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Déjà dans le bus, le petit groupe fait son effet. Costards cravates pour les garçons, tailleurs pour les filles, lunettes noires et cigares en bouche. On attendait des T-shirts verts barrés d’un point d’exclamation, comme celui qu’arborait Manu Chao lors du festival Euskal Herria Zuzenean. Ou ces centaines d’autocollants ronds dont les points d’exclamation suscitaient autant d’interrogations parmi les festivaliers. Les voici endimanchés. Et cela tombe plutôt bien puisqu’en ce dimanche 12 juillet, ce nouveau mouvement basque et alter-mondialiste réalise sa première action publique en s’attaquant au travail dominical. Avec une signature, enfin : Bizi !
Bizi ! (vivre) s’inspire ouvertement des Démos, mais n’en a pas la couleur. Cette fois on est dans le vert et dans l’urgence écologique. Une question menée de pair avec la problématique sociale, entendu « qu’il n’y a pas de solution uniquement technologique » affirme Bizi. Manu Chao en avait dit deux mots aux caméras de Kanaldude en évoquant « des copains » basques et le sommet de Copenhague qui se tiendra en décembre dans la continuité du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effets de serre. Dans leurs costumes, les militants commencent effectivement à illustrer un réchauffement climatique lorsque le bus atteint la plage de la Barre, à Anglet. Mais leur propos est ailleurs. Déployant une banderole signée du Medef et clamant « oui au travail le dimanche », la bande d’encostumés fait impression dès son arrivée sur le sable. Un mégaphone sert judicieusement à insulter les baigneurs, les traitants de feignants, et prônant illico un retour au boulot contre l’usage du pédalo. Une dame s’indigne à haute voix : « vous n’avez qu’à le faire mon travail, vous verrez si vous aurez envie de travailler le dimanche ! » Contre les premières insultes, le groupe soutient mordicus le PIB et les profits, poussant la farce jusqu’à éveiller des sympathies. A la première hostilité se sont désormais substitués les rires francs des plagistes, aidés en cela par la distribution de tracts explicites, tenants à une simple équation : travailler le dimanche augmente la production, la consommation et donc la pollution. Et lorsque les CRS surveillant la plage interviennent pour mettre fin à la comédie, on frôle le rocambolesque. Sur la plage ce dimanche-là, peu de gens semblaient vouloir sacrifier la planète pour sauver le PIB et les profits des patrons du Medef. Pour faire bonne mesure, Bizi a laissé tomber la farce socio-environnementale deux jours plus tard pour pointer du doigt l’origine de cette loi controversée sur le travail dominical, votée ce 15 juillet avec une faible majorité. Cette fois, ils étaient une quinzaine à Biarritz et en T-shirt verts siglés, faisant tomber le masque de l’ironie. Un « Non » au travail dominical, clamé devant le siège de l’UMP, dont la vitrine a été retapissée de slogans rappelant le caractère polluant de la mesure. Signé Bizi ! En deux jours, Bizi a soufflé le chaud et le froid, brandissant un « oui » rigolard et un « non » cinglant. D’autres actions sont à prévoir même si Bizi reste discret sur le sujet. On connaît la première échéance du sommet de Copenhague en décembre. On craint d’en connaître une seconde pour éviter la catastrophe d’un réchauffement climatique, puisqu’il s’agit de réduire de près de moitié les émissions de gaz à effets de serre dans les 10 années à venir. Pour le reste, on peut s’attendre à croiser cette armée de militants verts qui se veut « héritière du mouvement non-violent les Démos ». Pour le dire, évidemment. Entretien*« Il nous faut d’urgence réduire et redistribuer le gâteau, mais également en changer la recette »Qu’est ce que Bizi ? Pourquoi avoir crée ce mouvement ? Quel est le rapport entre le travail le dimanche et l’écologie ? *Entretien réalisé par mail…. |