Articles du Vendredi : Sélection du 28 septembre 2018

Carbone: l’Ademe dévoile la face cachée des produits courants

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/bilan-carbone-l-ademe-devoile-la-face-cachee-de-produits-courants,93787

Budget: le ministère de la transition écologique doit faire plus avec moins

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/budget-le-ministere-de-la-transition-ecologique-doit-faire-plus-avec-moins,93754

Climat : le temps du sursaut

Par Un collectif : Les signataires : Geneviève Azam économiste, Pauline Boyer Alternatiba, Michel Berhocoirigoin ancien secrétaire général de la Confédération paysanne et ex-président d’EHLG, Damien Carême maire de Grande-Synthe, Jean-François Caron maire de Loos-en-Gohelle, Christophe Cassou climatologue, directeur de recherche, Florent Compain président des Amis de la Terre-France, Cyril Dion écrivain, réalisateur du film Demain, Michel Dubromel président France Nature Environnement (FNE) Txetx Etcheverry Bizi !, Alternatiba Bayonne, Susan George présidente d’honneur d’Attac, Bernadette Groison secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU), Nicolas Haeringer coordinateur de campagnes 350.org, Cédric Herrou paysan, Vallée de la Roya, Christiane Hessel marraine du premier Alternatiba, Jean Jouzel climatologue, Jean-François Julliard directeur général de Greenpeace, Pierre Larrouturou ingénieur agronome, porte-parole du Pacte Finance-Climat, Corinne Morel Darleux militante écosocialiste, Jon Palais Action Non-Violente COP21, Audrey Pulvar présidente de la Fondation pour la nature et l’homme, Philippe Quirion, président du Réseau Action Climat, Thierry Salomon énergéticien, vice-président de l’association négaWatt, Germain Sarhy, village Emmaüs Lescar Pau, Marie Toussaint présidente de Notre affaire à tous.
www.liberation.fr/debats/2018/09/25/climat-le-temps-du-sursaut_1679860

«Klima aldaketa ez da konponduko birziklatuz bakarrik»

Lander Muñagorri Garmendia
www.berria.eus/paperekoa/1886/040/001/2018-07-24/klima_aldaketa_ez_da_konponduko_birziklatuz_bakarrik.htm

Carbone: l’Ademe dévoile la face cachée des produits courants

Stéphanie Senet
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Les équipements de la maison, les outils de communication et les vêtements sont à l’origine de près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre nationales, selon une étude présentée ce 26 septembre par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

 

Première du genre, cette nouvelle étude de l’Ademe lance un pavé dans la mare des bilans carbone. Ciblant 45 produits de consommation courante (appareils électriques et électroniques, textiles, ameublement et équipements de sport), elle précise leur impact sur le climat grâce à une analyse du cycle de vie qui s’est focalisée sur 4 critères: changement climatique, épuisement des ressources, acidification et effets respiratoires, et polluants inorganiques. Et les résultats sont énormes.

 

Haro sur les produits électriques et électroniques

«Les équipements électriques et électroniques arrivent en tête à cause de l’extraction nécessaire d’un grand nombre de minerais, et dans une moindre mesure du transport en avion des smartphones et des tablettes», explique Pierre Galio, chef du service consommation et prévention de l’Ademe. Le bilan carbone d’un seul téléviseur est de 350 kilogrammes équivalent CO2 (éqCO2), autant qu’un aller-retour Paris-Nice en avion. Il est en cela le champion de cette catégorie de produits.

Au total, tous les produits examinés affichent un bilan carbone supérieur à 6  t eq CO2[1][1], selon les calculs de l’Ademe[2][2]. Soit 6 allers-retours Paris New York. Un résultat d’autant plus inquiétant que ces objets, smartphones en tête, sont renouvelés à grande vitesse. Et pour clore ce sombre inventaire, 45 tonnes de matières premières ont été nécessaires à leur fabrication[3][3].

 

Plus c’est grand, plus c’est grave

Autre enseignement de ces travaux, les émissions de GES peuvent varier du simple au double pour un même type de produit. Pour le téléviseur, la taille s’avère cruciale. Un écran de 60 pouces est en effet deux fois plus ‘carboné’ qu’un écran de 30 pouces (600 kg éqCO2 contre 300 kg éqCO2). Même chose pour la quantité de matières utilisées pour leur fabrication (6.500 kg contre 3.000 kg).

 

Avis aux consommateurs

Forte de ces résultats, l’Ademe prodigue quelques judicieux conseils de consommation vertueuse. Au programme: éviter le suréquipement (en ai-je vraiment besoin?), limiter le surdimensionnement (n’est-ce pas trop grand?), ralentir le rythme de renouvellement, tout en prolongeant la durée d’usage des équipements grâce à la réparation et au réemploi.

Partenaire de l’étude, l’association Zero Waste s’est spécialisée dans la chasse aux nouveaux produits. Son défi ‘Rien de neuf’, lancé en janvier 2018, a déjà réuni 12.000 foyers décidés à acheter le moins possible de nouveaux équipements au cours d’une année. «Ces personnes nous disent que c’est finalement assez facile», raconte Flore Berligen, directrice de l’ONG.

 

L’éco-conception dans l’ombre

Agir à la source, c’est-à-dire en concevant des produits moins consommateurs de ressources et à la durée de vie plus longue, restera toujours plus efficace pour le climat.

L’éco-conception n’est pourtant pas la priorité de la feuille de route sur l’économie circulaire, présentée en avril par le Premier ministre Edouard Philippe. «La puissance publique n’est pas favorable à un basculement vers la contrainte», résume Arnaud Leroy, président de l’Ademe.

Pourtant, quelques obligations se sont faufilées dans le dogme du laisser-faire.

Dès le 1er janvier 2020, les producteurs d’équipements électriques et électroniques devront afficher un indice de réparabilité sur leurs produits. L’Ademe finalise actuellement la méthodologie d’évaluation, qui devrait comprendre au moins trois critères: disponibilité des pièces détachées, existence de réparateurs et coût de la réparation. «Cet indice a par ailleurs vocation à s’appliquer à d’autres produits», assure Marc Cheverry, directeur de l’économie circulaire de l’agence. «Malheureusement, si cet indicateur garantira plus ou moins la réparabilité du produit, il n’incitera pas pour autant le consommateur à le réparer», craint de son côté Alain Pautrot, du groupe Seb, qui propose un forfait global de réparation pour tous ses produits. Si le coût de la réparation dépasse en effet le tiers du coût d’un produit neuf, celle-ci sera boudée par le consommateur.

Deuxième piste: le bonus-malus appliqué aux fabricants via le montant de leur éco-contribution[4][4]. Là encore, tout dépendra de sa mise en œuvre. «Si la fabrication d’un produit moins vertueux ne coûte qu’un euro de plus, le constructeur ne changera pas de pratique. Il faudrait que la fourchette oscille entre 10 et 20 €», observe Marc Cheverry. Aujourd’hui, la recyclabilité et la réparabilité d’un produit n’ont aucune incidence financière pour les fabricants. Même chose s’ils détruisent massivement des produits neufs invendus, comme l’a récemment démontré le géant Amazon.

Budget: le ministère de la transition écologique doit faire plus avec moins

Stéphanie Senet
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Si le ministère de la transition écologique enregistre une hausse de 3,1% de son budget, il perd 811 emplois et 267 postes supplémentaires chez ses opérateurs, selon le projet de loi de finances présenté ce 24 septembre.

Avec 34,2 milliards d’euros alloués en 2019, le ministère de la transition écologique et ses opérateurs gagnent environ 1 Md€ par rapport à l’an dernier. Soit une très légère hausse de 3,1% des crédits d’attribution.

 

7,3 Md€ pour les ENR

«L’énergie, le climat et les transports représentent les grands axes prioritaires de ce nouveau budget», indique le ministère. Les soutiens aux énergies renouvelables s’élèvent à 7,3 Md€ en 2019 dans le cadre du compte d’affectation spécialisé dans la transition énergétique (CASTE) contre 6,4 Md€ l’an dernier. «On a fait en sorte que ces soutiens soient le plus efficace possible en supprimant des tarifs d’achat au profit du lancement d’appels d’offres», explique le ministère. Cela regroupe les aides directes aux énergies électriques et à la méthanisation, mais aussi le montant du remboursement de la dette due par l’Etat à EDF au titre de l’ex-CSPE[5][1] (1,8 Md€). Un remboursement qui se terminera en 2020 avec un dernier versement un peu plus faible.

Par ailleurs, la hausse annoncée du fonds Chaleur n’apparaît pas dans le PLF 2019 mais pourrait augmenter dans le cadre du budget de l’Ademe[6][2], au détriment d’autres postes puisque celui-ci reste stable. Ces moyens s’avèrent donc largement insuffisants pour financer la transition énergétique alors que la France est en retard par rapport à ses objectifs climatiques.

 

Un peu moins de vieilles voitures

Présentée comme un succès, la prime à la conversion des véhicules lancée par le plan Climat (1.000 € par ménage, 2.000 pour un ménage non imposable) a déjà fait l’objet de 170.000 demandes depuis le début de l’année. Elle devrait représenter près de 250.000 dossiers d’ici le 31 décembre alors que la loi de finances tablait sur 100.000 demandes. A noter que les ménages modestes sont les plus demandeurs (70% des dossiers). Résultat: cette prime à la conversion et la prime pour les véhicules électriques neufs (6.000 €) se partageront 180 M€ supplémentaires en 2019 pour totaliser 570 M€ (hausse de 47%).

A noter que la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) sur les biocarburants, renommée ‘taxe incitative à l’incorporation de biocarburants’, verra ses tarif simplifiés et relevés en 2019 et 2020.

Remplaçant les tarifs sociaux de l’électricité, le chèque énergie voit son montant relevé de 50 € seulement pour atteindre 200 € en moyenne en 2019, contre 150 € en 2018.

 

Dispositifs maintenus

Les dispositifs de soutien à la rénovation énergétique sont poursuivis sans être pour autant augmentés: crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) pour la dernière année, certificats d’économie d’énergie, EcoPTZ (dispositif simplifié jusqu’à fin 2021) et TVA à 5,5% sur les travaux. Au total, 75.000 rénovations sont attendues en 2019. Pas sûr que le succès soit au rendez-vous.

 

 

Toujours dans la continuité, la contribution Climat Energie poursuit son inflation prévue dans le cadre de la loi de finances 2018 pour grimper à 55 € par tonne en 2019 contre 44,6 € l’an dernier. Cette hausse se répercute sur les taxes sur les carburants: + 6,5 centimes d’euro par litre de gazole et +2,9 centimes d’euro par litre d’essence. Dans un communiqué, la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) se demande «où iront les 2,8 Md€ supplémentaires pour l’Etat», regrettant «la faiblesse de l’accompagnement destiné aux ménages et aux PME qui aujourd’hui n’ont pas les moyens de s’adapter».

Comme annoncé par le JDLE, les tarifs réduits de TICPE[7][3] seront supprimés pour les transports non routiers (engins agricoles et de chantier, transport ferroviaire et fluvial et industrie). Soit un gain d’1 Md€ pour l’Etat en 2019.

 

Une enveloppe accrue pour les transports

En hausse, les crédits dédiés aux transports atteignent environ 7 Md€, «dont 60% seront affectés au fonctionnement et 40% aux investissements», précise le ministère de la transition écologique.

Le budget de l’Afitf[8][4] progresse de 300 M€ avec pour priorités l’entretien des infrastructures routières et fluviales et le renouvellement des transports express régionaux (TER) et trains d’équilibre du territoire (TET) à hauteur de 80 M€.

Le vélo et les pistes cyclables bénéficieront pour leur part du nouveau Fonds national dédié aux mobilités actives, doté de 350 M€ sur 7 ans.

 

L’économie circulaire, l’eau et la biodiversité attendront

Pourtant au cœur d’une feuille de route présentée le 23 avril, l’économie circulaire fait figure de parent pauvre au plan fiscal. Seule la composante déchets de la TGAP devrait augmenter… à partir de 2021! Soit un gain de 130 M€ pour l’Etat. D’ici là, deux petits bonus sont accordés aux opérateurs et aux collectivités: un taux de TVA réduit à 5,5% pour les activités de collecte séparée, collecte en déchetterie, tri et valorisation matière de déchets ménagers, ainsi qu’une réduction à 3% des frais de gestion perçus par l’Etat dans le cadre d’un passage –rarissime– des collectivités à la TEOMi[9][5], alors que la redevance incitative progresse davantage. Insuffisant pour déclencher le passage à une véritable économie circulaire, puisqu’en 2019 et en 2020, il coûtera toujours moins cher d’enfouir ou d’incinérer une tonne de déchets que de la recycler!

Autres parents pauvres, les secteurs de l’eau et de la biodiversité devront se contenter de peu. Soit 15 M€ de plus en 2019 pour la direction générale, tandis que les consommateurs verseront 50 M€ supplémentaires dans le cadre de la hausse de la redevance dédiée à la lutte contre les pollutions diffuses. L’enveloppe de 600 M€ sur 5 ans accordée à la biodiversité sera donc prélevée sur le budget des agences de l’eau, qui boivent déjà la tasse avec l’instauration d’un plafond mordant depuis l’an dernier.

 

1.078 suppressions d’emplois

Pire, les effectifs fondent comme neige au soleil. Le ministère perd 811 emplois par rapport à l’an dernier[10][6]. C’est la troisième plus forte régression après les ministères de l’action et des comptes publics et de l’éducation. Il faut y ajouter 267 suppressions d’emplois chez ses opérateurs. Soit un total de 1.078 ETP en moins.

 

 

Dans un communiqué, le député Matthieu Orphelin (LREM) relève plusieurs oublis, qu’il se propose de corriger lors des débats budgétaires à l’Assemblée: un dispositif pour limiter l’artificialisation des sols (un objectif du plan Biodiversité), une fiscalité sur les fluides frigorigènes HFC fortement émetteurs de gaz à effet de serre (annoncée pourtant dans le plan Climat présenté par Nicolas Hulot en juillet 2017), des aides à la conversion dédiées aux camions et camionnettes et une hausse du fonds Chaleur, dont le doublement était l’un des engagements de campagne du candidat Macron.

 

Le retour de l’éco-taxe / Une nouvelle vignette destinée à taxer les camions étrangers est à l’étude selon le ministre de la transition écologique François de Rugy, le 23 septembre sur BFMTV. Ce projet qui ne devrait pas voir le jour avant 2020 a fait bondir l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui estime que le problème reste l’affectation des recettes déjà perçues par l’Etat. Cette mesure pourrait contrevenir à la directive Eurovignette, si elle ne cible que les transporteurs étrangers.

Climat : le temps du sursaut

Par Un collectif : Les signataires : Geneviève Azam économiste, Pauline Boyer Alternatiba, Michel Berhocoirigoin ancien secrétaire général de la Confédération paysanne et ex-président d’EHLG, Damien Carême maire de Grande-Synthe, Jean-François Caron maire de Loos-en-Gohelle, Christophe Cassou climatologue, directeur de recherche, Florent Compain président des Amis de la Terre-France, Cyril Dion écrivain, réalisateur du film Demain, Michel Dubromel président France Nature Environnement (FNE) Txetx Etcheverry Bizi !, Alternatiba Bayonne, Susan George présidente d’honneur d’Attac, Bernadette Groison secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU), Nicolas Haeringer coordinateur de campagnes 350.org, Cédric Herrou paysan, Vallée de la Roya, Christiane Hessel marraine du premier Alternatiba, Jean Jouzel climatologue, Jean-François Julliard directeur général de Greenpeace, Pierre Larrouturou ingénieur agronome, porte-parole du Pacte Finance-Climat, Corinne Morel Darleux militante écosocialiste, Jon Palais Action Non-Violente COP21, Audrey Pulvar présidente de la Fondation pour la nature et l’homme, Philippe Quirion, président du Réseau Action Climat, Thierry Salomon énergéticien, vice-président de l’association négaWatt, Germain Sarhy, village Emmaüs Lescar Pau, Marie Toussaint présidente de Notre affaire à tous.
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Alors que le prochain rapport du GIEC sur le réchauffement climatique sera rendu début octobre en Corée du Sud, l’heure est à l’enclenchement d’une métamorphose écologique pour une planète habitable.

Tribune. Après un été qui a battu de très nombreux records de température, qui a vu se multiplier des canicules prolongées sur tous les continents, des incendies gigantesques, un été qui s’accommode d’une des plus grandes crises humanitaires avec un taux de mortalité toujours plus important parmi les migrants en Méditerranée, la réalité s’impose à nous. Nous visionnons aujourd’hui la bande-annonce du film de nos prochaines années si nous ne bougeons pas massivement et immédiatement. Maintenant que nous vivons l’avant-goût de ce qui nous attend, allons nous avoir un sursaut ? Aurons-nous ce sursaut indispensable pour préserver l’habitabilité de la planète pour les enfants nés aujourd’hui, ceux que nous emmenons tous les matins à la crèche et même à l’école et au collège tant la dégradation planétaire est rapide ?

Le 28 août au matin, le ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé son départ du gouvernement. Pour expliquer son départ, il a affirmé qu’il nous reste dix ans pour empêcher la planète de devenir une étuve, il a souligné que la «politique des petits pas» ne pourra pas enrayer la catastrophe annoncée. Il a appelé à changer d’échelle, de paradigme sous peine d’échouer dramatiquement.

Choix clair et sans appel

Ce message s’adresse à nous toutes et tous : citoyens, militants, élus locaux, décideurs économiques et politiques. Beaucoup d’entre nous font déjà des actions qui vont dans le bon sens. Trier les déchets, développer quelques pistes cyclables ou introduire un peu de bio dans ses cantines scolaires ou dans ses menus quotidiens. Mais si l’on refuse de se voiler la face, de se mentir sur la réalité de la situation, sa gravité et son urgence, force est de constater que cela n’est absolument pas suffisant. Depuis la COP21, au lieu de baisser, les émissions de gaz à effet de serre qui sont la cause principale des dérèglements climatiques, ont augmenté à l’échelle mondiale mais aussi en France ! C’est tout un système que l’on doit profondément transformer, et pas seulement quelques comportements.

Nous sommes aujourd’hui devant un choix clair et sans appel. Dans les dix ans à venir, à compter d’aujourd’hui, ce que nous ferons ou ne ferons pas, ce que nous déciderons ou ne déciderons pas, individuellement et collectivement, produira un monde à +1,5°C ou un monde à +3°C, +4°C… quand nos jeunes enfants seront tout simplement adultes. A + 1,5°C, nous aurons malgré tout à gérer des conséquences du dérèglement climatique plus graves que celles que la planète connaît depuis ces dernières années. Mais la situation sera encore potentiellement contrôlable moyennant de sérieuses adaptations. A partir de +3°C, un monde inconnu nous attend à l’échelle de l’histoire de l’humain et nous avons de grandes chances de franchir des seuils de rupture, de basculement, aux conséquences immenses. Le coût du réchauffement sera à l’échelle planétaire, humainement tragique et financièrement incomparable au coût qu’aurait eu la mise en place dès maintenant de politiques de transitions écologiques et sociales dans les différents territoires et régions du monde. Nous aurons dès lors créé une situation parfois irréversible à l’échelle de certains territoires, qui ne pourra aller qu’en s’aggravant pour les générations qui nous succéderont, sachant que ses conséquences rendront à terme la vie impossible pour une grande partie de l’humanité dans de très nombreuses régions.

Espoir et action

Le 8 septembre, 150 000 personnes ont manifesté dans toute la France, et bien d’autres à travers le monde, pour appeler à tenter l’impossible pour éviter l’impensable. Ce premier sursaut doit être prolongé, permet l’espoir et nous invite à l’action. Du 6 au 8 octobre, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sera réuni en session plénière en Corée du Sud pour approuver et rendre publiques les conclusions du «rapport 1,5°C» que lui a commandé la COP21. Ce rapport détaillera les impacts du réchauffement climatique sur nos vies, au seuil +1,5°C, mais il donnera aussi une indication argumentée s’il est encore possible ou peu probable de rester en dessous de ce seuil-là, avec toutes les implications incontournables en termes de rythme et importance des changements à mettre en route dès maintenant.

Ce sera probablement un des derniers grands moments pour alerter et mobiliser l’opinion publique mondiale sur ce qui est en jeu, sur le défi à relever très rapidement pour ces quelques années à venir, où l’on peut encore dévier de trajectoire et limiter le changement climatique. Le même week-end, en écho au rapport du GIEC, Bayonne sera le théâtre d’un rassemblement populaire exceptionnel, Alternatiba 2018, qui résonnera loin et fort, pour traduire cette alerte en mobilisation générale, en mise en route d’une véritable métamorphose écologique et sociale permettant de garder une planète habitable. Une métamorphose qui peut s’enclencher dans chacun de nos territoires, aujourd’hui, sans attendre que nos dirigeants nationaux et internationaux aient enfin compris ce que les mots «responsable» et «Histoire» avec un grand H, signifiaient.

Rendez-vous à Alternatiba, les samedi 6 et dimanche 7 octobre à Bayonne, pour fêter ensemble le temps du sursaut, pour lancer ensemble le temps de la mobilisation générale pour le climat, la biodiversité, la solidarité internationale et la justice sociale.

«Klima aldaketa ez da konponduko birziklatuz bakarrik»

Lander Muñagorri Garmendia
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Iraganeko itsaslasterrak aztertuz egungo klima aldaketa aztertzeko lanean ari da El Bani Altuna. Artikoan egon da ikerketa hori egiten, hau da, ozeanoen tenperaturan eragin handia duen gune batean.

Ikerlaria da Naima El Bani Altuna (Bilbo, 1993) geologoa, eta uztail hasieran Artikora joan zen itsasoen iraganeko zirkulazioak ikertzera. Paleozenografiaren arloa lantzen du, hau da, zirkulazio horiek ikertzen ditu, orduko klimaren ezaugarriak zein ziren jakiteko eta egungo klima aldaketa ulertzeko gakoak topatzeko. Joan den astean amaitu zuen Artikoko espedizioa.

Artikora joan zara klima aldaketaren inguruko bilakaera aztertzeko. Artikora joan behar da horretarako?
Ez, noski. Euskal Herrian hainbat modu daude klima ikasteko, baina niri asko interesatzen zaizkit geologiaren azken urteak. Egungo aldaketa klimatikoan, Artikoa eremu delikatuena da. Izan ere, Lurreko tenperatura gradu bat igotzen bada, Artikoan bi-lau gradu igo daiteke, anplifikazio efektua dagoelako. Horrek interesgarri egiten du, eta nik, gainera, Atlantikoan jarraitu nahi nuen.

Artikoa delikatua dela diozu: zer zentzutan?

Itsas izotza urtzearen ondorioak oso gaitzak izango dira animalien ekologiaren, tenperaturaren eta ozeanoko zirkulazioen ikuspegitik. Artikoan gertatzen diren aldaketak ez dira garrantzitsuagoak, baina eragin handiagoa daukate ozeano globalean gertatzen den horretan.

Klima aldaketak ez du atzera-bueltarik?

Akaso ez dauka atzera-bueltarik, baina beste politika batzuekin lan egin behar dugu oraingo joerekin ez jarraitzeko. Oso zaila da hau guztia, eta ez dut uste klima aldaketa birziklatuz bakarrik konponduko denik: aldaketa asko behar ditugu gure bizitzan hau dena gelditzeko.

Birziklatzea ez da nahikoa: beste modu batean bizitzen ikasi beharko dugu, orduan?

Ez dakit. Egia da aldaketa asko gertatu direla Lurraren historian, eta orain interglaziazio batean gaudela. Kontua da XIX. mende amaieratik joera natural horretatik alde egin dugula. Metanoak eta CO2-ak joera natural propioak dauzkate, baina, azken urteetan, industrializazioaren eraginez, joera natural horietatik atera gara, eta dena gizakiaren eragin bihurtu da.

Etorkizuneko geologoek, orduan, gizakiaren arrastoa topatuko dute?

Baietz uste dut. Alejandro Zearreta EHUko ikerlaria eta irakaslea da, eta antropozenoaren erreferente bat: haren arabera, etorkizunean teknofosilak agertuko dira. Horien bidez markatuko da egungo garai geologikoa.
Artikora joan zara hango itsaslasterrak ikertu eta itsas hondoko urak ikertzera. Nola azter daitezke horiek?
Ozeanografian fosilak erabiltzen ditugu, eta nik foraminifero fosilak erabiltzen ditut. Oskoldun bizidun batzuk dira horiek: oskolean gordea dute bizi izan ziren garaiko uraren konposizio kimikoaren seinalea. Beraz, haien oskola aztertuz, jakin dezakegu zein zen uraren tenperatura bizi izan zirenean, baita uraren gazitasuna eta antzeko beste parametro batzuk ere. Horrekin berreraikitzen ditugu iraganeko ur-lasterrak.

Zergatik dira hain garrantzitsuak iraganeko ur-lasterrak?

Groelandia inguruan Atlantikoa eta Artikoa elkartzen dira, eta Ipar Atlantikoko ura eta Artikoko ura nahastu egiten dira. Artikoko urak hegoalderantz doaz, eta Atlantikokoak, iparraldera. Ozeanoko zirkulazioa dentsitatearen, tenperaturaren eta gazitasunaren bidez gidatua dago. Sokatira baten antzekoa da: iparraldetik tira eginez gero, Atlantikoko urak iristen dira, eta Artikokoekin nahasten. Baina oso gaziak direnez, dentsitate handia lortzen dute, eta hondoratu egiten dira. Bolumen hori aldatu egin da iraganean, glaziazio eta interglaziazioetan. Horregatik da garrantzitsua itsaslasterrak aztertzea, ur-lasterrek eta klimak harreman estua daukatelako.

Hozkailu efektua egiten duelako?

Bai. Atlantikotik Artikora doazen ur-lasterrak, adibidez, tropikotik doaz, eta ur bero hori Europa mendebaldetik igarotzen da. Horregatik, Bilbon eta New Yorken, latitude berean egonda ere, negu ezberdinak ditugu. New Yorken elur asko egiten du, eta Bilbon, ez.

Itsas izotzak topatu dituzu Artikoan, eta horiek gutxitzen ari dira. Aldaketaren isla dira?

Bai, baina ezin da esan zer gertatzen den urte batetik bestera. Adibidez, azken egunetan egon garen lekua iaz izotzez estalita zegoen. Ezin da esan aurten ez dagoelako klima aldaketaren eragina denik. Epe luzeagoak hartu behar dira kontuan, eta horregatik egiten dugu paleozeanografia, antzinako datuak ikusita ozeanoaren dinamika ikusteko.

 

[1][1] En y ajoutant les émissions de l’électroménager, du mobilier, des textiles et des équipements de sport

[2][2] Un résultat sous-estimé puisqu’il se focalise sur le craddle to gate, c’est-à-dire du berceau au point de vente, laissant de côté l’impact de l’usage et de la fin de vie du produit

[3][3] En y ajoutant les matières nécessaires à la fabrication des meubles, textiles, électroménager et équipements de sports

[4][4] la somme versée aux éco-organismes dans le cadre d’une filière à responsabilité élargie du producteur (REP)

[5][1] Contribution au service public de l’électricité

[6][2] Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

[7][3] taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques

[8][4] Agence de financement des infrastructures de transport de France

[9][5] Taxe d’enlèvement des ordures ménagères incitative, c’est-à-dire payée en fonction de la production de déchets des ménages

[10][6] Le projet de budget indique deux chiffres différents. Il cite aussi 811 ETP en moins pour les ministères de la transition et de la cohésion des territoires et 224 ETP en moins pour leurs opérateurs.