Bizikutzu 28 – avril 2020

C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas. Victor Hugo

Edito :

La crise sanitaire que nous traversons aura des conséquences, c’est certain. Les imaginer, c’est possible mais sujet à caution pour une raison simple : cette crise n’est pas encore terminée. Les expertises et prédictions déversées à flot industriel par les médias et les réseaux sociaux sont ainsi souvent contredites sitôt diffusées.

La politique réagit régulièrement de même dans notre démocratie d’opinion, favorisant trop facilement l’émotion, l’immédiateté au détriment de la réflexion. Le second tour des municipales ne doit pas en être l’écho, avec uniquement des discours similaires à ceux de 2008 sur le mode « plus jamais ça », car les actes seuls, dans le monde réel, dans une crise réelle, peuvent apporter des réponses satisfaisantes.

Ces actes sont contenus dans le Pacte 2020, et même si l’échéance peut paraître lointaine ou l’enjeu dérisoire, nous devrons nous en rappeler… cette fois !

Portrait : Aitor – 40 ans – Lantabat

Au sein de Bizi, on a vraiment la possibilité d’agir, en s’impliquant comme on souhaite.”

Il y a 3 ans je me suis installée en agriculture biologique à Lantabat avec ma compagne. Après quelques années en conventionnel, nous souhaitions nous rapprocher d’un mode de vie porteur de plus de sens, en produisant de la nourriture saine pour les gens. Intéressé par la nature depuis ma jeunesse, je me suis aperçu il y a environ 3 ans que notre situation, en tant qu’espèce, était gravement en danger. J’ai ressenti le besoin de faire quelque chose et j’ai regardé le site de Bizi! J’ai commencé à donner un coup de main dans l’équipe traduction, en traduisant des textes en euskara. Il me semble que Bizi donne une grande importance à l’euskara et cela me plaît. Et une fois commencé, je me suis plus impliqué dans le travail. Je participe aux réunions du groupe Bizi Barnekalde de Basse-Navarre, qui cherche à trouver des solutions locales aux questions locales. Je n’ai jamais été très à l’aise pour parler en public, mais ici, le mode de gestion des réunions facilite beaucoup la prise de parole, et c’est très utile pour que chacun puisse exprimer son point de vue.

Quand d’autres associations ne font que demander de l’argent, au sein de Bizi, on a vraiment la possibilité d’agir, en s’impliquant comme on souhaite. Être entré en action, faire des choses, cela m’aide beaucoup à vivre ces années angoissantes. Si en plus cela fait avancer la cause du climat, c’est encore mieux !

Grand angle : Coronavirus, électrochoc utile ?

Nous vivons actuellement une crise sanitaire majeure qui déstabilise totalement nos modes de vie que l’on voudrait croire si pérennes… Cette pandémie et la panique qui en résulte, loin d’être une fatalité tombée du ciel, sont les conséquences directes des politiques néo-libérales et de la mondialisation : émergence de maladies liée à la pression des activités humaines sur les écosystèmes, diffusion du virus par le transport excessif des marchandises et des personnes, systèmes de recherche et de santé dégradés après des années de saignée. Cette crise révèle la faible capacité de résilience de notre société au niveau macro-économique : les milieux financiers paniquent, le système de production s’enraye avec l’arrêt des transports de marchandises. Les mesures de confinement ne sont pas suffisantes pour endiguer l’épidémie, et laissent en première ligne les plus précaires (infirmières, caissières, éboueurs…). Les premières victimes de l’arrêt de l’économie seront le petit artisanat et le petit commerce quand Amazon voit ses chiffres enfler. Mais la crise révèle aussi la créativité des populations et des formes de résilience au niveau local : fabrication de masques maisons, initiatives sur les réseaux sociaux pour mettre en contact producteurs et consommateurs.… Il est difficile de prédire les conséquences aux niveaux économique, écologique ou démocratique. Mais on peut déjà tirer quelques constats : la baisse de l’activité a entraîné une baisse massive de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre, en cas de nécessité, les gouvernements, au nom du bien-être des personnes, sont capables de prendre des mesures drastiques et de débloquer des fonds importants..

Et si cette crise provoquait l’électrochoc nécessaire auprès des populations pour remettre en cause le système face à la crise écologique ?

Visite guidée chez Bizi! le Collectif Stop Pub Pays Basque Adour

En février dernier, le Collectif Stop Pub Pays Basque Adour est né !

Cette organisation voit le jour alors que la Communauté d’Agglomération Pays Basque mène une concertation sur le Règlement local de publicité intercommunal (RLPi) des communes du pôle Côte Basque Adour .

L’objectif du collectif ? Limiter l’emprise de la publicité dans l’espace public pour en réduire les impacts écologiques, sociaux et environnementaux. Bizi en est un des membres fondateurs, au même titre que le CADE, Paysages de France et un groupement citoyen.

A peine créé, le collectif a dénoncé les lacunes dans le projet actuel de RLPi (autorisation des écrans publicitaires numériques, aucune zone strictement préservée de la publicité, manque de lisibilité du texte proposé, zonage flou et complexité des règles proposées, etc.).

Le 14 mars 2020, il réalise une action de désobéissance civile pour demander l’interdiction des écrans publicitaires numériques et interpeller les candidat·e·s aux élections municipales sur leur position en matière de publicité. Un questionnaire leur a été envoyé à cet effet et les réponses sont consultables sur la page Facebook du collectif.

Pour le rejoindre, envoyer un message à stoppub-pba@riseup.net. Vous pouvez aussi suivre leurs actions sur leur facebook « Collectif Stop Pub Pays Basque Adour ».

On l’a fait : Mettre la métamorphose écologique au cœur de la campagne des municipales

A ce jour, 84 listes candidates aux élections municipales ont signé le pacte de métamorphose écologique de Bizi! Et à l’issue du 1° tour, 34 sont déjà élues. Ce Pacte comprend sept engagements forts destinés à relever le défi collectif de l’urgence climatique et de la crise écologique. Déjà 70 listes l’avaient officiellement signé lors d’une soirée à Ustaritz le 5 mars. Samedi 7 mars s’est conclue à Bayonne une grande semaine de mobilisation pour mettre le climat et l’écologie au centre des élections municipales.

Plus de 60 personnes ont répondu à l’appel de Bizi! et se sont relayées lors d’une marche tout au long de la semaine pour porter le Pacte de métamorphose écologique auprès des communes du Pays Basque Nord. Du lundi 2 au samedi 7 mars, les marcheuses et les marcheurs ont relié Mauléon à Bayonne malgré des conditions météorologiques difficiles pour porter le message de l’urgence climatique. Une marche citoyenne qui s’est terminée à Bayonne par une grande manifestation familiale.