Articles du Vendredi : Sélection du 15 octobre 2010

Un bon reportage de FR3 sur le Village Alternatiba :

http://info.francetelevisions.fr/video-info/index-fr.php?id-categorie=JOURNAUX_LES_EDITIONS_LOCALES_EUSKAL_HERRI_PAYS_BASQUE

Aukera berriak ernalduz

Jende ugari etxean gelditu zen euri jasengatik; baina, hala ere, ehunka pertsona elkarretaratu ziren Baionan klima aldaketaren aurkako nazioarteko egunaren karietara

Aitor Renteria. Baiona

Berria 12.10.10

http://paperekoa.berria.info/plaza/2010-10-12/040/005/aukera_berriak_ernalduz_jende_ugari_etxean_gelditu_zen_euri_jasengatik.htm

Etengabeko euri jasek ez zuten lortu klima aldaketaren aurkako protesta bertan behera uztea igandean. Ehunka pertsona elkarretaratu ziren Baionan estatuek CO2 isurketak aurten berean %10 murriztu dezatela eskatzeko. Karrikak aldarrikapen eta alaitasunez betetzea zen Alternatiba herrixkaren helburua. Alaitasuna aterpeetara mugatu behar izan zen, baina aldarrikapena isildu gabe. Alda dezagun sistema, ez klima. Igandeko ekimenaren leloa eta etorkizuneko erronkaren ardatz.

Euriak eragindako trabak alde batera utzita, jendearen parte-hartzea baikorra izan dela azaldu du Jean Noel Etxeberri Txetx Biziko kideak. Antolatzaileen iritziz, mila lagunek baino gehiagok hartu zuten parte, izan dadin mintzaldietan, herri bazkarian, goizeko harrera ekitaldian edo hainbat elkarteren egoitzetan antolatu ekimen eta tailerretan.

Goizean lau mintzaldi egon ziren tenore berean, eta lauak beterik egon ziren. Mundializazioaren aurkako mugimenduko pertsona garrantzitsuenetarikoa da Susan Georges, eta haren mintzaldiak jakin-min berezia sortu zuen. «Ehun pertsonarentzako kadirak jarri genituen; hainbat zutik egon ziren mintzaldian, eta jende anitzi kanpoan gelditzeko eskatu genien, ez zegoelako guztiontzako tokirik», azaldu du Etxeberrik. Georges-en mintzaldiak jendearen interesa piztu zuen eta aldi berean, Euskal Herrian ikusitako dinamikak harritu duela azaldu zuen Georges-ek.

Igandeko ekitaldia burutu bezain laster, mugimendu altermundialistak ondoko ekaldietan du begirada. 350.org izeneko mugimenduak deiturik, mundu zabalean 7.400 ekimen egin ziren igandean, Baionan antolatutako herrixkaren irizpide berean. «Kopenhageko goi bilkuran izandako porrotaren ondoren, anitz dira mugimendua gogortu behar dela dioten taldeak» azpimarratu du Etxeberrik.

Lorpena helburu

Mundu zabalean informazioa zabaltzeko eta presio egiteko ekimenak burutu ondoren, egindako lanen emaitzak neurtzeko garaia heldu dela diote. Presio taldeek ez dute lortu gas isurketen murrizketa. Desobedientzia zibilerako deia egitearen aldekoak gero eta gehiago dira. Estatu Batuetako talde ekologistek gogoeta sakona abiatu dute eta ondoko asteotan eginen dituzte proposamenak. «Munduko mugimendu ekologista Mexikon bilduko da, Cancun hirian. Ez dugu han egoteko paradarik ukanen, baina Europan bertze goi bilkura bat antolatzeko xedea aztertzen ari gara», dio Etxeberrik.

7 374 initiatives dans 188 pays pour le 10/10/10 de 350.org

Ce dimanche 10/10/10, plus d’un millier de personnes a défilé malgré une pluie battante dans les rues du Village Alternatiba organisé par Bizi! dans le Petit Bayonne.

Anne Sota, de l’équipe d’animation des campagnes mondiales du 350.org


http://www.mrafundazioa-alda.org/article-7-374-initiatives-dans-188-pays-pour-le-10-10-10-de-350-org-58835859.html

350.org est une campagne mondiale dédiée à la construction d’un mouvement qui mobiliserait le monde autour de solutions à la crise climatique, des solutions que la justice impose.

Afin de mieux connaître cette ONG climatique, une des organisatrices du 10-10-10, journée internationale  de mobilisation pour le climat, Alda! a interviewé Anne Sota, une animatrice des campagnes mondiales de 350.org.

Le campagnes 350.org sont considérées comme innovantes, originales et efficaces et apportant une bouffée d’oxygène dans le milieu militant et dans le grand public. A quoi est dû cela ?

Notre campagne du type 10/10/10 est une “open source campaign”. Cela signifie que :

* Notre outil de base est internet et les moyens sociaux qu’offre Internet (facebook, twitter, blogging…). Nous avons du matériel concernant  350ppm(*)à la disposition de tous.

* Cette campagne s’adresse à tous les  secteurs de la société: agriculture, sports, groupes religieux (en Asie par exemple), transports, éducations, etc.

* Nous essayons de communiquer dans toutes les langues possibles, et cela peut se faire parce que nous disposons d’un réseau dans presque tous les pays.

* Elle ne cherche à entrer en compétition avec aucune autre ONG, association ou groupe. C’est un mouvement où tous ceux et toutes celles qui veulent travailler à la construction d’un chemin vers 350 ppmsont les bienvenu(e)s.

C’est un mouvement de base : depuis la société, nous voulons créer un sentiment d’urgence face à la pire menace que l’humanité doit affronter à cause du caractère irréversible du réchauffement global, ainsi qu’un sentiment de possibilité. D’où l’importance d’entreprendre une action immédiate, et de n’importe quel recoin du monde, de chaque secteur de la société.

Nous travaillons également depuis “en haut”, en faisant pression lors des négociations sur le climat. En effet, 350 est présente dans presque toutes les réunions importantes de l’ONU. À Copenhague, nous avons reçu le soutien de 117 pays qui maintenant défendent l’objectif de 350 ppm et de 1,5 Cº.

C’est une campagne globale grâce à la somme de tous les efforts locaux. Chaque organisateur, chaque groupe est libre de travailler selon son contexte et en fonction de ce qui peut le mieux s’adapter à sa réalité et à sa problématique locale. Basiquement, ce que 350.org  apporte c’est le concept de créer un mouvement climatique global. Au cours de l’histoire, nous avons eu des mouvements pour les droits de la femme, les droits humains aux USA avec Martin Luther King, etc. mais jusqu’à maintenant il n’y a pas eu un mouvement d’union face au réchauffement global, et c’est ce que nécessite la planète actuellement.

Dans “Un militant, moi ?”, Jim Hansen, dirigeant du Goddard Institute de la NASA depuis 1981 et considéré comme le plus grand climatologue actuel, écrit .”Ainsi j’ai écrit au premier ministre pour lui indiquer que la Norvège, actionnaire majoritaire de la compagnie StatOil, devait arrêter leurs projets de schistes bitumineux au Canada. J’ai reçu une réponse polie du ministre délégué au Pétrole et à l’Energie. La position du gouvernement c’est que les projetsde schistes bitumineux relèvent des choix commerciaux de l’entreprise et non du gouvernement et que le Parlement est  majoritairement d’accord sur ce point. Le ministre délégué concluait ainsi sa lettre :  «Je vous assure cependant que nous allons continuer à tenir une position très ferme sur les changements climatiques, que ce soit en Norvège ou à l’international» L’attitude du gouvernement norvégien est une dramatique confirmation de la situation actuelle : même le pays le plus respectueux de l’environnement trouve trop dérangeant de faire face à la réalité des faits scientifiques sur le climat.” Quelles sont les pistes à explorer pour surmonter ces paradoxes ?

Je n’ai pas “la” réponse à cela, étant donné que c’est un peu le défi que nous avons tous. Ce qui est réellement important, c’est de continuer à créer un mouvement qui fasse pression sans relâche depuis le “bas” et qu’il soit connu dans toute la société. De cette façon, le message d’urgence et de nécessité d’action doit parvenir à tous les secteurs. La société doit connaître la réalité puisque c’est elle qui élira ensuite ses représentants politiques. La réalité, même si cela peut déranger les politiciens, est que nous ne pouvons pas négocier avec la physique ou la chimie, nous ne pouvons pas attendre que l’objectif 350 soit politiquement envisageable ou non. Il faut adapter notre système politique et économique à une réalité physique, à savoir la menace d’atteindre un point de non retour, un point irréversible. À travers ce mouvement, nous voulons élever la voix, les personnes et le climat doivent être la priorité dans toutes les politiques.

Grâce au travail en Pologne et à Copenhague on a obtenu que 350 soit au centre des débats, où on a reçu le soutien de 117 nations qui appuient ce mouvement. Cela constitue un mouvement “bidirectionnel”:

*d’une part, le travail avec la société,

*de l’autre, en exerçant une influence sur les différentes politiques.

Nous croyons que cette influence sur les politiques peut se faire avec un mouvement social global qui doit être fort et solide.

C’est là notre plus grand défi. Il faut faire passer le message que nous, citoyens, nous avons le pouvoir de faire changer le cours des choses, et cela d’autant plus que la vie de tant de personnes est en jeu !

(*)Le nombre 350 est important, puisque, en parties par million, celui-ci constitue le seuil limite de CO2 dans l’atmosphère toléré par notre planète, selon l’avis des scientifiques. Pourtant, 350 n’est pas qu’un nombre il est aussi le symbole de la direction dans laquelle nous devons guider notre planète.

MESSAGE DE CLÔTURE D’ALTERNATIBA

Bizi!, à Bayonne le 10/10/10

Se mobiliser…Pour des solutions réelles et justes!

http://www.mrafundazioa-alda.org/article-message-de-cloture-d-alternatiba-58836319.html

La journée n’est pas finie, elle va durer jusqu’à 22H00 comme promis au Txiriboga, au Patxoki et au Sankara. Mais avec ce Village Alternatiba de Bayonne, le Pays basque a d’ores et déjà honoré son rendez-vous avec la mobilisation mondiale pour le climat, malgré les intempéries. Nous vous en remercions, tout comme nous tenons particulièrement à remercier les 350 bénévoles, exposants, paysans, artistes, musiciens qui ont organisé et animé cette journée.

Eguna ez da bukatua, hitzeman bezala, arratseko 10:00ak arte iraunen du, Txiribogan, Patxokin eta Sankaran. Nahiz eta aroa gure kontra izan, Baionako Alternatiba herriarekin, Euskal Herriak jadanik ohoratu du bere hitzordua mundu mailan klimaren alde eraman den mobilizazioarekin. Eskertzen zaituztegu, egun hau antolatzen eta animatzen arizan diren 350 laguntzaile, erakusle, laborari, artista eta musikariak eskertzen ditugun bezala!

C’est beaucoup de travail mais les efforts ne manqueront hélas pas au rendez-vous si nous voulons vraiment gagner cette bataille décisive pour l’avenir de l’humanité. Il ne suffira pas d’expliquer et de convaincre, il faudra se mobiliser massivement et longuement pour transformer le cours des choses.

Il faudra se mobiliser massivement et longuement pour faire barrage à toutes les puissances financières et industrielles à l’oeuvre pour que rien ne change.

Il faudra se mobiliser massivement et longuement pour que les solutions retenues soit de vraies solutions et pas des faux-fuyants inefficaces et injustes comme les marchés carbone par exemple.

Il faudra se mobiliser massivement et longuement pour que les solutions retenues soient des solutions  réelles et justes, et non pas de nouvelles sources de problèmes, de nouvelles in justcies, de nouvelles catastrophes sociales et écologiques comme le nucléaire ou les agro-carburants.

C’est ce que compte continuer à faire Bizi ! dans les semaines et les années à venir, au sein des plateformes Urgence climatique justice sociale ! et Climate Justice now !, et en collaboration permanente avec des ONG et associations comme 350.org ou ATTAC.

Hori da hain xuxen, datozen aste eta urteetan, Bizi !k egiten jarraitu nahi duena,  Larrialdi klimatikoa, Justizia Soziala eta Climate Justice Now bezalako plataformetan, GKEekin elkar lan permanentea atxikiz, 350.org edo Attac-ekin bezala.

Nous nous inspirerons notamment de l’appel de trois organisations écologiques des Etats-Unis dont 350.org -un des initiateurs de cette journée du 10-10-10- qui a été lancé le sept septembre dernier suite au renoncement à un Plan Climat par la nation la plus grande émettrice de gaz à effet des serre de ces dernières décennies.

Il s’agit d’un appel à mettre en place une véritable stratégie d’action directe de masse pour arriver, dans les quelques années décisives qui viennent (les choses se jouent d’ici 2015 !) à changer le cours des choses et éviter le pire.

Nous terminerons donc cette journée et ce discours de clôture par quelques extraits de cet émouvant appel de gens qui s’apprêtent, dans une des puissances  historiquement à l’origine de l’effet de serre, à payer de leur personne, prendre des risques et assumer un certain nombre de sacrifices pour éviter le pire à l’Humanité.

« Le Sénat américain a décidé de reconduire un accord bipartisan en vigueur depuis vingt ans : l’immobilisme politique face aux changements climatiques. Lesquels, rappelons-le, ne résultent pas d’une quelconque volonté divine.

Nous sommes face aux industries les plus puissantes et les plus profitables du monde : celles qui tirent leurs bénéfices de l’exploitation des combustibles fossiles.

Nous ne les vaincrons pas en restant gentils. Nous devons construire un vrai mouvement, d’une ampleur sans commune mesure avec ce que nous avons bâti dans le passé. Un mouvement capable de contrer le pouvoir financier de Big Oil (pétrole) et Big Coal (charbon). Ce mouvement est notre seul espoir, et nous avons besoin de votre aide.

(…)

En attendant, dans tout le pays, des avocats et des associations locales abattent un travail d’enfer en combattant des projets de nouvelles centrales au charbon, des militants s’emploient à convaincre les banques de ne plus prêter d’argent aux sociétés délinquantes, des conseils municipaux rivalisent d’imagination pour rendre leurs villes plus propres et durables.

(…) Mais aussi indispensables que soient ces actions, elles ne sont pas suffisantes. Nous progressons, mais le problème va plus vite que nous. Le temps n’est pas notre allié.

Nous en avons conclu une chose : il faut passer à l’action directe de masse. C’est ce qui a été employé autrefois pour le droit de vote, les droits civiques des Noirs, et la lutte contre la globalisation capitaliste.

[…]

L’histoire a prouvé qu’il y a une manière efficace de transmettre un message à la fois au public et aux décideurs politiques : s’impliquer physiquement, faire barrière de nos corps.

Il est évidemment impossible de prédire à l’avance quel événement va servir de déclic. Après tout, des tas de Noirs avaient refusé de quitter les sièges réservés aux Blancs dans les bus sans que nul ne s’en émeuve. Il se trouve que quand Rosa Parks l’a fait à son tour, en 1955, le mouvement des droits civiques a pris comme une traînée de poudre.

Mais il y a au moins deux choses certaines. Premièrement, nous devons agir dans l’unité. Deuxièmement, nous sommes plus intelligents ensemble que seuls. «

Bizi de son côté répondra présent à cet appel et engage chacun d’entre vous à s’engager collectivement, là où il se trouve le plus efficace et dans la mesure de ses moyens et de ses disponibilités.

Il faut changer le système, pas le climat. C’est ensemble et en étant déterminés que nous arriverons à être assez forts pour y parvenir. Ce combat est gagnable et il est vital pour nous mêmes et nos enfants.

Bizi !k, bere aldetik dei honi bere erantzuna ekarriko du eta gomitatzen du jendartea kolektiboki engaiatzera, eraginkorrena den mailan, bere ahal eta denboren arabera.

Sistema aldatu behar da, eta ez klima. Elgarrekin eta determinatuak izanez aski azkar izanen gira horren lortzeko. Borroka hori irabazten ahal da, ezinbestekoa da guretzat eta gure haurrentzat.

Le Village Alternatiba de Bayonne

Anne Sota

10/12/10,


http://www.350.org/fr/about/blogs/le-village-alternatiba-de-bayonne

Dans le cadre du 10-10-2010, journée internationale de mobilisation pour le climat

Le Village Alternatiba de Bayonne a été inauguré ce dimanche 10 octobre ce matin -et a lieu en ce moment même- malgré des averses ininterrompues.

La marraine du Village, Susan George a donné une conférence dans une salle pleine à craquer (https://bizimugi.eu).

Un grand repas populaire a réuni 230 convives en ce moment même, sous les arceaux de la rue des Tonneliers et sous un châpiteau au Quai Chaho.

En tout, une dizaine de conférences et de projections se tiendront aujourd’hui dans le Village Alternatiba, dans le cadre de la Journée internationale de mobilisation pour le climat.

Voici le discours d’inauguration :

DE COPENHAGUE À ALTERNATIBA, LA MOBILISATION CONTINUE !

Nous étions 21 militant(e)s de Bizi ! à être montés -en train- à Copenhague pour participer aux côtés de 100 000 autres personnes venues des 4 coins de la planète à la naissance d’une dynamique mondiale pour l’urgence climatique et la justice sociale.

Copenhague n’a pas accouché de l’Accord ambitieux, contraignant, efficace et juste dont le monde à un besoin urgent si l’on veut éviter l’emballement climatique dans les décennies qui viennent.

Les engagements pris par les différents pays au début de l’année 2010 conduisent tout droit à un réchauffement de 3 à 5 degrés d’ici 2100 par rapport au 19ème siècle (dans le meilleur des cas, celui plus qu’hypothétique où tous ces engagements seraient intégralement tenus).

On parle ici non pas des températures que nous connaissons dans notre quotidien, mais de la hausse de la température moyenne de surface du globe terrestre, qui est actuellement de 15°, qui était de 10° il y a 20 000 ans pendant le dernier âge glaciaire. Une hausse de 2° en mille ans a tellement changé les éco-systèmes de la planète que c’est la cause la plus probable de la disparition des mamouths, incapables de s’y adapter.

Nous refusons une lecture apocalyptique et démobilisatrice de la situation. Pour autant, nous nous devons tous d’être conscients et lucides quand à la gravité réelle du problème auquel l’humanité est aujourd’hui confrontée. Il ne fait aucun doute qu’une hausse de température de 4° en si peu de temps entraînera de véritables catastrophes écologiques et sociales.

Hors de question pour nous de baisser les bras. Le combat entamé à Copenhague continue plus que jamais.

Ce dimanche 10 octobre 2010, 7176 actions ont lieu dans 188 pays et font du 10-10-10 une journée sans précédent de mobilisation internationale pour le climat. Le message en est « Les solutions au réchauffement climatique existent, elles sont d’ores et déja expérimentées par des milliers d’associations, d’individus, de communes, de régions à travers la planète. Ces milliers d’alternatives participent au quotidien à la construction d’une société plus sobre, plus humaine, plus conviviale et plus solidaire. Il faut désormais exiger qu’elles soient reprises à grande échelle par les décideurs du monde entier, afin de changer significativement de voie avant 2015 !  »

Ce village Alternatiba de Bayonne est le principal rendez-vous du Pays Basque pour répondre à cet appel international à la mobilisation. Nous vous y souhaitons une bonne journée, à la fois festive et instructive. Découvrons ensemble à travers tous ces stands, ces expositions, ces associations, ces conférences et ces projections le monde de demain, qui est déja en marche.
Remarquons comme cette société plus sobre en consommations énergies et en matières première ne sera en rien plus austère et moins attirante, mais au contraire plus saine, plus heureuse, plus conviviale et plus solidaire.

Et nous pourrons dés lors clamer avec d’autant plus de force :

C’est le système qu’il faut changer pas le climat !

Il n’y a pas de Planète B ! Assez de blabla, aux actes maintenant !

(Prise de parole lue par Magali Lartigue et Christian Detchart, qui faisaient partie des 21 de Copenhague)

BIZI: un mouvement du Pays Basque nord

Anne Sota

09/28/10, 5:22am


http://www.350.org/fr/about/blogs/bizi-un-mouvement-du-pays-basque-nord

“La crise écologique actuelle (les changements climatiques, la raréfaction des énergies fossiles et matières premières disponibles, l’inquiétant déclin de la biodiversité, etc.) nous confronte aux limites de la Terre. Le mouvement Bizi ! a pour cadre d’action principal le Pays Basque nord et s’inscrit pleinement dans la mouvance altermondialiste internationale.
Notre action s’inscrit naturellement dans le combat pour la diversité culturelle. Notre communication est bilingue français / euskara. Nous voulons mener des actions et mobilisations déterminées, à la hauteur des enjeux cruciaux auxquels l’humanité et la planète sont confrontées aujourd’hui, tout en rejetant sans ambiguïté toute stratégie clandestine ou action violente. Le mouvement Bizi ! se veut absolument indépendant de tout parti politique et a fortiori des pouvoirs publics.”

Et voilà les gens derrière ce magnifique movement climatique! Photo très actuelle prise ce matin lors d’un conférence de presse sur la Journée International des Solutions Climatiques du 10/10/10.

Ce mercredi 29 septembre de 19H00 à 21H00 (précises) aura lieu au local de la Fondation MRA (20, rue des Cordeliers dans le Petit Bayonne) une Assemblée particulièrement importante de Bizi !

Elle se situe en effet juste avant le 10 octobre et l’organisation du Village Alternatiba dans le cadre de la Journée internationale de mobilisation pour le climat du 10-10-10.

C’est une journée exceptionnelle pour le mouvement mondial pour la justice climatique, c’est également le chantier le plus important de Bizi depuis sa création et nous comptons vraiment sur tous(tes) nos adhérent(e)s et sympathisant(e)s pour le mener à bien. D’avance un grand merci pour l’aide que vous pourrez nous apporter.

A mercredi donc ! (N’hésitez pas à y inviter le plus de monde possible et à faire circuler cette invitation)

Bizi !

(05 59 25 65 52)

Ordre du jour :
Info sur la préparation du 10-10-10 et liste des associations qui y seront présentes (15 mn)
Le message du 10-10-10 : contenus, formes, matériel « Mundu berria gaurdanik martxan », mobilisation « changeons le système pas le climat » (45mn)
La campagne d’appel au 10-10-10 : affiches, tracts, écoles, évènements divers, contacts peñas et associations (30 mn)
Les listes de bénévoles : où en est on ? Postes de responsables, équipes diverses, postes mobiles, consignes (30 mn)

“Leurs crises, nos solutions…”

L’humanité devra s’adapter aux nouvelles contraintes écologiques et sociales,
et les créations d’emplois seront liées à cette adaptation.

Susan george, Présidente du Conseil du Transnational Institute (TNI) et Presidente d’honneur d’Attac – France


http://www.mrafundazioa-alda.org/article-leurs-crises-nos-solutions-58741597.html

Susan George, marraine du village Alternatiba de Bayonne, est une des personnalités les plus marquantes de l’altermondialisme. Connue pour son inlassable combat contre la dette du Tiers-monde elle est l’auteur d’une quinzaine de livres dont le dernier a pour titre “Leurs crises, nos solutions…”

Voici son interview à quelques jours de la conférence qu’elle donnera le dimanche 10 octobre à 11h30 au Salon Elkar à Bayonne, dans le cadre du 10-10-10, au Village Alternatiba, organisé par Bizi!

La crise est souvent présentée comme une fatalité qui doit être combattue en remettant en cause les acquis sociaux et/ou les mesures de protection écologique (voir le cas de la taxe carbone) pour ne pas pénaliser la compétitivité des entreprises nécessaire au maintien des emplois. Comment définissez-vous la crise dans votre dernier livre “Leurs crises, nos solutions” ?
La crise actuelle est  globale. De façon concomitante nous avons avec cette crise présentée comme financière, une crise de l’accès à la nourriture et à l’eau, les conflits découlants du changement climatique, une crise de partage de richesse c’est à dire de la pauvreté et de l’inégalité….
Même si on entend souvent que la crise financière était imprévisible et liée à des erreurs incontrôlables de certains acteurs, ses causes sont bien connues. Ce sont toutes les mesures néo-libérales prises ces dernières décennies :  la déreglementation, la destruction de tous les outils de régulation, le transfert de valeurs vers les  plus riches, la spéculation débridée, etc.
Présentées comme des solutions (afin d’assurer l’emploi, la croissance, les bienfaits de la mondialisation permettant des économies d’échelle, etc.) ces “remèdes” ne sont que les causes de cette crise globale, qui n’a plus de garde fou pour l’arrêter.
Des chercheurs de la banque d’Angleterre nous disent d’ailleurs que les citoyens du monde ont payé 14 000 milliards dollars pour aider les banques… C’est comme si pendant 450 000 ans on versait un dollar à chaque seconde aux banques. Certes, quelques banques ont remboursé les gouvernements… mais après la course catastrophique aux subprimes (prêts hypothécaires à des millions de ménages américains sans capacité d’endettement) pour laquelle les Etats ont dû intervenir en pompier, ces mêmes banques s’engouffrent maintenant dans les dettes de ces Etats sur-endettées à cause de leur intervention liée aux subprimes ! Ainsi, les Etats se retrouvent maintenant dans l’obligation d’appliquer les recettes classiques, et vouées à l’échec,  de réduction des services publics, des salaires, des retraites, etc.

Le maintien de l’emploi à court terme semble toujours prendre le dessus sur les mesures à prendre pour lutter contre la crise écologique. Comment considérez-vous cela dans “nos solutions” ?
La lutte contre le changement climatique est prioritaire ! En effet, si le réchauffement dépasse des seuils critiques on sera victime de l’emballement climatique généralisé auquel l’humanité n’aura pas le temps de s’adapter.
Cette lutte représente une mine d’opportunités.
C’est un vivier d’emplois demandant des compétences nouvelles. C’est une source de nouveaux projets pour l’Europe qui pourra y trouver d’énormes avantages et une certaine sécurité au niveau de l’alimentation et de la santé.
De son côté la France n’a pas pris ce virage et les 38,8 milliards d’euros qui seront injectés pour 2009-2010 dans l’économie dans le cadre du “Plan de Relance” n’ont pas montré que la priorité était de valoriser l’économie verte ou durable (le développement des transports publics fluviaux ou par rail, l’adaptation des voitures aux énergies renouvelables, etc.).
D’autre part, comme on sait que les chinois ne deviendront pas une nation de 1,5 milliard d’écologistes adeptes de la décroissance, il est évident qu’il faut “réduire les flux inutiles dans l’économie”. Cela veut dire “faire deux fois plus avec deux fois moins d’énergie et de matière”. Cela consiste à mieux isoler les habitations pour qu’avec deux fois moins d’énergie on puisse faire bénéficier deux fois plus de foyers !  Dans le domaine de l’automobile, cela fait 40 ans que ce concept est mis en pratique sur des prototypes entièrement recyclable. En fait, de nombreuses alternatives existent mais sont victimes de la logique des 30 dernières années. On continue à détaxer les riches, on a continué à transférer toujours plus de valeur ajoutée au capital en diminuant la part des salariés, on n’a pas investi dans l’éducation de la population. On atteind une concentration de richesses jamais vue depuis 1929 qui actuellement est symbolisée par la classe de Davos (une petite élite adepte du néolibéralisme détenant le pouvoir économique, administratif voir politique et se réunissant chaque janvier dans la station d’hiver suisse de Davos).
Alors que les paradis fiscaux cachent 250 milliards d’impôts chaque année, on nous dit qu’il n’y a pas de moyens d’investir pour donner une chance à l’alternative au néo-libéralisme.
La lutte contre la crise écologique est limitée car on ne cherche pas l’argent dans les profits des banques, les paradis fiscaux, les revenus les plus importants, dans la régulation des entreprises trans-nationales qui ne paient pas leur part d’impôt. Ces dernières usent et abusent des techniques permettant de déclarer des bénéfices dans les pays à la fiscalité inexistante et les pertes dans les pays imposant les entreprises.

Vous participerez au Village Alternatiba de Bayonne dans le cadre de la journée mondiale 10-10-10 contre le changement climatique. Quelle importance apportez-vous à cette journée internationale et à la mobilisation locale ?
Sur le plan international, on a malheureusement trop de journées mondiales. Je participe au World Food Day du 16 octobre depuis plus de 20 ans.
Il faudrait que tous les jours soient les jours de la lutte contre la faim, contre le changement du climat, etc.  Au niveau de la symbolique il faut ajouter le plan des politiques publiques budgétaires !
Quand vous voyez qu’en France, pour 2011,  le budget environnement  est en recul de  4,3%… le chemin à parcourir reste long.
Au niveau local, Alternatiba, le village écologique, tracera un beau chemin vers le futur que l’on peut emprunter tous ensemble !
Pourquoi pas prolonger l’initative du 10-10-10 à Bayonne en allant vers la mise en place d’une nouvelle Ville en Transition ?
Il y en a plus de 350 dans le monde !
Ce sont partout des initiatives pour que les villes en collaboration avec leurs citoyens deviennent entièrement écologiques. Les actions prennent des formes très concrètes via l’organisation des comités sur les potagers bios, la réduction de consommations inutiles, la reprise en main du contrôle de l’eau.
La mobilisation comme celle d’Alternatiba est très importante pour montrer que l’alternative existe, qu’elle est à portée de main. Cette journée aussi doit servir à montrer que le fait de ne pas prendre en compte la question écologique et sociale n’est pas une erreur sur le plan moral, mais sur le plan politique et économique. Qu’on le veuille ou non, l’humanité devra s’adapter à ces nouvelles contraintes et les créations d’emploi seront liées à cette adaptation !
Mais l’expérience montre que pour que l’alternative soit mise en pratique, ce n’est pas qu’une question de “raison”…. il faut qu’il y ait un rapport de forces suffisant, que la population exige l’alternative.
Cette exigence pouvant même prendre la forme de désobéissance civile.
Sachons pour l’avenir créer des alliances, groupes pluriels (syndicats, mouvements sociaux, environnementalistes, éducation populaire, etc.) capable de faire gagner l’alternative !

Vers un post-capitalisme civilisé

Du capitalisme et de la crise  écologique et sociale qu’il engendre,
à l’alternative de la relocalisation et de la reconversion qui se renforce

http://www.mrafundazioa-alda.org/article-vers-un-post-capitalisme-civilise-58741288.html

Geneviève Azam est économiste à l’Université Toulouse II, co-présidente du conseil scientifique d’Attac, chroniqueuse à Politis et auteur du livre «Le temps du monde fini, vers l’après capitalisme». A près d’une semaine de sa conférence à l’IUT Château Neuf de Bayonne du vendredi 8 octobre 20h30, elle répond aux questions d’Alda!

Pour mieux comprendre la crisedu capitalisme ou l’après capitalisme, commençons par définir le capitalisme…
Le capitalisme est généralement présenté comme un système dans lequel la propriété de tout ce qui est nécessaire pour produire et échanger est privé !
Ce système est fondé sur la concurrence : plus il  y a de concurrence et plus il est censé assurer  le bien être de la population ! C’est aussi l’idée que tout est mieux géré avec la propriété privée. La recherche du profit est le moteur du capitalisme. Pour assurer cette appropriation, le capitalisme repose depuis sa naissance, sur l’expropriation des biens communs, sur la captation des ressources naturelles, sociales et du travail.

Actuellement le capitalisme accélère la privatisation des biens communs (non privés, gérés par des communautés ou des États) qui sont :
4Soit sociaux, système de retraite, protection sociale, etc. conquis par des luttes ou encore  savoirs et connaissance, culture, œuvres collectives..
4Soit naturels : eau, semence, sol, forêts, bio-diversité, atmosphère…
Enfin, le capitalisme est fondé sur  une expansion infinie, sur une accumulation de richesses et de profits sans fin ! La globalisation économique et financière, caractéristique du capitalisme néolibéral, a étendu ce système à la planète.
Or, poser l’idée de l’accumulation infinie de richesse et de profits dans un monde dans lequel les ressources sont finies, ce n’est tout simplement pas possible, ou ce n’est possible qu’au prix d’inégalités insupportables et de conflits et guerres pour les ressources. L’appropriation privée de ce qui est commun engendre des inégalités sociales et conduit à des déséqulibres écologiques qui touchent les populations les plus fragiles, au Sud et au Nord.

Le bien commun doit être relié à l’intérêt général…
Parler de propriété commune ce n’est pas parler  forcément de propriété étatique ou publique… La notion de propriété économique, publique ou privée, qui donne le droit exclusif de disposer des biens et n’engage aucune responsabilité de conservation ou de restitution, est à discuter.  Elle peut  signifier une forme d’appropriation par des propriétaires privés ou par une caste ou une classe dirigeante, qui l’utilise à son profit et dépossède les citoyens de tout contrôle sur les choix économiques.
Il faut distinguer la propriété «appropriation» et la  propriété «usage» ! La propriété d’Etat ne signifie pas la restitution sociale en fonction de l’intérêt général de la société et de la préservation des équilibres écologiques!
On peut prendre l’exemple d’EDF en France qui même étant propriété d’Etat a considéré que la production d’énergie était son choix, sa propriété dépouillant la société de choix énergétiques autres pouvant être effectués en particulier sur le nucléaire…

Selon le discours dominant, “penser au post-capitalisme”…
c’est utopique… Selon vous, l’utopie, c’est de croire que le système actuel pourra durer longtemps…

On peut considérer de façon négative l’utopie comme étant  «ce qui ne peut être réalisé».
Dans ce cas, c’est une utopie que de penser qu’on peut exploiter à l’infini le travail et les éléments naturels pour alimenter le processus de croissance infinie. La domination et l’exploitation des humains et celles de la nature vont de pair. La poursuite de la croissance généralisée ne pourra avoir lieu qu’avec une intensification de l’exploitation du travail et des ressources, elle ne peut concerner qu’une part de l’humanité, celle qui aura la puissance pour imposer un modèle qui n’est pas universalisable, du fait notamment des contraintes écologiques.
Le dérèglement climatique d’origine humaine (lié à certains modes de production et de consommation engendrant un dérèglement de la biosphère) est attesté par la communauté scientifique et a déjà des conséquences sociales et politiques. Penser que le mode de vie occidental ou européen moyen peut s’exporter au reste de la planète… c’est utopique.  C’est pourquoi, ce modèle qui est celui des pays industriels doit être transformé prioritairement dans ces pays. Nous avons sans attendre à mettre en œuvre une grande bifurcation pour que le post-capitalisme ne soit pas le règne du chaos social et des guerres et pour que d’autres mondes soient possibles. De nombreuses luttes expriment déjà cette nécessité, nous avons à les rendre visibles et les agrandir.   Nous devons montrer que nous bifurquons vers un autre type de développement pour que ceux qui n’ont pas accès à l’eau et aux sources d’énergie puissent accéder à ces biens communs. Nous devons aussi prendre en compte les critiques de ce modèle qui viennent des pays du Sud et qui s’incarnent dans des luttes contre la spoliation des ressources par les grands groupes multinationaux.
Croire qu’on peut aller de l’avant avec le mode de vie occidental c’est abandonner toutes les valeurs caractéristiques «de la propre modernité occidentale» : la justice, l’égalité, etc. C’est garder un modèle pour 20% de la population qui consomme déjà 80% des ressources ! Or les 80% d’habitants de la planète ont les mêmes droits que nous ! Ce sont nos «droit arrogés» qui ne sont pas légitimes. En effet, exploiter la Terre dans tous ces confins via la force… c’est s’arroger de faux droits !

La résistance s’intensifie…
* Copenhague une représentante bolivienne mentionnait que «nous ne voulons pas ressembler aux américains et européens non parce qu’on ne les aime pas… mais parce que leur mode de vie est insoutenable» !
Notre modèle de développement intenable est de plus en plus critiqué !
Un peu partout à travers le monde la résistance à la prédation des ressources et à l’extractivisme forcené s’organise :
*Areva au Niger est un cas type : les nigérians n’en tirent pas de profit, la pollution sur place touche les travailleurs et la population…, les conflits pour la ressource s’intensifient, et tout cela pour une énergie mortifère…
*Le Canada exploite des sables bitumineux pour en extraire du pétrole. C’est une catastrophe écologique et sociale qui soulève une mobilisation de plus en plus importante au Canada et au niveau international.
*La banque mondiale finance la construction de méga-centrales à charbon en Afrique du Sud.. Il y a une centaine d’associations y compris des syndicats qui se mobilisent contre ce projet.
Ces exemples minent la base de l’utopie capitaliste qui consiste à dire : «on pourra toujours aller de l’avant, avec la concurrence, l’innovation et le profit on aura toujours des solutions»… Ces révoltes grippent le système !

Pouvez-vous nous donner des alternatives concrètes qui permettent d’envisager l’après-capitalisme ?
Le mouvement des villes en transition est un bel exemple. Il y plus de 200 villes qui expérimentent des formules pour dès aujourd’hui vivre dans une société d’après pétrole et en prévision de la crise climatique. Le fait de savoir que des villes de 100 à 200 000 habitants sont impliquées est une bonne nouvelle car le pic pétrolier est, d’après de nombreux scientifiques et d’après des rapports de l’armée allemande ou du Pentagone, pour les 5/10 prochaines années.
La relocalisation d’activités par des coopératives de production et de consommation, par des associations,  par la promotion de circuits courts valorisant les liens entre producteurs et consommateurs  permettent de retrouver la vie démocratique : décider de ce qu’on veut consommer, produire et comment le faire, avec comme objectif la réduction des inégalités et la protection des écosystèmes et la sortie du Grand Marché, qui loin d’être égalisateur, creuse les inégalités et détruit la Terre. Ces expériences locales contiennent en même temps des voies globales pour une bifurcation : “le local c’est l’universel moins les murs” écrivait le poète portugais Miguel Torga.
D’autre part, nous voyons de plus en plus d’expériences de reconversion notamment aux États-Unis où plusieurs usines abandonnées sont reconverties en ferme d’agriculture urbaine et écologique. Leur but est de produire des aliments sains à proximité des villes et de manière quasi auto-suffisante, tout en créant des emplois.
D’une façon générale le transport collectif devra être aussi l’élément central à l’avenir : le transport privé avec l’automobile deviendra un complément de ce dernier. Il faut donc dès maintenant, et avant qu’il ne soit trop tard, penser à la reconversion de l’industrie automobile.

Quelle est le rôle et l’importance d’une journée mondiale comme le 10-10-10 ?
Cette journée permet de rappeler la situation dans laquelle nous sommes ! En effet, le capitalisme c’est l’accélération de l’information. Les choses sont sous le feu de l’actualité… mais passent et s’oublient très vite ! Le 10-10-10 permet de rappeler dans la perspective des négociations climatiques de Cancun qu’il  faut en plus de l’accord international un changement local (relocalisation et reconversion).
Le cadre international est indispensable mais ne peut se substituer à toutes les expériences et recherches au niveau local de diminution de la consommation d’énergie et d’émission de gaz à effet de serre ! En ce sens, l’initiative Alternatiba 10-10-10 à Bayonne est de première importance !

“En agriculture, il faut tendre vers la souveraineté alimentaire”

Pierre MAILHARIN

Le JPB, 07.10.10

http://www.lejpb.com/paperezkoa/20101007/224915/fr/En-agriculture-il-faut-tendre-vers-souverainete-alimentaire?inprimatu=1

ENTRETIEN/ Geneviève AZAM / coprésident du Conseil scientifique d’Attac

Professeure d’économie à l’Université Toulouse II et co-présidente du Con- seil scientifique d’Attac, Geneviève Azam donnera une conférence demain vendredi 8 octobre à l’amphithéâtre du Château Neuf de l’IUT de Bayonne, intitulée «Face à la crise écologique et sociale, quelles relocalisations et reconversions ?». Cette intervention, dans la lignée de son ouvrage Le temps du monde fini, servira de prélude au Village Alternatiba, organisé par l’association écologiste Bizi ! , dans les rues du Petit Bayonne dimanche 10 octobre (le 10-10-10).

Quel constat faites-vous dans votre livre «Le temps du monde fini» ?

Celui d’une urgence écologique, au sens où les ressources de la planète ont été en partie détruites ou bien se trouvent en voie d’épuisement. Face à cette situation, nous ne pouvons pas persévérer sur le même modèle économique. D’autant qu’à cela s’ajoute une urgence sociale. Les inégalités n’ont jamais été aussi importantes, que ce soit entre pays riches et pays pauvres, ou à l’intérieur même des pays riches.

Quelle alternative proposez-vous ?

De relocaliser et reconvertir les activités. Ce sera d’ailleurs le thème de ma conférence vendredi. Il s’agit notamment de développer au maximum les circuits courts de production, afin de réduire les transports, qui consomment aujourd’hui énormément d’énergie. Dans l’agriculture, il faut tendre vers la souveraineté alimentaire. Les régions, les pays, doivent être capables de produire ce dont ils ont besoin pour se nourrir, sans avoir recours à des importations. Pour cela, il est nécessaire de se reconvertir dans d’autres formes d’agricultures, vivrières, biologiques.

Ce modèle est-il économiquement viable ?

Cela dépend ce que l’on entend par là. Si l’objectif de la société est de continuer à accroître les transports, la production et la division du travail, ce ne sera pas possible. Mais d’autant plus souhaitable. ça commence à se faire. A Bayonne, dimanche, on en aura l’illustration. De nombreuses expériences seront rendues visibles sur la façon de répondre aux besoins de la population différemment, notamment grâce à une production locale et de meilleure qualité.

Assumez-vous le terme de décroissance ?

Ce n’est pas comme cela que la question se pose. La croissance, envisagée à l’échelle d’une planète où les ressources sont limitées, est impossible, ou alors seulement pour une minorité. Le modèle actuel n’est pas universalisable. Dès lors, on se retrouve face à deux possibilités. Ou bien on le poursuit, en se protégeant des personnes qui voudront en profiter, en fermant nos frontières. Cela induit d’abandonner nos valeurs de solidarité. Ou bien on conserve ces valeurs universelles, en partant du principe qu’il n’y a pas de «Planète B» et qu’il faudra faire vivre, avec ces ressources, 9 milliards de personnes en 2 050. Je suis donc pour une critique importante de la croissance. Je n’emploie pas le mot décroissance, je préfère «société du bien vivre». Evidemment, un certain nombre de productions doivent décroître, en particulier celle des transports. Vous en savez quelque chose à Bayonne, avec les passages de camions, qui bien souvent transportent la même chose, dans un sens et dans un autre…

Quels sont les autres secteurs qui doivent selon vous décroître ?

Tout ce qui engendre des dommages majeurs ou ne sert à rien : les engrais, les pesticides, la consommation d’énergie, notamment celle de l’eau, dont il faudrait lier la taxe à l’usage…

Pour changer de système, il faut que le consommateur s’y retrouve financièrement. Ce n’est pas toujours le cas avec le bio…

Oui et c’est d’ailleurs pour cela que l’agriculture bio reste marginale. Il faut arrêter de financer l’agriculture conventionnelle et favoriser l’installation d’agriculture paysanne.

Si un seul pays change de système, la concurrence sur les prix ne va-t-elle pas inciter les gens à préférer un produit importé à un local ?

C’est bien pour cela que le processus est global. Les citoyens en ont pris conscience et commencent à s’organiser. De plus en plus de villes «lentes» ou «en transition» se mettent en place, comme à Bayonne dimanche.

Vous avez évoqué les transports comme l’un des chantiers majeurs. La voiture électrique, présentée comme la solution miracle, l’est-elle vraiment ?

A une seule condition : que l’on ne remplace pas le parc automobile actuel par le même nombre de voitures électriques. Cela nécessiterait la construction de plus de 10 centrales nucléaires. La voiture électrique peut être un bon accessoire complémentaire, si l’on réduit les transports privés.

Y a-t-il aujourd’hui un business de l’écologie ?

Oui, on appelle cela le «capitalisme vert». Des firmes multinationales investissent dans les agro-carburants, qui sont en réalité négatifs pour l’environnement, au contraire de l’éolien ou du photovoltaïque.

En tant qu’économiste, considérez-vous que la crise a changé quelque chose au modèle économique global ?

Du côté des dirigeants du monde, du G8 ou du G20, rien n’a changé, notamment en matière financière. Aucune mesure spécifique n’a été prise. En revanche, il y a une prise de conscience dans les sociétés que ce modèle conduit à toujours plus d’inégalités sociales entre pays riches et pays pauvres.

Quelle est la position d’Attac concernant la réforme des retraites ?

Nous y sommes opposés. En repoussant l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans pour bénéficier d’un taux plein – sachant que peu de personnes partiront à cet âge – le but non avoué est de diminuer les pensions des futurs retraités. L’essentiel de l’effort pour équilibrer le système porte sur les salariés. C’est injuste, et ça ne résout pas le problème du financement.

Etes vous d’accord sur le fait qu’il y ait un problème à résoudre ?

Oui, sauf qu’il n’est pas là on le place en général. La question démographique n’est pas le problème. Le problème, c’est le chômage, des jeunes et des femmes en particulier. Ils ne cotisent pas. Si les comptes de l’Etat sont en déficit, ce n’est pas dû aux dépenses sociales, mais aux effets de la crise.

Serez-vous à Bayonne dimanche ?

Non, malheureusement. Je participe à une réunion du «Manifeste des économistes atterrés». C’est un collectif qui regroupe 800 économistes français en désaccord avec le fait que rien n’ait été fait depuis la crise.

“Nous pourrions jouir d’un monde propre, vert, riche et juste “


Cyrielle BALERDI

Le JPB, 08.10.10

http://www.lejpb.com/paperezkoa/20101008/225083/fr/Nous-pourrions-jouir-dun-monde-propre-vert-riche-et-juste-?inprimatu=1

ENTRETIEN/ Susan GEORGE /Essayiste, présidente d’honneur d’Attac

C’est l’une des personnalités marquantes de l’altermondialisme. Susan George, essayiste franco-américaine et présidente d’honneur d’Attac, inaugurera officiellement le Village Alternatiba (organisé par Bizi !) à 10 heures ce dimanche, au bout de la rue Pannecau côté Place Saint-André. Une marraine de choix pour une manifestation originale. Faisant écho à l’appel international lancé par diverses ONG à se mobiliser partout sur la planète pour montrer qu’il existe des solutions au problème du changement climatique, le village, sous des allures de fête populaire, présentera des alternatives concrètes à la crise écologique et sociale actuelle. Susan George quant à elle, apportera sa pierre à l’édifice en donnant une conférence sur le thème de son dernier livre Leurs crises, nos solutions. Dans ce nouvel essai, elle analyse les crises que nous traversons, que ce soit l’effondrement de l’économie et des finances mondiales, la pauvreté et les inégalités croissantes depuis trente ans, le combat pour accéder à l’eau et à la nourriture de millions de gens mais aussi le réchauffement climatique. Mais surtout, elle nous donne à voir qu’aucune n’est une fatalité. «Nous pourrions jouir d’un monde propre, vert, riche et juste, où chacun vivrait dignement» affirme-t-elle. Retour une pensée engagée, riche et méthodique.

Tout d’abord, l’appel lancé pour cette journée de mobilisation du dimanche 10 octobre était international, pourquoi avoir choisi d’être présente à Bayonne ?

Honnêtement, j’ai trouvé le projet très sympathique, et j’essaie d’encourager les actions de ce type. Ces raisonnements sont très utiles, car maintenant, la probabilité que le niveau de péril écologique où l’on se trouve soit mesuré à l’échelle d’un pays est, selon moi, quasi-nulle. Il faut que les villes et les régions donnent l’exemple.

Vous allez donner une conférence sur votre dernier ouvrage Leurs crises, nos solutions. De quoi s’agit-il ?

J’essaie de démontrer que les crises que nous connaissons procèdent toutes des mêmes politiques néolibérales mises en oeuvre dans le monde, et qu’elles ne sont pas inéluctables. Pour en sortir, je propose des solutions tout au long du livre. La clé est le renversement de la logique qui gouverne les affaires du monde. Aujourd’hui on est gouverné par la finance dans une structure hiérarchisée de la manière suivante : la finance est placée au coeur de nos préoccupations, l’économie est soumise à l’empire de la finance, la société à celui de l’économie, et enfin, la planète à la satisfaction des besoins sociaux. En renversant l’ordre des facteurs, je propose de donner la priorité à la planète (et donc d’abord à la protection des ressources rares), puis de répondre, après avoir satisfait aux exigences environnementales, aux besoins de la société. Il faudrait ensuite prendre les moyens économiques nécessaires pour satisfaire ces besoins-là, et y adapter la finance internationale, une finance délibérément régulée dans cette perspective.

Deux ans après la crise financière qui a entraîné la crise économique actuelle, les dirigeants ne semblent pas vouloir changer la donne. Pourquoi et doit-on avoir peur d’une autre crise ?

On est en plein dedans. Les peuples, et en particulier en Europe, sont amenés à payer à travers la dégradation des systèmes de retraite ou de services publics. Ces coupes sombres sont bel et bien le fruit des dizaines de milliards qui ont été versés par les Etats pour renflouer les banques (14 000 milliards mondialement). Cela a créé des trous importants dans les budgets des Etats, qui les comblent en faisant payer les peuples. Depuis les années 1980, on sait que les crises se rapprochent. Nous avons eu de multiples alertes. On ne peut pas prévoir quand surgira la prochaine, ni sur quoi elle sera centrée, mais on peut s’y attendre. Quant au pourquoi de l’inertie des Etats, la réponse est simple : ils gouvernent en faveur des banques. Je les appelle `la classe de Davos’. C’est une minuscule fraction de l’humanité qui, d’ailleurs, s’est (statistiquement) enrichie au cours de la crise. Les chiffres sont indécents.

Quelles solutions concrètes pourrait-on envisager pour renverser cet ordre ?

Nous pouvons d’ores et déjà envisager une socialisation des banques, la fermeture des paradis fiscaux, la mise en place d’une fiscalité progressive réduisant les inégalités, ou l’annulation réelle de la dette des pays du Sud dont nous parlons depuis plusieurs années. On pourrait également taxer les transactions financières : elles représentent plus de 600 000 milliards de dollars par an (dix fois le PNB mondial). A 0,1 % ou 0,01 %, le calcul est rapide ! Mais surtout, il faut que l’on se convertisse à l’économie verte, respectueuse de la terre et de ses habitants. Malheureusement la crise a balayé tous les autres soucis. Ce qui est paradoxal, car la finance est une problématique moins urgente que la planète. Nous savons que la planète va continuer à exister, la question est de savoir si, avec ou sans nous.

En quelque sorte vous prônez un New Deal vert, mais comment assurer en même temps le développement des pays émergents ?

Déjà, il faudrait commencer par changer le sens de ce qu’on appelle le«développement». On a en tête un modèle qui date du 19e siècle. Pour le Sud, il faudrait casser ce modèle pour intégrer les technologies environnementales. L’OMC a la capacité de prêter pour faire des panneaux solaires dans des pays qui en sont baignés, à la place de quoi on leur met des centrales à charbon. Pourquoi ? «Parce que ça coûte cher», nous dit-on. Mais on sait qu’avec une production massive, les prix chuteront. C’est un faux problème. De plus, avec une conversion à l’économie verte, on trouvera un vivier d’emplois de qualité. Je ne crois pas que la guerre soit le seul moyen pour remettre l’économie en état, et je prétends que l’on peut gagner la bataille contre le réchauffement climatique. Il suffit de taxer moins ce dont on a le moins besoin, et plus ce dont on veut le moins. La logique est enfantine, et pourtant…

Les militants étaient là

Bénévoles et exposants du village alternatif se sont mobilisés malgré la pluie.

Emmanuel Planes

Sud-Ouest 11.10.10

http://www.sudouest.fr/2010/10/11/les-militants-etaient-la-208598-4018.php

Il convenait d’être prudent, et réaliste : ayant eu connaissance des prévisions météorologiques, les responsables de Bizi ! avaient, dès mercredi, modifié les plans du village Alternatiba, écologique et altermondialiste, qui devait s’installer, dimanche dans les rues et sur les places du Petit Bayonne.

Ils ont été bien inspirés car la pluie n’a cessé de tomber. Du coup les exposants se sont repliés sous les arceaux, sous des tentes dressées rue des Cordeliers, et dans une dizaine de locaux associatifs. Et, pour la plus grande satisfaction des organisateurs, ils étaient tous là, qu’ils soient spécialisés dans le commerce équitable, l’agriculture paysanne et durable, l’éconstruction, les déplacements doux, etc. « Plus de 350 personnes, bénévoles ou exposants sont sur le terrain », notait avec satisfaction Iban Grossier, du mouvement Bizi ! Mais ce sont les visiteurs qui manquaient à l’appel. « La pluie a douché bien des ardeurs… »

Outre Susan George, star de l’altermondialisme, l’une des attractions de village alternatif a été le bilan carbone proposé au café des Pyrénées pour aider tout un chacun à calculer ses émissions de gaz à effet de serre. « Le plus souvent c’est le mode de transport qui fait exploser les résultats, suivi du chauffage », a constaté Iban Grossier. À l’issue de son bilan carbone, une Bardosienne travaillant à l’hôpital de Bayonne a découvert qu’elle utilisait beaucoup trop sa voiture. Elle serait prête, sans aucun état d’âme à recourir aux transports en commun. Malheureusement, c’est la ligne d’autobus qui fait défaut.

Sankara : Un café, une perceuse et l’addition s’il vous plaît

Le bar associatif rouvre aujourd’hui, après une longue fermeture, le temps de la gestation d’un projet écolo et social : un centre de prêt, sorte de coopérative domestique.

Pierre Penin

Sud-Ouest 07.10.10

http://www.sudouest.fr/2010/10/07/un-cafe-une-perceuse-et-l-addition-s-il-vous-plait-205777-4018.php

Un café, une scie sauteuse et l’addition s’il vous plaît. C’est à peine caricaturer l’idée : bientôt, au zinc du Sankara, le client, le simple passant, trouveront bien plus que le petit noir ou la mousse, certes bien mérités, mais toute une batterie d’objets ponctuellement utiles. Le bar associatif rouvre ses portes aujourd’hui, après une longue période de vacances, riche du nouveau concept : « Nous allons proposer un centre de prêt, définit Fabien Ducousso, le nouveau taulier du troquet. Je crois que bien que c’est une première. »

Plus précisément, il désigne « un centre de prêt écologique et social ».

Chez qui ne croupît pas un service à raclette ? Une ou deux fois l’an, il fait le bonheur d’une tablée d’amis, avant de retomber dans la solitude poussiéreuse d’un placard.

« On a tous ce genre d’objets, chez nous. Une perceuse, une tente, un appareil à fondue… Plutôt que d’acheter la perceuse qui va nous servir une seule fois, mettons-la en commun. »

Site Internet

Une sorte de coopérative domestique. Voilà donc ce que propose le Sankara pour « lutter contre la surconsommation ». L’intérêt écologique de l’initiative s’impose. Mais pour Fabien Ducousso, sa vertu « sociale » n’est pas secondaire : « Tout le monde ne peut pas s’acheter une perceuse, tel ou tel outil qui coûte cher. Là, on peut se le faire prêter. Et peut-être prêter autre chose en échange. »

Les emprunteurs pourront conserver gratuitement les objets une semaine, d’un week-end à l’autre (le Sankara ouvre les jeudis, vendredis et samedis).

« Quelques objets seront stockés dans le bar même. Pour l’essentiel, on a un appartement à l’étage, juste au dessus. » Le jeune bistroquet met en ce moment la dernière main au site Internet www.sankaraostatua.comlu.com Une sorte de catalogue y répertoriera le matériel ouvert au prêt. « On le mettra à jour régulièrement et les gens pourront réserver à l’avance. » Par ailleurs, un article apporté procurera une carte d’adhérent.

Inauguration

Les livres et autres biens culturels pourront entrer dans la liste d’échange. « Ce que l’on veut éviter, ce sont les objets utiles trop régulièrement ou bien que cela tourne au débarras. » Dans le courant de la semaine prochaine, les porteurs du projet se réuniront pour définitivement affiner le concept.

Entre-temps, dimanche, Bizi ! aura proposé le village Alternatiba. Soit une journée, le « 10-10-10 » (lire par ailleurs), consacrée aux initiatives pour lutter contre le réchauffement climatique. Membre de l’association écologiste et sociale, Fabien Ducousso insère naturellement son projet dans la fameuse journée. « On lance le centre de prêt au cœur d’Alternatiba. Dimanche, à 15 h 30, on l’inaugurera avec Susan George (1). On proposera aux gens intéressés de remplir une petite fiche pour décrire les objets qu’ils peuvent prêter. Ca nous donnera une idée de ce qu’on pourra très vite proposer. »

Le temps d’apporter les articles suivra. « Par contre, dès dimanche, on demandera à ceux qui le peuvent d’apporter du matériel de cuisine dont ils ne se servent pas. » Couverts, assiettes, toupines… Cette fois, il s’agit d’un appel au don.

« On veut créer un kit pour organiser des repas de quartiers, pour une centaine de personnes. » Là aussi, dans une approche collective et solidaire. « Le centre que nous voulons créer n’appartient pas au Sankara, mais aux gens. »

(1) Figure de l’altermondialisme, Susan George sera la marraine d’Alternatiba, dimanche.

Bienvenue au village de l’écologie puissance 10

L’association propose Alternatiba, une journée contre le réchauffement climatique.

Pierre Penin

Sud-Ouest 29.09.10

http://www.sudouest.fr/2010/09/29/bienvenue-au-village-de-l-ecologie-puissance-10-197537-736.php

Bizi ! a présenté hier le projet Alternatiba. Soit un village écologique, le 10 octobre. photo patrick bernière

10-10-10 : c’est le nom de code de l’opération. Trois 10 pour 10 octobre 2010, date de cette « journée d’appel international » contre le réchauffement climatique. 10, comme l’objectif des milliers d’associations et organisations non gouvernementales qui y répondront : « Par cette journée, nous revendiquons une baisse de 10 % des émissions de gaz à effet de serres dans les pays industrialisés. Ce dès 2010 », pose Jean-Noël Etcheverry, du mouvement Bizi ! À Bayonne, l’association écologiste et sociale martèlera ce message dans les rues du village Alternatiba.

Au-delà de cette visée immédiate, l’internationale écologiste appelle une réduction de l’ordre de 40 % en 2020 et au moins 80 % en 2050. Ces chiffres semblent fous, aujourd’hui. Mais le village Alternativa ne sera pas celui des Bisounours. Car « les solutions existent », insistent les militants de Bizi !.

«La population les met déjà en place. Il faut montrer aux dirigeants incapables d’un accord équitable, ambitieux et juste, que nous, société civile, sommes déjà au boulot. » Allusion aux engagements timorés des pays industrialisés et à l’échec du fameux sommet de Copenhague sur le climat, qui accoucha d’une souris.

Rues piétonnes

Le village Alternatiba décline des exemples d’actions quotidiennes pour lutter contre le réchauffement climatique. Aussi l’exposition de ceux, professionnels ou associatifs, qui agissent déjà. Ce village dans la ville logera dans une bonne moitié du Petit Bayonne, « dont nous allons rendre une partie des rues piétonnes », précise Jean-Noël Etcheverry.

Dans les rues éphémères du village, un grand marché de produits locaux, des espaces consommation responsable, surf durable, transports, urbanisme et aménagement du territoire, agriculture et alimentation, réduction des déchets… Autant de thématiques et boîtes à idées pour l’écocitoyen.

Bilan personnalisé

Les initiatives sont trop nombreuses à lister sans oubli. Mentionnons quelques-unes, représentatives de l’esprit de cette journée. Comme la bourse aux vélos où chacun pourra apporter une bicyclette à vendre (à prix modique), donner ou échanger. L’atelier réparations diffusera quelques trucs malins aux cyclistes. « Mon empreinte carbone » proposera de venir calculer nos émissions personnelles en gaz à effet de serres, « en fonction de nos modes de vie et habitudes de consommation ». « Nous proposerons aux gens une charte dans laquelle ils pourront choisir deux ou trois engagements pour l’année. Pas une révolution dans leur vie, mais des actions simples. »

Hôte de marque, l’Américaine Susan George, figure majeure de l’altermondialisme, inaugurera (à 10 heures) le village Alternatiba. Elle prononcera également le discours de clôture, pendant « l’action collective », ultime symbole d’une journée de mobilisation. Jean-Noël Etcheverry : « Nous invitons tous ceux qui le souhaitent à poser pour une photo géante, à 18 h 30, place Saint-André. » Dans l’intervalle, les habitants du village écologique auront vécu l’alternative. Pour Bizi !, la préfiguration de lendemains incontournables. Mais aussi « la possibilité d’une société heureuse et conviviale », souhaitent les tenants du projet Alternatiba.

Euritan blai, aldaketa klimatikoari aurre egiten

Baiona Ttipiko karrika nagusiek ez ohiko itxura erakutsi zuten atzo. Igandea egun lasaia izaten da Lapurdiko hiri-buruan, baina atzo Bizi mugimenduko kideek ez zuten patxadarako betarik utzi. Egun osoan erakusketa, lekuko ekoizleen salguneak, haurrentzako jokoak, ostatu irekiak, musika saioak, kantua eta bazkari herrikoia izan ziren «Alternatiba herrian».

Ainize BUTRON

Gara 11.10.10

http://www.gara.net/paperezkoa/20101011/225644/eu/Euritan-blai-aldaketa-klimatikoari-aurre-egiten

«Gure arbasoek esklabotza desagerrarazi zuten garaian bezala, gaur, beharbada, kutsu historikoa duen zerbaiten abiapuntua bizitzen ari gara», bota zuen atzo Susanne Georges-ek, Baiona Ttipian egun batez finkatu zen herrixka alternatiboaren amabitxi eta mugimendu altermundialistako kide nagusienetarikoak.

Euri zaparradak ziren nagusi goizean goizetik Lapurdiko hiriburuan, «klimaren aldeko nazioarte mailako ekintza eguna»-ri ongietorria emateko. Alabaina, Bizi mugimenduko laguntzaileek ez zuten etsi, eta goizean hasita ehun bat laguntzaile aritu ziren egun osoan lanean bertaratu ziren ehunka lagunei «aldaketa klimatikoak aterabideak» badituela erakusten.

Baiona Ttipiko karrika hertsietako arkupeetan babesturik, hurbiltzen ziren familia eta herritar orori informazioa ematen aritu ziren. Lapurdiko hiriburuko auzoak, izan ere, ezohiko itxura azaldu zuen «10/10/10=-%10, Mundu berria gaurdanik martxan!» lelopean Bizik antolatu zuen ekimen horri esker. «Baiona igande batean behingoz bizirik egongo, eta euri-jasa bota behar!», kexatu zen parte hartzaileetako bat.

Igandeetan bizitasun izpirik ez duen hiria biziaraztea lortu zuten erakusmahai, erakusketa, hitzaldi, ostatu, merkatu, musika doinu eta kantu saioekin.

Marmitako usaina

Tonneliers, Pannecau, Trinkete, eta Cordeliers karrikak guztiz okupatu zituzten Bizi mugimenduko kideek.

Goizeko hamarretan ireki zituzten ofizialki herri alternatiboaren ateak. Berrogei bat lagunez inguraturik hitzartzeen artean Txalaparta doinuak, bertsolarien hitzak eta aurreskuak izan zituzten.

Zeru ilunak ekimena goibeltzea lortuko zuela ematen bazuen ere, karrikaz karrika besta giro herrikoia nagusitu zen berehala.

«Mundu bat berde-berdea, ametsetakoa bezalakoa», bota zuten bertsolariek egunari ekitean. Amets hori, mundu berde eta iraunkor hori, gauzatzeko baliabideak argiki ezagutarazi zituzten Baiona Ttipiko karriketan.

Trinkete karrikan finkaturik energia kontsumoa nola murriztu erakusten zuen etxebizitza, garraio alternatiboak, etxebizitza ekologikoa eta isolamen- durako materialen erakustokiak izan zituzten ikusgai bertaratu ziren herritarrek. Hots, energia kontsumoaren apaltzea eta berotegi-efektuko gasen murrizketa bultzatzea zuten gune horiek xede nagusia.

Aitzitik, gai serioek besta giroarekin bat egin dezaketela erakutsi nahian, bertaratu zirenei sabela betetzeko, zintzurra bustitzeko eta erosketaren bat egiteko aukera ere eman zieten atzo Baionan.

Horiek horrela, goizetik, arkupean berrehun bat lagunentzako bazkari herrikoirako prestatzen ari ziren marmitakoaren usain goxoa karriketako xoko guztietara iristen zen. Eta belarrien gozagarririk ere izan zen, izan ere, Kubako Etxean jo eta ke lanean ari ziren sukaldariei apur bat laguntze aldera, abesbatzak, txistulariek eta txarangek agerralditxoa egin zuten. Marmitakoaren ke goxoak ehunka lagun erakarri zituen arkupeetako xoko ilun eta freskoetara.

Eta zeruak arratsera arte goibel agertzea erabaki bazuen ere, bizimodu alternatiboa aldarrikatzeko egunean berotasunak ere izan zuen lekurik.

Nolanahi ere, Bizi mugimenduaren kolorearekin bat eginez, berdea nagusitua zen karrika gehienetan.

Elkarteak

Atzo nazioarte mailan ospatu zen egun berezi horrekin bat egin zuten lekuko elkarte eta erakunde ugarik ere. Biharko Lurralde Elkarteko ekoizleen salguneekin batera, Surfrider Fundation-ek, Han eta Hemen bidezko merkatua sustatzen duen elkarteak, CADE inguramenaren defentsarako kolektiboak, ADECH Baionako zabortegiaren aurkako elkarteak eta beste hainbatek mahaiak jarriak zituzten bertan.

Horien guztien artean, baina, ekoizleen mahaiek izan zuten arrakasta handiena eta jendetza bildu zuten, bereziki Hirunberritik hurbilduriko arno ekologiko ekoizleen mahaiak.

Euria ari bazuen ere, zenbait familiak Baiona Ttipiko karriketara hurbiltzeko hautua egin zuten, eta haurrentzako prestaturiko jokoen guneak gainezka ikusi ziren. Halarik ere, aldarrikapen eguna arratsaldeko seietan amaitzea aurreikusi bazuten ere, lauretan bukatu zituzten ekimenak.

Klima aldaketari buru egiteko, Baiona `Alternatiba Herria’ bihurtuko du Bizi!-k

Nazioarteko 171 herrialdetan bezala, urriaren 10ean klima aldaketa borrokatzeko ekimen berezia antolatu du Bizi! taldeak. Egun horretan Baionako Chaho Pelletier ingurua «Alternatiba Herria» bilakatuko da. Egungo egoera alda daitekeela islatuko dute bertan, era ludiko batean.

Arantxa MANTEROLA

Gara 29.09.10

http://www.gara.net/paperezkoa/20100929/223421/eu/Klima/aldaketari/buru/egiteko/Baiona/%60Alternatiba/Herria?inprimatu=1

Kopenhageko gailurraren «porrotaren» ostean, munduan eta Euskal Herrian ere «militante andanak klima aldaketaren kontrako borroka» segitzen dutela gogoratuta, Bizi!-ko ordezkariek urriaren 10erako antolatu duten egun osoko ekimen berezia aurkeztu zuten atzo, Baionan.

Agintariei gaurko egoera «larria» aldatzeko alternatibak eta aterabideak badaudela erakustea da egun horren helburu behinena. Izan ere, herrialdeek adostutako engaiamendu guztiak beteko balira ere, «XXI. mendearen amaierako planetaren tenperatura orokorra %3 eta %5 bitartean igoko litzateke» Txetx Etxeberrik aditzera eman zuenez.

Beraz, G-20ko eta Johannesburgoko gailurren atarian, gizartea bere gain dagoena egiteko prest dagoela eta agintariek hein berean jardun dezatela exijituko dute Baiona `Alternatiba herria’ bilakatuz.

Egitarau betea

Egitarau zinez trinkoa prestatu dute xede horrekin. Goizeko hamarretan, Susan George idazle eta militante altermundialista ezagunaren presentzian «herrixkaren» ateak irekiko dituzte, arratseko kontzertuarekin itxiko direnak.

Tarte horretan, Georgek berak, EHUko irakasle Iñaki Antiguedadek eta AMAP elkarteko ordezkariak hitzaldiak eta mahai-inguruak eskainiko dituzte, iraunkortasunaz, krisiaz eta tokiko elikadura-autonomiari buruz, hurrenez hurren.

Filmak, tailerrak, jokoak, musika, dantza, ipuin kontaketak, informazio-mahaiak, txirrindu eta beste objektu batzuen truke azoka, emazteen traineru erakustaldia eta artisau eta laborarien azokak osatzen dute egitaraua.

Arratsaldeko seietan argazki erraldoi bat egingo dute «herrixkako biztanleekin». Hain zuzen ere, ekimenaren izaera parte-hartzailea nabarmenduta, dei berezia egin zuten «esparru guztietan alternatibak eraikitzen ari diren elkarteei» bertan parte hartzeko. Halaber, musikari, artista, abesbatza, kale-animatzaile, naturaren errespetuan lan egiten duten laborari, artisau, eta oro har, herritar oro gonbidatu zituzten bazkariak, zintzur bustitzeak edota jokoak antolatuz, «herri bizikide bat» osatzera igande horretan.

Antolaketa lanetarako ere boluntarioak beharko dituztela adierazi zuten. Informazio osagarria bizimugi.eu helbidean aurki daiteke.

BOST HAMARREKO

Hamargarren hileko hamargarren egunean, goizeko hamarretatik arratseko hamarretara, gas isurketak %10 murrizteko eskatuz ekimen ugari izango da mundu zabalean. Euskal Herrian Bizi! taldeak Baionan antolatutakoa izango da bakarra.

Klima aldaketari aurre egingo dio Bizi mugimenduak urriaren 10ean

Alternatiba izeneko herrixka osatuko du Baiona Ttipian, jendeak C02 isuriak saihesteko bideak aztertzeko xedez

Aitor Renteria. Baiona

Berria 29.09.10

http://paperekoa.berria.info/papera_inprimatu.php?htmla=BERRIA&urtea=y2010&hilabetea=m09&eguna=d20100929&orria=p00012006

Urriaren 10ean klima aldaketaren aurkako mobilizazio egunera deitu dute nazioartean. Euskal Herrian ere, Bizi mugimenduak, bat egin nahi izan du ekimen horrekin. Mundu zabaleko 161 herritan 4.000 ekimenetik gora izanen dira. Karia horretara, Baiona Ttipian Alternatiba izeneko herrixka antolatuko du Bizik. Munduaren etorkizuna zalantzan ezartzen duen klima aldaketari aurre egiteko bideak eskaintzea da Biziren xedea. Hain zuzen ere, 2010etik hasita munduko CO2 isurketa %10 apaltzea aldarrikatzen dute. Gobernuen erabakien beha egon gabe, herritar bakoitzak egin dezakeen ekimenetan oinarritu nahi du Bizik.

Karbono isurketarik gabeko herria posible dela erakutsi nahi du. Goizeko hamarretan hasi eta gaueko hamarretan bukatuko da ekimena. Batetik, eguna ekoizpen arduratsuaren erakusleiho izatea nahi dute. Ekoizpen biologikoen merkatua izanen da. Nahi duten artisauek ere parte har dezakete merkatuan, ekoizpen arduratsua izanik ardatza. Sarreran, bisitari bakoitzak isurtzen duen CO2 kopurua neurtzeko galdeketa jasoko du, eta ateratzean, kopuru hori apaltzeko proposamen orria hartuko du. Har ditzakeen engaiamenduak hautatzea proposatuko zaio. «Ez diogu inori proposatu nahi bere aldetik iraultza egin dezan, bere eskura dauden erabaki txikiak hartu eta munduaren interesen arabera jardutea baino», adierazi du Jean Noel Etxeberri Txetx Biziko militanteak.

Autorik gabe

Automobilik ez da ibiliko bestaren eremuan. Eguneroko abiadura utzi, eta herritarrei elkartzeko eta solaserako parada eman nahi diete Biziko kideek. Eremuan zehar, kadirak eta mahaiak ezarriko dituzte, jendeak bazkaldu edo solas egin ahal izateko.

Gutxi baliatzen diren tresnak trukatzeko gune bat antolatu nahi du Bizik. «Denek ditugu etxean urtean behin erabiltzen ditugun tresnak; horiek zerrendatu eta elkarrekin baliatzea nahi dugu, inposatu nahi diguten merkatu ikuspegitik ihes egiteko».

«Kapitalismo berdeak ez du konponbiderik eskaintzen, arazo gehiago eragiten ditu»

Aitor Renteria. Baiona

Berria 09.10.10

http://paperekoa.berria.info/papera_inprimatu.php?htmla=BERRIA&urtea=y2010&hilabetea=m10&eguna=d20101010&orria=p00013004

Genevieve Azam. Attac elkarteko kidea – Attac elkarteko zientzia batzordeko presidenteordea eta Tolosako (Frantzia) unibertsitateko ekonomia irakaslea da Azam. Gizarte eta ingurumen krisialdiei erantzuteko aukerak jorratu ditu Baionan.

Bizi mugimenduaren eskutik jin da Baionara Genevieve Azam. Bihar klima aldaketaren kontra nazioartean antolatu dituzten ekimenen karietara mintzaldia egin zuen ostiralean Baionan. Aurten bertan CO2 isurketak %10 apaltzea eskatzen dute antolatzaileek. Hori aldarrikatzeko, herrixka hautazkoa antolatu dute Baiona Ttipian. Eguraldi txarra iragarri dutenez, aterpean iraganen dira ekimen gehienak.

Larrialdia eta krisialdia dira azken aldian gehien erabiltzen diren hitzak, izan dadila ingurumen, gizarte edo ekonomia arloetan. Larrialdiari buru egiterik badago, ereduak aldatu gabe?

Elkarri gehitu eta metatzen diren krisialdiei aurre egin behar diegu. Krisialdi geo-politikoa gehitzen zaie gizarte, ekonomia eta ingurumen krisialdiei. Krisialdi orokorrari aurre egin behar diogu, alegia. Ezin da larrialdi ekologikoa gainditu, gaineratekoak gainditzen ez badira. Aterabideak egon badaude, baina ere guztiak aldatzea dakar, arlo guztietan. Eredu guztien krisialdia da, eta gizartea inarrosten du, mundu zabalean eta maila guztietan. Ez gara bat-batean aterako egoera honetatik. Aukerak badaude, baina horiek osatu eta indarrean jartzeko denbora beharko da. Larrialdia gainditzeko, urratsak egin behar dira, oraingo ereduak aldatu behar direla jabetuz eta onartuz.

Beste hautabide edo proposamen zehatzik badago?

Aldatu beharra dagoela diogu, baina aldaketa hori nola egin behar den azaldu beharra dago, proposamenak eginez. Lokalizazioa eta moldaketa suspertzea dira proposamen horiek. Aldaketa nagusi bat prestatzen duten tresnak dira. Merkatuaren krisialdia orokorra da, mundu osokoa. Globalizazioari aurre egiteko, tokiko jakintzen eta berezitasunen bermea eraiki behar dugu, hurbileko ekoizpena eta kontsumoa bultzatu, kooperatiben eredua indartu. Globalizazioak tokiko aberastasunak hartu eta gutxi batzuen eskutan jartzen ditu, eta gehiengoa galtzaile da. Tokian berean dituen eraginak begi bistakoak dira. Erretreta sistemen erreforma, zerbitzu publikoen suntsiketa, eskubideen murrizketa, lurrak kutsatzea, uraren jabetza sortzea, elikadura urri bihurtzea.

Lokalizazioa aipatzen dugularik, zera erran nahi dugu: herritarrek ekoitzitako guztiaren kontrola ukan behar dutela, hurbileko zaintza. Moldaketaren beharra aipatzen dugularik, berriz, norabide horretan abiatzea diogu. Hor daude energia berriztagarriak eta nekazaritza biologikoa, esaterako.

Eredu aldaketa gatazkarik sortu gabe egin daiteke?

Oraingo ereduarekin zuzenean goaz gatazkara. Azken urteotan hazkuntza jarraikia bizi izan da. Aberastasunak ugaldu direla diote, baina ez guztion kasuan. Batzuk aberatsagoak bihurtzeko, jende ugari pobreagoa bihurtu dute. Hiruzpalau mundu beharko genituzke eredu hori mantentzeko, baina bakarra dugu. 2050. urtean bederatzi mila milioi pertsona izanen dira. Mundu bakarra izanez, bertako aberastasunak partekatu beharko dira. Gatazkak ekiditeko bide bakarra dago: eskubideak errespetatzea eta elkartasunean oinarritzea. Ura, janaria, energia, ez dira kontzeptu abstraktuak. Guztiek ongi bizitzeko eredua asmatu behar dugu.

Europak ongizate eredua bultzatu du urte luzeotan. Zuk defenditzen duzuna bertze erranari bat du?

Eredu faltsua izan da hori. Batzuk ongi bizi izan dira, baina gehiago izan dira herri aberats batean nekez bizi izan direnak. Europaren ongizate kontzeptuak, anitz edukitzea erran nahi du. Ongi izatea ezin da edukietan oinarritu. Gero eta gehiago edukitzea ezinezkoa da. Herritar xumeek badakite hori, eta, horregatik, bizi-kalitatea bertze neurgailuen arabera osatzen da, lasai bizitzea, partekatzea, denbora izatea eta abar. Mundu bat daukagu, baliabide mugatuak. Nahi edo ez, partekatzen ikasi beharko dugu.

Tokian tokiko aldaketak egin daitezke, eredu globalizatuan?

Ezinezkoa da. Finkatu duen eredutik ateratzen den guztia itotzen du globalizazioak. Tokiko ereduak gara daitezke, garatu behar dira, baina elkarren ondoan, elkarren osagai eta mundu zabalean. Gizarte sareak sortu behar dira, mundu osokoak. Tokiko arazoak konpontzeko, begirada altxatu eta munduari so egin beharko diogu, elkartasunean oinarritutako erantzuna emateko. Ikuspegi horretan funtsezkoa da tokiko ekimenak bultzatzea eta indartzea. Hori da Bizik eginen duena bihar Baionan. Tokian eragin, baina mundu osoko indarrak bilduz. Indar handia beharko dugu eredua aldatzeko, eta horiek dira egin beharreko urratsak. Hain aldaketa handia egiteko, herritarren sostengu eta engaiamendu sakona behar da.

Kapitalismo berdea posiblea dela diote batzuek. Zer uste duzu?

Dagoeneko gauzatzen ari den eredua da kapitalismo berdea. Baina ez da hautabide erreala, ez da bideragarria. Hor daude bioerregaiak. Ez dira eramangarriak. Eredu hori garatzeko, jendeek gosez hil beharko dute. Energia arazoak gainditzeko proposamena dela diote. Errealitatean, arazo bati bertze arazo handiago bat eransten dio. Kapitalismo berdeak ezin ditu gizarte krisialdiak gainditu, ezin dio energiaren arazoari ihardetsi. Aukera gisa aurkezten duten kapitalismo berde horrek ez du konponbiderik eskaintzen, arazo gehiago eragiten ditu, eta krisialdi sakonago batera garamatza. Auto elektrikoekin berdin. Gaurko auto kopurua horrela ordezkatu nahi bagenu, Frantzian EPR motako 17 zentral nuklear beharko genituzke. Eta oraindik ez dute eredu horretako bakar bat egin, garestiegia delako. Eredu horrek ez du gerorik, eta dugun errealitatera egokitu beharko dugu, nahi edo ez.