Articles du Vendredi : Sélection du 30 mai 2014 !

Réchauffement climatique : les assureurs ne veulent plus casquer !

Hélène Vissière
http://mobile.lepoint.fr/monde/rechauffement-climatique-les-assureurs-ne-veulent-plus-casquer-22-05-2014-1826732_24.php

Les cyclones gagnent du terrain, au nord comme au sud

Pascal
www.univers-nature.com/actualite/les-cyclones-gagnent-du-terrain-au-nord-comme-au-sud-66006.html

« Un système de zéro déchet coûte moins

Alexandre Pouchard
www.lemonde.fr/planete/article/2014/05/29/un-systeme-de-zero-dechet-coute-moins-cher_4421686_3244.html

Victoire des Fralib : une nouvelle histoire commence

Benoît Borrits
www.regards.fr/web/victoire-des-fralib-une-nouvelle,7767

Australie: Deutsche Bank renonce à investir dans un port, les écologistes satisfaits

AFP
www.goodplanet.info/actualite/2014/05/26/australie-deutsche-bank-renonce-investir-dans-port-les-ecologistes-satisfaits

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Réchauffement climatique : les assureurs ne veulent plus casquer !

Hélène Vissière
http://mobile.lepoint.fr/monde/rechauffement-climatique-les-assureurs-ne-veulent-plus-casquer-22-05-2014-1826732_24.php

Un assureur américain attaque des municipalités suite à des inondations. Selon lui, leur inaction face au changement climatique est responsable des dégâts.

C’est une première en matière légale. Farmers Insurance, un assureur américain filiale du géant Zurich Insurance Group, vient d’intenter une série de recours collectifs contre la ville de Chicago et 200 municipalités de l’Illinois. Le motif ? Elles sont responsables, selon lui, de n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour faire face au changement climatique de la planète.

Le 17 avril 2013, une très violente tempête s’est abattue sur Chicago et la région, provoquant des inondations catastrophiques. Le vieux système de canalisation et d’évacuation des eaux a été submergé, ce qui a entraîné le refoulement des égouts dans des centaines de foyers, la fermeture d’une partie du réseau routier et même des effondrements de terrain qui ont englouti trois voitures. “C’est le nouveau type de tempête associée au changement climatique”, expliquait à l’époque Tom LaPorte, le porte-parole de l’office de gestion des eaux de Chicago.

Ne plus assurer les risques en cas d’événement climatique

Farmers Insurance estime que les municipalités n’ont rien fait pour “mettre en place des mesures raisonnables pré-tempête” en modernisant et renforçant les réseaux de canalisations obsolètes alors qu’elles étaient informées des risques et auraient eu le temps de s’y préparer. L’assureur s’appuie sur le “Plan d’action sur le climat de Chicago”, un document de 2008 qui détaille les risques liés au réchauffement et notamment la recrudescence de tempêtes violentes. “Sur les 40 dernières années, le changement climatique dans le comté de Cook a provoqué un accroissement du volume, de l’intensité et de la durée des précipitations par rapport à la période avant 1970″, clame l’assureur qui demande le remboursement des indemnités qui ont été versées à ses adhérents pour leur évacuation, les travaux de rénovation…

Mais derrière ces recours collectifs, Farmers Insurance poursuit sans doute un autre objectif. Son but, s’il gagne, est de faire jurisprudence et d’éviter à l’avenir d’avoir à couvrir des sinistres liés aux tempêtes, à la montée des océans ou à l’émission de gaz à effet de serre. Car les compagnies sont de plus en plus inquiètes de l’impact de la hausse des températures sur leurs revenus. Selon l’assureur Munich Re, les pertes liées au réchauffement ont augmenté d’environ 50 milliards de dollars en moyenne dans les années 1980 à près de 200 milliards cette dernière décennie. L’an dernier, une étude fédérale a montré que les terres inondables allaient croître de 55 % en raison de la hausse du niveau des mers d’ici à 2020.

Le contribuable, dindon de la farce

Les experts sont sceptiques sur les chances de succès de ces recours collectifs. Jusqu’ici, les actions en justice intentées contre l’Army Corps of Engineers, accusée d’être responsable de l’effondrement des digues de la Nouvelle-Orléans lors de l’ouragan Katrina en 2005, ont été déboutées. Quant aux procès contre les industriels émetteurs de gaz à effet de serre, ils ont échoué faute de pouvoir prouver que telle usine était responsable d’un phénomène planétaire comme la hausse du niveau des mers.

Mais si Farmers Insurance gagne, c’est la voie ouverte à un raz de marée de procès similaires avec des répercussions énormes au niveau des municipalités qui devront choisir d’investir dans la modernisation de leurs infrastructures, ou bien… ne plus rien faire du tout ! Car si elles adoptent un plan d’urgence en cas de catastrophe naturelle et ne l’appliquent pas, elles risquent aussi d’être attaquées en justice. Une chose est sûre, si les assureurs obtiennent gain de cause, c’est le contribuable qui va devoir casquer.

Les cyclones gagnent du terrain, au nord comme au sud

Pascal
www.univers-nature.com/actualite/les-cyclones-gagnent-du-terrain-au-nord-comme-au-sud-66006.html

Au cours des 30 dernières années, les cyclones tropicaux ont vu la zone où ils atteignent leur intensité maximale s’étendre vers les pôles Nord et Sud, touchant des régions qui n’y sont pas préparées. Cette évolution s’est faite au rythme de 53 km par décennie dans l’hémisphère Nord et de 62 km dans l’hémisphère Sud. Au final, durant cette période, la zone d’impact maximal s’est élargie de 345 km, soit l’équivalent d’environ trois degrés de latitude.

Dénommés ouragans dans l’Atlantique et typhons dans le Pacifique, les cyclones tropicaux avec leurs vents dévastateurs (près de 380 km/h pour le typhon Haiyan, aux Philippines en 2013) menacent particulièrement les régions côtières. Simultanément, les pluies diluviennes qui les accompagnent causent souvent d’importantes inondations, achevant de « nettoyer » le paysage des territoires qui n’y sont pas préparés… Paradoxalement, les régions les plus proches de l’équateur, qui dépendent de la pluviométrie des cyclones pour participer à la reconstitution de leurs ressources en eau, tendent à voir les niveaux de ces dernières se contracter, les ouragans et autres typhons les fréquentant moins assidument. Toutefois, ce déplacement de la zone géographique des cyclones n’est pas identique partout. La partie Pacifique et celle du Sud de l’océan Indien sont les plus concernées.

Publiée le 14 mai dans la revue Nature, l’étude des climatologues américains, ayant constaté ce vaste mouvement de l’activité cyclonique vers les pôles, s’intéresse également au pourquoi de ce déplacement. Trois possibilités, intimement liées, sont envisagées : la hausse des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la diminution de la couche d’ozone stratosphérique et/ou l’augmentation de la pollution atmosphérique par des aérosols. En effet, parallèlement à ce déplacement vers les pôles, plusieurs autres études montrent une expansion des tropiques sur la même période. Ainsi, pour Jim Kossin, le principal auteur de l’étude, « L’expansion des tropiques semble influencer les facteurs environnementaux qui contrôlent la formation des cyclones tropicaux et leur intensification vers les pôles. » Or, les études attribuent, en partie, cette expansion des tropiques à la hausse des émissions mondiales de gaz à effet et des aérosols destructeurs de l’ozone stratosphérique. Bref, que des facteurs d’origine anthropique …

« Un système de zéro déchet coûte moins

Alexandre Pouchard
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Joan Marc Simon est directeur de Zero Waste Europe, une fondation qui regroupe des organisations et des municipalités pour « repenser la relation avec nos déchets », en promouvant la réduction ainsi que le recyclage pour parvenir à « une société de zéro gaspillage et zéro déchet ».

 

San Francisco est très avancée dans le recyclage de ses détritus, notamment dans la collecte de déchets organiques pour en faire du compost. S’il y a bien quelques initiatives isolées, la France apparaît très en retard dans ce domaine. Pourquoi ?

Nombre de collectivités françaises ont investi dans des décharges ou des incinérateurs, qui sont très chers et qui sont une catastrophe pour l’environnement, car ils rejettent des particules très toxiques. Ces collectivités sont ensuite liées par contrat aux incinérateurs pendant vingt ou trente ans et doivent alimenter ce monstre en fournissant des déchets, sinon elles doivent payer des amendes. Cela conduit à des situations paradoxales dans lesquelles les villes ne sont pas incitées à recycler, puisque cela enlève des déchets à l’incinérateur et peut au final leur coûter plus cher !

La France compte en plus de très importantes entreprises de gestion des déchets [Veolia et Suez particulièrement]. Ils ont besoin d’appliquer leurs solutions dans le pays pour les promouvoir à l’étranger.

 

Ils essaient toutefois de développer la production de compost avec le traitement mécano-biologique (TMB)…

Oui, le TMB est très promu par les entreprises françaises, mais il ne marche pas. Contrairement aux systèmes que l’on peut rencontrer à San Francisco ou Milan, le TMB propose aux habitants de jeter tous les déchets ensemble et de les trier ensuite mécaniquement : d’un côté les déchets organiques, d’un autre le papier, d’un autre le plastique, etc. Cela peut sembler une bonne idée, mais c’est une mauvaise solution. La qualité du recyclage et du compost est très mauvaise, car tout est mélangé, sali par la nourriture et vice-versa.

La France a beaucoup investi dans le TMB, mais elle se retrouve avec du mauvais compost qui est « contaminé » par du plastique, de l’aluminium… [certains l’appellent d’ailleurs « shiny compost », « compost brillant »]. Par conséquent, elle ne peut pas l’exporter ou même l’utiliser dans ses propres champs. Pareil pour les produits du recyclage qui sont de moins bonne qualité qu’un tri manuel, à la source, c’est-à-dire par les habitants eux-mêmes.

 

Dans un contexte budgétaire difficile, comment essayez-vous de convaincre les élus de changer de système ?

Le système de « zéro déchet » coûte moins cher que ceux actuellement utilisés ! Il y a deux coûts principaux dans la gestion des déchets : la collecte et le traitement.

En triant les déchets organiques d’un côté, les recyclables de l’autre et les autres déchets ensuite, vous pouvez tout d’abord réaliser des économies en adaptant la collecte : les premiers doivent être ramassés régulièrement, mais les autres, qui sont « secs », ne pourrissent pas, ne sentent donc pas et peuvent être ramassés moins souvent. Il faut pour cela mettre en place des mesures d’incitation pour les habitants : plus vous jetez, plus vous payez, et donc plus vous recyclez, moins vous payez.

Ensuite, le traitement coûte beaucoup moins cher qu’un incinérateur ! Il faut bien sûr mettre en place les infrastructures de tri et de compost, mais le coût n’est pas du tout le même, tout en créant des emplois supplémentaires. Et contrairement à l’incinération, ce système pousse directement à réduire le volume de déchets. Moins de déchets, moins de coûts, c’est comme cela que ça marche.

Enfin, il faut souligner que le système de « zéro déchet » permet des sources de revenus, en vendant les produits du recyclage et du compost. Le compost de qualité a une vraie valeur sur le marché, les agriculteurs en sont très preneurs. Et en plus, c’est meilleur pour l’environnement.

 

Les élus sont-ils réceptifs à votre message ?

Cela dépend des endroits… En France, où l’incinération est très répandue et où nombre de collectivités sont liées par ces contrats selon lesquels elles doivent fournir des déchets, c’est compliqué. Dans d’autres pays, comme la Slovénie où nous sommes récemment intervenus, les infrastructures étaient moins développées, le passage au zéro déchet est plus facile. Mais il y a aussi des initiatives qui fonctionnent en Italie, par exemple, comme à Milan ou en Vénétie.

L’avantage, c’est que nous présentons des solutions pratiques, ce n’est pas simplement de la théorie. Il y a de plus en plus de villes, partout en Europe, qui se sont fixé un objectif « zéro déchet », et cela marche tout en coûtant moins cher.

Victoire des Fralib : une nouvelle histoire commence

Benoît Borrits
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Après trois ans et demi de conflit, l’accord signé entre Unilever et les salariés de Fralib prévoit une contribution financière de 20 millions d’euros au titre des dommages causés par la fermeture de l’usine de conditionnement de thés et d’infusions. La SCOP Thés et infusions va pouvoir se créer et relancer une production de qualité sur le site.

Lundi 26 mai, un accord a enfin été signé entre les salariés et Unilever pour une fin de conflit après 1.336 jours de lutte. C’est une victoire des salariés qui ouvre une nouvelle page de leur lutte. Au total, Unilever versera près de vingt millions d’euros pour permettre à la SCOP Thés et Infusions de repartir, préservant ainsi une partie des emplois industriels du site.

Au final, ce ne sont pas loin de 20 millions d’euros que la multinationale apporte pour favoriser le démarrage de la SCOP. L’accord précise que la propriété du site ainsi que des machines sera transférée à la SCOP pour une valeur comptable de sept millions d’euros. Par ailleurs, Unilever financera une étude de marché, contribuera à la constitution du fonds de roulement, participera à la remise en état de l’outil de travail. Ajoutons à cela, le fait que tous les salariés vont recevoir des indemnités supra-légales dont une partie pourra abonder le capital de la future SCOP.

« Notre folie a fini par payer »

Ce mardi 27, lors de la conférence des Fralib sur leur lieu de travail, l’émotion était grande. Tous avaient le sentiment d’avoir remporté une belle victoire. Comme l’indiquait une salariée, « Nous nous sommes levés contre les milliardaires, on nous a dit que nous étions fous et notre folie a fini par payer ». À l’image des ex-Pilpa qui ont lancé La Fabrique du Sud, les Fralib vont désormais devoir construire leur projet économique. Cela suppose de trouver des clients dont certains ont déjà été pressentis durant cette lutte.

Le nom définitif de leur marque est actuellement en discussion et ils comptent très prochainement faire une grande journée de présentation de leur gamme. Toute la force de cette coopérative sera de proposer aux consommateurs des produits naturels et de qualité qui contrasteront avec les arômes de synthèse qui étaient jusqu’à présent utilisés. L’arrivée de cette SCOP dans le secteur de l’agroalimentaire sera un atout pour relancer les filières d’arômes naturels de la région.

Plus que jamais, les réseaux de soutien à cette initiative devront se mobiliser pour trouver des débouchés à cette SCOP qui va repartir avec une soixantaine de coopérateurs. Dans l’immédiat, les Fralib préparent une grande fête de la victoire en leur usine pour la fin du mois de juin.

Australie: Deutsche Bank renonce à investir dans un port, les écologistes satisfaits

AFP
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Sydney (AFP) – Les défenseurs de l’environnement australiens se sont félicités de la décision de la Deutsche Bank de renoncer à investir dans un port minier situé près de la grande barrière de corail.

Le gouvernement fédéral australien a donné son feu vert en août 2013 à ce projet d’extension d’un terminal pour le charbon en l’assortissant de conditions drastiques de protection de l’environnement. Mais il s’attire les foudres des organisations de protection de la nature.

Il doit être réalisé par les groupes indiens Adani et GVK à Abbot Point (nord-est), près de la grande barrière de corail.

Lors de son assemblée générale vendredi, la Deutsche Bank a indiqué que sa politique concernant les investissements près de sites mondiaux classés lui interdisait tout investissement dans ce projet.

« Deutsche Bank n’appuie pas des projets lorsque le gouvernement et l’Unesco ne sont pas d’accord sur le point de savoir si ceux-ci menacent ou non l’importance exceptionnelle d’un site », a indiqué la banque allemande dans un communiqué.

« Nous constatons qu’il n’y a pas actuellement de consensus entre l’Unesco et le gouvernement australien sur l’agrandissement d’Abbot Point près de la grande barrière de corail. Notre politique requiert au minimum un consensus et en conséquence nous n’étudierons pas les demandes de financement » pour ce projet, a souligné la banque.

L’Unesco a fait part de ses préoccupations concernant ce projet qui envisage un développement des opérations portuaires et minières et doit en discuter en juin.

La Société de conservation maritime australienne, qui fait campagne contre l’agrandissement du port, s’est félicité de la décision de Deutsche Bank. Selon elle, elle démontre les préoccupations internationales devant les projets « d’industrialisation côtière près de la grande barrière de corail ».

« Les milieux financiers abandonnent le projet d’Abbot Point comme des mouches montrant une volonté grandissante de ne pas être associés aux énormes risques financiers et à ceux menaçant leur réputation, a estimé Felicity Wishart, porte-parole de la Fondation.

« Voudriez-vous voir votre nom associé à la destruction de l’une des plus grandes merveilles du monde, la grande barrière de corail ? », a-t-elle ajouté.

Le projet approuvé prévoit le dragage de millions de tonnes de sable à proximité de la grande barrière dans des conditions strictement définies.

Le ministre australien de l’Environnement Greg Hunt a affirmé que la protection de la grande barrière était la première priorité.

Le développement du port d’Abbot Point est considéré comme essentiel pour les mines de charbon du bassin de Galilée dans l’Etat du Queensland et l’exportation du minerai vers l’Asie.

Selon Greenpeace, la production de la mine, qui devrait atteindre près de 30 millions de tonnes de charbon thermique par an à partir de 2015, se classera parmi les dix plus grands émetteurs mondiaux de dioxyde de carbone lorsqu’elle atteindra sa capacité maximale.

D’autres banques associées au projet sont visées par des manifestations de groupes environnementalistes. Une antenne de la Société Générale à Bayonne (sud-ouest de la France) avait été ainsi occupée à la mi-mai.