Taxer les transactions financières : “pourquoi attendre”, Monsieur Sarkozy ?
Attac France Le 21.09.10
Prêche dans le désert
Hervé Kempf Article paru dans reporterre.net daté du 22.09.10
Contribution Climat Universelle
Jean Sireyjol, président de Taca, l’association militant sur Bordeaux pour la taxe carbone avec redistribution Article paru dans l’édition Alda daté du 23.09.10
Quelques évidences contestables sur les retraites
Benoït Hamon Article paru dans l’édition du Monde daté du 21.09.10
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Taxer les transactions financières : “pourquoi attendre”, Monsieur Sarkozy ?
Attac France Le 21.09.10
“Les financements innovants, la taxation des transactions financières, nous pouvons le décider ici. Pourquoi attendre ?”.
Cette forte déclaration devant l’Assemblée générale de l’ONU hier, Nicolas Sarkozy aurait pu la faire, avec plus de chances de succès, au dernier Conseil européen. Alors que la France fait fort peu de choses pour pousser à l’adoption d’une telle taxe au niveau de l’Union européenne, pourquoi le président de la République choisit-il le cadre des Nations Unies ?
La réponse est malheureusement claire : une fois de plus, Nicolas Sarkozy choisit la pose plutôt que l’efficacité. S’il voulait véritablement faire avancer la taxation des transactions financières, il commencerait par pousser les feux au niveau européen, où nombre de partenaires – à commencer par l’Allemagne et l’actuelle présidence belge de l’Union – affichent le même objectif. Ce n’est pas Attac qui le dit, mais le rapport des experts du groupe-pilote pour les financements innovants, publié en juillet dernier : techniquement, l’Union européenne ou la zone euro pourraient mettre en place tout de suite une taxation des transactions de change de façon unilatérale, sans attendre l’hypothétique accord des États-Unis et du Canada, qui s’opposent farouchement à l’idée.
Pour Attac, cette taxe devrait avoir pour premier objectif de diminuer fortement le volume des transactions, de façon à dégonfler la bulle spéculative et à réduire le pouvoir de la finance. Son taux devrait donc être très supérieur aux 0,005% couramment avancés par Bernard Kouchner, et elle devrait couvrir l’ensemble des transactions, y compris sur les produits dérivés. Elle pourrait rapporter des dizaines de milliards d’euros au niveau européen, pour alimenter notamment des fonds pour le développement et la transition écologique au Sud. Cette initiative obligerait les autres grands pays à suivre le mouvement.
Mais, comme avant Copenhague, Nicolas Sarkozy préfère la politique du bagout solitaire à la construction d’une démarche européenne cohérente. Les effets de manche à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies préparent la gesticulation de la prochaine présidence du G20.
Rappelons que Nicolas Sarkozy a fait supprimer il y a deux ans l’impôt de Bourse, la seule taxe française sur les transactions financières.
Au moment où sa réforme des retraites veut faire prévaloir la loi de la finance et des agences de notation, il n’y a pas de meilleure réponse que la mobilisation populaire contre l’injustice et le cynisme.
Prêche dans le désert
Hervé Kempf Article paru dans reporterre.net daté du 22.09.10
Cinq Français, un Malgache et un Togolais ont donc été enlevés au nord du Niger, à Arlit, par des inconnus. On ne peut que redouter le danger qu’ils courent, et s’associer à l’angoisse de leurs proches. Tout en pensant aussi aux 70 000 habitants de cette cité minière perdue dans la poussière. A la majorité d’entre eux, qui vivent misérablement dans les “boukakis”, les bidonvilles qui entourent la ville bâtie. Aux Touaregs, voyageurs du sable et du soleil, devenus importuns sur le territoire de leurs ancêtres. A la radioactivité issue de quarante ans d’exploitation de l’uranium, et qui se dégage des stocks à l’air libre des résidus miniers. A la malédiction du Niger, pauvre de sa richesse en uranium, qui ne lui a pas apporté le développement, mais le mirage d’une prospérité toujours repoussée sous la tutelle peu discrète de l’ex-colonisateur.
Sept otages, et un mythe qui s’effondre : celui de l’indépendance énergétique. Selon les statistiques officielles, le taux d’indépendance énergétique de la France est de 46 %. Ce chiffre recouvre la production d’électricité nucléaire. Celle-ci requiert de l’uranium. La dernière mine française d’uranium a fermé en 2001. Ainsi, le nucléaire “français” dépend de l’uranium du Niger (pour 40 % de son approvisionnement), du Canada et du Kazakhstan, autant de pays qui n’ont pas jusqu’à présent demandé leur rattachement à la République française, et peuvent être sujets à diverses turbulences.
L’examen des statistiques met à mal un autre mythe, selon lequel le nucléaire aurait libéré la France de la dépendance pétrolière. Non seulement nous importons toujours du pétrole (86 millions de tonnes par an), mais nous en consommons autant par habitant que ces Allemands qui s’obstinent à vouloir sortir du nucléaire : 1,4 tonne par an. En fait, toute l’Europe est dépendante : de l’uranium nigérien, du gaz russe, du pétrole du Proche-Orient, voire demain du soleil saharien. Le mieux, pour limiter les tracas inévitables de cette situation, serait de maîtriser la consommation d’énergie.
C’est ce qu’indique un rapport, “Energy savings 2020” (Economies d’énergie 2020), publié par l’European Climate Foundation, une fondation basée aux Pays-Bas (1). Ce qu’il dit ? Que l’Europe n’atteindra pas ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre sans une importante politique d’économie d’énergie. Que cette politique économiserait près de 400 millions de tonnes d’importation de pétrole par an. Qu’elle créerait plus d’emplois que le secteur des énergies nouvelles. On prêche dans le désert. On a des chances d’être entendu, ces temps-ci.
Contribution Climat Universelle
Jean Sireyjol, président de Taca, l’association militant sur Bordeaux pour la taxe carbone avec redistribution Article paru dans l’édition Alda daté du 23.09.10
TACA milite contre le changement climatique via la promotion de la taxe carbone avec redistribution. Ses actions, conviviales et originales (pic-nic sans carbone, outil MicMac de mesure de l’empreinte carbone, etc.), diffusent dans un large public des informations scientifiques et ont pour but de trouver “un nouvel équilibre tout en avançant”. Comme Bizi! à Bayonne, TACA est mobilisé pour l’organisation de la journée du 10-10-10 à Bordeaux. Jean Sireyjol, le président de TACA, fait part à Alda! de leurs réflexions.
Y a-t-il un réchauffement climatique actuellement ? Oui sûr à plus de 90% par le GIEC(*), oui à 84% pour les français selon IPSOS le 19 janvier 2010. L’homme est il responsable de ce réchauffement climatique ? Oui sûr à plus de 90% dit le GIEC, et à 80% pour les français selon IPSOS. Ce sont nos émissions de gaz à effet de serre (CO2 en particulier) qui comme une couverture devenant de plus en plus épaisse réchauffe lentement (mais sûrement selon le GIEC) notre atmosphère. Que faut il faire pour limiter ce réchauffement ? Diminuer fortement nos émissions de gaz à effet de serre (le GIEC à 90% de certitude) et ainsi enlever une épaisseur de couverture. Comment se répartir l’effort entre les pays ? On ne sait pas (résultat de la conférence de Copenhague décembre 2009) Sur ce constat d’échec à Copenhague, l’association taca n’est pas d’accord et vous propose une autre suite de questions réponses Comment diminuer efficacement une pollution comme les émissions de CO2 ? Le principe pollueur payeur est l’outil indispensable (nécessaire, mais pas suffisant) pour réduire les pollutions. Il faut mettre un prix sur le carbone, et la justice et la simplicité c’est que ce prix soit le même pour tout le monde. Que faire de l’argent ainsi récolté auprès des pollueurs ? Cet argent représente l’utilisation d’une ressource commune, l’atmosphère, et donc chaque humain a droit a exactement la même part de ce bien commun. C’est la suite logique du principe pollueur payeur. Donc le principe juste c’est de partager également les revenus entre chaque citoyen du monde. Que donnerait au niveau mondial l’application de ces 2 principes ? A partir des données mondiales de consommation de carburants fossiles publiées par l’AIE(**) pour 2007, et en appliquant le prix de 32€ par tonne de CO2 (soit 8 centimes par litre d’essence) proposé par les experts de la commission Rocard, taca a le plaisir de vous annoncer les chiffres annuels suivants : La consommation mondiale totale de carburants fossiles à laquelle on appliquerait la taxe de 32 € par tonne de CO2 permettrait de collecter l’équivalent de 140€ par être humain.Cela équivaudrait à une distribution annuelle individuelle (pôt commun de la taxe) de 140€ par tête. Par contre, la dépense individuelle moyenne par habitant et par pays (en suivant les chiffres des émissions de CO2 ) est la suivante : Américain du nord : 640€, Européen de l’ouest : 270€, Chinois, 100€, Indien: 40€, Sénégalais : 11€. Ce sont des chiffres moyens, chaque individu payant en fait exactement selon sa quantité consommée de carbone, tandis que la redistribution, elle, est la même pour tout le monde. Que disent ces chiffres ? Ces chiffres disent que ceux qui vont payer ce sont ceux qui polluent le plus, ça tombe bien il se trouve que ce sont les habitants des pays riches (et aussi les riches des pays pauvres). Si nous, pays riches, avons le courage de regarder cette vérité qui nous dérange, eh bien, au prix quelques efforts financiers, nous pouvons mettre en mouvement l’ensemble des pays grâce à cette Contribution Climat Universelle pour décarboniser l’économie mondiale et protéger notre atmosphère et l’avenir de nos enfants. Des économistes amis nous ont dit connaitre ces chiffres mais n’osent pas proposer cette solution trop «coûteuse» (financièrement et aussi politiquement) pour les gouvernements des pays développés (USA et Europe). Pourtant ces chiffres ne sont que le résultat de l’application basique du principe pollueur payeur et du principe chaque être humain a droit à la même part ! Sommes-nous prêts à payer pour la pollution qu’on émet ? Sommes-nous prêts à payer notre part pour protéger le climat ? Est-ce que ça ne vaut pas le coup de se poser quelques questions, de s’informer, d’étudier cette nouvelle donne et de mobiliser autour de soi ? Vous trouverez des informations complémentaires sur le site web de taca : http://taca.asso-web.com/
(*)GIEC : Groupe Intergouvernemental d’Etude du Climat : www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm (**)AIE : Agence Internationale de l’Energie site web www.iea.org/publications/ Sondage IPSOS du 19 janvier 2010 : www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/2974.asp Précisions de l’auteur Biais producteur consommateur : Les chiffres de l’AIE (p91 du rapport cité) attribuent les consommations de CO2 là où l’énergie est utilisée. Pour les produits manufacturés, il faut donc effectuer une correction pour attribuer le CO2 au consommateur final. Pour cette raison le chiffre de la Chine a été diminué de 30% et celui des autres pays cités augmenté de 5%. Les chiffres donnés ne prennent pas en compte la diminution de consommation que va entraîner cette contribution, alors que c’est précisément le but recherché. Cette diminution ne change pas la signification générale de ces chiffres et de l’action proposée. Nucléaire : Les chiffres de l’AIE ne comptent que le CO2 et donc l’énergie nucléaire n’est pas taxé dans cet article alors que l’association taca soutient l’application de la taxe carbone sur l’électricité d’origine nucléaire comme proposé par la Fondation Nicolas Hulot. Autres gaz à effet de serre (GES) : Les autres ges (méthane, oxyde d’azote et hexafluorure) pourraient aussi être taxés à la source pour appliquer le principe pollueur payeur sur le consommateur final. Par exemple le méthane émis par les ruminants pourrait être taxé à l’abattoir en fonction du poids du bétail. Cette taxe se répercuterait naturellement jusque dans le prix final de vente au particulier. Modalités de mise en œuvre de la contribution climat universelle : Elles doivent être négociées, ce qui est proposée ici est une utopie, une boussole indiquant la direction à suivre. Par exemple faut il distribuer la totalité des 140€ à chaque individu, ou en comptabiliser une partie par pays et financer ainsi des projets collectifs d’adaptation au réchauffement climatique ? La redistribution égalitaire pour chaque individu, en plus du principe d’égalité universelle, a pour objet de permettre aux personnes à revenus modestes de recevoir suffisamment d’argent pour faire face au coût du CO2 pour son mode de vie.
Quelques évidences contestables sur les retraites
Benoït Hamon Article paru dans l’édition du Monde daté du 21.09.10
“Sur le fond, pourtant, repousser l’âge légal de départ à la retraite est une nécessité largement admise sauf à entretenir un mensonge général sur la capacité de l’Etat à financer le système, il faut bien regarder les réalités en face”. C’est en ces termes qu’Eric Fottorino énonce l’équation intangible de l’avenir de nos retraites, dans Le Monde du 9 septembre.
Examinons donc cette affirmation. “Sur le fond, pourtant, repousser l’âge légal de départ à la retraite est une nécessité largement admise”. Largement, mais par qui ? Pas suffisamment en tout cas pour convaincre davantage qu’une minorité des Français, que l’on trouve principalement parmi les retraités et l’électorat fidèle au président, comme l’illustrent toutes les études réalisées pour sonder l’opinion des Français sur le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et 67 ans. Pas assez largement pour convaincre un seul syndicat au cœur de la très large diversité syndicale française à l’exception de celui des patrons. Pas non plus, enfin, pour inverser la courbe de mobilisation des Français qui battent le pavé de plus en plus nombreux pour refuser le report de l’âge légal de départ à la retraite.
“Sauf à entretenir un mensonge général sur la capacité de l’Etat à financer le système.” Ainsi la “vérité” commanderait de dire qu’il faut relever l’âge de la retraite. Prétendre le contraire, serait donc mentir. Parmi les arguments-massue servis pour plaider cette option, on entend inlassablement répéter que l’espérance de vie augmente, que le nombre d’actifs diminue, que le nombre d’inactifs augmente et que tous les autres pays européens ont déjà agi en ce sens. Les exemples allemand et espagnol sont régulièrement convoqués pour montrer aux salariés français la voie à suivre. Tous ces arguments se discutent et se réfutent si l’on regarde de plus près la situation hors de nos frontières. En Allemagne et en Espagne, on travaillerait plus longtemps donc qu’en France, jusqu’à 65 ans et bientôt 67 ans !
Dans la plupart des pays européens, l’âge de référence n’est pas l’âge légal de départ en retraite mais l’âge de départ sans décote – l’équivalent chez nous de l’âge légal de départ à taux plein. Ce qui place d’ores et déjà la France, l’Allemagne et l’Espagne à égalité : 65 ans dans chacun des pays. Si l’on se penche non plus sur les âges légaux, mais sur l’âge effectif, celui auquel les salariés quittent réellement le marché du travail, la proximité des situations en Europe est frappante : 61,5 ans en France, la même chose en Espagne, 62 ans en Allemagne.
La situation des Français vis-à-vis de l’âge légal de départ est donc, avant même la “réforme” gouvernementale, équivalente à celle de l’Allemagne et de l’Espagne. Mais elle se détériore quand on compare le calendrier de passage à 67 ans. C’est en 2029 que les Allemands verront l’âge de départ à la retraite sans décote reculer de deux ans. C’est en 2027 que les Espagnols passeront ce cap. Les Français n’auront pas cette chance : c’est dès 2016 que la réforme française entrerait en vigueur.
Mais s’il est un point où la comparaison tourne franchement au désavantage des Français, c’est celui du nombre d’annuités requises pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Il faut travailler 35 annuités en Allemagne et en Espagne contre 41 en France !
Enfin, ultime paradoxe, l’indicateur de fécondité est de 2 en France en 2008 contre 1,4 en Espagne et en Allemagne. En 2008, en France, 829 300 enfants sont nés pour une population de 63 millions d’habitants, contre 682 500 pour une population de 82 millions d’habitants en Allemagne et 519 100 enfants en Espagne, pour une population de 44,5 millions d’habitants. Notre démographie est la plus dynamique d’Europe, significativement devant celle de l’Allemagne ou de l’Espagne. Et pourtant, non seulement les salariés français devront cotiser 6 annuités et demi de plus que les allemands et les espagnols pour pouvoir partir avec une retraite à taux plein, mais le passage de 65 à 67 ans débutera plus de dix ans avant nos deux voisins.
S’il existe un mensonge tenace, c’est bien celui qui fait du salarié français un privilégié en matière de retraite en Europe. C’est sur cette duperie, qui parie sur la résignation des Français aux “sacrifices nécessaires”, que le gouvernement a adossé sa réforme des retraites.
UNE VISION DE L’AVENIR DU CONTRAT SOCIAL
Poursuivons l’examen de ce point de vue. Le “mensonge” des adversaires de la remise en cause de la retraite à 60 ans porterait encore sur “la capacité de l’Etat à financer le système”. Qui propose donc cela ? Pas les socialistes, qui ne proposent pas de transférer les déficits des comptes sociaux vers le budget de l’Etat. Je ne me souviens pas non plus avoir entendu quiconque proposer d’augmenter la CSG et en son sein la part affectée au financement des retraites en lieu et place du report de l’âge légal.
Voilà quatre mois que les socialistes ont fait connaître leurs propositions. Nous voulons substituer aux 20 milliards d’euros de gains attendus du report de l’âge légal de départ à la retraite, 25 milliards d’euros de prélèvements sur le capital. Si quelques critiques grossières venant du MEDEF ou du groupe UMP ont pu être formulées sur cette proposition, personne n’a cependant osé prétendre qu’elle était irréaliste, injuste ou que ses conséquences seraient néfastes pour notre économie. En outre, le montant des dividendes distribués aux actionnaires est passé en France de 3,2 % du PIB en 1982 à 8,5 % du PIB en 2007. Ce qui représente une charge de 100 milliards d’euros prélevés sur les entreprises ; il y a donc matière à optimiser l’usage et la redistribution de ces profits.
Enfin “il faut bien regarder les réalités en face”, dit Monsieur Fottorino. Y êtes-vous prêts autant que nous le sommes ? Il est frappant d’observer qu’aujourd’hui en France, on conçoive si facilement d’interrompre la marche du progrès. Car c’est bien cela qui est en jeu : le progrès social. S’il s’inscrit dans le prolongement du progrès des techniques et du progrès économique, il est toujours le résultat d’un choix politique que la démocratie, le suffrage universel et le mouvement social ont permis et légitimé depuis un siècle. Le gouvernement de MM. Sarkozy et Fillon signe avec cette réforme sa vision de l’avenir du contrat social. Il est plus surprenant que vous présentiez le cœur de cet arbitrage politique comme découlant d’un fait indiscutable et objectif.
Si aujourd’hui les marchés et les institutions financières font office à la fois de savants et de prophètes, les faits qu’ils énoncent telles des vérités ne sont que des interprétations, produit de leurs intérêts mais aussi de leur instinct premier : l’appât du gain. “Il ne faut pas s’en laisser conter. Les grands esprits sont des sceptiques” disait Nietzsche. Heureusement, une majorité de Français “reste sceptique”.