Articles du Vendredi : Sélection du 15 juin 2012

Sommet « Rio +20 » des Nations unies : les Amis de la Terre lancent la campagne « La nature n’est pas a vendre ! » pour s’opposer a la mainmise de la finance sur la nature

Juliette Renaud
www.amisdelaterre.org/Sommet-Rio-20-des-Nations-unies.html – 05.06.2012

Le nucléaire anticipe le débat sur la transition énergétique

Ludovic Dupin
www.usinenouvelle.com/article/le-nucleaire-anticipe-le-debat-sur-la-transition-energetique.N176384 11.06.2012

La planète perd ses langues

Rémi Barroux
Le Monde du 07.06.2012

A la veille de Rio+20, nouveau cri d’alarme sur l’état de la planète

Rémi Barroux
Le Monde du 06.06.2012

Boaventura de Sousa. Soziologoa : «Merkatuaren galbahetik pasatu nahi dute naturarekin dugun harremana»

J. Fernandez
http://paperekoa.berria.info/harian/2012-06-13/020/001/Ekonomia_berdea_negozio.htm#despiezea1

Sommet « Rio +20 » des Nations unies : les Amis de la Terre lancent la campagne « La nature n’est pas a vendre ! » pour s’opposer a la mainmise de la finance sur la nature

Juliette Renaud
www.amisdelaterre.org/Sommet-Rio-20-des-Nations-unies.html – 05.06.2012

Paris, le 5 juin 2012 – A l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, et à deux semaines de l’ouverture de la Conférence des Nations unies sur le développement durable à Rio (Brésil), Les Amis de la Terre France lancent une campagne pour dénoncer les dangers de la financiarisation de la nature. Ils décryptent dans une brochure « La nature n’est pas à vendre ! », les enjeux et impacts sociaux et environnementaux de « l’économie verte », qui entend multiplier les instruments et mécanismes de marché pour « gérer » la nature et le bien-être humain. Les Amis de la Terre organisent à cette occasion de nombreuses activités en France autour de Rio+20 et participeront au Sommet des Peuples à Rio, qui se tiendra en marge de la Conférence officielle des Nations unies, pour faire valoir les alternatives à cette mainmise de la finance et des multinationales sur la nature.

Spéculation sur les denrées alimentaires, sur l’énergie, création des marchés carbone et bientôt, de marchés incluant les forêts et des écosystèmes entiers : les acteurs financiers s’infiltrent chaque jour un peu plus dans la sphère de la nature et du vivant, avec comme résultat une aggravation des crises écologique, climatique et sociale.

Car selon la logique financière, les « services » fournis gracieusement par la nature seraient insuffisamment reconnus, et il faudrait donc leur donner un prix. Un groupe de banques, associées au PNUE-Finance, lancent d’ailleurs à l’occasion de Rio+20 une « Déclaration sur le capital naturel » , qui traduit parfaitement leur vision de la nature comme un simple capital, et leur soutien aux mécanismes poussant à la financiarisation de la nature. Tout comme les acteurs financiers, les multinationales entendent se saisir des nouvelles opportunités de cette « finance verte », qui est un moyen de continuer leurs bonnes vieilles pratiques de rentabilité tout en affichant un prétendu comportement responsable.

Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Finance privée aux Amis de la Terre France commente : « Nous ne voulons pas de cette « économie verte » qui ne fait qu’accroître les injustices sociales et la crise écologique. Elle constitue un puissant levier pour réduire davantage la responsabilité des entreprises qui vont pouvoir contourner les législations sociales et environnementales, et s’approprier des biens naturels au détriment des communautés locales ». En effet, notamment au travers des mécanismes de compensation, les entreprises peuvent continuer à polluer ou à détruire l’environnement sans remettre en cause leurs pratiques. Le bilan désastreux des marchés carbone en est d’ailleurs la preuve : ils ont permis aux banques et multinationales de faire des profits, tandis que la crise climatique a continué à s’aggraver. De plus, les projets mis en œuvre pour obtenir des crédits carbone ont conduit à des violations des droits des communautés locales, et à de nouveaux accaparements de terres et de biens naturels.

 

 

Juliette Renaud poursuit : « Il est impératif que les Nations unies et nos gouvernements résistent aux pressions de la finance et des entreprises et mettent un frein à cette financiarisation de la nature. La priorité doit être la reconnaissance des droits des communautés et la remise en cause de nos modes de vie insoutenables. Ces communautés ont su préserver leurs territoires et les biens naturels qui s’y trouvent depuis bien longtemps et doivent donc être les acteurs centraux de leur gestion et préservation. C’est à nos sociétés de changer de mode de développement, actuellement dans l’impasse, plutôt que d’en faire subir les conséquences aux autres en niant leurs droits fondamentaux ».

Avec la publication de « La nature n’est pas à vendre ! » et leur participation au Sommet des Peuples à Rio, Les Amis de la Terre France entendent alerter les citoyens et les décideurs politiques sur l’écran de fumée qu’est l’économie verte, et les dangers que représente la financiarisation de la nature. Ils proposent aussi des alternatives et recommandations concrètes reposant notamment sur la gestion communautaire des biens naturels, le contrôle citoyen des grands choix de sociétés (modèle énergétique, grands projets d’infrastructure, …). Les Amis de la Terre demandent qu’aucun nouveau marché sur les biens naturels ne soit créé, et que les acteurs financiers soient exclus des marchés existants.

Le nucléaire anticipe le débat sur la transition énergétique

Ludovic Dupin
www.usinenouvelle.com/article/le-nucleaire-anticipe-le-debat-sur-la-transition-energetique.N176384 11.06.2012

Face à un débat énergétique qui laissera une large place au nucléaire, les tenants de cette énergie avancent leurs arguments en faveur de l’avenir de l’atome.

A l’approche du débat énergétique promis par le gouvernement pour le second semestre 2012, les différentes parties prenantes de l’énergie en France affutent leurs arguments. Les partisans du nucléaire sont particulièrement actifs. Ils craignent qu’un débat mal défini vire à la question : pour ou contre l’atome. Lors du débat organisé par le think tank Adapes le 8 juin dernier sur le thème du « nucléaire face à la transition énergétique », les termes du débat ont été posés.

D’entrée, Jacques Percebois, le directeur du Centre de recherche en économie et droit (CREDEN) veut appeler « à choisir les priorités. La transition énergétique est parfois comprise comme la sortie du nucléaire ? D’autres y voient la sortie des fossiles ? D’autres veulent sortir des deux », explique l’universitaire de Montpellier, auteur du rapport énergie 2050. Fany Bazille, ingénieur nucléaire à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), appuie : « A l’international, la transition énergétique veut dire accroitre la part des énergies ‘bas carbone’… Cela relativise la position française ».

Hervé Machenaud, le directeur exécutif de la production et de l’ingénierie chez EDF, a pour sa part, fait valoir l’organisation industrielle du parc nucléaire français qui permet de l’exploiter « à la moitié du coût du parc nucléaire mondial ». Il ajoute : « Pour que le parc continue à être efficace, il lui faut une vision claire de l’avenir ». Alain Bucaille, le directeur de la recherche et de l’innovation chez Areva, pousse le raisonnement encore plus loin : « Je vois mal un gouvernement freiner une filière qui a un vrai potentiel d’exportation en pleine crise financière« . En ce qui concerne les prix de l’électricité, les participants estiment qu’ils resteront compétitifs y compris avec le renchérissement des coûts liés aux travaux post-Fukushima et à la troisième génération de centrales (EPR).

Energie du futur ou du passé ?

Alain Bucaille précise même qu’« une des grandes questions de ce débat sera de savoir si le nucléaire apparaitra comme une énergie du futur ou du passé« . L’ensemble du panel a en effet les yeux rivés sur la recherche et sur le nucléaire du futur. Jacques Percebois lance : « Il ne faut pas prendre de retard sur le nucléaire de 4e génération, car nous subissons une contrainte économique à court terme ».

Régis Baudrillart, directeur adjoint de l’énergie nucléaire au CEA, enjoint également la France à continuer ses efforts dans le nucléaire de quatrième génération : « Ces réacteurs au sodium sont étudiés de très près en Chine, en Inde et en Russie. Il est important de maintenir l’avance scientifique et industrielle de la France ». Elle a pour projet de construire un prototype de réacteur de 4e génération, baptisé Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration), à partir de 2016-2017.

Les intervenants ont conscience du poids d’une éventuelle fermeture de la centrale de Fessenheim, mais ils tempèrent. « La fermeture de Fessenheim n’est prévue que pour 2017. Il faut refuser l’éclat médiatique sur ce sujet dès aujourd’hui », explique Emile H. Malet, le délégué général du Forum mondial du développement durable. Jacques Percebois préconise : « Si on ferme Fessenheim, il faut que ce soit pour des raisons politique et pas de sureté. Sinon, on décrédibilise l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et la France devra fermer nombre d’autres centrales ».

La planète perd ses langues

Rémi Barroux
Le Monde du 07.06.2012

Il n’y a pas que le tigre et l’outarde canepetière qui sont menacées d’extinction. 8,4 % des langues encore entendues sur la planète sont vouées à la disparition, 17 % sont en danger et près de 9 % sont jugées « vulnérables », selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). 3,3 % des langues ont disparu depuis 1950, précise le rapport du PNUE sur l’avenir de l’environnement durable, publié mercredi 6 juin. A l’instar du same d’Akkala, en Russie, dont le dernier locuteur est mort en 2003, ou du slovince, qui fut parlé en Poméranie, près de la mer Baltique.

Les langues représentent « des sources irremplaçables » d’information sur la biodiversité et les relations humaines, explique le PNUE. Il y a un an déjà, à l’occasion de la publication d’une étude sur ce sujet, l’organisation faisait état de la probable disparition de 90 % des langues parlées dans le monde au cours du XXIe siècle. « Les secrets de la nature, contenus dans les chansons, les contes, l’art et l’artisanat des peuples indigènes, peuvent se perdre à jamais, à cause de la mondialisation croissante dans tous les domaines », expliquait alors un groupe d’experts mandatés par le PNUE. (Voir l’article ci-dessous : « A la veille de Rio+20, le nouveau cri d’alarme sur l’état de la planète »)

 

La détérioration générale de la planète ne fera qu’accélérer le mouvement, notamment avec les menaces pesant sur certains peuples indigènes. Les atteintes à la biodiversité sont en effet nombreuses : menaces sur 20 % des espèces vertébrées, recul des habitats naturels pour faire place à l’agriculture qui, elle-même, est attaquée par l’urbanisation. Dans ce contexte très dégradé, la disparition de la plupart des 4 000 à 5 000 langues indigènes parlées dans le monde serait presque anecdotique !

A la veille de Rio+20, nouveau cri d’alarme sur l’état de la planète

Rémi Barroux
Le Monde du 06.06.2012

A deux semaines de l’ouverture, au Brésil, du sommet mondial Rio+20 consacré au développement durable, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) veut mettre sous pression les responsables politiques. « Si rien n’est fait pour inverser la tendance, les gouvernements devront assumer la responsabilité d’un niveau de dégradation et de répercussions sans précédent », a déclaré Achim Steiner, directeur général du PNUE en présentant, mercredi 6 juin, le rapport sur « l’avenir de l’environnement durable », Geo-5.

Ce scénario dramatique est connu et repris dans de nombreux rapports des Nations unies, du WWF, de l’OCDE, etc. : avec le développement démographique de la Terre qui doit s’apprêter à accueillir, et nourrir, 9 milliards d’humains, et la raréfaction des ressources naturelles, l’état de la planète se dégrade à grande vitesse, explique le PNUE.

Sur 90 objectifs définis comme prioritaires, tels que la protection de la biodiversité, le contrôle et la réduction de la pollution de l’eau douce, la réduction de la production et de l’usage des métaux lourds, la majorité n’a pas connu de réelle amélioration.

Sur le changement climatique notamment, indique le rapport, sur la protection des réserves halieutiques ou encore la lutte contre la désertification, soit au total 24 objectifs, il n’y a eu aucun progrès ou seulement à la marge. Pire, la situation s’est détériorée pour 8 de ces objectifs, notamment la protection des récifs coralliens dans le monde.

Si l’on tient compte de l’impossibilité pour le PNUE d’évaluer 14 des objectifs prédéfinis – l’organisation basée à Nairobi déplore fortement le manque de données disponibles dans de nombreux secteurs et propose que ces informations soient systématiquement intégrées aux statistiques nationales -, « certains progrès ont été accomplis à l’égard d’une quarantaine d’objectifs portant notamment sur l’extension des zones protégées comme les parcs nationaux et les efforts en vue de la réduction de la déforestation », dit le PNUE.

LES BONS EXEMPLES

Mais ce tableau à destination des participants à Rio+20 n’est pas qu’un cri d’alarme et un aveu d’impuissance. Au contraire, expliquent les responsables du PNUE, les exemples de politiques volontaristes sont nombreux, au niveau d’Etats, de régions, voire de villes : politique de l’eau gratuite en Afrique du Sud, taxe-carbone instaurée dans l’Etat de Colombie britannique au Canada, détection et réduction des fuites dans le système de distribution d’eau au Bahreïn, péage urbain à Stockholm ou encore programmes aux Maldives, menacées par la montée des eaux, pour atteindre l’objectif de zéro émission de carbone en 2019.

Le patchwork de ces initiatives est impressionnant. Mais ne saurait masquer l’inertie qui règne au niveau mondal. « Il y a une dichotomie entre la morosité ambiante et le fait qu’un certain nombre de pays avancent sans attendre, chacun dans leur coin », explique Sylvie Lemmet, directrice de la division technologie, industrie et économie du PNUE. Cette dichotomie s’illustre aussi au niveau des Etats. La Chine, premier producteur de panneaux photovoltaïques au monde, championne des investissements dans l’économie verte… et aussi premier pays émetteur de CO2, est très dynamique pour transformer son économie mais refuse les contraintes au niveau mondial.

« Les pays entendent rester souverains quant à leur mode et leurs capacités de croissance », avance Mme Lemmet. Autrement dit par Steven Stone, responsable de la branche économie et commerce du PNUE, en charge de l’économie verte, « certains gouvernements ont des programmes remarquables pour développer les emplois verts mais cela ne débouche pas au niveau mondial, parce que dans le cadre de la concurrence exacerbée par la mondialisation, les problèmes de leadership se posent ».

Ce qui réduit d’autant les chances de progression et d’accord au sommet mondial au Brésil. Le PNUE veut croire que Rio+20 sera l’occasion « d’évaluer les réalisations et les échecs, ainsi que d’encourager la mise en œuvre de mesures mondiales vers le changement ». « Le moment est venu de dépasser la paralysie de l’indécision, de reconnaître les faits et de regarder en face l’humanité collective qui unit tous les peuples », insiste Achim Steiner.

Boaventura de Sousa. Soziologoa : «Merkatuaren galbahetik pasatu nahi dute naturarekin dugun harremana»

Kapitalismoaren arazoak kapitalismo gehiagorekin konpontzearen kontra dago Portugalgo soziologoa, eta gizarte mugimenduan du itxaropena; Herrien Goi Bileran parte hartuko du..

J. Fernandez
http://paperekoa.berria.info/harian/2012-06-13/020/001/Ekonomia_berdea_negozio.htm#despiezea1

Hainbat gizarte mugimenduk hilaren 15etik 23ra bitartean Rio de Janeiron (Brasil) egingo duten Herrien Goi Bileran parte hartuko du Boaventura de Sousa Santosek (Coimbra, Portugal, 1940). Coimbrako Unibertsitateko Soziologia katedradunak datorren zapatuan, hilaren 16an, hitzaldi bat emango du garapen iraunkorrari eta pobreziaren murrizketari buruz.
Zeintzuk dira mahaiaren gainean jarri nahi dituzun mezu nagusiak?

Lehenengoa, pobreziaren murrizketa engainu bat dela. Azken hogei urteetan, Munduko Bankuaren eta Nazioarteko Diru Funtsaren politiken ostean, pobreziak ez du atzera egin. Kontrakoa: aberastasunaren pilaketa ikaragarria dago. Pobreziaren murrizketaz horrenbeste arduratu beharrean, aberastasunaren pilaketa ezabatzeko egin behar dugu lan. Herrialde aberatsen eta txiroen arteko aldea inoiz ez da hain handia izan.
Eta garapen iraunkorraz zer duzu esateko?

Kontzeptu erabat nahasgarria da, batez ere Rio+20 Goi Bileraren testuinguruan. Iraunkortasuna ekonomia berdea delakora murriztu dute. Funtsean, honakoa esan nahi du ekonomia berdeak: kapitalismoak sortzen dituen arazoak kapitalismo gehiagorekin konpontzen direla. Eta hori ez da horrela. Herritarrak engainatzeko trikimailu bat da.

Zer dago horren atzean?

Ingurumena ondasun errentagarri bihurtzeko eta inbertsioen bidez ekonomia animatzeko ahalegin bat da. Merkatuaren galbahetik pasatu nahi dute naturarekin dugun harremana. Ingurumenaren zerbitzuetan bilatu nahi dute errentagarritasuna. Ikaragarria da. Izan ere, gaur egun ondasun komun batzuk merkatutik ateratzeko beharra dago iraunkortasuna bermatzeko. Esaterako, ura. Munduko Bankuak eskubide erabilgarri bihurtu du urarena, hau da, erosi eta saldu egin daiteke. Baina ura oinarrizko ondasuna da, ordezkaezina, eta, beraz, ondasun komuna behar luke izan. Atmosfera, ozeanoak edota lurra bezala.
Natura salgai al dago?

Lur eremu ikaragarriak ari dira erosten bereziki Afrikan, Asian eta Latinoamerikan, beste herrialde batzuentzako elikagaien erreserba gisa erabiltzeko. Saudi Arabia, Hego Korea eta Kuwait dira erosleetako batzuk. Merkatuaren legea aplikatzen ari gara baliabide naturalen eremuan, eta hori hondamendi ekologikoaren seinale bat da.
Bien bitartean, Kyotoko Protokoloak bete barik jarraitzen du…

Bete barik, eta konpromisoak berritu barik. 1992an zuzentasunaren ideia sortu zen: estatu garatuenek gehiago kutsatu dute planeta eta, beraz, erantzukizun handiagoa dute kutsadura murrizteko. Bada, Rio+20rako NBE prestatzen ari den agiriak ezabatu egin du ideia hori, eta berdintasunaren ideia ezarri du. Hau da, herrialde guztiek erantzukizun berbera dutela.

 

Alegia, kutsadurari dagokionez, erantzukizun bera izango lukete, esaterako, AEBek eta Burundik.

Printzipio onartezina da. Horregatik, nabarmendu nahi dut garapen iraunkorra dela munduak datorren hamarkadetan izan behar lukeen erronka handiena. Baina potentzia handieneko presidentea, Barack Obama, ez da joango Rio+20 bilerara, eta Angela Merkel Europako herrialde garatueneko burua ere ez,.

Ez dizu itxaropen handirik pizten goi bilera ofizialak.

Oso ezkorra naiz. Neoliberalismoak, krisi ekonomikoaren laguntzaz, ingurumen gaiak agenda politikotik ateratzea lortu du.

Herrien Goi Bileratik zer espero duzu?

Herritarren gomendio bozkatuenak gobernuei aurkeztuko dizkiegu. Gizarte mugimenduak oso indartsuak dira Herrien Goi Bileran; 30.000 lagunetik gora espero ditugu. Elkarrizketa zabala egingo dugu, eta horrek ematen dit itxaropena. Krisiak ingurumenaren aldeko mobilizazio sozialei kalte egin die adibidez Europan, baina aldaketak egon daitezke.
Zein aldaketa?

Frantzian François Hollandek irabazi du, eta baliteke alderdi berdearekin batzea. Alemanian ere gauza bera gerta daiteke, eta baliteke horrek etorkizunean ingurumenaren auzia berriz ere agenda politikora ekartzea.

Presio zibilak aldaraziko ditu aginte politikoak ingurumenaren arloan dituen politikak?

Horixe da ideia. Europan mugimendu gutxi dago orain, baina Latinoamerikan eta Afrikan, esaterako, indar handia hartzen ari dira ingurumenaren aldeko mugimendu soziala.
Baina ingurumenaren auziak epe ertainera behar du konponbidea. Adituen ustez, ez dago luze itxaroteko astirik.

2015az geroztik atzera bueltarik bakoa izango da berotegi efektua, eta begira zelan gauden 2012an. Oraindik ere hazkundea dugu ahotan, NBEk berak hazkunde eredu hau jasangarria ez dela dioen arren. Mundua osotasun gisa daukaten lider politikoak behar ditugu. Ezinezkoa da ingurumenaren auzia nazio mailan konpontzea. 1992an bazirudien orain baino kontzientzia handiagoa zegoela munduan. Multinazionalek sekulako presioa egiten diete gobernuei.
Nola ikusten duzu etorkizun hurbila?

Planetaren gainkarga mugaren aurrean gaude lehenengo aldiz. Planeta ez dago arriskuan, orain arteko gizakiaren bizitza baizik. Datozen hogei urteetan lurrak seinale gogorragoak erakutsiko dizkigu, eta hondamendi naturalak jada ez dira naturalak izango, gure akatsek eragindakoak baizik. Tristea da, baina herrialde bakoitza hondamendien kalteak gogorrago nozitzen hasten denean hasiko da arazoaz arduratzen. Eta orduan larrialdizko erabakiak baino ezingo dira hartu.