Articles du Vendredi : Sélection du 29 janvier 2016

Peut-on (et doit-on) toujours parler de pic pétrolier ?

Benoît Thévard
www.avenir-sans-petrole.org/2015/11/peut-on-et-doit-on-toujours-parler-de-pic-petrolier.html

Effondrement : le catastrophisme positif de Pablo Servigne


www.politis.fr/blogs/2015/05/effondrement-le-catastrophisme-positif-de-pablo-servigne-31080/

Pour mieux combattre la fraude fiscale, les effectifs sont insuffisants

Vincent Drezet
www.politis.fr/articles/2016/01/pour-mieux-combattre-la-fraude-fiscale-les-effectifs-sont-insuffisants-70

«Reconnaître que la croissance pourrait ne pas revenir»

Dominique Méda, Professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine
www.liberation.fr/france/2016/01/25/reconnaitre-que-la-croissance-pourrait-ne-pas-revenir_1428929

Peut-on (et doit-on) toujours parler de pic pétrolier ?

Benoît Thévard
www.avenir-sans-petrole.org/2015/11/peut-on-et-doit-on-toujours-parler-de-pic-petrolier.html

Le secteur énergétique mondial est devenu imprévisible. Vous me direz, ce n’est pas une nouveauté puisque l’Agence Internationale de l’Énergie s’est toujours trompée dans ses prévisions sur les prix du pétrole et que l’ampleur du développement des gaz et pétrole schiste aux États-Unis n’avait pas été anticipée. La période que nous traversons est devenue trop complexe pour être expliquée en quelques mots, ce qui arrange bien tous ceux qui préfèrent ne pas en parler. Quant à ceux qui faisaient l’effort d’évoquer le pic pétrolier, ils se trouvent souvent sans argument face à la baisse des prix.

Il n’est pas rare d’entendre, au cours d’une discussion, qu’un jour il n’y aura plus de pétrole et qu’il va devenir très cher. L’objectif de ces affirmations est de faire prendre conscience à l’auditeur qu’il utilise une ressource dont le stock est limité et de l’inciter à modifier son mode de vie, car le prix va mécaniquement augmenter et rogner de plus en plus sur son budget. Malheureusement, depuis l’effondrement du prix du pétrole, ce discours devient inaudible, à juste titre. Dans une telle situation, soit on évite d’aborder le sujet, soit on prend le temps de comprendre et d’expliquer les choses telles qu’elles sont. La première solution est la plus simple mais ne sert à rien, la seconde est certes plus complexe, mais pas inaccessible et dans tous les cas utile.

Le diable est dans les détails

Une explication simpliste peut parfois être contre-productive. Lorsque l’on dit “un jour il n’y aura plus de pétrole”, si on y réfléchit bien, cette affirmation sans plus de précision n’a aucun sens. Si l’on parle du stock de pétrole qu’il y a dans le sol, alors c’est simplement faux, car il y aura toujours du pétrole que l’on ne trouvera jamais ou que l’on n’ira pas chercher. C’est la différence entre les ressources (quantité de pétrole présente dans le sol) et les réserves ultimes (quantité de pétrole qui aura été extraite par l’humanité). Vu sous cet angle, il y aura toujours du pétrole.

En revanche, si on précise (par exemple) “… plus de pétrole dans votre station service”, la situation est très différente, car pour arriver dans votre station, il a fallu extraire le pétrole brut (contraintes techniques, économiques, géologiques), le transporter (contraintes économiques et géopolitiques), le raffiner puis le livrer à côté de chez vous (contraintes techniques). Dans ce cas, les contraintes sont telles qu’en effet, un jour il n’y aura plus de pétrole dans votre station service (surtout si vous n’habitez pas en Arabie Saoudite). Ce n’est qu’une précision, un petit complément circonstanciel qui change tout !

C’est la même chose pour le prix. On a tendance à dire trop rapidement que “le pétrole va être de plus en plus cher”, alors forcément, quand son prix est divisé par deux, les détracteurs rigolent et il faut sortir les rames pour tenter d’expliquer les raisons de cette baisse momentanée. Ce qui est toujours vrai, c’est que le coût de production du pétrole (énergétique, social, environnemental et financier) augmente. Par conséquent, si le prix de vente baisse trop -comme c’est le cas en ce moment- les producteurs perdent de l’argent, qu’il s’agisse des majors (Total, Exxon mobil, etc.), ou des pays producteurs.  Si le prix de vente monte trop comme c’était le cas entre 2009 et 2014, ce sont les pays importateurs qui vivent à crédit, car ils n’ont pas les moyens de payer l’or noir.

 

Le pic pétrolier est une réalité physique incontournable

Moins de 1% de la population française maîtrise la notion de pic pétrolier. Lorsque je pose la question au début de mes conférences, 5 à 10% des personnes dans la salle se disent en mesure de l’expliquer à quelqu’un. Or, le public qui vient voir des conférences n’est pas vraiment représentatif de la diversité d’une population.

Parmi ces “moins de 1%”, beaucoup ont jeté l’éponge depuis la baisse du prix du baril, doutant parfois de leurs propres affirmations. J’ai discuté récemment avec un responsable politique qui me disait “dans mes présentations, je parle du climat mais plus du pic pétrolier. Depuis que le prix s’est effondré, personne n’y crois plus”. Pourtant, la notion de pic pétrolier est indiscutable et incontournable, il faut l’affirmer haut et fort.

Le pic du pétrole conventionnel est déjà passé depuis 2008.

Le pic de consommation par habitant a été passé en 1980.

Seul le pic de production “tous liquides” (incluant le pétrole extra lourd, le offshore profond, le pétrole de schiste, les liquides de gaz naturel, les agrocarburants, etc.) n’a pas encore été dépassé et le délai ne dépendra que de la capacité de l’économie mondiale à générer de la dette, soit pour maintenir une production déficitaire lorsque les prix sont bas, soit pour maintenir des États déficitaires lorsque les prix sont hauts.

Pendant ce temps là, le parc d’attraction Pétroland vous offre les montagnes russes !

Effondrement : le catastrophisme positif de Pablo Servigne


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Pour Pablo Servigne, co-auteur de l’ouvrage “Comment tout peut s’effondrer”, le mot crise n’est plus approprié à notre situation présente. C’est le terme d’effondrement total qu’il convient désormais d’évoquer. Pour œuvrer sans tarder à la reconstruction.

En l’occurrence, dit Pablo Servigne dans un entretien accordé au site Reporterre, plus possible de revenir en arrière, plus possible d’enrayer la chute. L’effondrement en cours est trop avancé. D’autant qu’il existe plusieurs foyers d’effondrement qui se complètent et se renforcent :

-* L’effondrement financier , le plus rapide, mais aussi le plus superficiel et sans doute le plus facile à maquiller momentanément par des subterfuges (la production d’argent virtuel par les banques centrales, par exemple).

-* L’effondrement économique dû à l’épuisement des ressources énergétiques mondiales par un système qui repose exclusivement sur une croissance exponentielle de consommation de ces énergies. On mesure, note Pablo Servigne, ce que l’effondrement économique peut entraîner comme conséquences sociales, politiques, culturelles, humanitaires, sans parler de ce calamiteux état de guerre dans lequel l’empire occidental est d’ores et déjà entré de plain-pied…

-* L’effondrement climatique qui détruit notre environnement de vie est le plus pernicieux d’entre tous, le plus long à se dessiner (« quelques décennies »), mais aussi le plus implacable, et à terme le plus irréversible et le plus meurtrier.

« La science s’est rendue compte que le climat s’est emballé, que la biodiversité s’effondre littéralement. On dépasse des seuils qu’il ne faudrait pas dépasser sous peine de déstabiliser les écosystèmes qui nous maintiennent en vie. »

Peu de chance que la solution passe par la démocratie majoritaire

Les conclusions de Pablo Servigne et Raphaël Stevens pourraient paraître d’une banale évidence. Pablo Servigne reconnaît d’ailleurs sa dette à l’égard des travaux menés par Dennis Meadows et son équipe dans les années soixante-dix.

Mais comment ne pas répéter et préciser encore et encore les cris d’alarme puisque l’attitude majoritaire reste sans conteste au déni de la réalité , tant du côté des masses dites populaires que de leurs responsables politiques ou des décideurs financiers et économiques obnubilés par leurs profits à courte vue.

Ce que l’on retire des propos et des écrits de lanceurs d’alerte comme Pablo Servigne et Raphaël Stevens, c’est que la solution ne tiendra probablement pas à l’exercice de la démocratie majoritaire. En cause, non la démocratie elle-même, mais le comportement régressif des majorités en état de choc (vote FN, récent triomphe des conservateurs en Grande Bretagne…). Les quelques exceptions démocratiques (Grèce, Amérique du sud) sont trop éparpillées et marginalisées pour enrayer le terrible engrenage.

« Le grand problème de notre époque : on sait mais on ne croit pas. Les mythes sont toujours plus forts que les faits . Notre mythe, c’est la croissance infinie, la techno-science qui domine la nature. Si on trouve un fait qui ne colle pas avec ces mythes, on le déforme pour le faire rentrer. On dit qu’on trouvera de nouvelles énergies, par exemple. »

Une trousse de secours pour le monde d’après

Pablo Servigne se revendique volontiers “catastrophiste”, non dans le sens d’un désir pervers, mais comme prise de conscience d’une réalité douloureuse. N’est-ce point les catastrophes qui, de tout temps, ont déclenché les prises de conscience et les réactions salutaires ?

Passer par le chaos semble désormais une étape inévitable. Tout juste pouvons-nous espérer qu’un bon crash financier survienne pour contrarier les conséquences bien plus tragiques d’un accident économique ou pire encore, d’un désastre écologique.

En attendant, eh bien rien d’autre à faire que de commencer à préparer dans son coin le monde d’après, préconise Pablo Servigne. Histoire d’atténuer les contrecoups de l’inévitable passage par le chaos. Comme après tout cataclysme historique, la reconstruction se fera de façon morcelée et non mondialisée, sous l’impulsion de minorités éclairées et non de majorités égarées, en préférant les mains dans le cambouis à la vaine attente d’un quelconque miracle venu d’en haut.

Production écologique, circuits commerciaux courts, investissement en énergies renouvelables, changement de comportement de consommation, rien ne sera de trop pour bâtir la trousse de secours indispensable de l’ère post-effondrement. Les beaux esprits stériles qui seraient tentés de railler la modestie de l’entreprise seraient bien avisés de constater qu’il n’y a strictement aucun autre échappatoire. Ou alors de nous l’indiquer au plus vite sans tarder.

Pour mieux combattre la fraude fiscale, les effectifs sont insuffisants

Vincent Drezet
www.politis.fr/articles/2016/01/pour-mieux-combattre-la-fraude-fiscale-les-effectifs-sont-insuffisants-70

TRIBUNE. Les suppressions d’emplois dans les services de contrôle fiscal compromettent toute politique ambitieuse contre la fraude. La fraude fiscale représente un manque à gagner annuel de 60 et 80 milliards d’euros en France, un montant équivalent au déficit budgétaire de l’État.

Elle prend diverses formes :

  • La fraude internationale concerne par exemple la fraude à la TVA intracommunautaire (dont le fameux «carrousel»), les manipulations de prix de transfert, les sociétés écrans et plus largement, les montages sophistiqués utilisant les régimes fiscaux dits «privilégiés»… La liberté de circulation des biens et des capitaux, les «paradis fiscaux et judiciaires», le numérique, l’ingénierie financière et fiscale ou le manque de coopération constituent des facteurs qui favorisent son développement.
  • La fraude nationale, alimentée par ; la hausse de la part du travail non déclaré dans l’économie nationale (environ 10 % du produit intérieur brut), le détournement des régimes fiscaux dérogatoires, les logiciels frauduleux, la fraude à la TVA (non déclarée, déduite à tort etc), la non-déclaration de sommes payées en liquide, la sous-estimation de la valeur du patrimoine etc.

1000 milliards d’euros dans l’Union européenne

L’ampleur de la fraude fiscale est connue, elle ne fait plus débat. En 2007, le Conseil des prélèvements obligatoires s’inquiétait déjà de l’importance de la fraude fiscale en France, tout comme les rapports parlementaires de ces dernières années. Le syndicat Solidaires finances publiques alerte régulièrement l’opinion et les pouvoirs publics. Au niveau international, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne s’alarment régulièrement du niveau de la fraude fiscale, estimée à 1000 milliards d’euros dans l’Union européenne.

La population, échaudée par certaines affaires (HSBC, Cahuzac…), est consciente de l’ampleur de la fraude, payée d’une manière ou d’une autre par l’ensemble des citoyens (hausse du déficit et/ou des impôts payés par les contribuables honnêtes). Or, l’importance de la fraude et les moyens trop limités de la combattre contribuent à affaiblir le consentement à l’impôt, pilier de la vie en société. Les gouvernements successifs ont certes pris quelques mesures, mais qui n’ont porté que sur les moyens juridiques. Or ceux-ci, pour intéressants qu’ils puissent paraître sur un plan théorique, ne seront guère utiles si les emplois des administrations engagées contre la fraude fiscale (la Direction générale des finances publiques -DGFiP- et les douanes notamment) ne suivent pas.

Tout contrôle nécessite un(e) fonctionnaire

En la matière, le bilan des gouvernements de ces dernières années est désastreux. Alors que la fraude s’est accrue, plus de 3100 emplois ont été supprimés dans les services du contrôle fiscal de la DGFiP depuis 2010, essentiellement au sein de ceux assurant le «contrôle sur pièces» (mené du bureau) et la programmation, une phase décisive consistant à détecter la fraude et à sélectionner les dossiers en vue d’un contrôle. Au nom de la rigueur budgétaire, on favorise de fait les conditions d’un maintien à haut niveau de la fraude fiscale : un choix politique, économique et social totalement contre-productif.

L’Europe n’est malheureusement pas en reste : le fédération syndicale européenne des services publics a ainsi calculé qu’entre 2008 et 2012, 13,6 % des effectifs ont été supprimés dans les administrations fiscales de 30 pays européens. Au sein de l’Union européenne, la situation est telle que la Commission européenne elle-même (peu suspecte d’étatisme aigu…) recommande depuis une dizaine d’années d’étoffer les moyens humains des administrations fiscales et douanières.

Renforcer les effectifs de l’administration fiscale est donc un impératif en termes d’efficacité : si l’utilisation des technologies informatiques, régulièrement vantée par les pouvoirs publics, est une réalité de longue date dans l’administration fiscale, il n’empêche qu’au final, tout contrôle est en effet mené par un(e) fonctionnaire… Tout gouvernement qui ne développe pas une stratégie cohérente visant à renforcer l’ensemble des moyens (juridiques, matériels et humains) du contrôle fiscal ne peut en conséquence être véritablement crédible dans ses déclarations « anti-fraude ». Et ce d’autant plus que le décalage entre les déclarations et la réalité contribue par ailleurs à alimenter une crise politique dont on sait à qui elle bénéficie…

«Reconnaître que la croissance pourrait ne pas revenir»

Dominique Méda, Professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine
www.liberation.fr/france/2016/01/25/reconnaitre-que-la-croissance-pourrait-ne-pas-revenir_1428929

La sociologue explique pourquoi la tendance actuelle à détricoter le code du travail n’est pas la réponse appropriée aux défis de l’emploi.

  • «Reconnaître que la croissance pourrait ne pas revenir»

Beaucoup d’idées fausses circulent sur l’emploi : on oublie trop souvent que la France est l’un des pays qui a réussi à créer le plus d’heures de travail par rapport à la population en âge de travailler, et que les pays considérés comme «modèles» ont multiplié plus que nous les petits boulots très mal payés et protégés. Mais les questions du travail et de l’emploi restent urgentes. Le taux de chômage reste extrêmement élevé, et une partie de nos concitoyens est confrontée à un véritable mal-être au travail, fait de stress, de burn-out, d’intensification, de petits boulots, de salaires trop faibles, complétés par de maigres subsides publics toujours plus compliqués à obtenir. Les enquêtes mettent bien en évidence l’ampleur des attentes qui sont aujourd’hui placées sur le travail par les Français et la grande médiocrité de ses conditions d’exercice. Les réponses apportées ne sont pas à la hauteur de ces défis. L’idée la plus en vogue aujourd’hui consiste à détricoter le code du travail – qui serait à l’origine de tous nos maux -, notamment pour pouvoir licencier plus facilement ; à supprimer les règles qui organisent les relations de travail, et sont considérées comme d’insupportables entraves ; à baisser le coût du travail, tenu exclusivement pour une charge, le tout à l’ombre d’une révolution technologique dont les conséquences annoncées mêlent augmentation du taux de croissance, disparition des emplois et changement radical du travail. Ce chemin mène à la paupérisation et à la polarisation de la société française et de l’Europe.

Il faut raisonner autrement. D’abord, reconnaître que la croissance pourrait ne pas revenir et que son retour ne serait d’ailleurs pas nécessairement une bonne chose, étant donné les dégâts environnementaux qu’elle continuera d’engendrer. Ensuite, comprendre que la reconversion écologique à engager au plus vite pour reconstruire l’ensemble de notre système productif peut représenter, si elle est bien menée, une extraordinaire occasion de renouer avec le plein-emploi et changer le travail.

Quels pourraient être les composants d’un scénario visant à résoudre à la fois la question écologique et la question sociale ? Il s’agirait – pour une fois – de réussir les transferts de main-d’œuvre et le développement des qualifications que la reconversion écologique suppose en mettant en œuvre de puissants mécanismes de sécurisation garantis par les institutions – le service national du climat proposé au Royaume-Uni par la campagne «Un million d’emplois pour le climat» constitue une proposition intéressante. De mobiliser des moyens conséquents pour accompagner la formation et la qualification des personnes. De développer des emplois de toutes natures nécessaires pour répondre aux besoins sociaux plutôt qu’à l’augmentation du profit et de la rentabilité. De substituer à l’actuel partage du travail, sauvage, un partage civilisé, contribuant à l’égalité entre hommes et femmes. De poursuivre des gains non plus tant de productivité que de qualité et de durabilité des produits, comme le propose l’économiste Jean Gadrey. Cela suppose d’autres outils de mesure de la richesse, d’autres organisations du travail, d’autres formes d’entreprises capables de prendre en considération l’apport des salariés. Cela suppose sans doute aussi l’édiction de normes sociales et environnementales mondiales, un rôle beaucoup plus déterminant confié à l’Organisation internationale du travail et à une Organisation mondiale de l’environnement et d’autres règles du commerce international telles que celles figurant dans le Mandat commercial alternatif européen.

Un tel «programme» implique de rompre avec les représentations dominantes. La rupture ne paraîtra utopique qu’à ceux qui sont résignés à laisser notre société se désagréger. Les moyens de la mise en œuvre, le choix des ingrédients, les modalités de sa réalisation appellent des délibérations collectives, des expérimentations et des échanges avec ceux qui, dans les territoires, ont déjà commencé à travailler autrement.