Articles du Vendredi : Sélection du 20 décembre 2013 !

L’écologie, une chance pour inclure davantage les jeunes en démocratie

Juliette Decq et Antoine Ebel, étudiants à Sciences-Po et membres de CliMates, un think-tank international étudiant sur le changement climatique
http://lesdebatsdudd.blog.lemonde.fr/2013/12/02/lecologie-une-chance-pour-inclure-davantage-les-jeunes-en-democratie/

« Le Pacte d’avenir pour la Bretagne » : on continue comme avant mais en pire

Agir pour l’Environnement
www.reporterre.net/spip.php?article5167

Klima aldaketari aurre egiteko trantsizio ereduez jardungo dute Bilbon

Unai Brea
www.argia.com/albistea/klima-aldaketari-aurre-egiteko-trantsizio-ereduez-jardungo-dute-bilbon

«Notre problème n’est pas tant politique qu’anthropologique »

Dominique Bourg enseignant à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
http://lesdebatsdudd.blog.lemonde.fr/2013/12/05/dominique-bourg-notre-probleme-nest-pas-tant-politique-qu-anthropologique/

Pour la biodiversité, adoptons les bonnes vieilles méthodes agricoles, propose l’ONU

Elisabeth Schneiter
www.reporterre.net/spip.php?article5150

EAEn frackinga debekatzeko herri ekimen legegilea aurkeztu dute berriz

Unai
www.argia.com/albistea/eaen-frackinga-debekatzeko-herri-ekimen-legegilea-aurkeztu-dute-berriz

Travail du dimanche : le vrai-faux « mouvement social », nouvelle forme de lobbying

Nadia Nadia Djabali
www.bastamag.net/Travail-du-dimanche-mouvement

La presse dont nous rêvons

Rédaction
www.bastamag.net/La-presse-dont-nous-revons

Ondarroan Bizkaiko lehen Atez Atekoa

Pello Zubiria Kamino
www.argia.com/blogak/zero-zabor/2013/12/16/lea-artibai-hondakinen-kudeaketa-sistema-aldaketzera-doa-2014an/

[:]

L’écologie, une chance pour inclure davantage les jeunes en démocratie

Juliette Decq et Antoine Ebel, étudiants à Sciences-Po et membres de CliMates, un think-tank international étudiant sur le changement climatique
http://lesdebatsdudd.blog.lemonde.fr/2013/12/02/lecologie-une-chance-pour-inclure-davantage-les-jeunes-en-democratie/

Juliette Decq et Antoine Ebel sont étudiants à Sciences-Po et membres de CliMates, un think-tank international étudiant sur le changement climatique. Dans la tribune suivante, ils estiment que les efforts nécessaires pour opérer la transition écologique sont une opportunité pour mieux intégrer les jeunes dans les processus démocratiques. Avec un message fort: « faites nous confiance ! »

C’était mieux avant…

Il y a un an et des poussières, paraissait dans Libération une tribune à l’intitulé provocateur : « Jeunes de France, votre salut est ailleurs : barrez-vous ! ». Le titre résonne encore ; le message, un peu moins. Le journaliste Mouloud Achour et le communicant Félix Marquardt y exposaient pourtant une vérité simple, certes difficile à digérer : « pour la première fois depuis bien longtemps dans cette partie du monde, une génération au moins – la vôtre – vivra […] moins bien que la précédente. »

Si les auteurs prenaient soin d’y égrener les raisons de ce fossé intergénérationnel – mondialisation, chômage persistant, économie à l’arrêt, méfiance envers la jeunesse – un élément important manquait à l’appel : l’écologie. Le changement climatique, entre autres facettes de la crise écologique actuelle, cause par exemple une injustice fondamentale : les émissions de gaz à effet de serre produites à un temps donné ne se répercutent que quarante à cinquante ans plus tard, du fait de l’inertie du réchauffement des océans. De plus, certains gaz à effet de serre continuent d’agir pendant des centaines d’années. En 2013, année marquée par des inondations historiques en Europe, des records de froid en Asie, ou plus récemment le méga-typhon Hayian aux Philippines, nous avons donc subi les effets humains et économiques des émissions de nos parents et grands-parents. Et nous continuerons de les subir pendant encore longtemps.

Rarement les conséquences des actions d’une génération ne se sont autant fait sentir sur la suivante – en tout cas de manière aussi brutale, évidente, scientifiquement prouvée. Cela rend d’autant plus insupportable le peu d’intérêt accordé aux opinions et aux intérêts des jeunes générations par les dirigeants actuels, politiques ou économiques. Le sommet climat de Varsovie, qui s’est achevé il y a quelques jours, n’a pas fait beaucoup plus que de confirmer ce diagnostic.

Et les jeunes ? Ils ont quoi les jeunes ?

Donner aux jeunes une place particulière, qui leur permette de faire entendre leur voix sur les enjeux écologiques – comme sur d’autres –, n’est de fait pas vraiment un réflexe dans une majorité de démocraties. Certaines, comme la Hongrie, ont mis en place des médiateurs (ou ombudsman) chargés de représenter les intérêts des générations futures. D’autres, comme Israël, ont créé des commissions parlementaires dédiées à ce thème. Enfin, les pays les plus aventureux ont laissé aux jeunes le soin de se représenter eux-mêmes, comme la Belgique, qui s’est dotée de trois Conseils de la Jeunesse (francophone, néerlandophone et germanophone) consultatifs.

 

Aucune de ces expériences n’a fourni les résultats attendus. L’ombudsman hongrois a été dissous dans un portefeuille, plus flou, de Commissaire aux Droits fondamentaux. La commission israélienne, jugée inutile, inefficace et dispendieuse a été dissoute. Quant aux Conseils de la Jeunesse belges, ils sont encore trop souvent le théâtre de luttes d’ambitions et de divisions linguistiques entre jeunes.

Cela signifie-t-il qu’il faut jeter l’éponge ? Assurément non, car répondre aux enjeux écologiques demande créativité, dynamisme et capacité à réinventer nos modèles. Autant d’atouts dont dispose une jeunesse de plus en plus connectée, développant lentement mais sûrement la conscience globale dont nous avons besoin pour faire face à un défi qui l’est tout autant. Faire confiance aux jeunes pour apporter des solutions à des problèmes qui les concernent en premier lieu, c’est aussi apprendre à leur faire confiance…tout court. Et en faire ainsi un réflexe pour tous les sujets (ils sont nombreux !) sur lesquels la jeunesse a des choses à dire, et des solutions à apporter. Pour renforcer la participation locale ou insuffler un peu de vie dans la construction européenne, cette confiance sera précieuse. Cela montre que pour reconnecter les jeunes et la démocratie, un changement de mentalités doit précéder les arrangements institutionnels.

Comment changer ?

Ce changement doit d’abord venir des jeunes eux-mêmes. Nos parents et grands-parents ne connaissaient pas, ou peu, les conséquences que pouvaient avoir leur mode de vie sur la planète et, par là, sur ses habitants. S’il est vrai que l’éducation aux enjeux environnementaux reste un chantier inachevé, nous sommes tout de même la première génération à être aussi bien informés par une science climatique aux fondements indiscutables – et qui plus est régulièrement bombardés, en direct et en continu,  par des images de catastrophes. Nous n’aurons pas l’excuse de dire : « nous ne savions pas ». Faisons donc entendre sur la place publique notre refus d’être une « génération perdue », pour l’emploi, pour la démocratie, et pour la planète. Saisissons bulletin de vote, portefeuille ou mégaphone pour faire comprendre à nos aînés qu’un mode de vie différent ne nous effraie pas. Demandons des emplois verts et décents, qui nous fassent vivre aujourd’hui sans nous condamner demain.

Pour tout cela, faut-il encore pouvoir bénéficier d’une oreille attentive. Les occasions ne manqueront pas pour que nos dirigeants puissent envoyer des signaux forts en direction de la jeunesse – plus forts qu’une maigre enveloppe européenne de 6 milliards, et des sommets à répétition pour l’emploi des jeunes. De quelle action climatique les Etats du monde entier dessineront-ils le contour jusqu’au sommet de Paris, en 2015 ? De quel cadre énergie-climat l’Union Européenne se dotera-t-elle à l’horizon 2030 ? Quel ambitieux programme sera proposé durant les élections européennes pour permettre aux jeunes de bénéficier des retombées de la transition écologique ? Beaucoup de questions, auxquelles les jeunes français et européens attendent des réponses fortes. Et l’opportunité d’y apporter eux-mêmes les leurs.

« Le Pacte d’avenir pour la Bretagne » : on continue comme avant mais en pire

Agir pour l’Environnement
www.reporterre.net/spip.php?article5167

En signant le « Pacte d’avenir pour la Bretagne », le gouvernement choisit de favoriser une agriculture tournée vers l’exportation, l’intensif et l’agro-alimentaire. En somme de continuer en pire le modèle qui a amené la crise bretonne. Les associations dénoncent les sept lacunes d’un pacte sans avenir.


Monsieur le Président,

Votre Premier ministre a signé vendredi 13 décembre, à Rennes, le « Pacte d’avenir pour la Bretagne », qui inclut un volet en faveur de l’agriculture et de l’agro-alimentaire.

Il est pour le moins étonnant que des mesures destinées à l’agriculture bretonne se retrouvent ainsi engagées avant même l’adoption de la « Loi d’avenir agricole » qui sera examinée par l’Assemblée nationale en janvier. Voilà une singulière innovation : décliner une loi agricole sur le territoire breton… avant même qu’elle soit adoptée et calibrée au niveau national !

Devons-nous en conclure que la « loi d’avenir agricole » est déjà validée avant même d’être passée devant la représentation nationale ?

Il est vrai que vous étiez présent mardi 3 décembre 2013 pour les trente ans de l’entreprise Sofiproteol, groupe qui est en situation de quasi-monopole sur le territoire français pour les agro-carburants… et dont le président, Xavier Beulin, est aussi président de la FNSEA, le syndicat qui orchestre la mise en scène des bonnets rouges en Bretagne.

À cette occasion, vous avez déclaré : « C’est mon rôle de rappeler que l’on doit croire dans le progrès ». Cette étrange coïncidence des calendriers nous conduit à vous rappeler les progrès qu’attendent depuis trop longtemps de nombreuses associations de défense de l’environnement :

Le premier progrès porté par les philosophes des Lumières est le progrès humain, traduit dans les concepts de solidarité et de fraternité. Or, ce progrès inclut la relation avec les pays les plus pauvres, et suppose de cesser d’entretenir leur pauvreté en évitant d’exporter (lait, viande) et d’importer (soja) des productions qui concurrencent les cultures vivrières locales. Le Pacte d’avenir prévoit pourtant de « soutenir l’export » avec des objectifs pour la Bretagne sensiblement éloignés d’un vrai progrès humain : « investir plus et vendre mieux » !

Le progrès, c’est la volonté affichée par l’Union Européenne de limiter à 6 % la part des biocarburants destinés au transport, afin d’en limiter les effets pervers sur l’environnement et sur l’économie rurale. Vous vous en démarquez en faisant la promesse de défendre un taux de 7 %. Comme le dit la Commissaire européenne Faustine Defossez, responsable de la politique agricole du Bureau européen de l’environnement (BEE) : « Ce refus de mettre rapidement la politique sur le bon chemin n’est rien d’autre qu’un cadeau à l’industrie des biocarburants ».

 

 

Le progrès, c’est de limiter la méthanisation qui pousse à l’industrialisation de l’élevage (et à la réduction des emplois) et qui nécessite des cultures dédiées (maïs) implantées au détriment des cultures pour les hommes et pour le bétail. Le Pacte d’avenir pour la Bretagne promet une accélération du développement de la méthanisation à base d’effluents d’animaux, avec tous ses effets pervers rétrogrades !

Le progrès, c’est la prise en compte du « bien commun » avant les intérêts particuliers, ce qui passe par l’amélioration du contrôle de l’autorité administrative pour le respect de l’environnement, en particulier la nécessité d’une enquête publique en cas d’extension d’un élevage. Le Pacte promet de limiter cette obligation !

Le progrès, c’est d’augmenter la part de l’agriculture biologique dans la SAU totale et de permettre à la France de sortir du groupe des plus mauvais élèves de l’Union Européenne sur ce point. Certes, cette ambition est formellement inscrite dans le Pacte d’avenir : « afin d’atteindre les objectifs du programme national ’Ambition bio 2017’, il est indispensable de passer à la vitesse supérieure et de considérer le bio comme une filière à part entière et non plus seulement comme une niche, d’autant plus que la demande actuelle en produits bio contraint notre pays à importer. »

Mais les moyens alloués pour réaliser cette « ambition » sont absents du Pacte d’avenir, dont les mesures en faveur de l’exportation agro-alimentaire bas-de-gamme sont à l’exact opposé d’une évolution vers l’agriculture biologique.

En outre, votre ministre de l’Agriculture prévoit que le soutien aux agriculteurs biologiques certifiés cesse d’être systématique dans la nouvelle PAC et devienne facultatif, la bio étant ainsi considérée comme une « variable d’ajustement » faisant les frais des limites budgétaires : quelle contradiction flagrante !

Le progrès, c’est un lien agronomique cohérent entre le nombre des animaux d’élevage et la surface des exploitations (un hectare de prairie pour une vache par exemple). Le Pacte d’avenir pour la Bretagne promet au contraire de « stopper la baisse actuelle des productions animales dans le secteur des viandes », donc de favoriser l’élevage hors-sol, responsable des marées vertes. Ne confondez-vous pas « qualité » (qui impose de réduire le nombre d’animaux, afin de permettre aux éleveurs de vivre de leur métier sans polluer) avec « quantité » ?

Le progrès, enfin, c’est le respect de la vie animale, loin des excès de cet élevage industriel dont nous sommes aujourd’hui tous les victimes, tant sanitairement qu’économiquement.

Voici les dernières lignes du Pacte : « Aucune ambition ne saurait être conduite pour la filière alimentaire bretonne sans qu’elle ne repose sur la préservation de son territoire et de son environnement. »

Nous vous demandons, monsieur le Président, de prendre avec votre Premier ministre des décisions à la hauteur de cet enjeu historique et de modifier en ce sens le Pacte d’avenir pour la Bretagne et la future loi d’avenir agricole.

Alors, avec vous, nous pourrons croire au progrès.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération,

Jacques Caplat, pour Agir Pour l’Environnement, et Jean Hascoët, pour la Coordination Verte et Bleue

Lettre ouverte, de la part de l’association Agir Pour l’Environnement avec le soutien des associations bretonnes de la Coordination marées Vertes et algues Bleues : Sauvegarde du Penthièvre, Sauvegarde du Trégor, AE2D, Sous le Vent les Pieds sur Terre, Baie de Douarnenez Environnement, Association de Sauvegarde du Pays Fouesnantais et l’Eau et la Terre.

Klima aldaketari aurre egiteko trantsizio ereduez jardungo dute Bilbon

Unai Brea
www.argia.com/albistea/klima-aldaketari-aurre-egiteko-trantsizio-ereduez-jardungo-dute-bilbon

Bilboko Bizkaia Aretoan egingo da, abenduaren 19an, Klimagune Workshopen laugarren edizioa, BC3 (Basque Center for Climate Change) ikerketa zentroak antolatuta. Gaia zein izango den jakiteko, izenburuari begiratzea onena: Aukerak, erronkak eta oztopoak iraunkortasunerako trantsizioetan klima aldaketaren testuinguruan.

Foroaren helburua klima aldaketaz eztabaidatzea da, eta “Zientzia eta Teknologiaren Euskal Sareko eragile guztiei zabalduta dago”, BC3ren webgunean irakur daitekeenez. Aurtengoan trantsizio ereduei erreparatu nahi diete batik bat; beti ere, klima aldaketaren testuinguruan jasangarritasuneranzko bidea aurkitu nahian.

Jardunaldiaren aurkezpen testuan BC3k dioenez, onarpen zabala du klima aldaketak jendartearen egituretako asko aldaraziko dituelako ideiak. Are gehiago, egitura horietako asko transformatzeko premia dugu honezkero. Bereziki nekazaritzan, garraioan, energian eta hirien antolakuntzan behar da eraldaketa.

Azken 30 urteetan aurrerapenak izan arren, garapen jasangarria sustatzeko bide tradizionalak ez dira gauza izan klima aldaketaren ondorioak leuntzeko, BC3ren esanetan. “Trantsizioak fenomeno konplexuak dira eta ez daude arriskutik eta ziurgabetasunetik at”, diote. Eta bide horretan, gaineratzen dute, zientziak funtsezko ezagutza eskain dezake.

Jardunaldiaren egitarau osoa ikusteko klikatu hemen.

«Notre problème n’est pas tant politique qu’anthropologique »

Dominique Bourg enseignant à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
http://lesdebatsdudd.blog.lemonde.fr/2013/12/05/dominique-bourg-notre-probleme-nest-pas-tant-politique-qu-anthropologique/

Ancien directeur de l’Institut de politiques territoriales et d’environnement humain (IPTEH) de l’Université de Lausanne, Dominique Bourg est désormais enseignant à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Lors du « Grenelle de l’environnement », il a présidé le groupe de travail sur la promotion des modes de développement durable. Avant son intervention de lundi 9 décembre après-midi, il nous livre dans cet entretien sa vision de la démocratie écologique.

Comment concilier temps politique et urgence écologique aujourd’hui ?

La conscience de l’urgence écologique devrait pour cela être plus largement répandue. Le hic, c’est que les gens n’y croient pas, ils ne se mobilisent pas et ne descendent pas dans la rue pour le climat.

Autre raison: le caractère abstrait des problèmes. La météo se perçoit facilement, mais la menace liée aux émissions de CO2 et l’ensemble des effets de long terme n’incitent pas au changement. Si on voyait les morts dans le sillage de la pollution d’une voiture, on se sentirait peut être plus obligé d’agir. Convaincre restera compliqué tant que ces problématiques ne tombent pas dans le cercle visible de nos actions. Sans cela, rien de force notre esprit et nous restons à distance de ces questions.

Si l’urgence radicale n’est pas entendue, ce n’est pas tant un problème politique qu’anthropologique !

Croyez-vous en la possibilité de trouver des solutions démocratiques aux défis actuels ?

On a intérêt à le faire! Mais mécanisme représentatif lui-même ne comprend pas de limite dans la maîtrise de la nature: la surabondance de la nature a toujours été prise comme postulat de nos systèmes politiques. On attend que les politiques publiques améliorent le dessein général. Elles nous demandent de nous exprimer sur ces sujets, mais ces problèmes sont globaux avec « un ailleurs » ou « un plus tard » dans le temps, ils sont abstraits et on ne les ressent pas: livrés à nous-même, on ne peut rien dire sur ces sujets.

La solution doit être cherchée dans des médiations scientifiques, mais le jeu médiatique fait jouer la contradiction et rend la tâche difficile, surtout quand le GIEC est mis en comparaison avec des personnes incompétentes…

Partant donc du principe que le citoyen ne sera jamais bien informé et que les politiques ne savent pas grand chose, introduire des systèmes différents passerait mieux avec une cour suprême et par la mise en place d’une contre-démocratie conçue avec système d’experts et un collège du futur (qui jouerait le rôle de troisième chambre qui ne vote pas de lois mais vérifie les lois et force à regarder ce qu’elle ne veut pas regarder).

Les citoyens permettront aussi d’éviter le côté gouvernement d’experts.

Comment faire évoluer notre système politique pour une meilleure efficacité décisionnelle?

A mon sens, cela passe par des citoyens informés et réunis par petits groupes, et la mise en place d’un collège du futur conçu comme une instance spécialisée qui peut réexaminer des propositions de lois.

Il nous reste à dépasser la vraie difficulté que sont les mécanismes anthropologiques qui nous empêchent d’embrayer comme nous le pourrions. Même si l’avenir n’est pas écrit et que certains scénarios ne sont pas forcément dramatiques, le défi reste énorme: comment allons-nous faire pour répondre à l’accumulation de ces catastrophes ?

Pour la biodiversité, adoptons les bonnes vieilles méthodes agricoles, propose l’ONU

Elisabeth Schneiter
www.reporterre.net/spip.php?article5150

Pour préserver la biodiversité, il faut redécouvrir des modes d’agriculture ancestraux plus respectueux de l’environnement. C’est ce qu’affirme l’IPBES, organisme de l’ONU chargé de prévenir l’extinction des espèces.


L’Organisation des Nations Unies a récemment formé sur le modèle du GIEC (Groupement intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), la « Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services éco-systémiques » (IPBES), un groupe de cent quinze pays qui doit tenter de faire baisser le rythme de l’extinction des espèces dont la croissance est exponentielle (cent à mille fois plus rapide que le taux naturel d’extinction).

Durant des réunions en Turquie qui se terminent le 14 décembre, le groupe a découvert une stratégie dont il espère beaucoup, pour protéger la biodiversité : le retour aux systèmes traditionnels de l’agriculture et de la gestion des terres.

Zakri Abdul Hamid, président et fondateur de l’IPBES, a déclaré à l’agence Reuters, que « le savoir vernaculaire joue un rôle clé dans le ralentissement de la perte de biodiversité. »

L’ancienne pratique chinoise de l’élevage de poissons dans les rizières est un exemple de ce que le groupe espère ressusciter : ajouter des poissons à un paddy permet de gérer les insectes nuisibles sans l’utilisation de pesticides, fournit un engrais naturel pour les cultures, nourrit les oiseaux et autres animaux sauvages, et produit un approvisionnement durable en protéine pour les familles de riziculteurs.

D’après un rapport de l’IPBES (The Contribution of Indigenous and Local Knowledge Systems to IPBES : Building Synergies with Science), « la présence des poissons réduit de 68 % le besoin de pesticides et de 24% les engrais chimiques par rapport à la monoculture ». En plus, les pesticides tuent souvent beaucoup plus d’espèces que celles ciblées…

D’autres exemples cités par le groupe comprennent des restrictions de pêche imposées par les communautés insulaires du Pacifique et les rotations de cultures traditionnelles pratiquées partout, de la Tanzanie à la Thaïlande.

Dans certains pays comme l’Australie, l’Indonésie, le Japon et le Venezuela, le brûlis contrôlé de petites parcelles de campagne peut créer une mosaïque pare-feu qui empêcherait la propagation des incendies dévastateurs pendant la saison sèche, et permettrait à la faune de se sauver plus facilement.

En Australie, ce genre de protection qui ralentit le déboisement, cause d’un cinquième des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine génère des crédits carbone pour les Aborigènes.

Parmi les efforts visant à ralentir l’extinction, on trouve aussi la création de zones protégées et une application réelle des lois sur la protection de la faune.

D’autres exemples de savoirs traditionnels comprennent des fosses creusées à flanc de coteaux en Tanzanie pour recueillir les précipitations de la saison des pluies et limiter l’érosion, ou des observations météorologiques faites par les Inuits dans l’Arctique afin de compléter les données satellitaires sur la fonte des glaces.

Anne Larigauderie, prochaine Secrétaire exécutive de l’IPBES, remarque que les peuples autochtones se sentent souvent ignorés par les planificateurs du gouvernement. « Il y a un grand besoin de reconnaissance et d’acceptation de leurs connaissances. »

Quelle découverte !

EAEn frackinga debekatzeko herri ekimen legegilea aurkeztu dute berriz

Unai
www.argia.com/albistea/eaen-frackinga-debekatzeko-herri-ekimen-legegilea-aurkeztu-dute-berriz

Ia urtebete geroago, bigarrenez aurkeztu dituzte Eusko Legebiltzarrean haustura hidraulikoa EAEren lurralde osoan debekatzeko lege proiektua eta hari lotutako herri ekimena (HEL). Urtarrilaren 31n aurkeztutako eta bere garaian Legebiltzarrak atzera botatako proposamen bera aurkeztu dute gaurkoan, baina ekimenaren sustatzaileek nabarmendu dutenez, orduko hartan Fracking Ez Araba plataforma izan zen HELaren babesle bakarra, eta oraingo honetarako, aldiz, autonomi erkidegoan frackingaren aurka ari diren talde  guztiek egin dute bat.

HELaren bultzatzaileek Legebiltzarrean bertan adierazi dutenez, 2013an ez da egon zulaketarik eta ez da espero 2014an izatea, baina horrek ez du esan nahi “hausturaren mehatxuak bere horretan” ez dirauenik. “Indarrean zeuden baimen guztiak indarrean daude oraindik, eta hemen inork ez dio frackingari uko egin momentuz, ez enpresek ezta gobernuak ere”, esan dute.

Bestalde, gaur erregistratutako HELa otsailean onartu ez izana kritikatu dute haustura hidraulikoaren aurkakoek. Orduan emandako arrazoia izan zen Legebiltzarra aldaketa bat tramitatzen ari zela Natura Babesteko Legean, hain zuzen ere frackinga debekatzeko gune babestuetan, eta horrek eragozten zuela Fracking Ez Arabak aurkeztutako ekimena aurrera eramatea (legearen arabera ezin da HEL bat onartu gai berari buruzko beste lege proiektu bat tramitatzen ari bada aldi berean). Azkenik, Natura Babesteko Legea aldatu da baina frackingaren aipamenik ere egin gabe. “Horrek argi uzten du emandako argudioa aitzakia hutsa besterik ez zela izan, herri mugimendutik zetorren proposamenari ez heltzeko”, salatu dute.

Proposatuko lege berria, onartuko balitz, laburra –bost artikulu besterik ez– eta zehatza izango litzateke. Funtsean, EAEren lurralde osoan  hidrokarburo ez-konbentzionalen esplorazioa, ikerketa eta ustiaketa debekatuko luke, baita ere fracking teknika oro har.

Legebiltzarreko Mahaiak onartzen badu HEL hau tramitatzea –ez dirudi oraingoan ezetz esateko arrazoirik izango duenik–, haren aldeko sinadurak biltzeko kanpaina abiatuko da bizpahiru hilabete barru. Gutxienez 30.000 lagunen izenpea lortu beharko dute prozedurak aurrera jarrai dezan.

Travail du dimanche : le vrai-faux « mouvement social », nouvelle forme de lobbying

Nadia Nadia Djabali
www.bastamag.net/Travail-du-dimanche-mouvement

Les partisans du travail dominical peuvent être satisfaits. La législation devrait être réexaminée en 2014. Cela fait suite à plusieurs mois de mobilisation de salariés de grandes enseignes de distribution réclamant l’ouverture de leur magasin le dimanche. Rarement un « mouvement » d’une ampleur très modeste n’aura été autant médiatisé et politiquement écouté. Retour sur une mobilisation pas vraiment spontanée, qui a bénéficié d’un soutien patronal actif, juridique et médiatique.

Automne 2013. Les rassemblements de salariés des enseignes de bricolage Leroy Merlin (groupe Mulliez) et Castorama (Kingfisher) se succèdent, toujours plus médiatisées les unes que les autres. Constitués en collectif, les « Bricoleurs du dimanche » revendiquent une seule et même chose : pouvoir travailler « librement » le dimanche. Donc assouplir, voir abolir, les réglementations qui obligent les grands magasins à fermer boutique lors du repos dominical – sauf dérogation ou localisation« exceptionnelle » [1]. Mais comment donc des salariés de deux enseignes concurrentes ont pu s’unir et s’organiser avec autant d’efficacité, en l’absence de relais syndicaux ?

Une agence de com’ organise la lutte

Ils ont bénéficié du soutien actif des directions de Castorama et de Leroy Merlin, qui représentent 70% du marché du bricolage en France. Les deux enseignes ont mis la main au portefeuille pour que le collectif s’offre les services de leur agence de communication, les Ateliers Corporate. L’une des missions des Ateliers : « Élaborer les systèmes d’influence pour agir là où se construisent les opinions, où se forgent les convictions ». Et pour rendre cela possible, « identifier tous ceux, journalistes, blogueurs ou prescripteurs, qui par leur capacité d’influence, contribueront à exprimer la transformation de l’entreprise. » Pour résumer, il s’agit de transformer les intérêts privés des actionnaires de Leroy Merlin et Castorama en intérêt général, pour les consommateurs et les salariés. Et à chaque rassemblement ou rendez-vous de justice important, Stéphane Attal, l’un des directeurs associés de l’agence, veille au grain.

L’agence est plutôt efficace. Le 2 octobre devant l’hôtel Matignon, une manifestation de 150 personnes réussit à attirer six chaînes de télévision (France 2, France 3, France 5, Canal+, iTélé, BFMtv), quatre radios (France Inter, France Info, RTL, Radio classique), et trois quotidiens (Le Figaro, L’Humanité et Le Parisien) ! C’est Xavier Yvon, qui émarge également aux Ateliers Corporate, qui précise la raison du rassemblement à un haut fonctionnaire de Matignon venu à la rencontre des manifestants. D’un geste de la main, il indique à ce même fonctionnaire qui est le porte-parole du mouvement que le Premier ministre recevra quelques minutes plus tard.

Des consultants choisissent les slogans

Un bel exemple d’auto-organisation spontanée des salariés. Et une réactivité impressionnante de Matignon qui aurait surpris le moindre collectif de chômeurs ou de mal-logés. Une attention peut-être due au fait qu’une ancienne directrice associée des Ateliers Corporate, Florence Bonetti, dirige depuis août 2013 la communication du Parti socialiste. La différence entre la communication corporate et la communication politique est de plus en plus ténue.

Tout commence un an plus tôt, en décembre 2012. Quelques jours après l’assignation en justice de Leroy Merlin et Castorama par Bricorama, l’agence de communication anime une réunion de crise. Une centaine de salariés approchés par leur direction sont présents. « L’après-midi, on a été divisé en sous-groupes pour travailler sur différents thèmes, comme les moyens d’actions à mettre en place, le nom du collectif, etc. En présentant notre travail aux consultants, certains ont eu l’impression que le débat était orienté et qu’ils nous menaient là où ils le voulaient. Ils ont d’ailleurs éliminé pas mal de nos idées et au final les moyens d’action que nous avons arrêtés ressemblaient beaucoup à ceux qu’ils nous avaient présentés le matin », raconte un témoin, interrogé par le site Huffingtonpost. Le témoin précise que cette journée est organisée sur son temps de travail et que la direction a tout financé, y compris les frais de déplacement et le buffet.

Des « Bricoleurs du dimanche » très corporate

À l’issue de cette journée, l’offensive est lancée sur les réseaux sociaux. Des comptes Facebook et Twitter sont ouverts. Gérald Fillon, salarié de Leroy-Merlin depuis 2011 est désigné porte-parole des « Bricoleurs du dimanche ». En relation constante avec Stéphane Attal, il enchaîne ensuite entretiens télé, radio et presse écrite. Outre le coaching des Ateliers Corporate, le mouvement « spontané » des Bricoleurs du dimanche a bénéficié de l’aide du site mesopinions.com. Ce site se présente comme « le premier site de pétitions et de sondages en France » et invite les internautes à créer gratuitement, signer et partager leurs pétitions « pour faire la démocratie ensemble ». La sauvegarde des baleines y côtoie le soutien au bijoutier de Nice, la dénonciation des élevages pour foie gras y avoisine la pétition des « bonnets verts » contre la TVA à 10% dans les transports en commun.

L’équipe du site a tellement été emballée par cette campagne pour travailler le dimanche qu’elle a publié deux pétitions en ligne sur le même sujet. Coïncidence ? La directrice de publication de Mesopinions se nomme Géraldine Poissonnier-Mulliez, fille d’un membre de la famille Mulliez, propriétaire du groupe Auchan qui possède également les magasins Leroy Merlin. D’autres protagonistes sont opportunément entrés dans la danse. Un collectif baptisé « Yes Week-End », reprenant le slogan des Bricoleurs, a été créé le 30 septembre 2013. Jean-Baptiste Jaussaud, son porte-parole, est également le porte-parole d’une association intitulée « Liberté Chérie ». Proche du Nouveau centre, l’association s’est spécialisée dans la contre-contestation sociale, face aux syndicats pendant le mouvement des retraites ou face aux étudiants occupant leurs universités contre le Contrat première embauche (CPE, en 2006). « Laissez-nous travailler, le soir et le dimanche », tel est leur mot d’ordre…

Sondages patronaux

Autre coup main, celui de la Fédération des magasins de bricolage (FMB). En avril dernier, elle a commandé un sondage à l’institut CSA dont les conclusions sont sans appel : 74% des habitants en région parisienne souhaitent l’ouverture des magasins de bricolage le dimanche. Rappelons que la FMB a pour objectif de défendre les intérêts de ses membres auprès des pouvoirs publics, parapublics ou des organisations associatives. Parmi ses adhérents : Castorama et Leroy Merlin.

Une pléthore de sondages, quasiment tous favorables au travail dominical, ont également fleuri cet automne. Citons celui de l’institut Montaigne, un groupe de réflexion très proches du patronat néolibéral, publié fin septembre. Selon ce sondage, 80% des Français seraient favorables à l’ouverture des magasins la dimanche. Quelle était la question posée ? « Selon vous le gouvernement devrait-il laisser les magasins de bricolage qui le souhaitent ouvrir le dimanche ? ». Les réponses auraient sans doute été plus nuancées si la question avait été « Souhaitez-vous travailler dans un magasin de bricolage le dimanche pour arrondir vos fins de mois ? ».

Patron, salariés, même combat, même avocat

« Les bricoleurs du dimanche » ne nient pas la participation de leurs patrons à leur mouvement « spontané ». « Oui, nous sommes financés par nos enseignes en ce qui concerne les manifestations, les transports et autres petits déjeuners dans les magasins, explique un membre du collectif. Et oui une agence de communication nous accompagne, toujours financée par nos enseignes car cela demande beaucoup de budget, et qu’il est très important de parler de ce sujet dans de bonnes conditions. » Des salariés en lutte assistés par leurs patrons, ça c’est de l’innovation !

Ils ne sont pas les seuls. Des salariés de Sephora (groupe LVMH) ont assigné en justice un collectif de syndicats [2] qui avait obtenu la fermeture du magasin Sephora des Champs-Élysées à 21 heures. Les salariés ont été assistés par une avocate que le groupe LVMH connaît bien : Joëlle Aknin. C’est elle qui représente Christian Dior Couture lorsque la maison négocie l’arrivée du styliste Raf Simons comme directeur artistique en avril 2012. À la tête du groupe Christian Dior, Bernard Arnault, également propriétaire de LVMH. En 2005, c’est déjà Joëlle Aknin qui représente LVMH dans le conflit qui oppose le groupe de luxe au créateur japonais Kenzo Takada.

Lobbying efficace

Le 27 septembre, les salariés de Sephora ont été déboutés par la justice. On ne sait pas s’ils ont payé eux-mêmes les honoraires de l’avocate. Ils se sont cependant offerts une pleine page de publicité dans le Journal du Dimanche, Le Parisien et Le Figaro. Le prix de la pleine page au Parisien se négocie entre 66 000 et 182 000 euros. Une publicité financée avec leur 13ème mois ?

Toutes ces actions n’auront pas été vaines. Le rapport de Jean-Paul Bailly, ancien PDG de La Poste, commandé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et remis le 2 décembre, préconise une augmentation des dérogations. Celles accordées par les maires pourraient passer de cinq dimanches travaillés par an à douze. Le rapport refuse cependant les dérogations permanentes, suggérant même que le secteur de l’ameublement, pour l’instant autorisé à ouvrir le dimanche, ferme boutique ce jour-là. Il reviendra au législateur de le décider. En attendant une nouvelle loi, Jean-Paul Bailly souhaite « inscrire provisoirement » et jusqu’au 1er juillet 2015, les magasins de bricolage dans la liste des magasins autorisés à ouvrir le dimanche. Comment revenir en arrière ensuite ?

Comptons sur le lobbying des grandes enseignes pour veiller au grain. D’autant que leurs projets de centres commerciaux géants se multiplient, et qu’il faudra bien, pour les rentabiliser, qu’ils ouvrent le dimanche. La méthode pourrait également faire des émules dans d’autres secteurs, comme on l’a vu sur l’écotaxe, pour mettre en porte-à-faux syndicats et défenseurs de l’intérêt général.

Notes

[1] Les magasins localisés dans un « périmètre d’usage de consommation exceptionnel », défini par le Préfet au sein des agglomérations de plus d’un million d’habitants (Paris, Lille et Aix-Marseille, sauf Lyon), peuvent ouvrir le dimanche.

[2] Le Clic-P, Comité de liaison intersyndicale du commerce de Paris (CGT, CFDT, Seci-Unsa, Sud, CFE-CGC).

La presse dont nous rêvons

Rédaction
www.bastamag.net/La-presse-dont-nous-revons

Plus de 600 000 lecteurs le mois dernier ! Un encouragement à continuer notre travail d’enquête, de reportages, d’analyse critique et de décryptage. Et à construire, avec vous, la presse dont nous rêvons.

620 000. Vous avez été 620 000 à nous lire au mois de novembre. Deux fois plus que l’an dernier.

Cela nous fait plaisir ! Parce que cela nous touche que nos articles, nos enquêtes, nos reportages, vous intéressent autant. Et parce que nous sommes d’incurables utopistes.

On se prend à rêver, quelquefois, que tous les citoyens aient accès à une information éclairée et éclairante – lumineuse, même. Qu’à la place des couvertures populistes ou des anecdotes montées en épingle pour faire le buzz, chacun puisse lire des analyses, étayées, sur comment se porte le monde, sur ce que l’on doit changer en profondeur, et comment cela serait possible.

On se prend à rêver de médias qui appartiennent à leurs lecteurs et non à des marchands d’armes ou à des milliardaires qui ont fait fortune dans l’industrie du luxe.

Des médias qui privilégient l’investigation plutôt que les publireportages ou les dépêches d’agence remâchées et rabâchées. Des journalistes qui expliquent et interrogent, qui ne se contentent pas des apparences, plutôt que des éditorialistes qui assènent leur vérité.

Des médias indépendants, alternatifs, libérés des logiques commerciales et publicitaires envahissantes, on voudrait en voir fleurir un peu partout. Dans nos villes, dans les entreprises, dans les universités, dans nos boîtes aux lettres, sur nos écrans.

Développer cette presse dont on rêve, nous y travaillons chaque jour.

Nous faisons le choix de faire vivre un média exigeant, critique, porteur de sens, pariant sur l’intelligence collective, non résigné face aux crises qui secouent nos vies, et au fatalisme qui nous neutralise. Un média au croisement des cultures, des points de vue sur le monde, des regards sur la société. Un relais lucide de ces résistances qui cherchent à construire les contours d’une autre société, et des alternatives qui inventent déjà d’autres façons de produire, de consommer, de travailler, de vivre.

Les informations que nous diffusons, nous souhaitons qu’elles puissent être lues par le plus grand nombre.

C’est sûr, nous n’avons pas choisi la facilité.

Un journalisme exigeant, avec un « modèle économique » encore balbutiant.

Alors, depuis cinq ans, nous bricolons.

Nous passons beaucoup de temps à tenter de convaincre nos partenaires financiers de nous faire confiance, à persuader nos lecteurs de nous soutenir, à créer des sites internet ou à réaliser des vidéos pour gagner quelques sous, à écrire des projets. Et à recalculer notre budget. A faire des choix, souvent pas simples. A se serrer la ceinture. Repousser une embauche ou une augmentation de salaire, refuser des enquêtes sans doute passionnantes, faute de moyens financiers.

Quelquefois cela nous épuise. On se fatigue, à courir dans tous les sens, à peiner à boucler notre budget, à passer des nuits ou des week-ends à écrire nos enquêtes.

Mais on continue. Parce que nous avons envie de faire vivre Basta !, de faire découvrir ce projet à de nouveaux lecteurs, d’explorer de nouveaux champs d’investigation, de contribuer à construire une autre presse, et de jouer ce rôle de décryptage si essentiel pour la vitalité de nos démocraties et pour la compréhension des défis collectifs à venir.

Et puis, vous êtes là. Des centaines de milliers, chaque mois, à nous lire, à partager nos articles, à les conseiller à vos amis, à nous écrire.

Merci pour votre soutien !

Si vous appréciez Basta !, si vous pensez qu’une société ne peut vivre sans une presse indépendante de qualité, abonnez-vous. Car Basta ! ne peut pas exister sans vous.

L’équipe de Basta !


Ondarroan Bizkaiko lehen Atez Atekoa

Pello Zubiria Kamino
www.argia.com/blogak/zero-zabor/2013/12/16/lea-artibai-hondakinen-kudeaketa-sistema-aldaketzera-doa-2014an/

Ia urtebete Hitzak azken asteotan zabaldutako albisteei esker ezagutzen zen Bizkaiko Lea-Artibai (26.500 biztanle) eskualdeko herrietan udalen eta herritarren arteko elkarrizketa prozesuak martxan zirela hondakin kudeaketa sistema aldatzeari begira, urtea bukatzearekin amaitzen baita orain arteko bilketa egin duen konpainiarekiko tratua. Egunotan plazaratu dira aldaketak nola mamituko diren erakusten duten berriak.

Gaikako bilketan eskualdeak %70a gainditzea jarri duelarik helburu, kalean atxikiko dituzte edukiontzi batzuk (beirakien berdea, ontzi arinen horia, paperkien urdina) baina errefusa nahasia biltzen duten kontainer handiak kendurik. Hortik aurrera, organikoa batzeko herri bakoitzak hautatu du berea. Ondarroan (8.838 biztanle) Atez Atekoa antolatzen hasiko dira: “Herritarrek atez atekoaren aldeko apostua eginda, Ondarroako Udalak sistemaren bideragarritasuna aztertuko du” (Hitza),  “La recogida de basura puerta a puerta desembarcará en Ondarroa en 2014” (Correo). Egunkari honek honako arrazoia aipatzen du besteren artean: edukiontzi marroi handiak jartzeko ez daukatela lekurik Ondarroako kale estuek.

Lekeitiok (7.519 biztanle) edukiontzi txipdunen sistema hautatu du, oraindik Euskal Herrian inon ikusi ez dena (hori aipatu den Zumairako eta Arrasaterako, ezartzen hasi ere ez dira egin): “Jarraipendun edukiontzien sistema ezartzea proposatu du Lekeitioko Udalak” (Hitza); Correoko kronikaren arabera, hautua asko baldintzatu du Lekeitioren izaera demografikoak, uda partean beraneanteak direla-eta bikoiztu egiten baita bere biztanlegoa.

Aldiz, Markina-Xemeingo (4.969) eta Berriatuako (1.258) udalek erabaki dute herriotako organikoa bertan konpostatuko omen da, Lea-Artibaiko teknikarien esku utziz hori lortzeko formula zehaztea: “Autokonpostaje eta errefusa kontrolatuaren aldeko apostua egingo du Markina-Xemeingo Udalak” (Hitza)