Axe de travail : Banques fossiles
Définir en 5 lignes en quoi consiste cet axe de travail :
Les banques installées en France gèrent un actif égal à 3 fois le PIB de la France. Il s’agit principalement de notre argent. 99 % des ménages dans l’Etat français ont un compte en banque. C’est d’ailleurs une obligation pour recevoir les prestations sociales par exemple. Or personne ne se demande « à quoi sert cet argent ? » et laisse les banques libres et tranquilles de l’utiliser à leur guise.
La campagne Banques Fossiles vise à donner un sens au choix de sa banque et à nous assurer que notre argent contribue d’avantage à protéger la planète qu’à la détruire.
Cette campagne doit également permettre un activisme proche des gens, motivant et attractif pour les jeunes, avec des objectifs évaluables, des actions possibles partout en Iparralde et pas qu’à Bayonne.
Elle sera le premier pallier d’un travail qui peut aller beaucoup plus loin après la compréhension du rôle des banques, du crédit, et la formation sur les alternatives possibles au niveau crédit solidaire et local, monnaie locales etc….
1) Le diagnostic, la critique, ce qu’on dénonce :
(Ici, il est également demandé de lister les possibilités d’actions de protestation, d’explication pédagogique, les actions symboliques et l’agit-prop que l’axe en question permet) :
Les émissions indirectes des banques françaises (via leurs choix de financements et d’investissements et leur métier de conseil financier) représente plus de trois fois les émissions totales de la France (soit 5,06 % des émissions mondiales totales). Nous avons donc là une cible de choix pour avoir un impact de taille sur le réchauffement climatique : nous pouvons exercer très fortement notre travail de « colibri ».
Au delà de la question du réchauffement climatique, ces investissements des banques françaises financent également trop de projets écologiquement et socialement destructeurs : centrale nucléaire dans une zone sismique, projet pétrolier et gazier menaçant gravement la bio-diversité de l’île de Sakhaline, production de bombes à sous-munitions ou d’armes à uranium appauvri, projet expropriant des milliers de petits paysans etc….
Trois banques françaises, très puissantes à l’international, se distinguent et sont particulièrement impliquées dans l’investissement écologiquement et socialement destructeur : BNP Paribas, Société Générale et le Crédit Agricole-LCL.
La campagne Banques Fossiles visera plus particulièrement ces trois banques par des actions symboliques, pédagogiques ou spectaculaires, appelant à leur boycott (retirer les comptes que les gens ont dans ces banques tant qu’elles ne font pas preuve de transparence et qu’elle ne corrigent pas le choix de leurs investissements internationaux).
Toute la panoplie de l’activisme non-violent mais déterminé et spectaculaire sera déployé pour attirer l’attention des gens sur le mot d’ordre de boycott de ces trois banques là, par des actions qui pourront se faire de Mauléon à Hendaye.
2) Ce que nous avons à proposer globalement sur ce thème :
En quoi la bataille sur ce thème renforce nos valeurs, participe à dessiner le modèle de société auquel nous aspirons ?
Cette campagne est un premier pallier devant à nous amener à réfléchir plus loin sur le rôle des banques, du crédit, de la monnaie, et à voir sur ce terrain quels embryons d’ alternatives plus audacieuses nous pouvons construire par la suite, une fois que nous maîtriserons collectivement bien ce thème.
Dans un premier temps, nous nous contenterons de demander l’amélioration de la transparence des banques, la réduction des risques environnementaux et sociaux dans les choix d’investissements, le calcul et la réduction des émissions de gaz à effets de serre induites par les financements, le soutien aux alternatives durables (efficacité énergétique, énergies renouvelables, éco-produits type Baso berri etc…) (Aujourd’hui les banques financent 10 fois plus les énergies fossiles polluantes que les énergies renouvelables).
Participer au renforcement de secteurs bancaires et mutualistes porteurs de projets citoyens favorisant une économie solidaire, éthique, écologique est à notre portée en agissant à tous les niveaux du local au global.
3) Quelles mesures concrètes , immédiates et réalisables pouvons nous proposer, pouvons nous mettre au coeur de nos mobilisations et actions ? Dans quelles instances locales pouvons nous peser pour faire aboutir ces propositions ? Quels sont les organes décisionnels ? Quels dispositifs législatifs existent-ils dans ce domaine, sur lesquels nous pouvons nous appuyer ? Sur quels exemples (communes ou régions, expériences associatives etc…) pouvons nous nous appuyer concrètement pour démontrer la faisabilité et l’intéret de ces mesures ?
Notre campagne sera un élément de plus dans une campagne menée au niveau international, et au niveau de l’Etat français, pour faire pression contre un certain nombre de banques au comportement irresponsable, pour les obliger à changer ces comportements. Quelques victoires partielles ont déjà ainsi été obtenues (abandon de certains projets par suite du renoncement de certaines banques à participer à leur financement).
Il s’agit également de renforcer les circuits privilégiant l’investissement écologiquement et socialement responsable.
Nous viserons le public des particuliers, mais également des associations et des collectivités territoriales.
Dispositions législatives : depuis 2005, il est totalement gratuit de fermer un compte courant ou un compte d’épargne. Il existe également un « Guide de la mobilité bancaire » édité par la Fédération Bancaire Française, notamment pour les produits d’épargne et les prêts.
4) Quelles alternatives concrètes et collectives pouvant nous construire dans ce domaine ?
Quelles actions concrètes sur des niches, sphères, cercle, ayant valeur d’exemple voir de développement échappant au système, création d’activités responsables, modèles locaux de développement…Quels changements de comportements individuels cet axe de travail peut il produire ?
Nous pouvons pousser les gens à se poser la question du choix de la banque dans lesquels ils placent leur compte, ce qu’on ne fait presque jamais.
Il s’agit de choisir la banque la moins écologiquement et socialement destructrice, en fonction de ses possibilités, et de quitter sa banque (notamment si on est dans une des trois suivantes : BNP Paribas, Société Générale et le Crédit Agricole-LCL.).
Il faut faire connaître par un courrier type les raisons de son départ à la direction de la banque qu’on quitte et faire comptabiliser ce départ par Bizi.
4 groupes bancaires importants (qui ont donc des agences un peu partout) sont un peu moins mal notés dans le palmarès des risques environnementaux et sociaux : La Banque Postale, la Banque populaire, la Caisse d’épargne et le Crédit Mutuel-CIC. Où qu’ils habitent, les gens peuvent donc assez facilement quitter les trois banques les plus pollueuses.
Si l’on habite ou travaille autour de Bayonne, on peut prendre comme banque le Crédit Coopératif, ou encore mieux la NEF (qui est hébergée dans les locaux du crédit coopératif, 36, allées Marines à Bayonne).
La NEF est une coopérative de finances solidaires. Elle s’est donnée pour mission d’utiliser l’épargne citoyenne qui lui est confiée pour financer exclusivement des projets dans les domaines environnementaux, sociaux et culturels. Ses activités se déroulent dans la transparence totale : la NEF est en effet le seul acteur financier français à publier chaque année l’intégralité des projets qu’elle finance en incluant le montant du prêt octroyé et la description des activités financées.
La NEF a lancé un projet visant à devenir une banque éthique européenne d’ici peuavec plusieurs partenaires.
5) Quelles actions de formation interne peut on envisager autour de ce thème ?
Quelles actions de formation externe peut on envisager autour de ce thème ?
Nous pouvons faire venir Yann Louvel, responsable de la campagne Finance responsable aux Amis de la Terre qui explique tout cela très bien. Cela peut-être une conférence grand public, suivie par une session de deux heures plus approfondie pour les gens de Bizi.
On peut également envisager de faire une formation plus théorique sur le système bancaire, le crédit et la monnaie (avec des gens comme Jean-Marie Harribey par exemple).
On peut également organiser des formations pratiques sur des systèmes alternatifs ou des expériences de relocalisation solidaire au niveau du crédit ou de la monnaie.
Utiliser le livret des Amis de la Terre « Environnement : comment choisir ma banque ? »
Récupérer une petite BD qui décortiquait le système bancaire et le crédit dans une perspective anti-capitaliste et de manière très pédagogique, et la diffuser assez largement?
Faire des BD détournées pour dénoncer le rôle des banques : Picsou s’y prêterait sans doute assez bien, ainsi que certains épisodes des Bidochons
Voir ce qui existe expliquant la dernière crise du système bancaire, et la manière dont l’aide massive des Etats a permis de retarder l’échéance de l’écroulement global….
6) Quelles participations à des campagnes ou des structures internationales sont elles possibles sur ce thème là ?
A l’échelle internationale, le réseau d’ONG BankTrack fait un gros travail de suivi et de dénonciation des agissements des banques. Ce sont les Amis de la Terre qui font le relai au niveau de l’Etat français. Voir le site www.financeresponsable.org pour en savoir plus.
Bizi ! se ferait le relai au niveau du pays Basque nord de ce travail en apportant sa spécificité, et en essayant d’avoir des résultats qui pourraient peut-être motiver d’autres groupes à en faire de même dans leur coin, le tout faisant peu à peu boule de neige.
7) Localement, quelles alliances sont elles envisageables ou souhaitables dans le cadre de cet axe de travail là ?
Dans un premier temps, Bizi ! doit lancer la campagne seul. Au niveau du travail de formation, un travail en commun avec ATTAC est souhaitable. Voir également ce qui peut être retiré des expériences d’Hemen Herrikoa, les CLEFEs etc…. A voir également ce qui peut être fait en collaboration avec la Confédération Syndicale du Cadre de Vie (CSCV), les associations de défense de consommateurs….
8) Formuler ici une esquisse de plan d’action et de calendrier de travail envisageables autour de cet axe de travail là.
Fin avril : première action spectaculaire dénonçant les trois banques, rapidement suivie d’une conférence de presse pour expliquer la campagne, puis quelques semaines après de la conférence avec Yann Louvel.
En juin, une vidéo à faire circuler par le mail, montrant les premiers retraits concrets de compte de ces trois banques, et montrant des personnes ouvrant un compte à la NEF.
Pour la fête de la musique, coller des dazibaos explicatifs sur le maximum d’agences des 3 banques en question.
Préparer une affiche et un tract qui pourraient être diffusés massivement pendant les fêtes de village de cet été et pendant les fêtes de Bayonne. Collage d’une affiche spéciale sur le maximum de distributeurs automatiques.
A partir de la rentrée 2010-2011, permanence hebdomadaire au local de Bizi pour aider les gens dans leur démarches de fermeture de compte, et pour répondre à toutes les questions qu’ils peuvent se poser, permanence chaque mois dans tel ou tel coin d’Iparralde.
Organiser un concert sauvage dans une banque, un peu à la Rage Against The Machine à Wall Street. En faire une vidéo à faire tourner partout.
Décréter une journée « Picketting » ou Die-In devant le maximum d’agences des trois banques à travers tout Iparralde. Ou bien des rassemblements festifs, autour de musiciens, trikitixa, théâtre, jonglage….
Septembre : Faire tous les marchés les uns après les autres avec une distribution de tracts, en tee-shirts Bizi
Organiser le Bizi Itzuli sur ce thème là ? En s’arrêtant avec une banderole dénonciatrice devant le maximum d’agences ?
Ou préparer un tour d’Iparralde avec le bus des Désobéissant, roulant à l’huile de récupération, avec stand animé dans chaque bled traversé ?
Envisager une journée massive d’actions sur le maximum de distributeurs automatiques.
Organiser une semaine « Je change de banque »
Détourner systématiquement les pubs de ces trois banques. Ainsi que leurs logos. En faire des autocollants à vendre ?
Mettre dans le blog de Bizi une rubrique spéciale sur cette campagne, avec l’explication de la campagne, les dates des actions à venir, les heures et lieux des permanences tenues par Bizi, les modalités de fermeture de compte et d’ouverture à la NEF etc…
Mettre des témoignages de gens ayant changé de banque. Mettre une colonne avec le total de retraits de banque, et l’objectif à atteindre.
Définir les objectifs concrets que l’on se fixe sur cet axe de travail là.
Définir des échéances théoriques. Le tout devant permettre de procéder à une évaluation au terme des délais indiqués :
L’objectif concret, évaluable, est d’arriver à 500 retraits de compte des 3 banques en question. Il faudrait viser à faire ouvrir autant, même si ce n’est pas forcément les mêmes gens (habitants de Bayonne, ce qui réduit le potentiel, mais pouvant être dans d’autres banques que les 3 plus pollueuses), de comptes au crédit coopératif et à la NEF.
Ces objectifs quantitatifs sont là pour nous servir de repères, d’aiguillons et pour visualiser le caractère massif que nous voulons donner à cette campagne.
Arrivés à cet objectif, se poser la question d’une seconde phase de la campagne; allant plus loin dans la recherche d’alternatives au système bancaire capitaliste.
9) Détailler les possibilités concrètes d’auto-financement de cet axe de travail là ?
Pointer les diverses manifestations prévues sur l’économie solidaire dans la région et y tenir un stand – demande de soutien financier. Voir s’il existe des sources de financement destinées au soutien à l’économie solidaire et dont on pourrait profiter en partie.
Voir avec l’Atalante pour organiser une soirée spéciale autour d’un film traitant de ce type de thématique, avec un buffet au bénéfice de la campagne.
Faire des soirées autour du film « Let’s Make Money » , avec un apéro au profit de la campagne.
10) Quels sont les membres de Bizi ! prêt(e)s à s’investir sur cet axe de travail là ?
Daniel, Txetx, Seb et Vincent…
Qui d’autre prêt(e) à lancer avec nous cet axe de travail ?
Quels sont les publics susceptibles d’être attirés par cet axe de travail là et de fournir de nouveaux militants pour le prendre en charge ?
Le public militant (abertzale, associatif, altermondialiste….) qui ne s’est jamais posé la question du choix de sa banque.
Un public jeune attiré par la multitude d’actions qu’on peut faire contre les 3 banques. Le groupe des lycéens pour se faire le relai de cette campagne sur les lycées