Réchauffement climatique : Nous fonçons vers le pire !

La sécheresse exceptionnelle qui frappe nos régions vient hélas confirmer les avertissements des scientifiques spécialistes du climat : les premiers effets du réchauffement climatique se multiplient en même temps que leur intensité. Déjà en 2010, les signaux dramatiques s’étaient multipliés : canicule, sécheresse et gigantesques feux en Russie, inondations exceptionnelles au Pakistan (20% du territoire inondé, absolument jamais vu à ce niveau) ; accélération sans précédent de la fonte des glaces arctiques et antarctiques ; feux de forets exceptionnels en Israël suite à une longue canicule, inondations « bibliques » en Australie.

Or, alors que nous devrions diminuer massivement nos émissions de gaz à effet de serre responsables de ce terrible processus, nous fonçons dans la direction opposée ! Ce lundi 30 mai, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) vient d’annoncer que ces émissions ont atteint leur plus haut niveau historique en 2010 !

Nous mettons gravement en cause l’objectif qui était de limiter la hausse de la température moyenne terrestre à 2°, considéré comme le seuil d’emballement climatique (1). Pour cela, les rejets de CO2 ne devraient pas dépasser les 32 gigatonnes en 2020. Or, et toujours selon l’AIE, si les quantités d’émissions suivent les tendances actuelles, ce seuil sera franchi dès l’an prochain ! « On est sur la trajectoire des pires scénarios du GIEC » vient de déclarer le climatologue et Prix Nobel Jean Jouzel. En clair, la planète subira un réchauffement moyen de 4°C au minimum ! (1).

Changeons le système pas le climat !

Il devient urgent de changer de modèle (pour éviter le pire, la tendance doit être inversée dés 2015 selon les scientifiques). Dès aujourd’hui, interpellons nos responsables et mobilisons nous pour changer notre modèle de production et de consommation, d’énergie, de transports et d’aménagement du territoire Si la volonté politique est au rendez-vous, tout est encore techniquement possible !

Il nous faut prendre conscience que se joue là une bataille essentielle pour l’Humanité, et qu’elle ne se jouera qu’une fois. Une fois l’emballement climatique atteint, les choses seront irréversibles !

Nous devons, en nous inspirant du printemps arabe, rompre avec le fatalisme et le défaitisme ambiant, et commencer à agir avec détermination pour éviter le pire. Ce faisant, c’est une société beaucoup plus conviviale et humaine que nous avons toutes et tous à gagner. Le jeu en vaut donc doublement la chandelle, mettons nous-y dès maintenant !

A Bayonne, le 5 juin 2011,
Bizi !

(1) Pour se rendre compte de l’extrême gravité de ces chiffres, il faut tout d’abord bien comprendre que l’on parle ici de la température moyenne du globe, qui est de 15°C et non des températures à nos portes. Quelques degrés suffisent à un changement radical de régime climatique. Les dérèglements climatiques actuels (fonte des glaces, multiplication des évènements climatiques extrêmes etc…) sont causés par une élévation d’à peine 0,74° en un peu plus d’un siècle !
Ainsi, le réchauffement que la planète a connu en passant de la dernière ère glaciaire à « aujourd’hui », c’est juste 5°C en plus ! Et cela s’est passé sur 10 000 ans et non pas sur 100 ans comme c’est le cas des prévisions du GIEC aujourd’hui. C’est un réchauffement de seulement 2° il y a environ 15 000 ans qui a causé la disparition des mammouths tellement il a modifié le climat et les écosystèmes de l’époque, sur une période non pas d’un siècle mais de 1000 ans !
Bref, 4° C, c’est énorme pour la planète, et 4° C en un siècle serait une élévation qui ne s’est jamais produite depuis que l’humanité existe.