Au Forum social mondial qui se tiendra en Tunisie en mars, de nombreux militants climatiques se retrouveront pour commencer à élaborer une stratégie internationale de lutte. Une délégation de 9 représentantEs de Bizi va y prendre activement part.
ESPACE CLIMAT : REPENSER LES STRATEGIES POUR LUTTER POUR NOTRE FUTUR
Le Forum Social Mondial 2013 (FSM) se tiendra du 26 au 30 mars 2013 en Tunisie où, il y a seulement deux ans, une révolution débuta et se conclut par un changement historique qui eut des répercussions partout dans la région. Maintenant, la Tunisie est une source d’inspiration pour les mouvements dans le monde entier, qu’ils soient nouveaux ou anciens.
C’est de cette source d’inspiration, provenant de cette vague de changements et de l’émergence de nouveaux mouv
ements avec des tactiques et stratégies nouvelles et passionnantes, que l’idée de cet EspaceClimat est née. L’Espace Climat sera un espace fixe à l’intérieur du FSM 2013 pour échanger sur les causes, les impacts, les luttes, les alternatives et les stratégies pour faire face au changement climatique. Ce sera un lieu avec de nombreux ateliers, débats et sessions stratégiques.
Nous avons perdu de trop nombreuses batailles dans le combat pour la justice climatique, à tel point qu’il ne nous reste que peu de temps pour empêcher que la Terre Mère et l’humanité ne périclitent dans un futur trop affreux à imaginer.
Le changement climatique contribue déjà à 400 000 morts par an. Il suffit d’un regard sur les quelques derniers mois pour constater la dévastation du sud des Philippines par un typhon tellement destructeur qu’il a tué plus de 1 000 personnes et en a laissé des milliers sans abri, les chaleurs extrêmes en Australie, et le désastre que l’ouragan Sandy a causé en Haïti, sur des pans entiers du Canada et des Etats-Unis.
La Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en charge d’obtenir un accord global qui mettrait un terme à la marche vers le chaos climatique, a oeuvré au statu quo préservant les intérêts économiques et financiers au profit d’accords qui vont « brûler la planète ».
Les preuves scientifiques sont accablantes. Les effets du réchauffement climatique sont ressentis et observés directement dans le monde entier. Les études ont démontré que pour avoir une chance d’inverser un processus qui nous mène droit au chaos climatique, nous devons laisser les réserves d’énergies fossiles restantes dans le sol. Pourtant, les gouvernements et les multinationales continuent de forer toujours plus profond pour extraire des énergies fossiles.
Pour changer notre futur, nous devons passer à l’action. L’Espace Climat vise à réunir les militants et mouvements sociaux et écologistes pour débattre d’une série de questions :
Qu’est-ce-qui ne va pas dans les négociations climatiques internationales ?
Comment peut-on atteindre l’objectif de laisser dans le sol plus des 2/3 des énergies fossiles ?
Quelles sont nos alternatives énergétiques décentralisées ?
Comment faire face à la crise alimentaire aggravée par les crises climatiques et financières ?
Comment arrêtons-nous les perturbations des cycles vitaux de l’eau ?
Comment répondons-nous au besoin d’emplois et arrêtons-nous le modèle suicidaire de croissance sans fin ?
Comment renforçons-nous-le combat contre les fausses solutions telles que les OGM, la biologie de synthèse, les agrocarburants et la géo-ingénierie ?
Quelles sont les implications de la marchandisation et de la financiarisation de la nature à travers « l’économie verte », les marchés de carbone et les initiatives REDD ?
De quoi avons-nous besoin pour changer le modèle économique dominant ?
Quelles menaces représentent la notion de « sécurité climatique « pour la paix, la démocratie et les migrants ? Comment construisons-nous des alternatives au capitalisme avec des expériences comme le « vivre bien », la défense des biens communs, la promotion de nouveaux indicateurs de bonheur, la souveraineté alimentaire, les « climate jobs » et d’autres alternatives déjà développées au niveau local ?
Depuis de très nombreuses années, les peuples indigènes, les petits paysans, les populations locales ont pratiqué et développé des manières de vivre et de coexister avec la nature. Il a été prouvé par les scientifiques que l’agro-écologie, un système de production agricole que les paysans utilisent et développent depuis des années, n’a pas comme simple vertu d’alimenter les populations avec de la nourriture plus saine et d’une meilleure qualité, mais permet également de refroidir la planète.
Mais comment porter ces solutions sur le devant de la scène et stopper les fausses solutions dommageables ? En d’autres termes, comment allons-nous au-delà de nos stratégies habituelles afin de voir comment nous pouvons gagner des victoires concrètes sur le terrain en travaillant ensemble, de façon horizontale et en mélangeant les acteurs, anciens et nouveaux, en liant les luttes sociales avec les luttes environnementales, en regroupant les syndicats, paysans, femmes, indiens, migrants, organisations communautaires, indignés, mouvements Occupy, Idle No More et les activistes pour le climat…
Nous invitons tous ceux qui sont intéressés par renverser le cours des choses à venir et se joindre à nous au sein de l’Espace climat au FSM à Tunis, du 26 au 30 mars.