Jugé « trop cher », le Haut Conseil pour le climat menacé par l’extrême droite
Laury-Anne Cholez
https://reporterre.net/Juge-trop-cher-le-Haut-Conseil-pour-le-climat-menace-par-l-extreme-droite
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Un amendement déposé par la droite et l’extrême droite demande la suppression du Haut Conseil pour le climat. Jugé trop cher, il serait en réalité, selon ses membres, sous-doté.
Les attaques de la droite et de l’extrême droite contre les institutions environnementales continuent. Le 4 avril, sept députés — 2 du Rassemblement national (RN) et 5 de l’Union des Droites pour la République (UDR) — ont déposé l’amendement n°2250 demandant la suppression du Haut Conseil pour le climat (HCC). Il s’inscrit dans le cadre du projet de loi de Simplification de la vie économique.
Dans leur texte, ils estiment que cette institution représente « un coût non négligeable pour le contribuable », avec un budget de 801 000 euros en 2022, pour dix réunions, « soit 81 000 euros par réunion », précise le texte.
Un chiffre largement surestimé. Contacté par Reporterre, le HCC précise que le budget annuel dédié à toutes les réunions s’élevait à 25 000 euros en 2022. Pour l’année 2025, le budget prévisionnel de ce poste s’établit à 35 000 euros. Bien loin des 801 000 euros dénoncés par les parlementaires.
Pour ces députés à l’origine de l’amendement, il faudrait réintégrer les missions du HCC au sein du ministère concerné, en l’occurrence celui de la Transition écologique, afin de « recentrer l’action publique aujourd’hui éparpillée au sein d’une multitude d’organismes », mais aussi de permettre « une meilleure lisibilité du paysage administratif ».
Une proposition qui n’a pas convaincu les membres de l’institution. « Cette mission ne peut pas être réalisée par l’administration, celle-ci n’étant pas indépendante du gouvernement, explique l’organisme dans un mail envoyé à Reporterre. L’amendement n°2250, qui prévoit la réintégration des fonctions du HCC dans l’administration, revient donc à supprimer l’évaluation des politiques publiques climatiques purement et simplement. »
Manque de moyens
Lancé en 2018 par Emmanuel Macron, le Haut Conseil pour le climat est un organisme indépendant chargé d’évaluer l’action publique en matière de climat, et sa cohérence avec les engagements européens et internationaux de la France, en particulier l’Accord de Paris, ainsi que le respect des budgets carbone de la France.
À l’origine, il devait être doté d’un budget de 2 millions d’euros. Selon un rapport sénatorial publié en 2021, son budget s’établissait plutôt à 500 000 euros en 2019. De quoi rémunérer un secrétariat permanent composé de six équivalents temps plein (ETP) et de commander des études extérieures afin d’appuyer ses travaux.
L’institution compte treize membres, dont la climatologue Valérie Masson-Delmotte, l’ingénieur Jean-Marc Jancovici ou l’économiste Laurence Tubiana. Ces expertes et experts se réunissent en moyenne une fois par mois pour une journée de délibérations et perçoivent à ce titre une indemnité forfaitaire mensuelle de 500 euros, toujours selon le rapport du Sénat.
« Pas les moyens de leur indépendance »
Les sénateurs estimaient que le HCC faisait face à « des sollicitations et à des attentes croissantes de la part du gouvernement, du Parlement ainsi que de la société civile ».
C’est pourquoi ils préconisaient à l’époque de renforcer les moyens de l’institution pour « atteindre un total de 16 équivalents temps plein en 2022, l’objectif à moyen terme devant être, à [leurs] yeux, de parvenir à un total de 24 équivalents temps plein en 2023 ou 2024 ». En 2025, son budget devrait atteindre 1,6 million d’euros, ce qui reste modeste au regard de la multiplication de ses missions.
Depuis sa mise en place, son budget le situe en deçà de la moyenne des autres pays européens disposant d’organismes publics similaires dans le domaine de la lutte contre le changement climatique.
Ce manque des moyens a des conséquences sur le travail fourni par le HCC. En 2022, après la publication d’un rapport jugé par certains trop complaisant avec le gouvernement, certains membres avaient estimé qu’ils n’avaient pas « les moyens de [leur] indépendance », selon une enquête du Monde.
La désinformation climatique prospère dans une partie des médias audiovisuels français
Audrey Garric et Brice Laemle
www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/10/la-desinformation-climatique-prospere-dans-une-partie-des-medias-audiovisuels-francais_6593627_3244.html
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Après avoir passé au crible les programmes d’information des dix-huit principales chaînes de télévision et de radio au premier trimestre, des associations ont recensé 128 cas de désinformation sur le climat.
Négation de la crise climatique ou de son origine humaine, fausses informations sur les énergies renouvelables et les véhicules électriques… La désinformation climatique n’est plus l’apanage des réseaux sociaux mais se « normalise » également dans une partie des médias audiovisuels français. C’est la conclusion principale d’une étude inédite publiée jeudi 10 avril par Data for Good, QuotaClimat et Science Feedback, trois organisations non gouvernementales (ONG) spécialisées dans l’analyse du traitement médiatique des enjeux écologiques.
Ces associations ont recensé et analysé 128 cas de désinformation climatique au cours du premier trimestre 2025, soit une dizaine par semaine, en passant au crible les programmes d’information des dix-huit principales chaînes de télévision et de radio, à l’aide d’une intelligence artificielle. Il s’agit d’affirmations « non étayées », « scientifiquement contredites », « manipulatrices par omission » ou « fondées sur des théories invalidées », précise le rapport.
« On ne s’attendait pas à en trouver autant. C’est une sonnette d’alarme », s’inquiète Charles Terroille, responsable de projets à Science Feedback. Jean Sauvignon, responsable des analyses à QuotaClimat, y voit également un « grave problème démocratique », alors que les médias, consultés par des millions de Français, jouent un rôle-clé dans la formation de l’opinion et du débat publics.
Sud Radio est le média le plus concerné – représentant à lui seul 31 % des cas de désinformation climatique –, devant CNews, puis LCI, RMC, BFM-TV et Europe 1. Plus largement, 85 % des séquences d’informations fausses ou trompeuses émanent de médias privés. L’audiovisuel public (France 2, France Inter, Franceinfo, etc.) enregistre également quelques occurrences, le plus souvent lors d’interviews politiques ou de paroles rapportées d’acteurs publics. Cinq médias n’affichent aucun cas sur la période : TF1, M6, RFI, France 24 et France 3 Ile-de-France. La presse écrite n’a pas été examinée dans la mesure où les éditeurs rassemblant les différents titres « interdisent d’utiliser l’intelligence artificielle sur leurs données », précise Jean Sauvignon.
Un « gigantesque canular »
Parmi les exemples de contre-vérités, Philippe Karsenty, le porte-parole du comité de soutien français à Donald Trump, déclarait, le 21 janvier, sur BFM-TV : « On nous a baratinés pendant des décennies, on a tous vécu sous ce catastrophisme climatique. Il est temps d’arrêter. » Un relativisme que ne relèvent pas les présentateurs Alain Marschall et Olivier Truchot. Selon nos informations, des plaintes sont parvenues à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et la séquence est en cours d’instruction.
Dix jours plus tard, Philippe Béchade, président du think tank Les Econoclastes, s’en prend sur Sud Radio aux écologistes, qu’il accuse d’avoir « pondu l’idée qu’il faut décarboner », niant le consensus scientifique sur la question et le pouvoir de réchauffement du CO2 – « c’est une composante de 0,04 % de l’ensemble de l’air que nous respirons ».
Le 21 février, c’est au tour du climatosceptique Christian Gerondeau de détailler pendant douze minutes sur Radio Classique, sans aucune contradiction, pourquoi le réchauffement climatique ne serait qu’un « gigantesque canular ».
Davantage encore que le constat scientifique, deux sujets sont particulièrement propices aux « intox » : l’énergie et la mobilité. « Cela ralentit l’adhésion aux solutions et à la transition écologique », prévient Lou Welgryn, la secrétaire générale de Data for Good. Le 19 janvier, sur LCI, l’ex-ministre de l’éducation Luc Ferry affirme, par exemple, que la voiture électrique est « bien plus polluante » que la thermique – alors que son impact carbone est deux à trois fois moindre en France, à condition que sa batterie soit de capacité raisonnable.
Ces campagnes de désinformation ont connu un « énorme pic » lors de certains événements politiques internationaux et nationaux, précise Jean Sauvignon, comme l’investiture de Donald Trump aux Etats-Unis ou le lancement de la consultation publique sur la programmation pluriannuelle de l’énergie. Elles risquent de s’amplifier encore alors que les politiques de transition climatique et énergétique sont devenues l’un des boucs émissaires des populismes et que le climatoscepticisme progresse. La population y est d’autant plus vulnérable que l’environnement est très peu présent (2 % de temps d’antenne au premier trimestre) dans les programmes d’information, selon l’Observatoire des médias sur l’écologie.
Les trois ONG, qui poursuivent leur analyse jusqu’en septembre, et commencent à l’élargir à d’autres pays avec des partenaires locaux (au Brésil, en Allemagne ou en Pologne), recommandent aux médias de former les journalistes aux sujets environnementaux au sein des rédactions, de manière transverse, que ce soit au sein de chacune des rubriques, aux présentateurs comme aux rédacteurs en chef, et cela « sans se limiter à la sensibilisation ». Au-delà de remettre en question la place de l’« infotainement » (production de contenus mêlant information et divertissement), Data for Good, QuotaClimat et Science Feedback appellent également à adapter les pratiques de fact-checking à l’instantanéité des interviews politiques et des acteurs économiques.
Donner « la parole à tout le monde »
De son côté, l’Arcom a épinglé, pour la première fois, en juin 2024, un éditeur de média – en l’occurrence Sud Radio – pour « plusieurs déclarations [qui] venaient contredire ou minimiser le consensus scientifique existant sur le dérèglement climatique actuel, par un traitement manquant de rigueur et sans contradiction », tenus à l’antenne en 2023.
S’il n’existe, à ce jour, pas de dispositions législatives relatives spécifiquement au traitement des enjeux écologiques, le régulateur s’est appuyé sur le fait que les éditeurs ont une exigence d’honnêteté et de rigueur du traitement de l’information à respecter. L’Arcom a adressé une seconde mise en garde avec le même motif à la station, en juillet 2024, concernant, une nouvelle fois, l’émission « Bercoff dans tous ses états ».
Interrogé par Le Monde sur les cas recensés par les trois ONG, Patrick Roger, le directeur général de Sud Radio, assure « [donner] la parole à tout le monde que ce soit sur l’A69 ou les ZFE [zones à faibles émissions], y compris de personnes qui peuvent être critiques, mais ce sont des arguments et non de la désinformation ».
A l’été 2024, CNews (qui n’a pas répondu à nos sollicitations), la chaîne du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, a également hérité d’une sanction financière inédite de 20 000 euros pour une séquence datant d’août 2023 pendant laquelle l’économiste Philippe Herlin, un intervenant de l’émission « Punchline été », avait contesté l’existence du lien entre le réchauffement climatique et les activités humaines, le qualifiant de « mensonge » et d’« escroquerie », sans qu’une contradiction lui soit apportée.
Contre la «loi simplification», ralentissons et osons faire front commun
Liste de signataires
www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/contre-la-loi-simplification-ralentissons-et-osons-faire-front-commun-20250408_5N5KYZEFRVGGDKADMKQ6XI3FJE
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Parce qu’il est urgent de reprendre le contrôle sur les infrastructures du numérique, plusieurs communautés s’organisent déjà pour résister. Un collectif de responsables d’associations, de syndicats et de militants comme Camille Etienne demande un moratoire sur la construction de nouveaux «datacenters» ainsi que la mise en place de débats publics.
Du 8 au 11 avril, l’Assemblée nationale débat du projet de loi de simplification de la vie économique (PLS). On y trouve de nombreuses mesures dérogatoires au droit commun, une perte de pouvoir de la Commission nationale du débat public, un retour en arrière sur la loi Zéro artificialisation nette, sur la protection des espèces menacées, une perte des compétences des collectivités territoriales. Il s’agit d’un démantèlement lent mais assuré des maigres législations écologiques et démocratiques qui encadraient encore les élans du capitalisme technologique.
Le PLS concerne aussi la facilitation des installations industrielles notamment minières, prétendument de transition énergétique et paradoxalement associées aux infrastructures du numérique, comme les data centers, dont il s’agirait de faciliter l’installation en France pour une supposée souveraineté numérique.
Les infrastructures du numérique, qui permettent à l’information numérique de circuler et aux services du cloud d’apparaître sur nos écrans, sont organisées en data centers interconnectés par les câbles de fibres optiques sous-marins. Et pour faire des data centers, des câbles et les usines de production énergétique pour les alimenter, il faut des mines, d’où sont extraits les minerais qui composeront les puces des serveurs et des cartes graphiques, nécessaires au fonctionnement desdites intelligences artificielles.
Le cloud était sous nos pieds : le déploiement des infrastructures du numérique est soutenu par une relance débridée de l’extractivisme et des prédations qui y sont liées. Elles sont les nouvelles infrastructures de la domination impérialiste : il faut en être pour continuer à faire partie des grandes puissances mondiales, quitte à ouvrir grand les portes à tous ces investisseurs privés pour faire de la France une «data center nation». Alors que les dépendances technologiques envers les multinationales étasuniennes alignées derrière le programme d’extrême droite de Donald Trump sont croissantes, le temps ne peut pas être à la dérégulation.
Rester dans la course de l’IA
Le projet de loi Simplification propose de conférer aux data centers le statut de projet d’intérêt national majeur. Par là, il faut entendre le statut de raison impérative pour rester dans la course à l’IA. Tant pis si vous devez attendre dix ans de plus l’électrification d’activités polluantes ; tant pis si les massacres en République démocratique du Congo redoublent d’intensité ; tant pis pour les terres que les paysannes abandonnent, faute d’eau disponible, tant pis si on ne sait toujours pas réemployer les puces et si les décharges de déchets du numérique s’étendent à perte de vue ; tant pis si les data centers dans lesquels on stocke les données de l’Etat sont soumis aux lois états-uniennes ; tant pis si la vitalité des quartiers populaires est sacrifiée aux chaleurs produites des réfrigérateurs géants. Il n’y a pas de négociations à avoir. Au contraire, le gouvernement propose de graver dans la loi une fiscalité allégée et un accès prioritaire au réseau électrique public. Le numérique dominant s’impose, rendant obsolète nos machines, nos compétences et parfois même nos corps.
Nous pensons que le moment est venu de reprendre le contrôle collectivement sur les infrastructures du numérique. La souveraineté numérique, ça ne peut pas être de tenter désespérément d’arracher un segment d’une chaîne de valeur contrôlée par des multinationales étrangères en les attirant sur le territoire français avec une législation et une fiscalité aguicheuse.
D’autres manières d’hériter de ce monde abîmé
Partout sur le territoire et à l’étranger, de nombreuses communautés s’organisent déjà pour résister à ce numérique dominant : collectifs en lutte contre les projets miniers, contre les fonderies de puces microélectroniques dédiées à l’armement et aux gourdes connectées, contre les implantations de data centers s’appropriant l’eau des rivières ou l’eau potable, ou les importations croissantes des minerais de sang ; riverain·e·s qui suffoquent déjà trop de la toxicité de ce monde industriel, qui voient des projets d’intérêt général rendus impossibles par la saturation des réseaux d’électricité ou qui cherchent à privilégier des lieux de vie où on privilégie l’humain ; comme les chercheur·euse·s qui documentent les impacts écologiques du numérique, les déchets produits, qui étudient la déchéance des utopies d’Internet ou encore les dimensions géopolitiques croissantes ; comme les artistes et designers qui cherchent à fabriquer d’autres récits et d’autres manières d’hériter de ce monde abîmé, ou qui inventent des réseaux sociaux qui tiennent avec un téléphone portable pour serveurs ; comme les communautés de logiciels libres et les hackerspaces qui fabriquent des serveurs low tech.
A l’opposé de cette loi, nous demandons collectivement un moratoire sur la construction de nouveaux data centers et la mise en place de débats publics, qui pourraient prendre la forme de conventions citoyennes, ainsi qu’un soutien aux projets de recherches actions ayant pour objectif de mettre au travail des alternatives réelles et de célébrer la joie qui circule quand on parvient à penser ensemble.
Contre la fuite en avant, ralentissons et osons faire monde commun.
Signataires : Julie Ferrua Codéléguée générale de l’Union syndicale Solidaires Raquel Radaut Porte-parole de la Quadrature du Net Ophélie Coelho Chercheuse associée à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Centre Internet et Société, autrice Baptiste Hicse Membre du collectif Stop Micro Annick Ordille Membre du collectif le Nuage était sous nos pieds Sébastien Barles Adjoint au maire de Marseille, en charge de la transition écologique Camille Etienne Autrice et militante écologiste David Cormand Député européen écologiste Clément Marquet Chargé de recherches en sciences techniques et société, Mines Paris-PSL David Maenda Kithoko Président de Génération Lumière Aurora Gómez Delgado Porte-parole du collectif TuNubeSecaMiRío Manuel Bompard Député des Bouches-du-Rhône (LFI), Adrien Montagut Codirigeant de la coopérative Commown en charge des affaires publiques Lou Welgryn Secrétaire générale de Data for Good Jérôme Moly Président de l’association Green- It…
«Atxikimendu nagusia ideologikoa da, baina atxikimendu emozionalak indar asko ematen du»
Eli Pagola Apezetxea
https://irratia.naiz.eus/eu/info_irratia/20250303/atxikimendu-nagusia-ideologikoa-da-baina-atxikimendu-emozionalak-indar-asko-ematen-du
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Zalantzan jarri ezina da Euskal Herrian badugula herri ekimenen historia bat eta, horietan, askotariko transmisioak eman direla. Garaiak, abiadurak, eskalak eta ikuspegiak aldatu eta garatu ahala, ekimenen egokitzeaz bizi izandakoaz solasean jardun gara Joana Dechart eta Marta Barbarekin.
Hiru ardatz korapilatu ditugu elkarrengana –sare sozialak, jakintza eta motibazioa–, kontuan izanik badaudela gehiago eta, gainera, honakoek ez dutela zertan ardatz nagusiak izan. Gogoeta lasaiago bat egiteko aukera emango duen eszenatoki bat eratzea da asmoa eta, bertan, bizipenak, usteak, zalantzak eta hausnarketak partekatzea.
Sare sozialak
Barbak bezala Dechartek posizio argia hartu dute: ez alde, ez kontra; hau ez da zuri edo beltz. Barbaren iritziz, askotariko sare sozialek aukera ematen dute hainbat ekimen oso gertutik jarraitzeko eta egiten dutenaren oihartzuna urrun zabaltzeko. Alde horretatik, interesgarria zaio difusio-modu digitalak eta tradizionalagoak nola uztartzen diren eta, nola, lehenak ere lagun dezakeen modu fisikoan egiten diren ekintzak sustatzeko. Dechartek garaiko moduei erantzuten dien praktika dela uste du eta, askotan alde negatiboak azpimarratzen bazaizkie ere, baduela positiborik, esaterako, hurbiltasun batean sartzeko eta berriak emateko bertan ez direnei.
Batzuentzat, beste borroka batzuetarako harreman eta lotura bat eskaintzen dute eta zer eremutan zaudenaren arabera, ingururik ote duzunaren arabera edo beste hainbat baldintzaren arabera, gaia edo proposamena hedatzeko modu onena izan daiteke. Argi du, «gogoetatu behar da zer, nori eta nola komunikatu nahi den ikusteko ea sare sozialak baliagarriak edo egokiak diren».
Sorgin-gurpil baten itxura du kontuak, zeren, egun, informatzeko kanal handiena sakelakoa da eta baliatzen dugu, beraz, indartzen dugu, beraz, erabiltzen dugu. Barbak dionez,
«hor egoteari uko egiten diozunean oso kanpora geratzen zara eta, zer gertatzen da ez dagoenarekin? hor egoten ez dakienarekin? hor egoteagatik antsietatez dagoenarekin?»
Jakintza-transmisioa
Zalantza batekin ekiten dio Barbak: «eraginkortasunarekin kontrajartzen dugu jakintzen transmisioa eta demokratizazioa, eta ez dakit horrela ote den». Transmisioa egoten denean, beranduago heltzen direnei bidea errazteko eta parez pare jartzeko modu bat omen da, baina, irakasteak denbora eskatzen du.
Dechartek baliagarritzat jo izan ditu mugimenduetan eman ohi diren lanketak, tailerrak eta barnera begirako ekintzak egitea bakoitzak ikusteko non kokatzen den eta aukera emateko beste lan batzuetan trebatzeko. Gainontzean, beti izango da taldean zer indar eta leku duzunaren araberakoa eta dinamikak eta problematikak errepikatu daitezke. Horren harira, espazio ez-mistoak bere horretan interesgarriak izateaz gain, beste espazio batzuetan parte erosoago hartzeko agentzia hartze bat ere izan daitezkeelakoan dago.
Barbak bestelako transmisio baten oroitzapena ere ekarri du, borroka arteko kide transmisioa. «Momentu batean, AHTaren kontrako borrokatik Fracking-aren aurkakora gertatu zena. Min askorekin bizi izan genuen eta sentsazioa zen “ez dugu lortu, beraz, desegiten gara eta bagoaz hurrengo borrokara”.
Hor ardura bat sortzen da, zeren, hau beste toki batetik hasten da eta ez dugu, ez gure zamarekin, ez gure ikuspegiarekin guztiz baldintzatu behar».
Motibazioa
Ekimenekiko atxikimendua eta batzeko motibazioa nondik indartu ote diatekeen ere mahairatu dugu eta, Barbak beretik kontatu du, hain zuzen, transmisioak eta ulerkera zabalak lagundu izan diola borrokekiko atxikimendua eta ezagutza izaten. Solasaldiko helduena dela-eta, zalantza bat partekatu beharra ere adierazi du: hurrengo belaunaldiei begira zalantzak ditut eta ez ote dugun askatu behar. Dechartek amuari heldu dio esanez, memoria garrantzitsua dela, justu, askatzeko.
Apunte gisara, honako gogoeta ere utzi dute: borroka baten atxikimendu nagusia ideologikoa da, baina taldearen atxikimendu emozionala eta espazioak partekatzeak indar asko ematen du.