Articles du Vendredi : Sélection du 19 février 2021


L’énorme retard de la France en matière de rénovation énergétique des bâtiments
Emeline Cazi
www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/11/renovation-energetique-la-france-accuse-toujours-un-lourd-retard_6069595_3234.html

Une mission parlementaire évoque les failles de la politique actuelle et propose une série de mesures pour tenter d’accélérer la cadence.

Il est toujours déprimant de lire un rapport sur la rénovation énergétique des bâtiments. Chaque fois, l’urgence à rénover le bâti en France, pour des raisons environnementales, sociales, sanitaires et économiques, est rappelée noir sur blanc. Chaque fois, les objectifs à atteindre d’ici à 2050 sont redits clairement. Et chaque fois, le constat est le même : le retard qu’accuse la France sur le sujet est énorme.

Les conclusions du rapport de la mission d’information parlementaire sur la rénovation thermique des bâtiments – une trentaine d’auditions, quarante entretiens –, présenté mercredi 10 février, n’échappent pas à la règle. « Il y a une inadéquation entre des objectifs très ambitieux et les moyens mis en œuvre pour les atteindre », déplore Vincent Descœur, président de la mission. « Le rythme est trop lent. » Les rénovations globales ? « A peine 0,2 % des travaux engagés », constate-t-il. « Quand on sait que 94 % des logements affichent une étiquette énergétique inférieure à B, on mesure l’ampleur du défi. » Dans le tertiaire, c’est encore « plus délicat ». « Le recensement des consommations des bâtiments débute à peine. On ne dispose pas de données fiables. »

L’objectif de porter l’ensemble du parc résidentiel à un niveau « bâtiment basse consommation » d’ici à 2050 (étiquettes A et B) est pourtant non négociable, relève Marjolaine Meynier-Millefert, députée LRM de l’Isère et rapporteuse de la mission. Selon la feuille de route nationale, cela implique 370 000 rénovations globales d’ici à 2022, puis 700 000 par an à partir de 2030. « Une fois qu’on a dit qu’on n’est pas en mesure de tenir ces objectifs », il faut trouver des solutions. Les députés, qui présentent cinquante-deux propositions, espèrent voir une partie d’entre elles traduites dans la loi Climat et résilience, qui sera débattue mi-mars.

Il serait malhonnête de dire que le gouvernement fait fi du sujet. Cependant, de sérieux freins persistent et empêchent de mener une politique efficace, selon les membres de la mission. Ainsi, est-il normal que le Conseil national de l’habitat, le Conseil supérieur de l’énergie et un troisième conseil consacré à l’efficacité énergétique ne se coordonnent pas ? Définir un calendrier à long terme est également indispensable. Une première date, 2028, a été fixée pour éradiquer les passoires thermiques (étiquettes F et G). Mais « il est nécessaire de définir l’après », insiste M. Descoeur, comme de penser aux suites du plan de relance – qui consacre 6,7 milliards d’euros à la rénovation énergétique – « afin d’éviter un effet “stop and go” ».

« Failles » du financement

De même, il paraît indispensable de disposer d’un outil capable d’évaluer la politique publique. Le gouvernement avait annoncé la création de l’Observatoire national de la rénovation énergétique. Ce dernier a vu le jour en 2020, et a, il est vrai, permis d’estimer le nombre de passoires thermiques en France. Toutefois, « seuls deux emplois [sont] dévolus à cette tâche », ont souligné les représentants de l’observatoire lors des auditions. Des moyens « nettement insuffisants ». Pourtant, « la fiabilité des données (…) est une condition indispensable » pour mener une politique de cette envergure, note le rapport.

Par ailleurs, « si on veut massifier, il faudra trouver 15 milliards à 20 milliards d’euros par an », prévient M. Descoeur. Dans la lignée de ce que répètent le Haut Conseil pour le climat et les experts de l’Agence de la transition écologique (Ademe), les aides doivent se concentrer sur les rénovations globales. « Le dernier rapport de l’Ademe est clair : la rénovation par gestes, quand elle n’est pas concertée, ne fonctionne pas », rappelle Mme Meynier-Millefert. A ses yeux, seule la rénovation globale en une fois, ou par étapes, doit être privilégiée. « Mais ça n’est possible que si le marché et la filière sont organisés. » Or, sur les 320 000 entreprises du bâtiment en France, seules 65 000 sont reconnues garantes de l’environnement. Et encore ce chiffre est-il en baisse.

Face à l’urgence, les membres de la mission sont allés jusqu’à évoquer le principe d’obligation de rénovation. Mme Meynier-Millefert tient à mettre les propriétaires à l’aise : la contrainte reposerait d’abord sur l’Etat, les collectivités et la filière, qui doivent d’abord, selon elle, résoudre « les failles » du financement, de la gouvernance et de la formation de nouveaux professionnels. Mais s’il devait y avoir obligation, celle-ci pourrait concerner les copropriétés les plus énergivores (F et G). Ne pas laisser le choix aux propriétaires permettrait de lever les blocages des assemblées générales de copropriétaires. La loi devra alors s’accompagner de mesures de financement solides, comme un prêt couvrant la totalité des travaux.

Citoyens manipulés ou incompétents, fanatisme vert : guérilla médiatique contre la Convention climat
Barnabé Binctin, Olivier Petitjean
www.bastamag.net/Citoyens-manipules-proces-en-incompetence-fanatisme-vert-guerilla-mediatique-contre-la-Convention-climat

L’offensive des industriels contre les propositions de la Convention climat s’est accompagnée d’une véritable guerre des mots pour décrédibiliser les « citoyens » à coups de tribunes, de comparaisons parfois indignes, et de faux experts sur les plateaux télévisés.

Est-ce le processus inédit de la Convention citoyenne pour le climat qui les a pris de court ? Une véritable inquiétude face à l’ambition des mesures proposées ? À l’ordinaire plus coutumiers des couloirs calfeutrés, les lobbys industriels n’ont pas hésité à investir le terrain médiatique pour sonner l’heure de la révolte. Un « backlash  » organisé à grands coups de tribunes enflammées, de déclarations apocalyptiques ou de clash sur Twitter, avec au diapason, une étrange coalition de petits soldats mêlant élus de droite, éditorialistes patentés et intellectuels conservateurs. L’invective y a régné à la hauteur de l’enjeu : aucun mot n’a semblé assez fort pour dénoncer l’hérésie des mesures proposées, autant que l’incurie des commanditaires.

Tour à tour, la Convention citoyenne s’est vue taxée de populisme, de déni de réalité ou même, plus original, d’être « sans rapport ou presque avec le climat ». Procès en incompétence, en illégitimité, en radicalité, en dogmatisme ou en fanatisme, tout y est passé, même les soupçons de complotisme – les citoyens n’ayant pas été « totalement choisis au hasard », au sein d’une assemblée par ailleurs « passablement manipulée » [1].

Les propositions de la Convention climat « transformeraient la France en Venezuela en deux mois »

La Convention citoyenne a donc été accusée de tous les maux : elle augmenterait la fracture sociale et territoriale, nuirait aux plus modestes, abolirait le droit de propriété ou affaiblirait nos institutions démocratiques. Sans oublier toutes ses tares économiques – la baisse de la compétitivité, la menace sur l’emploi ou les risques de faillite – que François Lenglet, chroniqueur sur TF1, résume par la formule suivante : « Ce que vise la convention, c’est revenir à l’économie du confinement à perpétuité. Plus grave encore, la remise en cause de l’innovation  ». Pour Olivier Babeau, directeur de l’Institut Sapiens, un think tank libéral, pas de doute : les propositions des citoyens « transformeraient la France en Venezuela en deux mois ». Au concours Lépine de l’accusation la plus indécente, la palme revient certainement à Jacques Chevalier, journaliste au Point, qui ose toutes les comparaisons : « ‘‘Nuit gravement à la santé’’ est l’étoile jaune du SUV que certains veulent stigmatiser en interdisant même la publicité ».

On en oublierait presque que les propositions formulées par les 150 citoyens n’ont en réalité rien de vraiment révolutionnaire. De l’interdiction de certaines lignes aériennes intérieures à une redevance sur les engrais azotés, une bonne partie avait déjà été avancée – sans succès jusqu’ici – par des parlementaires, des associations voire des organisations publiques. « Dans les sujets retenus, certains sont sur la table depuis un moment et nos clients ont déjà fait passer des messages », admettait récemment un lobbyiste interrogé par le site Contexte.

« Les vrais écologistes, c’est nous »

Fait relativement nouveau, le combat sémantique s’est aussi parfois déporté sur le terrain même de l’écologie.

Il suffisait avant de ridiculiser ses adversaires en les traitant de simple « écologistes » – comprendre : au mieux, de doux utopistes, des « cheveux longs-sandales Jésus » comme s’en est amusé un ministre [2] ; au pire, de dangereux esprits dogmatiques. Ce temps-là semble révolu. Désormais, c’est à celui qui sera le « bon », le meilleur écologiste. « C’est une stratégie consciente : rester sur la défensive, derrière le rideau, ne suffit plus, il faut se montrer publiquement comme les « vrais » écologistes, analyse ainsi Cyril Dion, l’un des garants de la Convention citoyenne. Peu importe si c’est faux, l’essentiel est de produire un discours performatif sur le sujet : plus on parle fort, plus on répète, plus on finit par faire l’opinion ». Le réalisateur sait de quoi il parle : il s’est ainsi vu donné la leçon sur Twitter, début janvier, par le ministre de l’Agriculture en personne, Julien Denormandie : « @cdion, la meilleure des écologies, c’est celle qui s’extrait des donneurs de leçons et qui accompagne ceux qui avancent avec conviction. Il y a ceux qui disent et ceux qui font ».

Voici donc l’argument écologiste abondamment récupéré par les forces qui lui sont antagonistes, pour lesquelles il est devenu un outil d’influence important. Les voitures électriques et l’avion vert sont ainsi brandis comme des gages de transformation, en dépit de leur contribution plus qu’incertaine à l’effort climatique. Ce discours « positif » reste un paratonnerre efficace : rien de tel qu’un élan de bonne volonté pour déminer les attaques et démontrer l’inutilité d’une régulation publique trop contraignante.

La guerre des mots menée par les grands médias appartenant à des industriels

Cette guerre des mots contre la Convention citoyenne est restée concentrée dans un petit nombre de médias qui ne sont pas dans leur majorité des titres économiques : les prises de position des opposants aux citoyens apparaissent certes dans Les Échos pour les arguments les plus techniques, mais aussi et surtout dans Le Figaro, L’Opinion, Le Point ou encore sur des chaînes d’information continue comme Cnews ou LCI. Partageant une ligne éditoriale agressivement conservatrice, inspirée de modèles étatsuniens, tous accordent une place disproportionnée aux critiques les plus féroces de la Convention, et mettent en scène des débats pseudo-contradictoires où les citoyens et leurs soutiens sont sous-représentés, voire carrément absents.

Comme par hasard, ces médias sont tous la propriété d’hommes d’affaires et de grands groupes industriels, dont certains comme Dassault (propriétaire du Figaro), Bouygues (TF1 et LCI) ou Vivendi de Vincent Bolloré (propriétaire du groupe Canal+ dont Cnews) sont directement concernés par les propositions de la convention sur l’aviation, les infrastructures et bien évidemment la publicité. Selon nos informations, le groupe TF1 fait lui-même du lobbying contre les propositions des « citoyens » via le cabinet Boury Tallon. Les propositions des « citoyens » de limiter la publicité pour les véhicules les plus polluants ou pour la malbouffe – autant d’annonceurs importants – touchent la principale ressource des grands médias, en particulier les chaînes de télévision.

Qui sont les « experts » opposés aux citoyens ?

« On sait très bien que ce genre d’assemblée de gens, qui ne sont pas des experts, peut être manipulée de diverses façons », tonnait ainsi Yves Calvi sur CNews, devant un plateau de « vrais experts »… ayant tous des liens avec l’industrie [3]. C’est le cas de beaucoup des personnes « compétentes » qui se sont lancées en invectives dans les médias contre ces citoyens qui osent donner leur avis sur les moyens de s’attaquer à l’urgence climatique. Employés de think tanks financés par les grandes entreprises comme l’institut Montaigne ou Fondapol, chroniqueurs régulièrement invités dans les médias exerçant parallèlement des activités de lobbying, comme Philippe Manière du cabinet Vae Solis, scientifiques omettant de mentionner leurs collaborations avec EDF, Total ou l’industrie aéronautique… La complaisance de certains médias permet aux industriels de faire passer leurs messages en les dotant d’une aura d’objectivité.

Et pour les titres de presse qui maintiennent une certaine rigueur, il suffit de cacher ses liens d’intérêts. C’est ce qu’ont fait Jérôme Batout et Michel Guilbaud cosignataires d’une tribune dans Le Monde sur la nécessaire prudence en matière d’écologie, où ils se présentent comme deux « entrepreneurs ». En réalité, ils sont aussi et surtout les deux fondateurs-dirigeants du cabinet de lobbying Batout-Guilbaud, qui compte actuellement AirFrance parmi ses principaux clients… Dans ce domaine, les obligations de transparence sont inexistantes [4]

Tel est le rouleau compresseur médiatique qui a été déployé ces derniers mois contre la Convention climat, non sans succès.

Entre Emmanuel Macron ressortant du placard les clichés anti-écolos sur la « lampe à huile » et les « Amish », le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari dénonçant « l’aviation-bashing », ou Julien Denormandie accusant une « écologie de l’injonction », les éléments de langage anti-« citoyens » concoctés par les industriels et leurs lobbyistes ont été repris jusqu’au plus haut niveau de l’État.

« Un emploi vert pour tous » : la mobilisation pour créer 1 million d’emplois écolos et sociaux
Augustin Langlade
https://lareleveetlapeste.fr/un-emploi-vert-pour-tous-la-mobilisation-citoyenne-pour-creer-1-million-demplois-ecolos-et-sociaux

Il s’agirait de transformer les dépenses sociales du chômage en salaires. Appliquée à 2,8 millions de personnes payées au SMIC, cette mesure exigerait environ 41 milliards d’euros par an, une somme qui absorberait – il faut le dire – les allocations actuelles et les crédits d’impôt. Le coût serait donc égal ou inférieur à l’argent investi aujourd’hui dans la lutte contre le chômage.

Résoudre le fléau du chômage de masse tout en accélérant la transition écologique de la société : c’est ce que proposent Hémisphère Gauche et l’Institut Rousseau, deux jeunes laboratoires d’idées qui viennent de lancer leur campagne « Un emploi vert pour tous ».

Le CICE : un coût de 280 000 euros par emploi créé

« L’habitude du chômage nous fait parfois oublier à quel point il est une absurdité. » Ainsi commence l’étude que publient Hémisphère Gauche et l’Institut Rousseau. Ces deux jeunes laboratoires d’idées, rassemblant des bénévoles bien décidés à en découdre avec l’un des mythes fondateurs de notre époque, proposent d’instaurer une garantie à l’emploi vert inspirée de l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée.

Apparu dans les années 1970 après le choc pétrolier, le chômage de masse est aujourd’hui considéré comme une fatalité. Depuis 40 ans, son taux oscille entre 8 et 10 % de la population active française : au troisième trimestre 2020, il a par exemple atteint 9 %, soit 2,7 millions de personnes.

Ce sont les données de l’Insee, mais d’autres décomptes chiffrent à 3,8 millions le nombre de demandeurs d’emploi, auxquels s’ajoutent 2,2 millions de travailleurs en situation d’emploi précaire.

Au sein de cette nébuleuse, les chômeurs de longue durée, c’est-à-dire tous ceux qui sont privés d’emploi depuis plus d’un an, représenteraient 1 à 3 millions de personnes, selon qu’on choisit les estimations de l’Insee ou de Pôle emploi.

« Ce sont autant de gens qui sont indemnisés à être malheureux chez eux alors qu’ils pourraient contribuer au bien commun, nous explique Alexandre Ouizille, porte-parole de la campagne Un emploi vert pour tous et président d’Hémisphère Gauche. Pour la société, le chômage a un coût social et économique très élevé. Les finances publiques sont mobilisées sans que la situation soit satisfaisante pour personne. »

En 2015, le mouvement ATD Quart Monde a estimé que l’État dépensait chaque année 15 000 euros environ pour chaque personne durablement privée d’emploi. Rapporté à l’ensemble du territoire, ce montant avoisinerait donc 36 milliards d’euros par an, mais il n’inclut pas tous les coûts indirects : prestations familiales sous conditions de ressources, réductions tarifaires, manque à gagner en impôt sur le revenu…

En outre, comment apprécier les dommages que l’inactivité et l’isolement causent aux personnes ou à la société ? L’âme humaine échappe aux statistiques…

En quatre décennies, aucun gouvernement n’est parvenu à éradiquer le chômage de masse. L’étude d’Hémisphère Gauche et de l’Institut Rousseau classe la tactique française en deux catégories : les politiques dites passives, qui consistent « à atténuer les effets du chômage » (indemnisation, accompagnement, retraite anticipée) et les politiques actives visant « à créer ou sauver des emplois » (allègements fiscaux, réduction du temps de travail, réformes législatives, etc.).

Parmi ces dernières, la France a récemment mis en place le célèbre crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), un avantage fiscal accordé aux entreprises afin de favoriser l’embauche de nouveaux salariés. À l’époque de son entrée en vigueur, patronat et gouvernement promettaient un million d’emplois supplémentaires en cinq ans.

Mais en fin de compte, le CICE n’a « permis de créer [que] de 100 000 à 160 000 emplois entre 2013 et 2017, pour un coût de 28 milliards d’euros en tout, soit environ 280 000 euros par emploi », indique l’étude, qui se réfère à France Stratégie.

Ce bilan décevant des politiques de l’offre contraste crûment avec le succès des contrats dits aidés, drastiquement réduits par le gouvernement d’Édouard Philippe en 2018, alors qu’ils finançaient plus de 400 000 emplois, pour quelque 3 milliards d’euros de dépenses publiques. Bref, des dogmes bien ancrés empêchent l’appareil étatique de résoudre la question du chômage.

Or, rappelle Alexandre Ouizille, « le droit d’obtenir un emploi est une promesse constitutionnelle. Il figure dans le préambule de la Constitution, dans le bloc de constitutionnalité, supérieur à toutes les autres règles de droit. Cela veut dire qu’il possède un potentiel inexploité. Mais il ne se traduit que comme un droit à ne pas être licencié. Désormais, il faut faire vivre cette promesse en donnant concrètement du travail à celles et ceux qui en sont privés. »

Selon Hémisphère Gauche et l’Institut Rousseau, la reconnaissance du droit fondamental d’obtenir un emploi pourrait renverser notre rapport au chômage de masse, nous conduire à ne plus l’accepter.

Un emploi vert pour tous : réussir la reconstruction écologique et sociale

Partant du constat que « personne n’est inemployable », que « de nombreux besoins de la société ne sont pas satisfaits » et que l’argent ne nous fait pas défaut (en témoigne le CICE), les deux laboratoires d’idées proposent de mettre en œuvre une politique de « garantie à l’emploi ».

Promue par de nombreux économistes, (tels que Aurore Lalucq, Dany Lang et Pavlina Tcherneva dans une tribune de novembre au Monde), cette politique prendrait la forme d’un financement direct de l’emploi par la puissance publique, en priorité à destination des personnes privées d’emploi depuis plus d’un an.

Il s’agirait de transformer les dépenses sociales du chômage en salaires. Appliquée à 2,8 millions de personnes payées au SMIC, cette mesure exigerait environ 41 milliards d’euros par an, une somme qui absorberait – il faut le dire – les allocations actuelles et les crédits d’impôt. Le coût serait donc égal ou inférieur à l’argent investi aujourd’hui dans la lutte contre le chômage.

Pour créer des emplois, l’État s’appuierait sur les écosystèmes locaux et notamment les collectivités, les employeurs publics et privés, les syndicats, Pôle emploi et les missions locales, sur tous « ces fins connaisseurs des territoires, comme le dit Alexandre Ouizille, qui sont capables d’identifier ensemble quels besoins ne sont pas satisfaits et composent un maillage disponible, compétent, volontaire. »

Mais la véritable originalité de la campagne Un emploi vert pour tous se situe dans le type d’emplois visés et dans la manière dont on pourrait les créer. Car une politique de garantie à l’emploi serait le meilleur moyen d’accélérer la transition écologique de la société.

Depuis 2017, la France mène une expérimentation baptisée « Territoires zéro chômeur longue durée » : dans dix micro-territoires comptant entre 5 000 et 10 000 habitants, l’État a pris en charge 100 à 200 chômeurs de longue durée en inversant la démarche habituelle. Au lieu de postuler à des offres spécifiques, les demandeurs se sont reposés sur des acteurs locaux, qui ont sondé leur territoire, mobilisé tout l’écosystème à la recherche de ses besoins non satisfaits.

« Et c’est une réussite ! se réjouit la président d’Hémisphère Gauche. Sur les dix petits bassins où s’est déroulée l’expérimentation, trois ont déjà atteint l’exhaustivité, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de gens qui sont en situation de chômage depuis plus d’un an. »

Pour preuve, en décembre 2020, le dispositif a été étendu à 50 nouveaux micro-territoires. La campagne Un emploi vert pour tous propose quant à elle de le généraliser peu à peu, en multipliant les zones par 5 tous les deux ans.

Ainsi, les 6 700 « petits bassins » de l’Hexagone seraient couverts d’ici 2027 et 650 000 emplois créés. Le coût s’élèverait à 20 000 euros par personne et par an environ, dix fois moins que les 200 000 euros du CICE…

Grâce aux acteurs locaux, ces travailleurs pourraient être orientés vers des « métiers verts » que nécessite la transition écologique actuelle.

Gardes forestiers, employés de la rénovation thermique des bâtiments, pépiniéristes, recycleurs, réparateurs, composteurs, agriculteurs, etc., les collectivités et les entreprises cherchant à se verdir ont besoin d’une masse salariale encore inexploitée.

C’est pourquoi, en sus de l’extension du dispositif « Territoires zéro chômeur de longue durée », l’étude suggère de financer 250 000 emplois verts sur le modèle des contrats aidés.

« Tous les spécialistes des questions environnementales nous disent que la contribution humaine dans certains secteurs va devoir augmenter de toute façon, commente Alexandre Ouizille. Les emplois verts encourageraient des acteurs de l’économie à basculer dans la reconstruction écologiqueCe qu’on voyait avant comme un effet d’aubaine devient une incitation à la transition. »

En ciblant les métiers nécessaires à la reconstruction écologique et au renforcement des liens sociaux, la garantie à l’emploi ferait dès lors d’une pierre deux coups. L’argent investi par l’État servirait le bien commun et ruissellerait dans l’économie réelle, au lieu de nourrir les appétits toujours plus grands de certaines entreprises, qui captent systématiquement les deniers publics. Mais peut-être qu’avec le « plein emploi vert », une certaine armée de réserve viendrait alors à manquer ?

Pour accéder à la proposition ou signer la pétition  : www.emploivertpourtous.fr

Gure pagadiak mozteko bidea ireki diote instituzioek italiar multinazional bati
Jenofa Berhokoirigoin
www.argia.eus/argia-astekaria/2720/zerrategi-industrialaren-egitasmoa-pirinioetan

Italiako Florian enpresak zerrategi erraldoi bat kokatu nahi luke Okzitaniako Lannemezan  hirian. Makroproiektu hau gauzatuko balitz, ahantzi Zuberoa, Nafarroa Beherea eta Lapurdiko oihanpe ederrak eta pagadi zabalak. Hain zuzen, Pirinio osoko pagoak liratezke ustiaturik segeria hornitzeko. Instituzio nagusiek eta oihangintzako egitura potoloenek oniritzia eman zioten 2019ko abenduan izenpeturiko gutun baten bidez. Horrela deskubritu zuten egitasmoa hautetsi eta herritarrek. Orduz geroztik, aurkako mobilizazioa indartuz doa. 

Florian italiar multinazionala Pirinioetako pagadiei begira dugu, neurriz-kanpoko gosearekin; eta bidea irekiz gero, erabat itxuraldaturik eta suntsiturik genituzke gure mendi eta oihanak. Hain zuzen, Lannemezan (Okzitania) hirian zerrategi industrial bat irekitzeko asmoa du multinazionalak, eta aurkezturiko zifrak asebetetzeko bidean, mendikate guztia litzateke ustiaturik –mozteen %40 Biarnoan eta Ipar Euskal Herrian litzateke, adibidez–. Horrez gain, kantitate guztia ez balu Pirinioetan biltzen ahal, Frantziako erdialdeko mendigunera ere bideratuko luke zuhaitzen mozketa, egitasmoaren aurkezpen txostenean agertzen denez. Arazo nagusia da, bizpahiru urtez diskretuki eraman lanari esker, instituzio nagusien –Frantziako Estatua, Okzitania Eskualdea, Lannemezango hiria eta hiri elkargoa– oniritziak eta finantzamenduak lorturik dituela.

Pascal Lachaud Capvern Okzitaniako herrixkako auzapez-ordeak kontatzen dio ARGIAri nola 2019ko abenduko herri elkargoko bilera batean deskubritu zuen Florianen makroproiektua: “Unilateralki aurkeztu ziguten, inolako kontzertazio eta negoziaziorik gabe”. Garapen ekonomikoa helburu, pagadiak ustiatzeko bide berriak ikertzeko gogoetan kokatu zuen italiar multinazionalaren egitasmoa Lannemezango Herri Elkargoak. “Badu bizpahiru urte instituzioekin harremanetan zela enpresa. Nahiko arraroa da ohartzea hautetsi gisa proiektuari lotua zarela, baina inolako kontzertaziorik gabe”, gehitzen du, kexu.

Dokumentu garrantzitsu bat du esku artean italiar multinazionalak: 2019ko abenduaren 16an hamabi egiturek izenpeturiko gutuna, zeinetan argiki bideratzen dizkieten haien baimena eta laguntza. Lannemezango Herri Elkargoa, prefekturak, Lannemezango Udala eta Okzitania Berriako Eskualde Kontseilua dira izenpetzaileen artean, baita oihangintza arloko egiturak ere –ONF oihangintza kudeatzen duen Frantziako egitura publikoa, Fibois Okzitaniako oihangintzako interprofesionala, Alliance Fôret Bois oihanen jabe pribatuen arteko kooperatiba, eta beste; COFOR oihanak dituzten herrietako elkartea ere alde agertu da, nahiz eta baldintza batzuk jarri–.

Ikusirik, egitasmoa bideratzeko bermerik gabe Florian enpresa ez litzatekela bertaratuko, gauzatu ahal izateko hainbat konpromiso zehazten dituzte gutunean.

Dokumentu hau irakurriz, ohartzen gara hastetik buru guztia lotzeko elementuak segurtaturik dituela multinazionalak. Hasteko, eskatzen duen pago kopurua: urtero 20.000 m3 zur bideratzeko engaiamendua harturik du ONF egiturak, Union Grand Sud izeneko udalen arteko egiturak bost urtez urtero 45.000 m3 furnitzekoa, eta Alliance Forêts Bois urtero 5.000 m3 segurtatzen dizkio –aldi oro ongi zehazturik, “eskaturiko kalitatezkoa” izanen dela hornigaia–. Ikerketa ezberdinen finantzatzeko engaiamendua harturik dute Okzitaniako Kontseiluak zein Frantziako Estatuak.

Segeria bideratzeak 11 milioi euroko kostua luke, eta instituzioen konpromisoei segi, %60 diru publikoz finantzatua litzateke. Makineria Florian enpresak ekarriko luke, baina terrenoa, obrak, eraikinak eta pagadietara heltzeko bide berrien eraikitze lanak instituzio publikoek ordainduko lituzkete. “Onartezina” aurkakoentzat. Aski ez balitz ere, ondoko konpromisioa ere hartzen dute gutunaren izenpetzaileek: “–Proiektuaren onespena helburutzat jarririk–, herritarrekin eta ingurumen arloko elkarteekin kontzertazio bat eramateko engaiamendua”.

Hego Euskal Herriko basoak oraingoz ez baditu begiztaturik ere, “arriskua” hor dagoela dio Jean-François Blanco Akitania eskualdeko hautetsi ekologistak: “Horretarako jabeen akordioa beharko luke enpresak… Baina ikusirik zer nolako zur kantitatea beharko duen, argi da ahal bezainbat hedatu nahiko duela”.

Hamabost urtez, urtero 50.000 m3 segatu nahi lituzke; eta datu ofizialei segi, begiztaturik dituen pagoak kausitzeko gisan, 250.000 m3 lituzke moztu beharko urtero –ekologisten kalkuluen arabera, 400.000 eta 540.000 m3 lituzke segatuko–. Hain zuzen, zerrategira doan metro kubo batentzat zazpi eta hamaika metro kubo artean moztu behar izaten direlako. Desmasia irudikatzeko konparaketa argia bideratzen dabil SOS Forêt Pyrenées egitura: urtero 1.200 futbol-zelairen heina luke moztuko.

“Ekozidio” bat, ekologisten ikuspegitik, klima larrialdiaren testuinguruan are onartezinagoa dena. Gaur egun mozten dena baino bi edo hiru aldiz gehiago moztuko lituzke Italiako enpresak. “Florian segeriak eskatzen duen zur kopuruari erantzuteak erran nahi luke Prinioetako pagadiak azkarki hondatzen ditugula, bioaniztasuna gogorki kaltetuz; eta gainera, orain arteko oihangintzaren sektorea kolpatuz”, dio Pascal Lachaudek, Touche pas à ma forêt edo Ene oihana ez hunki kolektiboko bozeramaileetarikoa ere denak.

Makroproiektuaren berri ukan bezain laster osatu zuten Touche pas à ma forêt kolektiboa, iazko otsailean hainbat herritar, egitura eta hautetsik. Berrogei egituraz gora biltzen ditu –sindikatuak, giza eskubideen eta ingurumenaren arloko elkarteak, zein alderdi politikoak–, baita 600 bat herritar ere. Biltzar publikoz biltzar publiko dabiltza, orain arte instituzioetako bulegoetan diskretuki loturiko egitasmoa ezagutarazteko xedez. Makroproiektua ezagutzeko aukera emanez gero, argi da informatua izan nahi duela herritarrak. Horren lekuko, iazko ekainean antolaturiko lehen bilkura publikora 350 bat lagun hurbildu izana, eta ondokoetan ere kopuru handian bildu izana. Informatzeaz gain, herri-presioan ere dabil kolektiboa. 1.300 lagunek manifestazioa burutu zuten Lannemezanen iazko urrian, bezperan beste hainbeste bildu zirelarik Pirinioetan zehar antolaturiko bost martxa ezberdinetan. Segeria industrialaren kontrako petizioa ere dute 61.000 herritarrek izenpeturik.

“Argi ukan behar dugu
Lannemezanen kokatua baldin bada ere segeria,
Pirinioetako oihan guztiak dituztela ustiatuko”
Jean-Francois Blanco
(hautetsi ekologista)

ONF egitura publikoaren kalkuluei segi, galdetutakoaren %45 ez da zuzenean eskuragarri; hots, bideak eraiki behar liratezke –diru publikoarekin–, kostu ekologikoa eta ekonomikoa are gehiago puztuz. Euskal Herriko eta Bearnoko eremuetan oihanzaina eta SNUPFEN sindikatuko kide den Ramuntxo Teletxeak argi du: “Ezingo diogu erantzun Florian enpresaren eskaerari”. Kantitateaz gain, eskatzen duen kalitateari dagokionez ere ezinezkoa zaielako. “Kalitate oneko enbor lodiak” begiztaturik ditu multinazionalak. “Badu hogeita hamar urte baso publikoetako enbor lodien mozketa dela lehentasuna, hori horrela gehienak bildurik dira”.

“Florian taldeari enbor lodiak furnitu beharrean, zentzu onari segituz, oihanean utzi behar genituzke pusan, gero naturalki hiltzen utziz, basoan deskonposatzeko. Bestela, oihanek pobretzen jarraituko lukete, haien funtzionamendu ekologikoa are gehiago hondatuz, eta kapital ekonomikoa ere ttipituz”, kolektiboaren arabera. Iritzi berekoa da Teletxea: “Zuhaitz zaharrak behar ditugu, oihanaren ekosistemaren orekarako”. Dionaz, 130 urtez goragoko pagoei esker, “sekulako aberastasuna dugu” gure basoetan, baina aldi berean “biziki hauskorra” ere dena. Horregatik zaio “ezinbestekoa” zuhaitz zaharrak bizirik uztea, ekosistema osasuntsua segurtatzeko gisan.

Iritzi-bilketa abiaraztea lortu dute

Mobilizazioari esker, iritzi bilketa bat abiatzea onartu zuen iazko azaroan Pirinio Garaietako Prefekturak. Egitasmoaren eramaileak, udalak, instituzioak, elkarteak, herritarrak… zerrategiaz hunkiak liratezkeen eragile guztien gogoetak biltzen hasiak dira. Lachaud hautetsi militanteak Okzitaniako Kontseiluko presidentearen partetik jakin berri duenez, prozesu hau bidean deino moratoria bat finkatu dute. Horrez gain, exijitu bezala, kolektiboa inkestaren jarraipen-batzordean ere da, aitzinamendua hurbiletik segitzeko gisan. Hala eta guztiz ere, mobilizazioa ez dute horretan uztekoa: “Proiektua bertan behera gelditu arte mobilizaturik egonen gira”. Zentzu horretara, urtarrilean egindako biltzarrean, ondoko sei hilabeteetako protestak adostu zituzten. Okzitaniako Tolosako Capitole plazan elkartuko dira otsailaren 14an eta hilabetero protesta bat bideratu ondoren, ekainaren 5 eta 6an berriz, Oihanaren Besta ospatuko dute Pirinio Garaietako baso batean.

Hautetsien gehiengoak ez du egitasmoaren berri ukan

Alta, instituzioak gauzapenaren alde engaiatu badira ere, kolektibitate hauetako hautetsiak ez dira informatuak izan. Lapurdi, Nafarroa Beherea eta Zuberoako hautetsiekin mintzatzea aski da, ohartzeko ez dela egitasmoaz hitz egin. Xole Aire Urepeleko auzapezak zehaztu digunez, Euskal Hirigune Elkargoan ez da proiektuaren aurkezpenik egin. Haatik, aipagaien artean ukan zuten Garazi-Baigorri eremuko hautetsien arteko azken bileran. Zurarekin energia ekoizteko asmoz dabilen Sugarai egitasmoko ordezkariak egon ziren haien proiektuaren aurkezten. “Sugarai ttipi anitz muntatu nahi lituzkete Euskal Herrian barna, oihana gure eskuetan geldi dadin. Guk adibidez, Urepeleko ibarrarentzat begi onez ikusiko genuke horrelako proiektu bat”. Multinazionalaren aurkako adierazpenik ez bazen argiki atera ere, tokian-toki kudeaturiko oihangintzaren aldeko estrategia nagusitu zen bileran.

Gaurko egunean, ehun bat hautetsi dira kontra kokatu, Mendiko Hautetsien Gutuna izenpetuz; eta oraingoz 30 bat kolektibitatek dute aurkako delibero bat bozkatua. Tartean dugu Louis Labadot Mauleko auzapeza; justuki irailean herriko etxean informazio-bilkura ere antolatzen lagundu zuena. “Jakinik 1.600 herri direla hunkirik, ez da anitz. Horregatik zaigu ezinbestekoa informatze-lana, elementu guztiak esku artean ukanik argiki kontra kokatzen direlako hautetsiak”. Lapurdi, Nafarroa Beherea zein Zuberoako herritar eta hautetsiak informatu nahian dabiltza Touche pas à ma forêt kolektibokoak, segeria ez bada Euskal Herrian kokatzekoa ere, zuzenean hunkia litzatekeelako Euskal Herria.

Errotik egitasmoaren kontra da Blanco eta dionaz, hautetsiek “sekulako ardura” dute: hauek kontra agertuz gero, ez lirateke eginen. “Argi ukan behar dugu segeria Lannemezanen kokatua baldin bada ere, guztiak hunkiak izanen garela, Pirinioetako oihan guztiak dituztelako ustiatuko”. Lehen lerroan jartzen ditu Alderdi Sozialistako hautetsiak, Okzitaniako Eskualdean eta Lannemezan hirian boterean direnak, eta orain arte alde kokaturikoak: “Erabakigarria izanen da sozialisten postura. Kontra direla argiki adieraziz gero, egitasmoa ezingo luke egin Florianek. Sekulako ardura dute sozialistek esku artean”. Ekainean egitekoak diren eskualde mailako hauteskundeetako kanpaina inarrosi behar luke gaiak, bi itzulien arteko akordioak adosteko elementu saihestezin bihurtuz. Behintzat, Akitaniako Kontseilurako Europe Ecologie Berdeak alderdi ekologistak ez du aliantzarik onartuko Alderdi Sozialistarekin, azken honek ez dueino argiki segeriaren aurkako adierazpenik egiten. Hori segurtatu dio Argiari Blanco hautetsi ekologistak.

Instituzioen konpromisoak are harrigarriagoak dira ikusirik helburua ez dela betegarria. Hori guztia, enpresak hitzemandako 25 bat lanpostu eta oihangintzan ondorioztatutako beste ehun baten truke: ikusita albo-kalteak, pisu gutxi dute ehun bat enpleguek. “Ikusirik pago hornidurari buruzko arrisku eta ziurgabetasunak, lekutzea erabakitzen balu enpresak, orduan alferrik utzitako industriagune bat genuke kolektibitateen eskuetan. Porrota balitz, nagusiki herritarrek jasanen lituzkete albo-kalteak”, irakurri daiteke SOS fôret Pyrénées taldeak plazaraturiko dokumentuan.

Makroproiektu horren kontra badira ere, berez ez dira oihangintzaren garapenaren kontra.  (…)