Articles du Vendredi : Sélection du 08 octobre 2021


Un couvre-feu pour le climat ?
Txetx Etcheverry Cofondateur d’Alternatiba, militant de Bizi ! et d’ANV-COP 21.
www.politis.fr/articles/2021/10/un-couvre-feu-pour-le-climat-43631

 

À l’aune des restrictions et des interdictions imposées par la crise pandémique, il est difficile de comprendre qu’aucune mesure à la hauteur de la crise environnementale ne soit mise en place par les gouvernants.

Tout au long de la crise du covid-19, les pouvoirs publics auront invoqué à maintes reprises la solidarité intergénérationnelle pour justifier telles interdictions et restrictions ou convaincre les populations d’accepter tel changement radical de comportements et d’habitudes. Le journal La Croix publiait en octobre 2020 un article intitulé « La solidarité intergénérationnelle à l’épreuve de la pandémie ». Citant les données de Santé publique France et du gouvernement, il décrivait un taux de mortalité augmentant en France d’un facteur 8 à 10 pour chaque génération (tranche de 20 ans), les plus de 60 ans représentant 90 % des décès.

Confinement généralisé ou couvre-feu, fermeture des commerces « non essentiels » et des écoles, des bars et des restaurants, restrictions drastiques de déplacements étaient socialement acceptés par une très large majorité de la population, tant pour freiner et limiter l’épidémie que pour protéger les personnes les plus âgées. Or une jeune fille du Pays basque se demandait récemment dans les colonnes d’Enbata, une revue militante locale, si cette solidarité intergénérationnelle ne s’exerçait pas à sens unique.

En effet, l’adoption de mesures radicales et le déploiement de moyens colossaux pour en finir le plus vite possible avec la pandémie de covid-19 semblent certes motivés par la protection des plus âgés mais aussi, et surtout, par l’obsession de retourner au plus vite au monde d’avant, qui condamne pourtant les plus jeunes à un avenir invivable : «Le sixième rapport du Giec rappelle qu’à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement aux alentours de 1,5 °C, ou même à 2 °C, sera hors de portée. Les conséquences du dépassement des 2 °C seraient irréversibles et sans commune mesure avec celles du covid», écrivait cette jeune lectrice. Soulignant que, depuis le début de la pandémie, des sacrifices étaient exigés de la part des plus jeunes pour l’intérêt général et sauver la vie des plus âgés, elle interpellait ainsi : «Quand va-t-on enfin faire preuve de solidarité générationnelle envers les plus jeunes et les générations prochaines?»

Cette question mérite d’être approfondie. Comment comprendre, en effet, que nous ne soyons pas déjà depuis des années, voire des décennies, en train de débloquer des moyens colossaux et de prendre des mesures radicales pour protéger la vie sur Terre des jeunes générations et de nos propres enfants ? Comment comprendre qu’en trente ans d’alertes du Giec aucun gouvernement n’ait invoqué la solidarité intergénérationnelle pour justifier la mise en place de politiques visant à leur assurer un avenir vivable ?

Quand on voit ce qu’on a pu faire et accepter pour limiter l’épidémie de covid-19, en quoi était-il impossible d’interdire la publicité ou les spectacles de type courses automobiles, ou de fermer les commerces et entreprises climaticides ? Pourquoi n’a-t-on pas restreint massivement les possibilités de se déplacer en voiture ni limité radicalement la taille et la consommation des véhicules ? Comment comprendre qu’il n’y ait eu aucune campagne systématique et permanente de promotion de la sobriété à tous les niveaux ? Pourquoi n’a-t-on pas proscrit l’obsolescence programmée, les financements publics ou privés des énergies fossiles, les permis d’exploration les concernant ? Pourquoi n’a-t-on pas systématiquement taxé les pratiques fortement émettrices de gaz à effet de serre ni interdit les jets privés ou les bateaux de croisière ?

Où sont les plans massifs de réhabilitation des logements et de développement des transports collectifs ou doux, des énergies renouvelables, de l’agroécologie ? Où sont les politiques déterminées de relocalisation tous azimuts, de conversion des industries automobiles, aéronautiques, agroalimentaires, pétrochimiques ?

Quand on voit ce qui a été entrepris pour enrayer une pandémie, dont la gravité – si importante soit-elle – n’égale en rien celle du dérèglement climatique en cours, comment comprendre l’inanité des politiques actuelles dans ce domaine ? Comment ne pas avoir la rage en constant le détricotage des propositions de la Convention citoyenne sur le climat et la faiblesse criminelle de la loi climat et résilience?

Plus près de nous, au quotidien, comment comprendre cette personne accompagnant à l’école en SUV les deux enfants qu’elle aime plus que tout au monde ? Comment comprendre qu’elle soit en train de sacrifier leur avenir, leur vie, à la satisfaction indécente – dans le contexte actuel de péril climatique – d’un besoin de consommation ostentatoire et de confort personnel tout à fait superflus ?


Guillaume Pitron : « Un téléphone portable ne pèse pas 150 grammes, mais 150 kilos »
Guillaume Pitron est journaliste, spécialiste des matières premières et notamment des métaux rares qui servent à fabriquer les outils numériques. Il vient de publier L’enfer numérique, voyage au bout d’un like
https://reporterre.net/Guillaume-Pitron-Un-telephone-portable-ne-pese-pas-150-grammes-mais-150-kilos

De la fabrication des puces électroniques aux immenses hangars pour stocker les données (data centers), le monde « virtuel » aspire une colossale quantité de matières premières. Cette matérialité est dissimulée par les géants du net, explique Guillaume Pitron, auteur de « L’enfer numérique ».

Reporterre — Dès l’introduction de votre livre, vous vous adressez aux jeunes de la « génération climat », en leur disant qu’ils se battent pour le climat à coups de hashtags. Sont-ils en train de rater quelque chose ?

Guillaume Pitron — Il y a un risque. Ils s’attaquent à de vrais problèmes environnementaux, l’aviation, la viande, le plastique, etc. Je suis en ligne avec cela. En même temps, ils ne réalisent pas à quel point leur mode de consommation numérique a des conséquences directes, fortes. Je tombe de ma chaise quand je lis dans une étude qu’un jeune de 18 à 25 ans en France a déjà eu six téléphones portables.

Cette génération ne voit pas qu’elle retire d’une main ce qu’elle donne de l’autre. Le numérique est extrêmement confortable, donne un sentiment d’émancipation, fait de nous des dieux au quotidien. Je me demande si cette génération résistera à cet hubris. Sera-t-elle plus sage que la génération précédente ? Il est permis d’en douter. Donc je la secoue un peu.

Où en est-on de la prise de conscience sur les conséquences écologiques du numérique ?

J’ai eu l’impression, pendant mon enquête, que la France est assez en avance sur ces questions. Il y a eu des rapports, une proposition de loi. Les Allemands et les Scandinaves également, notamment les Suédois : ils ont développé des labels « numérique responsable » dès les années 1990. Cela consistait au début à protéger les utilisateurs, car à l’époque, les secrétaires, pour le compte des patrons, se cassaient le dos et les yeux dessus. Ils voulaient que les ordinateurs soient plus agréables à utiliser. Puis le label s’est enrichi jusqu’à ce qu’on se demande comment cela pouvait être plus agréable pour ceux qui les fabriquent. C’est comme cela qu’on est arrivé à questionner les conséquences sanitaires et écologiques du numérique. Mais on reste très loin d’une prise de conscience à la hauteur des enjeux.

Il vous a été difficile d’évaluer l’empreinte écologique du numérique. Pourquoi ?

Quand on pose cette question, quand on demande quel est le coût écologique d’une vidéo en ligne, d’un courriel ou d’un like, personne n’est d’accord. Il y a deux extrêmes. D’un côté, le lobby européen du numérique a produit sa propre étude, appelée Smarter2030. Elle affirme que le numérique va entraîner 10 à 15 fois plus d’effets bénéfiques sur l’environnement que ses conséquences négatives. Il m’a suffi de deux coups de fils pour apprendre que même les gens qui avaient signé le rapport n’en étaient pas fiers. Ensuite, vous avez l’autre extrême avec le rapport du Shift Project, qui conclut que les dommages sont plus graves que les effets bénéfiques. Je ne crois pas les premiers, je ne sais pas quoi penser des deuxièmes. Un spécialiste m’a dit qu’au fond, l’honnêteté consiste à dire que personne ne sait. Il n’est pas normal qu’à l’ère de l’intelligence artificielle, du machine learning [l’apprentissage par les machines], du big data, on ne soit pas fichus de calculer le coût écologique d’un courriel ou d’un like. Donc, je pense qu’on ne sait pas parce qu’on ne veut pas savoir ; parce que cela arrange tout le monde.

Notamment les géants du numérique, qui entretiennent l’idée de son immatérialité.

C’est un grand récit du numérique qui maintient que, grâce à lui, nous allons pouvoir continuer à étendre les bienfaits du capitalisme. Et que puisqu’il est virtuel, nous allons continuer à avoir de la croissance sans conséquences pour l’environnement, sans problème lié à la finitude des ressources. Cette idée permet de faire survivre le système — par ailleurs, je ne suis pas anticapitaliste.

Comment nous fait-on croire à ce récit ?

On nous fait croire à cette immatérialité de plein de façons. Il y a d’abord une croyance sincère propagée par les théoriciens de l’internet, à l’image de John Perry Barlow, qui a écrit en 1996 la Déclaration d’indépendance du cyberespace. Dans un esprit libertarien, les pionniers du net qui l’envisageaient comme un réseau détaché de la matière, et donc, quelque part, libéré des contraintes physiques et politiques du monde réel. Il y a aussi un marketing qui vend cette idée du cloud, du nuage. Il est entretenu par un imaginaire visuel qui nous induit en erreur, car le nuage est en fait sur le sol. Et puis, il y a les designers de produits électroniques. Quand Steve Jobs invente l’iPhone, il le fait à l’image d’un temple bouddhiste zen japonais. Il est fasciné par cette esthétique épurée.

Il dit qu’il veut que ses iPhones soient des merveilles de beauté et de simplicité à utiliser. Ce téléphone est beau et nous induit dans l’erreur d’un numérique propre. Sa simplicité d’utilisation ne nous permet pas de comprendre la complexité de l’infrastructure qui lui permet de fonctionner. Enfin, je suis allé voir les data centers de Facebook, dans le nord de la Suède, en Laponie [1]. J’ai été très étonné par le fait que, sur place, on ne parle plus de Facebook. Alors que le jour où l’entreprise a lancé son data center, elle a multiplié par deux le trafic internet entre la Suède et le reste du monde. C’est l’un des plus grands acteurs économiques de la région. J’ai compris qu’il réussissait à se faire oublier. Ses data centers sont très discrets, on voit à peine la marque Facebook dessus. Il est partout visible sur la toile mais nulle part dans le monde réel. C’est une stratégie de l’invisibilisation, qui est aussi celle d’Amazon et d’Apple. On ne voit pas leurs infrastructures. Facebook n’est ni vu ni nommé, il s’est rendu intouchable au sens propre du terme et peut-être aussi au sens figuré.

La miniaturisation des objets numériques donne aussi l’impression que leur coût écologique diminue. En fait, c’est l’inverse. En quoi l’exemple des puces électroniques explique-t-il ce paradoxe ?

D’abord, commençons par quelque chose de positif. À l’époque, quand je partais en reportage, j’avais un appareil photo, un téléphone, un caméscope, un dictaphone. Aujourd’hui, j’ai un téléphone. Donc, il y a un gain matériel par le fait que le téléphone fait tout. D’un autre côté, un téléphone qui fait autant de choses et tient dans la poche est un appareil de plus en plus complexe. Si l’on regarde toute la chaîne de production, toute la matière première mobilisée pour fabriquer un outil numérique, on se rend compte de son immense matérialité. Un téléphone portable ne pèse pas 150 grammes. Il pèse 70, 80, 150 kilos. Plus on va vers des technologies numérisées, avec l’appel à des métaux très dilués dans l’écorce terrestre, qu’il faut extraire en sortant énormément de roche, plus ce coût matériel est lourd.

La puce est effectivement l’objet qui témoigne le plus de cette matérialité. Si la mondialisation se résumait à un seul objet, ce serait la puce électronique, l’objet le plus petit qui soit. Pour fabriquer une puce, il faut plus de sous-traitants que pour fabriquer un Boeing 747. Et elle a proportionnellement l’impact matériel le plus grand qu’on ait pu calculer : il faut 32 kilos de matière pour une puce de 2 grammes, soit un ratio de 16 000 pour 1 ! [2] J’ai notamment été frappé par la consommation d’eau des usines de fabrication de puces électroniques. En pleine sécheresse à Taïwan, il a fallu l’acheminer par camions citernes. Un ancien ingénieur du secteur m’a parlé franchement : tout ça pour prendre des selfies… A-t-on besoin d’outils aussi puissants pour ces usages ?

Vous avancez un chiffre surprenant : on produirait 150 gigaoctets de données par jour. Comment est-ce possible ?

Je suis le premier surpris par ce chiffre. Cela paraît colossal, mais j’ai refait le calcul plusieurs fois. Je crois que cela s’explique par le fait qu’aujourd’hui, tout est filmé : les caméras de surveillance sont partout, vous avez des caméras intégrées dans des voitures, etc. Toutes ces images sont stockées. Et puis, de nombreuses données sont captées à notre insu. Par exemple, je suis parti des opérateurs de trottinettes électriques, qui sont très bien valorisés en bourse alors que les trottinettes sont bonnes pour le rebut au bout de deux mois [3]. Ce paradoxe s’explique par la valeur potentielle de ces entreprises, liée aux données qu’elles captent.

« Surveiller, c’est salir », dites-vous. Vous prenez l’exemple du centre de données de la National Security Agency (NSA) aux États-Unis. Une société de surveillance ne peut-elle pas être écologique ?

Le data center de la NSA installé à Bluffdale, dans l’Utah, est au départ questionné pour la consommation en eau nécessaire à son refroidissement. Il n’en consomme pas tant que ça, finalement. Mais le lien est fait entre conséquences sur le climat d’un côté, et surveillance de masse (via le stockage de nos données pour le compte des services de renseignement) de l’autre : j’adorerais que l’on défende nos libertés individuelles au nom de l’écologie. Je voudrais écrire un manifeste qui s’appellerait « surveiller et salir ». Cette association entre surveillance de masse et limite des écosystèmes est géniale. Elle m’a été soufflée par Ben Tarnoff, journaliste au Guardian. C’est un argument qui peut peut-être nous réveiller.

Vous écrivez aussi que le culte de l’immédiateté, de l’accès à tout, tout le temps, tout de suite, a un coût matériel.

Si j’acceptais que ma page internet se charge en trois secondes de plus que ce qu’elle met actuellement, le coût du numérique sur l’environnement serait bouleversé… à la baisse ! La géographie de toute cette infrastructure serait complètement différente, littéralement. Aujourd’hui, internet ne peut pas s’arrêter. On parle souvent de « continuité de service ». Cela veut dire que l’opérateur nous garantit que son data center fonctionne à peu près tout le temps. Pour cela, on ne peut pas se contenter d’un data center relié à un fil électrique, il faut qu’il ait plusieurs connexions électriques au réseau, pour que si l’une tombe en panne, d’autres prennent le relais.

Il faut des générateurs d’électricité qui fonctionnent au diesel pour qu’en cas de double panne des deux arrivées électriques, il y ait un back-up. Et si malgré tout cela, le data center tombe en panne, il faut un data center miroir qui contient exactement les mêmes données et prend le relais à la milliseconde près pour que jamais internet ne s’arrête. Donc, la redondance des infrastructures est la condition même de l’immédiateté. C’est comme cela qu’on se retrouve avec une messagerie Gmail qui est stockée six ou sept fois, dans plusieurs data centers, en plusieurs lieux différents de la planète. Cette redondance provoque une gigantesque gabegie d’électricité, d’eau pour rafraîchir les serveurs, de matières premières…

On a aussi besoin d’humains derrière ces machines. J’ai rencontré ceux qui doivent sans cesse relever de gigantesques défis techniques pour qu’internet soit tout le temps disponible. Les Anglais disent que l’acronyme de chief information officer — le CIO, le responsable du data center — correspond aussi à carrier is over [ta carrière est finie] : ils sont sur un siège éjectable. Car si votre data center tombe trop souvent en panne, qu’il n’est pas disponible quelques minutes de trop dans l’année, vous n’êtes plus compétitifs, et des milliers de gens sont virés. Des plans sociaux vous pendent au nez en permanence. Cela raconte aussi un enfer social.

Cette demande d’immédiateté, de données, est exponentielle. Peut-on encore arrêter la machine du numérique ?

Les machines ne prendront pas le pouvoir, je ne le crois pas. Il peut arriver tout de même un moment où le système devient incontrôlable car trop complexe à comprendre. J’ai interrogé un ex-contrôleur de fonds quantitatifs [ou quant funds, des fonds dont les investissements sont décidés par des algorithmes] à la HSBC, à Londres. Il contrôlait des algorithmes infiniment complexes pour déterminer leur stratégie d’investissement. Il me disait que lui-même n’était plus capable de les comprendre.

Cela amène à la question de la déresponsabilisation : on laisse la machine tourner, faute d’avoir pris la mesure de ce que nous sommes en train de fabriquer.

Si on laisse la machine nous échapper, laisse-t-on aussi courir la crise écologique ?

Dans le secteur de la finance, on voit venir une déresponsabilisation qui consiste à dire que des erreurs d’investissement sont la faute de la machine. Si la lutte contre le changement climatique échoue, c’est parce que les machines ont mal investi ! Une ONG en vient à me dire que c’est comme mettre le réchauffement climatique sur pilotage automatique.

Pourtant, nous sommes responsables, c’est nous qui avons créé l’algorithme et on peut le changer. On ne le fait pas. La lutte pour le devenir de l’humanité n’est-elle pas en train de se déshumaniser ?

À l’inverse, peut-on imaginer un numérique sobre ?

J’ai énormément de mal à répondre à cette question. D’un côté, je décris une accélération et une perte de contrôle. De l’autre, on nous dit qu’il y a des solutions, que nous pouvons agir. Je n’arrive pas à savoir si nous pouvons encore réagir individuellement et collectivement.

La sobriété commence par les interfaces, qui sont responsables de la moitié de la pollution numérique aujourd’hui. Si on les gardait — du smartphone au serveur en passant par l’ordinateur — deux fois plus longtemps, c’est-à-dire non pas 18 mois ou 2 ans, mais 3 ou 4 ans, on diviserait par deux leur coût écologique. Le premier enjeu est donc celui de l’obsolescence.

Et puis, il y a la question de la donnée elle-même. Il faut des sites plus épurés, avec moins de pubs et de vidéos, pour utiliser moins de bande passante. L’initiative du World clean up day consiste à nettoyer sa boîte de courriels, ses photos. Il y a toute une écologie de la donnée à laquelle on peut réfléchir.

Enfin, il y a des aspects plus systémiques, plus politiques : voulons-nous que l’internet reste complètement libre, comme aujourd’hui, ou y met-on de la limite, de l’interdit ? Cette question est terrible mais va devoir se poser : faut-il revenir sur la neutralité du web, prioriser les usages [par exemple les échanges entre scientifiques seraient prioritaires, dans le réseau, sur les films pornographiques] ? L’écologie, aujourd’hui, justifie d’interdire des choses.

 

Notes

[1L’hydroélectricité y fournit de l’énergie peu chère et les températures basses limitent les besoins de refroidissement, Facebook stocke donc là les données de ses utilisateurs européens

[2Guillaume Pitron s’appuie sur le travail de l’institut de Wuppertal, en Allemagne, qui calcule combien de matières sont nécessaires pour fabriquer un objet et le compare au poids de l’objet. C’est le Mips : material input per service unit. Pour une puce électronique de 2 grammes, il faut 32 kilos de matière pour la fabriquer, cela signifie qu’il faut 16 000 fois plus de matière que le poids de l’objet final pour l’obtenir.

[3Une étude étasunienne diffusée en 2019 faisait état d’une durée de vie de vingt-huit jours. Les opérateurs estiment, eux, que les nouvelles versions mises sur le marché ont une durée de vie de dix-huit mois.


Pour éviter les pénuries de médicaments, des pistes concrètes pour relocaliser la production
Rachel Knaebel
www.bastamag.net/penurie-de-medicaments-relocalisations-production-publique-labos-pharmaceutiques

La pandémie de Covid a révélé les risques de rupture d’approvisionnement de certains médicaments essentiels. L’Observatoire pour la transparence dans les politiques du médicament met en avant une solution : relocaliser, mais pas n’importe comment.

Lors des premiers mois de l’épidémie de coronavirus en France, au printemps 2020, les services de réanimation des hôpitaux peinent à se procurer les médicaments sédatifs et antidouleurs nécessaires aux malades. « À cause de cette pénurie, pendant la première vague du Covid, ces médicaments ont été utilisés en priorité dans les unités Covid et remplacés en Ehpad par du Valium ou des formules vétérinaires de sédatifs, rappelle Pauline Londeix, cofondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds), une organisation de la société civile créée en 2019 par des anciens d’Act Up. Nous avons demandé alors au gouvernement de lancer une production publique de ces curares, nous n’avions pas eu de réponse. Aujourd’hui, le gouvernement admet qu’il a essayé d’en faire produire dans les hôpitaux. » Dans l’avant-projet de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, le gouvernement écrit que « lors de la crise, les établissements publics se sont mobilisés avec des sous-traitants privés pour produire en urgence des médicaments critiques (cisatracurium, atracurium) ». C’est donc que, finalement, une production publique de médicaments est possible. Pour les activistes d’OTMeds, c’est aussi nécessaire. Ils viennent de publier le 1er octobre un rapport, avec le soutien du groupe de la gauche au parlement européen, pour la « relocalisation de l’industrie pharmaceutique en Europe et dans les États membres » [1].

« En aucun cas la relocalisation ne doit se faire en laissant les mains libres aux industriels »

« La question de la capacité de l’État à organiser un secteur public du médicament doit être posée. Car aujourd’hui, 80 % des principes actifs des médicaments sont produits hors de l’Union européenne, principalement dans des pays asiatiques, a souligné Manuel Bompard, député de La France insoumise au Parlement européen, lors de la présentation du rapport. Le phénomène des pénuries de médicament est en hausse continue depuis des années, aussi parce que les firmes pharmaceutiques pratiquent la production à flux tendus pour éviter le coût des stocks. » Pour le député, « en aucun cas la relocalisation ne doit se faire en laissant les mains libres aux industriels ». « Que faire pour que les États membres de l’Union européenne reprennent la mains sur la production pharmaceutique », demande OTMeds dans son rapport. Pour y répondre, l’organisation formule une série de propositions : cartographier la production européenne des différents médicaments ; cartographier les investissements réalisés par les États, l’Union européenne et les entreprises pharmaceutiques privées, pour évaluer le niveau d’argent public injecté dans le secteur ; améliorer la gestion des stocks pour éviter des pénuries comme au printemps 2020 ; avoir pour règle de base qu’un même médicament soit produit au moins dans trois pays différents, pour éviter les ruptures d’approvisionnement en cas de crise spécifique dans un territoire ; réformer les critères des brevets pour faciliter la production publique quand c’est nécessaire.

« Les industriels disent que les brevets sont légitimés par la prise de risque, mais c’est de l’argent public qui assume aujourd’hui l’essentiel de ce risque, pointe Jérôme Martin, d’OTMeds. L’innovation, elle est du côté de la recherche publique. Si on met de l’argent public, pourquoi ne pas tenter une production publique. »

Aux Pays-Bas, une production publique pour contrer les prix démentiels des labos

OTMeds prend l’exemple du Brésil, qui a mis en place dans les années 1990 une politique nationale du médicament et lancé une production publique pour répondre aux besoins du système de santé. « Au Brésil, on voit que la production publique a fait baisser les prix des médicaments », indique Pauline Londeix. Aux États-Unis, une fondation, Open-Insulin, a développé un projet de production locale d’insuline à petite échelle et hors du secteur privé. La gouvernance de la fondation est assurée par des chercheurs mais aussi par des personnes atteintes de diabète. En Europe, les Pays-Bas ont mis en œuvre une production publique de certains médicaments dans les laboratoires de leur hôpitaux, parce que les entreprises pharmaceutiques voulaient quintupler le prix de leurs produits (voir notre article sur la production publique de médicaments aux Pays-Bas). « Tout le monde parle de relocalisation aujourd’hui, mais toutes les relocalisations ne veulent pas dire la même chose, ajoute le député européen Manuel Bompard. Nous voulons une relocalisation qui s’appuie sur un pôle public du médicament, et cela ne veut pas dire qu’on nationalise toute la production. »

L’enjeu de l’accès aux médicaments était devenu visible dans le monde entier avec la pandémie de VIH, il s’est posé à nouveau en Europe ces dernières années avec des médicaments vendus une fortune par les labos, comme le Sovaldi contre l’hépatite C (41 000 euros la cure en France lors de sa mise sur le marché en 2014). Le Covid a encore une fois rebattu les cartes. « Derrière les questions industrielles se cachent des questions d’éthique et de droit à la santé, insiste Pauline Londeix, qui déplore aussi un manque de compétence sur le sujet des personnes qui mettent en œuvre les politiques publiques en France en ce moment ».


Alda commence à changer les choses
Gogoeta
www.enbata.info/articles/alda-commence-a-changer-les-choses

Dans l’interview de deux porte-paroles d’Alda, Xebax Christy et Emma Tosini, publiée début juillet par Enbata, ces derniers annonçaient de prochaines actions. Parole tenue, elles se sont depuis multipliées. Alda a marqué les esprits en juillet avec son opération “tentes” devant le siège de Poplidays à Urrugne, filiale de Carmen Immobilier spécialisée dans le meublé touristique permanent et tout récemment dans un appartement Airbnb en fraude à Biarritz. Cette campagne semble commencer à porter ses fruits (lire en ligne à partir du 11/10 “Vers la compensation ?”). Mais bien d’autres actions ont été menées à bien par le tout nouveau mouvement, qui sans être aussi spectaculaires se sont souvent révélées tout aussi efficaces.

Le numéro 3 du journal Alda, diffusé à 20.000 exemplaires, rend compte de ces “batailles du quotidien” et de plusieurs victoires encourageantes. Locataires menacés de procédures d’expulsion ou vivant dans des conditions d’insalubrité inacceptable, travailleur modeste victime d’abus de la part d’un assureur peu scrupuleux, personnes en difficulté en butte avec une administration insensible et kafkaïenne, etc. un point commun les réunit : aucun ne connaissait l’association Alda il y a quelques mois à peine, pas plus qu’il n’était connecté avec les associations, partis ou syndicats existants. Les milieux populaires actuels sont loin de ressembler à ceux d’il y a 50 ans, encadrés et animés par les deux grandes forces collectives qu’étaient le parti communiste avec ses syndicats et associations satellites et l’Eglise chrétienne, avec ses clubs, ses paroisses et son tissu d’associations, elle aussi. L’isolement croissant renforce la vulnérabilité, le sentiment d’impuissance et d’insécurité, la résignation ambiante tout comme des tendances lourdes à l’abstention, au vote d’extrême-droite ou les intégrismes et complotisme de tous poils. Pourtant, les permanences, physiques ou téléphoniques, d’Alda ne désemplissent pas et les capacités actuelles d’accueil et d’accompagnement de l’association commencent même à être débordées. L’association se restructure donc et se réorganise pour faire face à ce phénomène inquiétant sur la crise sociale actuelle, révélateur sur le manque qui existait, que vient combler Alda, et plutôt encourageant sur la pertinence de son action. Comment tant de gens, déconnectés des organisations existantes, connaissent-ils Alda, créée il y a à peine un an, et se décident-ils à l’appeler ou à ouvrir la porte de son local de la place des Gascons à la Zup de Bayonne ?

Alda, un an et toutes ses dents

Le chemin parcouru en moins d’un an est à vrai dire étonnant. L’association naissante a su allier présence sur le terrain, actions réussies, expertises sur certains dossiers, —dont certains sont particulièrement pointus—, travail de plaidoyer auprès d’élus, de maires ou de parlementaires, agences immobilières, compagnies d’assurance, bailleurs sociaux et responsables divers. Les militants d’Alda ont même réussi à parler directement à la Ministre du logement et à lui remettre en mains propres leur livret Crise du logement au Pays Basque : cinq urgences… La méthodologie de l’association, sa manière d’animer ses réunions, de concevoir ses priorités, des stratégies gagnantes, définies avec les premiers concernés, le sens de la communication, y sont pour beaucoup. Et comme le dit un des tee-shirts de l’association montrant un banc de petits poissons se structurant pour en avaler un gros : “tout est question d’organisation !”. Le nouveau mouvement puise son répertoire d’actions et de mobilisations à plusieurs sources : celle du mouvement abertzale, celle du mouvement climat, celle du syndicalisme ouvrier et du “community organising” (auto-organisation collective) pratiqué dans certains pays anglo-saxons.

Moment important le 9 octobre

Alda tiendra sa première assemblée générale annuelle ce samedi 9 octobre à 15 heures à Bayonne. Ce sera un moment important pour la réussite du pari lancé il y a un an.

Après les classiques rapports moral et financier, l’association abordera en effet la restructuration devant lui permettre de bien gérer cet afflux croissant de personnes en difficulté ou victimes d’injustices, et de situations individuelles ou collectives auxquelles il faut trouver des solutions gagnables. Alda a d’ores et déjà commencé à se ré-organiser en cinq groupes de travail permettant de gérer la diversité de son activité : la Commission logement anime la campagne du même nom. Le groupe Batailles du Quotidien accompagne les personnes appelant à l’aide par rapport à telle injustice ou problème du quotidien. Un autre groupe est chargé de constituer, animer et développer le réseau des distributeurs du journal Alda, et d’en coordonner la distribution tous les 3 mois. Une commission AOC va être créée pour suivre le travail d’auto-organisation collective des habitants de certains quartiers, qui visera à obtenir ou construire des avancées et solutions collectives à certains problèmes ou besoins du quartier. Enfin, un conseil d’administration, élu par l’AG annuelle, coordonne et anime l’ensemble du travail d’Alda. Un poste de coordinatrice générale va être proposé lors de cette AG pour permettre le fonctionnement le plus fluide et efficace possible de l’ensemble.

L’association va également procéder à des modifications statutaires, notamment pour mieux lui permettre d’ester en justice.

Enfin, Alda verra lors de cette assemblée générale comment contribuer au plein succès de la grande manifestation “urgence logement” qui se tiendra le samedi 20 novembre à 15 heures à Bayonne.

Assemblée générale annuelle Alda
samedi 9 octobre à 15H00 à Bayonne

L’assemblée générale annuelle d’Alda aura lieu le samedi 9 octobre à 15H00 au Gaztetxe Zizpa, 7, quai de Lesseps (le long de l’Adour vers la gare) à Bayonne.

On peut retrouver l’ordre du jour complet ici : https://www.alda.eus/assemblee-generale-dalda/

Celles et ceux qui ne sont pas encore membres d’Alda peuvent adhérer à l’adresse : https://www.alda.eus/adherer . L’adhésion sera aussi possible sur place.

Un moment important de l’AG reviendra sur la réorganisation de l’association autour de 5 axes :

Le groupe “Distributeurs du journal Alda” dont la mission est de constituer et développer le réseau des distributeurs, préparer et coordonner la distribution une fois tous les 3 mois.

Le groupe “Batailles du quotidien” qui vise à gérer ou orienter les personnes appelant à l’aide par rapport à telle injustice ou problème du quotidien dont elles sont victimes. Si c’est du ressort d’Alda (sinon orienter vers acteurs ou structures compétentes), identifier les solutions et responsables décisionnaires, organiser la bataille avec la ou les personnes concernées et chercher à voir si d’autres personnes sont dans le même cas. Si oui, les aider à s’organiser collectivement.

Le groupe “Campagne logement” pour coordonner et animer la campagne d’Alda sur le logement, et ses différentes actions et initiatives.

Le groupe “Auto-organisation collective” pour coordonner le travail de community organising (aide à auto-organisation collective des habitants d’un quartier donné pour obtenir ou construire des avancées et solutions à certains problèmes ou besoins du quartier)

Le Conseil d’Administration pour coordonner et animer l’ensemble du travail d’Alda, élu lors de l’assemblée générale annuelle de l’association.

Les personnes intéressées peuvent contacter Alda par mail (info@alda.eus) ou par téléphone (07 77 88 89 23).

Ensemble, nous pouvons changer les choses !

Digitala bizidunaren aurrean: kasu!
Francisco Ordas, Bizi! mugimenduko kide (Euskal Herria Digitala manifestuaren sinatzailea) El Salton argitaratuta
https://mrafundazioa.eus/eu/artikuluak/digitala-bizidunaren-aurrean-kasu

Digitala ez da onura ekarlea bakarrik. Teknofobia diskurtsoetatik urrun, digitalizazioa bere tokian berriz kokatzeko xedea dugu, tresna teknikoaren tokian, ez gehiago, ez gutiago, dituen alde on eta txarrekin … Ipar Euskal Herrian, Bizi elkartea, 2009az geroztik, borrokatzen ari da klimaren eta justizia sozialaren alde. 2021ean, gai hori landuko duen taldea sortu du, honen bide-orriaren helburua da digitalaren akatsak salatzea, herritarrak sentsibilizatzea, tokiko eragileak galdezkatzea eta digitalaren efektu kaltegarriak murrizteko alternatibak proposatzea.

Digitalizazioa guztiontzat” fenomenoaren eta iragarri zizkiguten hainbat onuraren euforiaren ondoren, duda sortzen zaigu eta digitalizazioaren beste aurpegiak pixkanaka agertzen hasten dira, gizakiarentzat zein planetarentzat hain onak ez direnak…

Internet saileko teknologien bat-bateko gorakadak, sareen hedapenak eta smartfonen inbasioak handizki eragin zuten gure bizitza pribatuan zein profesionalean ditugun jarduera gehienen digitalizatzea. Soluzionismo teknologikoaren mugimenduak ekarria, digitalak bere alde onak erakutsi zituen lehenik, automatizazioaren bidez, prozesuen optimizazioaren bidez, informaziora iristearen bidez eta honen zabalkundea erraztearen bidez.

Hala ere, digitala ez da onura ekarlea bakarrik. Teknofobia diskurtsoetatik urrun, digitalizazioa bere tokian berriz kokatzeko xedea dugu, tresna teknikoaren tokian, ez gehiago, ez gutiago, dituen alde on eta txarrekin, Bernard Stiegler filosofoak idatzi zuen bezala: «Teknologia oro pharmakona da: hitz greko honek erran nahi du aldi berean pozoia eta sendagailua dela. Teknologiaren pharmakonak promesak dakarzki, baina beti mila arazo sortuz lehenik, eraikiak dauden esparruak suntsitzetik hasten baita.»

Teknologia digitalak berotegi-efektuko gasen isurketen % 4 inguru osatzen du (hau da, aireko trafikoak bezainbeste) eta dagoeneko mundu mailako elektrizitate-kontsumoaren %10, 2025 urtera arteko %10 inguruko hazkundearekin.

Beraz, ondoriozta dezakegu teknologia digitala berotze globalaren eta planetaren estresaren arloan eragile handietan kokatzen ari dela.

Hala ere, oso gutti aipatzen da, seguruenik ere teknologia digitalak alde “birtual” hori duelako, baitirudi karbono jatorriko energien eta berotegi efektuko gasen arazoekin harremanik ez duela. Dena den, digitala ez da materiarik gabea, “desmaterializazio” terminoak hori iradoki dezakeen arren; guztiz alderantziz baizik… Digitalari buruz hitz egiten dugunean, erabiltzailearen azken ekipamenduak (telefonoak, tabletak, ordenagailuak) askotan interneteko zerbitzu eta aplikazio gehienetarako ezinbestekoak diren beste ekipamenduak izkutatzen ditu. Hots, sareak (kable bidezkoak, wifi, 4G / 5G) eta Datacenter-ak, aplikazioak funtzionatzeko aukera ematen duten zerbitzariak eta biltzeak ostatatzen dituztenak.

LCA (Life Cycle Analysis – Biziraupenaren Zikloaren Analisia) metodoak gorago aipatutako hiru ekipamendu moten ingurumen-inpaktuak neurtzen ditu, produktu baten bizitzako hiru etapetan (diseinua, erabilera, bizitzaren bukaera). Emaitzak, argi eta garbi erakusten du, funtsean, erabiltzaileen ekipamenduen diseinua eta erabilera direla ingurumen inpaktuen iturri nagusia,% 60 eta 85 artean, neurtutako elementuen arabera.
Kontzepzioari, askotan gure mendebaldeko modeloetan ez diogu kasurik egiten Asian egiten baita, baina, mundu mailan Smartfonaren erabilpen orokortuari lotua da, eta inguramenean eragin handia du egiten diren erauzketengatik (metal bakanak), ur kontsumo masiboagatik eta sortzen dituen kutsatzeengatik.

Erabilpena, tresna digitalei diegun dependentziari hertsiki lotua zaio eta berezikiago bideoaren garapenari, dentsitate handiko euskarria delako. Adibide bat ematearren, nahieran baliatzen diren bideo zerbitzuen (Netflix, Youtube…) berotegi efektuko gasen isurketa Txile bezalako herri batek isurtzen duenaren heinekoa da.
Azkenean, ezin daiteke planetaren estresa aipatu, bioaniztasunean 5G bezalako teknologien garapenak eragindako arriskuak aipatu gabe. Azken horiek, gure lurraldean zabalduko dira, bizidun guztiengan izan ditzaketen ondorio sanitarioei buruzko ikerketen emaitzak itxaron gabe.

Digitalak ez du planetan bakarrik eragiten estresa, gizartea bere osotasunean estresatzen du ere, «eraikitako markoetan» aldaketa sakonak sortzen baititu, bai, lan munduan, hezkuntzan edo eremu publikoan adibidez.

Neurrigabeko ahalak dituen teknologia orokorra da (Adimen Artifiziala, 5G, konektatutako objektuak …) gure gizarteetan isil-isilik sartzen ari dena, etorkizun bat marrazten duena, distopia askok ongi deskribatzen dutena, non gizakia ez den gehiago gizarte-ereduaren bihotzean.

Azkenean, gizakiak ere estres digital zuzena pairatzen du, gure egunerokoa inbaditu duen tresna honen bidez: delako «smartphone» telefonoa. Alta, smartfoneak zerbitzu anitz eskaintzen ditu egunero, baina “pharmakon” enblematikoa ere da. Smartfoneak, “denboraren lapurrak”, menpekotasuna sortzen du, hein handi batean plataformek eta tresneria saltzaileek antolatua, eta horrek gure osasun mentala eta fisikoa sakonki nahasten ditu. Gehitzen badugu gure bizitza pribatuen urraskako desegitea, gure datuak erabiliz, errazki igarri dezakegu autonomia eta borondate askea galtzea, biharko gizaki konektatuaren egunerokoa izan daitekeela.

Ipar Euskal Herrian, Bizi elkartea, 2009az geroztik, borrokatzen ari da klimaren eta justizia sozialaren alde. 2021ean, gai hori landuko duen taldea sortu du, honen bide-orriaren helburua da digitalaren akatsak salatzea, herritarrak sentsibilizatzea, tokiko eragileak galdezkatzea eta digitalaren efektu kaltegarriak murrizteko alternatibak proposatzea.

Xehetasun gehiago eskuratzeko: numerique@bizimugi.eu

Jatorria: https://www.greenit.fr/etude-empreinte-environnementale-du-numerique-mondial