Articles du Vendredi : Sélection du 21 février 2020


Climat, malbouffe, tabac… : l’ONU inquiète pour la santé des enfants
AFP
www.lemonde.fr/sante/article/2020/02/19/climat-malbouffe-tabac-l-onu-inquiete-pour-la-sante-des-enfants_6030012_1651302.html

Un rapport pointe une « menace immédiate » sur la santé des générations futures en évoquant en premier lieu la pollution de l’air et le réchauffement climatique.

Cela ressemble à un signal d’alarme, déjà actionné, mais qui sonnerait encore plus fort. Les auteurs d’un rapport publié mercredi 19 février dans la revue médicale britannique The Lancet estiment que des avancées ont été réalisées au cours des vingt dernières années dans le domaine de la santé des enfants et des adolescents, mais « ces progrès sont aujourd’hui au point mort » voire « menacés »,

Dérèglement climatique, malbouffe, marketing des fabricants de tabac… La santé des enfants fait partout face à une « menace immédiate » et aucun pays dans le monde ne protège leur avenir de façon satisfaisante, avertit l’Organisation des Nations unies (ONU).

Pour parvenir à cette conclusion sévère, ce groupe de 40 experts indépendants en santé infantile du monde entier, convoqués par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef, a construit un nouvel indice mesurant la possibilité des enfants de s’épanouir, à partir des données de 180 pays (indicateurs de mortalité, d’état de santé, de nutrition, d’éducation…).

Sans surprise, ce sont des pays riches qui arrivent en tête avec la Norvège en première position, suivie par la Corée du Sud, les Pays-Bas et la France. Inversement, le bas du classement est occupé par des pays d’Afrique subsaharienne : République centrafricaine, Tchad, Somalie et Niger.

 « Intensification des menaces climatiques »

Mais les auteurs du rapport, intitulé « Un avenir pour les enfants du monde ? », mettent en regard de ce classement des mesures de « durabilité » (évolution des émissions de CO2, inégalités de revenus…) et soulignent que « si beaucoup de pays à haut revenu ont un très bon score à l’index d’épanouissement, ils sont proches du bas du classement pour leur contribution à la durabilité écologique ».

Quant aux pays les plus pauvres, si leurs émissions de gaz à effet de serre sont parmi les plus faibles, « beaucoup sont exposés aux effets les plus sévères d’un changement climatique rapide ».

Seuls neuf pays sont à la fois en mesure d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 par habitant fixés pour 2030 tout en étant situés dans les 70 meilleurs scores pour l’index d’épanouissement : l’Albanie, l’Arménie, la Grenade, la Jordanie, la Moldavie, le Sri Lanka, la Tunisie, l’Uruguay et le Vietnam.

« Les pays doivent revoir leur approche de la santé des enfants et des adolescents en faisant en sorte, non seulement de prendre soin d’eux aujourd’hui, mais en protégeant le monde dont ils hériteront », souligne Helen Clark, ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande et coprésidente de la commission d’experts convoquée par l’OMS et l’Unicef.

Parmi les menaces pesant sur la santé des générations futures, le rapport évoque en premier lieu la pollution de l’air et l’« intensification des menaces climatiques ».

« Si le réchauffement climatique dépasse 4° C d’ici 2100 comme le prévoient les projections actuelles, cela entraînera des conséquences sanitaires désastreuses pour les enfants, en raison de la hausse du niveau des océans, des vagues de chaleur, de la prolifération de maladies telles que le paludisme et la dengue, ainsi que de la malnutrition ».

 « Pratiques commerciales néfastes »

Les experts dénoncent aussi des « pratiques commerciales néfastes » pour la santé des enfants, exposés au marketing de marques d’aliments ultra-transformés, de boissons sucrées, d’alcool, de cigarettes électroniques ou de tabac.

De nombreuses études montrent que « l’autorégulation par les industriels ne fonctionne pas », souligne Anthony Costello, pédiatre et ancien directeur de l’Institute for Global Health (Royaume-Uni), évoquant l’exposition aux publicités pour l’alcool pendant les rencontres sportives et l’explosion de l’obésité infantile et adolescente, multipliée par 11 entre 1975 et 2016.

Aussi, ils appellent les gouvernements nationaux à durcir leur réglementation en la matière. Ils leur recommandent également de s’attaquer « avec la plus grande urgence » aux émissions de CO2 pour « faire en sorte que les enfants aient un avenir sur cette planète », de prendre en compte la voix des plus jeunes dans les décisions politiques et d’évaluer systématiquement les effets de ces décisions sur la santé infantile.

 

Neutralité carbone : la France ‘n’est pas du tout sur la bonne trajectoire’, alerte la présidente du Haut conseil pour le climat
Guillaume Jacquot
www.publicsenat.fr/article/parlementaire/neutralite-carbone-la-france-n-est-pas-du-tout-sur-la-bonne-trajectoire-alerte

Auditionnée au Sénat, Corinne Le Quéré, qui préside cette instance indépendante depuis sa création en 2018, signale que la baisse d’émissions de gaz à effet de serre est insuffisante en France. Elle demande une meilleure évaluation de l’impact climatique des lois économiques et environnementales.

Cinq jours après les images d’Emmanuel Macron au chevet des glaciers en Haute-Savoie, le Haut conseil pour le climat (HCC), par la voix de sa présidente, est venu rappeler à l’exécutif que la France n’était pas très bien engagée pour respecter les objectifs qu’elle a elle-même fixés. La cible de la neutralité carbone à l’horizon 2050 figure à l’article 1 de la loi énergie-climat, promulguée le 8 novembre. Or, les efforts actuels sont « insuffisants », selon cette instance indépendante, présidée par la climatologue Corinne Le Quéré, et chargée depuis 2018 de suivre la « bonne en mise en œuvre des mesures prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ».

« Les émissions diminuent presque deux fois moins vite que ce qui était anticipé. On n’est pas du tout sur la bonne trajectoire », souligne la présidente du HCC, tout en rappelant que le gouvernement annonce des mesures plus ambitieuses après 2024. Actuellement, la dimension des émissions gaz à effet de serre en France atteint un rythme annuel de -1,1 %. Corinne Le Quéré a encouragé les sénateurs à « s’emparer » des stratégies annoncées par le gouvernement, au lendemain de l’audition d’Élisabeth Borne.

Ce n’est pas la première fois que Corinne Le Quéré, en sa qualité de présidente du HCC, est entendue au Sénat. Mais cette venue était l’occasion pour elle de s’exprimer après la réponse, le mois dernier, du gouvernement au rapport annuel du HCC, six mois après sa remise. La climatologue a ainsi déploré que les décisions gouvernementales soient « rarement évaluées ». « On a un gros manque du pilotage de stratégie nationale bas carbone. On ne sait pas par exemple, pourquoi un certain nombre d’indicateurs, dans les transports et le bâtiment, n’ont pas atteint leurs objectifs. »

Le Pacte productif d’Emmanuel Macron attendu au tournant

Loi d’orientation sur les mobilités, loi énergie-climat, loi anti-gaspillage : les textes qui ont une incidence directe sur l’environnement se sont succédé ces derniers mois. Mais difficile pour le HCC d’analyser avec précision les orientations prises par le gouvernement : « Seulement 3% des articles de loi actuellement sont évalués sous l’angle climat », note Corinne Le Quéré.

Dans les conseils distillés en direction des ministres, la présidente du Haut conseil a également souligné qu’il fallait préparer l’économie et la société à l’atteinte de la neutralité carbone. Dans la droite ligne de son rapport de juin 2019. La préconisation arrive à point nommé. Emmanuel Macron doit présenter son « Pacte productif » en avril, plan qui doit faire le lien entre industrie, innovation et transition énergétique. « Il faut nous assurer qu’à l’intérieur de ce pacte il y ait une planification des incidences sur l’emploi », a-t-elle insisté.

La taxe carbone « n’est pas juste »

Sur la taxe carbone, l’un des leviers les plus puissants pour faire évoluer les comportements, Corinne Le Quéré a fait preuve d’un discours beaucoup plus critique. « Elle n’est pas juste, elle touche les plus démunis, plus que les moins démunis. Elle n’est pas acceptée, en partie à cause de cet élément de vulnérabilité et de justice. »

Comme une majorité de sénateurs, elle demande une « transparence complète » sur l’utilisation des recettes de la taxe carbone et une refonte de son assiette, afin que son poids sur les catégories modestes soit allégé.

Interrogée par les sénateurs, la présidente du Haut-Conseil a également fait un état des lieux des travaux menés actuellement par son équipe, livrant une sorte de bande-annonce sur le contenu du prochain rapport de juin 2020. Seront notamment abordés une comparaison des politiques à l’étranger vis-à-vis de l’efficacité énergétique des bâtiments et un focus sur l’empreinte carbone des produits que la France importe.

« Une évaluation un peu cash »

En pleine convention citoyenne sur le climat, le HCC sera attentif aux débouchés de cette expérience inédite, rattachée au Conseil économique, social et environnemental (Cese). « Est-ce que ce n’est pas un gadget médiatique ? », s’est interrogé le sénateur LR Didier Mandelli. « On va regarder le processus et comment le gouvernement s’empare des conclusions », promet Corinne Le Quéré.

L’audition a probablement permis de clarifier le sens du Haut Conseil pour le climat. Plusieurs sénateurs, comme Pascale Bories (rapporteure pour la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable dans le projet de loi énergie-climat), se demandaient si cette énième instance n’empiétait pas sur d’autres organismes.

« Nous ne sommes pas un conseil de représentation », a répondu Corinne Le Quéré, à propos de la prétendue ressemblance avec le Conseil national de la transition écologique (CNTE). Contrairement au CNTE, présidé par la ministre Élisabeth Borne, le Haut conseil se caractérise par son indépendance et son suivi au long cours des stratégies. Le ton de l’audition a aussi été apprécié des parlementaires de la commission. « Vous avez démontré votre utilité à travers une évaluation qui est objective, sans concessions qui est même parfois un peu sévère et un peu cash », a salué le socialiste Jean-Michel Houllegatte.

Mille scientifiques l’affirment : ‘Face à la crise écologique, la rébellion est nécessaire’
Collectif
https://reporterre.net/Mille-scientifiques-l-affirment-Face-a-la-crise-ecologique-la-rebellion-est-necessaire

Près de mille scientifiques ont lancé jeudi 20 février un appel dans lequel ils revendiquent la légitimité de la désobéissance civique. Le voici :

« Face à la crise écologique, la rébellion est nécessaire »

« Faisant le constat de l’inaction des gouvernements face à l’urgence écologique et climatique, plus de 1000 scientifiques de toutes disciplines appellent les citoyens à la désobéissance civile et au développement d’alternatives. Ils exhortent les responsables politiques à changer radicalement notre modèle économique et productif et à prendre au sérieux les propositions de la Convention citoyenne sur le climat.

Cet appel s’inspire de tribunes similaires dans The Guardian et Le Temps. »

« Nous, soussignés, représentons des disciplines et domaines académiques différents. Les vues que nous exprimons ici nous engagent et n’engagent pas les institutions pour lesquelles nous travaillons. Quels que soient nos domaines d’expertise, nous faisons tous le même constat : depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée.

Les observations scientifiques sont incontestables et les catastrophes se déroulent sous nos yeux. Nous sommes en train de vivre la 6e extinction de masse, plusieurs dizaines d’espèces disparaissent chaque jour, et les niveaux de pollution sont alarmants à tous points de vue (plastiques, pesticides, nitrates, métaux lourds…).

Pour ne parler que du climat, nous avons déjà dépassé le 1°C de température supplémentaire par rapport à l’ère préindustrielle, et la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée depuis plusieurs millions d’années. Selon le rapport de suivi des émissions 2019 du Programme des Nations unies pour l’environnement et le développement (PNUE), les engagements pris par les pays dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 nous placent sur une trajectoire d’au moins +3°C d’ici 2100, et ce à supposer qu’ils soient respectés. L’objectif de limiter le réchauffement sous les +1,5°C est désormais hors d’atteinte à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6% par an, alors qu’elles ont augmenté de 1,5% par an au cours des dix dernières années. Chaque degré supplémentaire renforce le risque de dépasser des points de basculement provoquant une cascade de conséquences irréversibles (effondrement de la banquise, dégel du pergélisol, ralentissement des courants océaniques…). Les études préparatoires au prochain rapport du GIEC (CNRS-CEA-Météo France) suggèrent que les rapports précédents ont sous-estimé l’ampleur des changements déjà enclenchés. Un réchauffement global de plus de 5°C ne peut plus être exclu si l’emballement actuel des émissions de gaz à effet de serre se poursuit. À ces niveaux de température, l’habitabilité de la France serait remise en question par des niveaux de température et d’humidité provoquant le décès par hyperthermie.

Les sociétés humaines ne peuvent continuer à ignorer les conséquences de leurs activités sur la planète sans en subir les conséquences, comme l’ont montré de longue date et chaque jour plus clairement de nombreuses études reflétant le consensus scientifique. Si nous persistons dans cette voie, le futur de notre espèce est sombre. Notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu’une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse.

Les objectifs de croissance économique qu’il défend sont en contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu’il est indispensable d’engager sans délai. Les politiques françaises actuelles en matière climatique et de protection de la biodiversité sont très loin d’être à la hauteur des enjeux et de l’urgence auxquels nous faisons face. Loin de confirmer une prétendue opposition entre écologie et justice sociale, le mouvement des Gilets jaunes a dénoncé à juste titre l’inconséquence et l’hypocrisie de politiques qui voudraient d’un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l’autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur. Continuer à promouvoir des technologies superflues et énergivores comme la 5G ou la voiture autonome est irresponsable à l’heure où nos modes de vie doivent évoluer vers plus de frugalité et où nos efforts collectifs doivent être concentrés sur la transition écologique et sociale.

L’absence de résultats de cette politique est patente : comme l’a relevé le Haut Conseil pour le climat, le budget d’émissions de gaz à effet de serre fixé par la Stratégie nationale bas carbone française n’a pas été respecté entre 2015 et 2018. En dépit des déclarations de bonnes intentions, l’empreinte carbone par habitant de la France (incluant les émissions importées) reste aujourd’hui encore supérieure à son niveau de 1995, à 11 tonnes d’équivalent CO2 par habitant et par an, alors qu’elle doit descendre à 2 tonnes d’ici 2050.

La prochaine décennie sera décisive pour limiter l’ampleur des dérèglements à venir. Nous refusons que les jeunes d’aujourd’hui et les générations futures aient à payer les conséquences de la catastrophe sans précédent que nous sommes en train de préparer et dont les effets se font déjà ressentir. Lorsqu’un gouvernement renonce sciemment à sa responsabilité de protéger ses citoyens, il a échoué dans son rôle essentiel.

En conséquence, nous appelons à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes, qu’ils soient historiques (Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Greenpeace…) ou formés plus récemment (Action non-violente COP21, Extinction Rebellion, Youth for Climate…). Nous invitons tous les citoyens, y compris nos collègues scientifiques, à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd’hui. En agissant individuellement, en se rassemblant au niveau professionnel ou citoyen local (par exemple en comités de quartier), ou en rejoignant les associations ou mouvements existants (Alternatiba, Villes en transition, Alternatives territoriales…), des marges de manœuvre se dégageront pour faire sauter les verrous et développer des alternatives.

Nous demandons par ailleurs aux pouvoirs publics de dire la vérité concernant la gravité et l’urgence de la situation :notre mode de vie actuel et la croissance économique ne sont pas compatibles avec la limitation du dérèglement climatique à des niveaux acceptables. Nous appelons les responsables politiques nationaux comme locaux à prendre des mesures immédiates pour réduire véritablement l’empreinte carbone de la France et stopper l’érosion de la biodiversité. Nous exhortons également l’exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre. »

Tribune initiée par :

  • Joana Beigbeder, Enseignant-chercheur en science des matériaux, Institut Mines-Télecom – Mines Alès (IMT Mines Alès)
    • Frédéric Boone, Chercheur en astrophysique, Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP)
    • Milan Bouchet-Valat, Chercheur en sociologie, Institut national d’études démographiques (Ined)
    • Julian Carrey, Enseignant-chercheur en physique, Institut national des sciences appliquées de Toulouse (INSA Toulouse)
    • Agnès Ducharne, Chercheuse en climatologie, CNRS – Institut Pierre-Simon-Laplace (IPSL)
    • Tanguy Fardet, Chercheur post-doctorant en neurosciences computationnelles, Max Planck Institute for Biological Cybernetics – Université de Tübingen
    • Kévin Jean, Enseignant-chercheur en épidémiologie, Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)
    • Jérôme Mariette, Ingénieur d’études en bioinformatique, Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE)
    • Françoise Roques, Chercheuse en astrophysique, Observatoire de Paris

Klima aldaketak paleodieta arriskutsu bihurtu zuenekoa
Edu Lartzanguren
www.berria.eus/albisteak/177623/klima-aldaketak-paleodieta-arriskutsu-bihurtu-zuenekoa.htm

Paleolitoko ehiztariek metal astunez pozoinduriko arrainak eta itsas animaliak jaten zituzten, itsas mailaren igoerak eraginda, Norvegian eginiko ikerketa baten arabera.

Zeresana eman du azken urteotan osasuna promesten duen elikatzeko beste molde batek: paleodieta deiturikoak. Paleolitoko ehiztari eta biltzaileen elikadura imitatzeari esaten zaio paleodieta: haragia, arraina, fruituak eta fruitu lehorrak lehenesten ditu, hau da, ustez Paleolitoko gizaki nomadek jaten zutena. Paleodietak apropos baztertzen ditu aleak eta janari prozesatuak, eta paleodietazale batzuek gaurko gaitz askoren iturburutzat dauzkate azken horiek.

Baina horren osasungarria al zen paleodieta? Ohi bezala, erantzuna erlatiboa da, eta egoeraren araberakoa. Norvegian egin berri duten ikerketa baten arabera, hango ehiztari-biltzaileen dieta, osasungarria ez izateaz gain, guztiz toxikoa zen.

Norvegiako Unibertsitate Artikoko Hans Peter Blankholmek ikertu ditu herrialdeko iparraldeko kostan Paleolitoan bizi izan ziren gizakiak. Baina ikerketa horretan ez dute giza arrastorik aztertu, baizik eta haien elikagaiak. Varanger inguruko zortzi gune arkeologiko aztertu dituzte, eta han topaturiko bakailao eta itsas txakur muturbeltzen hezurrak laborategira eraman dituzte. Aurkitu dutenez, duela 6.100 eta 3.500 urte arteko animaliok kadmio, berun eta merkurio asko zuten gorputzean. Batez beste, bakailaoaren kadmio mailak gaur Europako agintariek ezarritako segurtasun muga baino 22 aldiz handiagoak ziren, eta berun mailak, 3-4 handiagoak. Itsas txakurraren kasuan, berun mailak bakailaoarenak bezalakoak ziren, eta kadmio mailak, 15 aldiz handiagoak.

Merkurio mailak gaurko mugetatik behera zeuden oro har, baina, halere, handiak ziren, ia gaurko artikoko arrainaren parekoak. «Horrek erakutsiko luke itsasoko jana ez zela osasungarria Harri Aroaren hasieran; haatik, arriskutsua ere bazen», idatzi du Blankholmen taldeak Science Direct gunean argitaraturiko txostenean. Edonola ere, baliteke orduko gizakiek horrenbesteko kalterik pairatu ez izana, beharbada uste baino lurreko elikagai gehiago kontsumitzen zituztelako, ikertzaileek idatzi dutenez.

Berunak sendabiderik gabeko kalteak eragiten ditu burmuinean eta nerbio sisteman, eta anemia eragiten du, beruna odolean egoteak hemoglobinaren sintesia gelditzen duelako, eta oxigenoaren garraioan eragiten duelako. Saturnismo izenarekin ezagutzen da berun pozoidurak eragindako gaitza. Kadmioak, berriz, gibeleko, giltzurrunetako eta birikietako gaitzak eragin ditzake.

Itsasoaren mailaren igoera

Baina nolatan kutsatuko ziren itsasoko animaliak halako metal astunekin industrializazioaren aurretik?

Norvegiako ikertzaileek uste dutenez, kutsadura itsasoaren mailaren igoerarekin zegoen lotuta. Merkurioa, beruna eta kadmioa berez daude lurraren azalean, eta itsasoek ordura arte estali gabeko eremuak hartu zituztenean, metal astunok uretara pasatuko ziren, eta elikadura katea kutsatuko zuten. Ikerketak, beraz, ondorio interesgarriak ditu gaurko klima larrialdiaren testuinguruan: erakusten du itsasoen igoerak espero ez diren moduetan eragin diezaiekeela elikadurari eta giza osasunari.

Pairatuko zituzten Varangerreko gizaki haiek euren elikagaien toxikoen kalteak? Ezin erantzun daude ikertzaileak. Izan ere, orduko bizi itxaropena kontuan hartuta, baliteke behar beste urte bizi ez izana kalteak sumatzeko.

Edonola, ere, ikerketa egiteko erabilitako lagina txikiegia da ondorio orokorrak ateratzeko. Gauza bera gertatzen al zen Euskal Herriko kostaldeko biztanleen elikadurarekin? Badago zer ikertu.

Noski, ikerketa horrekin ezin da ondorioztatu haragi, arrain eta fruitu lehorretan oinarrituriko dieta ez dela, berez, osasungarria. Jan daitezke metal astunik gabeko produktuak paleodieta osasungarri batean. Baina, beste hainbatetan bezala, ikerketak erakusten du beharbada ez dagoela dieta idealik, eta hoberena dela denetatik jatea, besterik ez bada ere, behintzat arriskua gutxitzeko. Paleogizakiek ez zuten aukera hori izan.