L’écotaxe poids lourds repoussée pour mieux être enterrée
Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/l-ecotaxe-poids-lourds-repoussee-pour-mieux-etre-enterree,50988?xtor=EPR-9
Suspension de l’écotaxe : un vrai scandale
Bizi !
bizimugi.eu/fr/le-lobby-routier-menace-le-gouvernement-recule/
Transition énergétique : Batho (PS) étrille le texte Royal à l’Assemblée
AFP
www.lcp.fr/actualites/politique/164144-transition-energetique-batho-ps-etrille-le-texte-royal-a-l-assemblee
30% de précaires énergétiques en plus
Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/30-de-precaires-energetiques-en-plus,50766?xtor=EPR-9
Les océans, jusqu’à 170% plus acides en 2100
Romain Loury
www.journaldelenvironnement.net/article/les-oceans-jusqu-a-170-plus-acides-en-2100,50883?xtor=EPR-9
Un village des alternatives en plein coeur de Bordeaux
par Collectif 8 octobre
www.bastamag.net/Un-village-des-alternatives-en
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L’écotaxe poids lourds repoussée pour mieux être enterrée
Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/l-ecotaxe-poids-lourds-repoussee-pour-mieux-etre-enterree,50988?xtor=EPR-9
Les chauffeurs routiers ont sans doute porté le coup de grâce à l’écotaxe poids lourds. Ce jeudi 9 octobre, à l’issue d’une réunion avec les représentants de leurs lobbies, la ministre de l’écologie Ségolène Royal et son secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidallies, ont annoncé le report «sine die du dispositif de l’écotaxe».
Plus de trois mois après avoir fait adopter un amendement réduisant le dispositif à sa portion congrue, la ministre de l’écologie lui porte l’estocade. Recevant quelques journalistes, la locataire de l’Hôtel de Roquelaure a justifié sa décision par la fragilité économique des entreprises de transport routier. «Ma priorité, c’est la protection de l’emploi, a-t-elle rappelé. Et si le dispositif menace l’emploi, une décision doit être prise.»
Pas de blocage des routes
Résumant la teneur des propos tenus dans la matinée avec les associations représentatives du monde de la route, l’ex-présidente de Poitou-Charentes a expliqué que nombre d’entreprises n’avaient pas équipé leurs camions des systèmes nécessaires au règlement du péage de transit. Pas un mot, en revanche de la menace de blocage des routes lancée par 4 associations de transporteurs pour le 13 octobre. Une mobilisation annulée à la suite de l’annonce ministérielle, confirme la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
Ce sera d’ailleurs probablement l’une des rares réactions positives au retrait du péage de transit. Prédécesseur de Ségolène Royal, Philippe Martin estime, dans un tweet, que «l’abandon de l’écotaxe c’est l’abandon du principe pollueur-payeur. Très mauvais signal pour l’objectif de transition écologique».
Le retrait est un abandon
Dans un communiqué, Jean-Paul Chanteguet n’est pas plus tendre que son collègue: «Le dispositif de l’écotaxe, après avoir subi un premier recul sous la forme du péage de transit poids lourds, est aujourd’hui suspendu sine die. Cela équivaut évidemment à son abandon, ce qui constitue une regrettable erreur», écrit le président de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale.
Evidemment, les coups les plus durs ont été portés par les écologistes. Porte-paroles d’Europe Ecologie-les Verts, Julien Bayou et Sandrine Rousseau estiment que ce «énième report en forme d’enterrement» «pose la question de la réelle volonté de la France de se moderniser et de se tourner vers une voie écologique».
«L’écologie punitive, c’est elle»
Désormais non-inscrit, Noël Mamère (ex-EELV) s’en est pris à la ministre: «A force de marcher sur le râteau, madame Royal va finir par se prendre son manche dans la figure: l’écologie punitive, c’est elle et son gouvernement qui sont en train de l’appliquer parce que, pour combler le manque à gagner de ce que pouvait lui rapporter l’écotaxe pour le redistribuer et l’investir sur le ferroviaire, on va taxer les Français de deux centimes sur le diesel». Mesure de rétorsion suprême: le député de Gironde ne votera pas la loi sur la transition énergétique.
Anticipant les critiques, Ségolène Royal a tenté d’amadouer les environnementalistes à coup de promesses. Rappelant que le système d’écotaxe devait légalement entrer en vigueur avant la fin 2015, la ministre a annoncé que le dossier serait, une fois encore, remis à plat.
Deux options sont sur la table: la création d’une vignette poids lourds, semblable à celle qui existe en Allemagne, ou la taxation des sociétés autoroutières. S’appuyant sur les conclusions d’un récent rapport de l’Autorité de la concurrence, jugeant leurs profits exagérés, cette dernière solution a, de loin, la préférence de la ministre. Et des camionneurs.
Suspension de l’écotaxe : un vrai scandale
Bizi !
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Scandale démocratique et écologique, la ministre Ségolène Royal vient d’annoncer la suspension sine die de la version light de l’écotaxe, quelques jours après que les principales fédérations de patrons routiers aient annoncé leur intention de bloquer les routes françaises.
Ainsi donc les lobbies patronaux arrachent une nouvelle victoire face au gouvernement “socialiste”, alors que les syndicalistes, écologistes, défenseurs des libertés et des droits de l’homme n’arrivent quasiment jamais à obtenir satisfaction.
Ainsi donc, la menace d’actions de blocages patronaux viennent à bout d’une loi pourtant votée à l’unanimité par le parlement.
Ainsi donc le lobby routier obtient une nouvelle fois de ne pas payer pour l’usure des routes qu’il occasionne. C’est l’ensemble des citoyens qui paiera par ses impôts les frais du transport routier, permettant à ses grands patrons d’empocher toujours plus de profits.
Un vrai scandale
Cela est d’autant plus scandaleux que ces mêmes entreprises routières avaient obtenu 800 millions de cadeaux annuels (surcoût occasionné par le passage du 40 au 44 tonnes, baisse de la taxe à l’essieu, baisse de la TIPP, annulation des hausses prévues de taxes sur le gazole…) en compensation anticipée de la future écotaxe ! Résultat : les entreprises routières continuent à bénéficier de ces 800 millions de cadeaux annuels, payés par le contribuable moyen, alors même que l’écotaxe qu’ils étaient censés compenser n’est pas mise en place.
Cela est d’autant plus scandaleux qu’on continue dans le même temps à démanteler le Fret SNCF, qu’il faudrait au contraire appuyer et développer.
Faibles devant les forts, forts devant les faibles
Il est d’ailleurs plus significatif qu’il n’y ait pas un mot sur le développement du Fret SNCF, maritime ou fluvial dans la “loi de transition énergétique” proposée par Ségolène Royal, ni rien sur les transports collectifs, ou les transports doux. Au contraire, ce qui est mis en avant est le développement -écologiquement et financièrement aberrant- de la voiture électrique, et l’augmentation de la part des agro-carburants dans les carburants.
Loin d’être un premier pas vers une transition sociale et écologique, une telle politique nous conduit vers une fuite en avant vers le précipice. François Hollande, Manuel Valls et Ségolène Royal sont faibles devant les forts, et forts devant les faibles. Ils gouvernent en faisant la politique des lobbies économistes et réactionnaires, en regardant vers le passé, au lieu de regarder vers l’avenir et de travailler pour les plus vulnérables et pour l’intérêt de nos enfants.
Transition énergétique : Batho (PS) étrille le texte Royal à l’Assemblée
AFP
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L’ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho, qui avait initié le débat sur la transition énergétique, a mis en cause lundi soir à l’Assemblée la « crédibilité » du projet de loi de Ségolène Royal, faute de moyens financiers suffisants.
Ce projet de loi « arrive tard », « beaucoup de gens ont cru en lui » mais la « question de sa crédibilité se pose », a déclaré la députée socialiste des Deux-Sèvres, qui fut autrefois une très proche de Ségolène Royal et s’est ensuite brouillée avec elle.
« Cette loi n’est ni pire ni meilleure que les précédentes », a relativisé Mme Batho, alors que pour l’actuelle ministre de l’Ecologie c’est une loi phare du quinquennat de François Hollande.
« 20% de baisse d’économie d’énergie en 2030 (par rapport à 2012), c’est un report de dix ans par rapport à ce qu’avait fixé le Grenelle d’environnement », a-t-elle ainsi jugé, alors que les députés entamaient l’examen de l’article 1 du projet de loi, celui qui fixe les objectifs chiffrés.
« Il ne suffit pas de se fixer des objectifs pour les atteindre (…) On ne se donne pas les moyens d’y parvenir », a taclé cette membre de la commission des Affaires économiques et de la commission spéciale pour la Transition énergétique.
« Les crédits (du ministère de l’Ecologie) sont en baisse », a ainsi déploré celle qui avait été limogée en juillet 2013 pour avoir dénoncé le « mauvais budget » du gouvernement Ayrault.
« D’un côté, on dit d’une chose, de l’autre, on en fait une autre », a-t-elle lancé.
Mme Batho a aussi dénoncé le fait que la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) « ne sera probablement pas fermée » alors que c’était un engagement de la campagne présidentielle de François Hollande.
30% de précaires énergétiques en plus
Stéphanie Senet
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Installé en mars 2011, l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) a rendu, ce 3 octobre, son premier rapport détaillé. Ce document revoit fortement à la hausse dans l’Hexagone l’état de la précarité énergétique, qui touche désormais 20% des Français.
Ce ne sont pas 8 mais 11,5 millions de personnes qui connaissent la précarité énergétique en France. Telle est la conclusion du premier rapport de l’Observatoire national de la précarité énergétique, publié ce 3 octobre à l’occasion d’un colloque.
Pour arriver à ce résultat, l’ONPE a affiné le mode de calcul, habituellement basé sur un taux d’effort énergétique (c’est-à-dire la part du budget destinée au paiement des factures d’énergie) supérieur à 10%. Historiquement ce ratio a été adopté par le gouvernement britannique, là où le terme de «fuel poverty» a vu le jour dans les années 1970. Il est aujourd’hui contesté.
En France, il représentait environ 3,8 millions de ménages en 2006[1]. «Si l’on prend vraiment au sérieux les multiples situations réelles de précarité, cet indicateur s’avère insuffisant, voire contre-productif», estime pourtant Jérôme Vignon, président de l’ONPE. Il exclut notamment les personnes ayant froid dans leur logement, et qui faute de moyens, n’allument pas le chauffage.
L’ONPE complète ainsi le taux d’effort énergétique par deux autres approches: celle des dépenses théoriques, permettant d’étudier la population dont les dépenses d’énergie sont largement inférieures aux dépenses théoriques associées à un confort standard (3,4 millions de ménages), et celle du ressenti des ménages, prenant en compte les foyers déclarant souffrir du froid dans leur logement (3,9 millions de ménages selon l’Insee). Des comparaisons géographiques montrent qu’il ne s’agit pas toujours des mêmes familles.
Retraités, chômeurs et salariés
C’est ce qui permet à l’Observatoire de conclure que la précarité énergétique touche au moins 11,5 millions de personnes en France.
Dans cette population, l’on trouve des retraités (catégorie la plus touchée par un taux d’effort énergétique supérieur à 10%), des chômeurs (les plus nombreux à déclarer souffrir du froid), et aussi des salariés. Preuve que la précarité énergétique touche toutes les catégories de la population.
Plus de 80% d’entre eux pourraient avoir accès au tarif social de l’électricité (tarif de première nécessité ou TPN). Pourtant, 5% seulement des ménages français en ont bénéficié en 2013.
Maison en zone rurale, immeuble en périphérie d’agglomération
L’étude de l’ONPE apporte aussi des informations précieuses sur les types d’habitat. Le fioul est ainsi sur-représenté dans les foyers identifiés comme précaires, surtout lorsqu’ils habitent en maison. Ces logements très énergivores sont le plus souvent étiquetés de E à G. Les logements anciens (avant 1948 et 1948-1975) sont logiquement les plus nombreux dans toutes les formes de précarité énergétique. Si les dépenses d’énergie annuelles augmentent avec la superficie, elles sont sensiblement supérieures dans une maison individuelle. Enfin, les ménages dont l’effort énergétique est le plus élevé se trouvent plutôt dans des maisons individuelles de zones rurales tandis que les personnes souffrant du froid résident plutôt dans des immeubles collectifs situés en périphérie des agglomérations.
Les causes, multiples, de la précarité énergétique sont aussi rappelées: un abonnement ou une tarification inadaptée à la consommation, des appareils énergivores, une baisse des revenus, une absence de système de chauffage, une mauvaise isolation et étanchéité du logement, des pannes d’équipement, une hausse des coûts de l’énergie…
«Une question de grande actualité»
Financé par l’Ademe, l’Office national de la précarité et de l’exclusion sociale (ONPES), le médiateur national de l’énergie, l’Union sociale pour l’habitat, EDF et GDF Suez, l’ONPE avait déjà clamé haut et fort que la précarité énergétique était «une question de grande actualité» pendant le débat national sur la transition énergétique.
L’étude, qui se conclut par une série de recommandations, propose de mettre en place des observatoires au niveau régional pour affiner ses résultats et cibler les actions. Elle demande aussi des tarifs sociaux adaptés, comme l’avait déjà conclu le rapport d’audit mené par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en juillet 2013. Le chèque énergie prévu par le projet de loi sur la transition énergétique, et qui est ouvert à toutes les formes d’énergie, ne changera rien à l’aggravation de la précarité énergétique en France.
Les océans, jusqu’à 170% plus acides en 2100
Romain Loury
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D’ici à 2100, l’acidification des océans pourrait encore s’accroître de 170%. Le phénomène constitue une menace majeure pour la biodiversité marine, qui souffre déjà de ces effets, selon un rapport publié en marge de la 12ème conférence des parties (COP12) à la Convention sur la diversité biologique, qui se tient à Pyeongchang (Corée du Sud).
Ces 200 dernières années, les océans ont absorbé environ un quart du CO2 produit par l’homme. Conséquence: l’acidité des océans s’est accru de 26% depuis l’ère préindustrielle, soit une baisse du pH d’environ 0,1 unité. Et la tendance devrait s’accélérer, notent les experts dans le rapport publié en marge de la conférence de Pyeongchang.
Selon le scénario le plus optimiste du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), celui d’un pic de CO2 à 443 ppm en 2050 puis d’un déclin à 421 ppm en 2100, le pH océanique pourrait encore diminuer de 0,1 unité. Selon le plus pessimiste, qui suit la tendance actuelle avec une teneur en CO2 de 936 ppm en 2100, il devrait baisser de 0,3 unité
L’acidité pourrait donc s’accroître de 25% à 170% d’ici la fin du siècle. Nul n’est besoin de préciser que la biodiversité marine va fortement en pâtir. Entre autres effets, l’acidification empêche la calcification des larves de mollusques et d’échinodermes, perturbe l’équilibre physicochimique des organismes, altère les capacités sensorielles de nombreuses espèces, aussi bien de poissons que d’invertébrés.
A l’inverse, les macroalgues et le phytoplancton non calcifié, par exemple les diatomées, pourraient bénéficier d’une hausse du CO2, qui boosterait leur photosynthèse. Ce qui laisse donc entrevoir, au-delà d’une destruction généralisée des écosystèmes, d’un déséquilibre croissant en leur sein.
De premiers effets observés pour l’homme
Retour à l’envoyeur, l’acidification des océans devrait fortement réduire les services écosystémiques rendus à l’homme. De premiers effets sont déjà observés, notamment dans le nord-ouest des Etats-Unis, où la forte mortalité survenant dans les élevages ostréicoles est imputée à la baisse du pH. A terme, la fragilisation des coraux, dont la survie et la croissance est diminuée à pH acide, pourrait compromettre l’alimentation de 400 millions de personnes à travers le monde.
Seuls 16% de la population estime que les effets de l’acidification sont déjà visibles, 33% estiment qu’ils le seront dans les 20 prochaines années, révèle une enquête publiée lundi dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Menée sur plus de 10.000 personnes de 10 pays européens, dont la France, elle montre que l’acidification est, parmi les menaces qui guettent l’environnement marin, la moins bien connue du public, loin derrière la pollution et la surpêche.
Selon les auteurs du rapport, il faut remonter à 56 millions d’années pour retrouver une situation similaire. Lors de ce PETM (Paleocene-Eocene Thermal Maximum), la température mondiale s’est élevée de 5°C, avec des émissions de carbone estimées jusqu’à 3.000 gigatonnes sur une période de 10.000 ans.
Or si rien n’est fait pour infléchir la tendance actuelle, 5.000 gigatonnes sont attendues dans les 500 prochaines années. Selon des analyses de paléontologues, il aura fallu 100.000 ans aux océans pour se remettre du PETM, ce qui laisse songeur quant aux capacités des océans à récupérer des dommages déjà infligés.
«Même si les émissions de CO2 étaient réduites dès maintenant, l’acidification des océans se poursuivrait sur des dizaines de milliers d’années», concluent les auteurs du rapport.
Un village des alternatives en plein coeur de Bordeaux
par Collectif 8 octobre
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Du 11 au 13 octobre, un village des alternatives écologiques et sociales dénommé Alternatiba s’installe dans le centre-ville de Bordeaux. Porté par plus de 90 associations, cet événement revendicatif et festif est une manière de montrer de manière positive qu’il existe des initiatives individuelles et collectives face à la crise climatique. Basta !, partenaire de l’événement, relaie l’appel.
Depuis la révolution industrielle, l’état de santé de la planète se dégrade à un rythme effréné et contribue à renforcer les inégalités. Sous la pression des activités humaines, les ressources naturelles se raréfient, la biodiversité s’érode, les sols s’artificialisent, les pollutions chimiques et toxiques s’accentuent, la qualité de l’eau se dégrade et les déchets s’accumulent. Certains sujets majeurs ont émergé (changement climatique, risque nucléaire, OGM) et l’urgence écologique est une réalité que les indicateurs scientifiques nous rappellent chaque jour.
Le 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat sorti en septembre 2013 est sans appel : si nous n’agissons pas significativement pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, la température moyenne pourrait augmenter de 5,5°C d’ici la fin du siècle. Nous sommes ici très loin du seuil de + 2°C à ne pas dépasser pour éviter un emballement du climat. Les conséquences seront dramatiques pour tous les territoires et toutes les populations, notamment les plus vulnérables.
Changement radical
Un changement radical de cap est nécessaire pour concilier la justice sociale et l’impératif écologique. Si les gouvernements successifs lâchent « gracieusement » quelques mesurettes, à l’évidence, c’est très insuffisant. Car, pour faire face à l’urgence écologique et sociale, la politique des petits pas est aujourd’hui dépassée et un changement radical de système s’impose.
En octobre 2013, Alternatiba Bayonne a lancé avec succès le signal de la mobilisation et a appelé à l’essaimage d’autres initiatives jusqu’à la conférence internationale sur le changement climatique à Paris en 2015 (COP 21) [1]. C’est pourquoi, nous décidons à notre tour d’organiser à Bordeaux un week-end de mobilisation revendicative et festive à l’automne 2014 : un « Alternatiba Gironde » qui prendra la forme d’un village des utopies devenues concrètes, véritable foisonnement d’initiatives et actions individuelles, collectives et territoriales pour faire face à la crise écologique et sociale.
Son objectif est triple :
Informer sur l’urgence climatique et la nécessité de baisser rapidement et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Sensibiliser aux conséquences dramatiques de l’absence éventuelle d’un accord international sur le climat ambitieux et équitable pour tous. Il s’agit sur ce point précis de mobiliser massivement pour la COP 21 de 2015 en France.
Appeler à s’engager très vite dans la transition pour répondre à l’urgence écologique et sociale.
S’attaquer à l’indifférence et à la résignation en montrant qu’il existe de nombreuses solutions, créatrices d’emplois et porteuses d’un monde convivial et solidaire, aussi bien à l’échelon international qu’au niveau local dans les territoires.
Un mouvement de fond pour « bien vivre ensemble »
Il est également nécessaire de dénoncer les mauvais choix industriels (nucléaire, agrocarburants, hydrocarbures non conventionnels, marchés carbone, OGM, géo-ingénierie, etc.) défendues par des promoteurs qui en sont bien souvent les principaux bénéficiaires. Au final, ces fausses solutions s’avèrent inefficaces, coûteuses et dangereuses et empêchent les vraies solutions telles que la sobriété, le réemploi ou le renouvelable d’émerger ou de prendre de l’ampleur.
Il est temps aujourd’hui de mettre en avant les nombreuses alternatives et divers projets mis en œuvre localement par des individus, des organisations, des coopératives, des collectivités, etc. et qui permettent de réduire l’empreinte climatique tout en réduisant les inégalités sociales. S’il prend de l’ampleur, ce mouvement de fond contribuera fortement à générer in fine le « bien vivre ensemble ».
Les domaines concernés et les solutions à imaginer sont multiples et variées : sobriété et énergies renouvelables, territoires en transition, relocalisation de l’économie, lutte contre la précarité énergétique, économie sociale et solidaire, agriculture paysanne, finance éthique, solidarité internationale, réduction des déchets, récupération et réemploi, savoir-faire soi-même, vélo, marche et mobilité soutenable, éco-habitat, lutte contre l’artificialisation des sols, lutte contre les grands projets inutiles, défense de la biodiversité, culture du libre, résistance à l’agression publicitaire, art et écologie, etc.
Si vous vous sentez concernés, n’hésitez pas à rejoindre la dynamique Alternatiba Gironde. Les alternatives existent, elles ne demandent qu’à être renforcées, développées et multipliées ! En tant qu’association, collectif ou organisation, vous pouvez être signataire de cet appel, merci d’envoyer un courriel à : gironde(a)amisdelaterre.org. Si vous ne faites pas partie d’un collectif mais que vous souhaitez nous rejoindre, remplissez le formulaire de contact, vous êtes les bienvenus !