Quels enseignements tirer de la COP27 ? Préférons la lucidité à la résignation
Maxime Combes , Economiste, travaillant sur les politiques climatiques, commerciales et d’investissement
https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/211122/quels-enseignements-tirer-de-la-cop27-preferons-la-lucidite-la-resignation
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Les résultats de la COP27 font la démonstration que les COP sont à la fois indispensables aux pays pauvres pour obtenir ce qu’ils n’auraient jamais obtenu sans elles et structurellement désarmées pour imposer aux Etats de ne plus procrastiner et de sortir rapidement des énergies fossiles. Entre espoirs impossibles et résignation démobilisatrice, tirons-en quelques enseignements utiles.
Précisions : ce post de blog n’a pas pour ambition de faire une analyse détaillée de chacune des décisions prises lors de la COP27 qui s’est tenue pendant 15 jours à Charm-El-Cheikh (Egypte). N’ayant pu me rendre sur place, je laisse cette responsabilité aux journalistes, ONG, think tanks et délégués qui ont participé à la COP27. Comme expliqué dans le post de blog « Que peut-on attendre de la COP27 ? Entre espoirs impossibles et déceptions certaines » publié en amont de la COP27, je m’appuie sur ma longue expérience des COP pour tenter à chaud, mais avec, je l’espère, un peu de recul et de lucidité, de tirer quelques enseignements de la COP27.
En amont de la COP27, j’avais écrit qu’il fallait éviter deux travers : 1) « attendre de la COP27 qu’elle résolve ce que les 26 COP précédentes n’ont pu empêcher » ; 2) « condamner les COP parce que les gouvernements des Etats qui la composent refusent de transformer de fond en comble leurs politiques économiques ». Chacune de ces deux approches me semble en effet rater sa cible, notamment en confondant les COP avec les Etats qui la composent. La COP27 me semble d’ailleurs en faire la démonstration. Voici la lecture que j’en fais, y compris pour contribuer au débat sur « l’utilité des COP », en quatre premiers enseignements :
« La COP montre que l’on n’est pas tous ensemble pour sauver le climat »
Mickaël Correia
www.mediapart.fr/journal/ecologie/201122/la-cop-montre-que-l-n-est-pas-tous-ensemble-pour-sauver-le-climat
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Alors que la COP27 s’achève par un accord minimaliste, Amy Dahan, chercheuse émérite au CNRS, revient sur la « fabrique de la lenteur » que sont devenus ces sommets sur le climat. Elle appelle à rénover les institutions et les règles qui organisent la mondialisation, pour contraindre les pays à respecter leurs engagements climatiques, sous peine de sanctions.
Faut-il mettre fin aux COP, ces grands sommets sur le climat, qui incarnent désormais plus une foire expo du greenwashing qu’une enceinte de coopération internationale face au plus grand défi de l’humanité au XXIe siècle ?
Alors que la première COP s’est déroulée en 1995 et que les émissions globales augmentent irrémédiablement, l’utilité même de ces réunions est à questionner. Et ce, d’autant plus que limiter le réchauffement global à + 1,5 °C, objectif phare de l’accord de Paris de 2015, est en passe de devenir irréalisable.
Amy Dahan, directrice de recherche émérite au CNRS, étudie l’histoire des négociations climatiques et est la coautrice de Gouverner le climat ? 20 ans de négociations climatiques (avec Stefan C. Aykut, Presses de Sciences Po, 2015). Elle estime que la gouvernance du climat ne devrait plus être enclavée au sein des COP, mais être discutée au sein de divers sommets diplomatiques et des institutions économiques mondiales.
Depuis 30 ans, le droit international économique l’emporte sur l’urgence climatique. Amy Dahan demande que les instances de régulation internationale de la mondialisation, comme l’Organisation mondiale du commerce ou la Banque mondiale, soient rénovées pour – a contrario des COP – créer des mécanismes contraignant les pays à respecter leurs engagements climatiques.
Pour vous donner un exemple, le traité sur la charte de l’énergie, entré en vigueur en 1998, vise à protéger les investissements étrangers du secteur de l’énergie. Mais il a surtout restreint le déploiement de politiques climatiques. Il a permis aux industriels de poursuivre les Pays-Bas qui souhaitaient fermer des centrales au charbon, ou encore l’Italie qui voulait interdire des forages pétroliers offshore.
La France et plusieurs autres pays européens comme l’Allemagne, l’Espagne ou la Pologne viennent d’annoncer leur décision de se retirer de ce traité : c’est une des toutes premières fois que des règles nées de la mondialisation sont reconnues comme antinomiques avec la lutte contre le changement climatique.
Cela nous montre que sortir des énergies fossiles ne se passera pas dans les COP. Et que pour que le monde effectue sa transition écologique, il faut radicalement modifier le paysage politique et économique de la régulation mondiale.
C’est-à-dire qu’il faut mettre en œuvre des mécanismes contraignants pour mettre fin aux énergies fossiles ?
Le mot « énergie » ne figure même pas dans l’accord de Paris de 2015. La sortie des énergies fossiles n’a été évoquée qu’à la COP de Glasgow en 2021, sans que les modalités concrètes ou les difficultés des pays pour cette sortie aient jamais été l’objet de discussions.
Élections HLM, changeons vraiment les choses !
Candidat.e.s Alda aux élections HLM
https://lhebdo.mediabask.eus/fr/hemeroteca/mediabask/editions/mediabask_2022-11-17-06-00/hemeroteca_articles/elections-hlm-changeons-vraiment-les-choses
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L’association de défense des locataires Alda est née il y a à peine 2 ans mais elle a su démontrer en si peu de temps son efficacité, son soutien actif auprès de plus en plus de familles modestes et sa présence permanente sur le terrain.
Avec Alda, on gagne
Si l’on ne prend en compte que l’année qui vient de s’écouler, Alda a accompagné et aidé 357 familles et personnes et la plupart du temps résolu les problèmes ou les injustices auxquels elles étaient confrontées. L’association a créé des premiers collectifs d’habitants sur des quartiers HLM comme Cam de Prats et Habas, qui eux-mêmes ont commencé à remporter de premières victoires collectives.
Alda a gagné, par ses actions et campagnes, des avancées plus globales, avec un impact positif sur la situation générale du logement en Pays Basque. C’est bien sûr l’adoption de la compensation par l’agglomération Pays Basque qui a permis de stopper la transformation en meublés de tourisme des logements loués à l’année aux gens d’ici.
C’est également la création par l’État d’un comité de lutte contre les baux frauduleux en Pays Basque, une première dans l’Hexagone. Ce comité a déjà un effet dissuasif sur les comportements de nombreux propriétaires et agences immobilières.
Parc privé et parc social, tout se tient
Alda est la seule association de défense des locataires présente et active dans la plateforme Se loger au pays – Herrian bizi qui a organisé le 20 novembre 2021 la plus grande manifestation pour le droit au logement réalisée en France depuis 25 ans. Cela a permis un certain nombre d’avancées supplémentaires : engagement du Préfet à soutenir la candidature de l’agglomération Pays Basque à l’encadrement renforcé des loyers ; création d’un comité de pilotage territorial pour le logement en Pays Basque, pour voir notamment comment développer et faciliter la production locale de logement social.
Or, il est fondamental, si l’on veut réellement défendre les locataires HLM de s’attaquer à la crise globale du foncier et de l’immobilier en Pays Basque. Si l’on ne combat pas la spéculation privée, qu’elle soit foncière ou immobilière, cela a pour conséquence directe de rendre de plus en plus difficile et coûteux pour HSA, Office 64, le COL et les autres offices ou organismes HLM de produire du logement social.
Résultat : il y a moins de logements HLM disponibles, pour nos enfants mais également pour nous quand l’évolution de nos vies nous amène à solliciter une mutation dans le parc HLM. Et le surcoût de production des logements sociaux lié à la spéculation privée, aggravé par l’explosion des coûts de construction, va réduire les moyens financiers des bailleurs sociaux. Au final, cela sera moins de réhabilitation et de rénovation de nos quartiers et de nos immeubles HLM, moins de moyens pour leur entretien et les équipements collectifs nécessaires.
Encore plus efficace pour tous les locataires
On le voit, les locataires HLM ont aujourd’hui besoin de 2 choses :
1) une association active, et réellement présente sur le terrain, comme l’est Alda, qui compte déjà 450 membres motivés et dynamiques -et leur nombre augmente tous les jours- diffuse son journal des milieux populaires à 35 000 exemplaires, rend les gens acteurs, renforce les mobilisations et aide à organiser des collectifs d’habitants améliorant la vie de leur quartier HLM.
2) une association qui lutte pour que le Pays Basque puisse maîtriser la crise actuelle du foncier et de l’immobilier, crise qui a et qui aura des conséquences pour toutes et tous, locataires du parc social comme locataires ou petits propriétaires du parc privé.
Si ces élections HLM voient de nombreux locataires voter pour ses listes, Alda pourra avoir demain accès à diverses commissions, instances, sources d’information auxquelles elle n’a pas accès aujourd’hui. Elle en sera d’autant plus efficace et pourra gagner encore plus de victoires pour le plus grand bien de tous les locataires du Pays Basque…et de nos enfants !
Du 16 au 30 novembre, pour changer vraiment, votons Alda !
Rama Cristofoli, Isabelle Marticorena, Yusuf Polat, Carole Sermet, locataires HSA ; Moussa Cissokho, Nicolas Igier, Corinne Manso, locataires Office 64 ; candidates et candidats Alda aux élections HLM
Autoktonoen jakintzak kontuan hartzea genuke aterabide segurra
Jenofa Berhokoirigoin
www.argia.eus/argia-astekaria/2802/autoktonoen-jakintzak-kontuan-hartzea-genuke-aterabide-segurra
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COP27 gailurra iragan berri da Egiptoko Xarm el-Xeikh hirian. Ikuspegi mendebaldarra nagusitu da, beste behin, eta erabakiak araberakoak ditugu. Herri autoktonoen ahotsa entzunarazteko leku ttipia bideratu arren, haien ekarpenak ez dira kontuan hartuak. Alta, 5.000tik gora kultura ezberdin eta 476 milioi herritar horiek –Europarren kopuru bertsua– osagai inportantea dute partekatzen: naturaren errespetua eta ingurunea integratzen duen ikuspegi holistikoa. Ingurumenari eta bioaniztasunari begira mendeetan zehar garaturiko jakintza mamitsua izanik, gogoetan integratzeko deia luzatu berri du GIEC Klima Larrialdiari Buruzko Gobernu Arteko Taldeak.
Oihanaren ahotsa eta Amazoniako bizidun guztien ahotsa dakarzkit”. Brasilgo Huni Kui herri autoktonoko ordezkari Ninawa Inu Huni kui Pereira Nunesen hitzak dira, Egipton burutzen dabiltzan COP27 gailurrean zabaldurikoak. Klima aldaketaren erronkaz hausnartzerakoan ezberdintzen diren diskurtsoa, postura eta mundu ikuskera dakarzki berekin. Baina ez du berak bideratzen dantza, gutxiengoan da, eta ikuspegi antropozentriko hegemonikoa dauka parean, erabat aurkako norantzan doana. Lastima, bestela balitz, ezberdin irudikatzen ahalko genukeelako geroa, eta krisi klimatikoaren panorama.
GIEC Klima Larrialdiari Buruzko Gobernu Arteko Taldeak otsailean plazaraturiko txostenak nabarmentzen ditu herri autoktonoen gaitasunak eta jakitateak: “Mendeetan zehar aurre egin diote adaptazioaren erronkari eta ingurunearen aldaketei egokitzeko erresilientzia estrategiak garatu dituzte. [Klima larrialdiari] egokitzeko indarrak aberastu eta elikatu ditzakete”. Egiaztapenari beste ideia inportante bat gehitzen dio zientifikoen taldeak: herri horien autodeterminazioa eta beraien eskubideen aitortza bermatu behar dira klima larrialdiari aurre egin nahi baldin badiogu.
Indigenen ordezkari diren hamarnaka egiturek –orotara 1.600 milioi hektarea lurretan banaturikoak– begi onez hartu zuten adituen babesa: “Azkenean mundu mailako zientifiko famatuenek aitortu dute guk aspaldian genekiena”. Bioaniztasunaren zaintza eta “iraunkortasunean oinarrituriko lurren eta oihanen kudeaketa” direla eta, badakite krisi ekologikoari aurre egiteko aterabide batzuk dauzkatela: “Babesa izanez gero, bide beretik segitzen ahalko genuke”. Babesa, autodeterminazioa eta lurraren eskubidea bermatzetik iragaiten da, hori gabe “zaurgarri” direlako agroindustriaren, meatze-sektorearen eta azpiegitura erraldoien parean.
“Biktimak baino gehiago gara”
Klima aldaketaren talka bortitzena jasotzen dutenen artean dira indigenak. Alta ez dira CO2 isurketen edota bestelako kutsaduren oinarrian. Hala eta guztiz ere, biktimaren posturara mugatze hori ez du begi onez ikusten Siila Watt-Cloutier inuitak, eta aterabideak adosten diren mahaira gomitatzeko garaia dela uste du, Radio Canada irratian egindako elkarrizketan entzun daitekenez.
Baina hainbat erronka ekarriko lituzke mahaiaren partekatzeak, bidean aitzina egiteko betetzea ezinbestekoak liratekenak: Elkar ulertzearena –hitzez harago, mundu-ikuskera kontuan hartuko lukeen ulerkera kausitzea–; arbasoen eta oraingoen jakintzak ikuspegi antropozentrikotik babestearena, manipulaziorik ez izateko gisan; eta nola ez, ikuspegi holistikoa kontuan hartzeak dakarren deseraikitze ariketarena. “Elkar ulertzen saiatzen gara, gure jakintzen ulermen handiagoa izateko gisan. Baina hasteko, autoktonoon jakintzen definitze ariketa gure esku uztearekin hasi beharko lukete…”, dio antropologo inuit Lisa Koperqualukek Radio Canada irratian.
Hots, ikuspegi koloniala deseraikitzeko behar gorria dago klimaren esparruan ere. “Kolonialismo berdeaz” ari da Reporterre komunikabidean irakurri daitekeen Il faut décoloniser notre approche de la nature (“Naturaz daukagun ikuspegia dekolonizatu behar daukagu”) elkarrizketan antropologo den Fiote Longo: “Jarrera horren atzealdean dagoen ideologia arrazakeriaren atzealdean dagoenaren bera da, beraien ingurunea benetan kudeatzeko gaitasunik ez daukaten herri gisa kontsideratuak dira”. COP27 bezalako guneen dekolonizatzea ikuspegi aldaketatik ere pasako da, nagusi diren Iparreko herri aberatsek, haien multinazional eta hurbileko lobbyek ez dutelako indigenek oinarrian dituzten ikuspegi eta helburuak.
Horri dagokionez, merezi du begirada Kanada alderantz bideratzeak, elkarrekiko aitortzan eta elkarlanean aitzina egiteko nahikaria dutelako; poliki-poliki eta arreta handiz bada ere –autoktonoen desagerrarazteko prozesu bortitz eta estrukturala ukan duen lurraldea izanik, zauria irekita delako oraindik–. Besteak beste, ingurumena eta klima aldaketari buruzko DSA Zientzia Autoktonoaren Adarra dabil ekarpenak egiten.
Hiru begidun ikuspegia
Egitura gaztea da, aurtengo urtarrilean sortutakoa, eta esparru zientifikoan ere autoktonoen eta kolonizatzaileen ondorengoen artean bakerako eta erreparaziorako urratsak emateko sortu zuten. Myrle Ballard unibertsitari autoktonoak landuriko “hiru begidun ikuspegia” garatzeko asmoarekin dabiltza, batez ere klima aldaketaren desafioa gainditzeko erronkan.
Orain arte ezagunagoa dugu bi begidun ikuspegia, jakintza zientifiko autoktonoa eta mendebaldarra juntatzen dituena. Hirugarren bat gehitzen dio postura berritzaile horrek: “Autoktonoen ikuspegiari gehitzen zaio ‘harreman guztien’ izenean hitz egiteko ardura. Autoktonoen mundu ikuskeran diogu zuzenean lotuak garela lurrari, urari, landareei, abereei eta horiek ezin badute hitz egin, orduan, guk badaukagula horien hitza zabaltzeko ardura. Horregatik gara hirugarren begiaz/ahotsaz mintzo”.
Baina ez hiru ezta bi ere, ikuspegi mendebaldarra nagusitu da COP27an. Guztia deseraikitzeko beharra begibistakoa gelditzen ari zaigu eta nonbait, Fiore Longoren ondoko esaldiak berresten digu bidea: “Ez da egia gizakiak duela natura suntsitzen. Mendebaldetarron bizi-sistema da suntsitzailea, baina beste jendarte batzuk ere badaude. Bioaniztasunaren %80 herri autoktonoen lurraldeetan da”.
Mundu mailan 476 milioi autoktono dira –Europar Batasuneko biztanleriaren heina guti gora behera–, guztira 5.000 kultura ezberdin, munduaren mapa ofizial hegemonikoko 90 estatutan kokaturik. Anitzak eta ezberdinak izan arren, guztiek dute ingurumenarekilako ikuspegi eta begirune bera. Mendebaldetarron begia doi bat itxi eta besteari lekua egitea bihurtuko zaigu bide bakarra, laster.