Marcher “pour le climat”, est-ce suffisant pour réellement défendre l’environnement ?
Weronika Zarachowicz
www.telerama.fr/idees/marcher-pour-le-climat,-est-ce-suffisant-pour-reellement-defendre-lenvironnement,n5799997.php
Comment l’évasion fiscale détruit l’environnement
Lorène Lavocat
https://reporterre.net/Comment-l-evasion-fiscale-detruit-l-environnement
Budget – On ne fera pas plus d’écologie avec moins de moyens
Alain Grandjean et Gaël Giraud
www.alternatives-economiques.fr/on-ne-fera-plus-decologie-de-moyens/00085722
Iraultza Txikien Akanpada aurkeztu dute eta Euskal Herri osoko herritarrei bertaratzeko deia luzatu
Lander Arbelaitz Mitxelena
www.argia.eus/albistea/iraultza-txikien-akanpadako-egitaraua-aurkeztu-dute-zubietan
Marcher “pour le climat”, est-ce suffisant pour réellement défendre l’environnement ?
Weronika Zarachowicz
www.telerama.fr/idees/marcher-pour-le-climat,-est-ce-suffisant-pour-reellement-defendre-lenvironnement,n5799997.php
Organisée le 8 septembre, la manifestation nationale a rassemblé plus de 100 000 personnes. Quel est l’impact réel de cet engagement ? L’historienne Valérie Chansigaud pointe l’absence de projet alternatif commun et réclame une convergence des luttes sociales et écologiques, seul moyen de défendre efficacement l’environnement.
Ils étaient plus de 115 000, selon les organisateurs, à marcher « pour le climat », partout en France, près de deux semaines après la démission radiophonique et fracassante de Nicolas Hulot. Les Français seraient-ils devenus écolos ? L’analyse de l’historienne Valérie Chansigaud, auteure des Français et la nature. Pourquoi si peu d’amour ? (éd. Actes Sud) et des Combats pour la nature. De la protection de la nature au progrès social, qui sort cet automne chez Buchet-Chastel.
La marche pour le climat a rencontré un succès massif en France. Vous y voyez la fin de « l’insensibilité écologique » des Français ?
Cela fait longtemps qu’il n’y a pas eu de mobilisation massive autour de l’écologie en France. Il faudrait sans doute remonter pour cela aux grandes luttes antinucléaires. Effectivement, les Français ne se sont jamais autant impliqués dans les questions écologiques que ces dernières années, qu’on parle du citoyen lambda qui défile, de celui qui ne défile pas mais mange vegan ou signe des pétitions contre le glyphosate, des acteurs économiques, des municipalités, etc.
Sauf que ça ne résume pas toute une société. Et ce « sauf » est l’élément le plus important. A partir de quand une manifestation est-elle vraiment significative ? Et pour qui est-elle significative ? Même s’il y a beaucoup de gens dans la rue, est-ce que cela change réellement les choses, à part, bien sûr, la satisfaction d’avoir fait quelque chose, de s’être déplacé ? Force est de constater que les grandes manifs qu’il y a pu avoir à Copenhague ou ailleurs n’ont pas mené à une plus grande régulation des questions environnementales ou en tout cas pas suffisamment. D’où cette vraie question : qu’attend-on réellement d’une manifestation, que demande-t-on, qu’exige-t-on ?
“On ne discute pas du contenu des décisions à prendre. Or mener une politique environnementale suppose de faire des choix politiques.”
Samedi, ces exigences sur le climat étaient-elles clairement formulées selon vous ?
On peut en douter, au vu des quelques slogans que j’ai pu voir passer : on reste sur une dénonciation – des multinationales, de la malbouffe, de l’inertie politique… –, ou bien sur la revendication, auprès d’un système déjà bien établi, de changer le système pour « sauver la planète ». Mais quelle alternative défend-on ?
Comme si marcher donnait l’impression de faire quelque chose, mais sans préciser quoi. Mener des politiques respectueuses de l’environnement, d’accord, mais lesquelles ? Quelle est la place de la fiscalité ? Du syndicalisme ? L’appel des personnalités des arts et du spectacle, paru dans Le Monde au lendemain de la démission de Nicolas Hulot est similaire, très généreux mais manquant d’approche politique : on demande une fois encore aux politiques de prendre la mesure des enjeux, et de prendre les bonnes décisions, même s’ils n’en sont pas capables, et on ne discute pas non plus du contenu des décisions à prendre. Or mener une politique environnementale suppose de faire des choix politiques.
Alors, pour résumer, la mobilisation n’a jamais été aussi forte, les connaissances scientifiques aussi complètes, la sensibilisation du public aussi bonne, mais tout cela manque singulièrement de projets, de la volonté de construire un discours politique cohérent. On peine à entendre une force de proposition, un projet commun, qui puisse fédérer les énergies.
“Redonner une place centrale au progrès social dans la défense de la nature permettrait de la rendre plus désirable et plus réaliste. En France, les questions sociales et écologiques restent des luttes trop séparées.”
La marche du 8 septembre se voulait au-dessus des partis, selon cette idée que l’environnement, c’est un enjeu tellement grave que ça dépasse les clivages politiques…
Mais c’est un non-sens absolu ! Affirmer que l’on a le souci de la planète, de la nature, réclamer un sursaut citoyen ne permet pas de penser un projet politique. Et c’est précisément l’un des problèmes que pose la question environnementale : elle reste très floue.
Le souci de la nature est depuis longtemps une panoplie que n’importe qui peut revêtir, quelles que soient ses idées et son orientation idéologique. Il suffit de voir la diversité et l’hétérogénéité des acteurs des combats pour la nature : certains sont ouvertement progressistes, d’autres conservateurs, voire franchement réactionnaires, on trouve des anarchistes et des fascistes, des rationalistes et des spiritualistes, et beaucoup d’apolitiques… La seule façon de comprendre les discours environnementaux, c’est de voir comment ceux-ci intègrent ou non la question de l’amélioration du progrès social, et relient la protection de la nature aux mécanismes socio-économiques à l’œuvre dans sa destruction globale. Je suis pour ma part convaincue que redonner une place centrale au progrès social dans la défense de la nature permettrait de la rendre non seulement plus désirable, mais aussi plus réaliste. Mais en France, la question sociale et la protection de la nature restent encore trop des luttes séparées.
”Notre problème, ce n’est pas le nombre d’habitants sur cette planète, c’est le mode de vie, qui implique des changements passablement radicaux.”
Comment l’expliquez-vous ?
En partie par des raisons historiquement anciennes : les questions sociales ont longtemps été défendues par des penseurs, des activistes, issus du marxisme, du PCF ou du PS, qui n’étaient pas du tout portés sur l’écologie. Mais cela tient aussi aux militants des causes environnementales, qui ont une très faible culture politique, voire aucune envie de voir évoluer les choses d’un point de vue social. Une partie des militants ne sont pas forcément progressistes, ce qu’ils veulent avant tout, c’est un monde plus sûr, en grande partie plus conservateur… L’exemple de Malthus est à ce titre particulièrement emblématique.
Pourquoi ?
Parce que Malthus est le premier à avoir fait la promotion d’un conservatisme social au nom de la préservation des ressources naturelles. Pour lui, la seule façon de conserver un niveau de vie suffisant, et d’éviter l’effondrement des ressources alimentaires, c’est de limiter l’augmentation du nombre de pauvres. Malthus ne veut surtout pas changer les choses, en partageant les ressources par exemple, mais il veut simplement optimiser l’efficacité environnementale ! Cette proposition a donné lieu à la controverse intellectuelle la plus vive et la plus longue (sur plus de deux siècles !) de toute l’histoire de l’Occident.
“Beaucoup de gens sont très sensibles aux questions d’environnement, mais par ailleurs leur mode de vie reste absolument identique à celui d’il y a vingt ans.”
Vous la trouvez toujours d’actualité ?
Malthus est loin d’être mort, et il faut continuer à lui répondre. Son projet, c’est de conserver la société telle qu’elle est, avec ses inégalités, et pour lui, préserver l’environnement permet de préserver une certaine organisation sociale. Cette vision, qui élimine les dimensions politiques au profit d’une vision purement démographique, on la retrouve aujourd’hui chez de nombreux militants, de nombreux scientifiques, qui semblent plus intéressés par l’accroissement de la population humaine que par celui du capital ou des inégalités humaines. Alors bien sûr la croissance de la population est une problématique essentielle mais elle n’est pas séparable des autres. Vous aurez beau diviser la population humaine par quatre, si le quart continue à vivre comme les Américains, la planète ne suffira toujours pas ! Notre problème, ce n’est pas seulement le nombre d’habitants sur cette planète, c’est le mode de vie, et dire cela implique des changements passablement radicaux dont ne voulait pas Malthus.
Et aujourd’hui ?
C’est compliqué… Il y a beaucoup de gens qui sont très sensibles aux questions d’environnement, qui sont prêts à mettre en place la frugalité, à recycler, à diminuer leurs déchets, mais qui par ailleurs ont un mode de vie qui reste absolument identique à celui qu’ils auraient pu avoir il y a vingt ans. Ils continuent à être aussi dépendants de la voiture, de l’avion, y compris pour aller admirer cette nature en train de disparaître à cause des mêmes voitures et automobiles… Alors, oui, on mesure la gravité des enjeux environnementaux, mais nous sommes encore loin d’en assumer toutes les conséquences. Pour évoquer à nouveau le fameux appel des personnalités des arts et du spectacle, une phrase du texte m’a frappée au sujet de la préservation de la nature : « De très nombreux autres combats sont légitimes, écrivaient ses signataires, mais si celui-ci est perdu, aucun ne pourra plus être mené. » Mais si on perd les autres, et plus précisément encore le combat pour la démocratie, on perdra aussi le combat pour l’environnement. Je prends souvent l’exemple de l’Italie : il y existe une vraie cohabitation, par exemple entre le loup et les éleveurs, cela ne pose grosso modo aucun problème, il y a une vraie valorisation du patrimoine naturel, l’agriculture bio y est beaucoup plus développée qu’en France, il y a beaucoup plus de végétariens, bref, à voir tous ces indicateurs, on peut dire que l’Italie est plus en avance et mobilisée sur le front environnemental, et pour autant ce sont bien les populismes qui ont le pouvoir. Encore une fois, tant que les questions d’environnement ne parleront pas également en termes de progrès social, de démocratie, nous n’avancerons pas.
Comment l’évasion fiscale détruit l’environnement
Lorène Lavocat
https://reporterre.net/Comment-l-evasion-fiscale-detruit-l-environnement
Nombre de mécanismes d’évasion ou d’optimisation fiscale conduisent à financer des actions de destruction de l’environnement : c’est ce que vient d’établir une recherche scientifique. Dix ans après la crise financière mondiale, plus de 60 organisations appellent à une semaine d’action pour « prendre le contrôle sur la finance et sur notre avenir ».
On les savait nocifs pour les États, mais les voici nocifs pour la planète. Les paradis fiscaux pourraient avoir un lien avec la surexploitation des océans et la déforestation. C’est ce que révèle une étude intitulée « Paradis fiscaux et dégradations environnementales ». Publiée en août dernier dans la revue Nature Ecology & Evolution, elle montre pour la première fois comment ces places offshores sont fortement connectées à deux secteurs économiques potentiellement responsables d’impacts environnementaux globaux : la déforestation de l’Amazonie et la pêche illicite.
« Les Panama et les Paradise Papers [1] ont surtout été analysés d’un point de vue de l’impact social et économique, explique Jean-Baptiste Jouffray, membre de l’équipe du Stockholm Resilience Center à l’origine des travaux. Il n’y avait pas, ou très peu, de dimension environnementale. » Il n’en fallait pas plus pour attiser leur curiosité scientifique. Les chercheurs ont alors choisi deux écosystèmes aux fonctions vitales pour notre planète et a fortiori pour l’humanité — les océans et l’Amazonie — puis se sont mis en quête d’indices.
Une tâche ardue, tant les documents en provenance des paradis fiscaux sont rares. « Une des principales difficultés pour cette recherche a été le manque de données disponibles, dû à l’opacité qui entoure ces juridictions », précise le chercheur. D’un côté, ils ont épluché les papiers d’Interpol et des organisations régionales de pêche, et de l’autre, ils ont déniché des registres de la Banque centrale du Brésil, rendus publics entre 2000 et 2011. Après plusieurs mois, leur travail minutieux porte ses fruits. « En moyenne, 68 % des capitaux étrangers — sur lesquels nous avons enquêté — investis dans des secteurs liés à la déforestation de la forêt amazonienne entre 2001 et 2011 ont été transférés par le biais de paradis fiscaux, écrivent les auteurs. Et 70 % des navires de pêche reconnus comme ayant été impliqués dans la pêche illicite, non déclarée et non règlementée sont ou ont été enregistrés dans des paradis fiscaux. »
« L’opacité financière entrave la capacité d’analyser la manière dont les flux financiers affectent les activités économiques sur le terrain et leurs impacts environnementaux. »
Pour la forêt brésilienne, les chercheurs se sont focalisés sur les neuf principales firmes multinationales impliquées dans la culture de soja et l’élevage bovin, deux activités qui nécessitent le déboisement de la jungle sinon y incitent. 80 % des terres défrichées sont ensuite occupées par des pâturages, indiquait l’Institut de recherche sur le développement en 2014.
Parmi ces neuf géantes, on retrouve les poids lourds du secteur, tel JBS, multinationale brésilienne qui représente environ un quart du marché mondial du bœuf, les groupes céréaliers Louis Dreyfus et Archer Daniels Midland, ou encore l’entreprise étasunienne Cargill, présente dans près de 70 pays. Pour s’implanter ou développer leurs activités au Brésil, « ces compagnies dépendent des capitaux extérieurs, tels des prêts ou des paiements anticipés », écrivent les chercheurs. Avec une nette préférence pour les capitaux offshores. Ainsi, leur analyse montre que sur un total de 26,8 milliards de dollars de capitaux étrangers investis dans ces sociétés entre 2000 et 2011, environ 18,4 milliards de dollars ont été transférés depuis des paradis fiscaux, les îles Caïman principalement.
Déforestion dans l’État brésilien du Maranhão, en 2016.
Côté pêche, l’équipe suédoise s’est concentrée sur le fléau de la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (« illegal, unreported and unregulated fishing » — IUU), qui représenterait entre 11 millions et 26 millions de tonnes de poissons capturés chaque année. « Cette activité est une vraie menace, précise Frédéric Le Manach, de l’ONG Bloom. Non seulement elle participe à la surexploitation des océans, mais elle a des impacts sociaux et politiques colossaux pour les communautés côtières dans les zones où elle se pratique, principalement en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. » L’étude a établi que, sur 209 navires impliqués dans ces pratiques illicites, 70 % étaient enregistrés, ou l’avaient été, dans un pays répertorié comme paradis fiscal, notamment au Panama et au Belize.
« Ce nombre de 146 navires peut paraître faible, mais il ne s’agit que des bateaux dont Interpol ou les organisations régionales de pêche ont eu connaissance, il est donc vraisemblable que le chiffre réel soit beaucoup plus élevé », précise Jean-Baptiste Jouffray. D’ailleurs, parmi les 250.000 navires de pêche recensés en situation régulière, seuls 4 % sont enregistrés sous pavillon d’un paradis fiscal. « Nombre de paradis fiscaux sont aussi des pavillons de complaisance, souligne Frédéric Le Manach. Ces pays offrent des règlementations très faibles, ce qui permet de contourner des régulations sur des quotas, l’entretien des bateaux, les conditions de travail. Et cela permet de brouiller les traces : en quelques clics sur Internet, vous enregistrez votre bateau sous un nouveau nom et un nouveau pavillon, même s’il navigue à l’autre bout du monde. » De l’évasion à l’évanescence, la limite est ténue.
Paradis fiscal, enfer environnemental ? Le chercheur ne se risque pas à des conclusions hâtives : « Il est très difficile de démontrer un effet de causalité entre paradis fiscaux et dégradations environnementales, même si on peut pointer des corrélations, avance-t-il. Si le recours aux paradis fiscaux n’est pas illégal en soi, l’opacité financière créée par l’utilisation de ces juridictions entrave la capacité d’analyser la manière dont les flux financiers affectent les activités économiques sur le terrain et leurs impacts environnementaux. »
« Ne pas payer d’impôts, c’est nous condamner collectivement »
Pourtant, d’étranges coïncidences ont déjà été établies. L’an dernier, les Paradise Papers ont révélé que plusieurs entreprises du secteur des énergies fossiles – Total, Engie, Glencore – avaient recours à des sociétés offshore. « Elles utilisent des montages financiers complexes, via des paradis fiscaux, pour investir dans des projets charbonniers, gaziers ou pétroliers, écrivait alors Nicolas Haeringer, de 350.org, sur Reporterre. Elles escomptent ainsi augmenter leurs ressources, tout en préservant leur image. »
Selon les chercheurs suédois, la pêche « illicite, non déclarée et non règlementée » représenterait entre 11 millions et 26 millions de tonnes de poissons capturés chaque année.
De là à parler d’un lien systématique entre évasion fiscale et crise écologique, il n’y a que trois pas, qu’esquissent les chercheurs dans leur étude. « D’abord, la perte éventuelle de recettes fiscales en cas d’“optimisation fiscale”, recettes qui pourraient être utilisées par les États pour financer des politiques sociales ou des politiques environnementales, glisse Jean-Baptiste Jouffray. Un deuxième problème est que l’utilisation des paradis fiscaux pourrait être comparée à des subventions cachées. Elles payent moins d’impôts, et ont donc plus de capital qui peut être utilisé pour étendre leurs opérations, ou tout simplement pour redistribuer plus de dividendes et ainsi attirer plus d’investisseurs. Enfin, l’utilisation de paradis fiscaux empêche de savoir d’où vient et où va l’argent. La gestion des écosystèmes en devient donc d’autant plus difficile. »
« Payer moins d’impôts, éviter les règlementations trop contraignantes permet aux entreprises de gagner plus d’argent, résume Frédéric Le Manach. Pêcher moins et proprement coûte plus cher que pêcher salement. » Voilà pour le mobile. Quant aux conséquences, elles sont dramatiques pour tous, explique l’économiste Maxime Combes, membre d’Attac : « C’est la triple peine pour les pays, notamment africains et latino-américains, qui voient leurs ressources extraites ou détruites, sans en récupérer les bénéfices en argent public via les impôts, ce qui entrave ensuite la capacité des États à réguler et à règlementer ces activités. »
« Il faut arrêter de parler de “paradis”, renchérit Claire Nouvian, de Bloom. Ne pas payer d’impôts, c’est nous condamner collectivement. » En France, on estime à 80 milliards d’euros par an le manque à gagner du budget national causé par l’évasion fiscale. Or, « on ne pourra pas faire de transition vers un monde plus juste et écologique si on n’a pas un investissement massif de l’État, ajoute la militante. L’évasion fiscale nous empêche d’y aller, et les pouvoirs publics préfèrent fermer les yeux. » Pour Bloom comme pour Attac, le projet de loi contre la fraude fiscale, très prochainement en discussion à l’Assemblée nationale, ne va pas assez loin : « Il contient pour l’essentiel des aménagements à la marge et de nombreuses dispositions créent les conditions d’un accroissement du contournement de l’autorité judiciaire », expliquaient plusieurs ONG en juillet dernier.
Pourtant, les solutions existent pour enrayer le fléau… à condition de faire preuve d’un peu de volonté politique. « Séparer les banques d’affaires des banques de dépôt, mettre en place une taxe sur les transactions financières efficace, renforcer les sanctions contre l’évasion fiscale, taxer les multinationales sur la base de ce qu’elles produisent dans chaque pays », énumère Maxime Combes. Pour inciter chacun à « reprendre le contrôle », Attac et d’autres ont lancé une semaine d’action », allant du 8 septembre — journée mondiale d’action pour le climat — au 15 septembre — 10e anniversaire de la chute de la banque d’affaires Lehman Brothers.
Budget – On ne fera pas plus d’écologie avec moins de moyens
Alain Grandjean et Gaël Giraud
www.alternatives-economiques.fr/on-ne-fera-plus-decologie-de-moyens/00085722
[Du 22.08.2018] Après deux semaines de vacances, le gouvernement fait sa rentrée aujourd’hui et les fameux « arbitrages budgétaires » sont bien entendu sur la table du Conseil des ministres. Dans ce jeu, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, se débat au sein de l’exécutif sur plusieurs plans. Ses collègues ne sont pas tous convaincus, loin s’en faut, du caractère vital des enjeux qu’il porte.
Des groupes de pression de toutes sortes expriment des points de vue divergents dont la synthèse est loin d’être évidente. Certaines mesures, comme la fermeture des dernières centrales à charbon, sont de nature à entraîner des pertes d’emplois, même si, sur la durée, une transition écologique bien menée va créer davantage d’emplois qu’elle n’en détruira. Le système médiatique et politique, enfin, impose des réactions rapides sur une actualité mouvante sur laquelle il concentre tous les feux, au détriment d’enjeux de plus long terme.
Nous souhaitons insister ici sur ce qui nous semble être la difficulté principale à laquelle le ministre de l’Environnement doit faire face : les arbitrages budgétaires au sein d’un gouvernement qui vise à résorber le déficit public et à tout le moins respecter la limite des 3 % imposée par la Commission européenne.
On peut légitimement s’interroger sur la pertinence économique de cette décision au vu du caractère arbitraire de ce seuil de 3 % et de ses effets dans un contexte de reprise fragile. Nous n’y reviendrons pas ici. On connaît l’argument politique avancé : il faudrait restaurer la crédibilité de la France aux yeux des Allemands pour qu’elle puisse retrouver son rang et peser au niveau européen. Et cela veut dire respecter la trajectoire de désendettement fixée par le pacte budgétaire. Après un an de tentatives infructueuses auprès de nos voisins sur la question européenne, il semble que cet argument ne soit pas pertinent. Il serait bien préférable de proposer dès maintenant un nouvel horizon et une nouvelle ambition incarnés par la transition énergétique et écologique.
Un pari irréaliste et dangereux
Dans ce cadre budgétaire imposé et mal posé, on entend une petite musique selon laquelle il serait possible de faire plus avec moins. Certes, il est toujours possible de réduire certaines dépenses probablement inefficaces. Mais dans ce contexte où la vision à court terme l’emporte sur le long terme, il est fort douteux que les transformations nécessaires à la transition énergétique puissent s’opérer au bon rythme.
Les cabinets ministériels s’épuisent en « RIM » (des centaines de Réunions Inter-Ministérielles depuis le début de l’année pour le ministère de la Transition écologique et solidaire) où Bercy a la partie facile : il lui suffit de dire non. C’est aux ministères dépensiers de se justifier. Dès lors, chaque réunion se transforme en bataille homérique pour obtenir la non suppression d’un million d’euros de subventions par-ci ou le déblocage de tel budget d’investissement d’un montant aussi anecdotique par-là. Le caractère picrocholin de ces discussions dépasse l’entendement face à l’ampleur du chantier de la transition.
Le besoin de financement public est de l’ordre de 10 à 20 milliards supplémentaires par an
Rappelons que les estimations des besoins en investissements annuels nécessaires pour la transition énergétique sont de l’ordre de 2 % à 5 % du PIB européen1. Pour la France le montant est estimé par I4CE dans une fourchette de 45 à 75 milliards d’euros annuels (soit 2 à 3 % du PIB) dont la moitié relève du secteur public et dont seule la moitié est réalisée.
Le besoin de financement public est donc de l’ordre de 10 à 20 milliards par an en plus de ce qui est fait aujourd’hui. Rappelons en particulier que le gros poste d’investissement national relatif à la transition est la rénovation des bâtiments et des logements que les ménages ne feront pas sans aide financière.
Vouloir financer ce besoin tout en réduisant les dépenses et le déficit public est profondément irréaliste et dangereux.
Irréaliste car cela consisterait à ponctionner encore plus dans des budgets tendus et dans une conjoncture macroéconomique hésitante. Le simple jeu du multiplicateur budgétaire2 conduira cette stratégie à l’échec : les recettes fiscales se mettant à baisser, l’effet sur le déficit sera nul.
Dangereux car si elle était mise en œuvre cette stratégie conduirait nécessairement à réduire les dépenses sociales. Cela aurait pour effet d’augmenter la part de mécontents et les rangs de l’extrême droite, et cela ferait porter le chapeau à l’écologie ( « on vous l’avait bien dit, l’écologie c’est pour les bobos »).
La transition écologique nécessite des mesures d’accompagnement social
Le caractère inégalitaire de la réduction du déficit que tente le gouvernement est déjà clair. Non seulement en raison des réductions de dépenses publiques alors que toute une série de services publics sont en grande difficulté (hôpitaux, écoles…) mais aussi de la réduction des recettes fiscales, lesquelles ont baissé de -2,4 % au premier semestre 2018, comparé au 1er semestre 2017.
Avec + 2,1% d’inflation, cela fait une baisse réelle de -4,5 %, soit environ 14 milliards d’euros sur l’année. Or les recettes fiscales qui ont chuté ne concernent que l’impôt sur les sociétés et les différents impôts sur le capital : impôt de solidarité sur la fortune (ISF), devenu impôt sur la fortune immobilière (IFI), droits de successions, impôt forfaitaire sur les revenus du capital… L’impôt sur le revenu, la TICPE et la TVA, eux, ont augmenté en volume3.
Cette baisse envisagée des dépenses publiques va nuire en outre à la mise en oeuvre des mesures d’accompagnement professionnel et social que nécessite la transition écologique, alors que ces mesures doivent au contraire être accrues. La transition écologique passe en effet par des reconversions industrielles, des transitions professionnelles qui peuvent être douloureuses et exigent des moyens. Rappelons que la baisse des émissions de gaz à effet de serre suppose aussi des désinvestissements.
La hausse de la taxe carbone va peser sur les ménages précaires
A noter enfin que la hausse de la composante carbone de la taxe sur les carburants et combustibles fossiles va évidemment peser sur le pouvoir d’achat des ménages en situation de précarité énergétique, isolés ou habitant des zones mal desservies par les transports en commun. Cette hausse de la fiscalité énergétique nécessiterait donc des compensations ciblées.
Elle ne sera en outre acceptée (au niveau où elle doit s’élever4) que si les recettes qu’elle génère sont utilisées pour accélérer et faciliter la transition écologique et non pas, comme c’est la politique actuelle de Bercy, affectées au budget général.
Les investissements publics sont aujourd’hui en baisse et insuffisants
On pourrait penser que la solution consisterait simplement à substituer des investissements écologiques aux investissements actuellement envisagés qui ne tiennent pas compte de l’impératif de la transition. C’est oublier d’une part que les investissements publics sont aujourd’hui en baisse et que leur volume est insuffisant pour reconstituer le capital public, comme le montre le graphique suivant, issu d’un rapport sur l’investissement public5 publié en 2016 par l’OFCE et commenté ainsi par les auteurs (p. 58) : « La France consacre annuellement environ 0,7 point de PIB de moins (soit environ 15 milliards d’euros de 2015) d’investissement net6que durant la période 2000-2009 et 1,4 point de PIB de moins (soit environ 30 milliards d’euros de 2015) que durant la période 1990-1992. »
C’est oublier d’autre part qu’il n’est pas facile de stopper les investissements « bruns ». Les « arbitrages budgétaires » évoqués plus haut ne sont en effet pas nécessairement « favorables à l’écologie ». Et les forces en présence sont puissantes.
C’est oublier enfin le gain macroéconomique que représentent ces investissements, du fait du multiplicateur budgétaire. Notons que ces gains sont augmentés si les investissements adoptés améliorent le solde commercial, ce qui est le cas, à terme, pour tous ceux qui économisent des importations de pétrole et de gaz. Ces investissements devraient ainsi être triplement prioritaires puisqu’ils permettent de réduire des émissions de gaz à effet de serre, de limiter notre dépendance énergétique et d’améliorer notre balance commerciale.
Sortir les investissements publics du calcul du déficit
Nicolas Hulot va s’épuiser à ce jeu et l’écologie a tout à y perdre. La seule solution acceptable consiste à faire renaître le grand programme d’investissement qui avait été annoncé par le candidat Macron et, au lieu de l’intégrer dans le budget général (ce qui est le cas de fait aujourd’hui), sortir explicitement du calcul du déficit public les investissements favorables à la transition écologique et, pour consolider ce choix, en même temps soutenus par la Banque européenne d’investissement7, dont la rigueur est reconnue.
La seule solution acceptable consiste à faire renaître le grand programme d’investissement qui avait été annoncé par le candidat Macron
Cette proposition devrait être étendue au niveau européen, la situation étant comparable dans les autres Etats-membres, mais l’urgence est telle qu’il est souhaitable que la France la mette en place immédiatement, sans attendre un feu vert de Bruxelles. L’OFCE dans son rapport sur l’investissement public de 2016 argumente sur les intérêts d’un tel plan (tout en insistant sur le fait que les investissements à retenir doivent être bien choisis et générateurs de croissance, qu’ils soient tangibles ou intangibles).
Quant au financement de ces investissements, une piste est clairement à privilégier, également proposée par l’OFCE dans le rapport cité (p.126): « Pour financer un plan européen d’investissement plus ambitieux que le Plan Juncker, des institutions comme le Mécanisme européen de stabilité et/ou la BEI pourraient émettre des obligations qui seraient en retour acquises par la Banque centrale européenne, dans le cadre de son programme de Quantitative Easing8. Ainsi, les dettes nationales des États de la zone euro n’augmenteraient pas. Une autre possibilité, imaginée par la Commission européenne début 2016, consiste à exclure de la cible de dette la dette émise en contrepartie de la participation au plan de relance européen. »
Le dramatique accident du pont de Gênes aura eu au moins le mérite de réveiller l’opinion sur le fait que nous devons impérativement sortir de la logique mortifère, au sens strict, qui a conduit à réduire l’investissement public. Nous devons réinvestir massivement mais en intégrant les contraintes et objectifs climatiques.
- 1. Les estimations sont difficiles à faire et à comparer. La Cour des comptes européenne estime les investissements annuels nécessaires à 1 115 milliards d’euros de 2021 à 2030. Le HLEG évalue les investissements cumulés pour atteindre les objectifs énergétiques d’ici 2030 sont à environ 11 200 mds€ et le déficit d’investissement à près de 2 000 mds (voir Financing a sustainable Economy – Interim report by the High-Level Expert Group on Sustainable Finance, July 2017).
- 2. Une croissance de la dépense publique, et notamment de l’investissement public, a un effet positif sur le PIB. A l’inverse de cet effet multiplicateur, une baisse des dépenses publiques a un effet négatif à court terme sur la croissance, donc sur les recettes fiscales. L’effet multiplicateur est évalué dans les modèles (Mésange à la Direction générale du Trésor ou Three-Me à l’OFCE et à l’Ademe) par le rapport entre cette variation du PIB et une variation d’un point de PIB de la dépense publique considérée. Ce coefficient est de 1,4 pour Mésange dans le cas de l’investissement public sur les deux premières années. Voir https://www.fipeco.fr/pdf/0.54355600%201494690135.pdf.
- 3. Voir aussi : « Fiscalité : comment Emmanuel Macron appauvrit l’Etat », Guillaume Duval, Alternatives Economiques, 17 août 2018 https://www.alternatives-economiques.fr/emmanuel-macron-appauvrit-letat/00085687#85687
- 4. La trajectoire retenue à ce stade est de 45 euros la tonne de CO2 à 86 euros HT en 2022, avec un objectif a ce jour de 100 euros HT. Mais le niveau à viser pour que notre économie devienne neutre carbone en 2050 est bien supérieur. La commission Quinet planche en ce moment sur la question et devrait formuler des propositions dans les prochaines semaines.
- 5. Investissement public, capital public et croissance – Xavier Ragot et Francesco Saraceno (dir.) – OFCE 2016.
- 6. L’investissement net intègre la dépréciation du capital à l’investissement brut réalisé. Il permet de savoir si le stock de capital s’accroît ou se réduit, en dehors des effets de revalorisation du stock existant.
- 7. Voir l’article 1 million de projets pour la transition écologique, Gael Giraud Alain Grandjean et Mireille martini, Libération, 29 juin 2018.
- 8. Cf IAGS (2015), Independent Annual Growth Survey – A Diverging Europe on the Edge
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Lander Arbelaitz Mitxelena
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Datorren irailaren 21ean ostiralarekin hasi eta igandera arte Iraultza Txikien Akanpada antolatu du Lurralde Askea mugimenduak Gipuzkoako Zubieta herrian bertan. Egitaraua eta informazio teknikoa jakitera eman dute ostegunean egindako prentsaurrekoan.
Mahaian haurren jostailuak, baserritik ekarritako barazkiak eta desobedientziari buruzko liburuak zituztela aurkeztu dute Iraultza Txikien Akanpada (ITA) ostegunean Zubietan. Datorren irailaren 21ean ostiralarekin hasi eta igandera arte luzatuko da « bestelako Euskal Herri bat amesten duten herritar eta herri mugimenduei » zuzendutako ekimena. « Bertan konplizitateak eraiki, elkarrekin hausnartu eta konspiratu, egin dezakeguna irudikatu eta alternatibak praktikan jarriko ditugu. Hala ere, batez ere, adin guztietako herritarrok gozatu egin nahi dugu elkarren konpainian », adierazi dute.
Bizitza erdigunean jarriko dutela esan dute, eta eremua antipatriarkala, antikapitalista, komunitarioa, autoeratua, autokritikoa, borrokalaria eta alaia izatea nahi dutela.
Eztabaida, tailer eta mahai-inguru franko
Astebururako egitarau mardula prestatu dute, « denoi eragiten diguten eta patxadaz lantzeko aukera gutxi izaten dugun gaiez hausnartzeko » zortzi saio.
Kanpaldiko lehena, ostiralean 19:00etan, “Lurrikaren erdian gu berri bat?” mahai ingurua izango da Euskal Herriko Eskubide Sozialen Karta, Emakumeen Mundu Martxa, Amankomunak eta Hiritarron Harrera sarearekin.
Larunbatean bai goizean eta baita arratsaldean ere, hainbat saio izango dira aldi berean, eta kanpaldian parte hartuko duten kideek aukeratu egin beharko dute nora jo.
10:00etan « Herri mugimenduen eta instituzioen arteko harremanak, ezinak eta eginak » saioa izango da, EH Bilduko Larraitz Ugarte, Orain Baiko Laura Perez, Iruñeko Maravillas gaztetxea eta Medeak-eko Josebe Iturriozekin.
Ordu berean hasiko da « Eraso matxistak gure espazioetan » saioa. Bi azpisaiotan banatuko dira, biak ala biak, ez mixtoak.
Emakumeentzat* « Trapu zikinak aztergai », Bilgune Feminista, Ezker Abertzalea eta Joxemi Zumalabeko kideekin; gizonezkoentzat « Zergatik egiten dugu gizonok eraso? Zer egin egiteari uzteko? » saioa, Gizonenea, Zipriztintzen eta Toka-ko kideekin.
10:00etan hasiko da « Bizitza burujabetza: alternatibak ezagutzen eta saretzen » saioa ere. Bertan, « Euskal Herri osotik dagoeneko beste klabe batzuetan lanean ari diren esperientziak ezagutzeko aukera ere izango dugu », adierazi dute. Ondorengo proiektuak izango dira, besteak beste: Etxebizitza alorrean Abaraska, elikaduran Orduña, lanean Mbolo kooperatiba, energian Garesko errota, finantza etikoetan Koop57 eta elkarbizitzan Arteako Venta.
Larunbat arratsaldean ere hiru saio izango dira aldi berean 16:00etan hasita:
Batetik, mahai-ingurua “Behetik eraldatzen, mugimendu txuri klase ertainekoetatik?”. Gonbidatuak: Mugimendu feministako ekintzaile kolonbiar Gladys Giraldo, Ongi etorri errefuxiatuak eta Feministaldiko kide Anabel Sanz eta Munduko emakumeak « Babel »-eko Afaf Al Haoui.
Joxemi Zumalabe Fundazioak herri mugimenduen borroka moldeei buruzko tailerra egingo du. « Eztabaidagai gatazkak, biolentziak eta aliantzak« .
Eta Bizitza burujabetza gaia jorratuko dute Amaia Oleaga, Andoni Egia eta Beñat Irasuegik « Lurraldearen birjabetza: herri boterea bizitzarako espazioak berreskuratzeko » saioan.
Azkenik, igande goizean bi saio izango dira, 10:00etan hasita:
Kataluniako prozesuari buruzkoa bat, « Euskal herrigintzarako ikasgaiak ». Gonbidatuak CUPeko idazkaritza nazionaleko Iígo Robredo, Zergatik ez? kolektiboko Unai Apaolaza eta Sortuko Pello Otxandiano.
« Jendarte likidoa, militantzia likidoak? » saioa izango da bestea. Eraginkortasuna, konpromisoa eta antolaketa ereduak izango dituzte hizpide Bilgune Feministako Saioa Iraolak eta Txomin Poveda soziologo eta militanteak.
Autoeraketa esperimentua
Larunbatean gogoetarako aurrez aipatutako saioen ostean, 19:00etan hasita, « konspirazio erraldoia » egingo dutela jakinarazi dute prentsaurrekoan Lurralde Askeako kideek. « Euskal Herri osoko jende saltseroa batuko garenez, ezin genuen galdetu eta saiatu gabe gelditu. Antolatuko al dugu zerbait elkarrekin datorren udaberriari begira? ». Adierazi dute saio bat egingo dutela hiru galderaren inguruan: Zer? Nola? Eta Noiz?
Donostian Bizitza Da Handiena dinamika abiarazi zuten eragileetako kide ugarik dinamizatuko dute saioa eta jakinarazi dute denen gogoeta kolektibotik aterako dela emaitza, aurretik ez dagoela erantzunik pentsatuta.
Kontzertuak, antzerkiak eta performanceak
Kontzertu eta emanaldiak ere izango dira asteburuan Zubietan: Ostiral gauean Erradikalak gara! antzezlana izango dute afalostean, larunbat bazkalostean Nerea Arriola aktorearen Buruhausteak bakarrizketa, arratsaldean Thoreauren inguruan musika poesia eta misterioa performancea eta larunbat gauean bi kontzertu: Pobresiak eta Rukula.
Igandean erraustegiaren aurkako borroka erdigunera
Igandean, bazkalostean, erraustegiaren aurkako borrokak hartuko du protagonismoa Zubietan beste behin ere. 16:00etan aitortza egingo diete aurreko legegintzaldian instituzioetan egonik erraustegia gelditu zutenei, eta ondoren, Gipuzkoa Zutik mugimenduak deituta martxa egingo dute erraustegira eta makro-kartzela egin nahi dituzten eremura.
Adierazi dutenez, jende asko espero dute eta garraio publikoan joateko dei egin diete herritarrei. Jakinarazi dute Donostian, Andoainen, Lasarte-Orian eta Usurbilen deialdi lokalak egingo dituztela jendea elkarrekin joateko. Horrez gain, Lasarte-Oriara autobusak eta trena badirela gogoratu dute, eta bertatik 15 minutura dagoela oinez Zubieta.
Aniztasuna zainduz
Otorduak emango dituztela jakinarazi dute eta horretarako herri jantokia antolatuko dutela « elikadura burujabetza ipar ». Prezioak « herrikoiak » izango direla adierazi dute.
Aurreratu dutenez, euskara izango da hizkuntza lehenetsia, eta saio guztietan itzulpengintza bermatuta izango dute euskaraz, gaztelaniaz eta frantsesez, « bakoitzak erosoen duen hizkuntzan hitz egin dezakeela bermatzeko ».
Egitarauaz gain, nabarmendu nahi izan dute adin guztietako jendearentzat pentsatu dutela asteburua. « Haurrentzat uneoro jolas libreak izango dira: eskulanak, antzerkia sortu, mozorroak… »
Lotako zakua, kanpina, musika tresnak eta bizipoza eramatera deitu dute jendea. Kanpaldia Zubieta herrian bertan izango da –ez erraustegiaren eremuan–, eta lotarako kanpingak jartzeko bi belardi antolatuko dituztela jakinarazi dute. Dutxak eta garbiketarako instalazioak izango dira. Furgonetetan doazenentzat aparkaleku berezia prestatuko dutela esan dute.
Antolatzailea: Lurralde Askea
Prentsaurrekoan adierazi dutenez, kanpaldia Lurralde Askea kolektiboak sinatzen du, « Ongi Bizitzearen euskal errepublika ipar duten lagunen kolektibo txikia ». Proiektua ezagutzen ez duenarentzat, horrela definitu dute beren jarduna: « Konpromisoetan oinarritutako desobedientzia zibila eta ohiturei desobedientzia planteatzen dugu bide bezala ». Hala ere, argi utzi nahi izan dute kolektibo txikia dela eta herrigintzako beste esparru askotan lanean ari diren askorekin batera ari direla prestatzen kanpaldia.