Articles du Vendredi : Sélection du 22 mars 2013

L’écologie va-t-elle s’effondrer ?

Jean-Claude Guillebaud
www.sudouest.fr/2013/03/10/l-ecologie-va-t-elle-s-effondrer-990060-706.php

Notre-Dame-des-Landes: l’opposition est désormais européenne

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/notre-dame-des-landes-l-opposition-est-desormais-europeenne,33736?xtor=EPR-9

Suntech, le leader chinois des panneaux solaires, échappe in extremis au défaut de paiement

Hervé Kempf
Le Monde du 12.03.2013

Alter-Conso : quand une coopérative esquisse l’économie et les emplois de demain

Sophie Chapelle
www.bastamag.net/article2967.html

Bilboko tratamendu biologiko-mekanikorako plantak zaborren arazoa handitzen duela dio Eguzkik

Jon Torner
www.argia.com/blogak/zero-zabor/2013/03/22/bilboko-tratamendu-biologiko-mekanikorako-plantak-zaborren-arazoa-handitzen-duela-dio-eguzkik/

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L’écologie va-t-elle s’effondrer ?

Jean-Claude Guillebaud
www.sudouest.fr/2013/03/10/l-ecologie-va-t-elle-s-effondrer-990060-706.php

Sale temps pour l’écologie ! La quête anxieuse d’une reprise de la croissance dans tous les pays développés n’encourage pas les opinions à prêter l’oreille aux mises en garde écologistes. Je ne parle pas seulement des préoccupations liées à l’environnement au sens strict (biodiversité, dérèglement climatique, saccage des océans, etc.), mais tout autant de l’aspect « social » de la question. Les pauvres trinquent les premiers.

Le paradoxe est extravagant. Sur le plan des idées, la prise de conscience écologique n’a jamais été aussi urgente (et novatrice). Elle est même la seule réflexion à désigner un « horizon d’espérance ». En matière politique et économique, en revanche, l’écologie n’est plus prioritaire, loin s’en faut. Le vieux productivisme revient en force, dans un climat de panique économique et de croissance à tout prix.

Cet oubli – volontaire – des urgences liées à l’environnement est à la fois compréhensible et désastreux, à terme. Certains théoriciens jusqu’alors « modérés » s’en inquiètent à voix haute. Je pense à un philosophe français comme Dominique Bourg, qui enseigne à l’université de Lausanne. Il fut longtemps le conseiller politique de Nicolas Hulot, après avoir inspiré certaines analyses de Daniel Cohn-Bendit. Or, dans le numéro de février du mensuel lyonnais « La Décroissance », il sonne le tocsin. Il n’hésite pas à parler d’effondrement. « Aujourd’hui, souligne-t-il, nous faisons face à une dégradation continue de la biosphère, un appauvrissement continu des ressources. L’ensemble des écosystèmes s’affaiblit. […] Nous n’avons jamais connu une période aussi difficile dans l’Histoire. » Un peu plus loin, il ajoute : « Tous nos modes de vie, toute la société reposent sur des flux de matières et d’énergie sans cesse croissants. Or ces ressources sont en voie d’épuisement, et notre consommation d’énergie perturbe le système biosphère. Sans décroissance de ces flux de matières et d’énergie, on ne s’en sortira pas. »

Face à tout cela, les palinodies françaises entre le parti Europe Écologie-Les Verts et les socialistes au pouvoir paraissent bien frivoles. Alors ? Osons remettre sur la table une question de principe qu’on avait glissée sous le tapis. Celle-ci : était-il raisonnable de créer un « parti écologiste » au sens traditionnel du terme, à l’instar de ce que firent, dès 1980, Die Grünen en Allemagne ? Oh, certes, avoir des ministres au gouvernement et un groupe au Sénat n’est pas un gain politique négligeable. Mais que pèsera-t-il, à terme, s’il contraint les écologistes à se taire en avalant des couleuvres de plus en plus grosses ?

Je rappelle que Jacques Ellul, maître à penser de José Bové, de Noël Mamère et de bien d’autres, n’était pas favorable à cette stratégie. Il pensait que, cédant à ce projet d’entrée en politique – même en voulant « faire de la politique autrement » -, les écologistes contracteraient fatalement le virus politicien. Pour ne rien dire des petites vanités ministérielles. Mon ami Patrick Chastenet, président de l’Association internationale Jacques Ellul, avait souvent abordé cette question avec le penseur bordelais. Pour ce dernier, rappelait-il récemment, « la cause écologiste n’a rien à gagner à entrer dans le jeu politicien. Jusqu’au bout, fidèle à sa devise, il préférera les initiatives locales, les mouvements sociaux et le combat associatif à l’illusion politique ».

La vision d’avenir que porte en elle l’écologie politique implique un changement de paradigme civilisationnel si dérangeant que sa défense ne peut passer par le truchement des majorités, des secrétariats d’État ou des marchandages électoraux. C’est l’opinion qu’il faut culturellement convaincre. À travers des ONG comme Greenpeace, Amnesty International ou Utopia (en France), les sociétés civiles sont mieux placées qu’un parti politique pour accélérer cette « révolution des consciences ».

Elle est plus urgente qu’on ne l’imagine.

Notre-Dame-des-Landes: l’opposition est désormais européenne

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/notre-dame-des-landes-l-opposition-est-desormais-europeenne,33736?xtor=EPR-9

L’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) a franchi officiellement, ce 20 mars, les frontières de l’Hexagone. La commission des pétitions du Parlement européen a en effet examiné, à Bruxelles, les pétitions déposées au nom de plusieurs associations dont Acipa (1), Cedpa, et France Nature Environnement, opposées au projet.

Selon le pétitionnaire et juriste spécialisé en droit de l’environnement Raphaël Romi, ce projet enfreint la législation européenne et en particulier la directive sur l’évaluation des incidences sur l’environnement, puisque le choix de cette implantation n’a pas fait l’objet d’une consultation publique et qu’aucune compensation pérenne n’a été prévue, alors qu’une zone de marais protégée est touchée.

Il ajoute que la directive-cadre sur l’eau n’est pas non plus respectée (article 9) -puisque 98% de cette zone de marais sera effectivement détruite-, tout comme la directive Habitats et la directive Oiseaux, en raison des menaces pesant désormais sur plusieurs espèces protégées.

Au cours de l’audition, l’eurodéputé Yannick Jadot (Europe Ecologie-les Verts) a rappelé qu’aucune zone alternative n’avait été étudiée depuis le choix arrêté par la France en 1974. Sa collègue Sandrine Bélier a insisté sur «l’urgence d’envoyer une mission d’enquête parlementaire sur le terrain, pendant qu’il est encore temps».

Au final, le Parlement et la Commission ayant accepté de se saisir du dossier, celui-ci n’est plus franco-français, mais désormais européen.

La commission des pétitions a annoncé avoir demandé des informations complémentaires au gouvernement français, qui doit les lui fournir au plus tard mi-avril.

«On va attendre les arguments présentés par le gouvernement et on le rappellera à l’ordre s’il prend du retard dans sa réponse, tout en regrettant qu’il n’ait pas daigné être présent à l’audition», a indiqué au JDLE Sandrine Bélier. Dans l’hypothèse où aucune réponse n’est donnée au mois d’avril, l’eurodéputée EELV précise que la commission des pétitions sera saisie de nouveau.

A 700 kilomètres de Bruxelles, sur le terrain de Notre-Dame-des-Landes, la mobilisation ne faiblit pas pour autant puisqu’une chaîne humaine est organisée le 11 mai prochain, pour enterrer définitivement le projet.

(1)Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

(2)Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Suntech, le leader chinois des panneaux solaires, échappe in extremis au défaut de paiement

Hervé Kempf
Le Monde du 12.03.2013

Le leader chinois des panneaux solaires, Suntech, a obtenu un répit lundi 11 mars ; ses créanciers lui ont accordé jusqu’au 15 mai pour rembourser une dette de 541 millions de dollars (415 millions d’euros).

La firme, qui a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de 3,1 milliards de dollars, est dans une situation périlleuse : valeur pionnière des entreprises chinoises sur le New York Stock Exchange, elle a vu le cours de son action passer de 88 dollars en 2007 à moins d’un dollar aujourd’hui.

 

Suntech n’a pas réalisé de profit depuis 2011, et est lourdement handicapée par une fraude : elle a racheté une compagnie sur la base de garanties financières qui se sont révélées inexistantes.

La faiblesse de cette entreprise s’explique par un marché mondial du solaire plus difficile que naguère, en raison des freins mis par les Etats-Unis et l’Europe à des exportateurs chinois envahissants.

Ceux-ci se sont octroyé près de 80 % du marché, menaçant de détruire les concurrents des autres pays. Cela a conduit Washington à engager une procédure antidumping et anti-subventions à l’encontre des matériels solaires chinois, imposant, depuis mai 2012, des droits allant de 25 % à 250 %, selon les produits.

 

DES PRÊTS PLUS RARES

L’Union européenne, de son côté, a engagé une enquête pour antidumping en septembre 2012. Début mars, elle a lancé une procédure d’enregistrement sur les importations de produits solaires chinois.

Si, en juin, la Commission décide d’introduire des droits de douane plus élevés sur ces produits, l’effet en sera rétroactif à mars. Comme aux Etats-Unis, le volume des importations devrait se réduire en Europe, premier marché mondial pour l’énergie solaire.

Ces mesures devraient entraîner la disparition de nombreux producteurs chinois, d’autant que Pékin semble revoir sa politique de soutien appuyé à l’énergie solaire.

Jusqu’à présent, le gouvernement chinois a autorisé les banques à prêter sans limite aux industriels solaires, dans l’optique de s’assurer une position dominante. Mais en décembre 2012, il a indiqué qu’il allait réduire les aides publiques et dissuader les établissements bancaires locaux de soutenir tous les fabricants de panneaux.

Selon ProSun, organisation d’industriels européens à l’origine de la plainte antidumping, ce soutien gouvernemental et bancaire démesuré a permis aux industriels chinois de pratiquer des tarifs très en dessous des prix de revient.

Les autorités chinoises pourraient cependant soutenir les plus grands acteurs du secteur, y compris Suntech qui serait en discussion avec le gouvernement régional de Wuxi. En décembre 2012, la Banque de Pékin a déjà accordé une ligne de crédit de 475 millions de dollars à Hanwha SolarOne, lui permettant de refinancer sa dette à long terme.

La Chine voudrait développer son marché intérieur pour compenser le repli des exportations. Selon une étude du cabinet Solarbuzz, un tiers des panneaux vendus dans le monde au quatrième trimestre 2012 ont été installés en Chine, contre 10 % sur la même période de 2011.

En revanche, selon ProSun, les mesures antidumping n’ont pas empêché le marché américain de croître, avec 3,5 gigawatts installés en 2012 contre 1,4 en 2011.

Alter-Conso : quand une coopérative esquisse l’économie et les emplois de demain

Sophie Chapelle
www.bastamag.net/article2967.html

C’est une coopérative née dans la banlieue lyonnaise : Alter-Conso fournit une alimentation de qualité à plus de 700 familles tout en ayant créé huit emplois et en permettant aux agriculteurs locaux de vivre de leur travail. Un véritable laboratoire de l’entreprise et de l’économie de demain, basé sur les circuits courts, et compatible avec les défis écologiques et sociaux. Qui se développe sans le soutien et dans l’indifférence des pouvoirs publics… Reportage.

 

Se faufilant entre les caisses de fruits et légumes, Sam répartit les « paniers solo », « couples » et « familles ». Evelyne sort des bureaux administratifs pour s’atteler à la préparation des « paniers goûters », pendant que Roger livre sa farine de sarrasin dans le coin épicerie. L’organisation est parfaitement rodée. Au fond de l’entrepôt, Thomas s’active à la préparation des « caisses d’échanges », qui permettent à un consommateur d’échanger un produit qui lui déplaît. Nous sommes à Décines, dans la banlieue lyonnaise, au sein d’une nouvelle manière d’envisager l’entreprise, la vente de produits alimentaires, le travail et l’économie en général. Un laboratoire du commerce en circuits courts.

Alter-Conso se lance en 2006. A l’époque, ils sont plusieurs producteurs et consommateurs à vouloir dépasser les contraintes des traditionnelles Amap (Association de maintien pour une agriculture paysanne), où la logistique, comme la répartition et la distribution des paniers, sont assurées par des bénévoles. « Avec l’appui de producteurs, nous avons fait le choix de rémunérer progressivement ces emplois », explique Thomas. Sept ans plus tard, la coopérative compte 46 producteurs, environ 740 adhérents consommateurs et distribue des paniers de produits agricoles locaux, chaque semaine, dans 14 quartiers de Lyon et de ses environs. Huit salariés employés à temps partiel assurent le travail de mise en relation entre l’ensemble des adhérents et des producteurs.

Rien à envier aux supermarchés

Les coopérateurs d’Alter-Conso sont parvenus à professionnaliser la structure tout en garantissant des emplois pérennes. Au point de concurrencer les grandes surfaces ? L’idée peut faire sourire, mais Alter-Conso réalise un chiffre d’affaires de 104 000 euros par salariés [1] contre 250 000 euros en moyenne dans la grande distribution, selon les calculs réalisés par Patrick Mundler et Lucas Rumpus de l’Isara Lyon, dans le cadre d’un projet de recherche portant sur l’agriculture biologique en Rhône-Alpes. La coopérative est donc en capacité de créer deux fois plus d’emplois que les systèmes classiques de distribution alimentaire. Grâce à son fonctionnement plus artisanal et des charges plus faibles, notamment en immobilisations de capital. Surtout, différence essentielle avec la grande distribution où le travail est souvent répétitif et parfois pénible, la coopérative assure créer des « emplois de qualité ».

 

« Le temps partiel est un choix volontaire », tient à souligner Sam, salarié depuis quatre ans. « Avant de travailler ici, je faisais 35h dans la photocomposition. En rejoignant Alter-Conso, je déconstruis ce j’ai pu apprendre par rapport au travail classique où l’on n’est pas du tout acteur. Là, je contribue à l’avenir d’une agriculture paysanne de qualité, tout en ayant du temps pour faire d’autres choses. » Les contrats étaient de 24h par semaine, rémunérés 1,4 fois le SMIC. Récemment, pour compenser une partie du travail réalisé bénévolement (comme les temps de réunions et de discussions stratégiques), les contrats sont passés à 30h. Mais le taux horaire a été revu à la baisse. De quoi générer quelques frustrations malgré la volonté de retrouver des marges de manœuvres financières.

« Un autre rapport au salariat »

« C’est un métier très varié où il faut à la fois beaucoup de relationnel, savoir animer des réunions, savoir utiliser plusieurs logiciels informatiques, et faire beaucoup de manutention », confie Evelyne. Une véritable « polycompétence » !

Pour améliorer la rotation des tâches, une organisation en cinq pôles a été mise sur pied depuis 2011. Chacun tourne tous les six mois. Deux salariés peuvent ainsi être en charge du suivi de la comptabilité et de la gestion de janvier à juin, puis s’occuper de la communication et de l’animation de juillet à décembre. « C’est essentiel qu’il y ait une polyvalence entre nous, assure Sam. C’est ce qui a permis par exemple à l’un des salariés de prendre une année sabbatique. On crée un autre rapport au salariat ». Sans l’appui d’aucune subvention publique ni de contrat aidé.

Alter-Conso a obtenu le statut de « Société coopérative d’intérêt collectif » (Scic) en 2008. Son conseil d’administration est composé de quatre collèges : les consommateurs, les salariés, les producteurs et les sympathisants. Les trois premiers collèges disposent respectivement de 30 % des parts sociales, et les sympathisants de 10 %. « La SCIC est un modèle où les décisions et les pouvoirs sont discutés, partagés, et où chacun doit donner son avis sur le principe d’une personne égal une voix », rappelle Sam. Les conseils de coopération, des ateliers de réflexion, des groupes de travail thématiques, qui réunissent des producteurs, consommateurs et salariés, rythment la vie de la coopérative. Ils permettent de débattre et de trancher les grandes décisions. Et de partager au mieux les responsabilités.

Des prix décidés collectivement

Les prix sont également fixés collectivement, lors de réunions de filières, deux fois par an. Les consommateurs peuvent participer à ces réunions et exprimer leurs positions quant au fonctionnement, à la qualité des produits, ou aux améliorations à apporter. « Mais nous manquons de temps pour bien expliquer le coût de production de nos produits », confie Guillaume Gontel, maraîcher biologique. Selon les formules, les prix des paniers varient de 7 à 16 euros [2]. L’ensemble des consommateurs paient le produit à sa valeur réelle et l’argent est entièrement reversé au producteur.

 

Du coup, quelles sont les ressources de la coopérative ? Les services proposés par la coopérative sont facturés en fonction de la situation financière des adhérents – consommateurs comme producteurs – via les frais de fonctionnement (salaires, loyers, transports…) [3]. Ces frais sont payés pour moitié par les adhérents selon leur revenu, et pour moitié par les producteurs selon leur chiffre d’affaires. Le taux de participation est discuté entre les acteurs de la Scic. Ainsi, les personnes au RSA ou au minimum vieillesse ne paient pas davantage que les paniers qu’ils achètent.

Soutenir la conversion en agriculture biologique

Pour la coopérative, il est important de faire évoluer simultanément les pratiques et les modes de consommation afin d’avoir une action cohérente. « Pour un producteur, disposer d’une visibilité sur plusieurs mois côté trésorerie peut contribuer au déclic pour passer en bio relève Sam. Mais on reste évidemment attentif à d’autres critères comme la taille humaine de l’exploitation. » Les coopérateurs ont voté en assemblée générale le fait que l’ensemble des producteurs qui entraient dans la coopérative devaient s’engager dans une démarche d’agriculture biologique. Au démarrage de l’activité, un seul maraîcher pratiquait une agriculture répondant au cahier des charges de l’agriculture biologique. Aujourd’hui ils sont quatre sur six à s’y être convertis.

Les membres d’Alter-Conso sont bien conscients de la difficulté de passer en bio selon les filières. « Pour les fruits, c’est très long, souligne Guillaume Gontel. Il faut parfois recréer un nouveau verger, recourir à d’autres variétés. J’étais contre le fait d’imposer le bio tout de suite, mais il faut reconnaître que progressivement on y arrive ». Ce maraîcher commercialise ses légumes via des systèmes de paniers depuis les années 90, mais reconnait une capacité de diffusion plus large via le réseau d’Alter-Conso. « Nous sommes libérés de la gestion des paniers tout en ayant une sécurité sur nos ventes. On gagne en économie d’échelle au niveau des transports car les volumes fournis sont plus conséquents qu’avec les Amap. ». Le partage des risques avec les adhérents et la garantie de revenus fixes et « équitables » contribuent à rapprocher paysans et salariés.

Fruits et légumes compétitifs

Ce mercredi-là, c’est Clément, salarié d’Alter-Conso, qui assure la distribution à l’espace associatif de Vaulx-en-Velin. Il est accompagné par Claude, producteur de fruits rouges. Comme à chaque distribution, un producteur est présent sur place. « Selon les lieux on distribue de 25 à 75 paniers. Chez les consommateurs, il y a encore une certaine crainte de s’engager sur les paniers. C’est vu comme une contrainte alors que ce n’est pas très chers compte-tenu de la qualité », confie Claude. « Personnellement, j’ai fait les comptes, et c’est très compétitif avec les grandes surfaces souligne Chantal, adhérente depuis le lancement de l’initiative. Et puis c’est extrêmement sympathique, j’ai l’impression d’être en famille. »

Le soutien à la création d’emplois est déterminant pour Claudine. « Quand l’espace associatif a relayé leur projet, j’ai immédiatement adhéré car je voulais les aider à travailler. Maintenant, je ne pourrais plus m’en passer. Je ressens vraiment le goût des légumes et de la bonne viande, ça me rappelle mon enfance ! », lâche-t-elle. L’abonnement à Alter-Conso dure six mois et permet à une famille d’y voir plus clair dans son budget alimentaire. Claudine et Emmanuel arrivent, accompagnés de leurs enfants. « On cherchait une solution pour avoir des produits de confiance, naturels, avec un contrat avec les producteurs », explique Emmanuel. « Le fait de ne pas savoir à l’avance ce que je vais manger me permet d’innover », ajoute Claudine, ravie. L’affaire de la viande de cheval a conforté nombre d’entre eux dans la volonté de poursuivre leur abonnement.

Travail d’éducation populaire

Centres sociaux, MJC, espaces associatifs… Les lieux de distribution ne sont pas uniquement des aires d’accueil pour Alter-Conso qui leur a proposé de rejoindre le collège « sympathisants ». L’enjeu : insuffler une dynamique commune et prendre une part active dans les orientations futures de la coopérative. « Dans le cadre des centres sociaux, nous aidons aussi à la création d’emplois. A titre personnel, j’étais déjà sensibilisé aux circuits courts, et leur distribution hebdomadaire contribue vraiment à l’animation de vie de quartier », témoigne Jean-Paul Vilain, directeur du centre social de Gerland.

Le directeur du centre social aimerait aller plus loin dans la démarche. « Alter-Conso a déjà été partenaire de notre carnaval en assurant les goûters pour les enfants et la vente de bières locales à la buvette. Mais on pourrait imaginer que les cours de cuisine que l’on dispense une fois par semaine s’inspirent davantage des recettes données par Alter-Conso ». Une idée qui plaît au maraîcher Guillaume Gontel : « Les consommateurs ont toujours tendance à complexifier la préparation des légumes alors que ce sont des produits très simples à cuisiner ». L’idée d’un atelier cuisine les rend enthousiaste. Reste la question du temps et des financements. « Aucune mairie n’a pour le moment accepté de nous financer dans cette démarche », déplore Sam. Les collectivités locales qui partagent les valeurs d’Alter-Conso ont la possibilité d’entrer au collège des sympathisants. Sans succès pour le moment…

Essaimer au lieu de monopoliser

C’est donc sans aucun financement public qu’Alter-Conso a rapidement grandi. « Après les premières années de lancement s’est posée la question de la forte demande à satisfaire », relate Sam. L’idée d’augmenter le nombre de salariés pour réaliser plus de ventes et pousser les producteurs à devenir intensifs, ne correspondait pas au sens du projet. Les coopérateurs ont alors fait le choix de fixer un seuil de 800 consommateurs à ne pas dépasser. « La solution est de se lancer dans l’essaimage de structures identiques à la nôtre pour promouvoir un système économique qui correspond à nos valeurs », ajoute Sam.

Deux structures sont nées de ce processus, Croc’Ethic et l’Arbralégumes, qui partagent aujourd’hui l’entrepôt d’Alter-Conso et qui, elles-aussi, créent des emplois. « Ce type de projets est essentiel pour dynamiser une coopérative comme Alter-Conso. Si l’on veut continuer à changer le monde, nous avons besoin d’un développement politique », confie Sam. Si tout le monde pouvait s’en inspirer…

Notes

[1] Sur la base du chiffre d’affaires global de la SCIC Alter-Conso en 2010.

[2] Panier Solo : 7 euros ; panier couples : 11 euros ; panier Famille : 16 euros

[3] Un pourcentage différent s’applique selon les situations :
20 % de frais de fonctionnement : plein tarif ;
10 % de frais de fonctionnement : personnes non imposables (hors crédit d’impôt), chômeurs ayant une indemnité journalière inférieure à 30 euros, étudiants de moins de 26 ans, abonnements de plus de 3 paniers hebdomadaires ;
0 % de frais de fonctionnement : RSA, minimum vieillesse.

Bilboko tratamendu biologiko-mekanikorako plantak zaborren arazoa handitzen duela dio Eguzkik

Jon Torner
www.argia.com/blogak/zero-zabor/2013/03/22/bilboko-tratamendu-biologiko-mekanikorako-plantak-zaborren-arazoa-handitzen-duela-dio-eguzkik/

Bizkaiko Foru Aldundiak Bilboko Arraiz mendian zabaldu duen Tratamendu Mekaniko Biologikorako Plantak zaborren arazoari ez diola konponbiderik emango salatu du Eguzki taldeak. Aitzitik, arazoa handitu besterik ez duela egingo esan du.
“Azken hamar urteetan bizkaitarren zaborrak hiru lekutara joan dira: herena zabortegietara; herena errauskailura; eta beste herena birziklatzera”, azaldu du Eguzkik.

“Orain, Diputazioak zentro hau zabaldu du. Zabortegietara botatzen ditugun hondakinak planta horretara eramango dituzte. Horietatik %8 inguru birziklatu egingo dute. Beste guztia lehortzen ahaleginduko dira, eta behin lehortuta, errauskailura eramango dute gehiena, erretzera. Aurrerantzean, zaborren patua izango da: %40 inguru birziklatu egingo da, eta %60 erre”.

Bost arrazoi eman ditu Eguzkik zaborren arazoa handitu egingo dela azaltzeko. Hona laburtuta:

 

Errekurtsoak erretzeak badu zentzurik?

Bizkaitarrek hondakinen %38 bakarrik birziklatzen dugu. Beste guztia erretzera edo zabortegira bidaltzen dugu. Botatzen ditugun hondakin horietatik, gehienak birziklagarriak dira. (…) Errekurtso mugatuak dituen planeta honetan, errekurtsoak erretzen ibiltzea ez da oso zentzuduna.

Gainera, birziklatzen ez dugun bakoitzean dirua galtzen dugu. (…) Aberastu den bakarra, errauskailuaren jabea. Esan beharrik ez dago, errauskailua eraikitzeko erabili zen diru publikoa ere geure poltsikoetatik atera zela.

 

Errauskailuek minbizia sortzen dute

Gure zaborrak erretzera eramaten dituen kamioiak botatako keak nahikoa ez, eta errauskailuak botatako toxinek minbizia sortzen dute inguruetan bizi diren herritarrengan. Ez diogu guk, Carlos IIIa unibertsitateko ikerlariek baieztatu dute orain dela gutxi.

 

Zer egin errauts toxikoekin?

Errauskailura sartzen den zabor bolumenaren %20 izaten dira errautsak. Kopuru oso handia. Horregatik ari dira proposatzen errauts horiek errepideak egiteko erabiltzea. Nork nahi du bere etxe alboko errepidea erretako zaborrek sortutako errauts toxikoekin egitea?  (…) Argi dagoena da errauskailuek ez dutela zaborren arazoa konpontzen. Alderantziz, arazoa konplikatu besterik ez dute egiten, zaborrak errauts toxiko bihurtzen dituztelako.

 

Birziklatzeari beldurra

Bizkaiko Foru Aldundiak beldur handia dio birziklatzeari. Zergatik? Bizkaitarrek gehiago birziklatzen badute errauskailuak jateko gutxiago edukiko duelako. Eta errauskailuak jateko asko behar du, errentagarria izateko. Erretzeko zaborrik barik, ez dago negoziorik!

 

Alternatibak badaude

Zaborren gurpil zoro honetatik atera behar gara bizkaitarrak. Zaborrak erre ordez, hondakinak birziklatu behar ditugu. Inguruko herrietan dauzkagu adibideak. Hondakinen %80 birziklatzen ari dira Euskal Herriko hainbat txokotan. Baita Katalunian edota munduko beste leku askotan ere. Sistema asko eta onak daude hori lortzeko: autokonposta, auzokonposta, atez ateko bilketak…