).
Quel avenir pour l’écologie politique ?
Maxime Combes, économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition (Seuil, Anthropocène)
www.streetpress.com/sujet/1494580870-avenir-ecologie-politique
N’en déplaise aux plus sceptiques, pour Maxime Combes l’écologie politique, loin de disparaître, est à l’aube de profondes mutations.
Toutes les études d’opinion l’indiquent : la crise écologique, à travers ses diverses dimensions – climatique ou sanitaire par exemple – est aujourd’hui bien mieux appréhendée par la population qu’elle ne l’était il y a quelques années. Nous sommes de plus en plus nombreux à établir un lien direct entre les dégradations de l’environnement et notre santé.
On observe aussi que le courant climatosceptique, qui nie le réchauffement climatique ou son origine anthropique, perd régulièrement du terrain dans les esprits de nos concitoyens. Si les effets politiques de cette prise de conscience restent à ce jour limités, je suis optimiste pour la suite.
Une jeunesse consciente des enjeux climatiques
Par exemple, quand on regarde les nouvelles générations, en âge de voter ou non, on constate que les jeunes sont particulièrement inquiets, ainsi qu’intéressés, par les défis écologiques auxquels nous sommes confrontés : si ce renouvellement générationnel va prendre du temps, il est sans doute pour une grande part inéluctable.
Les études montrent qu’ils sont de plus en plus nombreux à s’investir dans des causes écologiques, suivant des modes d’action forts différents, qui vont de la simple pétition à la participation à des modes d’action plus engageants et plus exigeants, tels que des expériences alternatives ou des manifestations.
L’écologie a gagné le cœur de nombreux programmes politiques
Si ce n’est pas toujours perceptible au quotidien, une profonde mutation écologique touche également le monde et les débats politiques. Si l’écologie est désormais un passage obligé des programmes électoraux, elle est même devenue le cœur des programmes des candidats de gauche.
Notamment ceux de Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon qui ont intégré l’idée qu’il n’y aurait pas de solution aux diverses crises que nous traversons sans mettre l’exigence écologique au cœur du logiciel de transformation de la société.
Si ces deux candidats ont été éliminés au premier tour de la présidentielle, c’est la première fois dans l’histoire du pays que nous avons 27 % des électeurs qui ont voté en faveur de programmes qui proposaient de mettre fin au nucléaire et de conditionner les politiques économiques et sociales au respect des exigences écologiques. C’est un événement majeur et qui aura des conséquences de long terme.
« C’est la première fois dans l’histoire du pays que nous avons 27 pourcents des électeurs qui ont voté en faveur de programmes qui proposaient de mettre fin au nucléaire et de conditionner les politiques économiques et sociales au respect des exigences écologiques »
On me répondra que c’est une vision optimiste de la situation puisque ces deux programmes n’ont pas permis à leurs candidats d’être qualifiés au second tour. C’est exact. D’autant plus que les deux candidats qualifiés pour le second tour ne brillent pas par leur engagement en faveur de l’écologie. Marine Le Pen doute publiquement de l’origine anthropique du réchauffement climatique, veut prolonger le nucléaire et empêcher la construction d’éoliennes.
Tandis qu’Emmanuel Macron, lui, n’est pas vraiment enthousiaste à l’idée de prendre un véritable virage écologique : il refuse par exemple de soumettre ses politiques économiques de compétitivité à la mise en œuvre de la transition écologique.
Partout et nulle part à la fois
Alors que la préoccupation écologique imprègne de plus en plus l’ensemble des composantes de la société – de façon très diverse – et qu’elle était au cœur des programmes de certains candidats, elle était absente des débats politiques du premier et du second tour. Dans l’espace proprement politique, on observe un double mouvement : la plus grande présence des préoccupations écologiques et un relatif silence sur les débats politiques que cela devrait générer.
Là où des sujets comme les politiques économiques, la moralisation de la vie politique ou la probité des candidats clivent le débat public, ce n’est pas le cas de l’écologie, qui reste périphérique aux débats centraux de l’élection présidentielle.
« Là où des sujets comme les politiques économiques, la moralisation de la vie politique ou la probité des candidats clivent le débat public, ce n’est pas le cas de l’écologie »
Jamais la crise écologique n’a été présentée de telle façon à ce qu’il y ait un débat contradictoire de qualité. Pourtant, organiser la sortie du nucléaire ou décider de poursuivre des investissements dans cette filière a de fortes implications financières (plusieurs dizaines de milliards d’euros dans les deux cas), économiques, sociales (reconversion et formation des salariés) et devrait être un des sujets majeurs du moment.
Sans débat organisé, et sans présentation d’arguments contradictoires, il est difficile d’intéresser le grand public : sans conflictualité les citoyens ne le voient pas comme un sujet important qui, du coup, ne marque pas la campagne.
L’écologie en politique se trouve à un tournant
Europe Ecologie Les Verts n’est donc plus le seul parti dépositaire de l’écologie politique. A rebours, la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, et à un degré moindre Benoît Hamon et son entourage, portent une grande responsabilité dans le futur et les transformations à venir de l’écologie politique. C’est une nouvelle donne.
Mais il faut également avoir conscience que la question écologique n’est pas consignée au seul cadre partidaire. Au-delà des ONG, dont l’engagement en matière d’écologie est ancien pour un certain nombre d’entre elles, de nombreuses associations – comme Attac France – et syndicats se sont emparés de la question et ont contribué à la prise de conscience générale et à la transformation des logiciels politiques de gauche.
Il ne faut pas oublier non plus ce qu’on pourrait appeler le virage éco-territorial des luttes sociales : ce sont toutes ces mobilisations citoyennes qui mêlent un langage écologiste et une pratique de la résistance et de l’alternative inscrite dans des territoires. Le territoire n’est pas ici un confetti qu’il faudrait sauver des dégâts du productivisme, de l’industrialisation ou de la mondialisation néolibérale.
Il est au contraire l’espace à partir duquel se construisent résistances et alternatives, c’est-à-dire à partir duquel se pense et s’expérimente le dépassement des modèles économiques, financiers et technologiques insoutenables actuels. Les mobilisations contre les gaz et pétrole de schiste, contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, contre les grands projets inutiles en sont de bons exemples.
Au lendemain de la COP21, on assiste également à une relocalisation des batailles climatiques. On a des combats ancrés sur les territoires où les gens se mobilisent contre des projets jugés à la fois contraires à l’environnement et à leurs convictions.
Cette dynamique de mobilisation, et de construction d’alternatives citoyennes (AMAP, circuits courts, agro-écologie, centrales électriques renouvelables citoyennes ou villageoises, etc) pose un défi de taille à l’écologie politique. Il est beaucoup plus difficile de coordonner des dizaines de luttes avec des gens sur des terrains locaux, que d’avoir un mouvement impulsé par le « haut ».
En France, le défi majeur pour l’écologie politique de demain est de construire un projet autour de ces luttes et alternatives locales, tout en les articulant à un discours politique plus global qui donne du sens et une perspective politiques. Quelles que soient les décisions et le futur des partis politiques de gauche, y compris EELV, l’écologie politique va de toute façon se transformer au contact de cette nouvelle situation et des nouvelles générations. L’écologie politique n’est pas morte. Elle est en profonde mutation.
«Onura sozial eta ekologikoa dakarren trantsizioa nahi dugu»
Zuberoa Iturburu Lopez-Pantoja
www.berria.eus/paperekoa/1761/006/001/2017-05-10/onura_sozial_eta_ekologikoa_dakarren_trantsizioa_nahi_dugu.htm
Petrolioa agortzen ari dela eta, industria birmoldaketa behar dela uste dute Euskal Gune Ekosozialistan. Beharrezkotzat jotzen dute sindikatuak inplikatzea, langabezia eta pobrezia hazterik nahi ez bada.
Euskal Gune Ekosozialista eta Herri Eskola Ekosozialista sortu berri dituzte, iragan irailean egindako Nazioarteko III. Topaketa Ekosozialisten ondorioz. Guneko kide dira Maitane Arri Escudero eta Ritxi Hernandez Abaitua.
Zein helburu dauka guneak?
RITXI HERNANDEZ ABAITUA: Aro baten amaieran egonda, eta zabaltzen ari den aroa materialen mugen eta eskasiaren aroa izanda, uste dugu nahitaez trantsizio batzuei ekin beharko diegula, egoera horren aurrean ahalik eta prestatuen egoteko. Horri buruzko hausnarketa egiteko, eta proposamen egokiak eta bideragarriak egin ahal izateko, pentsatu genuen Euskal Gune Ekosozialista bat egitea, ikusirik iragan iraileko topaketen arrakasta. Haren itzalean jaio da proiektua, haren ondorioa da.
Energia trantsizioaz hitz egin duzue; egitasmo zehatzik proposatzeko asmorik daukazue?
R.H.A.: Gunea sortu berria da. Lehen hausnarketa izan da enpresa jakin bati buruzkoa: Petronor; enpresa hori hartu dugu gaitzat, ez energia trantsizioa bere osotasunean. Halere, hausnarketa oso interesgarria izan da, besteak beste Petronorreko langile batzuen ahotsa ere izan dugulako —lantegi barruko ikuspegia eman digute—; beraz, hiru ikuspegi ipini ditugu lankidetzan: ekologismoa, sindikalismoa eta feminismoa. Hurrengo pausoa izango da trantsizio industriala orokorrean planteatzea. Zaila bada ere, uste dut Herri Eskola Ekosozialistan gai hori aipatuko dela.
Izan ere, guneaz gain, herri eskola ere aurkeztu duzue; nolakoa izango da?
MAITANE ARRI ESCUDERO: Eskola beharrezkoa zela ulertu genuen Euskal Gune Ekosozialistan, gizarteari hausnarketa hau zabaltzeko eta jendea trantsiziorako prestatzeko. Horregatik sortu da eskola. Lehen jarduera Bilbon egiten ari gara, eta bi zatitan banatu dugu. Batetik, mahai inguru bat egin dugu, aipatu hiru ardatzen ikuspegitik aztertzeko zein irizpide, aspektu eta baldintzaren arabera egin beharko litzateke industriaren trantsizio ekosoziala Euskal Herrian. Hau da: nola egin behar da? Zein printzipiok gidatu behar dute? Bestetik, tailerrak egingo ditugu ekainaren 3an, Santutxuko Karmela gunean. Trantsizio industrialen esperientzia zehatzak ezagutuko ditugu. Horren ondorioek zehaztuko dituzte hurrengo egitekoak.
Gogoetarako Petronor aukeratu duzue. Euskal Herriko enpresarik kutsagarriena da, baina ehunka langile dauzka. Lanpostu guztiak dira defendagarriak?
R.H.A.: Petronorren jardunak eragin negatiboa du ingurumenean, eta, gainera, eskasiaren eta mugen aroan bete-betean sartuta dago. Haren lehengai nagusia agortze progresiboan dago; beraz, bi aukera daude: begiak itxi eta petrolio zikinak ekartzen jarraitu, edo egoerari aurre egin. Horrek zer dakar? Industria birmoldatzea. Baina ematen du birmoldaketak bakarrik direla zilegi lehiakortasunean oinarritzen badira. Guk, ordea, onura sozial eta ekologikoa ekarriko duen trantsizioa egitea nahi dugu. Hortaz, oso garrantzitsua da sindikatuek parte hartzea, ez dugulako nahi birmoldatzeek langabezia, prekaritatea eta pobrezia areagotzerik.
M.A.E.: Industriaren egituraketa eta EAEko energia estrategiak ezer gertatzen ez delako ustean oinarrituta daude. Baina gizarte honek energia eta erregai jakin batzuk dauzka oinarrian, eta agortzen ari dira. Oso zaila izango da aurkitzea horiek ordezkatuko dituen funtsezko material bat. Beraz, industria hori ez doa inora. Industria egiturari edo modu integral eta transbertsalean begiratzen diogu, edo ez dago zereginik; berez etorriko da gainbehera. Hobe da aurreikustea, eta trantsizioak ahalik eta lasterren bideratzea. Zenbat eta denbora gehiago itxaron trantsizioa gauzatzeko, orduan eta bortitzagoa, autoritarioagoa eta bidegabeagoa izango da.
Erakundeak aldaketak bideratzeko prest ikusten dituzue?
R.H.A.: Zoritxarrez, betiko paradigman sartuta jarraitzen dute: lehiakortasunean eta hazkunde ekonomikoan. Baina inoiz ez dute azaltzen nola egingo duten hazkundea, zein oinarri material eta energetikoan egin ahal izango den, eta zein ondorio sozial eta ekologiko izango dituen. Beraz, eztabaida gizarteratu behar da.
Trantsizio horretan, zer egiteari utzi beharko litzaioke?
R.H.A.: Horrelako prozesu batek bizimodu kontsumista zalantzan jartzera garamatza, baita autokontentzioaren bidetik urratsak egitera ere. Ez da erraza izango, sistema hau egituratuta dagoelako kontrakoa bideratzera. Sistemaren oinarriak aldatzeaz gain, norberaren konpromisoa ere beharrezkoa da.
M.A.E.: Kontuan izan behar da hainbat tokitan autoritarismo eta bidegabekeria bortitzak gertatzen ari direla. Lurra babesten duten indigenak, ekologistak edota herritarren liderrak akabatzen ari dira. Bestalde, orain arte, merke eskura zitezkeen petrolioa eta antzeko materialak, baina gailurrera iritsita, gain behera dator. Energiak gero eta zikinagoak, garestiagoak eta kalitate txarragokoak dira. Sistema honetan bizirik irautea ezinezkoa izango da.