«« A quelles conditions la sobriété pourrait-elle devenir acceptable, non “punitive” ? »
Valérie Guillard, Professeur à l’université Paris-Dauphine-PSL, directrice de Dauphine recherches en management
www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/04/a-quelles-conditions-la-sobriete-pourrait-elle-devenir-acceptable-non-punitive_6124748_3232.html
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La professeure de management Valérie Guillard explique, dans une tribune au « Monde », que le télétravail, l’usage du vélo, les achats d’occasion, etc., permettent de concilier pouvoir d’achat, plaisir et temps libre, sans susciter d’amertume.
La question du pouvoir d’achat est au cœur de la campagne électorale. L’envolée des prix oblige beaucoup de Français à réduire leur consommation, ce qui provoque la colère populaire, alors même qu’une consommation sobre est aussi indispensable pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et freiner le dérèglement climatique.
Mais à quelles conditions la sobriété pourrait-elle devenir acceptable, non « punitive » ? Nos recherches, menées auprès de plusieurs centaines de consommateurs, permettent d’éclairer le débat. Lorsqu’elle est associée au manque, au sacrifice, bien sûr, la sobriété suscite le rejet. Mais elle peut aussi être présentée comme une façon de vivre différente, qui procure d’autres plaisirs. Et là, les perceptions changent.
Prenons les transports. Le télétravail, expérimenté à grande échelle pendant la pandémie, a diminué substantiellement les allers-retours quotidiens en voiture, les dépenses induites (et la pollution), tout en suscitant des satisfactions chez la majorité des personnes concernées. Moins de temps perdu. Des corvées domestiques réalisées en semaine, entre deux dossiers, laissant plus de temps libre le week-end. Davantage de moments en famille ou avec les amis. Davantage de temps pour soi.
Une chance
L’utilisation du vélo dans les transports du quotidien est également perçue par les consommateurs, non comme une perte de standing par rapport à un usage de la voiture ou de la moto, mais comme un plus, une chance, le plaisir de remettre son corps en mouvement. Le nombre de vélos vendus a d’ailleurs dépassé le nombre de voitures vendues en 2021 avec un chiffre d’affaires qui a crû de 40 % en deux ans…
L’usage des composteurs pour les déchets organiques se développe aussi, en particulier dans les milieux populaires, geste simple lorsqu’on a un jardin et qu’on veut éviter d’avoir à acheter de l’engrais.
Les consommateurs sensibles à l’environnement ne sont pas tenus non plus d’abandonner les petits plaisirs du shopping du moment qu’ils « craquent » pour de l’occasion. L’étude que nous venons de mener à l’université Paris-Dauphine, en partenariat avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), montre comment l’image des achats de seconde main a changé du tout au tout en peu de temps.
Acheter d’occasion était associé au manque d’argent et, à cet égard, apparaissait stigmatisant, au moins pour les milieux populaires. Or, 84 % des personnes que nous avons interrogées estiment aujourd’hui qu’agir ainsi est une manière digne de consommer. Acheter du neuf est même moins bien vu (60 % seulement considèrent cela comme une pratique digne). Pas étonnant que tant de grandes marques mettent aujourd’hui à disposition de leurs clients des objets à la fois neufs et déjà utilisés. Pour les vêtements, le changement est spectaculaire. Les marchés du mobilier, du livre, de la puériculture se transforment aussi très rapidement. Une pratique astucieuse plaisir et temps libre, sans susciter d’amertume.
Passer sa soirée à scroller Leboncoin ou d’autres sites spécialisés à la recherche d’une trouvaille n’a aujourd’hui rien d’infamant. Pour 62 %, ces achats d’occasion sont devenus une habitude ; 55 % sont même d’accord avec l’idée qu’il s’agit désormais d’une norme. Certes, pour un peu plus de la moitié des consommateurs interrogés, offrir un objet déjà utilisé ne se fait toujours pas. Mais rechercher la bonne occasion apparaît comme une pratique astucieuse à 88 % des personnes interrogées.
C’est également une possibilité de trouver des objets rares (77 %), d’acheter à bon compte des marques de luxe (73 %).
Bref, un possible achat plaisir. Les écarts entre classes sociales s’amenuisent d’ailleurs nettement même si les acheteurs de seconde main sont plus nombreux parmi les bas revenus. 45 % des personnes qui gagnent moins de 750 euros achètent très régulièrement des produits d’occasion et 32 % de ceux qui gagnent plus de 5 000 euros.
D’autres types de consommation à faible impact carbone se développent également à grande vitesse. L’Observatoire Société et consommation (ObSoCo) met en évidence notamment la bonne santé des ateliers, cours et autres expériences permettant d’acquérir de nouveaux savoir-faire en plomberie, jardinage, massage, couture, chant, mécanique, peinture… Le « do it yourself » ne s’est jamais si bien porté. Un secteur dont le chiffre d’affaires frôle désormais les 100 milliards d’euros par an.
Parvenir à attirer le public vers ce type d’achats bas carbone est un défi pour les entreprises. La plupart s’y sont engagées résolument, en offrant des solutions. Mais les politiques doivent aujourd’hui prendre leur part. Utiliser un vélo n’est pas un problème sur une piste cyclable bien aménagée, en présence de commerces de proximité. De la même manière, mettre ses déchets dans un composteur, si celui-ci est mis à disposition.
La balle est aujourd’hui dans le camp des élus. A eux de faciliter les choses, s’ils en ont vraiment la volonté.
« On détruit la planète » : les travailleurs des énergies fossiles racontent leur mal-être
Alexandre-Reza Kokabi
https://reporterre.net/On-detruit-la-planete-les-travailleurs-des-energies-fossiles-racontent-leur-mal-etre
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Que ressentent les employés du secteur pétrolier ou gazier ? Culpabilité, crainte pour l’avenir, envie de reconversion… Les « petites mains du changement climatique » témoignent.
« Nous sommes les petites mains du changement climatique, et cette idée me ronge… » soupire Nathalie [*], attablée à la terrasse d’un café parisien. Charbon, pétrole, gaz : les énergies fossiles représentent près de 90 % des émissions mondiales de CO₂ [1], et, comme Nathalie, les employés du secteur ne s’y trompent pas. Dans un récent rapport, intitulé « Pour une transition juste », les Amis de la Terre, l’Institut Veblen et l’Institut Rousseau ont mené une enquête auprès de 266 travailleuses et travailleurs des secteurs pétrolier et gazier. Interrogés sur l’avenir de leurs emplois dans un contexte de crise climatique, 95 % des répondants considèrent le réchauffement global des températures comme un problème. Près de la moitié pensent que leur emploi est menacé.
Reporterre a rencontré cinq de ces travailleuses et travailleurs, employés de multinationales ou de petites entreprises du secteur pétrolier et gazier. Âgés de 30 à 50 ans, ils turbinent en tant que chef d’atelier, responsable des ressources humaines, ingénieur, géologue ou encore raffineur. Elles et ils racontent l’anxiété qui les traverse face aux bouleversements du climat, l’instabilité et les transformations de leur secteur. Et expriment leur quête de sens, leurs espoirs d’évolution interne ou leur intention de tout plaquer pour bosser ailleurs.
Nous nommerons l’un d’eux Julien. À l’instar de ses consœurs et confrères, il a souhaité rester anonyme, pour éviter toute remontrance de son employeur. « J’ai mis du temps à comprendre l’ampleur du changement climatique », confie-t-il à Reporterre. Il se remémore les années 2000, un temps où, tout juste diplômé d’un BTS, il savourait son recrutement en tant que technicien au sein d’une usine spécialisée dans la conception de composants en partie destinés à l’industrie fossile. « Je ne voulais pas poursuivre mes études et je n’étais pas écolo pour un sou, je m’estimais juste heureux d’avoir un job », se souvient-il. Pendant des années, il dit avoir « roulé sa bosse, grimpé les échelons comme un bon soldat » au sein de son entreprise, sans trop se poser de questions, jusqu’à devenir responsable qualité.
C’était avant 2015, l’année où la réalité du changement climatique lui a sauté à la figure. « Avec la COP21 et tous les reportages qui passaient à la télé, je me suis rendu compte qu’on avait un gros problème, et j’ai tiré la ficelle. » Tout jeune papa, il s’est plongé dans les conférences de Jean-Marc Jancovici — « un homme qui sait parler, froidement, aux gens de l’industrie » —, a lu l’alerte de 15 000 scientifiques sur l’état de la planète en 2017, affiché les rapports du Giec à la salle de pause « même si les autres s’en fichent désespérément », assisté effaré à la démission de Nicolas Hulot, et participé à sa première manifestation pour le climat en mai 2019.
« Et puis à force de gratter, d’échanger avec d’autres, à un moment tu te dis “putain, mon boulot, c’est vraiment de la merde” », poursuit Julien. Face au changement climatique, le consensus scientifique est en effet clair : pour maintenir des conditions de vie adaptées aux sociétés humaines, il est urgent de réduire drastiquement notre consommation d’énergies fossiles. [2] « Et moi, pendant ce temps, je fabrique des pièces pour le gaz de schiste américain et pour le projet Arctic LNG, qui consiste à profiter du changement climatique pour puiser tout le gaz qu’on peut dans l’Arctique russe. C’est ce qui se fait de plus sale. J’ai l’impression de travailler pour la bombe Hiroshima. »
Ce mal-être, Nathalie l’a senti grandir au fond d’elle « jusqu’à ce qu’il explose ». Cadre au sein de la direction des ressources humaines de l’entreprise Gaz de France, devenue Engie, elle explique avoir durement vécu les conséquences de la fusion avec Suez en 2008, puis International Power en 2010. « À partir de là, nos activités ne concernaient plus seulement le gaz, mais aussi des énergies encore plus sales, comme le charbon et le pétrole. Une dissonance a grandi en moi, et j’ai senti que la boîte faisait beaucoup moins rêver les jeunes qui passaient en stage, ou les cadres de moins de 40 ans. »
Elle a repris espoir, un temps, « quand notre directrice générale était Isabelle Kocher, une femme volontariste sur le climat. Mais elle s’est rapidement fait virer. Changer le monde, ça ne rapporte pas assez aux actionnaires… » La désillusion n’en a été que plus dure pour Nathalie. « J’ai tenté de mettre une cloison entre mon job et moi, mais ça n’a pas duré. Je n’arrivais pas à être fière de ce que j’accomplissais. J’avais de plus en plus de mal à sortir du lit pour aller bosser. Et un jour, la tête a dit stop. J’ai fait un burn-out. »
Sans même aller jusqu’à une telle dissonance, la moitié des travailleurs interrogés dans le rapport se disent aussi angoissés par la possibilité de perdre leur emploi. « Je me suis fait virer comme une merde pendant la crise pétrolière post-pandémie de Covid-19 », dit Charlotte [*], géologue de 33 ans, spécialisée dans la recherche de réserves de pétrole et de gaz. « Une crise comme le changement climatique va forcément avoir des implications pour l’emploi dans le secteur », estime-t-elle. C’est déjà le cas : en France, les effectifs des entreprises parapétrolière et paragazière, dites « au service des énergies », ont notamment chuté de 47 % depuis 2015. À l’échelle mondiale, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que 5 millions d’emplois disparaîtront dans le secteur du charbon, pétrole et gaz d’ici 2050, quand 14 millions d’emplois pourraient être créés dans le domaine des « énergies propres ». « Encore faut-il anticiper ces mutations et accompagner les salariés de l’un à l’autre », dit Charlotte.
Sur le territoire français, les raffineries sont l’exemple le plus visible du manque d’anticipation des mutations du secteur : comme le rappelle le rapport, « Pour une transition juste », la fermeture de la raffinerie des Flandres à Dunkerque, la conversion de la Mède (Bouches-du-Rhône) puis de Grandpuits (Seine-et-Marne), mal préparées, ont toutes fait l’objet de fortes contestations sociales et environnementales. Thomas [*], cadre au sein de la branche du raffinage chimie chez TotalÉnergies, évoque « une grande morosité ambiante » qui pèse sur les salariés : « On est entrés dans une sorte de veillée funèbre pour le raffinage, en France et en Europe. Beaucoup de mes collègues me disent “Thomas, j’en peux plus”. On sent que c’est la fin et en même temps, on est pris au dépourvu parce qu’on ne nous dit pas clairement vers où aller. »
Une vaste majorité prête à se reconvertir
Dans l’enquête des Amis de la Terre, de l’Institut Veblen et de l’Institut Rousseau, une vaste majorité des répondants se disent prêts à se reconvertir hors du secteur pétrolier et gazier, surtout les plus jeunes. La plupart souhaiterait mettre leurs compétences à profit dans d’autres secteurs de l’énergie, comme la géothermie, la capture et stockage du carbone, ou l’éolien en mer. C’est cette dernière option qui a été retenue par David [*], ingénieur de 40 ans, qui s’apprête à débuter son nouvel emploi. « J’ai cherché pendant plusieurs années, mais c’était compliqué, les employeurs étaient plutôt hostiles aux candidats venant du pétrolier, comme si nous étions sales, explique-t-il. Ma chance, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de différence, techniquement, entre un projet offshore pétrolier, gazier ou éolien. Malheureusement, c’est plus compliqué pour d’autres. »
Nathalie [*], elle, attend le prochain plan de départ d’Engie pour prendre un chèque. « Mon conjoint n’a pas de salaire fixe, je ne peux pas partir sans rien », dit-elle. « Mais il est hors de question que je m’éternise, mon travail a déjà suffisamment épuisé ma santé. »
En parallèle, elle a participé à la création d’un groupement foncier agricole (GFA), qui rachète des terres agricoles pour aider à l’installation de jeunes agriculteurs bio. « J’essaie de mettre mes compétences au service d’une cause juste, en les libérant des tâches administratives », explique-t-elle. Amusée et inspirée par les actions de désobéissance civile menées contre son propre employeur — des militants déguisés en kangourous en 2016 par exemple — [3], elle s’implique également dans des luttes écologistes dans l’ouest de la France, notamment contre des fermes usines.
Thomas, lui, ne se fait pas d’illusions sur ce qu’il nomme lui-même « le greenwashing » (ou écoblanchiment) de TotalÉnergies [4]. Mais il persiste à penser que son employeur et l’industrie pétrogazière disposent des moyens économique et technique les plus appropriés pour réaliser la transition. Il craint aussi de quitter « un certain confort, les avantages sociaux » dont il bénéficie en tant que cadre. Il cherche donc à se « recaser » dans la branche énergies renouvelables de la compagnie.
« J’ai une petite latitude pour mettre en retard les commandes les plus sales »
Julien, lui, se voit « comme le ver dans la pomme » et tente de faire perdre du temps aux projets fossiles : « En tant que responsable qualité, j’ai la petite latitude pour mettre en retard les commandes. Les plus sales ressortent toutes avec au minimum quinze jours de retard. » Mais il se sent surtout seul « dans un seau de mélasse ». « J’aimerais faire comprendre aux collègues qu’on fait des produits de merde, qu’on nique la planète, qu’on devrait tous dire stop, collectivement. Mais ils sont tous assommés par les 3/8, ils n’ont pas le temps de penser à ces choses-là. »
Toutes et tous s’accordent, en tout cas, sur la nécessité d’une réponse systémique de l’État pour la sortie des énergies fossiles et les reconversions. « Le pétrole est partout autour de nous : dans le carburant de nos moyens de transport, le plastique, l’électricité que l’on consomme… Tant que des choix globaux ne seront pas faits pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles, et réorienter les travailleurs du secteur, même si ce n’est pas moi qui bosse, ils trouveront toujours quelqu’un pour faire le boulot », souffle David. « Nous ne ferons que subir des chocs et des décisions abrupts et impréparés… Et malheureusement, pour l’instant, c’est le chemin qu’on emprunte », tempête Julien.
«Osasun krisia da klimarena»
Jone Arruabarrena
www.berria.eus/paperekoa/2107/005/002/2022-04-17/osasun-krisia-da-klimarena.htm
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Klima larrialdiaren ondorioz etor daitezkeen muturreko fenomeno meteorologikoek zein lurraren berotzeak gizakien osasun fisiko eta psikikoan ekarriko dituzten kalteez ohartarazi du Cristina Linaresek.
Aspaldi hasi ziren klima larrialdiak ingurumenean eragin ditzakeen kalteak aztertzen. Baina orain arte, gutxi izan dira ingurumen larrialdiak gizakien osasunean dituen ondorioak ikertu dituzten adituak. Horietako bat da Cristina Linares (Madril, 1977). Espainiako Karlos III.a Osasun Institutuko Osasun Eskola Nazionaleko Epidemiologia eta Bioestatistika Departamentuko zientzialari titularra da, eta urteak daramatza klima larrialdiak osasunari ekarriko dizkion kalteen inguruan ohartarazten.
Klima krisia osasun krisi bat ere bada?
Bai, osasun krisia da klimarena. Batetik, zuzeneko eraginengatik: bero eta hotz boladak, muturreko gertaera meteorologikoak, uholdeak eta lehortea. Bestetik, zeharkako ondorio garrantzitsuak eragiteagatik: kutsadura atmosferikoa eta aeroalergenoak areagotzea, suteen maiztasuna eta intentsitatea handitzea, gaixotasun infekziosoen bektoreen banaketan aldaketak gertatzea, ur gutxiago izatea eta elikadura segurtasunik eza. Eta azkenik, baita desplazatu klimatikoak eragiteagatik ere.
Askotan aipatzen da kutsadura atmosferikoak osasunean eragiten dituen kalteak larrienetarikoak direla.
Bai. Luze gabeko ondorioak ditu kutsadura mota horrek, eta normalean lehendik gaixotasunen bat duten pertsonei eragiten die gehien. Hala ere, luzera begirako ondorioak larriagoak direla baieztatu dute hainbat ikerketak; horregatik, agintariak saiatu beharko lirateke ohikoa den kutsadura maila hori jaisten.
Dagoeneko nabariak dira Euskal Herriko biztanleen osasunean tenperaturaren igoerak izan dituen ondorioak?
Segur aski bai. Geroz eta bero bolada gehiago daude, eta horien intentsitatea ere igotzen ari da. Atmosferako kutsaduraren ondorioak ere ikus ditzakegu: hilkortasun eta erikortasun handiagoa eragiten du, bai zuzenean eragiten dituen heriotzekin, baita gaixotasun kronikoak areagotu eta okerragotuz; hala nola biriketako gaixotasun buxatzaile kronikoa, hipertentsioa, diabetesa, hainbat minbizi mota, baita osasun mentaleko espektroko gaixotasunak ere.
Nola eragiten die planetaren berotzeak buruko eritasunei?
Muturreko fenomeno meteorologikoen maiztasuna handituko da, eta horrek eragin nabarmena izango du hainbat arlotan: azpiegituretan kalteak edo galerak, desberdintasun sozioekonomikoak handitzea, elikagaien segurtasuna txikitzea eta goseteak, besteak beste. Era berean, egoera horiek dakarten muturreko estresak eta antsietateak nabarmen eragiten du beste mota eta intentsitate batzuetako gaixotasun mentalak garatzeko orduan. Horrez gain, frogatu da beroak ere oro har eragiten duela buruko osasunean.
Nola?
Bero boladak eta emozio zein portaera desorekak lotzen dituzten ebidentzia zientifikoak geroz eta gehiago dira. Besteak beste, frogatzen ari da indarkeriaren areagotzearekin eta substantzia toxikoen abusuarekin zerikusia daukatela bero boladek. Horrez gain, hainbat ikerketak erakutsi dute muturreko tenperatura dagoenean eta lehorteetan suizidio tasa handitzen dela.
Solastalgia kontzeptua ere atera da argitara azken aldian.
Bai. Ingurune degradatu edo hondatuek eragindako estutasun psikiko eta estres existentzial mota berri bat deskribatzeko erabiltzen da, eta arazoa konpontzeko ezintasun edo inpotentzia-sentsazioak larriagotu egiten du.
Klima aldaketak ekarriko dituen gaixotasun berriak ere aipatu dituzte hainbat adituk. Hala izango da?
Klima aldaketak gaixotasunen intentsitatea handiagotuko du, eta jada badauden gaixotasunen birkokatze bat eragingo, baina ez du gaixotasun berririk sortuko.
Herrialde bakoitzaren garapen sozioekonomikoak ere eragina dauka beroaren ondoriozko gaixotasunetan?
Faktore askok baldintzatzen dute herrialde batek zer gaitasun duen bero boladen maiztasuna eta intentsitatea handitzeari aurre egiteko: ea populazio talde zaurgarrienak babesteko prebentzio plan eraginkorrik duen, etxebizitzetan isolamendu termiko eraginkorrak dituen, zaharrei eta mendekotasuna duten pertsonei laguntzeko programak edo talde zaurgarriei ohartarazteko sistemak eta prebentzio neurriak.
Gizarteko ze talde dira zaurgarrienak klima aldaketaren ondorioei dagokienez?
Pertsona zaharrak, emakumeak eta haurrak, errenta maila txikia duten pertsonak, gaixotasun kronikoak dituzten pertsonak —kardiobaskularrak eta biriketakoak, mentalak, obesitatea, neurologikoak— edo aire zabaleko langileak, besteak beste.
Zer neurri hartu beharko lirateke klima aldaketak osasunean daukan eragina ahalik eta gehien murrizteko?
Klima aldaketak osasunean izango dituen ondorioei aurre egiteko planak behar ditugu. Hezkuntza ere garrantzitsua da arlo honetan; klima aldaketara nola egokitu gaitezkeen jakiteko heziketa behar da. Eta azkenik, gaur egungo osasun sistema indartzea, krisiaren ondorioak jasateko gai izan dadin.