Zad de Notre-Dame-des-Landes : stoppez tout avant qu’il ne soit trop tard !
Des associations et organisations opposées aux grands projets imposés
https://reporterre.net/Zad-de-Notre-Dame-des-Landes-stoppez-tout-avant-qu-il-ne-soit-trop-tard
Cent noms pour une Zone d’Agriculture Durable à Notre-Dame-Des-Landes
Blog des invités de Médiapart
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/120418/cent-noms-pour-une-zone-d-agriculture-durable-notre-dame-des-landes
Les océans plus souvent en surchauffe
Romain Loury
www.journaldelenvironnement.net/article/les-oceans-plus-souvent-en-surchauffe,91303
Climat : le charbon, à lui seul, tue l’Accord de Paris
JSylvestre Huet
http://huet.blog.lemonde.fr/2018/03/14/climat-le-seul-charbon-tue-laccord-de-paris
Ozeano Bareko zabor-irla Iberiar penintsula baino ia hiru aldiz handiagoa da
Miren Osa Galdona
www.argia.eus/albistea/ozeano-bareko-zabor-irla-iberiar-penintsula-baino-ia-hiru-aldiz-handiagoa-da
Zad de Notre-Dame-des-Landes : stoppez tout avant qu’il ne soit trop tard !
Des associations et organisations opposées aux grands projets imposés
https://reporterre.net/Zad-de-Notre-Dame-des-Landes-stoppez-tout-avant-qu-il-ne-soit-trop-tard
Les associations et organisations signataires de cette tribune exigent la « cessation de cette opération militaire de grande envergure » qui piétine les aspirations de la jeunesse à porter un nouveau modèle de société.
Les associations et organisations d’opposition aux grands projets imposés, risqués et néfastes pour la préservation de l’environnement s’indignent et condamnent l’action du gouvernement actuellement en cours sur la Zad de Notre Dame des Landes.
Elles exigent la cessation de cette opération militaire de grande envergure,
- qui détruit de façon aveugle et sans sommation des projets de vie alternatifs installés ou en cours ;
- piétine les engagements antérieurs pris avec de nombreux occupant-es ;
- provoque une spirale de tension à haut risque qui engage un processus désespéré et sans issue.
L’État engage son entière responsabilité quant aux blessé-es résultant de son intervention, que ce soit du côté des habitants de la Zad ou des forces de l’ordre.
Nous avons en tête le drame de Sivens et les réunions auxquelles nous avons participé — en vain ? — dans le cadre des travaux de la commission présidée par le sénateur Richard en 2014, pour « formuler des réponses aux lacunes du débat environnemental en France ».
Le musellement de la presse est une nouvelle étape, qui ne laisse personne indifférent et provoque une grande inquiétude.
Enfin, la sphère politique dans sa majorité actuelle doit cesser de mépriser, stigmatiser et détruire les désirs de nouveaux modèles économiques, agricoles, culturels, solidaires et sociétaux portés par une partie de la jeunesse actuelle, seule légitime dans la construction de son avenir. Le signal envoyé aujourd’hui au « monde de demain » est indigne d’un pays qui s’affirme encore de couleur démocratique.
À cet effet, nous appelons au ressaisissement des esprits dans les ministères chargés de ce dossier, une pause immédiate des opérations de destruction sur le terrain et la reprise du dialogue. Faute de quoi, les appels à mobilisation, de soutiens et de tous horizons, vont se renforcer dans les heures à venir.
LES PREMIERS SIGNATAIRES
ACTE (Association chalonnaise pour la Transition Ecologique), Agir pour l’Environnement, Alsace Nature, Alternatiba, Alternatiba-Rouen, Amis de la Terre France , ANV-COP21, Association La Presle, Attac, Attac,Vosges, Attac Alès Cévennes, AVERN, Bizi !,Bouillons Terres d’Avenir Rouen, Coordination Cigeo/BURE Stop : Asodedra, Burestop 55, Bure Zone Libre, Cedra 52, Eodra, Habitants vigilants de Gondrecourt-le-Château, MNE, Fédération MIRABEL Lorraine environnement et des opposantes et opposants à la poubelle nucléaire
Collectif 3R,Collectif NDDL 73, Comité de soutien NDDL-Chalon, Collectif Alsace NDDL, Collectif GCO NON MERCI, Collectif Non À l’Autoroute A133-A134, Des habitant.e.s de la zad du Moulin (lutte anti-GCO), Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs, Confédération Paysanne, DECICAMP (DEmocracie pour les CItoyens des CAMPagnes), Fédération Environnement Eure-et-Loir, France Nature environnement Grand Est, Greenpeace France, Gudmont-dit-Non, Libre Canut, association environnementaliste de Goven, NOVISSEN, Réseau Sortir du nucléaire,St Hilaire Durable
Cent noms pour une Zone d’Agriculture Durable à Notre-Dame-Des-Landes
Blog des invités de Médiapart
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/120418/cent-noms-pour-une-zone-d-agriculture-durable-notre-dame-des-landes
Alors qu’à Notre-Dame-des-Landes, la ferme des cent noms est tombée, de nombreuses personnalités politiques, associatives, syndicales ou universitaires demandent «l’arrêt immédiat des interventions policières et l’ouverture d’un vrai dialogue qui permette dans le respect de la loi l’élaboration de conventions individuelles, mais aussi collectives».
Au prétexte du respect de l’« Etat de droit », des femmes et des hommes qui cultivaient la terre et pratiquaient l’élevage ont été délogé·e·s de leur lieu d’activité et de vie. Leur ferme, où deux agneaux sont nés la semaine passée, a été détruite. Ces paysannes et ces paysans occupaient un terrain appartenant à l’Etat. Pourtant, il leur avait été promis qu’une solution viable, pacifique et tournée vers l’avenir serait recherchée. Ils/elles étaient en discussion avec la préfecture pour obtenir une convention d’occupation collective de ces terrains.
Le collectif : voilà le sujet du combat qui se joue à Notre-Dame-des-Landes. Quand le Gouvernement impose des conventions d’occupation temporaires individuelles, des paysan·ne·s, de la ferme des Cent noms ou d’ailleurs, envisagent leur activité collectivement.
La question de la propriété de la terre et le fait qu’elle puisse appartenir à celles et ceux qui la travaillent est un enjeu considérable de l’Histoire politique de notre pays et du monde. L’un des ressorts de la Révolution française reposait sur cette question majeure. La lutte des paysan·ne·s sans-terre d’Amérique latine comme l’accaparement des terrains agricoles par la Chine et les puissances occidentales en Afrique en sont l’expression criante aujourd’hui. Si notre tradition et notre Histoire envisagent la possession de terres principalement de façon individuelle, l’imaginaire politique qui existe à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs prend appui sur un constat critique du rapport à la propriété pour expérimenter des propositions nouvelles.
Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. Dès lors, les écologistes et toutes celles et tous ceux qui réfléchissent à une autre relation à l’agriculture et aux sols envisagent légitimement, à coté de la propriété individuelle, une propriété collective, partagée, de la terre, ainsi qu’un travail lui aussi appréhendé collectivement.
Depuis des décennies, le labeur des agricultrices et des agriculteurs n’a cessé de s’alourdir pour des revenus de plus en plus faibles. Isolé·e·s les un·e·s des autres, les agriculteurs·trices de notre pays souffrent et meurent. À Notre-Dame-des-Landes, l’intervention brutale des forces de l’ordre ne vise pas à faire respecter le droit. Elle vise à combattre une idée : celle d’un autre rapport à l’agriculture, en rupture avec le modèle productiviste.
Dans un monde globalisé, où la concurrence et l’individualisme font rage en délitant les liens de solidarité humaine et en détruisant l’environnement, les paysan·ne·s de Notre-Dame-des-Landes sèment les graines d’un autre monde. Les défricheuses et les défricheurs de ce nouveau monde désirable n’ont pas toujours raison, mais celles et ceux qui les moquent, les oppriment et qui les blessent ont toujours tort. En accordant la possibilité de conventions d’occupation collective des terres de Notre-Dame-des-Landes à celles et ceux qui en font la demande, ce que le droit permet, le Gouvernement n’abandonnerait pas son autorité. Au contraire, il ferait la preuve de sa disponibilité et de son ouverture à une approche différente de l’agriculture.
La ferme des 100 noms est tombée mais son imaginaire, celui qui s’est épanoui à Notre-Dame-des-Landes, est porteur d’espoir. Nous sommes convaincu·e·s que cet espoir est notre avenir. Il n’est pas trop tard. Nous réclamons le droit de laisser vivre cette alternative pour transformer en réalité le rêve d’une agriculture ancrée sur les territoires, respectueuse du vivant et des paysan.ne.s.
Nous affirmons que cette France qui s’investit contre les grands projets destructeurs et dangereux sait et peut construire un monde meilleur.
Nous demandons l’arrêt immédiat des interventions policières et l’ouverture d’un vrai dialogue qui permette dans le respect de la loi l’élaboration de conventions individuelles, mais aussi collectives, d’occupation des terres de Notre-Dame-des-Landes.
Pour signer cette tribune en ligne : https://100noms.typeform.com/to/TO4gy9
Premier·es signataires :
Arnaud Apoteker, tribunal Monsanto; Isabelle Attard, ancienne députée; Clémentine Autain, députée du groupe LFI; Geneviève Azam, Attac; Laurence Abeille, ancienne députée écologiste; Pénélope Bagieu, autrice de bandes dessinées; Guillaume Balas, co-coordinateur de Génération.s; Clotilde Bato, directrice de SOL-asso; Michel Bauwens, fondateur de la Fondation P2P; Julien Bayou, porte-parole EELV; Sandrine Bélier, ancienne députée européenne; Esther Benbassa, sénatrice EELV; Fatima Benomar, Les effrontées; Michel Bérhocoirigoin, paysan, co-fondateur de la Confédération paysanne; Martine Billard, secrétaire nationale à l’écologie du PG; Christophe Bonneuil, historien, CNRS; Dominique Bourg, philosophe; Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement de Paris; Pauline Boyer, porte-parole Alternatiba; Sophie Bringuy, conseillère régionale EELV des Pays-de-Loire; Sophie Bussière, avocate au barreau de Bayonne et militante écologiste; Valérie Cabanes, essayiste et juriste; Alice Canabate, vice-Présidente de la FEP; Aymeric Caron, journaliste, écrivain, porte-parole du REV; Damien Carême, maire EELV de Grande-Synthe; Naima Charai, Génération.s; Pascal Cherki, Génération.s; Philippe Colomb, président d’Agir pour l’environnement; Eric Coquerel, députée du groupe LFI; Maxime Combes, économiste; Hugo Cordier, co-secrétaire des Jeunes écologistes; David Cormand, secrétaire National EELV; Christel Cournil, juriste et enseignante chercheuse; Thomas Coutrot, porte-parole d’Attac; Célia Da Costa Cruz, co-secrétaire des Jeunes écologistes; François Damerval, Cap21; Laurence de Cock, professeure et chercheuse; Jean-Paul Deléage, fondateur et directeur de la revue Ecologie & Politique; Estelle Deléage, rédactrice en chef de la revue Ecologie & Politique; Karima Delli, députée européenne EELV; Stéphane Delpeyrat, Génération.s; Florence Denier-Pasquier, membre du CESE; Marie Desplechin, auteure; Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice; Cyril Dion, auteur-réalisateur; Clémence Dubois, 350.org; Michel Dubromel, Président de FNE; François Dufour, conseiller régional, syndicaliste et faucheur volontaire; Marc Dufumier, agronome; Julien Durand, porte-parole de l’ACIPA, paysan;Quentin Erades, lauréat de l’Institut De l’Engagement; Txetx Etchevery, Bizi; David Flacher, Porte-parole d’Utopia; Charles Fournier, vice-Président EELV de la Région Centre Val-de-Loire; Bastien François, président de la Fondation pour l’écologie politique; Roccu Garoby, autonomiste corse, membre du PNC; François Gemenne, chercheur en sciences politiques, Université de Liège, professeur à SciencesPo.; Guillaume Gontard, sénateur divers gauche de l’Isère; Gueraud Guibert, président de la Fabrique écologique; Emilie Hache, philosophe; Nicolas Haeringer, 350.org; Benoit Hamon, Génération.s; Nicolas Imbert, directeur de Green Cross France; Yannick Jadot, député européen EELV; Mila Jeudy, Génération.s; Eva Joly, députée européenne EELV; Samuel Juhel, Président du REFEDD; Jean-François Julliard, Délégué général de Greenpeace France; Stéphen Kerckhove, Délégué général d’Agir pour l’environnement; Annie Lahmer, conseillère régionale EELV; Jean-Charles Lallemand, secrétaire général du PG; Aurore Lalucq, porte-parole de Génération.s; Philippe Lamberts, président du groupe Verts – ALE au Parlement Européen; Frédéric Lamblin, directeur d’une association agricole et environnementale; Mathilde Larrere, historienne; Sarah Legrain, Secrétaire nationale aux relations extérieures du PG; René Louail, paysan; Benjamin Lucas, Génération.s; Roxane Lundy, Génération.s; Alexandra Lutz, présidente de CliMates; Sébastien Mabile, avocat; Noel Mamère, journaliste et militant écologiste; Dominique Méda, sociologue et philosophe; Jean-Luc Mélenchon, président du Groupe LFI à l’Assemblée nationale; Guillaume Meurice, humoriste; Benoit Monange, directeur de la Fondation de l’Ecologie Politique; Claire Monod, co-coordinatrice Génération.s; Corinne Morel-Darleux, conseillère régionale AURA LFI; Cécile Muret, secrétaire Nationale de la Confédération Paysanne; Franck Nicolon, conseiller régional «écologiste et citoyen» Pays-de-Loire; Jon Palais, ANV-Cop 21; Mathilde Panot, députée du groupe LFI; Corine Pelluchon, philosophe, professeur à l’Université Paris-Est-Marne-La-Vallée; Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération Paysanne; Eric Piolle, maire EELV de Grenoble; Emmanuel Poilane, directeur de France Liberté; Thomas Porcher, économiste; Loïc Prud’homme, député du groupe LFI; François Ralle Andreoli, conseiller consulaire; Sandra Regol, porte-parole EELV; Michèle Rivasi, députée européenne EELV; Marie-Monique Robin, journaliste d’investigation et réalisatrice; Barbara Romagnan, militante écologiste et féministe; Clément Rossignol Puech, maire de Bègles; Laetitia Sanchez, conseillère régionale EELV de Normandie; Olivier de Schutter, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU et Président de IPES Food; Arnaud Schwartz, membre du CES européen; Pierre Serne, conseiller régional EELV; Danielle Simonet, coordinatrice du PG; Claude Taleb, conseil Régional écologiste de Normandie; Laura Slimani, Génération.s; Annie Thebaud-Mony, association Henri Pezerat; Nicolas Thierry, vice-président du Conseil Régional Nouvelle Aquitaine, EELV; Marie Toussaint, présidente de Notre affaire à tous; François Veillerette, militant écologiste; Véronique Vinet, conseillère régionale EELV d’Occitanie; Vincent Verzat, youtubeur; Denis Vicherat, directeur des éditions Utopia; Patrick Viveret, philosophe…
Les océans plus souvent en surchauffe
Romain Loury
www.journaldelenvironnement.net/article/les-oceans-plus-souvent-en-surchauffe,91303
Avec le changement climatique, les vagues de chaleur marines se font plus fréquentes: selon une étude publiée mardi 10 avril dans la revue Nature Communications, le nombre annuel de jours de surchauffe a augmenté de 54% depuis 1925.
Absorbant la grande majorité de la chaleur engendrée par le réchauffement, les océans sont en première ligne face aux changements climatiques en cours. Outre une augmentation de la température moyenne de l’eau de surface, les vagues de chaleur se font plus fréquentes.
Fréquence en hausse de 34%
Selon leur analyse de relevés in situ et par satellite de la température marine, Eric Oliver, océanographe à l’université Dalhousie d’Halifax (Nouvelle-Ecosse, Canada), et ses collègues estiment que cette fréquence s’est élevée en moyenne de 34% entre les périodes 1925-1954 et 1987-2016, tandis que leur intensité s’est accrue en moyenne de 17%.
Au final, le nombre de jours par an au cours desquels les océans sont en surchauffe a augmenté de 54% entre les deux périodes.
L’Atlantique Nord plus touché
Cette tendance, qui s’est accélérée depuis le début des années 1980, touche certaines régions plus que d’autres: l’Atlantique nord (au-dessus de 50° de latitude) est ainsi la région où la fréquence s’est le plus élevé, devant les régions subtropicales.
De la même manière qu’à terre, les vagues de chaleur marines sont étroitement liées à la hausse moyenne de la température de surface des océans, notent les chercheurs.
Des effets sur la biodiversité
Selon Eric Oliver, elles «ont un impact important sur le fonctionnement des écosystèmes marins, sur la biodiversité, l’activité des pêcheries, le tourisme et l’aquaculture, avec des effets économiques parfois forts».
De telles vagues de chaleur pourraient même renforcer le réchauffement en cours: exemple sur la côte ouest de l’Australie, frappée en 2010-11 par une intense vague de chaleur, qui a éliminé de nombreux herbiers marins, gardiens d’importants stocks de carbone marin. Ces épisodes pourraient aussi accélérer le déclin des coraux, ou favoriser une surmortalité d’invertébrés.
Le «tapis roulant» océanique se grippe
Autre signe du réchauffement, le ralentissement de la circulation océanique mondiale, que deux études publiées mercredi 11 avril dans Nature mettent en évidence dans l’Atlantique. Cet océan est le siège de l’AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation), qui voit les eaux tropicales remonter, via le Gulf Stream, le long des côtes orientales des Etats-Unis, puis longer l’Atlantique Nord où elles se refroidissent pour plonger en profondeur au niveau de la mer de Norvège.
Alimenté par les gradients latitudinaux de chaleur, ce «tapis roulant océanique» montre des signes d’épuisement: il serait même à son plus faible niveau depuis près de deux millénaires. Selon la première étude, menée à l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (Allemagne), le débit charrié par l’AMOC aurait ainsi diminué de 15% depuis 1950.
Un effet observé dès 1850
L’autre étude, menée par l’University College de Londres et la Woods Hole Oceanographic Institution (Massachusetts), date ce ralentissement de l’AMOC à la fin du Petit âge glaciaire, en 1850, avec un affaiblissement plus marqué ces dernières décennies.
Pour l’un des auteurs de cette seconde étude, «ce qui est commun entre les deux périodes de ralentissement –la fin du Petit âge glaciaire et les dernières décennies-, c’est qu’elles se caractérisent toutes deux par un réchauffement et une fonte. Ces deux phénomènes vont se poursuivre dans le future en raison de l’émission continue de dioxyde de carbone».
Climat : le charbon, à lui seul, tue l’Accord de Paris
JSylvestre Huet
http://huet.blog.lemonde.fr/2018/03/14/climat-le-seul-charbon-tue-laccord-de-paris
Même pas besoin du pétrole et du gaz, le charbon suffit à tuer l’Accord de Paris. C’est ce que deux articles récemment publiés dans des revues scientifiques affirment.
Signé lors de la COP-21, à Paris en 2015, cet Accord fixe l’objectif climatique des gouvernements. Il reprend celui de ne pas dépasser 2°C de plus que la moyenne planétaire pré-industrielle déjà acté à Copenhague en 2009 (COP 15). Et vise celui de se rapprocher de 1,5°C, sous la pression des pays les plus vulnérables au changement climatique. Peu après cette COP-21 nombre de messages optimistes ont été émis. Par des diplomates, des responsables politiques, des porte-paroles d’ONG… estimant que ces objectifs étaient en bonne voie.
Des messages imprudents. Voire tordant le bras de la vérité, en traduisant le mot clé de l’Accord en anglais, «pledges», par «engagements» des Etats, alors qu’il s’agit … de simples «promesses» si j’en crois mon Harrap’s. Ou insistant sur son aspect « contraignant », alors qu’il ne comporte en réalité aucune autre contrainte que la déclaration de leurs émissions de gaz à effet de serre par les Etats signataires. Puis, la ratification express par le nombre de pays requis a permis son entrée en vigueur des 2016, et a renforcé cet optimisme mal placé.
La douche froide de 2017
L’accroissement très rapide des investissements dans le solaire ou l’éolien, comme la conjoncture charbonnière de 2016 ont pu faire croire à la réalisation de cet espoir. La tendance énergétique mondiale de 2017 ou le très médiocre bilan de la stratégie bas-carbone française, avaient déjà sérieusement douché l’enthousiasme.
Les émissions de CO2 ont recommencé à augmenter en 2017 montre ce graphique du Global carbon project.
Or, deux études récentes montrent que les seules centrales à charbon déjà dans les cartons pourraient pulvériser ces objectifs climatiques.
La première étude a été publiée dans Environmental Research Letters. Et affirme en titre que «l’annonce du déclin final du charbon est peut-être exagérée». Les chercheurs allemands (1) signataires sont donc très polis. Mais leur démonstration est rude. Et la conclusion, annoncée dans le résumé, affirme que si les centrales au charbon actuellement planifiées sont construites (et utilisées), elles suffisent à s’approcher des 2°C de plus pour la température moyenne de la planète. Ils ont tout simplement compté les centrales à charbon actuellement en construction, ajouté celles dont la construction est planifiée, et déduit celles qui devraient fermer d’ici 2030 en raison de leur âge (ils ont choisi de prendre 40 ans de durée de vie pour une centrale à charbon, ce qui est réaliste). Une besogne ardue, mais indispensable. Même si les chercheurs n’ont pas traqué la moindre centrale à charbon future possible. Ils se sont concentrés sur les pays les plus importants (Chine, Inde, Indonésie, Vietnam et Turquie représentent 73% des centrales en construction ou planifiées) et en affectant chacune d’une probabilité de réalisation pour celles au stade de la planification. Les deux dernières années ont vu certains pays réduire leurs projets de centrales à charbon (Chine et Inde), mais d’autres les ont augmenté (Bangladesh, Egypte ou Pakistan).
150 milliards de tonnes de CO2 en plus
Le résultat ? Passons tout de suite à la vision planétaire du problème climatique. Pour avoir une chance raisonnable de ne pas dépasser les 2°C d’élévation de la température moyenne, nous ne devons pas émettre plus de 700 milliards de tonnes de CO2 d’ici la fin du siècle. Or, les seules usines, centrales électriques, voitures, infrastructures de transports, bâtiments… construits avant 2010 émettront environ 500 milliards de tonnes de CO2 durant leur durée de vie. Si l’on ajoute les centrales à charbon en construction, planifiées, moins celles qui seront arrêtées sur la période, il faut y ajouter 150 milliards de tonnes de CO2. Bref, à elles seules, les émissions des centrales à charbon en construction et planifiées dépassent tout ce que nous pourrions encore émettre pour respecter les 1,5°C de l’Accord de Paris. Sauf qu’il faut y ajouter le pétrole et le gaz…
Les auteurs de l’article insistent avec raison sur le calendrier des décisions. Ils notent qu’une centrale, cela coûte cher à construire, et qu’il sera d’autant plus difficile de décider de ne pas l’utiliser pour bénéficier de l’électricité qu’elle produira. L’idée que l’on va stopper brutalement l’exploitation des centaines de centrales à charbon ne leur semble pas raisonnable. De même, d’ailleurs, que l’idée de voir leurs émissions de CO2 récupérées en sortie de cheminée et stockées en sous-sol si les équipements nécessaires et tout le dispositif de transport et d’injection ne sont pas prévus et réalisés dès la construction. Or, pratiquement aucun projet ne comporte cette option, qui renchérit d’environ 30 à 40% le coût du kwh. Les construction prévues vont donc «créer un chemin de dépendances et sévèrement restreindre les options pour l’atténuation du changement climatique pour les prochaines décennies», écrivent-ils.
300 millions d’Indiens sans électricité
Le second article (2), paru Earth’s Future, une revue de l’American Geophysical Union, détaille les projets de l’un des pays les plus important dans cette affaire, l’Inde. Avec encore 300 millions de personnes dépourvues d’accès à l’électricité chez eux, et une économie en vive croissance, l’Inde prévoit d’augmenter considérablement sa production électrique. Pour prendre conscience de l’ampleur des besoins, il n’est pas inutile de méditer ceci : d’ici 2050 l’Inde devrait compter 400 millions de nouveaux urbains, autrement dit construire, chaque année durant 32 ans, l’équivalent de l’agglomération parisienne (lire cet article), puis l’alimenter en électricité.
Pour répondre à cet besoins gigantesques, l’Inde doit faire appel à tous les moyens connus de production d’électricité : hydraulique, éolien, solaire, nucléaire (la visite du Président Emmanuel Macron a donné lieu à un accord avec EDF sur un projet de 6 EPR à Jaitapur) … mais aussi gaz et charbon qui a lui seul fournit 70% de l’électricité du pays. Or, l’Inde construisait en 2016 des centrales à charbon pour 65 GW (plus que le parc nucléaire français) et en comptait pour 178 GW en projet, notent les auteurs.
Il n’est pas certain, pourtant, que tous ces projets seront réalisés. S’il l’étaient… ils dépasseraient la puissance électrique totale dont l’Inde estime avoir besoin dans le futur, notent les chercheurs. Mais l’ennui c’est que même la réalisation partielle suffirait à pulvériser les « promesses » climatiques faites par l’Inde à la COP-21 en termes d’émissions de CO2.
Les auteurs de l’article insistent sur ce point : comparées aux projections de la demande d’électricité – censée augmenter d’environ 6% par an – ces centrales à charbon ne semblent pas toutes nécessaires, les seules en construction et permises devraient suffire d’ici 2030. Les auteurs proposent donc une vision plus « optimiste » de la situation, et mettent en avant des décisions d’abandon de construction de centrales à charbon, en Inde et en Chine.
Toutefois, ce calcul suppose que tous les objectifs sur les autres moyens de production d’électricité – hydraulique, solaire, éolien, nucléaire – seront atteints. Et c’est là que le bât blesse. L’objectif nucléaire ? 63 GW d’ici 2032. Solaire ? 100 GW d’ici 2022. Eolien ? 60 GW d’ici 2022… Ces objectifs sont très ambitieux, et les installations soulèvent nombre de contestations (hydraulique, nucléaire) qui mettent en doute leur faisabilité dans les calendriers annoncés.
Les constructions de centrales à charbon, malgré les désastres sanitaires qu’elles provoquent (des dizaines de milliers de morts prématurées par an en raison des maladies respiratoires), sont beaucoup mieux acceptées.
Les auteurs du premier article avertissent : compter sur la seule baisse des coûts des énergies nouvelles renouvelables pour obtenir une sortie du charbon mondiale serait très imprudent. Il faudra des politiques beaucoup plus énergiques, ciblées sur les centrales à charbon, si l’on souhaite encore ne pas trop dépasser l’objectif des 2°C – les 1,5°C étant complètement hors de portée.
(1) Ottmar Edenhofer, Jan Christoph Steckel, Michael Jakob et Christoph Bertram.
(2) L’article est en accès libre ici.
Ozeano Bareko zabor-irla Iberiar penintsula baino ia hiru aldiz handiagoa da
Miren Osa Galdona
www.argia.eus/albistea/ozeano-bareko-zabor-irla-iberiar-penintsula-baino-ia-hiru-aldiz-handiagoa-da
Mugarik gabe ari da hazten Ozeano Barean noraezean dabilen zabor kopurua. Hala berretsi du Nature aldizkarian argitaratutako ikerketak. Zabor-irla dagoeneko 1,6 milioi kilometro koadrokoa da eta barruan 80.000 tona plastiko izan ditzakeela kalkulatzen da.
Kutsaduraren tamainaz jabetzeko azalerak konparatu daitezke. Iberiar penintsulak 582.000 kilometro koadroko lur azala du. Itsasoan noraezean dabilen hondakin multzoak 1,6 milioi kilometro koadro; zaborra ia Espainia eta Portugalgo estatuak baino hiru aldiz handiagoa da.
Zaborra oro har itsaso guztietan dagoela dio ikerketak, gunerik esanguratsuenak, halaber, Hawaii eta Kalifornia arteko eremua da. Hiru urtez egon dira gune zehatz hori aztertzen eta ikertzaileen arabera, plastiko kopurua esponentzialki ari da handitzen.
Itsasoen kutsadurak etenik ez duela nabarmendu du Ikerketak. Azken azterketekin alderatuz gero, egungo zabor kantitatea hamasei aldiz handiagoa da; Frantziaren azalera hirukoiztu egiten du.
Ozeano Barean dagoen zabor-irla uste baino gehiago mugitzen dela ere ondorioztatu dute ikerlariek. Lehen ideia zabor-irla leku jakin batean geldirik egongo zela baitzen. Hiru urteko ikerketak, aldiz, hipotesia zapuztu du eta uste baino “biziagoa” dela esan dute egileek. Zabor kopuruaren %20 2011n Japonen gertatu zen tsunamiaren ondorioa izan daitekeela ondorioztatu dute eta etengabeko mugimendua duenez, han-hemengo zaborrak bereganatzen dituela.
Laurent Lebreton ikerketaren egileetako bat da eta egoera iraultzeko neurriak hartzearen beharra “berehalakoa” dela nabarmendu du. “Plastiko kopurua hazten ari da eta egoera okerrera doa. Neurriak hartu behar dira hondamendi honekin amaitzeko”.