Articles du Vendredi : Sélection du 17 octobre 2014 !

Suspension de l’écotaxe: un cadeau de 3 Md€ aux transporteurs

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/suspension-de-l-ecotaxe-un-cadeau-de-3-md-aux-transporteurs,51033?xtor=EPR-9

Planète : l’alimentation menacée par le dérèglement climatique

Clémence Véran-Richard
www.secours-catholique.org/actualite/planete-l-alimentation-menacee-par-le-dereglement,13401.html

Energies : le nucléaire se fait dépasser par les renouvelables

Jade Lindgaard
Mediapart

Perthuis : « L’écologie fait les frais d’une logique comptable du gouvernement »

Rémi Barroux
www.lemonde.fr/planete/article/2014/10/13/perthuis-l-ecologie-fait-les-frais-d-une-logique-comptable-du-gouvernement_4505538_3244.html

Zaharkitzapen programatua zigortzea erabaki du Frantziak

Malen Aldalur
www.argia.eus/albistea/zaharkitzapen-programatua-zigortzea-bozkatu-du-frantziak

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Suspension de l’écotaxe: un cadeau de 3 Md€ aux transporteurs

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/suspension-de-l-ecotaxe-un-cadeau-de-3-md-aux-transporteurs,51033?xtor=EPR-9

Dans le flot de réactions suivant l’annonce, le 9 octobre, du «report sine die» de l’écotaxe, France Nature Environnement (FNE) note que le manque à gagner pour l’Etat, et les contribuables, dépasse 3 milliards d’euros par an. Explications.

 

A y regarder de près, la somme des avantages accordés aux transporteurs routiers au cours des dernières années dépasse largement le seul manque à gagner lié à l’écotaxe. Même si, bien sûr, celui-ci est déjà lourd. Dans sa version initiale, la taxe sur les poids lourds aurait en effet permis de faire rentrer 1,2 Md€ dans les caisses de l’Etat dès la fin 2014, avec un montant moyen de 0,14€/km. Une manne qui devait principalement servir à financer le déploiement de nouveaux équipements, via une enveloppe de 800 M€ à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) pour cofinancer 120 projets, mais aussi 160 M€ aux collectivités locales gestionnaires des routes incluses dans le réseau taxé pour leur entretien et le développement de transports alternatifs.

800 M€ de dédommagement à Ecomouv’

Pour être exhaustif, il faut ajouter le dédommagement d’Ecomouv’, estimé à 800 M€ d’après le contrat signé avec l’état en 2011. «Il ne s’agit pas d’une faveur accordée à la société mais du montant des investissements qu’elle a engagés pour mettre en place le dispositif dans l’Hexagone. Cela correspond tout à fait au marché européen, et notamment au coût du déploiement opéré en Allemagne ou en Suisse», rappelle Michel Dubromel, pilote du réseau Transports et mobilité durables à FNE. Sans oublier le coût de destruction de ces équipements, en particulier des portiques bretons, qui dépasse déjà les 15 M€.

Au montant de cette facture de plus de 2 Md€, s’ajoute une série de cadeaux fiscaux, accordés de-ci de-là. «Tous les avantages fiscaux récemment accordés aux transporteurs routiers représentent au moins 600 M€», calcule Michel Dubromel. Il s’agit d’abord de la réduction de la taxe à l’essieu, un cadeau fait aux transporteurs en 2009, qui représente un manque à gagner d’environ 50 M€ par an pour le trésor public (soit 250 M€ en 5 ans). «Cette taxe correspond aujourd’hui au minimum autorisé par l’Union européenne. On ne peut plus descendre au-dessous», précise-t-il.

Une usure des routes accélérée

Deuxième cadeau: la généralisation des 44 tonnes, annoncée en 2010, et leur autorisation de n’utiliser que 5 essieux au lieu de 6. Un geste qui accroît l’usure des routes, et donc la facture d’entretien payée par les collectivités. «La hausse des coûts d’entretien liée au passage des 44 tonnes oscille entre 400 et 500 M€ par an, selon un rapport rendu en janvier 2011 par le Conseil général à l’environnement et au développement durable», précise le pilote du réseau Transports. Ce bonus a pourtant été prolongé une nouvelle fois par l’ancien ministre des transports Frédéric Cuvillier avant son départ. A quoi il faut encore ajouter l’allègement du prix du gazole, accordé par le gouvernement aux transporteurs routiers, qui place la France sous la moyenne communautaire. Manque à gagner: au moins 150 M€ en trois ans pour Bercy. Soit un total d’environ 2,8 Md€ a minima.

Quid des impacts sanitaires?

Sans compter le coût sanitaire de la pollution atmosphérique générée par le transport routier, en grande majorité équipé en véhicules diesel. Inversement, le gouvernement pourrait revenir rapidement sur ces derniers avantages, pour récupérer un minimum de 600 M€ par an. En y ajoutant la hausse de 2 ct€ par litre de gazole, proposée par le projet de loi de finances 2015 (mais pas encore votée) et ses 800 M€ par an, on obtiendrait 1,4 Md€. Le ministre de l’économie Michel Sapin a souligné lui-même, le 9 octobre à Washington, la difficulté de pallier le manque à gagner lié à la suspension de l’écotaxe. Il a aussi rappelé que la taxation des sociétés autoroutières, envisagée par Ségolène Royal, risquait d’être compliquée en raison de la solidité des contrats de concession.

300 emplois en moins

La disparition de l’écotaxe implique aussi 300 suppressions d’emploi chez Ecomouv’ (250 à Metz et 50 à Paris) ainsi qu’un grand doute pour les 130 douaniers affectés au projet. Lors de sa conférence de presse suivant l’annonce de la suspension, Ségolène Royal a pourtant déclaré: «ma priorité, c’est la protection de l’emploi. Et si le dispositif menace l’emploi, une décision doit être prise.»

La conversion ratée des transporteurs français

«Nous avions proposé, dès 2006, un programme d’aide à la conversion du parc destiné aux transporteurs routiers. Comme les autres pays de l’Union, la France était d’ailleurs éligible à des subventions européennes jusqu’en novembre 2013. A cette échéance, le ministre Frédéric Cuvillier a reconnu que Paris avait raté le coche!», rappelle Michel Dubromel. Un rendez-vous que n’a pas manqué l’Allemagne, qui avait obtenu l’accord des transporteurs sur l’écotaxe (mise en place en 2005 et dont le réseau s’est étendu de 40% en 2013), et qui a de surcroît reçu des aides européennes pour ce secteur. «Plus largement, c’est le modèle économique du transport routier qu’il faut revoir. Ce ne sont pas des subventions successives qui changeront le problème. Il faut qu’il s’oriente vers de nouvelles activités moins concurrentielles, comme la logistique urbaine et le développement de nouveaux services. Il est intéressant d’observer qu’en Allemagne et en Suisse, où il existe une écotaxe, le transport routier est florissant», conclut le chargé des transports de FNE.

Planète : l’alimentation menacée par le dérèglement climatique

Clémence Véran-Richard
www.secours-catholique.org/actualite/planete-l-alimentation-menacee-par-le-dereglement,13401.html

Grand oublié des négociations internationales sur le climat, l’accès à l’alimentation, qui fait l’objet d’une campagne internationale au sein du réseau Caritas, est pourtant directement impacté par les changements climatiques. Emilie Johann, responsable du pôle plaidoyer du Secours Catholique, revient sur l’importance pour l’association de se mobiliser dans la lutte contre le changement climatique.

Pourquoi le Secours Catholique doit-il s’engager pour limiter la crise climatique ?

L’une des causes structurelles de l’insécurité alimentaire, du manque de financement pour le développement et des flux migratoires – phénomènes contre lesquels lutte le Secours Catholique – est le dérèglement climatique.

Pour notre association, il y a urgence à agir. D’abord parce que le prochain accord mondial sur le climat, qui fera suite au Protocole de Kyoto, devra voir le jour à Paris en 2015 lors de la 21ème conférence des parties (COP21) de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Notre association a donc un rôle à jouer pour influencer les décideurs à choisir des solutions respectueuses des plus pauvres.

Pourquoi la question de la sécurité alimentaire doit-elle avoir une place plus importante dans les négociations ?

Si aucune décision ambitieuse n’est prise pour limiter le réchauffement de la planète, la sécurité alimentaire, notamment des pays du sud, sera mise en péril. D’ici 2080, 600 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir d’insécurité alimentaire à cause du changement climatique. Si l’on continue par exemple d’être sous une telle contrainte climatique, les prix des produits alimentaires risquent d’être multiplié par 20 ou par 30 dans les années à venir.

Pour garantir le droit à l’alimentation, il faut se baser sur un modèle durable, refondre les modèles agricoles car les actuels sont en inadéquation avec les questions climatiques et d’accès à l’alimentation.

Cependant la question agricole n’est abordée dans les négociations qu’en terme de production et non d’accès à l’alimentation. Or on sait que la faim n’est pas un problème de quantité – il y a suffisamment de ressources sur terre pour nourrir toute la planète – mais d’accès des populations à la nourriture.

Vous étiez à New-York à la fin septembre pour le Secours Catholique afin d’assister à plusieurs évènements sur le climat. Quel bilan en faites-vous ?

J’ai assisté au sommet sur le climat organisé par Ban ki Moon le 23 septembre et qui rassemblait pour la première fois depuis 2009 tous les dirigeants mondiaux. J’ai pu discuter dans les couloirs avec les négociateurs de certains pays comme l’Irlande, les pays insulaires ou encore avec la secrétaire d’état française au développement, Annick Girardin. Cela a été l’occasion de réaffirmer nos craintes, notamment quant au lancement de l’alliance globale pour une agriculture intelligente face au climat, et de rappeler l’importance d’une justice climatique.

J’ai également participé à la grande marche pour le climat, le 21 septembre, qui a réuni plus de 700 000 personnes dans le monde dont 300 000 à New-York. Pour la première fois, de simples citoyens se sont mobilisés sans que ce ne soit sous l’égide d’une ONG, d’un parti ou d’un syndicat. Des scientifiques, des victimes de catastrophes naturelles, des stars hollywoodiennes, des mouvements religieux, etc. ont marché côte à côte pour réclamer des mesures ambitieuses contre le réchauffement climatique.

Les religions s’emparent de la question. Vous avez d’ailleurs assisté au sommet interreligieux sur le climat du 21 au 22 septembre. Pourquoi les leaders religieux doivent-ils se prononcer sur cette question ?

Depuis longtemps, des organisations confessionnelles assistent aux négociations sur le climat. Ce n’est donc pas nouveau. Mais cette fois, plusieurs représentants de différentes religions se sont alliés pour faire une déclaration politique et ambitieuse. Ils ont un rôle à jouer au sein de leur communautés afin d’interpeller et d’éduquer à la question du développement durable.

Le cardinal Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, président de Caritas Internationalis, était présent pour témoigner de l’impact du changement climatique sur les communautés que le réseau Caritas aide. Les leaders religieux ont appelé à la création d’un accord ambitieux et contraignant à la COP21. C’est un appelfort car il réunit trente leaders religieux qui parlent d’une seule voix.

Par ailleurs, je rappelle que le Pape François prépare une encyclique sur l’écologie pour le mois de mars.

Vous assisterez à la prochaine conférence des parties (COP20) à Lima du 1er au 12 décembre prochain. Quel en sera l’enjeu ?

L’enjeu principal est de préparer l’accord de Paris. Par ailleurs, cet accord sera signé en 2015 mais ne prendra effet qu’en 2020. A Lima, il faudra donc définir la période pré-2020 car on ne peut pas se permettre d’attendre pour agir.

Des évènements interreligieux seront organisés en parallèle de la conférence sur la question du climat et un sommet des peuples organisé par la société civile aura lieu du 9 au 12 décembre afin d’apporter des solutions. Jean Vettraino, chargé de plaidoyer droit à l’alimentation et sécurité alimentaire au Secours Catholique, et moi y participerons.

Energies : le nucléaire se fait dépasser par les renouvelables

Jade Lindgaard
Mediapart

Alors que s’ouvre mardi à Paris le premier salon international dédié au nucléaire, l’atome se fait dépasser dans le monde par les nouvelles énergies renouvelables, photovoltaïque et éolien.

 

Le rendez-vous est une première et se veut une déclaration de force : la World nuclear exhibition, le premier salon international dédié au nucléaire, ouvre ses portes mardi 14 octobre au Bourget, en Seine-Saint-Denis. Pour son organisateur, l’Association des industriels français exportateurs de nucléaire (AIFEN), issue du comité stratégique de la filière créé par le gouvernement en juillet 2011, l’événement doit servir de vitrine à l’atome en général, et français en particulier. Leur modèle est le salon aéronautique du Bourget, célébration bisannuelle des avions et des fusées. EDF, Areva, Alstom, Bouygues, Vallourec mais aussi des sociétés chinoises, russes et polonaises y sont attendues pour trois jours de stands, d’animation et de débats, dont une table ronde sur les radionucléides et la santé animée par François Sarkozy, en tant que président de l’agence de conseil FSNB Health and care.

Malgré son dynamisme communicationnel, le salon du nucléaire pourrait marquer la fin d’une époque, et pas seulement parce que Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République depuis presque trente-cinq ans, participera à la cérémonie inaugurale.

Depuis deux ans, l’industrie nucléaire est en perte de vitesse dans le monde et se fait désormais dépasser par les énergies renouvelables : pour la première fois l’année dernière, les nouvelles capacités installées des renouvelables ont dépassé toutes les autres énergies (nucléaire, charbon, gaz, et pétrole) pour la production d’électricité dans le monde, et de loin : 58 % contre 42 %, comme l’indique ce tableau réalisé par le consultant Mycle Schneider, auteur d’un rapport annuel sur l’état de l’industrie nucléaire (le World nuclear industry status report).

En Chine, l’éolien dépasse de très, très loin (91 gigawatts) le nucléaire (16 GW) en puissance installée, qui se retrouve même derrière le solaire depuis 2013. Et même lorsque l’on regarde le niveau de production d’électricité, depuis 2013, l’éolien (132 TWh) est désormais plus important que le nucléaire (111 TWh). En 2012, pour la première fois, le Japon, la Chine et l’Allemagne ont produit plus d’électricité par les « nouvelles renouvelables » (hors grands barrages) que par l’atome. En Espagne, pays nucléaire pourtant, l’éolien est devenu la première source d’électricité. « La bascule est en train de se faire en investissements, et accompagne un changement complet de vision du système électrique. Les géants de l’énergie sont en retard par rapport à ces évolutions », analyse Yves Marignac, du cabinet d’expertise Wise Paris. Les vingt plus gros énergéticiens européens ont perdu la moitié de leurs valeurs boursières depuis 2008.

Pour Mycle Schneider : « C’est une révolution énergétique. On invente des concepts tous les jours : couplage photovoltaïque et voiture électrique, chauffage individuel par des serveurs informatiques…, l’énergie ne se pense plus en kilowattheures produits mais en services rendus.» Dans ce contexte international, « c’est particulièrement hallucinant que la France décide d’exposer ses dinosaures. On est dans un monde qui bouillonne et on fait une expo sur le passé ! ».

L’AIFEN, pour sa part, met en avant d’autres chiffres : plus de 430 centrales nucléaires en activité dans le monde aujourd’hui, achat par la Grande-Bretagne de deux réacteurs EPR pour sa centrale de Hinkley Point (pour un coût total de 31 milliards d’euros, selon la Commission européenne). On peut y ajouter que 27 réacteurs sont en cours de construction en Chine, de loin le premier marché de l’atome civil aujourd’hui, devant la Russie, l’Inde, la Corée du Sud et les États-Unis. Selon l’AIFEN, la capacité nucléaire mondiale pourrait augmenter de 50% d’ici 2025. Mais en réalité, la capacité, et la production, d’électricité atomique est en baisse depuis au moins l’accident de Fukushima, comme l’indiquent ces tableaux réalisés par Mycle Schneider.

Le secteur des renouvelables évolue à un rythme accéléré : hors panneaux, les coûts du système photovoltaïque ont chuté de 80 % en sept ans, selon Schneider. La parité réseau (quand le prix de l’électricité renouvelable devient identique à celui du courant fourni par le réseau pour le tarif résidentiel) est atteinte en certains endroits dans de nombreux pays. En 2013, les investissements mondiaux dans l’éolien ont été cinq fois supérieurs à ceux du nucléaire (pour un montant de 215 milliards de dollars contre seulement 42 milliards pour l’atome), note Greenpeace, qui a organisé, le 10 octobre à Paris, une présentation conjointe de Mycle Schneider et Yves Marignac. Pour Sébastien Blavier, chargé de campagne à Greenpeace France : « Le nucléaire est un secteur en déclin face au développement croissant des filières renouvelables. »

La France est économiquement en retrait sur les renouvelables, explique Marignac : elle pèse 15,7 % du PIB européen, mais seulement 5,6 % du chiffre d’affaires européen de l’éolien et 7,9 % du photovoltaïque, selon ses estimations. Aucun groupe français ne figure dans les 10 premiers fabricants mondiaux d’éoliennes, ni dans les 15 premiers en photovoltaïque. Alstom, l’un des champions français de l’énergie, ne pèse que 1,6 % de la capacité éolienne installée dans le monde.

En France, la part de la production d’électricité par les renouvelables a péniblement atteint 17 % en 2013 (dont l’immense majorité en hydraulique), ce qui ne devrait pas nous permettre d’atteindre l’objectif de 27 % en 2020.

 

Face à ce retard énergétique et industriel, le projet de loi de transition énergétique ne fournit ni les outils réglementaires, ni les incitations financières pour en accélérer l’essor. La croissance verte “made in France” est en train de louper la révolution des nouvelles énergies renouvelables.

Perthuis : « L’écologie fait les frais d’une logique comptable du gouvernement »

Rémi Barroux
www.lemonde.fr/planete/article/2014/10/13/perthuis-l-ecologie-fait-les-frais-d-une-logique-comptable-du-gouvernement_4505538_3244.html

L’économiste Christian de Perthuis a présenté sa démission, lundi 13 octobre, du Comité pour la fiscalité écologique (CFE), qu’il présidait. Nommé en décembre 2012 par Delphine Batho et Pierre Moscovici, alors respectivement ministres de l’écologie et de l’économie, c’est à Ségolène Royal et Michel Sapin qu’il a écrit, lundi 13 octobre, expliquant que « les travaux conduits par le Comité ne répondent plus aux priorités du gouvernement ».

C’est un nouveau signal, après la « suspension sine die » de l’écotaxe poids lourds par la ministre de l’écologie, le 9 octobre, ou la charge de Delphine Batho contre les renoncements du gouvernement, en particulier dans les domaines de l’environnement et de l’énergie, dans son livre Insoumise.

La fiscalité environnementale n’est plus à la mode, malgré les difficultés budgétaires et la volonté indiquée par le chef de l’Etat, fin 2012, de financer à hauteur de 3 milliards d’euros le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) à l’horizon 2016 par le biais de cette fiscalité. Christian de Perthuis, qui enseigne l’économie à Paris-Dauphine, explique au Monde les raisons de sa démission.

Pourquoi avez-vous démissionné de votre charge de président du CFE ?

Depuis huit mois, il n’y a plus d’attente des pouvoirs publics. Sur les réunions prévues du CFE, une seule s’est tenue. Après une session plénière, le 10 juillet, j’ai été reçu par Mme Royal. Je lui avais écrit, ainsi qu’à M. Sapin, pour leur demander s’ils souhaitaient « poursuivre, réorienter ou abandonner » les travaux du comité. J’ai fait des propositions concrètes d’élargissement de ses compétences, sur les certificats d’économie d’énergie, sur la question des intrants dans l’agriculture, etc. Je ne faisais pas ces propositions pour avoir plus de travail, mais parce qu’il me semblait important d’avoir une approche globale de la fiscalité environnementale. Mais je n’ai eu aucune réponse. Je ne vois plus comment faire évoluer les choses et je ne veux pas servir d’alibi. Je préfère donc rendre mon tablier.

La fiscalité écologique est-elle morte ?

Nous avons une ministre de l’écologie qui ne croit pas à la tarification environnementale et qui, d’emblée, a indiqué que la fiscalité était punitive. Or on ne réussira jamais la transition écologique sans une politique de tarification adaptée. Comment faire si on ne pénalise pas financièrement les nuisances environnementales ? Comment financer la rénovation de 500 000 logements ? Qui va payer le basculement énergétique ? Mme Royal dit ne pas vouloir d’écologie punitive, mais comment agir sur les comportements sans un signal prix ? Au CFE, nous avons travaillé avec toutes les parties prenantes (associations, entreprises, syndicats, consommateurs, élus, représentants des administrations) pour proposer une fiscalité environnementale, progressive et, surtout, substitutive, c’est-à-dire qu’elle remplace d’autres impôts et ne s’ajoute pas.

Mais le chef de l’Etat et le gouvernement ont mis en place ou proposé des taxes comme l’augmentation de 2 centimes sur le litre de diesel…

Il s’agit d’une logique comptable, pour faire rentrer de l’argent, en particulier pour financer les infrastructures et remplacer les sommes que l’écotaxe, supprimée par Mme Royal, aurait générées. Nous ne sommes plus dans une logique comportementale et environnementale. En quoi vouloir ponctionner les sociétés d’autoroute, comme la ministre prétend le faire, changera les us et les modes de transport ? Il y a un retour de bâton terrible et l’écologie en fait les frais. En réalité, le gouvernement est sous la pression d’un ras-le-bol fiscal et n’assume pas une politique qu’il faut expliquer, justifier. Si aucune pédagogie, aucune transparence ne sont exercées sur les choix en matière de fiscalité, on ne peut pas avancer.

Même la taxe carbone qui a été votée dans le cadre d’une loi de finances n’est pas assumée. Aucune communication n’a été vraiment faite, par exemple, sur l’augmentation de la tonne de carbone de 7 euros à 14,50 euros en 2015, puis 22 euros en 2016. Cette taxation du carbone est pourtant un élément positif de notre bilan.

Justement, quel est le bilan du CFE ?

Nous avons bien travaillé la première année, en 2013. Certaines de nos propositions au gouvernement pour le projet de loi de finances 2014 ont été reprises. Si la fiscalité sur le diesel n’a pas été augmentée comme nous le préconisions, nous avons obtenu la réintroduction d’une « assiette carbone » pour les ménages et les entreprises.

La deuxième année, nous avons encore fait des propositions, notamment sur la fiscalité des déchets. Mais, et je crois que c’est le plus important, avec le CFE nous avions réussi à installer un espace de dialogue, de concertation entre des parties très divergentes. Même si le consensus n’était pas toujours au rendez-vous. Sur certains dossiers comme l’eau, les nitrates, nous avions commencé à travailler. Et d’autres chantiers nous attendaient, comme la réforme du système de soutien aux énergies renouvelables. Est-il normal ou souhaitable de traiter les bioénergies (biogaz, biomasse, etc.) comme les énergies fossiles ?

Et pour le projet de loi de finances 2015 ?

Nous n’avons même pas été sollicités ou consultés. Un signe que la fiscalité environnementale sur laquelle nous étions missionnés n’est plus à l’ordre du jour.

Zaharkitzapen programatua zigortzea erabaki du Frantziak

Malen Aldalur
www.argia.eus/albistea/zaharkitzapen-programatua-zigortzea-bozkatu-du-frantziak

Frantziako Diputatuen Ganberak adostu du zigor penalak jarriko dizkietela produktuak iraupen-muga jakin batekin fabrikatzen dituztenei. Zaharkitzapen programatuaren zigorra, bi urteko kartzela eta 30.000 euro arteko isuna izan daiteke Ecoportal webguneak argitaratu duenez.

Gaur egun, zaharkitzapen programatuaren erabilera oso ohikoa da, bereziki, gailu elektronikoetan. Lege hau, berdeen ekimenetik jaio da eta haien hitzetan, zaharkitzapen programatua « iruzurra » da.

Eztabaidak Frantziako mugak pasa ditu; Europako Batzorde Sozial eta Ekonomikoak mahai inguru bat egingo du urriaren 17an Europako gainerako herrialdeek ere zaharkitzapen programatua zigortu dezaten.

Europako hainbat tokitan hasi dira neurriak hartzen iraungitze-data aldez aurretik erabakita duten gailuen fenomenoari aurre egiteko. Besteak beste, garantiaren epeak luzatzea, erosketaren ordez alokairua sustatzea eta ordezko piezak eskatzea dira hartutako neurrietako batzuk.

Informazio gehiago

Cosima Dannoritzerrek zaharkitzapen programatuari buruzko dokumental ezaguna egin zuen: Comprar, tirar, comprar gaztelaniaz edo Prêt à jeter frantsesez. Bertan argi erakusten du zaharkitzapen programatua oso errotuta dagoela egungo gizartean. Lander Arbelaitz ARGIAko kazetariak elkarrizketa egin zion 2.271. alean.

L’obsolescence programmée des produits désormais sanctionnée

Laetitia Van Eeckhout
www.lemonde.fr/planete/article/2014/10/15/l-obsolescence-programmee-des-produits-desormais-sanctionnee_4506580_3244.html

Qui n’a jamais été mécontent d’un appareil tombant en panne quelques jours seulement après la fin de la garantie ? Il va être désormais possible de saisir la justice sur certaines pratiques industrielles visant à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit afin d’en augmenter le taux de remplacement, ce que l’on appelle l’« obsolescence programmée ».