En finir avec les idées reçues sur les changements climatiques(3/4)
5ème rapport du GIEC sur les changements climatiques et leurs évolutions futures / Les arguments climato-sceptiques réfutés en quelques mots puis en quelques lignes
http://leclimatchange.fr/questions-reponses/
La loi Littoral est révisée pour se préparer à la montée des eaux
Lorène Lavocat
https://reporterre.net/La-loi-Littoral-est-revisee-pour-se-preparer-a-la-montee-des-eaux
Deutsche Bank abandonne le financement d’activités liées au charbon
AFP
Romandie.news
Quelle place pour la désobéissance civile dans la démocratie ?
Avec les contributions de Jon Palais, militant à Bizi, ANV-COP21, et faucheur de chaises, Sandra Laugier, professeure de philosophie à l’université Paris-I et Laurence Blisson, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature.
www.humanite.fr/quelle-place-pour-la-desobeissance-civile-dans-la-democratie-631351
CAC 40 : augmentation record des dividendes en 2016 avec 56 milliards d’euros
Olivier Petitjean
www.bastamag.net/CAC40-augmentation-record-des-dividendes-en-2016
Les monnaies locales, leviers de la transition écologique
Claire Legros
www.lemonde.fr/chronique-des-communs/article/2017/01/31/les-monnaies-locales-leviers-de-la-transition-ecologique_5072101_5049504.html
ELBk salatu du Iholdin baimena eman diotela 800 txekorreko etxalde bati
Argia
www.argia.eus/albistea/elbk-salatu-du-iholdin-baimena-eman-diotela-800-txekorreko-granja-bati
En finir avec les idées reçues sur les changements climatiques(3/4)
5ème rapport du GIEC sur les changements climatiques et leurs évolutions futures / Les arguments climato-sceptiques réfutés en quelques mots puis en quelques lignes
http://leclimatchange.fr/questions-reponses/
Fixer des limites d’émission de CO2 est suicidaire dans le contexte économique
Le coût d’une action aujourd’hui (tant qu’il est encore temps) est minime, comparé à ce que le changement climatique nous coûtera à l’avenir si on ne fait rien.
Agir aujourd’hui, c’est dépenser un petit peu pour ne pas avoir à dépenser beaucoup pour panser les plaies des changements climatiques. En effet, le coût de l’inaction serait bien supérieur au coût qu’aurait une politique volontariste de réduction des émissions de gaz à effet de serre aujourd’hui.
C’est faux, le climat ne change pas !
L’analyse de nombreux indicateurs montre que le réchauffement climatique est sans équivoque.
Même si certains avancent que le réchauffement est moins rapide que prévu, on s’aperçoit que quels que soient les indicateurs utilisés, tous montrent que le climat est en train de changer. La température de l’atmosphère, l’humidité, la couverture neigeuse, la fonte des glaciers… sont autant d’indicateurs dont l’évolution atteste d’un réchauffement global.
Le Groenland était vert, recouvert d’herbe (lorsqu’il a été découvert par les Vikings il y a 1000 ans) !
Les carottages sur place montrent que la calotte glaciaire du Groenland existe depuis au moins 400000 ans !
Certaines régions côtières du sud du Groenland sont plus froides aujourd’hui qu’elles n’étaient il y a 1000 ans, ce qui expliquerait que les Vikings aient vu des zones «vertes» au Groenland (Grøland en danois).
Même si ce phénomène est vrai, cela ne contredit en rien le phénomène de réchauffement planétaire. Comme précisé dans l’argumentaire sur le Moyen-Âge, on a observé dans certaines régions (l’Atlantique Nord) que la température était plus élevée au Moyen-Âge qu’aujourd’hui.
Mais si l’on observe les températures à l’échelle mondiale, les températures actuelles sont globalement plus élevées qu’au Moyen-Âge.
Il n’y a aucune preuve empirique que les activités humaines sont responsables des changements climatiques
Des observations directes montrent que les concentrations en CO2 augmentent du fait des activités humaines. Des mesures satellitaires et en surface montrent que ce CO2 piège la chaleur, qui s’accumule alors sur la Terre.
Comme précisé auparavant, des mesures répétées en laboratoire, et appuyée par les observations de l’atmosphère au sol ou par satellite ont montré clairement que le CO2 piège la chaleur.
Le CO2 émis par la nature (océans, végétaux et volcans) est rééquilibré par l’absorption naturelle (par les mêmes océans et végétaux).
Mais les émissions humaines bouleversent l’équilibre naturel en élevant le CO2 à des niveaux jamais atteints en 800 000 ans. Environ 40% des émissions humaines de CO2 sont absorbées, en grande partie par les océans et la végétation. Le reste demeure dans l’atmosphère, la quantité ajoutée est, certes faible mais elle est cumulée tous les ans. Cela porte le niveau de CO2 à son plus haut niveau depuis 15 à 20 millions d’années (Tripati, 2009).
La loi Littoral est révisée pour se préparer à la montée des eaux
Lorène Lavocat
https://reporterre.net/La-loi-Littoral-est-revisee-pour-se-preparer-a-la-montee-des-eaux
La proposition de loi sur l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique a été adoptée par l’Assemblée nationale, mardi 31 janvier. Le texte, qui vise à anticiper l’érosion et la montée des eaux, inquiète des associations, car il pourrait entraîner une nouvelle urbanisation de nos côtes. Le processus législatif n’est pas achevé.
Le bassin d’Arcachon submergé, les falaises de la Côte d’Albâtre rongées par l’érosion, les plages des Landes ou de Guyane ravagées par des tempêtes. Nos côtes, où il fait si bon vivre, pourraient bientôt devenir des endroits inhospitaliers.
En cause, le changement climatique et l’élévation du niveau des mers. Un quart des 18.000 km de notre littoral serait ainsi concerné par l’érosion : le trait de côte — cette limite entre terre et mer — recule de 10 cm à 8 mètres par an en moyenne. À ce rythme, nous aurons bientôt tous les pieds dans l’eau ! Car cette menace nous concerne tous : d’ici à 2040, plus de 12 millions de personnes vivront près de la mer. Face à l’urgence, « ne rien faire serait irresponsable », soutient Pascale Got. La députée socialiste de Gironde porte donc une proposition de loi sur l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique.
Son texte, adopté mardi 31 janvier en deuxième lecture par l’Assemblée nationale, vise à mieux anticiper l’érosion côtière, ainsi qu’à organiser le recul du trait de côte et donc des habitants. « S’adapter, c’est gérer l’inévitable, explique Chantal Berthelot, députée de la Guyane. Nos communes ont besoin d’outils innovants pour faire face au changement climatique. » Pour François Piccione, de France nature environnement, « cette loi est absolument essentielle, car elle permet de développer une culture du risque ». Outre une meilleure connaissance de ce qui va advenir (via des études d’impact) et une plus grande information des populations, le texte développe tout un arsenal d’outils pour relocaliser les activités et les habitants menacés par la montée des eaux.
« Le littoral est un espace très convoité »
Le déplacement des populations relève en effet du casse-tête pour les communes littorales où la pression foncière est jusqu’à trois fois plus élevée que la moyenne nationale. Et où nombre d’espaces naturels fragiles sont protégés de toute urbanisation par la loi Littoral de 1986. Ce texte historique, qui assure la protection des espaces proches du rivage et limite l’étalement et la densification des villes, fait régulièrement l’objet d’attaques, car il serait, pour certains, contraire au développement économique de ces territoires très attractifs. « Le littoral est un espace très convoité, reconnaît la députée bretonne Viviane Le Dissez. Mais la relocalisation ne signifie pas urbanisation à tout-va des côtes. Le texte veut encadrer, pas bétonner. »
Car c’est bien là la crainte de dizaines de milliers de citoyens qui ont signé la pétition « Ne touchez pas à la loi Littoral ! ». Début janvier, le Sénat a en effet adopté des amendements permettant d’ouvrir des espaces naturels et agricoles littoraux à de nouvelles zones d’activités économiques, contrairement à ce que prévoit la loi de 1986. « Ce texte a été pris en otage, dénonce Pascale Got. Mais il n’est pas question de détricoter la loi Littoral. » Les députés sont donc revenus au texte d’origine, en supprimant les dispositions prises au Palais du Luxembourg.
C’est le cas notamment de la densification des dents creuses, ces espaces non construits entourés de parcelles bâties. Les sénateurs ont voulu rendre ces interstices facilement constructibles, à rebours de la loi Littoral. Finalement, les députés n’ont autorisé la densification de ces dents creuses que dans certains « gros » hameaux. « C’est un compromis, explique le juriste Olivier Lozachmeur, spécialiste du droit littoral. Mais cela ne va pas entraîner une bétonisation de nos côtes. »
Racheter des maisons situées dans des zones à risques
Le juriste est en revanche beaucoup plus réservé quant à une autre disposition du texte permettant une dérogation pour l’installation de constructions agricoles. « C’est vraiment problématique, car on pourrait implanter des bâtiments agricoles n’importe où sur le littoral, explique Olivier Lozachmeur. On peut craindre aussi des changements de destination, où un bâtiment agricole serait ensuite transformé en maison d’habitation. » La question est délicate, car l’implantation d’activités agricoles en zone littorale est aujourd’hui très compliquée, comme l’avait raconté Reporterre.
François Piccione s’inquiète pour sa part du flou qui entoure les futures Zaart, les zones d’autorisation d’activité résiliente et temporaire. Cet outil permettra notamment à la puissance publique de racheter des maisons situées dans des zones à risques, de les louer aux particuliers tant que cela est possible, puis de déplacer les habitants. En parallèle, les élus locaux pourront modifier le plan local d’urbanisme (PLU) afin de délimiter des zones destinées à la relocalisation des activités et des biens. Mais où seront ces zones, alors que ces territoires sont déjà très peuplés, avec de nombreux espaces protégés ? « C’est un système compliqué, potentiellement très coûteux, et facilement dévoyable », estime Olivier Lozachmeur. D’après le juriste, la proposition de loi permet de retravailler sur la question de la relocalisation de manière pertinente, « mais ne lève pas tous les obstacles », loin de là.
Autre inconnue, le calendrier législatif. Le texte devrait repasser devant le Sénat le 13 février prochain. Puis revenir à l’Assemblée nationale. Mais les parlementaires n’ont que jusqu’au 25 février pour adopter des lois. Sinon, il faudra attendre la prochaine mandature issue des élections à venir. Et que fera-t-elle de la loi Littoral ?
Deutsche Bank abandonne le financement d’activités liées au charbon
AFP
Romandie.news
Francfort – Le géant bancaire allemand Deutsche Bank a annoncé mardi son intention d’abandonner le financement d’activités énergétiques liées au charbon, afin de se conformer aux engagements de lutte contre le réchauffement climatique pris fin 2015 lors du sommet de Paris.
La banque et ses filiales « ne concluront plus d’engagements financiers pour des nouveaux projets visant à promouvoir le charbon thermique et la construction de nouvelles centrales électriques au charbon », a fait savoir le groupe dans un communiqué transmis à l’AFP, confirmant des informations publiées peu de temps avant par le magazine allemand Der Spiegel.
Les crédits encore existants seront par ailleurs progressivement réduits, ajoute le communiqué, expliquant cette décision par les engagements de lutte contre le réchauffement climatique pris fin 2015 par la banque et 400 autres organisations publiques et privées dans le cadre du sommet de Paris sur le climat.
Dans un lettre récente adressée à un député écologiste allemand, Deutsche Bank a déclaré vouloir réduire de jusqu’à 20% ses financements dans le secteur du charbon au cours des trois prochaines années, écrit le Spiegel.
Quelle place pour la désobéissance civile dans la démocratie ?
Avec les contributions de Jon Palais, militant à Bizi, ANV-COP21, et faucheur de chaises, Sandra Laugier, professeure de philosophie à l’université Paris-I et Laurence Blisson, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature.
www.humanite.fr/quelle-place-pour-la-desobeissance-civile-dans-la-democratie-631351
Pourquoi désobéir en démocratie ?
Pourquoi désobéir alors que nous sommes en démocratie, ou du moins, alors que nous avons le droit de vote ? Alors que vient de se tenir mon procès pour « vol en réunion » le 9 janvier à Dax, suite à une réquisition citoyenne de chaises menée par les Faucheurs de chaises et une plainte de la BNP, c’est une question qui m’est posée régulièrement.
La démarche de la désobéissance civile repose sur une conception du rôle des citoyens dans une démocratie, qui ne consiste pas à obéir aux lois sans se poser de questions, mais à faire d’abord ce qui est juste. Or la loi n’est pas toujours juste. Le cas de l’évasion fiscale en est d’ailleurs un exemple emblématique. Qu’il s’agisse de l’optimisation fiscale qui consiste à contourner la loi, ou de la fraude fiscale, délit pour lequel les fraudeurs et leurs complices restent largement impunis, nous sommes dans une situation profondément injuste, que la loi ne permet pas d’empêcher.
Quand il y a un tel décalage entre ce qui est légal et ce qui est juste, et qu’on observe une situation de blocage au niveau des institutions, alors les citoyens doivent intervenir. Il y a bien des moyens de le faire, dont beaucoup peuvent s’inscrire dans la légalité. Une action de désobéissance civile contient quant à elle une part d’illégalité, mais en révélant une situation d’injustice plus générale, elle relève en fait d’une démarche civique, qui vise à interpeller l’opinion publique et les pouvoirs publics sur l’insuffisance de la loi.
Les revendications des Faucheurs de chaises sont très claires à ce niveau puisque nous demandons davantage d’effectifs et de moyens tant pour les contrôleurs fiscaux que pour la police fiscale et pour la justice. Il ne s’agit donc pas de désobéir pour rejeter le principe de la loi, mais au contraire pour demander un progrès de la loi, pour faire avancer le droit afin que la loi soit plus efficace et plus juste. C’est une démarche profondément civique, qui place les citoyens dans un rôle actif et constructif pour la démocratie. Et c’est ainsi qu’il s’agit de considérer la démocratie, qui n’est pas un état stable et un ensemble de règles parfaites fixées une fois pour toutes, mais une manière de vivre ensemble et d’organiser la société, qui est en constante évolution. C’est un chantier en cours de construction, qui ne peut avancer qu’avec la participation de chacune et de chacun. En ce sens, la désobéissance civile ne diminue pas la démocratie mais la renforce. A l’inverse, c’est la résignation et l’absence d’implication des citoyens qui affaiblissent la démocratie.
Les actions de désobéissance civile menées par les Faucheurs de chaises ont précisément cette vertu d’avoir permis à de « simples citoyens » d’intervenir dans le débat public en liant les questions de l’évasion fiscale et du financement de la transition écologique, et de transformer leur colère et leur indignation en actions avec un sens politique, qui peuvent susciter un débat et vivifier la démocratie sur une question d’intérêt général. En cela, elles ont permis de sortir des dizaines, des centaines puis des milliers de personnes de l’état de sidération et de résignation que suscitent à la fois l’impunité fiscale des puissants et l’inaction des gouvernements face à l’urgence climatique.
Aux injustices, aux inégalités et aux égoïsmes qui sont renforcés par les banques qui organisant l’évasion fiscale, nous devons agir avec une force d’une nature opposée : celle de la solidarité, de l’entraide, du partage, de l’intelligence collective. Nous aurons une nouvelle fois l’occasion de le faire lors du second procès d’un faucheur de chaises, Florent Compain, président des Amis de la Terre, convoqué au tribunal le 11 avril à Bar-le-Duc. Il est comme moi poursuivi pour « vol en réunion » suite à une réquisition citoyenne de chaises et une plainte… de la BNP !
CAC 40 : augmentation record des dividendes en 2016 avec 56 milliards d’euros
Olivier Petitjean
www.bastamag.net/CAC40-augmentation-record-des-dividendes-en-2016
Les entreprises du CAC40 ont distribué 56 milliards d’euros en dividendes et rachats d’actions en 2016. Un niveau record depuis la crise financière de 2008 [1]. Ce sont 13 milliards de plus qui ont été versés aux actionnaires comparé à 2015 (43 milliards d’euros). En moyenne, les grandes entreprises françaises ont ainsi redistribué 57 % de de leurs bénéfices aux actionnaires, contre 51 % en 2015.
Trois entreprises représentent à elles seules les deux tiers de ce montant : Sanofi et Total, les deux principales capitalisations boursières françaises, ainsi que Vivendi. Le groupe de médias et de divertissement a reversé en tout 9,6 milliards, dont 3,8 milliards de dividende exceptionnel ! Dans le cas de Vivendi, ces chiffres sont le résultat de l’arrivée de Vincent Bolloré, qui a puisé dans la trésorerie de Vivendi pour accroître les dividendes versés aux actionnaires – dont lui-même – ou acquérir des participations ailleurs [2].
Le groupe Sanofi (6,7 milliards de dividendes en 2016) est de son côté exposé à des affaires de sécurité sanitaire, comme celle de la Dépakine et de ses effets secondaires sur les femmes enceinte et leurs bébés, comme le rappelle Novethic,. Ces affaires pourraient lui coûter plusieurs dizaines de milliards d’euros pour indemniser les victimes (lire cet article de l’Observatoire des multinationales).
Pour le pétrolier Total (5,9 milliards), les dividendes distribués chaque année constituent un pari sur sa capacité à extraire du pétrole et de gaz malgré leur rôle dans la crise climatique. C’est également autant d’argent qui ne sera pas consacré à une véritable transformation du modèle de Total pour répondre aux exigences de la transition énergétique (sur ce sujet, voir notre récent rapport Total : une stratégie climat en trompe-l’œil).
Deux fois plus de dividendes que d’investissement
Plusieurs observateurs ont souligné les risques intrinsèques à l’explosion des dividendes au détriment notamment des investissements, qui assurent la pérennité à long terme des firmes. Selon les calculs de Christian Chavagneux pour Alternatives économiques, les entreprises non financières françaises ont distribué en 2016 deux fois plus de dividendes qu’elles n’ont consacrées à l’investissement – une proportion inversée par rapport aux années 1980. Contrairement à un argument parfois invoqué, ces dividendes ne contribuent que très modérément à entretenir la prospérité de l’économie et de la société française dans son ensemble, au vu de la faible taxation du capital et du fait que plus de 50 % des actionnaires du CAC40 sont étrangers.
La hausse ininterrompue des dividendes illustre donc une nouvelle fois la manière dont les entreprises sont de plus en plus gérées uniquement dans l’intérêt immédiat de leurs actionnaires, au détriment de leur stratégie industrielle et de leurs travailleurs. Sans oublier la question de la prise en compte des coûts sociaux et environnementaux de leurs activités, qu’illustrent chacun à leur manière les exemples de Total et Sanofi.
Si, comme le rappelle Libération, les investissements et la part des salaires sont eux aussi repartis à la hausse, les profits générés par les entreprises restent très majoritairement consacrés à la rémunération du capital et des actionnaires. Malgré leurs discours sur le besoin d’investir sur le long terme, les fonds financiers comme BlackRock continuent à prioriser la distribution de dividendes. Plusieurs entreprises, dont EDF, doivent même s’endetter sur les marchés pour distribuer des dividendes, dont le premier bénéficiaire est en l’occurrence l’État actionnaire…
Notes
[1] Le record historique de distributions de dividendes par les sociétés du CAC40 s’établit à 57,1 milliards d’euros. C’était en 2007, juste avant la crise financière globale.
[2] Lire les articles de Libération ici et là.
Les monnaies locales, leviers de la transition écologique
Claire Legros
www.lemonde.fr/chronique-des-communs/article/2017/01/31/les-monnaies-locales-leviers-de-la-transition-ecologique_5072101_5049504.html
Selon l’Ademe, les monnaies locales constituent des leviers pour orienter les comportements vers une consommation durable. L’Agence veut renforcer leur évaluation et leurs objectifs environnementaux.
C’est une percée discrète et puissante à la fois. Plus de trente monnaies locales circulent en France, la plupart créées depuis 2011 et pilotées par des groupes de citoyens, comme la gonette à Lyon ou la pêche de Montreuil. D’autres ont vu le jour à l’initiative de collectivités, comme la bou’sol de Boulogne-sur-Mer.
En version papier ou exclusivement numériques, elles dessinent une nouvelle carte économique des villes, fondée sur le développement local des entreprises et la promotion des circuits courts. Autorisés par la loi Hamon sur l’économie sociale et solidaire (ESS) du 31 juillet 2014, ces nouveaux moyens de paiement complémentaires de l’euro se veulent aussi des outils de réappropriation de l’économie locale par les habitants.
Mais qu’en est-il de leur impact environnemental ? C’est l’objet d’un rapport publié le 25 janvier par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), qui s’est penché sur leur volet écologique. Avec un constat : si leurs effets sur l’environnement sont moins importants que les impacts économiques et sociaux, les monnaies locales restent des outils intéressants pour faire évoluer les comportements.
Monnaie « verte »
L’étude distingue trois types de monnaie qui toutes intègrent une dimension environnementale.
La monnaie « verte » oriente le consommateur vers des acteurs économiques plus respectueux de l’environnement et vers l’économie locale. C’est le cas du stück à Strasbourg ou du grain au Havre, qui exclut de son réseau les entreprises aux pratiques économiques « socialement ou écologiquement non responsables comme l’agriculture industrielle ou hors sol et (…) la grande distribution ». A Toulouse, le sol-violette se présente d’abord comme un levier de développement à l’échelle du territoire mais intègre aussi un volet environnemental fort en favorisant “les petits producteurs bio ou artisanaux, les AMAP ou les restaurateurs privilégiant les produits locaux et de saison”.
A Brest, la charte de la monnaie héol valorise « les productions locales peu génératrices de pollution par transport, l’utilisation d’énergie renouvelable, les transports actifs, vélo, marche, covoiturage, transport collectif, autopartage ». Une façon d’encourager les citoyens à privilégier les commerçants sélectionnés pour leur engagement en faveur de l’environnement, et qui s’approvisionnent eux-mêmes chez des fournisseurs appartenant au réseau.
Monnaie de récompense et troc
D’autres expériences utilisent la monnaie comme une « récompense » pour encourager l’adoption de comportements plus écologiques. Dans la commune d’Ayen (Corrèze), le y’aca est étroitement associé à un système de covoiturage entre particuliers. Le passager rétribue en billets y’aca le conducteur, qui les écoule ensuite dans les commerces de la petite ville. Le rapport cite aussi les torekes, mis en place dans le quartier socio-économiquement défavorisé de Rabot-Blaisantvest, à Gand (Belgique), pour inciter les habitants à s’investir dans leur quartier, par exemple en cultivant des potagers.
Enfin, des systèmes d’échange entre particuliers favorisent la mutualisation des ressources. Sur le site Mytroc, les échanges sont rétribués en noisettes. Le site encourage une consommation plus durable et s’engage aussi à reverser une partie de ses bénéfices à des associations écologiques.
Valeurs communes
Parce qu’elles sont souvent récentes et pilotées par des bénévoles, ces expériences ont un impact environnemental « faible et encore difficile à mesurer », estime l’étude de l’Ademe, qui insiste sur la nécessaire mise en place de méthodologies et d’outils d’évaluation. Pour autant, elles « peuvent constituer un outil pertinent pour sensibiliser les acteurs et flécher leurs comportements en fonction des objectifs environnementaux que l’on poursuit ».
Pour Valérie Weber-Haddad, économiste à l’Ademe et coauteure de l’enquête, « ces monnaies représentent des leviers intéressants du point de vue écologique car elles sont soutenues par l’adhésion à des valeurs communes et le volontariat ». Elles offrent à cet égard une alternative aux taxes et aux normes imposées.
L’autre intérêt de ces initiatives, c’est qu’elles sont souvent adossées à des fonds de réserve ou des cagnottes associatives dont la vocation est de financer des projets. C’est le cas par exemple de l’association de l’eusko, au Pays basque, dont le fonds d’investissement soutient des projets d’intérêt collectif à vocation environnementale et/ou locale.
L’Ademe préconise de « verdir » les monnaies locales, en les accompagnant dans leur volet environnemental afin d’éviter les confusions, notamment entre produit local et produit bio. Selon le rapport, « les produits locaux ne sont pas nécessairement des produits écologiques et la seule réduction des coûts de transport n’est pas suffisante » pour avoir un impact sur l’environnement.
Valérie Weber-Haddad se défend de toute volonté d’« ingérence dans la gouvernance » de ces expériences citoyennes. « Nous sommes là en tant qu’observateurs de ces innovations et comme soutien au moment de l’étude de faisabilité et dans la mise en place de dispositifs de suivi et d’évaluation. » Plusieurs expériences font déjà l’objet de cet accompagnement, notamment à Brest autour de la monnaie heol et à Strasbourg avec le stück. Un projet de monnaie régionale est aussi en cours en Normandie.
ELBk salatu du Iholdin baimena eman diotela 800 txekorreko etxalde bati
Argia
www.argia.eus/albistea/elbk-salatu-du-iholdin-baimena-eman-diotela-800-txekorreko-granja-bati
Agintariek baimena eman diote Iholdiko (Nafarroa Beherea) Ilharria baserriari urtean 1.600 txekor 800eko bi txandatan hazteko moduko etxaldea antolatzeko. ELB sindikatuak salatu du ingurumena kutsatzeaz gain lekuko laborantza txikia ahuldu eta enplegurik sortzen ez duen nekazaritza industriala sustatzen duela gobernuak.
Maritxu Lopepek Reporterre hedabidean plazaratu duenez, Ilharrian 2011 arte 1.200 txerri hazi ostean, gazte-haragitarako txahalak gizentzeari ekin zion. Joan den udan eskatu zuen baimena argudiatuz 330 aratxe ari zela hazten eta 800era pasatu nahi zuela. ELBk salatu du hilabete luzez ilegalitatean aritu ostean, orain gobernuak egin duen bakarra izan dela baserritarrari gauzak legeztatzeko eskatzea.
Horrelako azienda etxalde handien arazoetako bat beren gorotz eta pixak tratatzearena izan ohi da; Iholdikoari baimendu zaio tratua egitea ondoko beste hiru baserritarrekin, haien 71 hektareatan zabaltzeko aratxeen isuriak. 8-21 egun besterik ez duten txahalak hartu eta 158 gizenduko dituzte Ilharrian, urte erdiz, hiltegira eraman aurretik.
ELBrentzat, lurrik gabe intentsiboan antolatutako laborantza mota horrek iruzur egiten dio gizarteari: « Beren bizitzan sekula metro koadro bat zelai zanpatu gabeko 1.600 txekorrok aterako dira urtero tailer honetatik. Haragi zuria ekoizteagatik, esnez kontzentratutako bazka berezia emango diete, burdin falta eragingo diena: aziendok, beraz, anemiako puntuan zainduko (eta tratatuko) dituzte ». Sindikatuak azpimarratu du 800 txahal gehi 60 behi (eta 25 bigantxa) hazteak ez duela denetara bi enplegu baizik sortuko: baserritarra bera eta langile bat.