Anglet : la crédibilité de la parole politique et les plages sont menacées

Lors des précédentes municipales de 2014, Bizi a proposé aux listes candidates de s’engager sur des actions en faveur de la transition écologique, regroupées dans une boite à outils climat-énergie de 53 actions, réparties en 13 thématiques. Les listes choisissaient elles-mêmes quelles actions elles s’engageaient à mettre en oeuvre au cours de leur mandat. L’objectif était d’inciter un maximum de communes à enclencher une transition écologique communale.

Le candidat Claude Olive a fait partie en 2014 des élus des 30 communes, représentant 75% de la population du Pays Basque, qui ont alors pris des engagements. Il a librement choisi 27 actions qu’il devait mettre en oeuvre au cours de son mandat. Dans la foulée s’est constitué le comité Hitza Hitz, dont j’ai fait partie, en charge du suivi citoyen des actions des équipes signataires du Pacte. Un exercice démocratique inédit exercé tout au long du mandat  2014/2020 par des bénévoles issus de la société civile.

Nous avons publié un rapport bilan fin 2019 pour évaluer si les paroles s’étaient traduites en actes : “ hitza hitz”. Avec 6 actions absolument pas démarrées et la majorité réalisées au quart ou à moitié, Claude Olive est le maire ayant le moins respecté ses engagements. La boite à outils prévoyait pourtant un premier niveau de démarrage pour chaque action, relativement simple à réaliser. Claude Olive a notamment manqué à sa promesse d’adhérer à l’eusko, la monnaie locale, alors que 23 communes (petites et grandes), ainsi que la communauté d’agglomération, ont déjà fait la démarche d’encourager cet outil de relocalisation de l’économie. Il est tout aussi incompréhensible que Claude Olive n’ait pas saisi l’occasion du groupement d’achat de la Communauté d’agglomération pour choisir l’énergie 100% verte et citoyenne d’Enercoop conformément à sa parole.

Que devons-nous en conclure sur la valeur accordée à la parole donnée ?

En tant que Angloye, j’ai reçu le programme de sa nouvelle liste pour 2020 qui s’appelle “Avançons en confiance”… encore heureux qu’on ne recule pas devant l’urgence climatique quand on est responsable politique ; et concernant la confiance, il est difficile de l’incarner quand la parole donnée n’a pas été tenue ! 

D’ailleurs, Claude Olive n’a pas signé le nouveau Pacte de métamorphose écologique du Pays Basque. Il est le seul maire du BAB à ne pas avoir signé ce Pacte qui manifeste l’ambition de participer à une véritable transformation écologique de la commune et du territoire. Cela ne laisse rien augurer de bon, il s’est isolé politiquement. S’il devait être élu cela ralentirait considérablement le travail au sein de la CAPB sur le sujet.

Voici les actions du Pacte pour lesquelles il n’a pas jugé utile de s’engager  :

  • AGIR POUR TOUTES LES MOBILITÉS ALTERNATIVES À LA VOITURE SOLO
  • AGIR POUR LA MAÎTRISE DE L’ÉNERGIE DANS LES BÂTIMENTS
  • AGIR POUR UN TERRITOIRE 100% ÉNERGIES RENOUVELABLES
  • AGIR POUR UNE AGRICULTURE ET UNE ALIMENTATION BIO ET LOCALE
  • AGIR POUR UNE ÉCONOMIE LOCALE PAR LE DÉVELOPPEMENT DE L’EUSKO
  • AGIR POUR UNE RÉDUCTION DES DÉCHETS ET UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE
  • EXÉCUTER TOTALEMENT LE PLAN CLIMAT AIR ÉNERGIE TERRITORIAL DU PAYS BASQUE

A la lumière de ses actions passées et présentes, nous en concluons que Claude Olive s’est effectivement résolu à ne plus nous gratifier de fausses paroles et qu’il assume pleinement de ne plus promettre de mener de politique climatique et écologique à la hauteur des enjeux.

Pourtant, en tant que Angloys, nous sommes particulièrement concernés par le dérèglement climatique. Anglet, commune littorale, est très exposée à la montée du niveau des océans qui, si l’on ne fait rien, pourrait dépasser les 1 m avant la fin du siècle.

Une récente étude scientifique montre que le littoral mondial pourrait reculer jusqu’à 240 mètres d’ici 2100. Les résultats de cette étude montrent que la moitié des plages de la planète pourrait carrément disparaître d’ici la fin du siècle.  Ce sont les plages de sable fin, comme celles d’Anglet, qui sont menacées : celles qui sont les plus fréquentées, qui concentrent le plus de population et qui constitue le socle de notre économie touristique communale.

Cette étude délivre tout de même une lueur d’espoir. Si on réduit nos émissions de carbone de façon conséquente en prenant des décisions politiques courageuses, comme celles du pacte de métamorphose, on pourrait diviser par deux ce recul du littoral. Et sauver presque les deux tiers des plages. 

Aussi si nous aimons notre ville, si nous tenons à ce que ses plages et son cadre de vie soient préservés, non par des paroles en l’air mais des actes concrets, ne votons pas pour une liste qui refuse de signer le Pacte de métamorphose écologique et qui n’envisage pas de mettre en place les mesures à même de répondre à l’urgence climatique sur notre territoire. L’indispensable mutation ne pourra s’opérer qu’avec la mobilisation des citoyens présents dans les urnes et soutenant par leur vote des programmes ambitieux à la hauteur des enjeux. Chaque vote compte.

Angloys, exercez votre liberté : dimanche 15 mars, votez en conscience.

Par le mandat donné, grâce à nos votes, nous repartirons pour 6 années d’exercice d’actions publiques. Elles impacteront notre futur irrévocablement. Il en va de notre responsabilité individuelle de bien choisir à qui on donne mandat et suite à notre vote, d’exiger de nos politiques un engagement tenu dans l’action effective :  ” Hitza Hitz !”

Hélène Elhuyar, Angloye, membre de Bizi