«La rapidité du réchauffement actuel est sans équivalent depuis au moins 8 000 ans»
Coralie Schaub
www.liberation.fr/futurs/2016/07/21/la-rapidite-du-rechauffement-actuel-est-sans-equivalent-depuis-au-moins-8-000-ans_1467667
Empreinte écologique foncière: l’Europe en surpoids
Marine Jobert
www.journaldelenvironnement.net/article/empreinte-ecologique-fonciere-l-europe-en-surpoids
Un an de transition énergétique: l’exécutif satisfait, pas les ONG
AFP
http://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/un-an-de-transition-energetique-l-executif-satisfait-pas-les-ong_1815151.html
Inégalités : l’écart entre riches et pauvres n’a jamais été aussi haut en 30 ans
AFP
www.sudouest.fr/2015/05/21/inegalites-l-ecart-entre-riches-et-pauvres-n-a-jamais-ete-aussi-haut-en-30-ans-1927595-5458.php
«Agenden erdian jarri dute klima aldaketa Parisko akordioek»
Christoph Bohringer. Oldenburg Unibertsitateko
www.berria.eus/paperekoa/1761/007/001/2016-07-19/agenden_erdian_jarri_dute_klima_aldaketa_parisko_akordioek.htm
«La rapidité du réchauffement actuel est sans équivalent depuis au moins 8 000 ans»
Coralie Schaub
www.liberation.fr/futurs/2016/07/21/la-rapidite-du-rechauffement-actuel-est-sans-equivalent-depuis-au-moins-8-000-ans_1467667
La température moyenne du globe a une nouvelle fois battu un record mensuel au mois de juin, et le premier semestre de 2016 a été de loin le plus chaud depuis le début des relevés en 1880. Entretien avec le climatologue Jean Jouzel, selon lequel il est «probable» que 2016 batte le précédent record annuel de 2015.
«Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.» La formule prononcée par Jacques Chirac au Sommet de la Terre de 2002 n’a jamais été plus vraie qu’aujourd’hui. Pendant que nous assistons, sidérés, à l’emballement de l’actualité «chaude», à la multiplication des attentats et des crises géopolitiques, le globe se transforme – littéralement – en cocotte-minute. C’est moins spectaculaire, plus insidieux, mais les chiffres et les faits sont là, mois après mois. Le climat se réchauffe à un rythme inédit. Mardi, deux institutions américaines, la Nasa et l’Agence américaine océanique et atmosphérique (Noaa), annonçaient des données glaçantes. Le mois dernier a été le mois de juin le plus torride jamais enregistré sur la planète depuis le début des relevés de températures en 1880, pulvérisant le précédent record de 2015. Surtout, il s’agit du 14e mois consécutif lors duquel un record mensuel de chaleur a été battu, la plus longue période continue de montée des températures globales en 137 ans.
Et le premier semestre de 2016 a été de loin le plus chaud relevé dans les annales, «avec une température moyenne 1,3°C plus élevée qu’à la fin du XIXe siècle», souligne la Nasa. De quoi laisser entrevoir un nouveau record annuel, après celui de 2015. « 2016 est en voie de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée sur le globe», s’est alarmée jeudi l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Avec des effets déjà spectaculaires, surtout en Arctique, où la banquise se réduit comme peau de chagrin et bat des records de recul des glaces. Entretien avec le climatologue Jean Jouzel, vice-président du groupe scientifique du Groupement intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) de 2002 à 2015.
Le changement climatique semble s’accélérer et s’amplifier sous nos yeux de façon majeure. A-t-on déjà observé cela à l’échelle géologique ?
Effectivement, le Giec conclut que le réchauffement climatique est désormais «sans équivoque» et que beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. Cela vaut pour la rapidité du réchauffement actuel qui, en moyenne globale, n’a pas connu d’équivalent depuis au moins 8 000 ans. Dans les périodes plus anciennes, des réchauffements très rapides sont survenus, jusqu’à 16°C en une ou deux décennies pendant la dernière période glaciaire au Groenland. Cependant, cette rapidité avait un caractère régional et il est possible que celle du réchauffement actuel n’ait pas, au niveau planétaire, d‘équivalent à l’échelle géologique.
Les modèles climatiques avaient-ils prévu cela ? Vivons-nous un basculement ?
En tenant compte de la période très récente, l’évolution de la température moyenne est compatible avec les projections des modèles climatiques. La trajectoire est plus pessimiste pour ce qui concerne les émissions des gaz à effet de serre, qui ont augmenté plus rapidement qu’il n’était envisagé dans les années 90. Nous ne vivons pas de basculement majeur mais les projections des climatologues sont globalement confirmées, ce qui donne de la crédibilité à celles qui sont faites d’ici la fin du siècle et au-delà.
Les terres sont en surchauffe, mais aussi les océans. Quelles sont les conséquences d’ores et déjà avérées ?
Les impacts de l’augmentation de l’effet de serre sont déjà avérés sur la température, la fonte des neiges et glaces, l’élévation du niveau de la mer… Et il suffit de regarder autour de nous : la nature se comporte comme on s’y attend en cas de réchauffement : les dates de vendanges et de floraison des arbres fruitiers surviennent en moyenne de plus en plus tôt.
Le recul de la banquise en Arctique est inédit…
Oui, pour ce qui concerne l’étendue des glaces l’hiver dernier. Les valeurs début juillet semblent similaires à celles de 2012 et il faudra probablement attendre mi-septembre pour savoir si 2016 est également une année record en termes d’étendue minimale. De façon générale, une partie du réchauffement de la planète observé ces derniers mois est dû au courant équatorial chaud du Pacifique El Niño, phénomène réapparu l’an dernier et en train de se terminer. La question est de savoir si lorsqu’El Niño sera terminé, on reviendra à la tendance d’avant. La tendance moyenne était un réchauffement d’un peu plus d’un centième de degrés par an (+0,012 à +0,013°C), soit un rythme d’un peu plus d’1°C par siècle. Mais sur les deux dernières années, 2014 et 2015, le réchauffement a été dix fois plus rapide. Le plus probable est que 2016 batte encore le record de 2015. Mais il est très peu probable que 2017 soit encore plus chaud, grâce à l’apparition du courant froid du Pacifique La Niña.
L’accord de Paris scellé en décembre vise le maintien des températures «bien en deçà de 2°C» et incite à «poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C au-dessus des niveaux pré-industriels». Nous semblons déjà friser les 1,5°C…
Il y a une certaine confusion dans la notion de « niveau pré-industriel ». Plutôt que le début du XXe siècle, le Giec suggère de prendre comme référence la période 1850-1900. En prenant celle-ci en compte, et sur la base de la plus longue série d’observations disponible (le réchauffement moyen estimé sur la période 1986-2005, prise comme référence du climat actuel), le réchauffement est de 0,61°C. Il s’est poursuivi depuis de 0,17°C. Au total, on peut donc estimer que le globe s’est déjà réchauffé de 0,78 °C par rapport au niveau pré-industriel. Le réchauffement atteint 1,05°C si l’on considère la seule année 2015, exceptionnellement chaude (0,44°C de plus que la moyenne 1986-2005). Il reste encore de la marge pour atteindre 1,5°C.
Si la tendance actuelle se poursuit, quand atteindrons-nous 1,5°C, puis 2°C ? Et à quoi pouvons-nous nous attendre en 2050 ?
Si rien n’était fait pour lutter contre le réchauffement lié aux activités humaines, pris par rapport au niveau pré-industriel, le seuil des 1,5°C pourrait être dépassé vers 2030, celui des 2°C avant 2050. S’ils sont respectés, les engagements de réduction des émissions pris à Paris nous mettent sur une trajectoire de 3,5 à 4°C à la fin du siècle et nous serions alors proches des 2°C dès 2060. Limiter le réchauffement à long terme à 2°C requiert d’aller bien au-delà de ces engagements – au minimum de les doubler d’ici à 2030 – puis de poursuivre de façon à atteindre la neutralité carbone dans la seconde partie du siècle, avec la nécessité «d’émissions négatives» d’ici à 2100. L’accord de Paris visant à «contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C» est encore beaucoup plus ambitieux. Il apparaît très difficilement accessible, sinon impossible, pour ce qui concerne l’objectif 1,5°C.
Quelles conséquences pour la vie sur Terre, concrètement ?
Les conséquences du réchauffement sont multiples : récifs coralliens mis à mal, acidification de l’océan, élévation du niveau de la mer, intensification des événements météorologiques extrêmes et irréversibilité des phénomènes liés à la diminution du volume des calottes glaciaires. L’accès à l’eau serait rendu plus difficile dans certaines régions affectées par des sécheresses et des canicules à répétition. La perte de biodiversité serait exacerbée, certains écosystèmes naturels étant incapables de s’adapter à un changement aussi rapide. Les rendements agricoles auraient tendance à stagner, rendant encore plus délicat l’objectif de nourrir notre humanité marquée par une expansion démographique importante au moins d’ici à 2050.
La pollution urbaine pourrait devenir plus difficile à supporter dans les mégapoles et ces conditions climatiques très différentes de celles d’aujourd’hui auraient également des conséquences sur la santé des populations mais aussi des animaux, sauvages ou domestiques. Dans le cas d’un réchauffement important, tous les voyants sont au rouge. L’idée de maintenir le réchauffement en deçà de 2°C est qu’il serait alors possible de s’y adapter. Dans le meilleur des cas, ce n’est que partiellement exact, par exemple pour ce qui concerne l’élévation du niveau de la mer qui se poursuivra inéluctablement. Les arguments des pays qui se battent pour un objectif de 1,5°C sont tout à fait pertinents.
Depuis l’accord de Paris, les actions de nos dirigeants vous semblent-elles à la hauteur ?
Le caractère universel de cet accord était un des critères de succès. Objectif atteint, puisque quasiment tous les pays ont signé. Le fait que les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne soient pas à la hauteur de l’objectif 2°C (en 2030, les émissions seraient de 35% à 40% trop élevées) est plutôt à mettre au débit du non-respect du protocole de Kyoto et de l’échec de Copenhague. En matière d’effet de serre et donc de réchauffement climatique, on ne peut pas revenir en arrière.
Depuis quelques jours, il fait chaud en France. Mais le printemps a été frais et pluvieux. Ce qui fait parfois confondre climat et météo… Est-il possible que nous assistions à un début d’inversion du Gulf Stream, ce courant océanique qui assure un climat tempéré à l’Europe de l’Ouest ?
Ce que nous vivons à titre individuel, au jour le jour, n’est pas suffisant pour appréhender le réchauffement planétaire. Celui-ci est cependant perceptible à échelle d’une génération : en France, nous avons gagné environ 1°C depuis les années 60. Il est exact que l’intensité du Gulf Stream se modifie d’une année, d’une décennie sur l’autre mais il n’y a pas de lien clair avec le réchauffement. Comme partout sur notre planète, c’est ce réchauffement qui prévaudra d’ici la fin du siècle et très probablement au-delà.
Empreinte écologique foncière: l’Europe en surpoids
Marine Jobert
www.journaldelenvironnement.net/article/empreinte-ecologique-fonciere-l-europe-en-surpoids
Le Vieux monde pioche abondamment dans les productions d’autres pays pour satisfaire ses besoins en biens et services, déplorent Les Amis de la Terre Europe dans un rapport.
L’empreinte écologique foncière des Européens dépasse largement les limites des frontières de l’Europe, pourtant terre d’agriculture. Car pour nourrir les appétits en biens et services des quelque 500 millions de citoyens, c’est l’équivalent de l’Union européenne à 27, augmentée d’une superficie égale à celles de l’Italie et de la France (soit +43%), qui est nécessaire: l’équivalent de 249 millions d’hectares.
0,31 hectare par Européen
C’est ce qu’ont calculé les Amis de la Terre Europe, dans un rapport intitulé «Le vrai coût de la consommation: l’empreinte écologique foncière de l’Union européenne». Grâce à cet outil qui permet de mesurer la surface de sol utilisée chez soi et à l’étranger pour produire les biens et services consommés par une région ou un pays, l’ONG a calculé qu’un Européen consomme 0,31 ha, soit 1,5 fois ? plus que la moyenne des autres Terriens. «C’est une question de justice que l’Union européenne prenne la pleine mesure de sa surconsommation de terres et agisse pour réduire l’échelle et l’intensité de son usage global de terres.»
Nourrir les animaux
L’explication essentielle de ce phénomène est à chercher dans nos assiettes: c’est pour nourrir les animaux dont nous tirons profit (morts ou vifs) que sont utilisées 73% des terres. Avec une répartition de 30% pour la viande et de 25% pour les produits laitiers (essentiellement les fromages). Puis viennent les huiles végétales -dont la plupart finissent dans nos réservoirs-, suivis par les fruits, les légumes, l’alcool. Nos goûts pour les produits exotiques sont également un facteur d’explication, avec les épices, le café, le thé et le cacao.
Aligner les standards
Les Amis de la Terre alertent sur le fait que ces productions se font essentiellement au détriment des forêts et d’espaces aujourd’hui vierges. Un écho au récent rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui insistait sur le fait que poursuivre la déforestation était inutile pour nourrir l’humanité. Une réalité d’autant plus inquiétante lorsque l’on intègre les émissions de carbone et de méthane des productions à l’étranger: fortement liées à la déforestation, elles alourdissent d’un tiers le bilan des consommations européennes. En outre, les standards agricoles et sociaux en Europe et dans les pays africains ou asiatiques sont loin d’être alignés, souligne l’ONG, qui invite l’Union à la vigilance et à la promotion de modèles de consommation qui feraient baisser l’empreinte écologique foncière (régime alimentaire, recycleries, jardinage urbain, etc.).
Un an de transition énergétique: l’exécutif satisfait, pas les ONG
AFP
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Paris – Un an après le vote de la loi de transition énergétique, texte emblématique du quinquennat, François Hollande et Ségolène Royal ont affiché vendredi leur satisfaction au vu des résultats obtenus, mais les ONG restent sur leur faim, en particulier à propos du nucléaire.
Suppression des sacs plastiques à usage unique, montée en puissance des énergies renouvelables parallèlement à une réduction de la capacité nucléaire, lancement du chèque énergie pour les plus précaires, déploiement massif de bornes de recharge pour véhicules électriques: le président de la République et la ministre de l’Environnement ont égrené à l’Elysée les mesures phares de la loi adoptée au Parlement le 22 juillet 2015.
« Une loi adoptée, c’est bien, une loi appliquée, c’est mieux« , a déclaré François Hollande devant des acteurs économiques, des élus et des ONG. « Ce qui compte, c’est que la vie de nos concitoyens soit changée« , a-t-il ajouté, soulignant que la quasi-totalité des textes d’application avaient été publiés.
« Cette loi faisait partie des engagements que j’avais pris comme candidat à l’élection présidentielle. (…) Nous voulions qu’à travers cette loi, nous puissions non seulement nous mettre en conformité avec notre propre responsabilité pour les générations qui viennent, nous voulions aussi entraîner une dynamique écologique et économique (…) pour ouvrir d’autres perspectives pour les entreprises« , a-t-il ajouté.
Selon le ministère de l’Environnement, la « croissance verte » a déjà permis la création ou le maintien de quelque 20.000 emplois en France, sur un objectif affiché de 100.000, notamment dans l’éolien, le solaire, l’isolation thermique et l’individualisation des frais de chauffage.
« Ce sont des milliers d’emplois et en plus, c’est en train de s’accélérer« , s’est félicitée Ségolène Royal, selon laquelle le crédit d’impôt pour la rénovation énergétique de logements a déjà généré 5 milliards d’euros de travaux.
-‘L’heure n’est pas à la fête!’-
« Aujourd’hui, les fondations de la maison +Nouveau modèle énergétique+ sont posées et la boîte à outils est à la disposition de tous (…) Maintenant, il appartient à chacun (…) de construire cet édifice de la transition énergétique« , a déclaré la ministre.
A partir de lundi, une campagne par affiches et dans la presse, lancée par le ministère de l’Environnement, invitera chacun à agir.
Mais pour les ONG et certains acteurs économiques, le bilan est plus contrasté: ils déplorent une mise en oeuvre trop lente et des incohérences avec les grands objectifs affichés.
« La transition énergétique, avec le développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, est un formidable gisement d’emplois non délocalisables et cette loi, si elle est mise en oeuvre, pourrait rester comme un acte fondamental de ce quinquennat« , a estimé Réseau Action Climat. « Pourtant, après quelques avancées, les points de blocage sont de plus en plus visibles et le gouvernement est face à un choix: reste-t-il au milieu du gué ou confirme-t-il sa volonté de changement de cap’« .
La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), feuille de route des trajectoires d’évolution des différentes sources d’énergie jusqu’en 2023, déçoit sur son volet nucléaire. La manière de réduire significativement la part de l’atome de 75% à 50% de la production d’électricité à l’horizon 2025 reste à détailler, alors que seul l’arrêt de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) est aujourd’hui programmé en 2018.
« L’heure n’est pas à la fête! Les objectifs de la loi ne seront jamais atteints avec ce texte« , s’est insurgé Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie à Greenpeace, qui a décliné l’invitation de l’Elysée.
Dans les énergies renouvelables, le bilan est « globalement satisfaisant« , juge Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables. Mais les textes détaillant le nouveau mécanisme de soutien financier à ces énergies doivent encore recevoir le feu vert de Bruxelles, privant la filière de visibilité, regrette-t-il.
Autre déception: le bâtiment, où les textes d’applications, déjà publiés ou sur le point de l’être, sont « en dehors des clous » pour atteindre les 500.000 rénovations par an à partir de 2017, selon France Nature Environnement.
Inégalités : l’écart entre riches et pauvres n’a jamais été aussi haut en 30 ans
AFP
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Selon un rapport de l’OCDE, les inégalités entre riches et pauvres sont au plus haut depuis 30 ans. La France est le pays où ces inégalités se sont le plus creusées
Les inégalités entre riches et pauvres ont atteint des niveaux record dans la plupart des pays de l’OCDE et restent plus élevées encore dans beaucoup d’économies émergentes, selon un rapport de l’organisation.
Impact sur la croissance
Aujourd’hui, dans la zone OCDE qui regroupe 34 pays, les 10% les plus riches de la population ont un revenu 9,6 fois supérieur à celui des 10% les plus pauvres, alors que la proportion était de 7,1 fois dans les années 1980 et 9,1 fois dans les années 2000.
Les inégalités sont encore plus criantes en termes de patrimoine, souligne le rapport.
« Nous avons atteint un point critique. Les inégalités dans les pays de l’OCDE n’ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons », a déclaré le Secrétaire général de l’organisation, Angel Gurría.
« En ne s’attaquant pas au problème des inégalités, les gouvernements affaiblissent le tissu social dans leur pays et compromettent leur croissance économique à long terme », a-t-il ajouté.
On estime que la montée des inégalités, entre 1985 et 2005, dans les 19 pays de l’OCDE analysés, a amputé la croissance de 4,7 points de pourcentage en cumulé entre 1990 et 2010.
Les inégalités augmentent plus en France
En France, les inégalités se situent dans la moyenne des autres pays membres. Ces dernières ont cependant augmenté plus rapidement qu’ailleurs. Le coefficient de Gini, qui mesure les écarts de patrimoine et de revenus entre les individus (0 représentant une égalité parfaite, et 1 un cas d’inégalité extrême), est passé de 0,293 à 0,309 entre 2007 et 2011. Il s’agit de la troisième hausse la plus importante parmi les membres de l’OCDE.
« Il s’agit d’une rupture importante par rapport à la tendance de long terme, puisque depuis les années 1980, les inégalités étaient relativement stables en France, alors qu’elles étaient en augmentation dans la majorité des pays de l’OCDE, dont l’Allemagne et les États-Unis », écrit le rapport (document PDF). Sans les impôts et les prestations sociales, précise-t-il, la situation aurait pu être bien pire. Au lieu de se creuser de 1,6% entre 2001 et 2007, les inégalités se seraient alors creusées de 2,6%.
Les recommandations de l’OCDE
Pour réduire les inégalités et stimuler la croissance, l’OCDE recommande aux gouvernements de promouvoir l’égalité entre hommes et femmes en matière d’emploi, d’élargir l’accès à des emplois plus stables et d’encourager les investissements dans l’éducation et la formation tout au long de la vie active.
Entre 1995 et 2013, plus de la moitié des emplois créés dans les pays de l’OCDE étaient à temps partiel, sous contrat à durée déterminée ou relevaient de travailleurs indépendants. Plus de la moitié des emplois temporaires étaient occupés par des moins de 30 ans.
Quant aux femmes, leur probabilité d’occuper un emploi rémunéré est inférieure de 16% à celle des hommes et leurs rémunérations restent inférieures de 15% à celles des hommes.
«Agenden erdian jarri dute klima aldaketa Parisko akordioek»
Christoph Bohringer. Oldenburg Unibertsitateko
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Karbono zergaren merkatua eta lehiakortasuna izan ditu hizpide BC3k antolatutako EHUren Udako Ikastaroan. Bohringerrek esan du etorkizun hurbileko inbertsioa dela energia berriztagarrien aldeko apustua.
Oldenburgeko Unibertsitatean (Alemania) irakaslea eta ikerlaria da Christoph Bohringer (Herrenberg, Alemania, 1965). Horretaz gain, zientzia eta teknologietan aholkua ematen dio Alemaniako Gobernuari. Klima aldaketaren inguruko politikak eta karbono isurketa ditu ikergai azkenaldian. Horretaz mintzatu da BC3 Basque Center for Climate Changek EHUko Udako Ikastaroetarako antolatu duen jardunaldian: Klima aldaketaren erronkak Pariseko akordioaren ondoren.
Karbono isurketak eta industria lehiakortasuna ingurumen politiken erdigunean daudela esan duzu. Zer adierazi nahi duzu horrekin?
Karbono isurketek garrantzi handia dute: horren gaineko zerga leku batean ipiniz gero, isuri horrekin lotura duen edozein produkturen kostuak gora egiten duelako. Beraz, karbonoaren gaineko zerga duten herrialdeetan, gas horrekin lotura duten produktuek lehiakortasuna galtzen dute. Gainera, karbonoaren gaineko zergarik ez duen herrialde batek produktu horren ekoizpena hartzen badu, ez da isuria murrizten, are gehiago, leku batean murrizten diren isurketa guztiak kanpoan handitu daitezke. Eta klima aldaketaren arazoa globala da, ez du axola nork isurtzen duen karbono gehiago, denek egin behar diote aurre egoerari erantzukizunez.
Hain zuzen, gehiegizko isurketei aurre egiteko, zenbait estatuk Kyotoko Protokoloaren bidez karbonoaren gaineko zerga ezarri zuten. Izan du eraginik?
Azterketa ekonometriko eta enpirikoen arabera, %50 jaitsi da carbon leakage-a —karbono isurketaren gaineko kontrola duten herrialdeek zenbat karbono isuri murriztu duten halako kontrolik ez dutenen aldean—. Kyotoko Protokoloa onartu zuten herrialdeek 100 tona karbono murriztu dituzte, baina hitzarmenetik kanpo zeudenek, 50 bat tona gehiago isuri dituzte. Baina, errealitatean ez dute halako garrantzirik izan.
Dena den, kontuan hartzekoa da merkatuan neurri horiek izan duen eragina. Enpresa ugarik estatuei eskaera egin diete zerga hori kentzeko, bestela herrialdetik badoazela ere esan dute
Carbon leakage-ak ordea, zenbait herrialdek karbono bonuak salerostea ekarri du. Zenbateraino da neurri hori karbono isurketen murriztailea?
Europako Batasunean badago karbono bonuen merkatu bat. Kontua da karbono isurketaren inguruko baimenak edo karbono bonoak banatzen direnean, herrialde horren aldez aurretiko isurketa jada murriztua dagoela, beraz, nahiz eta herrialdeek euren artean baimen horiek trukatu, karbono isuria txikiagoa da.
Uste dut oso garrantzitsua dela maila etiko eta ekonomikoak ez nahastea. Jende askok dio ez dela etikoa karbono isurketaren gaineko erantzukizunak trukatzea, baina, zergatik ez egin bono salerosketa hau herrialdeentzat merkeagoa izango bada? Uste dut karbono merkatu hauek klima aldaketaren aurkako politiketan neurri garrantzitsuak direla, baina kontuan izan behar dugu karbono isuriarekin jarraitzen dela bestelako energia berriztagarriak oraindik oso garestiak direlako. Beraz, horretan ere eragin beharko litzateke.
Sona handia izan zuen iazko urte bukaeran Parisen klima aldaketaren inguruan egindako goi bilerak. Kyotoko hitzarmenak ere izan zuen garrantzia, baina isurtzaile handienek (Txina eta AEB), karbono gehiago jaurti dute atmosferara ordutik. Desberdintasunik egongo al da oraingo hitzarmenarekin?
Oso zaila da horri erantzutea, baina uste dut Parisko biltzarrari esker AEBetako eta Txinako herritarrak gobernua estutzen hasiko direla. Gainera, nolabait, bi herrialdeak ados jarri dira egoera onartzeko eta horri aurre nola egin hitz egiteko. Itxaropena eduki behar dugu Parisko akordioan. Bestela, zein bide dugu klima aldaketari aurre egiteko? Parisko akordioek erantzukizun boluntarioa eskatzen dute, ez dago legezko loturarik, eta egia da horrek zailtasunak ekartzen dituela, ezin baitira estatuak behartu legez isurketak murriztera. Hala ere, neurri interesgarriak har daitezke isurketak murrizteko herrialdeen arteko presio bidez; esaterako, nazioarteko hainbat merkataritza saretan sartzeko baimena, karbono isuria murriztearen truke.
Iruditzen zait Parisko akordioek lortu dutela klima aldaketa agendaren erdian ezartzea, eta arazoak duen benetako dimentsioa azaleratzea. Ez dago aldaketa gehiegirik Kyotoren aldean, baina oso garrantzitsua da munduko herrialde guztiek parte hartu izana eta prozesuaren jarraipena egiteko konpromisoa hartu izana; baita karbono isurketa murrizteko neurri ekonomikoak eskaintzea garatzen ari diren herrialdeei.
Hasieran esan duzu karbono isurketa murrizteak lehiakortasun ekonomikoa galtzea dakarrela. Alemania, berriz, potentzia ekonomiko eta teknologiko nagusien artean kokatzen da, eta erabiltzen duen energiaren %34 berriztagarria da. Nola da posible?
Hazkunde berdean sinetsi behar dugu. Hori egitea posible da. Hazkundea iraunkorra izan dadin, teknologia berriztagarrien berrikuntzan eta ikerketan aritzea ezinbestekoa da. Gainera, merkatuek badakite lehenago edo geroago energia berriztagarriak erabili beharko direla, nahiz eta gaur-gaurkoz nahiko garestiak izan. Beraz, berrikuntza hauetan ondo ikertu eta inbertituz gero, etorkizun hurbil batean puntako teknologia izango du herrialde horrek eta merkatuan ere indartsu egongo da alboko herrialdeen aldean. Europako Batasunak estandar batzuk ezarri beharko lituzke nazioartean, energia eta teknologia berriztagarrietan berrikuntzak egin ahal izateko eta, aldi berean, lehiakortasun ekonomikoa ez galtzeko.
2023rako energia nuklearraren ekoizpena gelditzeko plan bat ere badu Alemaniak.
Bai, 2000ko hamarkada hasieran onartu zen neurri hori, eta 2009an zentral nuklearrak ixteko epea luzatu bazen ere, 2011n, Fukushimako [Japonia] hondamendiarekin batera, hasierako neurria hartu zen berriz. 2023an da ixtekoa azken zentrala, eta gure herrialdeko alderdi politikoren bati ere ezin zaio bururatu energia nuklearraren alde egitea; zigor soziala izugarria litzateke.
Alemaniak erakutsi du posible dela energia berriztagarrien alde eginda ere ekonomia eta teknologia potentzien puntan egotea. Beraz, karbono isurketan neutroak diren energiak dira etorkizuneko apustua, nire ustetan. Erronka, berriz, trantsizio energetikoa zein abiaduran egin eta zenbateko kostua izango duen neurtzea da.