Articles du Vendredi : Sélection du 9 novembre 2012 !

Le premier prisonnier climatique est libéré : “Je souhaite me battre avec des hommes et des femmes lucides”

Pierre-Emmanuel Neurohr
http://reporterre.net/spip.php?article3456 – 08-11-2012f

Annonces du gouvernement sur la compétitivité – Une fiscalité écologique trop faible et trop tardive

Communiqué du Réseau Action Climat – France et de la Fondation Nicolas Hulot
www.rac-f.org/Annonces-du-gouvernement-sur-la

Compétitivité : les écologistes fustigent les annonces du gouvernement

AFP
Le Monde du 06 -11-2012

Facteur 4, c’est possible estime l’Ademe

Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/facteur-4-c-est-possible-estime-l-ademe,31505

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Le premier prisonnier climatique est libéré : “Je souhaite me battre avec des hommes et des femmes lucides”

Pierre-Emmanuel Neurohr
http://reporterre.net/spip.php?article3456 – 08-11-2012f

Après deux mois d’emprisonnement, je suis sorti de la prison de la Santé hier soir [mercredi 7 novembre]. Ça a été très dur, j’ai pleuré, je me suis fait humilier, je suis passé à deux reprises très près du tabassage en règle, sans parler du niveau de violence “normal” (1). Le premier mot qui vient à l’esprit, c’est “atroce”, et à peine j’ai dit cela, j’ai honte. Durant ma détention, j’ai lu des livres d’histoire où il était question de prisonniers à la Santé… il y a 70 ans, et quand la porte s’ouvrait pour eux, c’était la Gestapo. Tout est relatif, quelque part.

Je savais – à peu près ! – ce que je risquais, en bloquant une cinquième fois un avion au Centre de destruction du climat Charles-de-Gaulle. Mais si vous acceptez de laisser de côté votre instinct grégaire, si vous réfléchissez en femme libre, en homme libre, la raison vous amène à une conclusion devenue aujourd’hui évidente : la destruction du climat de la terre aura pour conséquence un génocide.

Il ne s’agit pas d’un slogan, d’une figure de style, mais d’une réalité monstrueuse. Et on ne parle pas de 2100, ou même de 2050, mais de régions entières du monde en situation de sécheresse quasi-permanente dans à peine une quinzaine d’années, en 2030 (2). Or, il faut réfléchir en termes de “trajectoire”. Il ne sera plus possible de faire quoi que ce soit en 2029. Pour éviter cela, il faut changer de trajectoire aujourd’hui.

La machine appelée “avion” est, d’un point de vue scientifique, un très bon test pour notre société, qui se dit tellement préoccupée par l’environnement. L’utilisation de cette machine vous fait dépasser votre quota annuel de CO2 en quelques heures (3). Toute personne rationnelle comprend qu’il faut donc l’interdire, surtout si l’on prend en compte le fait que la destruction du climat aurait pour conséquence un génocide, à court terme (15 ans, ce n’est rien).

Pour ce qui me concerne, maintenant que je suis sorti de prison, je voudrais :
Clore les différentes procédures judiciaires dont je fais l’objet. Cela consistera, entre autres, à expliquer à ma juge d’instruction qu’il existe une différence entre les attentats du 11 septembre d’une part, et un citoyen qui se met pacifiquement devant un avion, d’autre part. Oui, je sais, la différence est très subtile. Et vu la manière dont elle m’a traité jusqu’à présent, ce n’est pas gagné d’avance (4).

Ecrire un livre, car en 2012, nous disposons de tous les détails scientifiques prouvant que la destruction du climat de la terre provoquera un génocide.

Enfin, je souhaite me battre avec des femmes et des hommes lucides, qui comprennent la gravité de ce qui est en train de se passer sous nos yeux, en prenant exemple sur le courage de nos aînés en d’autres circonstances, toutes choses étant égales par ailleurs (5).

Le militantisme écologique des cinquante dernières années a fait les preuves de son inefficacité. Et les mesurettes proposées aujourd’hui par la plupart des “écologistes” sont en complet décalage avec ce que la science nous apprend de l’état de notre planète.

Je crois que, malheureusement, étant donné le niveau de folie criminelle qui caractérise le système idéologique du “toujours plus”, il faut désormais nous “battre” – dans le plus strict respect du principe de non-violence.

Amicalement.

…………………….

PS 1 : pour me joindre par téléphone, envoyez-moi un mail avec votre numéro, et je vous rappelle. Je n’ai toujours pas de “portable”, et n’ai pas l’intention d’en acheter un !

PS 2 : je remercie toutes celles et tous ceux qui m’ont soutenu par divers moyens, merci aussi à mes avocats, Alexandre Faro et Muriel Ruef, ainsi que mes amis, ma famille, et mon amie.

(1) Je tiens à préciser que le personnel pénitentiaire, à part des exceptions mineures, se comporte avec les prisonniers de manière professionnelle et même, on peut le dire, gentille. Il ne s’agit pas ici d’une variante du syndrome de Stockholm, mais de faits. Le problème quotidien, le danger quotidien, c’est la violence à peine croyable de certains détenus.

(2) Drought under global warming : a review, Aiguo Dai, WIREs Climate Change, 2010. Voir également http://parti-de-la-resistance.fr/?p=369

(3) Vous êtes des génocidaires

(4) Si vous voulez participer aux importants frais de justice, envoyez un chèque libellé au nom de Pierre-Emmanuel Neurohr, 5 rue du Château d’eau, 57370 Phalsbourg.

(5) Il manque, dans cette liste, les choses les plus importantes : aller redanser le tango avec mon amie, boire du Gewürztraminer, faire un footing dans ma forêt d’Alsace, prendre un chocolat chaud à la terrasse d’un café de Paris… Après deux mois à la prison de la Santé, beaucoup de choses “normales” semblent miraculeusement belles.

Annonces du gouvernement sur la compétitivité – Une fiscalité écologique trop faible et trop tardive

Communiqué du Réseau Action Climat – France et de la Fondation Nicolas Hulot
www.rac-f.org/Annonces-du-gouvernement-sur-la

Au lendemain de la sortie du rapport Gallois sur la compétitivité de l’industrie française, le gouvernement a annoncé la mise en place à partir de 2016 d’une “nouvelle fiscalité écologique” d’un montant “d’au moins 3 milliards d’euros”. Le Réseau Action Climat – France et la Fondation Nicolas Hulot sont consternés par le flou et la mollesse de cette annonce au regard du potentiel de la fiscalité écologique et de l’urgence climatique.

La fiscalité écologique renvoyée aux calendes grecques

« En annonçant la mise en place d’une fiscalité écologique en 2016, le Premier Ministre renonce aux engagements pris par le gouvernement au sortir de la Conférence environnementale et décide de remettre à plus tard une mesure phare de la transition énergétique. » s’inquiète Lorelei Limousin, chargée de la fiscalité écologique au Réseau Action Climat- France.

« Les 3 milliards d’euros de recette fiscale évoqués ce matin sont bien loin de l’objectif de la feuille de route : rattraper la moyenne européenne en terme de fiscalité écologique, ce qui équivaut à 20 milliards d’euros de prélèvements écologiques supplémentaires. » Nos associations s’interrogent sur la nature de cette nouvelle fiscalité et s’alarment du délai de mise en œuvre, 2016 étant un horizon bien trop lointain pour permettre la transition énergétique et endiguer la crise climatique.

Contrairement au rapport Gallois, le gouvernement ne fait aucune allusion à la taxation de l’énergie et du carbone. Or, le basculement des taxes sur le travail vers la taxation des ressources et des externalités, tel qu’il est pratiqué dans certains pays européens (Suède, Danemark) est bénéfique pour la compétitivité et l’emploi et envoie un signal prix efficace pour encourager à la maitrise de la demande en énergie.

Pour ces raisons, la commission de concertation sur la fiscalité écologique doit travailler à la suppression des nombreuses niches fiscales dommageables à l’environnement et à la mise en place immédiate d’une contribution climat-énergie au niveau national. « Ces mesures incontournables permettraient de dégager respectivement 20 et 8 milliards d’euros [1], d’orienter les entreprises vers la transition énergétique et d’inciter à l’innovation et aux progrès technologiques qui sont des leviers indéniables de compétitivité », poursuit Lorelei Limousin.

Hausse de la TVA sur les transports et la rénovation : le bâton dans les roues de la transition énergétique

L’annonce du relèvement du taux de TVA (de 7% à 10%) pénalise directement le développement des transports en commun et la rénovation énergétique des bâtiments.
Cette hausse va à l’encontre de nos objectifs de transfert modal et impactera grandement les usagers et les collectivités territoriales. S’agissant des travaux de rénovation énergétique, « l’augmentation vient remettre directement en cause l’atteinte de l’objectif de 600 000 logements rénovés par an, pourtant promesse de campagne du Président de la République » regrette Joël Vormus du CLER.

Grand absent de ce rapport Gallois, un grand plan d’efficacité énergétique est pourtant un élément essentiel pour la protection de la population contre la hausse inéluctable des coûts de l’énergie et de compétitivité pour les entreprises françaises œuvrant dans ce domaine.

Contacts Presse :

Lorelei Limousin : Chargée de la campagne « Stop Subventions aux pollution » – RAC-F : 01 48 58 89 76 / lorelei@rac-f.org

Manuela Lorand : Chargée de communication – FNH : 01 41 22 10 94 / m.lorand@fnh.org

Notes

[1] Avec un prix de la tonne de CO2 à 32 euros, tel que la taxe carbone était étudiée au sein de la Commission Rocard.

Compétitivité : les écologistes fustigent les annonces du gouvernement

AFP
Le Monde du 06 -11-2012

A Europe Ecologie-Les Verts (EELV) aussi, les annonces du gouvernement concernant la compétitivité passent mal. “On applique les recettes des années 70 à la situation du XXIe siècle, estime Pascal Durand, secrétaire national d’EELV. C’est tout le conservatisme du Medef qu’on voit transparaître. Il n’y a rien qui remette en cause le modèle français.”

“Ce qui m’inquiète, c’est que le gouvernement reprend un grand nombre de demandes du Medef”, ajoute-t-il, en déplorant l’absence de conditionnalité des aides accordées aux entreprises, “un sujet cher à la gauche et aux écologistes”. “C’est complètement oublié !” juge-t-il, tout comme “les contreparties pour les salariés qui ne sont pas claires”.“Quel est le cap ? Vers où le gouvernement veut emmener la France ? Je ne le vois pas !” s’exclame-t-il.

Enfin, les annonces concernant la fiscalité écologique lui restent en travers de la gorge. “La date de 2016 est une ligne rouge absolue, prévient M. Durand. Il y a un engagement extrêmement clair du premier ministre et du président de la République à mettre en œuvre une nouvelle fiscalité dans le projet de loi de finances pour 2014. Est-ce qu’on peut attendre ? Est-ce qu’il y a urgence ou pas ?”

“UN COUP SUR LA CASQUETTE”, POUR MAMÈRE

De son côté, le député écologiste Noël Mamère s’est interrogé sur l’opportunité, pour son parti, de rester au gouvernement. “Je reste abasourdi que, face à la crise, le pacte de compétitivité exclue pratiquement presque totalement tout ce qui ressort de la transition énergétique, c’est accablant !” a estimé Noël Mamère dans les couloirs de l’Assemblée.

Le député écologiste s’est déclaré “très inquiet” après l’annonce, par le premier ministre, de mesures en faveur de la fiscalité écologique pour 2016. “Quand on fait un peu de politique, on sait que 2016 c’est avant la double échéance des présidentielles et des législatives de 2017. Je doute fort que le gouvernement ait le courage de mettre en place une fiscalité écologiste avant les élections, nous avons pris un gros coup sur la casquette !”, a-t-il lancé.

“S’il n’y a pas une réponse apportée sur le sujet par le gouvernement d’ici 2013 ou 2014, nous serons en droit de nous interroger sur notre utilité dans cette majorité”, a-t-il ajouté. “Ce n’est pas une coquetterie d’écologiste que je tiens là, a-t-il insisté, c’est simplement le fait de dire que tous les pays qui se sont engagés dans la transition énergétique l’ont fait par le biais de la fiscalité écologique et ont ainsi créé des emplois et amélioré la compétitivité”.

Facteur 4, c’est possible estime l’Ademe

Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/facteur-4-c-est-possible-estime-l-ademe,31505

Sans grand soir énergétique, ni fuite de carbone, la division par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre est possible en 40 ans. C’est du moins la conclusion d’un exercice de prospective publié le 6 novembre, par l’Ademe.

A quelques jours de l’ouverture officielle du débat national sur la transition énergétique, l’Ademe dévoile enfin sa vision énergétique. Il était temps.

Voilà des mois que les lobbies des énergéticiens (l’Union française de l’électricité, notamment) et des écologistes (Negawatt, en particulier) nourrissent parlementaires, journalistes et autres «faiseurs d’opinion» de notes et de scénarios énergétiques.

Les premiers furent les experts réunis par Thierry Salomon, président de l’association Negawatt. En septembre 2011, ces militants publient un scénario à 2050 montrant comment, en partant de la demande, abattre de 65% la demande d’énergie primaire et diviser par 16 les émissions de CO2.

Quelques semaines plus tard, période électorale oblige, c’est l’Union française de l’électricité (UFE) qui entre dans le débat. Soucieuse de faire réagir les candidats à l’élection présidentielle, l’association professionnelle du secteur de l’électricité évalue le coût de trois stratégies énergétiques: la prolongation de la programmation pluriannuelle des investissements (PPI) de 2009, la réduction à 50% de la part de l’atome, le dernier imaginant de fermer tous les réacteurs de plus de 40 ans. Le résultat est sans surprise [JDLE].

Le bras séculier du ministère de l’écologie est dans une autre démarche. Dans son exercice de prospective, l’agence présidée par François Loos évalue les effets d’une politique ambitieuse mais réaliste de maîtrise de la demande d’énergie et d’énergie renouvelable. «Nous sommes partis de la demande, explique François Loos, pas de la composition du mix électrique.» «Avec cet exercice de prospective, nous avons voulu voir quel était le potentiel réel des économies d’énergie et des renouvelables», poursuit Virginie Schwartz, directrice exécutive des programmes. Un potentiel considérable, à condition de procéder dans l’ordre décrit par les experts de l’agence.

A commencer, sans surprise, par le bâtiment. Dans la droite ligne du Grenelle et de la conférence environnementale, l’Ademe suggère de mettre le paquet sur la rénovation du parc immobilier: 500.000 logements par an d’ici à 2030. Auxquels il faut ajouter de 310.000 à 350.000 constructions de logements sobres chaque année.

Exclusivement dotés d’équipements performants (pompes à chaleur réversibles, chauffe-eau thermodynamiques, chauffe-eau solaires), «ces millions de logements fournissent un niveau de confort au moins équivalent à ce que nous connaissons», poursuit Benjamin Topper, chargé de mission prospective énergétique. Résultat: une baisse d’un tiers de la consommation d’énergie dans le résidentiel d’ici 2030 (soit 32,4 millions de tonnes équivalent pétrole, Mtep).

Les marges étant moindres, les bénéfices attendus de cette politique sont plus minces dans le tertiaire: -20% seulement (soit 17 Mtep en 2030).

Côté transport, un peu de nouveau. La population se déplace autant mais différemment, imagine l’Ademe. On fait plus appel à des services de mobilité (autopartage, co-voiturage) que dans le passé. On utilise aussi davantage de voitures électriques ou hybrides. En ville, le vélo fait plus que doubler sa part dans le flux de trafic urbain (10% en 2030, contre 4% en 2010). Résultat: une baisse d’environ 17% de la consommation totale des transports, qui tombe, en 2030, à 35,5 Mtep.

En réduisant son utilisation d’intrants, en améliorant ses pratiques culturales et en surveillant ses consommations, l’agriculture réduit d’un quart sa consommation d’énergie finale, laquelle atteint 3 Mtep par an vers 2030. A poids égal qu’aujourd’hui dans le PIB (soit 13%), l’industrie réduira peu sa consommation. «Ce qui est normal, car le secteur a déjà beaucoup optimisé ses consommations et reste le seul, pour le moment, à devoir maîtriser ses émissions de gaz à effet de serre et donc ses consommations d’énergie», explique Virginie Schwartz.

Toutefois, en développant le recyclage et en améliorant certains procédés de fabrication, des gains d’environ 10% sont envisageables, soit 33,4 Mtep en 2030.

Côté production d’énergie, l’Ademe reprend à son compte l’objectif fixé par le président de la République, lors de la Conférence environnementale: la part du nucléaire réduite à 50% de la production d’électricité en 2025, soit 32 gigawatts. Le solde est produit par l’éolien (46 GW en 2030), l’hydraulique (stable), le photovoltaïque (33 GWc en 2030) et la production thermique classique: 14 GW de centrales au gaz et de turbines à combustion. Au total, en 2030, la France pourrait donc ne plus consommer que 121,9 Mtep: -20% par rapport à 2010.

A l’horizon 2050, les possibilités sont nettement plus importantes. Sous le triple effet du progrès technique, du vieillissement de la population et du développement du télétravail, les besoins en mobilité diminuent de 20% (et le parc de véhicules de 37%). Et l’offre de véhicules peu émetteurs s’accroit. Hybrides, électriques, bien sûr. Mais aussi des poids lourds avides d’agrocarburants de deuxième génération, devenus plus accessibles grâce à la réduction de la consommation énergétique du bâtiment.

Entre 2010 et 2050, tout le parc existant (27 millions de logements) a été rénové, et ne consomme plus que 130 kilowattheures au mètre carré par an, tous usages confondus (chauffage, éclairage, cuisson, appareils électroniques divers). Soit 30 kWh/m2/an de plus que les 9 millions de logements neufs qui auront été construits en moins de 40 ans.

La lutte contre le changement climatique et les athéromes se rejoignant, les menus des Français évoluent. Ils délaissent la viande, le vin et les laitages pour les fruits et les céréales. Conséquences: une moindre consommation d’énergie, d’intrants et d’espace par l’agriculture.

Faute de choc particulier (forte taxe carbone, diminution de ressources), l’industrie poursuit son bonhomme de chemin. Mis bout à bout, ces évolutions permettre pourtant de diviser pratiquement par deux la consommation d’énergie finale: 79,8 Mtep en 2050, contre 152,5 Mtep en 2010. Côté climatique, le bilan est plus impressionnant encore. En 2050, la France pourrait ne plus émettre que 150 millions de tonnes de gaz à effet de serre, contre 563 MtCO2éq en 1990. Le Facteur 4 est bien à notre portée. «La difficulté sera d’inventer les obligations et de les mettre en place», conclut François Loos.