Article de Sud Ouest du 12.11.2011
C’est un véritable changement de braquet qui est en train de s’opérer. Trop proche de la voiture-balai, la Ville de Biarritz ne veut plus se retrouver en queue de peloton en matière de pistes cyclables et entend se donner des moyens rapides et concrets de montrer qu’elle est tout sauf hostile au développement de déplacements doux, comme le vélo, sur son territoire.
Comme gage de bonne volonté, la municipalité, via Michel Veunac, deuxième adjoint au maire, a reçu mardi des représentants de l’association Bizi !, mouvement écolo-abertzale basé à Bayonne, qui désespérait de voir un jour quelque aménagement réalisé sur Biarritz.
« Je reconnais que la commune n’est pas un modèle dans ce domaine, confie Michel Veunac. Mais, dans le cadre du futur Agenda 21, nous avons pris des mesures en matière de déplacements doux que le maire est actuellement en train d’arbitrer. Je peux donc vous le certifier : en 2012, le vélo aura enfin sa place dans notre ville. C’est à mon sens une nécessité ».
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Seniors amateurs de vélo
L’adjoint réfute les deux arguments qui justifieraient, aux yeux des détracteurs, l’impossibilité d’aménager : trop de personnes âgées sur la commune et une topographie digne de montagnes russes.
« Les seniors, à Biarritz, sont dans l’ensemble amateurs de déplacements en vélo et sont les premiers à regretter le manque de pistes cyclables et d’emplacements réservés aux deux-roues. Deuxio, il est vrai qu’ici ça monte et descend pas mal. Personnellement, et je l’ai déjà dit, je suis partisan d’une formule, adoptée notamment par la Ville de Rodez, où la commune aide les particuliers à l’achat de vélos électriques à hauteur de 20 %. Et sinon, il me semble qu’un simple changement de vitesse peut suffire pour monter une côte ! »
Lors de la réunion mardi en mairie, Bizi ! a défendu trois propositions, « pour qu’il y ait un minimum de début de politique cyclable », précise Jean-Noël Etcheverry, dit Txetx : l’instauration du double-sens cyclable dans plusieurs rues du centre-ville, le raccordement de Biarritz à Anglet par une piste cyclable et l’élaboration d’un plan de circulation vélo sur la commune.
Des propositions recevables
« Tout aménagement est possible, poursuit le représentant de Bizi !, il n’y a pas de fatalité. Et Monsieur Veunac en a convenu puisqu’il nous a dit que nos propositions étaient recevables. » L’association a insisté pour avoir un calendrier des aménagements « de sorte que les gens puissent voir qu’il y a une vraie volonté d’avancer sur ce dossier ». Les deux parties ont parlé de se revoir avant un mois, le temps pour la mairie d’arbitrer l’Agenda 21 et d’étudier les propositions de Bizi !.
« Pendant ce temps, nous resterons mobilisés, souligne Txetx. Dans un esprit non pas de confrontation mais de conviction, pour montrer que le vélo a toute sa place ici. Ainsi, fin novembre, tandis que se tient le sommet de Durban sur le réchauffement climatique, nous mènerons des actions vélos populaires et humoristiques sur Biarritz. On souhaite juste que les choses bougent. Que ceux qui veulent faire du vélo dans cette ville puissent le faire en toute sécurité. Vu la qualité d’écoute que l’on a eue mardi, je suis optimiste. »
Un Plan vélo sur l’agglomération
Jeudi matin, à Bayonne, les membres de Bizi ! ont rencontré Michel Veunac, en tant que vice-président de l’Agglomération Côte basque Adour, dans le cadre, cette fois, du futur Plan vélo préparé par la communauté d’agglomération et qui sera l’un des volets du PDU (plan de déplacement urbain).
« Ce Plan vélo est en fait un document qui tracera, sur l’agglomération, un certain nombre d’itinéraires dédiés au vélo, précise Michel Veunac, et qui en même temps prévoira plusieurs services nouveaux basés sur le vélo. » « L’idée de ce Plan, confirme Éric Lecoutre de Bizi !, est d’établir un schéma cohérent entre les différentes villes de l’agglomération. Notamment, par exemple, en matière de réalisations de pistes cyclables ou la signalétique. On peut, là encore, penser que dès fin janvier, on pourra voir les premiers aménagements être réalisés. Tout cela a pris du retard parce que, entre-temps, ont été installés les parcours en site propre des transports en commun sur l’agglo. Le déplacement en vélo avait été un peu laissé de côté de fait. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire qu’il faut le faire car il y a un réel besoin. »