Articles du Vendredi : Sélection du 27 juin 2014 !

Le réchauffement frappera les économies américaine et européenne

Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/le-rechauffement-frappera-les-economies-americaine-et-europeenne,47589?xtor=EPR-9

Paris climat 2015: 25.000 délégués attendus

AFP
www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/06/10/97001-20140610FILWWW00287-paris-climat-2015-25000-delegues-attendus.php

Alternatiba va bien et s’interroge sur le climat

Hervé Kempf
www.reporterre.net/spip.php?article6054

De la protestation à l’alternative


Editorial de Rouge et Vert n° 378

La transition énergétique est une chance !

Une tribune signée par des associations, des acteurs économiques et des personnalités pour une loi vraiment ambitieuse.
www.liberation.fr/economie/2014/06/17/la-transition-energetique-est-une-chance_1043298

Les hyper-riches ont augmenté leur fortune en 2014

Camille Martin
www.reporterre.net/spip.php?article6059

Petrolioa, ez dago gure esku!

Iñaki Barcena
Argia, 2014-06-22

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Le réchauffement frappera les économies américaine et européenne

Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/le-rechauffement-frappera-les-economies-americaine-et-europeenne,47589?xtor=EPR-9

A Washington comme à Bruxelles, le doute n’est plus permis: le réchauffement aura des effets dévastateurs sur les économies des deux puissances. Reste à en convaincre les politiques.

A croire qu’ils s’étaient donné le mot. Mercredi 25 juin, le centre commun de recherche européen (JRC) a rendu publique une étude portant sur notre avenir climatique. Quelques heures plus tôt, trois financiers américains avaient présenté leur évaluation des impacts sur l’économie de l’Hyperpuissance des conséquences des changements climatiques. Sans surprise, les projections sont sombres sur les deux rives de l’Atlantique.

Un réchauffement de 3,5°C

L’étude du JRC pour la période 2071-2100, les effets d’un réchauffement d’environ 3,5°C[1] sur l’agriculture, l’énergie, les inondations, les incendies de forêt, les infrastructures de transport, les côtes, le tourisme, la forêt et la santé. Soit l’évolution probable de la température moyenne si nous ne réduisons pas massivement nos émissions de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle.

Sous l’effet du réchauffement et de l’évolution du régime des précipitations, le volume des récoltes des pays de l’Union devrait baisser d’environ 10% d’ici à 2080. Un chiffre largement imputable à la chute de 20% du rendement des cultures qui devrait être observée dans les pays de la frange méditerranéenne, par rapport à la période 1961-1990.

800.000 hectares à brûler

Dans cette même région, les surfaces menacées par les incendies devraient atteindre les 800.000 hectares. De trop fortes chaleurs, un moindre accès à l’eau réduiront l’attrait de ces régions. Le chiffre d’affaires de leurs activités touristiques pourrait ainsi baisser de 5 à 7 milliards d’euros par an.

Les vagues de chaleur qui frapperont les zones urbaines pourraient être dévastatrices. En accroissant les effets sanitaires imputables à la pollution de l’air urbain, elles pourraient accroître de 100.000 personnes par an le nombre de décès prématurés: plus que lors de la canicule de 2003.

Faites chauffer la clim’

Les énergéticiens ne seront pas à la fête. L’adoucissement du climat dans de nombreuses régions d’Europe va réduire de 13% la consommation d’énergie de l’UE. Seule exception: la péninsule ibérique, où l’explosion des besoins en climatisation devrait accroître de 8% la consommation moyenne d’électricité.

L’inondation est l’une des principales menaces que nous devrons affronter. A la fin du siècle, le nombre de citoyens vivant dans des zones inondables devrait doubler. Sont particulièrement visés: les Britanniques, les Irlandais, les Français, les Autrichiens, les Tchèques, les Slovaques, les Hongrois, les Slovènes et les Roumains. Selon les estimations du JRC, le coût moyen des dégâts occasionnés par les inondations pourrait osciller entre 10 et 100 Md€/an (selon le développement économique des prochaines décennies).

Pluies et inondations

L’eau, toujours, causera de gros dégâts aux infrastructures de transport. Les scientifiques européens estiment que les pluies torrentielles pourraient causer, en moyenne, 1 Md€/an. En grimpant, les températures estivales dégraderont plus rapidement l’asphalte des routes. La montée du niveau de la mer menace d’inonder de vastes régions littorales, notamment en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Pologne.

Au plan économique, le montant des dégâts et des coûts sanitaires ne passera pas par pertes et profits. Selon les régions de l’UE, les pertes de PIB devraient osciller entre 0,2% et 3%. Et encore, préviennent les chercheurs, cette estimation reste très conservatrice. Elle ne prend pas en compte, par exemple, certains effets directs (pertes de biodiversité) et indirects du réchauffement (évolution du prix des denrées). «Si aucune action supplémentaire n’est prise pour contrer le réchauffement», l’UE perdra l’équivalent de 1,8% de son PIB actuel, résument les auteurs de l’étude.

Le bilan des trois financiers

Outre-Atlantique, les projections ne sont pas optimistes non plus. Diligentée par Mike Bloomberg (patron du groupe d’information économique éponyme), Henry Paulson (ancien président de la banque Goldman Sachs et ex-secrétaire au Trésor) et Thomas Steyer (patron du fonds d’investissement Farallon Capital), l’étude Risky Business évalue les impacts à court et long terme du réchauffement sur l’économie de l’Oncle Sam.

La montée du niveau des océans

La montée du niveau de la mer et l’évolution des rendements agricoles sont les sujets les plus inquiétants à court terme. Dans les 15 prochaines années, la facture des dégâts occasionnés par la montée du niveau de l’Atlantique et du Pacifique pourrait se chiffrer à plus de 5 milliards de dollars par an (3,7 Md€), dégâts des cyclones non compris. Sans adaptation, les champs de maïs, de blé, de soja et de coton des grandes plaines pourraient voir leur rendement baisser dans les 5 à 25 prochaines années. Pour remplacer les centrales électriques au charbon et suivre la demande croissante d’électricité, Bloomberg, Paulson et Steyer estiment qu’il faudra investir 12 Md$/an (8,8 Md€) pour construire de nouvelles capacités de production «propres».

Aussi différents soient-ils, les deux rapports, tout en visant des publics différents, ont un seul objectif: faire bouger les décideurs. En Europe, les scientifiques du JRC entendent mettre sous pression les chefs d’états et de gouvernements des 28 qui se retrouvent, aujourd’hui et demain, pour un conseil européen. C’est au cours de ce sommet que pourrait être formellement adopté le paquet Energie Climat 2030. Sans certitude. Aux états-Unis, Mike Bloomberg, le milliardaire indépendant, Henry Paulson, le républicain et Thomas Steyer, le démocrate, entendent montrer aux Congressmen qu’il est temps de laisser l’EPA (l’agence de protection de l’environnement) réguler les émissions de GES et, pourquoi pas, de signer un accord «universel» encadrant la lutte contre le changement climatique.

 


Le commissariat français à la stratégie et à la prospective présentait, mercredi 25 juin, sa vision de la France à 10 ans. Reconnaissant que l’empreinte carbone de l’Hexagone s’était alourdie de 10% entre 1990 et 2011, France Stratégie recommande de porter à 7% (contre 4,15% aujourd’hui) le montant des recettes de la fiscalité environnementale dans les prélèvements obligatoires. Ce niveau pouvant être atteint en relevant à 100 euros/tCO2 le montant de la contribution Climat Energie et en alourdissant la TGAP.

 


[1] Entre l’ère pré-industrielle et la fin du XXIe siècle.

Paris climat 2015: 25.000 délégués attendus

AFP
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Jusqu’à 25.000 délégués sont attendus pour la conférence de l’ONU sur le climat à Paris fin 2015, où 195 pays doivent sceller un accord pour limiter le réchauffement de la planète, a indiqué aujourd’hui le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
En ajoutant la participation de personnes non accréditées, ce sont « 40 à 50.000 personnes de 195 pays qui sont attendues » du 30 novembre au 11 décembre 2015, a ajouté Laurent Fabius, à l’occasion d’une visite du site du Bourget, au nord de Paris, qui accueillera la conférence.

 

La dernière conférence onusienne sur le climat, en décembre dernier à Varsovie, avait attiré près de 12.000 délégués.
En 2009, la COP (conférence des parties) de Copenhague, avait réuni 26.600 participants officiels: précédée d’une forte prise de conscience au niveau mondial des enjeux climatiques, elle avait eu l’ambition de conduire à un accord majeur qui n’avait finalement pas vu le jour.
La France, en tant que pays hôte du rendez-vous de 2015, déploie d’ores et déjà d’intenses efforts diplomatiques pour qu’un accord ambitieux soit finalisé car, a rappelé Laurent Fabius, « il faut agir aujourd’hui pour éviter les catastrophes demain ».
Une réunion intermédiaire se déroule actuellement à Bonn (Allemagne) jusqu’au 15 juin pour ébaucher le contenu de l’accord, avant la conférence annuelle fin 2014, organisée cette année à Lima.
Au premier semestre 2015 au plus tard, chaque pays devra annoncer sa contribution à l’effort mondial de réduction des gaz à effet de serre et les moyens d’y parvenir.
« Les gaz à effet de serre restent des dizaines, et pour certains des centaines d’années dans l’atmosphère, voilà pourquoi les réduire est une urgence, en partie à cause de cet aspect irréversible », a plaidé le climatologue Hervé Le Treut, lors de la réunion du comité de pilotage de « Paris climat 2015 » au Bourget.

Alternatiba va bien et s’interroge sur le climat

Hervé Kempf
www.reporterre.net/spip.php?article6054

La dynamique Alternatiba va bien. Et s’interroge : doit-elle s’engager dans le grand mouvement climatique de la fin 2015 ?

Et si l’avenir du militantisme était sur la plage ? C’est ce qu’ont pu penser les activistes venus des quatre coins de France se coordonner pour les nombreux Alternatiba qui sont lancés : un bon moment du week-end a été le pique-nique sur la plage, dimanche 22 juin, sous un soleil brûlant, puis déclinant doucement. Quoi de mieux que de discuter stratégie et avenir de la planète entre trois plaisanteries et sous la chaude brise venue de l’océan en une fin d’après-midi d’été ?

Mais samedi, la journée avait été studieuse. Réunis à l’IUT de Bayonne, une trentaine de délégués, représentant dix-sept projets d’Alternatiba, ont discuté de la préparation de ceux-ci, des problèmes communs, des perspectives et de la stratégie.

Le premier point qui ressort est que la dynamique, lancée par l’Alternatiba de Bayonne en octobre 2013, se poursuit sans faillir : rien que pour 2014 sont déjà programmés des Alternatiba à Agen, le 13 septembre, à Genève, le 19 septembre, à Nantes, le 26 septembre, à Gonesse, près de Paris, les 20 et 21 septembre, à Lille, les 4 et 5 octobre, à Saint-Jean-de-Luz, le 5 octobre, en Gironde, les 11 et 12 octobre – sans oublier… Tahiti, le 29 novembre. Alternatiba se sent bien à la plage, décidément !

Quant au tour en tandem à travers la France, qui parcourra 4500 kilomètres entre Bayonne et Paris entre juin et septembre 2015, il se prépare lui aussi activement.

Mais faut-il donner à la coordination Alternatiba un sens plus ambitieux, plus radical, et l’axer sur les événements majeurs qui s’esquissent autour de la conférence sur le climat qui aura lieu fin 2015 en France ? En organisant, par exemple, un immense camp des alternatives à Paris en décembre 2015 ?

« Le collectif lillois n’est pas mûr pour parler d’action radicale non-violente à Paris », a indiqué Vincent Cattiau, de Lille. Benjamin Malan a observé pour le collectif toulousain qu’il n’était pas mandaté pour ce faire, les associations du collectif n’en ayant pas débattu. Inversement, Alain Pellon, de Bordeaux, a rappelé que « dès le départ, Alternatiba s’est positionné pour un changement de société par rapport au changement climatique ». Cette préoccupation est d’ailleurs clairement inscrite dans la charte fondatrice du mouvement. Alternatiba n’est pas une simple exposition des solutions au quotidien pour vivre autrement, mais s’inscrit bien dans un combat pour lutter contre le changement climatique et transformer le monde.

Il reste à faire le lien entre la « masse » qui viendrait dans les Alternatiba pour découvrir la réalité des alternatives, et des activistes, plus conscients des enjeux de fond. « Quand on est gentillet, on a les gens, mais pas les militants, dit Txetx Etcheverry, d’Alternatiba Pays basque. Mais si on n’a que les masses, ça ne dure pas longtemps. Il faut marcher sur les deux jambes, et s’assumer radical. »

Le débat n’est pas clos. Il se poursuivra lors de la prochaine coordination, qui aura lieu le 22 août à Paris, lors de l’Université européenne des mouvements sociaux, dont Reporterre est partenaire.

De la protestation à l’alternative


Editorial de Rouge et Vert n° 378

Le rapport sur l’évolution du climat présenté par le GIEC le 13 avril illustre la faillite complète de la lutte contre le changement climatique à l’échelle mondiale au cours de la décennie 2000.

La hausse des émissions de CO2 liées à l’usage des énergies fossiles est passée de 2,5 % durant la décennie 1990 à 6,8 % durant la décennie 2000. Ce phénomène est en partie lié au recours massif au charbon, notamment en Chine, mais renvoie plus globalement à la mutation du système capitaliste. La tentation perdure, au nom du « développement économique » de nier ou de relativiser les conséquences des émissions massives de gaz a effet de serre, les risques du nucléaire, l’artificialisation ou la stérilisation des sols, le gaspillage des ressources naturelles, la régression de la biodiversité. Le GIEC indique pourtant de longue date que les phénomènes liés au changement climatique déstabiliseront les systèmes agricoles, principalement au détriment des peuples les plus pauvres.

L’absence, en règle générale, de luttes collectives autour du changement climatique ne doit pas conduire à en relativiser l’importance. Enjeu écologique en ce qu’il constitue une menace pour les conditions de vie de l’Humanité, enjeu social en ce qu’il menace d’abord les pauvres de la Planète. Les tenants du capitalisme vert tentent de faire croire que l’efficacité énergétique peut compenser l’augmentation rapide du volume de la production : il n’en sera rien.

C’est une vision alternative qui s’impose, réduction forte des flux de matières et relocalisation des activités, suppression des productions inutiles ou nuisibles, reconversion de l’économie avec l’intervention des salariéEs, usagerEs, consommateurs/trices, réduction de la surconsommation compensée par l’extension des sphères de gratuité pour les biens et services essentiels (santé, éducation,…), réduction forte du temps de travail, agriculture paysanne…

Cette alternative au capitalisme et au productivisme se heurtera à la résistance acharnée des oligarchies économiques et politiques en ce qu’elle remet à la fois en cause l’exploitation et la marchandisation. Elle passe par une bataille idéologique de longue haleine pour que la qualité de vie soit perçue comme l’enjeu décisif plutôt que l’expansion ininterrompue du champ de la consommation. Le débat au sein des gauches de transformation comme au sein des classes populaires est indispensable, d’autant plus difficile que les politiques de régressions sociale se développent, et conduisent à centrer les mobilisations sur le simple refus de l’ »austérité ».

Penser la sortie du système nécessite, sans aucun doute, de poser la question d’une nouvelle répartition quantitative des richesses, mais, avant tout, de remettre en cause les finalités du travail et de la production. La gauche alternative doit, de ce double point de vue, assumer son rôle à la charnière d’une écologie radicale et d’un projet anticapitaliste et autogestionnaire.

La transition énergétique est une chance !

Une tribune signée par des associations, des acteurs économiques et des personnalités pour une loi vraiment ambitieuse.
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