Articles du Vendredi : Sélection du 14 avril 2023

Le moment est critique, tenons bon
Corinne Morel Darleux
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Retraites, mégabassines… Face à la répression de l’État, il est essentiel de tenir bon, écrit notre chroniqueuse Corinne Morel Darleux. « Il reste de la beauté à préserver et des horizons à construire. »

En l’espace d’une semaine, comme beaucoup, j’ai vécu des heures inquiètes à faire le pied de grue devant un palais de justice en espérant des sorties de garde à vue, l’effroi devant la violence des forces de l’ordre, les témoignages glaçants de Sainte-Soline, les mensonges du gouvernement, les tentatives de diversion par menaces de dissolution et les vaguelettes d’un Plan eau ballottant à la surface, ignorant des profondeurs, flottant sans grâce aucune.

Quand tous les recours ont été épuisés, quand les scientifiques ne sont pas écoutés, quand nos jeunes se font arrêter, quand les camarades se font mutiler, quand la loi n’est plus respectée par les représentants de l’État, quand on ordonne aux services d’urgence de trier entre les blessés, il serait criminel de rester les bras croisés. Mais nous nous épuisons. Je vois mes amies, mes proches, toutes et tous abasourdis, épuisés, moroses, inquiets, même les plus aguerris. Il me semble qu’un cap a encore été franchi. Moi-même je reste sidérée devant les images de mutilés, ne sachant plus comment contrer la mauvaise foi, les manipulations et les mensonges éhontés, ayant le sentiment d’avoir répété les mêmes choses mille fois, vidée de toute énergie.

Tout est su et documenté, ce qui ne tourne pas rond comme la manière dont il faudrait procéder. Le dernier rapport du Giec [1], dans son résumé pour les décideurs, en fournit encore, s’il en était besoin, des preuves. Il n’y a pas eu une telle quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère depuis au moins deux millions d’années, et cela est dû aux activités humaines. « La fenêtre d’action pour garantir un avenir vivable et durable pour tous se referme rapidement. »

Entre 3,3 et 3,6 milliards d’individus sont en situation de « forte vulnérabilité » au changement climatique, qui affecte notamment la sécurité alimentaire et hydrique. Les événements climatiques extrêmes vont continuer à se multiplier et/ou à s’intensifier. Chaque dixième de degré supplémentaire a des effets pires que le précédent. La probabilité de changements irréversibles, les « points de bascule », augmente. Et même si le réchauffement s’arrêtait aujourd’hui, l’élévation du niveau des mers se poursuivrait encore pendant des siècles.

Un futur adapté doit être construit, et personne ne le fera à notre place

Voilà pour l’état des lieux. Quant aux réponses à y apporter, on les connaît depuis des années. Sobriété énergétique et matérielle, abandon du mirage des technologies et de la mal-adaptation, réorientation des financements publics, attention aux plus défavorisés et impératif de justice sociale. Tout est su et documenté et nous y sommes : à l’heure de vérité. Des trajectoires géophysiques sont lancées qui ne seront plus arrêtées. Le pouvoir politique ne veut rien changer. Il nous faut repartir du réel, aussi déplaisant soit-il. Nos sociétés sont percutées de plein fouet ; l’entreprise de destruction doit être stoppée ; un futur adapté à la nouvelle donne doit être construit. Et personne ne le fera à notre place.

Mais comment ? Ce qui revient à chaque mouvement important est la grève générale. Certains espèrent une insurrection qui s’étende. D’autres visent la dissolution et la chute du gouvernement. Cela soulève plusieurs questions.

Un, si la résistance est nécessaire, elle a désormais un coût humain exorbitant face aux violences policières et à l’arsenal de contrôle et de répression judiciaire.

Nous pleurons les blessés, des gens sont frappés à terre, des moyens disproportionnés sont utilisés et cela ne fait qu’aller croissant depuis des années. Nous en sommes toutes et tous affectés plus ou moins gravement, physiquement et psychologiquement. Avec le développement de l’arsenal juridique et des moyens de contrôle, numériques notamment, nous ne pouvons pas aujourd’hui éluder cette question. Il ne s’agit pas de se laisser faire évidemment, mais de le faire sans s’y cramer complètement.

Deux, que se passera-t-il après le départ d’Emmanuel Macron ? Nous savons la manière dont le RN [Rassemblement national] se tient en embuscade. Aurons-nous la masse critique pour résister ? Les insultes virilistes et menaces publiques deviennent monnaie courante, la montée du sentiment religieux dans le politique et le dévissage des esprits s’étendent. À Perpignan, ville dirigée par le RN, vient de s’organiser une procession religieuse et politique pour faire tomber la pluie. Le plus sérieusement du monde. Ce genre de signal doit nous alerter.

« Nous ne sommes pas en guerre, eux le sont »

Enfin, je voudrais formuler une hypothèse. Les mobilisations de nature revendicative, c’est-à-dire visant à peser sur le gouvernement ou l’opinion, n’ont-elles pas atteint leur plafond de verre ? Quel que soit le nombre de manifestants, l’intensité des actions ou le front unitaire, le pouvoir ne bouge plus d’un iota. Trop de digues ont sauté, démocratiques notamment. Et il a trop à perdre.

Quant à l’opinion publique, il me semble que celles et ceux qui pouvaient être ébranlés le sont désormais. Les autres ne peuvent ou ne veulent pas l’être et chaque argument ne fera que renforcer leurs positions. Nous l’avons vu au moment du coronavirus et de la guerre en Ukraine : ces deux chocs successifs n’ont fait basculer que celles et ceux qui étaient prêts à l’être. Que ce soit sur la déforestation et les zoonoses, l’agro-industrie, l’« indépendance » énergétique, le nucléaire et les technologies : qui a changé d’avis ? Chacun au contraire y a puisé de quoi conforter ses positions, les sillons se sont approfondis.

Il s’agit de faire, sans attendre, avec le déjà-là

C’est pourquoi il me semble de plus en plus qu’il convient de passer du registre revendicatif au registre performatif, tout en évitant le piège de l’avant-garde éclairée.

David Graeber parlait de vivre « comme si nous étions déjà libres ». Pour Emma Goldman, les moyens mis en œuvre pour la révolution devaient aussi préfigurer l’avenir : « Cette dernière peut faciliter le passage à une vie meilleure mais seulement à condition qu’elle soit construite avec les mêmes matériaux que la nouvelle vie que l’on veut construire. La révolution est le miroir des jours qui suivent. » Quant aux écoféministes Maria Mies et Veronika Bennholdt-Thomsen, elles dépassent le « vieux concept de révolution, entendu comme renversement violent, généralement soudain, du pouvoir de l’État et des relations sociales » et soulignent que « les changements nécessaires à une perspective de subsistance ne présupposent pas d’avant-garde politique. Il ne s’agit pas non plus d’attendre que la situation politique ou les forces productives soient mûres. Ces changements peuvent être initiés par chaque femme et par chaque homme, ici et maintenant ».

« Initiés par chaque homme et chaque femme, ici et maintenant » ; je crois que c’est ce dont nous avons besoin : un changement de perspective qui puisse mettre en mouvement des individus sans attendre que les conditions soient réunies. Car elles ne le seront jamais. Il s’agit de faire, sans attendre, avec le déjà-là. Empêcher de bétonner les terres, refuser que l’eau soit accaparée par quelques-uns, conserver la possibilité de cultiver pour se nourrir, cesser de collaborer avec un système délétère, choisir nos dépendances, auto-organiser la solidarité et préfigurer l’avenir : voilà nos enjeux communs.

Cela passe par des mouvements collectifs comme Les Soulèvements de la Terre. Cela passe aussi par l’acquisition de connaissances et compétences pour faire soi-même, comme le proposent les chantiers de Reprise de savoirs, l’Atelier paysan, les initiatives low-tech ou les Universités populaires. Cela passe par le soin, les liens affinitaires et de proximité pour s’entraider sur les territoires à partir d’un vécu commun. Cela passe aussi par tout ce qui permet de réduire nos dépendances au système, au pétrole et à l’électricité, à traquer chez soi comme dans la société. Cela passe enfin par le fait d’observer, écouter, décrypter et politiser nos émotions. Nous ne sommes pas en guerre, eux le sont.

« Il faut tenir, nous devons durer »

Walter Benjamin écrivait à propos des révolutions : « Il se peut que les choses se présentent tout autrement. Il se peut que les révolutions soient l’acte, par l’humanité qui voyage dans ce train, de tirer les freins d’urgence. » Un siècle plus tard, cette redéfinition du caractère révolutionnaire semblera sans doute trop fade aux plus martiaux. À moi elle paraît lumineuse. Comme l’exprima aussi Albert Camus dans son discours de réception du prix Nobel de littérature en 1957 : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. » Il y a là tout le potentiel d’un mantra, une bannière.

Le moment est critique. Nos interrogations, nos colères, nos joies, nos inquiétudes et nos émerveillements sont largement partagés et ce, à travers de nombreux pays. Les faits hélas nous donnent raison. Ils nous donneront raison, de plus en plus, au fil des années. Mais il faut tenir, nous devons durer. Or si nous n’avons jamais été aussi forts, nous n’avons jamais été aussi exposés. Ne nous brûlons pas les ailes, relayons-nous aux postes les plus exposés, prenons soin les uns des autres, alimentons les caisses de solidarité et n’attendons rien que de nous-mêmes. Il reste de la beauté à préserver et des horizons à construire. Nous devons tenir bon.

Philippe Descola : « Darmanin fait de la vieille politique au service du vieux monde »
Philippe Descola est
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Le « terrorisme intellectuel » employé par Gérald Darmanin sert à « faire diversion », selon l’anthropologue Philippe Descola, et à rendre illégitimes Les Soulèvements de la Terre. Mais « on ne peut pas dissoudre des idées ».

Philippe Descola est membre du Collège de France et titulaire de la chaire d’Anthropologie de la nature. Il est aussi coprésident de l’Association pour la défense des terres, appui financier des Soulèvements de la Terre.

Reporterre — Dans un entretien au Journal du dimanche, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin parle du « terrorisme intellectuel » qui soutiendrait Les Soulèvements de la Terre, mouvement qu’il souhaite dissoudre. Votre nom apparaît aussi dans une note des renseignements que Reporterre a rendue publique le 31 mars. Vous sentez-vous personnellement visé ?

Philippe Descola — Oui, mais cela m’amuse plutôt. J’ai 73 ans et une longue vie de recherche derrière moi. Je ne m’imaginais pas, un jour, être un gibier pour les renseignements généraux et qu’on puisse ainsi me considérer comme une source de dangers. En tant qu’anthropologue, je me retrouve dans une situation paradoxale : je suis désormais un enquêteur enquêté. C’est me faire trop d’honneur ! (rires)

Qu’est-ce que signifie, concrètement, le « terrorisme intellectuel » ?

Absolument rien. Le ministre de l’Intérieur manie le vocabulaire de la langue française avec la délicatesse d’un hippopotame ! Cette expression est absurde. Le terrorisme exprime la volonté d’imposer un point de vue ou un régime politique par la terreur. Or, je ne vois pas très bien quels seraient nos instruments, à nous, intellectuels et chercheurs, pour faire régner la violence.

Gérald Darmanin cherche à disqualifier les façons dont nous pouvons appuyer et soutenir la démarche des Soulèvements de la Terre. Les ficelles qu’il utilise sont grossières. Il veut faire diversion et éclipser la colère légitime qui s’exprime contre les grands projets d’aménagement polluants et destructeurs.

Le ministre de l’Intérieur cherche donc des coupables ?

Selon Gérald Darmanin, il y aurait, derrière cette agitation qui touche la jeunesse, le mouvement climat et la lutte contre l’accaparement des biens communs, une sorte de grand comité secret qui donnerait des directives et dirigerait le mouvement populaire. C’est un fantasme policier, une vision paranoïaque. Gérald Darmanin fait de la vieille politique au service du vieux monde. Il vit dans une réalité qui est complètement révolue.

Il imagine les protestations populaires à la manière de la police du tsar au début du XXe siècle face aux bolcheviks. Il pense qu’il existerait, derrière les mobilisations, un agenda caché, une vaste machinerie politique poussée par « l’ultragauche ». Alors que les gens qui se mobilisent, aujourd’hui, sont d’abord mus par un sentiment d’urgence vitale, une prise de conscience profonde des limites planétaires et de la dévastation écologique.

La situation actuelle ouvre-t-elle la voie à une nouvelle chasse aux sorcières ? Cela signe-t-il le retour du maccarthysme ?

Les autorités ont toujours construit des ennemis intérieurs. Avant, elles parlaient de la « main de l’étranger » pour désigner les agents qui voulaient déstabiliser le régime. Le pouvoir cherchait les personnes qui, dans la clandestinité, animaient le mouvement.

C’est le même scénario qui est répété aujourd’hui. Mais les autorités ne peuvent plus accuser les militants d’être à la solde de l’Union soviétique, alors elles imaginent l’existence d’un réseau invisible d’intellectuels qui viseraient à transformer la société française en agissant dans l’ombre et en armant les esprits.

Cela paraît insensé…

Oui, d’autant que cela laisse entendre que les gens ne seraient pas capables de penser par eux-mêmes et qu’il faudrait qu’ils suivent, aveuglément, des idées qui leur auraient été servies et susurrées par d’autres. C’est méconnaître le mouvement écologique, son intelligence et son horizontalité. C’est également ignorer le monde intellectuel. Les chercheurs ne sont pas des manipulateurs de foule. Ils mènent d’abord un travail scientifique, minutieux et rigoureux qui ensuite, progressivement, irrigue le débat public. Les idées circulent et conduisent à se mobiliser, mais cela n’a rien à voir avec de l’endoctrinement. Ce n’est pas prescriptif. Les intellectuels fournissent simplement des clés pour mieux comprendre le monde.

Si le gouvernement est si virulent, n’est-ce pas aussi parce que les pensées de l’écologie gênent le pouvoir ?

Tout à fait. On a longtemps cru que les pensées écologiques étaient gentillettes, qu’elles se préoccupaient simplement de la construction de pistes cyclables ou du tri des déchets. Mais en réalité, elles vont beaucoup plus loin. Elles sont porteuses d’une transformation profonde de nos modes de vie et de gouvernance. Le fait qu’elles soient férocement combattues et que le mouvement écologique subisse la répression de l’appareil de l’État le prouve. La dévastation écologique est un véritable moteur pour la rébellion.

En quoi ces pensées sont-elles si subversives ?

Elles pointent le rôle du capitalisme industriel dans l’état actuel de notre planète. Elles critiquent l’ontologie naturaliste — ce tournant anthropologique majeur en Occident — qui a fait que les êtres humains se sont séparés du reste du vivant. Aujourd’hui, cette goinfrerie effrénée vis-à-vis des ressources limitées de la Terre n’est plus concevable et une grande partie de la jeunesse s’en rend compte.

Il faut inventer d’autres formes de coexistence avec la Terre et les non-humains. Tout un régime politique et économique parait dès lors condamné et les partisans de l’ancien monde tentent vainement de s’opposer à cet ébranlement massif.

Peuvent-ils stopper cette dynamique ?

Non, on ne peut pas dissoudre des idées. C’est une profonde lame de fond qui touche notre société. S’y opposer est un combat d’arrière-garde. Il est illusoire de croire que l’on peut stopper un mouvement comme Les Soulèvements de la Terre. Il est trop diffus, trop collectif, trop multiple et insaisissable. Il relie autour de lui des associations, des naturalistes, des syndicats.

Permettez-moi même un parallèle.

C’est comme en 1789, au moment de la révolution française. On ne pouvait pas dissoudre le Tiers État. C’était un mouvement de protestation trop vaste qui gagnait les villes et les campagnes et qui répondait à une situation intolérable.

Aujourd’hui, il se joue quelque chose d’aussi profond, des milliers de personnes bifurquent et désertent. C’est faire beaucoup d’honneur à des intellectuels que leur imputer la responsabilité de ces mouvements, qui naissent de la lucidité de milliers de personnes ouvrant les yeux sur le monde qui les entoure.

Comment en êtes-vous venu, personnellement, à soutenir ces mouvements ?

J’ai découvert progressivement ces mouvements en Europe, alors que je les connaissais déjà en Amazonie et en Amérique latine. En tant qu’anthropologue, j’observais les luttes des peuples autochtones contre la spoliation de leur terre. C’était impossible d’ignorer ces questions et je me sentais responsable de les aider dans leur combat. J’ai découvert ensuite en Europe des situations analogues. J’ai fait plusieurs visites à la zad de Notre-Dame-des-Landes et il m’a semblé qu’il était de mon devoir de les accompagner là aussi, d’user de la respectabilité publique que j’ai pu acquérir pour défléchir sur moi certaines menaces des pouvoirs publics contre celles et ceux qui s’élèvent face à la dévastation du monde.

Aujourd’hui, le gouvernement est fébrile. On peut gagner. Ils savent qu’ils ne pourront pas résoudre les problèmes liés à la sécheresse et au réchauffement climatique uniquement par des grenades lacrymogènes et des tirs de LBD.

Itsasoko urak, inoiz baino beroago mundu osoan
Leire Rodriguez Garmendia
www.argia.eus/albistea/itsasoaren-tenperatura-eremu-ezezagunean-sartu-da

Itsasoko ura azken 45 urteetako beroena da, apirilaren hasieran neurtutakoaren arabera. Estatuko Meteorologia Agentziako bozeramaileak esan du `La Niña´ fenomenoaren amaieraren ondorioz gertatu dela, eta alderantzizko efektua eragiten duen `El Niño´ fenomenoa sortzen ari dela. 

Azken hamarkadetako goranzko berotze joeran, aste honetan gainazaleko tenperaturaren 21gradu zentrigraduko muga gainditu da mundu osoan, meteorologoak jakitera eman duenez.

Itsas ur beroena da azken 45 urteetan, satelite bidezko neurketak egiten direnetik. Berotegi efektua eragiten duten gasek eragindako berotze globalaren eta `La Niña´ fenomenoaren amaieraren arteko nahasteak kezka eragin du.

Rubén del Campo Espainiako Estatuko Meteorologia Agentziako bozeramaileak azaldu duenez, “`La Niña´ egon da azken urteotan planetaren beroketa ezkutatzen”.

La Niña fenomenoaren amaiera

`La Niña´Ozeano Bareko gainazaleko uraren hozte ziklikoa da. Fenomenoaren aldi batean,  itsasoaren gainazalaren tenperatura normalean baino 3-5 gradu hotzagoa izaten da. Beraz, CO2 isurtzean sortutako zarakar gaseosoa hazten ari zen eta beroa harrapatzen zuen bitartean, `La Niña´k Pazifikoaren azala freskatzen zuen.

Baina fenomenoa amaitu egin da eta Lurra alderantzizko egoerara igarotzeko fasean dago. `El Niño´ sortzen ari da, eta ura berotzen ari da. “Pronostikoek adierazten dute `El Niño´ udaren ondoren irits daitekeela”, esan du Rubén del Campo meteorologoak El Diarioren arabera.