Claude Olive, maire d’Anglet et menant la liste « Anglet avançons en confiance » aux élections municipales à venir, vient de justifier son refus d’appuyer le Pacte de métamorphose écologique de Bizi dans la presse locale. Il explique au journal Sud-Ouest son refus de signer par la présence parmi les engagements du Pacte d’un point sur la monnaie locale écologique et solidaire Eusko. Il rajoute qu’il aurait pu sinon « signer 90 % de ce document ». Claude Olive doit être doublement amnésique.
Un Claude Olive pro-Eusko en 2014
En effet, déjà tête de liste en 2014 dans un scrutin municipal à l’époque très serré et particulièrement incertain, il avait alors signé le Pacte de transition énergétique de Bizi. A la différence du Pacte 2020, on pouvait alors choisir tel engagement et en refuser tel autre. Or, Claude Olive avait officiellement retenu pas moins de 27 actions, dont justement l’engagement « Devenir acteur de l’Eusko » !
Le rapport bilan de Bizi du suivi des engagements pris en 2014 situe la commune d’Anglet dans le rouge : 20 engagements tenus à moitié ou au quart, et 6 engagements non tenus, dont justement celui de l’eusko.
Des justifications très fluctuantes
Interpellé début mars par des Angloys qui lui ont demandé lors de deux de ses réunions publiques s’il comptait signer le Pacte de métamorphose écologique, il a répondu par la négative. Il a alors justifié ainsi ce refus : « Je l’ai fait en 2014 et me suis retrouvé sur les réseaux sociaux pointé du doigt comme un mauvais élève car je n’avais pas respecté les engagements qu’ils me demandaient. Aujourd’hui, je ne m’engage qu’auprès des Angloys ! Le seul Pacte que je signe, c’est avec eux ! » Bref, le mauvais élève sait comment ne plus avoir de mauvaises notes : pas en s’appliquant davantage la prochaine fois, mais en ne soumettant plus à des contrôles !
En tout cas, lors de ces deux interpellations, faites publiquement à deux dates et deux lieux différents, et devant de nombreux témoins, Claude Olive a donné une toute autre explication de son refus de signer le Pacte de Bizi que celle adressée aujourd’hui au quotidien Sud-Ouest.
Avec Claude Olive, avancer… à contre-sens de l’Histoire
En pleine crise du coronavirus, qui démontre les risques et dangers d’une certaine mondialisation, l’intérêt d’outils de relocalisation d’une partie de nos productions et consommations est plus d’actualité que jamais. L’eusko, outil de transition écologique par excellence, en évitant de nombreux transports de marchandises et en impulsant et renforçant des dynamiques de relocalisation de l’économie, est aujourd’hui cité en exemple par de nombreuses villes et agglomérations françaises et européennes. Et rappelons que l’engagement pour le Pacte de métamorphose écologique ne rend pas le paiement en eusko obligatoire mais seulement possible. Claude Olive l’appuyait en 2014 et le rejette en 2020, juste au moment où la pandémie de coronavirus vient mettre en évidence la fragilité et les coûts potentiellement gigantesques de nos économies délocalisées, de plus en plus hors-sol, et de nos sociétés de moins en moins autonomes et résilientes. C’est peu dire qu’avec Claude Olive, on avance… à contre-sens de l’Histoire !
Le Pacte validé par Claude Olive en 2014 (et complété lors de la soirée officielle de signature par des engagements supplémentaires) : https://bizimugi.eu/wp-content/uploads/2020/03/ANGLET-Pacte-Claude-OLIVE.pdf