Articles du Vendredi : Sélection du 7 octobre 2022

Plan sobriété : un amuse-bouche qui nous laisse sur notre faim
RAC
https://reseauactionclimat.org/plan-sobriete-manque-ambition

 

Enfin une journée où on parle de sobriété ! Hier, le Gouvernement a présenté son plan officiel pour réduire la consommation d’énergie. Réponse d’urgence pour prévenir le black-out cet hiver ou véritable changement de trajectoire pour la politique énergétique et environnementale du gouvernement ?

Pour en avoir le cœur net, nous avions publié 8 conditions à respecter pour une sobriété efficace, ambitieuse, et socialement équitableUne chose est certaine, la sobriété n’est plus un choix : après des années d’inaction climatique, la France doit mettre les bouchées doubles et entamer dès à présent un virage fort vers la sobriété dans tous les secteurs tout en agissant pour éradiquer la précarité. Qu’en est-il de ce qui nous est présenté par le gouvernement ?Parmi les lignes de forces de ce plan qui a vocation à donner des directives aux citoyens, collectivités, Etat et entreprises sur les bonnes pratiques à adopter, on retrouve par exemple la limitation du chauffage, un coup de pouce au covoiturage, la limitation des déplacements professionnels, la diminution de la lumière dans les magasins… Quelques bonnes mesures ressortent comme le report des trajets en avion vers le train quand l’alternative existe en moins de 4h… Malheureusement sur la majorité de nos conditions les propositions ne sont pas à la hauteur de l’enjeu global. Là où le Plan du Gouvernement montre des pistes intéressantes pour passer l’hiver, pour mettre en place des mesures de “bon sens” il reste aveugle par rapport à la nécessité d’un changement de paradigme concernant nos modes de consommation. De plus ce plan n’a aucune portée contraignante, y compris sur les plus gros pollueurs. 

Condition n°1: Une sobriété socialement juste et équitable

Un Plan sobriété sans lutte contre la précarité

“Pas de sobriété ajoutée à celles et ceux qui y sont déjà contraints », martèle Stanislas Guérini devant le parterre de la Porte de Versailles. Le plan qu’il présente lui donne pourtant tort. En ne ciblant pas les plus précaires, le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie (remise à la pompe et factures de chauffages) ne permet pas de lutter efficacement contre la précarité. Alors que de nombreux foyers vivent depuis longtemps une sobriété contrainte (12 millions de français souffrent de précarité énergétique) ils auraient au contraire besoin d’un accompagnement renforcé… qui n’arrivera pas avec ce plan.Sans volonté structurelle de réhausser minimas sociaux et bas salaires, le souhait gouvernemental de mettre à mal la précarité restera un vœu pieux. Parmi les grands absents de ce plan, on trouve également la taxation des superprofits, qui aurait pourtant permis le financement d’une telle mesure. Dommage.Le système de bonus sobriété sur les factures de gaz et d’électricité, en fonction du niveau de consommation du logement, qui est proposé par certains fournisseurs d’énergie peut soulager le portefeuille de certains familles – sous condition que l’offre est bien transparente. Sinon à la place de bénéficier d’une baisse de 30% en période hors pointe avec EDF, la facture peut se doubler lors d’une consommation d’électricité en période tendu.Aussi il ne s’agit pas d’une mesure gouvernementale car les propositions varient d’un fournisseur à l’autre ce qui nuit à la lisibilité…

Condition n°2. Une sobriété au-delà du passage de l’hiver

Un discours de long terme, mais des mesures d’urgence

Si la sobriété est présentée par les ministres comme un levier pour respecter les objectifs climatiques et énergétiques de la France.Un propos affirmé par Matignon qui souligne un changement qui ne relève pas seulement de la conjoncture. Pourtant, la présentation d’hier ne laisse pas planer de doute : le gouvernement se met en ordre de marche pour une sobriété qui ne poursuit qu’un objectif ; éviter à tout prix les coupures d’électricité et de gaz cet hiver. De quoi craindre un retour à la normale dès le printemps prochain.

Condition n°3. Une sobriété des consommations en général et de tous les secteurs

La sobriété gouvernementale reste cantonnée à la consommation d’énergie.

“On ne va pas demander à nos concitoyens de rouler à 110 km/h” déclare un Stanislas Guerini satisfait de ce qu’il pense être un bon trait d’esprit. Plutôt d’un aveu d’être absolument à côté de la plaque s’agissant de la portée que devraient avoir un véritable Plan de sobriété. Dommage de rire d’une mesure qui permet de réduire de 20% sa consommation de carburant sur un même trajet. D’une mesure structurante, nous passons donc à une simple incitation, qui ne concerne que les agents publicsUne fois de plus, en se concentrant surtout sur la consommation d’électricité et de gaz, le gouvernement illustre sa pensée court-termiste. De ce fait, il ne s’attaque pas aux grands axes de la transition écologique que sont la sobriété dans les transports : rouler moins vite, avec des voitures moins lourdes, et prendre moins les transports les plus polluants comme l’avion. Même son de cloche pour l’alimentation où la sobriété la plus efficace concerne la baisse de produits animaux. Aucune mesure n’a été évoquée pour le secteur agricole et pourtant l’agriculture intensive fonctionne en effet sous perfusion d’intrants fossiles et d’intrants toxiques, tels que les pesticides de synthèse et les engrais azotés produits à partir de gaz fossile. Les cultures sous serre chauffée, parfois à contre-saison pendant l’hiver, consomment également beaucoup d’énergie fossile… Tant de gisements d’économies d’énergie pas abordés.

Condition n°4. Un accompagnement des citoyens, entreprises et collectivités à la hauteur

De la sensibilisation mais peu d’accompagnement

La mise en place d’une “météo énergie” indiquant l’état du réseau électrique et d’une campagne de sensibilisation sur les gestes individuels seront deux des actions du gouvernement à destination des citoyens. Mais pas d’accompagnement personnalisé des ménages de prévu notamment dans la durée.Or le changement des comportements se fait dans la durée. Sans prolongement des actions de sensibilisation, des incitations et accompagnements techniques il sera difficile de passer le cap entre la motivation à court terme de passer un hiver sans coupures et un changement durable des comportements.Hier on sentait un enthousiasme généralisé d’avoir découvert un gisement d’économies d’énergies presque gratuit, une sorte de solution miracle… Un mot tabou « la sobriété » considérée amish et ringard c’est transformé en bouée de secours. Cependant on peut avoir des doutes sur l’accueil de la campagne de sensibilisation. Venant du haut sans véritablement adresser ni le sentiment d’injustice sociale ni l’impunité des riches qui continuent à gaspiller face à la demande de se serrer la ceinture. Un scandale de jet privé de plus suffira pour faire partir en fumée l’efficacité de la campagne du Gouvernement…

Condition n°5. L’arrêt des contradictions du gouvernement

Pas de questionnement de nos modes de consommation

Si les messages de l’État incitent à réduire la consommation, mais que la publicité incite au contraire à consommer davantage, les résultats ne pourront être au rendez-vous. L’arrêt des panneaux publicitaires en cas de tension sur le réseau et pendant la nuit (entre 1h et 6h) représente une mesure emblématique mais le Gouvernement s’arrête malheureusement là.Le sujet de l’interdiction de la publicité pour les produits polluants est tristement un énième trou dans la raquette.Le fait que les mesures de sobriété proposées restent pour une bonne partie assez indolores et ne nécessitent pas un questionnement des modes de consommation représente un atout pour l’acceptabilité immédiate. Cependant le plan du Gouvernement rate l’occasion de mettre en cohérence nos modes de vie et nos consommations avec les limites de notre planète.

Condition n° 6. Un suivi des engagements de sobriété

Pas de reporting global obligatoire mais un risque de greenwashing

Le Gouvernement s’engage à régulièrement faire des points d’avancement : “En fonction de notre consommation et la météo de l’énergie, nous saurons alors si nous avançons au bon rythme et dans la bonne direction”. Les entreprises s’engagent à utiliser des outils de pilotage, suivi et mesure en temps réel des consommations énergétiques.Cependant aucun suivi de mesures d’une manière centralisée n’est envisagé. Au vu de la nature volontaire des engagements, cela ouvre la porte au greenwashing et comporte le risque de se trouver devant des belles paroles et pas des économies d’énergie réelles.Pour augmenter la crédibilité et durabilité des engagements, les grandes entreprises devraient se plier à un reporting obligatoire sur la diminution des consommations énergétiques dues à des mesures de sobriété énergétique additionnelles.

Condition n°7. La sobriété et l’efficacité énergétique accélérées ensemble

L’absence de réflexion pour l’efficacité énergétique

Le Gouvernement manque de construire le lien avec les mesures pour améliorer l’efficacité énergétique (comprendre, rendre nos pratiques et biens moins énergivores). En tête du classement, la rénovation performante des bâtiments, pour laquelle les moyens mis sur la table par le gouvernement restent encore inférieurs aux besoins.

Condition n°8. Une consommation moindre, mais de meilleure qualité

Le triptyque de la campagne de sensibilisation annonce : Je baisse, j’éteins, je décale. Qu’en est-il de “j’améliore”. L’absence de la perspective d’une consommation moindre mais de meilleure qualité est fâcheuse à deux égards : le premier est de l’ordre de l’idée que l’on se fait de la sobriété. Puisque celle-ci doit s’inscrire dans le long terme, il n’est pas question de l’envisager comme une punition ou un rationnement, mais au contraire comme l’amélioration de conditions de vie. Cela passe par exemple par une alimentation moins carnée mais de meilleure qualité.Le second égard concerne une absence de soutien à la production locale et de qualité : consommer mieux induit de soutenir un système productif alternatif aux voies de l’intensif et de l’industriel : c’est le cas dans l’agriculture avec le soutien au bio et aux pratiques agro-écologiques par exemples, c’est aussi le cas pour l’énergie avec le soutien aux projets citoyens d’énergies renouvelables.

En bref

On reste donc malheureusement sur un plan de sobriété court termiste qui comporte cependant un potentiel de baisse des consommations énergétiques important mais pas de réel cap vers une transition écologique qui implique une mise en question de nos modes de consommation et de production.

 

La sobriété sans égalité, c’est l’austérité pour les plus pauvres
Maxime Combes , Economiste, travaillant sur les politiques climatiques, commerciales et d’investissement
https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/061022/la-sobriete-sans-egalite-cest-lausterite-pour-les-plus-pauvres

L’exécutif vient de présenter son plan de sobriété énergétique et d’appeler à la « mobilisation générale ». Fondé sur des engagements volontaires et des incitations non contraignantes, ce plan, pourtant détaillé, fait l’impasse sur l’essentiel : stopper les productions superflues ; réduire les inégalités ; financer les services publics (transports…) et l’isolation des logements.

A l’heure où la catastrophe climatique s’aggrave, les tensions géopolitiques s’accentuent et les prix de l’énergie s’envolent, le plan sobriété sur lequel le gouvernement travaille depuis des mois était plus qu’attendu. Il est plus que décevant. L’objectif est louable : réduire la consommation d’énergie en France. L’ambition est haute : -10% d’énergie consommée d’ici 2024, et -40% d’ici à 2050. Le principe général est même compréhensible : essayer d’embarquer tout le monde dans l’aventure. Par contre, les voies et les moyens proposées ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi ce plan sobriété n’est pas à la hauteur des enjeux :

  1. on n’y compte que des incitations non contraignantes et des engagements volontaires : que rien ne soit imposé aux plus précaires d’entre nous était nécessaire ; par contre, que les comportements et pratiques de consommation des plus riches ne soient pas régulées et contraintes est à la fois injuste et inefficace ; injuste car ils peuvent ainsi continuer à gaspiller plus de ressources et polluer plus que les autres ; inefficace car c’est sans doute le meilleur moyen pour susciter des formes de rejet de la part des autres parties de la population ; sans recherche de l’égalité et d’une répartition juste des efforts à accomplir, toute politique ou recommandation de sobriété énergétique sera vécue comme une forme d’austérité contraignante et injuste par les plus pauvres et précaires ; pour le dire autrement, un plan de sobriété qui ne prévoit rien de spécifique pour restreindre les consommations superfétatoires des populations les plus riches est un plan qui manque sa cible : si la réduction des consommations des plus riches n’est pas suffisante pour mener à bien la lutte contre le réchauffement climatique et une transition énergétique complète, cela en est une condition nécessaire pour rendre acceptables les politiques drastiques qu’elles nécessitent. La sobriété sans égalité, c’est l’austérité pour les plus pauvres.
  2. jamais le contenu des productions de biens et services n’est interrogé : l’exécutif a même posé comme ligne rouge toutes les mesures qui interviendraient directement sur le contenu de la production afin d’en supprimer les plus superflues ou nocives ; « la sobriété énergétique, ce n’est pas produire moins » scande Elisabeth Borne tandis qu’Emmanuel Macron affirme que la sobriété « ça veut juste dire “gagner en efficacité” en traquant à chaque instant les coûts cachés […], tout ce qu’on peut faire pour produire encore davantage mais en dépensant moins ». L’exécutif recycle le terme sobriété mais édulcore son contenu afin de le vider de son sens et tenter de ramener dans le giron de la croissance du PIB le concept de sobriété qui a justement été forgé pour interroger le contenu de cette croissance. Résultat : le plan de sobriété ne contient aucune mesure qui viendrait encadrer, restreindre, interdire la production ou la consommation de biens et services particulièrement nocifs. Les plus riches pourront toujours prendre un jet privé pour aller skier dans des stations luxueuses alimentées par des canons à neige et y déguster des fraises hors saison. Mais rassurons-nous, le plan de sobriété prévoit que les « les conducteurs de remontées mécaniques seront formés à l’écoconduite ». Nous voilà rassurés.
  3. Les services publics sont les grands oubliés du plan de sobriété : l’exécutif prévoit-il de nouveaux financements additionnels pour relancer en urgence les petites lignes ferroviaires et offrir une alternative à bien des déplacements en véhicule individuel ? L’exécutif relance-t-il en urgence les trains de nuit ? L’exécutif prévoit-il de baisser massivement les prix des transports en commun, trains compris, pour que leur coût ne soit plus un frein à leur utilisation ? Non, non et non. Au contraire les petites lignes sont en danger en raison d’un sous-investissement. La mise en place de nouveaux trains de nuit, déjà été reportée à 2022, est désormais renvoyée à 2023 : l’exécutif procrastine plutôt que n’accélère. Quant à baisser massivement les prix des transports en commun, notamment le train, comme cela a été mis en place en Allemagne ou en Espagne, cela n’a jamais été évoqué par l’exécutif. Plus généralement, ce sont l’ensemble des services publics qui sont laissés de côté : les universités obtiennent-elles de nouveaux moyens pour garantir l’accès des étudiants ? Non. C’est le contraire. Certaines fermeront pour faire des économies en renvoyant les étudiants au financement de leur chauffage individuel dans leurs studios – passoires thermiques. La sobriété sans services publics, c’est l’austérité pour la majorité.
  1. L’isolation des logements renvoyée aux calendes grecques : c’est sans doute le point le plus incroyable de ce plan de sobriété. Il ne prévoit que 100 millions d’euros de plus pour financer MaPrimRenov, le dispositif de soutien public et national à la rénovation thermique des logements qui était doté de 2,4 milliards d’euros de crédits en 2022 (2Mds + 0,4 Md lors du PLFR de juillet 2022). Soit à peine 4% d’augmentation, moins que l’inflation des coûts de l’isolation. Et ce alors que le dispositif MaPrimRenov dysfonctionne, n’est pas assez doté et pas suffisamment efficace: alors que l’on compte plus de 5 millions de passoires thermiques impossibles à chauffer l’hiver et rafraîchir l’été, que plus de 12 millions de personnes vivent en situation de précarité énergétique, le dispositif MaPrimeRenov n’a permis en moyenne que seulement 45 000 rénovations globales par an en 2021 et 2022. A ce rythme-là, il faudra un siècle pour espérer avoir éradiquer les passoires thermiques en France ; de plus seules 21% des MaPrimeRenov financent l’isolation des logements contre 70% qui financent le changement de système de chauffage. Les 100 millions € supplémentaires, sans même prendre en compte l’inflation, vont à peine permettre de réaliser 2500 rénovations globales supplémentaires. C’est 0,05% du parc des passoires thermiques. Bref, ce plan sobriété dit à toutes celles et ceux qui vivent dans la précarité énergétique : « mettez un col roulé, démerdez-vous pour supporter le froid l’hiver et le chaud l’été, essayer de ne pas trop chauffer et, promis, d’ici 100 ans, on vous garantit que votre logement sera rénové ». C’est à la fois insupportable sur le plan moral, inacceptable sur le plan social et sanitaire et inefficace sur le plan de la sobriété et du climat. Ce n’est pourtant pas une fatalité puisque nous avons rendu publique une proposition de loi qui permet de lever l’obstacle de la massification du financement de l’isolation des logements (n’hésitez pas à diffuser). La sobriété sans isolation généralisée, c’est la précarité énergétique prolongée.

Reconnaissons au gouvernement d’avoir ouvert un débat public sur la sobriété. C’est un très bon point, même si l’exécutif cherche tout de suite à en restreindre les contours et à supprimer la force subversive et politique de ce concept de sobriété : derrière le terme et ses usages, il s’agirait en effet de définir quels sont les besoins à satisfaire et donc comment et pourquoi dépenser des ressources naturelles pour la production de tels biens et services. Emparons-nous de ce débat à bras-le-corps pour en redéfinir les contours et ne pas rester au milieu du gué. Là où le gouvernement instrumentalise la sobriété, et les mesures qu’il propose, comme le moyen de garantir la stabilité des réseaux d’approvisionnement énergétique afin de conserver un appareil productif aux contours inchangés, menons le débat en portant nos propositions : réduire drastiquement et progressivement toutes les productions (industrielles, agricoles, tertiaires, etc) nocives pour la planète et ses habitants et augmenter toutes celles qui améliorent véritablement le bien-être, la santé et l’environnement.

 

Retranscription d’un thread sur twitter qui rend compte de cette analyse par des exemples et éléments spécifiques.

Le gouvernement présente son « plan de sobriété ». Qu’y trouve-t-on ?

❌ interdire les jets privés : NON

❌ ne plus subventionner le #kérosène : NON

❌ décupler le financement de l’isolation des logements : NON

❌ relancer toutes les petites lignes ferroviaires : NON

❌ stopper les productions agricoles et industrielles nocives : NON

Par contre :

✅ mesures volontaires non contraignants : OUI

✅ demander à tous (y compris les pauvres ?) de moins se chauffer : OUI

✅ envoyer les gens en télétravail pour se chauffer chez eux : OUI

✅ réduire le chauffage dans les services publics (universités, sport, etc) : OUI

 

Quelques précisions :

Il y a 5 millions de passoires thermiques

#MaPrimRenov : seulement 45000 rénovations globales par an

A ce rythme, il faudra plus d’un siècle

Que fait Bruno Le Maire ? Seulement 100 millions € de plus, soit à peine 2500 réno globales.

Des années qu’on demande la suppression des exonérations de taxe sur le #kérosène qui de fait subventionne les déplacements les plus polluants des plus riches, ces derniers prenant plus l’avion que la moyenne des Français. Et ça nous coûte un #PognonDeDingue : 3 Mds € au moins

L’exécutif va-t-il interdire les #JetsPrivés et plus largement toutes les productions industrielles ou agricoles nocives afin d’économiser l’énergie & réduire les pollutions ?

NON

Prendre un jet privé en mangeant des fraises hors–saison chauffées au gaz sera toujours possible

L’exécutif est-il en train de relancer en urgence les petites lignes ferroviaires pour réduire les besoins de déplacements en véhicule individuel ?

NON

Au contraire les petites lignes sont en danger en raison d’un sous-investissement

L’exécutif relance-t-il en urgence les #trainsdenuit ?

NON

On apprend de Clément Beaune que la mise en place de nouveaux trains de nuit, déjà été reportée à 2022, est désormais renvoyée à 2023 : l’exécutif procrastine plutôt que n’accélère

L’exécutif prévoit-il de mettre fin au chauffage des serres pour produire fraises, tomates, fleurs, endives hors saison ? De réduire l’usage d’engrais azotés comme le proposait la @Convention Citoyenne pour le climat ?

NON

Pas de remise en cause de ce modèle agricole insoutenable.

L’exécutif est-il en train d’organiser une vaste transformation de notre système productif pour réduire l’impact des secteurs les plus carbone-intensifs tels que la pétrochimie, sidérurgie, etc ?

NON

Il importe plus de gaz et prolonge des centrales à charbon

 

RAPPELS :

=> si les objectifs de rénovation énergétique prévus par le Grenelle de l’environnement en 2008 avaient été tenus, la France économiserait déjà l’équivalent de ses importations de gaz russe. Et des millions de gens seraient sortis de la précarité énergétique.

=> 10% de baisse de consommation d’énergie en deux ans, c’est plus que la baisse observée en 2020, pendant la pandémie, avec deux confinements dans l’année. L’exécutif pense que c’est possible sans mesure contraignante sur les entreprises et les ménages.

Pour financer la bifurcation écologique, il faut « reprendre la main sur les finances publiques »
Attac France
https://basta.media/Attac-pour-financier-la-bifurcation-ecologique-il-faut-reprendre-la-main-sur-la-finance

« Réussir la bifurcation sociale et écologique suppose de sortir de la domination de la finance privée », défend l’association Attac dans un livret publié ce jour. Il présente des pistes financières concrètes pour la justice sociale et écologique.

L’association Attac publie ce jour un livret intitulé « Reprendre la main pour financer la bifurcation sociale et écologique ».

L’objectif : mettre en débat des propositions pour assurer une véritable justice fiscale, sociale et écologique et une réorientation du système financier.

Qu’est-ce que la bifurcation écologique ? Il s’agit d’une transformation profonde de la société et de l’appareil productif, qui nécessite des investissements massifs. Son objectif : sortir de la logique d’accumulation capitaliste et de l’impasse sociale et écologique actuelle. Une telle orientation nécessite une réelle volonté politique et des financements suffisants pour faire face aux enjeux. Elle doit reposer sur un choix clair et des politiques adaptées, plus radicaux qu’une évolution progressive et soumise aux politiques néolibérales, habituellement nommée « transition ».

En matière de finances publiques, on est aujourd’hui loin de se donner les moyens d’une telle bifurcation. La politique budgétaire actuelle est orientée vers la recherche d‘économies à tout prix (« faire plus avec moins », ce que la novlangue néolibérale qualifie de « performance ») sans objectifs environnementaux. La fiscalité dite « écologique », à l’image du système fiscal dans son ensemble, est inégalitaire et inefficace. Elle est par ailleurs trop faible en volume. Enfin, les aides publiques sont attribuées sans condition aux entreprises, alors que les investissements publics pour la bifurcation sont certes en progression, mais encore très insuffisants.

Pour reprendre la main et financer la bifurcation sociale et écologique, il faut donc réorienter la politique budgétaire sur la base d’un cadre clair (et donc changer le cadre budgétaire également nommé « gouvernance » budgétaire), mettre en œuvre une réforme fiscale visant à renforcer la progressivité du système fiscal et sa dimension écologique, et conditionner et verdir les aides publiques afin de donner la priorité aux investissements verts dans le cadre d’une planification écologique.

Réussir la bifurcation sociale et écologique suppose également de sortir de la domination de la finance privée. La logique de rentabilité financière à court terme poursuivie par les banques et les marchés constitue un frein au financement de la bifurcation. La finance verte est une illusion, pour ne pas dire un leurre. Pour sortir de cette impasse, il est nécessaire de mettre en œuvre un véritable tournant écologique de la politique monétaire en réorientant le rôle, décisif, de la Banque centrale européenne (BCE) pour financer les dettes publiques et les investissements verts.

Ekotopaketak: bide-orria, tresna eta erregaia
Editoriala
www.naiz.eus/es/iritzia/editorial/ekotopaketak-bide-orria-tresna-eta-erregaia

Portugaleteko Sastraka gaztetxea asteburuan zehar eztabaidaz eta hausnarketaz busti ondoren, asanblada batek eman zien amaiera, atzo, Ekotopaketei, eta, halakoetan ohikoak diren topikoetan erortzeko beldurrik gabe, antolatzaileek pozik egoteko arrazoiak badituztela esan daiteke. Krisi ekosozialari aurre egiteko, Euskal Herritik egin daitezkeen ekarpenak aztertzea izan da ekimenaren xedea, eta ostiraletik igandera arteko hitzaldi eta mahai-inguruek, kopuruan, edukian eta gai aniztasunean, argi utzi dute lana txukun egin dela. Erpin asko dituen auzia da hauxe, eta ia ez da bat ere jorratu gabe geratu. Helburua aspalditik finkatuta, hara iristeko bide-orria zehaztu dute ehunka lagunek.

Baina bidea, egoki finkatuta egonagatik, berdin-berdin ibili behar da, eta nabarmentzekoa da, alde horretatik, Ekotopaketa hauetan parte hartu duten lagunek egin duten ekarpena. Izan ere, asanbladak oniritzia eman zion antolakunde indartsu bat egikaritzeko dinamika abiatzeari. Horren bilakaera heldu diren hilabeteetan ikusiko da baina, hartzen duen izaera hartzen duela, ekologismoaren esparruan herri honetan martxan dauden egitasmo eta borroka guztiak bilduko dituen ahots berria izatea albiste bikaina da. Egungo testuinguruan, klima aldaketak eta biodibertsitatearen galerak mundua ataka zailean jarri dutenean, erakundeak, indar politikoak eta gizartea bera interpelatuko dituen eragile berri bat sortzeak erronkari erantzuteko erabaki egokia ematen du.

Helburua erdiesteko bide-orria eta tresna eskaini dituzte, beraz, aurtengo Ekotopaketek, baina ekarpena ez da horretara mugatu. Bostehun bat lagun bildu dira, oso aldarte onean parte hartzen, hausnartzen eta eztabaidatzen, eta horrek ia-ia mahai gainean jarritako ideiek eta proposamenek adinako balioa dauka. Asteburu honetan izan den giro aparta eta parte-hartzaileen arteko konplizitatea borrokari ekiteko erregaia dira. Alferrik direlako agendak, mapak eta erremintak, haien atzean pertsonarik ez badago. Jauzi kualitatibo eta kuantitatiboa emateko beharra aipatu da Portugaleten, eta behar horri erantzuteko grina eta indarra sobera topatu ditu egunotan Sastraka gaztetxera gertu den pertsona orok.