Le collectif Stop pub Pays Basque Adour a retiré toutes les publicités du centre ville de Bayonne, ce dimanche 2 mars, pour montrer aux habitants de la commune ce que serait leur centre-ville sans publicité. Il dénonce le Règlement Local de Publicité intercommunal (RLPi) Côte Basque Adour en vigueur qui a instauré des dérogations permettant à la publicité de s’installer dans cette zone patrimoniale. Le collectif stop pub PBA appelle le maire Jean-René Etchegaray à se positionner en faveur d’un nouveau RLPi Pays Basque protecteur, qui ne rende plus possible de telles dérogations à l’avenir.
« Le collectif Stop pub Pays Basque Adour est heureux de vous proposer ce dimanche sans pub à Bayonne. Interpellez M Etchegaray pour lui demander de protéger notre ville de la publicité. » Tel est le message laissé par le collectif ce dimanche matin à Bayonne dans chacun des panneaux publicitaires du centre ville, après en avoir retiré toutes les affiches publicitaires.
« La publicité est tellement une évidence qu’on ne se rend même plus compte de sa présence et de son influence. Avec cette action, nous avons souhaité proposer une journée sans pub aux habitants » explique Elise Ayrault, porte-parole du collectif. « La publicité est un outil de diffusion de l’idéologie de surconsommation, qui alimente la production de marchandises, le gaspillage des ressources et l’émission de toujours plus de gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique. Son impact sur les paysages, la biodiversité ou notre santé, sa consommation d’énergie, la diffusion de stéréotypes notamment sexistes, sont bien documentés et ne sont plus acceptables en 2025. »



Le collectif a dénombré 41 publicités dans le site patrimoine remarquable qui couvre le Petit et le Grand Bayonne. Le code de l’environnement interdit normalement toute publicité dans ce secteur. « C’est le règlement local de publicité Côte Basque Adour, voté en 2022 par nos élus locaux, qui a permis à la publicité de s’immiscer dans cette zone protégée, un comble ! » souligne Elise Ayrault. L’opportunité se présente en effet de changer de trajectoire : le nouveau RLPi, étendu aux 158 communes de l’agglomération Pays Basque, est en cours d’élaboration.
Le collectif demande aux élus et aux communes de se positionner pour un règlement protecteur : interdiction totale des panneaux numériques, limitation de la taille maximale des panneaux, instauration d’une zone « patrimoine architectural et naturel » sans aucune publicité, etc. Le collectif avait envoyé le 17 février une lettre ouverte aux élus des 9 communes titulaires de contrat de mobilier urbain1, dont Bayonne, pour leur demander « d‘inverser la logique en faisant de la protection la règle et de la dérogation l’exception. » Il proposait des solutions techniques pour les communes comme Bayonne qui a un contrat en cours jusqu’en 2034 avec l’afficheur JCDecaux.
Alors que les communes du territoire sont partagées sur le niveau d’ambition du RLPi, Jean-René Etchegaray n’a à ce jour pris aucune position publique. « Les multiples impacts de la publicité ne sont pourtant plus à démontrer. Les messages véhiculés vont le plus souvent à l’encontre des politiques publiques de l’agglomération : Plan Climat, Plan de mobilités, Projet alimentaire territorial, Contrat Local de Santé, etc. Nous appelons M Etchegaray à se positionner clairement aux côtés des communes volontaristes pour un RLPi protecteur, et en particulier sur les points soumis dans notre lettre ouverte. » conclut Elise Ayrault.
Le collectif invite les Bayonnais à interpeller leur maire pour l’inciter à communiquer publiquement sa position sur le sujet. Un exemple de courrier pré-rédigé est disponible en ligne pour faciliter la démarche.


