Articles du Vendredi : Sélection du 30 mars 2018

Les banques augmentent leurs financements aux énergies fossiles

Les Amis de la Terre France
https://reporterre.net/Les-banques-augmentent-leurs-financements-aux-energies-fossiles

D’ici 2022 : Stop aux subventions aux énergies fossiles

RAC
https://reseauactionclimat.org/stop-subventions-fossiles-2018/

L’érosion de la biodiversité, une menace pour l’humanité

Romain Loury
www.journaldelenvironnement.net/article/l-erosion-de-la-biodiversite-une-menace-pour-l-humanite,91045

La défense douteuse du « verrou de Bercy » par Gérald Darmanin

Maxime Vaudano
www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/03/30/la-defense-douteuse-du-verrou-de-bercy-par-gerald-darmanin_5278450_4355770.html

Bateau d’une ONG saisi en Méditerranée : «Tout est fait pour discréditer la solidarité envers les migrants»

Kim Hullot-Guiot
www.liberation.fr/planete/2018/03/23/bateau-d-une-ong-saisi-en-mediterranee-tout-est-fait-pour-discrediter-la-solidarite-envers-les-migra_1638146

Aski al dira ideiak mundua aldatzeko? Guda kulturala zer ez den

Razmig Keucheyan, Bordeleko unibertsitateko Soziologia irakaslea (artikulu hau Le Monde diplomatique-n argitaratu da)
www.mrafundazioa.eus/eu/artikuluak/aski-al-dira-ideiak-mundua-aldatzeko-guda-kulturala-zer-ez-den

Les banques augmentent leurs financements aux énergies fossiles

Les Amis de la Terre France
https://reporterre.net/Les-banques-augmentent-leurs-financements-aux-energies-fossiles

Les financements des banques aux énergies fossiles ont augmenté de 11 % entre 2016 et 2017 pour atteindre 115 milliards de dollars, révèle un rapport publié ce mercredi 28 mars par 56 ONGs. En 2016, année suivant la COP 21 et l’accord de Paris, les banques avaient diminué leurs financements aux énergies fossiles. Ils repartent désormais à la hausse.

Le rapport analyse les soutiens sous forme de prêts et d’actions et obligations émis par les 36 plus grandes banques internationales au profit des 30 plus grosses entreprises actives dans chacun des secteurs suivants : les sables bitumineux, les forages en Arctique et en eaux profondes, les mines et centrales de charbon, l’exportation de gaz liquéfié. Si le montant global des financements des banques françaises à ces secteurs n’a pas augmenté, les 5,4 milliards de dollars de soutiens accordés en 2017 par Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole les placent toujours dans les 25 premières banques internationales.

La BNP Paribas diminue ses financements. En revanche, la Société Générale se maintient en tête des banques françaises finançant les énergies néfastes pour le climat, avec un total de 7,2 milliards de dollars entre 2015 et 2017.

D’ici 2022 : Stop aux subventions aux énergies fossiles

RAC
https://reseauactionclimat.org/stop-subventions-fossiles-2018/

L’arrêt des aides à la pollution est une des conditions de réussite de la transition écologique.

8,5 milliards d’euros. C’est le montant des remboursements et des exonérations de taxes qui concernent la consommation des énergies fossiles en 2017[1]. 8,5 milliards d’euros qui freinent l’essor de la transition écologique en avantageant les secteurs polluants. 8,5 milliards d’euros perdus pour le budget de l’État. 8,5 milliards d’euros potentiels pour financer des projets de la transition écologique.

Dans sa configuration actuelle, la hausse progressive de la taxe carbone [2] entrainera mécaniquement une augmentation des niches fiscales bénéficiant à ces secteurs.

Le remboursement partiel de la taxe sur le diesel pour le secteur du transport routier de marchandises sera de plus d’un milliard d’euros en 2018. Il s’agit d’une des subventions en faveur des énergies fossiles les plus élevées, après l’absence de taxation du kérosène.

Il est temps de supprimer cette aide avant qu’elle fête son 20ème anniversaire en 2019. Pour être cohérent avec les objectifs de la France en termes de transition énergétique, la loi d’orientation des mobilités qui sera présentée par le gouvernement au mois de mai devra s’attaquer à la question de la suppression des subventions en faveur des énergies fossiles qui bénéficient largement au secteur du transport.

Un calendrier de suppression des subventions aux énergies fossiles avec pour échéance la fin du quinquennat.

Il faut agir maintenant et au plus vite pour définir un calendrier de suppression des subventions aux énergies fossiles, avec pour échéance la fin du quinquennat.

Une chose est certaine : le prix des énergies fossiles augmentera. Ne pas mettre en place les solutions de la transition écologique dès maintenant, c’est repousser la transition à plus tard. Sans anticipation, cette transition sera menée en urgence, sans pouvoir prendre en compte les impacts sur l’emploi et le nécessaire accompagnement des entreprises.

 

 

La France, en tant que membre du G7, s’était engagée en 2016 à supprimer les subventions aux énergies fossiles d’ici à 2025. Elle s’est dotée d’un objectif de réduction de la consommation d’énergies fossiles de 30 % en 2030 (dans le cadre de la loi en faveur de la transition énergétique et de la croissance verte) [3]. Il faut maintenant que cet engagement à l’échelle internationale soit suivi d‘actions en France pour éviter que ces objectifs ne restent des vœux pieux.

Il est grand temps se mettre autour de la table avec les acteurs qui bénéficient aujourd’hui des subventions climaticides : les entreprises du transport routier et du transport aérien, les agriculteurs, le secteur du bâtiment, les grandes entreprises très consommatrices d’énergie, les raffineries, etc. Il s’agit de trouver des solutions pour permettre une suppression progressive des subventions, afin de maitriser les effets sur l’emploi et la compétitivité des entreprises. N’oublions pas qu’aujourd’hui, ces secteurs bénéficient d’un avantage fiscal qui nuit au climat ! Il est par exemple incompréhensible que le secteur aérien ne paye aucune taxe sur son carburant -le kérosène, à l’inverse de tous les autres moyens de transport, notamment le transport ferroviaire, bien moins polluant.

Le Réseau Action Climat interpelle les députés pour qu’ils mettent la question des subventions aux énergies fossiles à l’agenda des débats sur le budget 2019, qui se déroulent en ce moment. En l’absence d’avancée sur ce problème, les mesures qui visent à renforcer la fiscalité écologique risquent de perdre tout leur sens et leur impact.

SANS CALENDRIER DE SUPPRESSION DES NICHES FISCALES EN FAVEUR DES ENERGIES FOSSILES, LA TRANSITION ECOLOGIQUE RISQUE DE S’AFFAIBLIR EN RAISON DE LA PERSISTANCE DE SIGNAUX CONTRADICTOIRES.

 

[1] Nous avons additionné les remboursements prévus dans le projet loi de finances pour 2018 – source : Evaluation des voies et moyens : https://www.performance-publique.budget.gouv.fr/sites/performance_publique/files/farandole/ressources/2018/pap/pdf/VMT2-2018.pdf

[2] https://reseauactionclimat.org/publications/taxe-carbone-recettes-transition-juste/

[3] https://www.citepa.org/fr/air-et-climat/polluants/effet-de-serre/potentiel-rechauffement-global-a-100-ans

[4] Comptes du transport » (2016) http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications/p/2669/1874/comptes-transports-2016-tome-1-54e-rapport-commission.html

[5] Pascal M, de Crouy Chanel P, Corso M, Medina S, Wagner V, Goria S, et al. (2016) “Impacts de l’exposition chronique aux particules fines sur la mortalité en France continentale et analyse des gains en santé de plusieurs scénarios de réduction de la pollution atmosphérique” Editeur(s) : Santé publique France

[6] Comptes du transport » (2016) http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications/p/2669/1874/comptes-transports-2016-tome-1-54e-rapport-commission.html

L’érosion de la biodiversité, une menace pour l’humanité

Romain Loury
www.journaldelenvironnement.net/article/l-erosion-de-la-biodiversite-une-menace-pour-l-humanite,91045

La biodiversité connaît une crise sur tous les continents, mettant en danger l’humanité, selon quatre rapports régionaux publiés vendredi 23 mars par l’IPBES, le «Giec de la biodiversité». Parmi les principaux facteurs de pression, l’agriculture, la déforestation, le changement climatique et les espèces invasives.

Approuvés par les représentants des 129 Etats membres de l’IPBES[i], lors de sa 6ème session plénière qui se déroule du 17 au 24 mars à Medellín (Colombie), ces quatre rapports, chacun relatif à une zone géographique (Afrique, Amériques, Asie/Pacifique, Europe/Asie centrale), dressent un tableau bien sombre de l’état de la biodiversité. Car à quelques petites exceptions, comme la hausse mondiale des surfaces protégées, tous les indicateurs sont au rouge.

L’homme, coupable et victime

Cette sixième extinction massive –la cinquième remontant à la transition Crétacé-Paléogène, il y a 65 millions d’années avec la disparition des dinosaures- s’illustre par un taux de disparition des espèces 100 fois plus élevé que dans les périodes de stabilité. Et l’homme est sans conteste la cause principale, voire unique, de ces disparitions en masse.

Ces quatre rapports régionaux sont le fruit de trois ans de travail de 550 experts mondiaux issus d’une centaine de pays. D’une longueur de 800 à 1.000 pages chacun, ces documents font l’objet d’une synthèse, sous forme de résumés à l’intention des décideurs. Ils seront suivis, lundi 26 mars, d’un rapport thématique sur l’état des sols dans le monde.

Bien au-delà de quelques espèces emblématiques, cette chute de la biodiversité constitue pour l’humanité une menace aussi inquiétante que le changement climatique. Exemple, les pollinisateurs, objet du premier rapport de l’IPBES (publié en février 2016), dont le déclin mondial pose un défi majeur en termes de sécurité alimentaire.

«La biodiversité et les contributions de la nature à l’humanité ne semblent, pour beaucoup de gens, que de nature académique et très éloignées de la vie quotidienne», note le président de l’IPBES, Robert Watson. «Rien n’est plus faux: elles constituent le socle de notre alimentation, de notre eau et de notre énergie. Elles sont la condition de notre survie, mais aussi le cœur de nos cultures, de nos identités et de la joie de vivre», ajoute l’ancien président du Giec.

Europe/Asie centrale

En Europe comme ailleurs, ce sont les changements d’usage des sols (suivis du changement climatique) qui sont la première cause de déclin de la biodiversité, en particulier l’agriculture intensive, l’exploitation forestière, l’extraction minière et l’urbanisation. Un constat partagé cette semaine par des chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui attribuent à l’agriculture, en particulier aux pesticides, la disparition depuis 2001 d’un tiers des oiseaux dans les campagnes françaises.

Selon l’IPBES, 28% des espèces endémiques à l’Europe et à l’Asie centrale sont menacées d’extinction. Parmi les plus en danger, les mousses (50% des espèces), les poissons d’eau douce (37%), les plantes vasculaires (33%) et les amphibiens (23%). Pas étonnant, quand on sait que 50% des zones humides européennes ont été asséchées depuis 1970. Au cours de la décennie écoulée, 71% des espèces de poissons d’eau douce et 60% de celles d’amphibiens ont vu leurs effectifs décliner.

Afrique

Terre des derniers grands mammifères, l’Afrique va bien mal, du fait du changement d’usage des sols, du réchauffement et d’un braconnage intensif. Le tout sur fond de forte croissance démographique : la population (actuellement de 1,25 milliard de personnes) devrait doubler d’ici à 2050. Avec tous les dégâts que cela engendrera en termes d’urbanisation et d’infrastructures.

Pour la Sud-Africaine Emma Archer, coprésidente du rapport «Afrique», ce continent «est extrêmement vulnérable aux impacts du changement climatique [plus prononcé qu’ailleurs], et cela aura des conséquences très sévères sur des populations déjà très marginalisées d’un point de vue économique. D’ici à 2100, le changement climatique pourrait entraîner la perte de plus de la moitié des espèces africaines d’oiseaux et de mammifères, réduire de 20% à 30% la productivité des lacs et faire disparaître une part importante des espèces végétales».

Asie/Pacifique

Continent le plus peuplé (4,5 milliards d’habitants), l’Asie est aussi fortement menacée par le réchauffement, notamment par les phénomènes de sécheresse (Inde) ou de montée du niveau de la mer. Certes, les zones protégées y deviennent plus fréquentes, et elle fait l’objet d’une reforestation massive dans certaines régions: le couvert forestier s’est ainsi accru de 22,9% entre 1990 et 2015 en Asie du Nord-est, de 5,8% en Asie du Sud. Ailleurs, la forêt tropicale est sous forte pression, notamment celle de la production d’huile de palme en Indonésie et en Malaisie.

Menacée par l’explosion des déchets et la pollution, l’Asie souffre de la surpêche, d’une aquaculture peu soutenable (avec un taux de croissance annuelle de 7% par an, elle constitue près de 90% de la production aquacole mondiale) et d’une forte dégradation de son littoral. A ce rythme de prélèvement des poissons, le continent pourrait bien ne plus compter de stock exploitable de poisson d’ici à la moitié du siècle. Et 90% de ses coraux devraient continuer à se dégrader, même dans les scénarios climatiques les plus optimistes, note l’IPBES.

 

 

 

Amériques

Selon les auteurs de ce rapport, le changement climatique pourrait rattraper le changement d’usage des sols, comme cause de déclin de la biodiversité, d’ici à la moitié du siècle. L’Amérique est elle aussi victime d’une forte déforestation, avec 9,5% de couvert forestier en moins depuis 1990 en Amérique du Sud, 25% de moins en Amérique centrale. Depuis l’arrivée des premiers colons européens, le nombre d’espèces américaines, végétales ou animales a diminué de 31%, chiffre qui pourrait atteindre 40% en 2050.

[i] IPBES: Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques

La défense douteuse du « verrou de Bercy » par Gérald Darmanin

Maxime Vaudano
www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/03/30/la-defense-douteuse-du-verrou-de-bercy-par-gerald-darmanin_5278450_4355770.html

Le ministre des comptes publics assure, à tort, que les fraudes fiscales qui échappent aux poursuites judiciaires portent sur de faibles sommes. Le grand feuilleton du « verrou de Bercy » ne semble pas prêt de se clore. Si de plus en plus de députés s’interrogent sur l’opportunité de supprimer ce régime d’exception, qui confère au fisc le monopole en matière de poursuites pénales pour fraude fiscale, le gouvernement y est strictement opposé. Le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, l’a répété jeudi 29 mars sur France Inter, en minorant le problème posé par ce fameux « verrou ».

CE QU’IL A DIT

Pour justifier le fait que de nombreuses affaires de fraude fiscale sont réglées dans le secret de Bercy, sans passer par la case procès, M. Darmanin établit un distinguo entre les grandes et les petites affaires. Selon lui, « les plus grandes plaintes, les plus médiatiques, sont transmises à la justice », tandis que le fisc conserve le monopole sur les affaires « les moins importantes, en général moins de 100 000 euros », dans lesquelles les fraudeurs doivent rembourser les sommes évadées et payer une amende, mais évitent le procès.

A en croire le ministre, le verrou de Bercy n’offre donc pas d’échappatoire aux « gros poissons », comme l’affirment ses détracteurs.

POURQUOI C’EST BIAISÉ

Bien que parcellaires, les informations dont on dispose sur la façon dont Bercy gère les dossiers de fraude fiscale permettent de douter des affirmations de Gérald Darmanin. Et notamment grâce aux chiffres transmis aux députés dans le cadre de la mission d’information parlementaire, qui travaille en ce moment sur le verrou de Bercy, relayés en février par le site Dalloz actualité.

Un cas sur cinq en justice

Ainsi, en 2017, seul 20 % des cas de fraude portant sur des montants supérieurs à 100 000 euros (874 sur 4 423) ont été proposés par le fisc à la commission des infractions fiscales (CIF), un « filtre » chargé d’accepter (95 %) ou de refuser (5 %) la transmission des affaires à la justice. Ce qui a laissé quatre gros fraudeurs sur cinq régler leur contentieux directement par une amende (parfois très lourde) sans devoir aller en justice.

Une « cellule de dégrisement fiscal »

Les plus gros fraudeurs échappent-ils à la justice grâce à ce « verrou » ? Impossible de le savoir, car Bercy ne communique pas la répartition des poursuites en fonction de l’importance des sommes évadées.

Le député centriste Charles de Courson, ancien rapporteur à la CIF, a toutefois révélé, à l’été 2017, que Bercy ne renvoyait « jamais de gros poissons » en justice. « Pourquoi ? Parce que Bercy leur donne le choix : soit ils paient, soit ils sont renvoyés devant la commission des infractions fiscales. »

Les exemples récents semblent, empiriquement, confirmer son sentiment. Ainsi, parmi les 415 fraudeurs fiscaux identifiés par le fisc à la suite de l’enquête des « Panama papers », en 2016, un seul a, à notre connaissance, été renvoyé en procès : l’industriel Gérard Autajon, condamné à l’été 2017.

L’un des facteurs à l’origine du faible recours aux poursuites judiciaires est l’existence, entre 2013 et 2017, d’une « cellule de dégrisement fiscal », qui permettait aux fraudeurs de régulariser volontairement leur situation fiscale en échange d’une quasi-immunité pénale. En près de cinq ans, plus de 50 000 particuliers auront pu bénéficier de ce dispositif et éviter les poursuites en justice. Or, selon les derniers chiffres de Bercy, le montant moyen de ces dossiers s’élevait à 500 000 euros… soit cinq fois le seuil évoqué par Gérald Darmanin.

Après la fermeture de ladite « cellule de dégrisement », le 31 décembre 2017, le fisc pourrait en revanche être incité à judiciariser davantage les dossiers de fraude fiscale à l’avenir.

Bateau d’une ONG saisi en Méditerranée : «Tout est fait pour discréditer la solidarité envers les migrants»

Kim Hullot-Guiot
www.liberation.fr/planete/2018/03/23/bateau-d-une-ong-saisi-en-mediterranee-tout-est-fait-pour-discrediter-la-solidarite-envers-les-migra_1638146

Les autorités italiennes ont placé sous séquestre, dimanche, le bateau d’une ONG espagnole, ProActiva, portant secours aux migrants en Méditerranée. Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations de Médecins sans frontières, réagit.

Dimanche 18 mars, les autorités italiennes ont placé sous séquestre le bateau d’une ONG espagnole, ProActiva. Le navire a déjà sauvé plus de 5 000 migrants des eaux, mais l’ONG et trois de ses responsables font l’objet d’une enquête pour association de malfaiteurs en vue de favoriser l’immigration clandestine, dirigée par le parquet de Catane, dans l’est de la Sicile.

Selon plusieurs organisations, il s’agirait en fait surtout d’éviter que les opérations de sauvetage ne se poursuivent. Fin 2016, une dizaine de navires d’ONG patrouillaient dans la zone, effectuant selon les gardes-côtes italiens 46% des secours. Depuis, de nombreuses ONG ont suspendu leurs opérations en raison de menaces libyennes, de la baisse des départs, notamment due à un accord controversé entre la Libye et l’Italie, ou de la mise sous séquestre de leur bateau. Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations de Médecins sans frontières, qui opère avec SOS Méditerranée un navire dans la zone, l’Aquarius, a répondu aux questions de Libération.

Que signifie cette saisie du bateau de ProActiva ?

C’est une étape supplémentaire dans cette collusion entre les autorités libyennes, en particulier les gardes-côtes, et l’Union européenne pour tenter de criminaliser l’assistance aux migrants. Il y a déjà un bateau qui avait été placé sous séquestre l’année dernière, et qui l’est toujours. Aujourd’hui, il ne reste qu’un seul bateau qui peut porter secours et témoigner de ce qui se passe en Méditerranée. Et il y a trois personnes [de l’ONG espagnole, ndlr] qui font l’objet d’une enquête alors qu’elles ont empêché que 200 personnes ne se retrouvent à nouveau en Libye et donc risquent des mauvais traitements et de la torture, dans les centres de détention officiels et non officiels.

Ce n’est pas la première fois que les ONG dénoncent leurs rapports avec les autorités italiennes, comme l’année dernière où certaines refusaient le «code de bonne conduite» qu’elles ont voulu leur imposer…

Ce code de conduite était assez scandaleux, d’ailleurs nous ne l’avions pas signé. D’un côté, vous avez toute la violence à l’encontre des migrants en Libye, il y a beaucoup de témoignages sur des gardes-côtes libyens qui sont liés à des réseaux de passeurs ; de l’autre, vous avez l’Union européenne dont les frontières sont barricadées. Et au milieu, il y a de petites ONG qui essayent de porter secours. Ce code de conduite, c’était un mouvement pour sauver la face.

Là, c’est autrement sérieux. Nous n’étions pas sur place mais d’après nos informations, des migrants ont été secourus par ProActiva et, alors qu’ils étaient déjà sur le bateau, le centre de commande de Tripoli leur a demandé de transférer les migrants vers un bateau libyen.

 

 

Or, quand on sait la situation incroyablement violente qu’affrontent les migrants en Libye, je trouve ça tout à fait normal, si c’est bien ce qu’il s’est passé, de ne pas demander aux migrants d’y retourner, d’autant qu’ils étaient dans les eaux internationales. Or il y a des accords internationaux qui disent que les personnes sauvées ne peuvent être renvoyées vers un pays qui n’est pas sûr. Personne ne prétend que la Libye est un pays sûr.

Il y a une criminalisation de l’aide aux migrants, et il y a cet accord caché mais bien réel entre l’Union européenne et les gardes-côtes libyens pour intercepter de façon plus efficace les migrants dans les eaux libyennes mais aussi dans les eaux internationales. Les autorités vous diront qu’il n’y a pas d’accord pour que les gardes-côtes libyens interceptent les migrants, mais en fait ça passe par l’Italie : un fond européen donne de l’argent au ministère italien qui ensuite passe des accords bilatéraux avec la Libye. Donc cela revient exactement au même.

Intervenir en Méditerranée pour porter secours aux migrants, c’est donc de plus en plus difficile ?

La pression va crescendo. Il y a eu des accusations verbales dans les médias disant qu’on est en lien avec les passeurs, mais auxquelles personne n’a donné suite car c’est évidemment faux : ce n’est pas depuis que les ONG comme MSF ont des bateaux en Méditerranée que les gens passent par là, c’est parce que les gens y vont et que des milliers meurent que les ONG sont allées sur place.

Cet automne et cet hiver, on a déjà repéré des gardes-côtes libyens qui interceptaient des migrants au-delà des eaux territoriales et contigües. Le 8 décembre, on s’est retrouvés à 34 milles nautiques de la Libye, donc dans les eaux internationales, à devoir attendre, sur ordre du centre de commandement de Rome, deux heures que les gardes-côtes libyens arrivent. Et ils nous ont demandé de reculer pour que les migrants ne sautent pas à l’eau pour tenter de nous rejoindre !

Ce qui est en jeu, ce n’est pas propre aux ONG : on voit bien comment les initiatives citoyennes, à la frontière franco-italienne ou à Calais, sont aussi criminalisées, comment des actes de solidarités conduisent des gens à être présentés à la justice. Tout est fait pour décourager la solidarité envers les migrants mais aussi la discréditer, en voulant faire passer les associations et les organisations pour des passeurs, ce qu’ils ne sont pas. MSF bénéficie d’un certain crédit et d’une image internationale, c’est peut-être pour cela que notre bateau n’a pas été mis sous séquestre… Aujourd’hui, nous sommes plus que jamais déterminés à rester en Méditerranée.

Aski al dira ideiak mundua aldatzeko? Guda kulturala zer ez den

Razmig Keucheyan, Bordeleko unibertsitateko Soziologia irakaslea (artikulu hau Le Monde diplomatique-n argitaratu da)
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  1. eta 90.etako hamarraldietan nolabaiteko fatalismoa zabaldu zuen ideia batek: merkatu-demokraziek ez omen zuten alternatibarik. Haatik, azken hogei urtean gertatzen ari den protesten berpizteak lehen planora ekarri ditu ostera ere konfrontazio ideologikoak. Hainbesteraino, non batzutan ideien gudari egozten zaion bereak ez diren eginkizun eta boterea. Beste askok bezala, Najat Vallaud-Belkacemek ere errepikatu du 2018ko urtarrilean argitaratu den artikulu batean: Alderdi Sozialistak “guda kulturala” galdu egin du (esaldi hau hiru bider agertzen da). Halere, François Hollandek 2012ko hauteskunde presidentzialak irabazi zituenean, PS frantsesak boterearen bitarteko guztiak bere esku zituen: Eliseoa, Matignon, Asanblea Nazionala, baina baita Senatua eta 22 eskualdeetako 21 ere. Bazirudien ez zegoela oztoporik Vallaud-Belkacemek -zeina legealdi guztian gobernuan izan zen-, antsiz gogoratzen duen ezkerreko politika ezartzeko. Baina, antza, kontrako haizea indartsuegia zen. “Guda kulturala”, ezkerreko gobernuen kemena moteltzen duen jeinu misteriotsu hori, galduta zegoen.

Agian ez dakite, baina Oneteko grebalariak dira Gramsciren benetako oinordekoak

Edozein joeratako ezkerrean egun indarrean dauden ideiak badirudi politikoki une egokian datozela, baina arriskutsuak ari dira gertatzen. Horietako bat, “%99”aren argudioa. Emmanuel Saez eta Thomas Piketty ekonomistek egindako estatistikak oinarritzat hartuta, Occupy Wall Street mugimenduak 2011n ideia bat bota zuen, ezen gizateria bi taldetan banatuta dagoela: batak, aberatsenen “%1ak”, hazkundearen etekin gehienak bereganatzen ditu; gainerako “%99”ak, aldiz, desberdintasun gero eta handiagoak pairatzen ditu. Argudioa egokia izan zen aldi batean, eta zenbait herrialdetan mobilizazioak piztu zituen. Baina arazoa laster agerian geratu zen: “%99”aren multzoko kideak oso desberdinak dira. Zaila da irudikatzea jende horrek interes berdinak dituela edota inoiz talde politiko koherentea izatera iritsiko dela.

“Guda kulturala”ren argudioak ere antzeko gabezia bat du. Ez da faltsua izatez, baina estrategia politiko problematiko batera darama. Sarri topatzen da ezkerrean, esaterako PSn edo France Insoumise mugimenduan, baina baita eskuinean ere, batik bat “Eskuin berria”ren oinordeko izan nahi duten joeretan. Hori Antonio Gramsciren presazko irakurketa baten emaitza da. Ideia sinplea da: politika azkenean kulturan datza. Politika bat martxan jartzeak lehenik eskatzen du oinarrian dituen hiztegia eta “mundu ikuskera” ahal den jende gehienari inposatzea. Gobernuek ez badute beren programa aplikatzen ez da ausardia eta anbiziorik ez dutelako, ezta ere hautatu dituztenen interesak defenditu nahi ez dituztelako: politikan dagoen “sakoneko giroak” galarazten du aplikatzea. Beraz, atmosfera aldarazi beharko litzateke politika hori atzera ere egingarri dela pentsatzeko modukoa izan dadin.

“Guda kulturala”ren argudioak ere antzeko gabezia bat du. Ez da faltsua izatez, baina estrategia politiko problematiko batera darama. Sarri topatzen da ezkerrean. Hori Antonio Gramsciren presazko irakurketa baten emaitza da

Facebook eta Twitterren garaiotan ulergarria da argudio hori erakargarria izatea. Berarekin bat eginez gero politika aise egin daiteke etxetik, ordenagailuaren pantaila aurrean jarrita. Webgune batean komentario bat jartzea edota txio sumindu bat bihurtzen dira ekintza politikorik behinena. Edo gero eta gutxiago saltzen duten egunkarietako zutabeetan eskariak edo mendekuzko iritziak argitaratzea, testu horiek “interneterako itzulera” emango dutelako esperantzaz.

Noski, “guda kulturala”k badu bere garrantzia. Esaterako, Txinan oso aintzat hartzen da bere soft powerraren auzia. Kontzeptu hau landu zuen Joseph Nye politologo estatubatuarrak, zeinak hainbat gobernu demokratari aholkua eman dion, Jimmy Carterren garaitik hona. Nyeren arabera, XX. mendean herrialde baten boterea neurtzeko ez zaio hainbeste erreparatu behar bere hard power edo botere militarrari, baizik areago esfera publiko globalean eragiteko duen ahalmenari, berari buruzko irudi positiboa helarazteko gauza izateari.

Ondorioz, Txinako gobernuak netizen (net eta citizen hitzen sintesia) izenekoen jarduera antolatzen du; herritar hauek Interneten beren herrialdearen interesen alde jokatzen dute. Xi Jinping presidenteak 2017ko urrian Txinako Alderdi Komunistaren XIX. Kongresuan iradoki zuen legez, kontua da “Txinari buruzko errelatoa ondo kontatzea eta haren soft powerra eraikitzea”, Interneten “energia positiboa” hedatuz. Ados, baina gauza da netizen txinatar armada horien atzean munduko potentzia nagusietako bat dagoela. Txinak nazioarteko harremanetan duen kokapena ez da lehenik bere soft powerraren nahiz edozein “guda kultural”en emaitza, baizik bere botere ekonomikoaren ondorio, zeina agintariek botere militar bilakatzen duten.

“Guda kultural” terminoak arrakasta izan badu hipotesi bategatik da; hipotesi honen arabera, azken hamarraldietan eskuinak bere ideiak inposatu ditu, eta horrek nahasketa bat ezarri du -neoliberalismo ekonomiko eta moral kontserbadorearen artekoa-, non orain murgilduta gauden.

Gramsciren benetako oinordekoak

Baina, hasteko, eskuinak ez zuen benetan “guda kulturala” irabazi beharrik, izan ere, bere sorreratik bertatik datozen kategoriak, hala produkzio-bitartekoen jabetza pribatua nola merkatu-ekonomia, ez baitira funtsean zalantzan jarri 70etako hamarraldi erditik hona. Areago, 68ko maiatzaren osteko aldia ezkerraren “urrezko aroa” izan zelako eta bere ideiak hegemoniko zirelako irudipena ere atzera begirako ilusio baten fruitu da: Garai haietan Frantzian eskuinak agindu zuen, etenik gabe.

Agintariek egin zituzten kontzesioak, birbanatze politikak eta emakumeei aitortutako eskubide batzuk, ez ziren hainbeste “ideien guda”ren ondorio izan, baizik areago Ekialdeko blokeak eragiten zuen presioarena eta gizarte-mugimendu indartsuena.

Haratago joanez gero, ez dago argi arrazismoa, zeinaren agerpen gordinagoa batzutan egungo jendartearen “eskuinerako joera” baten sintoma gisa aurkezten den, larriagoa denik, itxuraz aldatu bada ere. 60. eta 70.etako hamarraldietako jendarte frantsesean arrazismoa ez zen gaurkoa baino arinagoa. 70eko urteetatik hona kapitalismoak eraldatze handiak izan ditu: finantziarizazioa, Ekialdeko blokearen hondoratzea eta eskualde hau munduko ekonomian integratzea, Txinaren kapitalismoranzko bira, desindustrializazioa, langile mugimenduaren krisia, Europaren eraikuntza neoliberala… Krisi eta sistemaren berregituratze testuinguru honetan eskuina prest zegoen aukera aprobetxatzeko. Baita hala egin ere, eztabaida publikoan eremu politiko eta ekonomikoari buruzko ideia koherenteak hedatu baitzituen. Baina hegemonia liberal berria soilik azaleratu ahal izan zen indar progresistak objektiboki ahuldu zituzten aldaketa estrukturalen ondoren. Frustrazioan eror gaitezke uste badugu sistema aldarazteko nahikoa dela “ideien guda” irabaztea. Eremu sozialaren ikuskera berbera datza “%99”aren argudioaren eta “guda kulturala”ren atzean: Jendartea entitate diferentziatu gisa ulertzen da, espazio fluido baten moduan, zeinarengan eragin daitekeen diskurtsoak zirkulazioan jarriz. Ikuskera honen adibide behinenak dira Ernesto Laclauren eta Chantal Moufferen teoriak, Podemos eta France Insoumise inspiratu zituztenak. Jean-Luc Mélénchonek gidatzen duen mugimenduaren inguruko jendeak urte hasieran Le Média izeneko telebista kate bat sortu zuen, eta formazio eskola bat bultzatu. Sustatzaileek diotenez mekanismo horiekin “guda kulturala” gidatu nahi dute, giroa beste politika batzutarako prestatu. Horrela France Insoumiseren erreferentzia, eguneratua, instituzio sozialdemokrata eta komunistak dira: langile-prentsa eta koadro gidarien eskola. Hauek ematen zuten mundu-ikuskera koherente bat hedatzeko aukera militanteen artean eta oinarri sozialean.

Halere, funtsezko pieza bat falta da: Zein klase sozial edo klase-koalizio izango da aldaketaren motorra? Nortzuri zuzentzen zaizkio batik bat Le Média eta formazio eskola? Komunisten oinarria langile-klasea eta klase aliatuak ziren, batez ere nekazariak eta klase ertainetako sektore azpiratuak. “Bloke sozial” horri zuzentzen zitzaion langile-prentsa eta koadro gidarien eskola. Baina zein da France Insoumiseren jomuga? “Mundu-ikuskera” batek indar politikoa izango badu klase-koalizio bat eskatzen du, beste klase batzuri aurre egingo diona. Ikusteke dago zeintzu diren etorkizun den “bloke sozial” horren ezaugarriak.

Bere interprete batzuk kontrakoa esanagatik ere, Gramscik sekula ez zuen “guda kulturala” klase-borrokaren nukleo bihurtu nahi izan. Bere garaiko marxismoaren bilakaeraz esaten zuen “bere garapenaren faserik berriena hain zuzen hegemoniaren momentua aldarrikatzean datza, estatu-ikuskeraren funtsezko elementu gisa, eta egitate kulturalaren, jarduera kulturalaren ‘balorizazioa’, fronte kultural baten beharra fronte ekonomiko eta politiko hutsekin batera”. “Fronte kultural” bat artikulatzea dagoeneko badiren fronte ekonomiko eta politikoarekin: horixe da bere ideia nagusia. Honek ez du inola ere esan nahi “fronte kulturala” besteen gainetik dagoenik. Ezta ere fronte hori ideien eremuan diharduten militanteentzako esparru itxi bihurtuko denik. Gramsciren ustez sindikalista sarri “fronte kulturala”ren lehen lerroan egon ohi da. Antolatzen dituen borrokak medio, indar-erlazioen bilakaera eragiten du, beste mundu bat posible dela ikusaraziz. Gramscik “kultura” deitzen dion hori ez da guk hitz horrekin aipatu ohi duguna. “Hegemonia kulturala”ren kontzeptuak ez du esan nahi intelektual edo buru kontestatarioek hedabide nagusietan etengabe jardutea, baizik alderdi batek duen gaitasuna bloke sozial zabalago bat taxutu eta gidatzeko, klase-kontzientzia piztuz. Badira horren adibideak, hala bere garaian, nola oraingoan.

2017ko abenduan Onet garbitasun enpresako langileek Pariseko eskualdean garaipen handi bat lortu zuten. Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) enpresaren azpikontrata honek geltokiak garbitzen ditu, eta langileek eskatzen zuten SNCFko mantentze lanetako hitzarmenaren eremuan sar zitzatela, joan-etorri luzeak egitera behartzen zituen mugikortasun klausula kentzea, otordu-bonua hobetzea eta “paperik gabeko” lankideen erregularizazioa. Berrogeita bost eguneko grebaren ondoren, eskatzen zutenaren zati handi bat lortu zuten. Halako borroka batek berez are inprobableagoa zirudien duela gutxi iritsitako migranteek gidatu zutelako, non eta azpikontrata batean, eta lana bertan behera uzteak eragin handirik ez duelako bizitza sozialean. Petrolio findegi bat blokeatzeak herrialdea geldiarazten du. Baina Seine-Saint-Deniseko geltoki periferiko bat ez garbitzeak…?

Haatik, eutsiz, grebalariek eta beren ordezkari sindikalek garaipena lortu zuten. 70.etako hamarralditik hona kapitalismoak izandako eraldaketa estrukturalek langile-klasea aldatu egin dute. Egia da hau ez dela desagertu; anitzagoa bihurtu da, ikuspuntu sozial, etniko eta espazialetik begiratuta. “Ideien guda” egitea klase herritar berri hauek politizatzea da, Oneteko langileen moduko borroken bidez. Hauen garaipenak erakusten du inprobablea dena posible izan daitekeela. Horixe da “fronte kulturala”, fronte ekonomiko eta sozialarekin artikulatua. Agian ez dakite, baina Oneteko grebalariak dira Gramsciren benetako oinordekoak.