Un Basque vient en aide aux grévistes ! Article de Sud Ouest sur le blog “Solidaires pour une grève efficace”

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Un Basque vient en aide aux grévistes

Installé à Hasparren, au Pays basque, Adrien Kempf a lancé sur Internet un réseau de soutien financier aux salariés en grève pour les retraites.
Depuis son petit appartement d’Hasparren, au Pays basque, Adrien Kempf œuvre au cœur de la lutte contre la réforme des retraites. Ce samedi midi, devant son écran d’ordinateur, il fait les derniers comptes : « D’ici une heure, on en sera à 25 000 euros. » Le jeune homme a lancé jeudi le site Internet www. bizimugi. eu/grevesolidaire. Une sorte de caisse où 300 personnes et groupes ont déjà annoncé leurs dons pour soutenir les grévistes contre la réforme.

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Relayé par Mediapart
Le cyberprotestataire a 25 ans. Il travaille pour l’association paysanne Euskal Herriko Laborantza Ganbara (1). « Moi, si je fais grève, ça ne fera ni chaud ni froid à personne. Je me suis dit : ”Autant donner des sous à ceux qui font grève.” Je pense d’abord à ceux qui ont une capacité de blocage. » Voilà une semaine, Adrien Kempf a formulé cette idée dans un court texte mis en ligne. « Solidaires pour une grève efficace ! », tel est son titre.

Les fonds de solidarité sont vieux comme la grève, mais avec la puissance d’Internet, le principe peut irriguer les consciences à une autre échelle. Surtout quand Mediapart lui fait écho. Le site d’information d’Edwy Plenel, à la proue de la bataille contre le gouvernement et la réforme des retraites, reprend très vite le texte de l’Haspendard. « Il est resté une journée à la une du site. J’ai lu une centaine de commentaires qui me demandaient comment faire pour donner, quel est le fonctionnement », précise Adrien.

Il allait donc falloir en trouver un. Adrien Kempf franchit rapidement le cap de l’hésitation pour contacter des syndicats. D’abord la raffinerie de Dunkerque, dont il a suivi le combat à travers les médias. Ses sondages vers d’autres piquets de grève, à travers la France, nourrissent sa réflexion. L’internaute affine sa stratégie. « Au début, j’imaginais une caisse globale qui redistribuerait les dons, avec un suivi clair. Mais ce n’était pas gérable, trop lourd. Finalement, c’est devenu une sorte d’annuaire des organisations ou sites de grève pour lesquels on peut donner. »

On y trouve, par exemple, la CFDT de la raffinerie des Donges. Ou, plus difficile à inventer, le collectif des professeurs de philosophie de l’académie de Lille, solidaire des grévistes de la pétro- chimie en région Paca. À chaque fois, une adresse permet d’envoyer les soutiens par la poste.

« Ces différentes caisses, pour la plupart, expliquent leur fonctionnement. Par exemple, la CGT-Chimie nous précise qu’elle reverse les sommes aux grévistes syndiqués chez elle. On est d’accord ou pas, mais au moins c’est clairement énoncé. Ceux qui n’ont pas encore détaillé leur mode de redistribution, je les relancerai dans les jours qui viennent », indique-t-il. Les donateurs, eux, sont invités à remplir un formulaire simple avec leur identité, le montant de leur don et son destinataire. « On essaie de faire en sorte que ce soit le plus transparent possible. »

4 000 visiteurs vendredi
En milieu de journée, hier, plus de 6 600 visiteurs uniques s’étaient connectés à « grevesolidaire ». « Depuis jeudi après-midi », souligne son concepteur. « Dans la journée de vendredi, j’ai compté 4 000 personnes. » Elles offrent entre 500 et 1 000 euros (80 en moyenne). Un collège a promis 2 300 euros.

Malgré le vote du Sénat en faveur de la réforme, vendredi soir, les dons semblent s’accumuler. Et pour assurer un meilleur suivi du site, Adrien Kempf songe à « rameuter une petite équipe ».

(1) Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG) est la Chambre d’agriculture en Pays basque. Chambre alternative, promotrice d’une agriculture paysanne, non reconnue par l’État et combattue par lui devant les tribunaux.