Articles du Vendredi : Sélection du 10 février 2023

Alimentation et climat : la mauvaise note des supermarchés
RAC
https://reseauactionclimat.org/alimentation-et-climat-la-mauvaise-note-des-supermarches

Le Réseau Action Climat publie une étude sur le rôle des supermarchés dans la transition vers une alimentation durable, en s’appuyant sur la notation des 8 principales enseignes en France : Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, E. Leclerc, Lidl, Monoprix et Super U. Résultat : Toutes les enseignes sont (très) loin du compte.
Les supermarchés, obstacles à une alimentation durable

Notre alimentation actuelle impacte l’environnement et contribue à la crise climatique en produisant 24 % de nos émissions de gaz à effet de serre, les deux tiers provenant de notre consommation de produits d’origine animale, en particulier de viande et de produits laitiers. Elle contribue aussi à la progression des maladies chroniques comme le diabète, l’obésité et certains cancers : il est donc urgent de la faire évoluer. En France, 70 % des achats alimentaires sont réalisés en grande surface. Notre capacité à avoir une alimentation durable dépend donc fortement des pratiques des enseignes.

Or, dans l’étude réalisée par le Réseau Action Climat, toutes les enseignes ont une note inférieure à 10/20. Aucun supermarché ne permet donc aux consommateurs d’avoir une alimentation durable car chaque enseigne :

  • Multiplie les publicités et les promotions incitant à acheter de la viande et des produits laitiers, en contradiction avec les recommandations de santé publique.
  • Propose en immense majorité de la viande et des produits laitiers industriels, au détriment des produits plus durables (moins de 10 % de viande bio en rayon).
  • Ne facilite pas assez la transition vers une alimentation plus végétale : 92 % des plats préparés contiennent de la viande ou du poisson.

Un blocage qui s’explique aussi par l’inaction coupable des pouvoirs publics

Cette étude démontre aussi l’importante responsabilité des pouvoirs publics. Le cadre réglementaire actuel est défaillant puisqu’il autorise les supermarchés à faire la promotion de produits nocifs pour la santé et pour la planète, à faire des marges excessives sur les produits durables et à ne pas fournir une juste rémunération aux agriculteurs. Plus largement, l’action des pouvoirs publics en matière d’alimentation est insuffisante et parfois contraire aux enjeux de la transition : manque de soutien public aux élevages durables, timidité des campagnes de promotion d’une alimentation plus végétale, absence d’information sur les impacts environnementaux des produits alimentaires, etc.

L’urgence de politiques publiques ambitieuses pour rendre notre alimentation durable

Les Français sont prêts et attendent ces changements : 80 % souhaitent consommer de façon plus responsable, et 76 % sont prêts à manger moins de viande. Le Réseau Action Climat appelle donc les pouvoirs publics à :

  • Rendre obligatoire un étiquetage des produits alimentaires qui indique les impacts environnementaux et le mode d’élevage.
  • Interdire la publicité et le marketing pour les produits d’origine animale et les produits à base de viande (nuggets, burgers, pizzas, etc.), sauf pour les produits biologiques et Label Rouge.
  • Limiter le taux de marge appliqué par la grande distribution sur les produits biologiques.
  • Rendre plus accessibles financièrement les produits issus de modèles agricoles durables, dont l’agriculture biologique, en renforçant les capacités financières des ménages, notamment via l’augmentation des minimas sociaux.

 

L’économiste Maxime Combes : « Les bénéfices de TotalEnergies sont démentiels et révoltants »
Mickaël Correia
www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/080223/l-economiste-maxime-combes-les-benefices-de-totalenergies-sont-dementiels-et-revoltants

Alors que 2022 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée en France, elle est aussi celle où le pétrolier TotalEnergies a réalisé les plus importants bénéfices de son histoire. L’économiste Maxime Combes revient sur l’origine de ces superprofits et leur impact néfaste pour le climat comme pour les travailleurs.
Ce mercredi 8 février, la compagnie pétrogazière française TotalEnergies a annoncé un bénéfice net de 19,1 milliards d’euros pour l’année 2022. Un chiffre en hausse de 28 % par rapport à 2021.
Tandis que la France dénombre 12 millions de précaires énergétiques et que de nombreux ménages et commerces voient leurs factures d’énergies exploser, TotalEnergies ne s’est jamais aussi bien porté alors que la multinationale émet autant de gaz à effet de serre que l’ensemble des Français·es.
Économiste à l’Observatoire des multinationales et spécialiste des questions climatiques, Maxime Combes explique à Mediapart pourquoi, malgré un monde qui brûle, TotalEnergies parvient à réaliser encore des superprofits, mais aussi à investir massivement dans de nouveaux projets fossiles, malgré ses tentatives de greenwashing.
Mediapart : TotalEnergies vient d’annoncer un profit de plus de 19 milliards d’euros sur l’année 2022, est-ce un record par rapport à l’année précédente ?
Maxime Combes : Oui, c’est même un record dans toute l’histoire de TotalEnergies. Et l’un des meilleurs de l’histoire du CAC40.
C’est démentiel mais aussi révoltant. Après avoir réalisé 14,2 milliards d’euros de profits en 2021 (40 % de plus qu’en 2019), voilà une nouvelle augmentation d’environ 30 %. Au moment où l’inflation rogne les revenus, aggravant la pauvreté et la précarité.
Précisons que ces profits atteindraient le montant stratosphérique d’environ 35 milliards d’euros sans les provisions sur ses actifs russes inscrites dans les comptes du groupe, permettant à son PDG Patrick Pouyanné d’affirmer que la Russie occasionne des pertes colossales au groupe, bien que ces pertes ne soient que théoriques à ce stade. Le groupe a ainsi encaissé début octobre 2022 près de 430 millions d’euros de dividendes pour sa participation dans le groupe russe Novatek – avant d’annoncer vouloir s’en retirer.
Pour que vos lecteurs et lectrices se fassent une idée, 19 milliards de profits c’est l’équivalent de la rémunération annuelle de 380 000 personnels d’hôpitaux, la rénovation globale de 310 000 passoires énergétiques, ou encore une prime de 6 300 euros pour chacun des 3 millions d’étudiants.`
Pourquoi ces profits sont-ils si énormes ?
Il faut d’abord dire que ces profits sont des superprofits parce ce que ce sont des profits d’aubaine amassés sans qu’ils résultent d’investissements nouveaux ou des risques pris par TotalEnergies, ni même d’une amélioration du processus de production ou d’un accroissement significatif du volume produit.
Comme tous les groupes pétrogaziers, TotalEnergies profite de l’inflation dans le secteur de l’énergie, d’abord entretenue par la reprise économique mondiale d’après-pandémie et les pénuries sur les chaînes d’approvisionnement, et désormais surtout alimentée par la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine.
Les multinationales du pétrole et du gaz qui maîtrisent toute la chaîne de valeur, de la production de pétrole et de gaz jusqu’à la commercialisation, comme c’est le cas de TotalEnergies, touchent le pactole à toutes les étapes. Les recettes tirées des activités de production explosent puisque leurs coûts sont relativement stables à court terme. Les résultats des activités de négoce international et d’acheminement sont aussi en forte croissance. Enfin, généralement jugée peu rentable, l’activité de raffinage dégage désormais des marges plus généreuses.
Les gains qu’engrange TotalEnergies progressent à toutes les étapes du processus de production. TotalEnergies est donc un « profiteur de guerre » pour reprendre le terme utilisé par Emmanuel Macron au G7 en Allemagne en juin 2022.
Pourquoi dites-vous que ce sont les Françaises et les Français qui « paient la note » ?
Puisque les dépenses en carburant des consommateurs finals sont relativement contraintes à court terme – les économistes disent que l’élasticité-prix est faible – c’est comme si TotalEnergies prélevait une part croissante du pouvoir d’achat des consommateurs, sans raison économique effective et sans que cela contribue à l’intérêt général.
TotalEnergies profite d’une rente de situation qui n’a aucune justification et aucune légitimité économiques.
Les superprofits de TotalEnergies sont donc une spoliation des revenus de chacun des consommateurs. De plus, loin de revenir « à la normale » comme l’exécutif français le promettait à l’automne 2021, les prix de l’énergie sont durablement orientés à la hausse : cette spoliation, annoncée comme temporaire, pourrait devenir pérenne.
En quoi ces profits sont-ils néfastes pour le climat ?
Du point de vue du changement climatique, ces superprofits illustrent le fait que notre système économique, et le régime politique qui l’accompagne, valorisent très fortement l’extraction et la combustion des énergies fossiles.
Nous pourrions résumer ainsi : détruire la planète ça rapporte, preuve en sont les superprofits de TotalEnergies. La conséquence immédiate est catastrophique : à de tels niveaux de rentabilité économique et financière, le capitalisme fossile et climaticide qu’incarnent ces majors du pétrole et du gaz a de beaux jours devant lui.
La très grande majorité des investisseurs vont se démener pour que les majors continuent d’augmenter leurs capacités d’extraction, de production, de transport et de raffinage, ramenant aux oubliettes leurs promesses de neutralité carbone pour 2050.
Et par là même, voilà enterrés les objectifs collectifs que nos pays se sont donnés en termes de réductions d’émission de gaz à effet de serre. L’habitabilité de la planète est sacrifiée sur l’autel des profits des majors des énergies fossiles. Tant que ce sera jackpot pour le capitalisme fossile, la lutte pour le climat sera mise en échec.
Où vont aller ces profits ? Dans la poche des actionnaires ?
Pour tenter de désarmer la critique, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a passé son année 2022 à affirmer que le groupe utilisait les superprofits réalisés dans les hydrocarbures pour accroître massivement ses investissements dans les énergies renouvelables.
Mais selon les documents de TotalEnergies, le groupe avait investi 3 milliards de dollars dans les énergies renouvelables et l’électricité en 2021, soit à peine 1,6 % de son chiffre d’affaires et presque trois fois moins que ce que le groupe a consacré à la rémunération de ses actionnaires cette année-là.
Ces investissements dans les énergies renouvelables et l’électricité augmentent-ils ? Oui, ils sont annoncés à hauteur de 4 milliards en 2022, soit une augmentation d’un petit milliard d’euros. Entre 2021 et 2022, les profits ont augmenté à eux seuls d’environ 5 milliards d’euros.
De plus, TotalEnergies va augmenter la rémunération de ses actionnaires d’un montant deux à trois fois plus important que l’augmentation de ses investissements dans les énergies renouvelables.
Enfin, la multinationale continue à investir massivement dans les énergies fossiles puisque plus de 70 % de ses investissements annuels y sont consacrés. Cette stratégie est en contradiction flagrante avec les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie qui appelait en 2021 à stopper immédiatement le développement de nouveaux projets gaziers et pétroliers pour freiner le changement climatique.
Les superprofits de TotalEnergies seront-ils taxés par l’État français ?
Avec l’Observatoire des multinationales, nous avons effectivement rendu public que TotalEnergies n’avait pas payé un seul euro d’impôt sur les sociétés en France sur les exercices 2019 et 2020.
Nous attendons les données pour 2021 pour vérifier si TotalEnergies a payé l’impôt des sociétés alors que ses profits mondiaux atteignaient 14,2 milliards d’euros.
Quant à la contribution européenne de solidarité voulue par Bruxelles qui porte sur une partie des superprofits des grands groupes pétrogaziers réalisés en 2022, Patrick Pouyanné avait annoncé en octobre dernier que son groupe paierait un milliard d’euros dans six pays de l’UE, dont la France.
Mais là aussi, tout dépendra des pays où TotalEnergies localisera ses profits. Si les profits 2022 de TotalEnergies sont localisés de manière similaire à l’année 2019, nous avons calculé que la France pourrait ne récolter que quelques dizaines de millions d’euros…
Sans compter que l’entreprise bénéficie d’aides publiques, alors qu’elle a supprimé des emplois…
Bien souvent, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire nous disent « Réjouissez-vous des très bons résultats des grands groupes français, car les profits d’aujourd’hui sont les emplois de demain. »
Mais à l’échelle du CAC40, les emplois supprimés en 2020 ont donné des profits conséquents en 2021 et une explosion des dividendes en 2022. TotalEnergies ne déroge pas vraiment à la règle : 2 300 emplois supprimés en 2020 (dont 410 en France) et 4 167 en 2021 (dont 700 en France).
Ces suppressions d’emplois surviennent alors que le groupe est assez régulièrement soutenu par les pouvoirs publics : en plus de l’appui que le groupe obtient de la diplomatie française pour signer de juteux contrats à l’étranger, TotalEnergies a été largement soutenu par la Banque centrale européenne pendant la pandémie, et c’est une des principales bénéficiaires de la baisse des impôts de production entérinés par le plan de relance de 2020 et la loi de finances 2023.
TotalEnergies a aussi reçu par exemple 783 millions d’euros d’aides publiques pour une usine de batteries électriques à Douvrin (Pas-de-Calais), co-construite avec Stellantis : soit une subvention d’environ 200 000 euros par emploi promis sur le site.
Par ailleurs, les raffineries TotalEnergies ont bénéficié de plus de 425 millions d’euros de quotas carbone gratuits entre 2015 et 2020 et continuent encore à en recevoir aujourd’hui. Puisque TotalEnergies est subventionné avec de l’argent public pour investir dans l’hydrogène ou les batteries électriques, le minimum serait que ses profits soient taxés par les pouvoirs publics.
Qu’est-ce que ces profits de la part d’une des multinationales les plus émettrices au monde nous disent du mouvement climat ? C’est un échec ? Un besoin de recibler plus particulièrement le capitalisme fossile ?
Réchauffer la planète est sans doute l’une des activités les plus lucratives du capitalisme mondialisé.
Malgré des dizaines d’années d’alerte sur le réchauffement climatique, la réalité est implacable : depuis la première COP organisée en 1995 à Berlin, il n’a jamais été question de limiter à la source la production de charbon, de gaz et de pétrole. Mieux, le terme « énergie fossile » n’apparaît pas dans l’accord de Paris de 2015.
Soit nous laissons les multinationales de l’énergie telles que TotalEnergies dicter notre avenir énergétique et alors, puisqu’ils exploiteront jusqu’à la dernière goutte de pétrole, nous irons immanquablement vers un réchauffement climatique largement supérieur à 3 ou 4 °C. Soit nous arrivons, collectivement, à démanteler leur pouvoir de nuisance et à laisser les énergies fossiles dans le sol. Cette proposition n’est pas nouvelle.
Dès les années 1990, des organisations luttant contre les impacts de l’exploitation des énergies fossiles sur les populations locales au Nigeria et en Équateur avaient proposé un moratoire international sur toute nouvelle exploitation. Leur proposition avait été balayée d’un revers de la main par les États, et n’avait pas connu le succès escompté auprès des ONG.
Il est grand temps de remettre cette proposition à l’agenda international et faire reculer les funestes projets des criminels climatiques qui nous conduisent dans le mur avec leur capitalisme fossile.

Munduko batez besteko gas emisioak halako bi isurtzen da Euskal Herrian
Iosu Alberdi
www.berria.eus/paperekoa/1943/002/001/2023-02-03/munduko-batez-besteko-gas-emisioak-halako-bi-isurtzen-da-euskal-herrian.htm

 

Gaindegiak ‘2022ko adierazle galeria nagusia’ txostena osatu du, lan publikoan eten baten ostean. Datu demografikoak, ekonomikoak, sozialak eta ingurumen arlokoak landu ditu behategiak

Biztanleko 8,8 tona CO2 isurtzen dira atmosferara urtean Euskal Herrian, munduko batezbestekoa halako bi ia. Gaindegia Euskal Herriko ekonomia eta gizarte garapenerako behategiak emandako datua da. 2022ko adierazle galeria nagusia osatu du behategiak, 2021eko udan kanpora begirako lanak bertan behera utzi ostean argitaratutako lehen lana. Euskal Herri osoko datu sozioekonomikoen berri ematen duen behategi bakarrak lau ardatz jorratu ditu: demografia, ekonomia, gizartea eta ingurua.

Behategia 2004an eratu zen, «Euskal Herriaren nazio garapenari lagungarri zaizkion edukiak landu eta eskaintzeko». Nagusiki, datu demografikoak, ekonomikoak, gizarte arlokoak eta ingurumenarekin zerikusia dutenak jorratu ditu bere lanetan. Irabazi asmorik gabeko elkartea da, eta laguntza ekonomikoa ezinbesteko izan du aurrera egiteko. 2021eko udan, baina, lan publikoa eten behar izan zuen, egoera ekonomikoak hala behartuta.

Gaindegia «hibernazio» egoera batean egon da urte pare batean, eta adierazleen galeriaren eguneraketarekin eman dio jarraipena aurrez egindako lanari. Txostenetik abiatuta, gogoeta guneak sortzea du orain helburu, gizartean eragiteko asmoz. Horretarako, egokitu egin da, bai egitura aldetik, bai «egitekoaren dimentsioari» dagokionez. Hala, behategiak lan publikoei ekingo die berriz, eta datorren asteartean aurkezpen ekitaldi bat egingo dute arlo sozioekonomikoko zenbait eragilerekin.

DEMOGRAFIA

2022ko adierazle galeria nagusia-n jorratutako lehen gaia demografia izan da. Gaindegiaren arabera, Euskal Herrian 3.188.691 lagun bizi dira egun. Azaldu dutenez, biztanle kopuruak behera egin du bigarren urtez jarraian, nahiz eta kopuruak gora egin duen Lapurdin eta Nafarroa Beherean. Era berean, azaldu dute biztanleak hiriguneetan gutxitu direla nagusiki, eta landa eremuetako herritar kopuruak, berriz, gora egin duela; esaterako, Arabako Mendialdean, ibarretan eta Trebiñun. Halere, biztanleria dentsitateen arteko aldea areagotu egin da bi eremuen artean: hiriburu nagusietako eskualdeetan bizi dira hamar lagunetik sei.

Biztanle kopuruaren beherakadaren arrazoien artean aipatu dituzte jaiotza tasaren beheranzko joera —2021ean erregistratu zen 1941etik izan den jaiotza kopuru txikiena— eta «osasun larrialdiaren eztandak ekarri zuen heriotza tasa handia». Heriotza tasaren atzean egon daitezkeen bestelako faktoreak ere aipatu dituzte; besteak beste, zaintza sistemen krisia eta klima larrialdia.

Gaindegiaren arabera, euskal herritarren batez besteko adina 45 urte da. Adin tarteei erreparatuz gero, hiru euskal herritarretik bat «boomer-a» da —43 eta 64 urte artean ditu—, %13,7k dituzte 14 urte baino gutxiago, eta %22,4k 65 urtetik gora. Izan ere, 2000. urtean 516.800 lagunek zituzten 65 urte baino gehiago; 2021ean, berriz, 715.750 ziren. Gaindegiaren arabera, gainera, zahartze prozesu horrek «inoiz ez bezalako abiadura» hartuko du datozen urteetan. Hori moteldu dezakete etorkinek, behategiaren esanetan.

 

EKONOMIA

Arlo ekonomikoan, Gaindegiak ondorioztatu du Ukrainako gerrak pandemia osteko susperraldi ekonomikoa «zapuztu» duela. Izan ere, atzeraldi ekonomikoaren ostean, 2020an %9,2 egin zuen behera barne produktu gordinak; 2021ean, susperraldian zegoen Euskal Herria, behategiaren datuen arabera.

Egoera horretan, Euskal Herriak «lehiakortasuna galdu» duela ondorioztatu du Gaindegiak. Biztanleko BPGari erreparatu dio horretarako. 2020an, 31.600 eurokoa zen, EBkoa baino 1.700 euro handiagoa. 2010ean, ordea, bien arteko aldea 5.100 eurorena zen. Europako lurraldeen sailkapen bat eginda, 48. postutik 73.era jaitsi da Euskal Herria hamar urtean.

Beste aldaketa bat da lan sektoreen balio erantsiari dagokiona. Herena baino gehiago zerbitzuen sektoreari zegokion 2021ean; 2011n baino %2,3 gehiago, eta 2001ean baino %6,7 gehiago. Industriaren balioak, berriz, bost puntu egin du behera hogei urtean.

Langileen lansariek BPGan duten pisuak ere behera egin du 2009tik. Hala, EBko batezbestekoaren azpitik geratu dira 2019tik aurrera: 2021ean, %47,4koa zen. Kapital Finkoaren Eraketa Gordinaren pisuak ere behera egin du, %23,1era. Indize horrek enpresa inbertsioa neurtzen du, eta 2009ko krisi ekonomikoaren aurretik Euskal Herriko BPGaren ia herena hartzen zuen. Hala, Gaindegiak azaldu du Euskal Herriak «abangoardia» izateari utzi diola Europan.

Inportazio eta esportazio datuak, berriz, sare zabal baten erakusle dira. Euskal Herriak inportatu baino gehiago esportatzen du, batez ere ekipo ondasunetan, autogintzan eta erdi manufakturetan esportatzen denari esker. Horiek hartzen dute esportazioen %82,1. Nagusiki, Espainia, Alemania, Frantzia, Erresuma Batua, AEBak eta Txina dituzte helmuga. Inportazioen jatorrizko eremu nagusiak, berriz, Espainia eta Frantzia dira; haien atzetik daude Alemania, Italia eta Herbehereak. Nagusiki erdi manufakturak (%27,1), ekipo ondasunak (%23,4) eta produktu energetikoak (%17,5) inportatzen dira.

GIZARTEA

Gizarte gaien artean, hezkuntza eta lana dira jorratutako gai nagusiak. Hezkuntzari dagokionez, azaldu du 25-64 urte bitarteko herritarren erdiek baino gehiagok (%53,1) goi mailako formakuntza dutela, Europako Batasuneko batezbestekotik urrun (%33,4). Ehunekoak nabarmen egin du gora hamarkada hasieratik, batez ere emakumeen artean.

Lan munduan, COVID-19ak eragindako larrialdiaren aurreko egoerara itzuli zen jarduera tasa 2021ean; %73,3koa izan zen. Emakumeen eta, oro har, 55 urtetik gorakoen kasuan, 2010eko datuen parera ere iritsi zen; egoera bestelakoa da, ordea, gazteen artean. Era berean, lanaldi partzialek behera egin dute, azken hamarkadetako gorakadaren ostean. 2021ean lanaldi guztien %15 ziren; emakumeen artean, hamar puntu gehiago. Halere, ehuneko horrek ere behera egin du.

Pobrezia arriskuak gora egin du Euskal Herrian. 2021eko datuen arabera, herritarren %12 daude arriskuan; urtebete lehenago baino 50.000 herritar gehiago dira. «Ezbairik gabe, bizitzaren garestitzeak zerikusi handia izan du pobreziaren handitzean», baieztatu du Gaindegiak.

Gizarte babesera bideratutako inbertsioei erreparatuta, Gaindegiak ondorioztatu du Euskal Herriko datuak gertuago daudela Europa hegoaldeko herrialdeetatik iparraldekoetatik baino. Izan ere, babes sozialeko gastu maila ez da Europako batezbestekora iristen zenbait arlotan; nagusiki, seme-alabak sostengatzeko esku hartze publikoari eta etxebizitza politika publikoei dagokienez. Gainera, bi errealitate bereizten dira Hegoaldean eta Iparraldean. Lehen kasuan, BPGaren %24 bideratzen da gizarte babesa garatzeko inbertsioetara, eta bigarrenean %33.

 

INGURUMENA

Gaindegiaren arabera, Euskal Herrian 27.626 kilotona CO2 isuri ziren 2019an; biztanleko 8,8 tona. Kopuruak goranzko joera izan zuen 2014tik aurrera, baina 2020an behera egin zuela uste du; besteak beste, pandemiak eragindako murrizketengatik.

Tenperaturei dagokienez, berriz, azken zortzi urteak izan dira erregistroak daudenetik beroenak. Horren eraginez, berotze sistemen beharrak behera egin du, eta hozte sistemenak gora. Era berean, txostenak azaltzen du uraren eskuragarritasunaren gaineko ziurgabetasuna handitu dezakeela egoerak.

Euskal Herrian, energia kontsumoa murriztu egin da pixkanaka; 2020an, %9,2. Energia jatorriari erreparatuz gero, ordea, berriztagarriak ez direnen mendekotasuna handia da: petroliotik eratorria da kontsumitzen den energiaren %43, gas naturaletatik %22, eta ikatzetik %2. Energia berriztagarriek, berriz, kontsumoaren %9 besterik ez dute osatzen.

Ukrainako gerrari ere erreparatu dio txostenak, energiaren inportazioetan izandako eragina jomugan jartzeko. Hego Euskal Herriko energia inportazioen %25 Errusiatik iritsi ziren 2021ean, eta, 2022ko urtarriletik abuztura bitartean, %7 ziren. Leku hori AEBek hartu dute nagusiki.

Elikagaien kontsumoari ere erreparatu diote. Urteko 111 kilo fruta, 70 kilo barazki fresko, 51 kilo haragi, 28 kilo arrain eta 86 litro esne kontsumitzen ditu herritar bakoitzak. Kontsumo ohitura horiei eusteko, herritar bakoitzeko 435 metro karratuko eremua beharko litzateke ekoizpen ez-intentsiboko eredu batean. Hau da, euskal herritarren elikadura behar horiek asetzeko Nafarroa Beherea osoa beharko litzateke.