Transition énergétique: les régions donnent de la voix
Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/transition-energetique-les-regions-donnent-de-la-voix,35525?xtor=EPR-9
Une agriculture sans paysans
Esther Vivas
http://esthervivas.com/francais/une-agriculture-sans-paysans/
Pour en finir avec le Dieu Croissance
Emmanuel Daniel
www.slate.fr/story/74453/decroissant
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Transition énergétique: les régions donnent de la voix
Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/transition-energetique-les-regions-donnent-de-la-voix,35525?xtor=EPR-9
C’était l’avant-dernière séance. Lundi 8 juillet, l’université Dauphine (à Paris) accueillait la pénultième session plénière du débat national sur la transition énergétique (DNTE). L’occasion de présenter la synthèse des contributions de centaines de débats territoriaux qui se sont tenus, pas toujours sous le feu des médias, durant le premier semestre.
Les débatteurs n’ont pas chômé.
Le secrétariat du DNTE a labellisé 850 réunions qui ont attiré 170.000 personnes. Au final, leurs cahiers de doléances énergétiques contenaient un bon millier de préconisations, qu’il a bien fallu classer, regrouper par convergence et par facilité de mise en œuvre.
En préambule du colloque, Philippe Martin, nouveau ministre de l’écologie, a tenu à rassurer l’auditoire sur les suites que le gouvernement compte donner à ce vaste exercice de concertation. L’ancien président du conseil général du Gers a réaffirmé «la volonté du président de la République d’engager la France dans la transition écologique, dont la transition énergétique est une composante essentielle». «La transition énergétique est un enjeu structurant en matière de développement économique, d’emploi et de solidarité.» Mais, a-t-il mis en garde, «si nous voulons aller vraiment vers la transition énergétique, ce n’est pas seulement les spécialistes qui doivent être convaincus, mais l’ensemble de l’opinion publique».
Ne l’est-elle pas déjà? Un sondage, réalisé à l’occasion de la journée citoyenne du 25 mai dernier, révèle que plus de 2 Français sur 3 estiment important le débat sur la transition. Une petite moitié de nos concitoyens considère la transition énergétique comme une urgence. «Il y a une acceptation des enjeux par toutes les classes de la population», résumait, dans nos colonnes, Pierre Radanne, ancien président de l’Ademe [JDLE].
Les élus, en revanche, ont pu se montrer plus frileux que leurs administrés. «Quand nous avons lancé le débat, bon nombre d’élus n’y croyaient pas, pensant que c’était compliqué», indique Véronique Bérégovoy, vice-présidente (EELV) du conseil régional de Haute-Normandie. Et pourtant. Déjà chauffées par les discussions préalables à la rédaction des schémas régionaux climat air énergie (SRCAE), les régions se sont prêtées au jeu: 600 personnes ont assisté aux débats hauts-normands, 5.000 en Pays-de-la-Loire, plusieurs milliers en Provence-Alpes-Côte d’Azur, etc. L’énergie : une affaire d’initiés ? Pas si sûr.
Exercice certes difficile, la synthèse des propositions régionales se révèle décevante. L’ambition ayant trop souvent cédé la place au consensuel. Classées en 5 catégories, les recommandations «du terrain» gravitent autour de l’efficacité énergétique, du mix énergétique de 2025, de la stratégie industrielle et territoriale, des coûts et bénéfices et de la gouvernance.
Dans la première «compil», on propose de développer les alternatives à la voiture, de lutter contre la précarité énergétique ou de mettre en place un plan de récupération de la chaleur fatale. Seule «reco» audacieuse: l’obligation «progressive» de rénover les bâtiments les plus énergivores.
Pour la trajectoire, on se propose de respecter les réglementations actuelles (Grenelle 2 et loi Pope). On veut aussi «favoriser un mix réduisant la dépendance énergétique de la France et limitant les gaz à effet de serre dans l’objectif des 3×20 et à terme du facteur 4.» «Il faut commencer à se pose la question des usages avant de s’intéresser à la production», martèle Gilles Deguet, vice-président (EELV) de la région Centre.
Onze régions suggèrent de favoriser l’économie énergétique circulaire: méthanisation, valorisation de l’énergie produite par l’incinération des déchets, etc. Globalement volontaires pour assumer plus de responsabilités énergétiques, les collectivités demandent «un choc de simplification» des procédures pour «simplifier et réduire les démarches et les délais administratifs pour le montage de projets ENR.»
A l’instar d’Alain Rousset, président (PS) de la région aquitaine, une quinzaine d’exécutifs régionaux militent pour un fort développement de la recherche sur le stockage de l’énergie. Les régions veulent aussi des plans plus prescriptifs, notamment pour ce qui concerne l’exploitation de l’énergie-bois et l’utilisation du Fonds Chaleur.
Au chapitre du financement, l’imagination revient (un peu) au pouvoir. On recommande l’application progressive d’une taxe carbone «si la traçabilité et le fléchage vers des actions de promotion de la transition sont assurés». Le dispositif des certificats d’économie d’énergie doit être amélioré, en élargissant notamment son champ d’application et pourquoi pas en le régionalisant. La mobilisation des banques publiques et privées est requise, de même que l’éco-conditionnalité de l’attribution des aides publiques. «Il faut trouver l’argent sur place, à condition que l’argent revienne aux collectivités et aux citoyens», résume Jacques Bucki, le bouillonnant maire (PS) de Lambesc.
Tout le pouvoir énergétique aux régions… ou presque. Estimant que les bonnes mailles de la politique énergétique sont l’Etat et les régions, ces dernières veulent assumer plus de compétences qu’aujourd’hui. Elles prônent renforcement et mises en cohérence des SRCAE, PLU, SCOT, PCET. Elles veulent aussi suivre l’exemple donné par la Guadeloupe qui crée désormais son droit et ses normes énergétiques [JDLE]. Enfin, plus de pouvoirs pourraient être donnés aux autorités organisatrices de la distribution d’énergie. Ce qui pourrait souverainement déplaire à ERDF et GRDF.
Une agriculture sans paysans
Esther Vivas
http://esthervivas.com/francais/une-agriculture-sans-paysans/
L’Union européenne semble s’acharner à faire disparaître la petite paysannerie. C’est ce qu’on peut conclure de la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) adopté avant-hier à Bruxelles. Des mesures qui bénéficient, une fois de plus, aux grands propriétaires terriens et à l’agro-industrie au détriment de ceux qui travaillent et protègent la terre.
Un seul chiffre : malgré le fait que, dans l’Etat espagnol, seulement 350.000 personnes sont officiellement recensées comme ayant une activité professionnelle agricole, il y a 910.000 personnes perçoivent des aides agricoles. Qui sont donc ces 560.000 bénéficiaires de subventions qui, n’étant pas paysans, reçoivent tout de même ces sommes ? Le rapport, « Une Politique Agraire Commune pour les 1% », de Vétérinaires Sans Frontières, l’indique clairement. Il s’agit d’entreprises de l’agro-industrie, de grands viticulteurs, des supermarchés et des gros propriétaires. Leurs noms : Pastas Gallo, Nutrexpa, Osborne, Nestlé, Campofrío, Mercadona, la Maison d’Alba, pour ne citer que les plus grands bénéficiaires.
Certes, avec la « nouvelle PAC », des aéroports, des chemins de fer et des terrains de golfe ne recevront plus d’aides « agricoles ». J’imagine que le vol, ou le détournement de fonds, devenait par trop scandaleux. Mais d’autres amis d’Arias Cañete (ministre de l’Agriculture espagnol du gouvernement PP, NdT) continueront à recevoir de fortes subventions. Sa propre épouse, par exemple, Micaela Domecq, propriétaire terrienne andalouse et propriétaire des « Vins Domecq ». On connaît la chanson : ceux qui partagent le gâteau prennent le plus gros morceau.
Comme l’affirme le syndicat agricole COAG dans son analyse et évaluation de la réforme de la PAC : « on court le risque d’un démantèlement d’un secteur agricole stratégique pour notre économie ». Ce qui n’est pas nouveau, mais avec les mesures actuelles, cela ne fait qu’accélérer les choses. Aujourd’hui, moins de 5% de la population active dans l’Etat espagnol travaille dans l’agriculture, et une partie très significative sont des personnes âgées. Sans doute devrions-nous commencer à nous demander avec quels paramètres se définissent ces deux concepts.
L’agriculture paysanne est une activité en extinction. Chaque année, des milliers de fermes cessent leurs activités. Survivre à la campagne et travailler la terre n’est pas chose facile. Et ce sont ceux les plus grands perdants du modèle actuel de production, de distribution et de consommation des aliments alors qu’ils sont, précisément, ceux qui produisent la nourriture. Selon la COAG, les revenus agraires se situaient en 2007 à 65% des revenus moyens. Leur appauvrissement est clair.
Nous allons vers une agriculture sans paysans. Et si ces derniers disparaissent, aux mains de qui restera notre alimentation ? Je crois que la réponse est claire : aux mains d’une poignée d’entreprises de l’agro-industrie et de la distribution qui contrôlent chacun des maillons de la chaîne alimentaire, des semences jusqu’au produit final. Cargill, Monsanto, Syngenta, Dupont, Procter & Gamble, Nestlé, Kraft, Mercadona, Eroski, Carrefour, Alcampo, El Corte Inglés… sont ceux qui, au final, nous donnent à manger.
Pour en finir avec le Dieu Croissance
Emmanuel Daniel
www.slate.fr/story/74453/decroissant
En rupture totale avec l’équation croissance = emploi = bien-être, des auteurs proposent de «décoloniser notre imaginaire» afin de sortir de la «religion de croissance» et de son pendant productiviste.
« Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste», raillait l’économiste américain Kenneth Boulding il y a plus de 40 ans. On peut aujourd’hui se demander si nos dirigeants ne sont pas des fous conseillés par des économistes. En effet, dès 1972, un rapport du club de Rome réclamait une «halte à la croissance». Et depuis lors, les limites de cette dernière, tant d’un point de vue écologique qu’économique n’ont cessé d’être pointées du doigt.
Pourtant, l’écrasante majorité des politiciens de profession continuent à la considérer comme l’alpha et l’oméga de tout projet politique. Pour eux, le salut passe forcément par une augmentation du PIB et c’est cet indicateur qui sert de boussole aux différents gouvernements pour orienter les politiques publiques. «Mon objectif c’est l’emploi, mon cap c’est la croissance», confirmait François Hollande il y a peu.
Sauf que le Président se trompe à la fois sur la destination et sur le chemin emprunté. C’est en tout cas ce que postulent les quatre auteurs du Manifeste pour une dotation inconditionnelle d’autonomie: un projet de décroissance.
Décoloniser notre imaginaire
«La mythologie de la “Croissance” veut que l’augmentation du PIB fasse baisser le chômage. Mais depuis 40 ans, si le PIB a augmenté régulièrement, le taux de chômage s’est accru pour stagner autour de 10%. Un volant de chômage est même nécessaire au bon fonctionnement du capitalisme afin que le travail reste une valeur marchande négociable pour l’employeur. La croissance qui assure le plein-emploi est un donc un mythe dont la croyance reste ancrée dans nos imaginaires.»[1]
Pour les auteurs, cette course à l’échalote est un héritage des Trente Glorieuses, période de prospérité économique qui «nous a fait oublier les limites de la planète et construire cette croyance dans le développement économique comme seul vecteur de bien-être». Enfermé dans cette logique, «notre modèle économique est condamné à croître ou à mourir, si ce n’est à croître puis à mourir».
En rupture totale avec l’équation croissance = emploi = bien-être, ils proposent de «décoloniser notre imaginaire» afin de sortir de la «religion de croissance» et de son pendant productiviste.
Et la tâche ne semble pas aisée tant le Dieu Croissance compte d’adeptes. Ceux qui rechignent à lui courir après se sont donc regroupés derrière un slogan provocateur: «la décroissance». La paternité de cette expression revient à André Gorz, précurseur de l’écologie politique et cofondateur du Nouvel Observateur.
«Moins de biens, plus de liens»
Et pour ses défenseurs, la décroissance n’a pas pour unique vocation de protéger l’environnement des pillages que lui impose le système productiviste. Elle veut poser les bases d’une société conviviale qui pourrait se résumer en ces mots: «Moins de biens, plus de liens», pour reprendre l’expression de Paul Ariès.
Pour s’engager sur cette voie, les auteurs de l’ouvrage préconisent l’instauration d’une dotation inconditionnelle d’autonomie (DIA) qui permettrait «de manière inconditionnelle, de la naissance à la mort, d’avoir ce qui est nécessaire à une vie frugale et digne (habitation, nourriture, vêtements, eau, énergie et mobilité)».
Cette dotation serait distribuée principalement sous forme de droits de tirage sur l’eau, l’électricité et le logement. Chacun se verrait ainsi alloué des quotas d’eau, d’électricité et de logement gratuits au-delà desquels il devrait payer ce qu’il consomme. L’idée est de permettre à chacun d’accéder gratuitement aux ressources dont il a besoin pour subsister tout en renchérissant le mésusage.
Ces droits de tirage seraient complétés par une somme versée en monnaie citoyenne locale qui permet d’acheter ses produits, notamment alimentaires, chez des producteurs locaux respectueux de l’homme et de la nature. Enfin le reste serait distribué en euros, afin que chacun puisse continuer à échanger en dehors de son territoire.
Remettre l’économie à sa place
Cette DIA s’inspire du revenu de base (ou revenu inconditionnel d’existence), mais les décroissants veulent aller plus loin car ils craignent que le simple fait de distribuer un revenu en monnaie à chacun renforce «la prééminence du système économique en partageant non pas les biens mais l’argent. Il ne questionne ni les contenus, ni le sens de celui-ci». Or les auteurs ont pour objectif de nous désintoxiquer de l’économiscisme, de remettre l’économie au service de l’homme plutôt que l’inverse.
La DIA est présentée comme un «outil social» car pour les auteurs, «la première des décroissances doit être la décroissance des inégalités». C’est pourquoi ils préconisent de coupler cette dotation inconditionnelle à un revenu maximum acceptable (à titre indicatif, les listes Europe-Décroissance proposaient une échelle de salaires de 1 à 4).
Sortir de la centralité du travail
Autre objectif affiché: sortir de la centralité du travail. Grâce à la DIA, les citoyens ne seraient plus dépendants d’un travail salarié pour assurer la satisfaction de leurs besoins essentiels.
«La DIA vise à ne plus faire du travail notre seule référence, le seul fondement du lien social et le seul moyen pour essayer de vivre dignement.»
Ainsi nous passerions d’une société où règne le travail subi et contraint, à une autre où l’activité est librement choisie et porteuse de sens. Plus personne ne serait forcé «de passer sa vie à produire des choses inutiles pour les vendre à des gens qui n’en ont pas besoin».
En laissant aux individus le choix de travailler moins (pour se consacrer à des projets personnels, à sa famille, ses proches, à des engagements associatifs ou politiques) la DIA mettrait «fin au chômage en temps que problème économique et social».
Une voie de sortie du capitalisme
Mais les auteurs ne s’arrêtent pas là et esquissent avec la DIA une voie de sortie du capitalisme. Le but est mettre fin au dogme du tout marchand que favorise ce système économique au profit d’un élargissement de la sphère de la gratuité.
Les objecteurs de croissance (autre nom des décroissants) voient également cette dotation comme un moteur de «repolitisation de la société». Ils espèrent que le temps libre dégagé sera mis à profit par les citoyens pour se réapproprier la politique, décider ensemble de ce qui les concerne. Pour eux, la DIA permettrait à la fois de renforcer la démocratie, de nous libérer du joug des experts et des professionnels de la politique, mais aussi de nous engager dans une réflexion sur l’organisation de la société, nos consommations, nos modes de productions et nos besoins réels.
Ainsi, les modalités de versement de la DIA feraient «l’objet d’un débat démocratique large et ouvert: quelle quantité d’eau, d’énergie, de nourriture est considérée comme un droit et à partir de quel niveau devient-elle un produit marchand taxé. De même la répartition des tâches pénibles et l’organisation de la réalisation de celles-ci devront être discutées collectivement».
Relocaliser la politique et l’économie
Et pour les auteurs, l’échelle locale est la plus pertinente pour la tenue des débats qui ne manqueront pas d’émerger. Ne serait-ce que pour que les spécificités de chaque territoire soient prises en compte (un agriculteur aura besoin de plus d’eau dans le sud de la France que dans le nord). La relocalisation, tant de la politique que de l’économie, a aussi pour but de nous faire prendre conscience des conséquences de nos actes et de sortir de la logique du «no limit», du toujours plus, qui nous guide aujourd’hui.
Pour la mise en place du DIA, les auteurs ont imaginé trois scénarios convergents de «transition douce». Le premier compte sur le développement et la généralisation des alternatives concrètes déjà en place (circuits courts, jardins partagés, monnaies citoyennes, habitat partagé, villes en transition…) qui pousserait les pouvoirs publics à les soutenir et à les accompagner. Ce premier scénario serait renforcé par la réduction et le partage du temps de travail qui permettrait l’émergence de systèmes économiques alternatifs. Enfin, le troisième scénario postule la mise en place d’un revenu inconditionnel d’existence qui se déclinerait vers une DIA. D’abord versé sous forme monétaire (euros et monnaies locales), il serait progressivement distribué sous forme de droit de tirage au fur et à mesure que la transition aura lieu, et toujours de façon démocratique.
Décroissance choisie ou récession subie
Bien qu’il soit touffu en (bonnes) idées, la grande faiblesse de l’ouvrage est d’être totalement dépourvu de chiffres. Sûrement une volonté de la part des auteurs de marquer leur refus de la toute puissance de l’économie.
Mais dans une société encore shootée au PIB et au retour sur investissement, ce simple fait permet aux sceptiques de balayer leurs propositions sans autre forme de procès.
Surtout que la DIA suscite d’autres questions. En effet, sa mise en place ne saurait se faire sans l’instauration d’un revenu maximum acceptable, la réquisition de logements, la reprise en main de la création monétaire. Pilules qui passeront difficilement pour une (infime) partie de la population qui a tout à y perdre. A cela, Vincent Liegey, l’un des co-auteurs répond:
«Le choix se situe entre décroissance choisie et récession subie. C’est pour l’instant la deuxième option qui est imposée par l’Union européenne, de manière barbare à travers les plans d’austérité. En Grèce, il y a une baisse de l’empreinte écologique parce que les gens n’ont plus rien, ne consomment que le minimum, quand ils peuvent. Ils ne travaillent plus, ne prennent plus leur voiture. Les conséquences humaines sont dévastatrices.
Mais on voit également que les Grecs développent des modèles économiques alternatifs. On a notamment l’exemple de la révolution des patates [vente directe producteurs/consommateurs, NDLR]. Certains impriment des drachmes, d’autres mettent en place des systèmes d’échange de temps (un médecin au chômage offre sa prestation au charpentier au chômage et inversement)… Cette récession subie mène au même résultat que celui que nous poursuivons avec notre logique de décroissance choisie. Mais le chemin à parcourir est extrêmement différent.»
Et le succès rencontré par l’ouvrage peut laisser penser que «la transition est bel et bien en marche».
Emmanuel Daniel
[1] Sauf mention contraire, toutes les citations sont issues de l’ouvrage de Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Christophe Ondet et Anne-Isabelle Veillot: Manifeste pour une dotation inconditionnelle d’autonomie: un projet de décroissance. Retourner à l’article