Pour l’instauration d’un ISF climatique
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www.goodplanet.info/2020/10/14/pour-linstauration-dun-isf-climatique
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Dans un nouveau rapport L’argent sale du capital publié le 13 octobre, Greenpeace France appelle de toute urgence à l’instauration d’un Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) climatique pour aller vers plus de justice sociale et environnementale. Au moment où débute l’examen du projet de loi de finances pour 2021, Greenpeace interroge la responsabilité des ménages les plus aisés à travers l’empreinte carbone de leur patrimoine financier et leur contribution à l’effort à la fois budgétaire et climatique. Selon ce rapport, l’empreinte carbone associée au patrimoine financier des 10% des ménages les plus aisés est de 45,7 tCO2eq et dépasse même l’empreinte carbone de leur consommation. Nous republions ici le communiqué de l’association qui accompagne la sortie du rapport.
Avec l’appui du cabinet spécialisé Carbone 4 et de Carbon4 Finance, Greenpeace a exploité les données de l’INSEE et de la Banque de France sur la composition du patrimoine financier des ménages, pour les associer à des facteurs d’émissions. Les résultats sont sans appel : le patrimoine financier des 1% des ménages les plus riches est associé à une empreinte carbone 66 fois supérieure à celle des 10% les plus pauvres.
« La mobilisation des Gilets jaunes contre la taxe carbone a démontré que la question de l’acceptabilité sociale constituait un élément clé de la transition écologique. Il est contre-productif de décréter l’urgence climatique sans l’articuler à l’impératif de justice sociale : il faut que l’effort contributif des un·es et des autres soit proportionnel à leurs moyens et à leurs responsabilités dans cette crise sans précédent », souligne Clément Sénéchal, chargé de campagne politique climatiques pour Greenpeace France. « Pour sortir de la paralysie, la fiscalité du carbone doit devenir cohérente sur le plan pratique et légitime sur le plan social. L’effort général de sobriété ne sera possible que si le sentiment d’inégalité, largement partagé aujourd’hui en France, est combattu dans les faits ».
À elles seules, les émissions de gaz à effet de serre associées au patrimoine financier détenu par les ménages assujettis à l’ISF en 2017 représentent environ un tiers de l’ensemble des émissions associées au patrimoine financier des ménages français.
« Non seulement cette mesure instituerait un nouveau contrat social ajusté aux défis politiques de notre époque, mais elle inciterait également les ménages les plus fortunés à décarboner leur patrimoine financier en désinvestissant des activités les plus émettrices. Une telle réforme de la fiscalité doit pouvoir trouver sa place dans les lois de finances, si possible dès cette année, où le budget comprend une mission spéciale dédiée à la relance de l’économie qui engage des dépenses supplémentaires et exceptionnelles qui vont nécessiter, inévitablement, de nouvelles recettes ».
La première source de disparité entre les ménages les plus pauvres et les plus riches concernant leur bilan climatique respectif, réside dans l’empreinte carbone associée à leur patrimoine financier. L’exploitation des données disponibles révèle en effet que les ménages les plus riches affichent non seulement une empreinte carbone associée à leur consommation et leur mode de vie beaucoup plus importante que celle des plus pauvres (40,4 tCO2eq/an contre 15,2 tCO2eq/an d’après l’OFCE), mais que leur patrimoine financier est associé à une empreinte carbone plus importante encore. Greenpeace rappelle justement que le patrimoine financier des ménages est investi dans des activités économiques concrètes, plus ou moins productrices d’émissions de gaz à effet de serre, et propose donc de mettre en place un ISF climatique pour les ménages au patrimoine supérieur à 1,3 million d’euros. Cet ISF climatique verrait son barème renforcé et serait pondéré en fonction non seulement du volume des avoirs financiers détenus par le ménage concerné, mais également de l’empreinte carbone de ces mêmes avoirs.
D’après le rapport, le patrimoine financier des ménages assujettis à l’ISF en 2017, avant sa suppression, était associé à l’émission annuelle de 97 millions de tCO2eq. L’introduction d’une composante carbone (au niveau actuel de 44,6 €/tCO2eq) appliquée à l’empreinte carbone moyenne des différents placements financiers de ces ménages permettrait ainsi de rapporter environ 4,3 milliards d’euros à l’État.
L’argent sale du capital : pour un ISF climatique par Greenpeace France
Suivi de la mise en œuvre des 14 marqueurs de la Convention Citoyenne pour le Climat
RAC
https://reseauactionclimat.org/suivi-14-marqueurs-convention-citoyenne-climat
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Tout juste un peu plus de 100 jours après la remise par les 150 citoyens de leurs propositions au Président de la République, le Réseau Action Climat et ses associations membres analysent le sort donné à ces 14 marqueurs. Ces mesures particulièrement structurantes sont des indicateurs du « sans filtre » d’Emmanuel Macron.
S’autogouverner pour changer le monde
Nicolas Truong
www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/08/19/de-la-bretagne-a-la-drome-s-autogouverner-pour-changer-le-monde_6049304_3451060.html
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« Sociocratie », « holacratie »… Les collectifs alternatifs, qui cherchent à inventer un autre modèle de société, utilisent des outils empruntés à la science politique ou au management pour faciliter la démocratie interne.
« Dès qu’on est plus d’une dizaine, c’est comme une petite cité à gérer », confie une jeune habituée des oasis, qui a séjourné dans de nombreux lieux collectifs alternatifs avant de s’installer au village de Trémargat, dans les Côtes d’Armor, municipalité où s’exerce le « génie créatif des communes », assure le consultant Mathieu Rivat (Ces maires qui changent tout, Actes Sud, 2017).
En tâtonnant avec entêtement, les oasis se sont dotées d’outils utiles pour s’autogouverner. Car derrière l’idéal de l’habitat partagé, il y a la réalité du budget et des tours de vaisselle, la gestion des communs et les tensions du quotidien. Sous la maison passive (à faible consommation énergétique), il y a la politique active. Il faut réaliser en pratique ce à quoi on aspire parfois de manière très théorique. Et trouver les bons processus de prise de décision.
Ce qui frappe, dans la plupart des oasis visitées, qu’elles soient d’inspiration zadiste, communaliste ou spiritualiste, c’est la récurrence de modèles ou de pratiques largement inconnus du grand public, comme la « sociocratie » ou l’« holacratie » (qu’on appelle aussi « holocratie »), termes qui empruntent autant à l’univers de la science politique qu’à celui du management économique.
Qu’est-ce que la sociocratie ? Le mot aurait été inventé au XIXe siècle par Auguste Comte (1798-1857), mais c’est Gerard Endenburg, un ingénieur néerlandais en électronique, né en 1933, de culture quaker et scolarisé dans une école alternative, qui lui a donné son acception la plus courante. Celle-ci repose principalement sur la décision par consentement : les orientations stratégiques d’un groupe peuvent être adoptées si elles ne rencontrent aucune objection argumentée d’aucun de ses membres. Faut-il agrandir l’éco-lieu et acheter de nouvelles parcelles de terrain ? Comment organiser le travail ? Dans la sociocratie, la décision n’est pas prise à l’unanimité (difficile à obtenir) ni à la majorité (qui mécontente forcément les minoritaires), mais au consentement. En résumé, dans la décision par consensus, tout le monde dit oui, dans la gouvernance par consentement, personne ne dit non.
Problèmes relationnels
La sociocratie fonctionne aussi par cercles et élections sans candidat. « On est toujours confronté à quinze manières de penser avec lesquelles il faut composer », observe Laurence, initiatrice d’un éco-lieu cévenol. « Au début, nous pensions un peu naïvement que nous n’avions pas besoin de règles. Aujourd’hui, nous reprenons les principes de la sociocratie en les complétant par la dimension émotionnelle », explique Patrick Buret, l’un des fondateurs de l’Aerium de Peyraube, oasis campée à Arrigas (Gard).
Il faut dire que le collectif fondé en 2012 a failli exploser lorsque, sur les quatre couples qui avaient lancé l’aventure, deux ont quitté le lieu. Car le turnover des oasis est important. « C’est souvent à cause des relations interpersonnelles que certaines oasis échouent », témoigne l’agro-écologiste fondateur du mouvement Colibris, Pierre Rabhi. C’est pourquoi la sociocratie et son dérivé plus organique, l’holacratie – méthode développée par l’entrepreneur américain Brian Robertson afin de briser le fonctionnement pyramidal au profit d’un management horizontal – sont devenus des outils prisés par la galaxie des éco-lieux. Bien plus que des bouées de sauvetage, ils en sont devenus les indispensables rouages.
Ce qui surprend, c’est l’usage récurrent de méthodes venues du management dans des collectifs souvent réfractaires à la culture d’entreprise. « Il y a un trait commun entre la tendance libertaire – plutôt anarchiste – et la tendance libertarienne – d’inspiration libérale : c’est l’anti-hiérarchie », explique le politiste Yves Sintomer. « Les mots de l’autonomie politique n’existent pas encore, d’où le recours à ce vocabulaire alternatif pour expliciter ces modes de décision », observe le politiste Samuel Hayat. « Oui, c’est une langue hybride qui vient en partie du management, mais il n’y a jamais d’agencement social pur », prévient le sociologue Laurent Jeanpierre. D’autant qu’en activant les réseaux sociaux et le crowdfunding « certains entrepreneurs de communautés rapprochent les éco-lieux du modèle de la startup, l’actionnariat en moins », poursuit ce professeur de science politique à l’université Paris VIII, qui dirige un séminaire sur les communautés utopiques.
Une posture critique consisterait à disqualifier ces pratiques parce qu’elles seraient récupérées par le système capitaliste. C’est oublier que les résidents des oasis ne sont pas des théoriciens qui mettent en oeuvre une idéologie, un petit livre vert en main. Ce sont des « makers », qui activent la « démocratie du faire ». Peut-être s’agitil même du contraire : en faisant feu de tout bois, en éprouvant les méthodes qui marchent et celles qui ne marchent pas, les oasis récupèrent et détournent des outils venus du monde de la communication au profit de leur projet d’émancipation, à l’image de ces objets industriels qui connaissent une seconde vie dans les ressourceries.
On peut toutefois s’interroger sur ce « procéduralisme politique » qui occupe l’espace et prend beaucoup de temps dans ces endroits, tempère Laurent Jeanpierre. Car, ici comme ailleurs, le risque de tomber dans la « réunionite » existe. « C’est magnifique, mais parfois épuisant, la démocratie participative, et j’ai l’impression d’avoir un agenda de ministre ! », témoigne une élue de Trémargat. Pour éviter ces travers, les oasis ajustent leurs pratiques et mettent en place des « maîtres du temps » ou des « facilitateurs » de réunion. D’autres recourent à la « gestuelle d’assemblées », expérimentée par le mouvement des « indignés » (né en Espagne en 2011) ou Nuit debout (la contestation citoyenne, à Paris, au printemps 2016) : bras en croix pour s’opposer, moulinets des mains lorsqu’une prise de parole est jugée trop longue ou applaudissements silencieux pour exprimer son accord.
La portée politique des oasis n’est pas qu’interne, mais se mesure également aux liens que celles-ci tissent avec les autres collectifs, les mairies et les régions avoisinantes. Pour Yves Sintomer, la question est la suivante : « Vontils se contenter de vivre heureux dans leurs niches écologiques et politiques ou bien être un point d’appui pour inventer un autre monde ? » La plupart estiment qu’il est possible de relier les deux dimensions, d’être à la fois un lieu d’expérimentation, de mobilisation et de diffusion : « Nous voulons essaimer », déclarent la plupart des résidents de ces lieux qui s’érigent contre le consumérisme, la déshumanisation des relations sociales et le productivisme. « Une communauté n’a de sens que si elle est au service du monde, et la transformation personnelle doit servir la transformation sociale », atteste Margalida Reus, responsable de l’Arche de Saint Antoine, une communauté installée dans l’Isère. D’ailleurs, les mairies, les régions et même l’Europe soutiennent parfois ces initiatives inventives.
«Citoyennisme »
Comment nommer la politique des oasis ? « Le communalisme peut s’appliquer à certaines situations locales », comme l’expérience de démocratie participative à Saillans, dans la Drôme, explique Samuel Hayat, qui préfère cependant parler plus globalement de « citoyennisme », à savoir une demande de participation plus forte des citoyens aux prises de décisions politiques. A la suite du sociologue américain Erik Olin Wright (1947-2019), Laurent Jeanpierre utiliserait plutôt l’expression « transformations interstitielles » à propos de ces expérimentations politiques à visée transformatrice, qui s’élaborent dans les interstices de la globalisation.
Certains, comme Frédéric Bosqué à l’éco-village Tera (Lot-et-Garonne), veulent « greffer le meilleur de la social-démocratie » à cette « révolution des communs ». D’autres, comme au quartier libre des Lentillères à Dijon, sont inspirés par le mouvement zapatiste au Mexique. « Il y a de l’espoir là-bas, les luttes payent. Cela donne envie de tenter de nouvelles formes basistes et communautaires qui dessinent les contours de la société post-capitaliste », confie Benjamin. Les outils de gestion de groupe comptent pour faire vivre ces collectifs alternatifs. Mais si les éco-lieux se défont souvent à cause du facteur humain, ils perdurent aussi grâce à lui. Comme le résume Gaëlle Berge, du Moulinage de Chirols, en Ardèche, « ici, on tient par l’amitié ». Communalistes ou citoyennistes, les oasis dessinent peut-être cette « promesse de démocratie encore impensée » que le philosophe Jacques Derrida appelait « politique de l’amitié ».
Désamorcer les conflits par la communication non violente
Lorsque le différend s’installe entre deux personnes ou que les oppositions dans le groupe sont patentes, les résidents des éco-lieux ont une réponse, une méthode, presque une clé : la communication non violente (CNV). A tel point qu’elle est devenue presque un réflexe. « A chaque fois que je sens une embrouille monter, je me mets en mode CNV », explique Gus, trentenaire installé dans une oasis des Cévennes et investi dans une brasserie artisanale. « Au lieu de m’énerver contre celui qui émet une parole que je juge blessante, j’essaie de comprendre d’abord pourquoi je réagis de la sorte », témoigne Pierre, bénévole au centre Amma (Seine-et-Marne). Il faut dire que les oasis expérimentent toutes les facettes du vivre ensemble, avec ses bonheurs – « je n’ai jamais vécu des vaisselles aussi joyeuses », s’enthousiasme une membre du Moulinage de Chirols –, mais aussi ses heurts. Car autant le collectif porte et soutient, autant il contraint de vivre sous le regard des autres. D’où le recours à la communication non violente, développée par le psychologue américain Marshall Rosenberg (1934-2015) dans les années 1970, pour aider tout un chacun à éviter la spirale de la violence.
Observer, clarifier, formuler
La CNV, explique la formatrice Isabelle Desplats, dans un MOOC, une formation en ligne de l’université des Colibris, consiste notamment à « être capable d’écouter quelqu’un qui s’exprime de manière agressive sans le prendre personnellement », en comprenant que cette personne exprime, certes de façon véhémente, son besoin d’être prise en considération. La reconnaissance de ce « besoin » est une première étape vers l’apaisement. Observer (les faits sans jugement), accueillir les sentiments (qu’ils font naître en nous), clarifier les besoins (non reconnus) et formuler une demande réalisable (et non une exigence) : tels sont les piliers de la CNV. Une façon à la fois simple et élaborée de désamorcer les conflits par l’écoute de soi et des autres. Beaucoup d’oasis l’utilisent ou consultent les fiches synthétiques de l’Université du nous (UdN) de Chambéry, centre de ressources prisé des éco-lieux. Certaines oasis se spécialisent même dans cette gestion des relations. Ainsi l’Arche de Saint-Antoine a elle créé, en 2010, la Formation et expérimentation au vivre ensemble (Feve), dont les enseignements sont très suivis. « Certains bénéficient du logo “haute qualité environnementale”, ici ce serait plutôt celui de “haute qualité relationnelle” », affirme Guillaume Gardette, membre de cette communauté.
Beñat Irausegi: ‘Herritarrak ekonomia eta teknologian burujabe izatea da gure asmoa’
UEU365
www.unibertsitatea.net/blogak/ueu365/2020/10/07/benat-irausegi-herritarrak-ekonomia-eta-teknologian-burujabe-izatea-da-gure-asmoa
Article
Errenteriako Udalak eta UEUk lankidetzan antolatutako “Errenteria 700 urte: herria eta teknologia” jardunaldian TEKS sareko Maitena Urretabizkaia eta Beñat Irasuegik ere parte hartuko dute. Teknologia herritarrontzat bizitza bizigarriak eraikitzeko tresna izatea nahi lukete.
Zer da Teks sarea? Zeri erantzuteko sortu zen?
Beñat Irausegi: TEKS sarea elkarte bat da, Euskal Herrian teknologia libreak erabili eta garatuz, herritarren eta lurraldeen beharrei erantzuteko lan egiten dugun ekonomia sozialeko enpresa eta eragileak batzen dituena. Gure artean elkarlana, proiektugintza eta interkooperazio harremanak saretzeko beharretik sortu genuen, teknologiaren ikuspegi etiko batetik; korporazio handien hegemoniari tokiko erantzun antolatu bat emateko. Herritarrak ekonomia eta teknologian burujabe izatea da gure asmoa.
Maitena Urretabizkaia: Herritarrei eta lurraldeari erantzuteaz gain, bertako kide garenoi onura ugari ematen dizkigun sarea da. Bertan elkarlana benetan ematen da, ez da idealizazio batean geratzen. TEKS osatzen dugunok, behar komunak izan ohi ditugu, eta behar komun horiei tresna komunekin erantzun behar diegu: formakuntza kolektiboak, lan poltsa konpartitua, proiektu handietan koordinatzea…
Bestalde, sektorearen desmaskulinizazioan ere eragin nahi dugu; teknologian presentzia eskasa dute emakumeek eta are gutxiago lehen lerroan. TEKSen emakumeon presentziari garrantzia ematen diogu; beraiek izango baitira biharko emakumeen erreferenteak
Elikadura burujabetza eta abarren aldean, teknologia burujabetzarena oraindik ere badirudi barneratu gabe dagoela orokorrean. Hala ere, puri-purian dagoen gaia da, adibidez, ikastetxeetako ordenagailuen harira.
M.U: Bai, beste arloetan gertatzen den bezala, teknologian ere oso garrantzitsua da burujabetzaren irizpidea. Adibidez, gaur egun ikastetxeetan Google-ekiko daukaten dependentzia handia da, honek guztiak dakarrenarekin; umeetatik daude jada Google-en menpe, gure datuen jabe dira. Lan handia dago egiteko, gehien bat teknologia burujabetzaren ezagutzan; oso barneratuta baititugu Google-en tresnak eta oso eroso jartzen dizkigute; baina zeren truke? Guk izan behar dugu gure datuen burujabe, gure buruen jabe izan gaitezen. B. I: Izan ere ikusten dugu beste burujabetza ildo batzuk, elikadurarena adibide, badutela tokia gure egunerokoan; eta, pixkanaka bada ere, aurrerapausoak ematen ari direla. Teknologia burujabetza kontuetan, aldiz, atzeraka goaz. Ekimenak badiren arren, Euskal herrian ziren telekomunikazio azpiegitura eta enpresak multinazionalen esku daude egun; Google, Amazon, Apple eta Microsoft bezalako korporazio kapitalistekiko dependentzia handiagoa dugu; gure bizitza eta lanetan erabat txertatuak daude, eta zaila egiten zaigu hauek gabeko etorkizun bat irudikatzea. Antolatu, eta beharrezko ditugun tresna digital eta teknologien birjabetzerako ordua da. Eskerrak badiren “Hezkuntzan Librezale” eta Librezale.eus bezalako ekimenak. Guk ekonomia sozialeko enpresak saretu nahi ditugu teknologia eta ezagutza librearen alde.
Zer nabarmendu nahiko zenukete zuen hitzaldian?
B.I.: TEKS elkartea Torrekuan kokatua dago, Orereta/Errenteriako alde zaharrean, aurten sortu zela 700 urte bete diren herrian. Herri bizi batean gaude kokatuta, historian zehar garapen teknologikoen ondorioz astindu asko izan dituen herrian, batzuetan onerako eta besteetan ez; baina beti sortutako erronka berriei aurre egin diogu. Orokorrean, baldintza teknologikoen oso mendekoak izan gara, eta herritarron ongizatean aurrerapausoak emateko balio izan badu ere, dependentziaren ondorioz, oso azkar galdu izan ditugu garapen sozioekonomiko planifikatu baterako aukerak. Orain beste astinaldi teknologiko bat bizitzen ari gara, herrian eta ekonomian eragiteaz gain, gure bizitzak ere nabarmen baldintzatzen dituena. Nahi genuke astinaldi horretan zeresana izan, eta teknologia herritarrontzat bizitza bizigarriak eraikitzeko tresna izatea. Horretarako jakintza, azpiegiturak, softwarea, komunitatearen esku jarri beharko ditugu; eta enpresa teknologikoak herrian bertan kokatu beharko ditugu, ahal bada kooperatiba moduan, sortutako aberastasunaren birbanaketa bermatzeko. Etorkizun hobea nahi badugu, lanaren eta teknologiaren burujabetzarantz jo behar dugula erakutsi nahi dugu.
M.U: TEKS ez da kasualitatez sortzen den sare bat, jada denbora bat daramagu modu honetan lanean, elkarlanean; guk eta elkarteko beste kooperatibek sarean egiten dugu lan, bai Teks eta baita Olatukoopen barruan ere. Elkarlanari ematen diogu garrantzia, proiektuak aberasgarriagoak izaten baitira. Baditugu jada hainbat proiektu martxan TEKS sarearen inguruan, eta hauek ez lirateke errealak izango sarerik ez bagenu. Sarea ireki eta handitu nahi dugu, herrian eta herritarrengan eragin handiagoa izateko; bizitzak bizigarriagoak egiteko.