SUD-OUEST – 49,3 km à Bizi-clette contre la loi Travail

Source : Sud-Ouest – http://www.sudouest.fr/2016/06/26/49-3-km-a-bizi-clette-contre-la-loi-travail-2414022-4018.php

Les militants portaient des dossards informant de leur action.Les militants portaient des dossards informant de leur action. © PHOTO JEAN-DANIEL CHOPIN

Le mouvement altermondialiste Bizi a proposé hier un circuit entre Bayonne et Ciboure à vélo contre la loi El Khomri et l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement.

Hier, plutôt que de scander leur opposition à la loi Travail dans la rue, les militants de Bizi, mouvement altermondialiste, ont préféré pédaler sur une distance de 49,3 km. L’objectif de cet effort ? « Attirer l’attention d’un public plus large, un public de non convaincus », explique Txetx Etcheverry, animateur du mouvement dont le but était aussi d’interpeller les deux députées PS du Pays basque n’ayant pas signé la motion de censure gauche et écologiste lancée après que le gouvernement a brandi l’article 49.3 de la Constitution pour imposer son texte à l’Assemblée nationale.

Cette motion n’a pu être déposée. Il manquait deux signatures pour réunir les 58 nécessaires. Le texte de loi sera présenté en seconde lecture à l’Assemblée nationale au mois de juillet.

Rencontre avec les députées

Hier, à 10 heures, une trentaine de militants enfourchent bicyclettes, tandems, triplette, devant la permanence de Colette Capdevielle, à Bayonne. Avant le top départ, les militants s’engagent sur la voie du dialogue avec la parlementaire. « La loi Travail annonce une dégradation des conditions de travail et une baisse des salaires, souligne l’animateur. Nous ne pouvons tolérer que cette loi soit imposée par le gouvernement. La seule solution sera de signer la motion de censure. »

L’absence de débat à l’Assemblée a suscité la colère de la députée. « C’est injurieux, précise-t-elle. Mais, avec nombre de mes collègues, nous faisons le maximum pour provoquer ce débat. » Colette Capdevielle ne s’engage cependant pas à signer une éventuelle seconde motion. « Le Sénat a détricoté le texte, remarque-t-elle. Celui-ci ne convient plus au gouvernement. Il faut attendre sa nouvelle proposition. »

Les militants appuient sur les pédales en direction de la permanence de Sylviane Alaux, à Ciboure. Sur la route, ils provoquent quelques ralentissements « mais aucune agressivité », souligne un participant. Au contraire, les coups de klaxons sont amicaux. Le public exprime son soutien par des applaudissements, des mots d’encouragements.

Militer dans la bonne humeur

La parlementaire rejoint les militants pour un pique-nique, sur le gazon, au pied de la permanence. « Je n’ai pas signé la première motion pour ne pas induire une crise politique grave, explique-t-elle. Mais, selon le contexte, je ne me l’interdirais pas forcément une seconde fois. Le gouvernement serait inspiré de laisser le texte aller au vote. »

Les cyclistes repartent avec l’énergie de l’espoir, « même s’il ne s’agit pas d’une promesse ». Vers 15 heures, ils arrivent à la Bourse du travail, à Bayonne. Ils font signer une pétition pour appeler les députées à s’engager à signer la prochaine motion de censure, si elle doit être proposée (1).

Éric a calculé l’itinéraire au mètre près : 3,8 km sont encore à accomplir. Les militants donnent les derniers coups de pédales, en musique, dans le centre de Bayonne. Un triporteur véhicule la sono. Personne ne regrette ses efforts.

(1) Bizi propose de signer cette pétition en ligne sur son site bizimugi.eu. A chaque signature, un courriel est adressé aux députées.