NOUS ACCUSONS !

Monsieur Vincent Bru, député de la 6ème circonscription des Pyrénées Atlantiques ;
Monsieur Max Brisson, sénateur des Pyrénées Atlantiques ;
Madame Denise Saint-Pé, sénatrice des Pyrénées Atlantiques

« Nous permettez-vous, dans “notre gratitude pour vos bienveillants retours à certaines de nos sollicitations”, d’avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que vos étoiles, si heureuses jusqu’ici, sont menacées de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ?

Mais quelle tache de boue sur vos noms, que cette abominable loi immigration ! Et c’est fini, l’histoire écrira que c’est sous vos mandats et avec votre appui, qu’un tel crime social a pu être commis.

Cette loi rétablit le délit de séjour irrégulier, institue le principe de préférence nationale, durcit le régime du regroupement familial et l’accès aux titres de séjour, porte atteinte au droit du sol, conditionne lourdement l’octroi de prestations sociales… Autant de mesures que le Front national porte depuis des décennies et qui avec votre complicité deviennent réalité. »

Devant la gravité de la situation actuelle, Mesdames et Messieurs les parlementaires, vous comprendrez cette référence volontaire à la lettre historique de Zola. Au-delà de la défense d’une victime de l’antisémitisme, aujourd’hui encore cette lettre résonne, en effet, comme une alarme face aux heures les plus sombres de l’histoire contemporaine.

En ce jeudi 25 janvier, le Conseil constitutionnel se prononcera sur la conformité de la loi « pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » que vous, parlementaires, avez adoptée en ce triste jour du 19 décembre 2023.

Monsieur le député, vous êtes juriste de formation, et au fait de la particularité de notre territoire dans son histoire et dans son quotidien de solidarité. Sur votre circonscription frontalière, et sous votre précédent mandat, ce sont 8 hommes qui sont décédés sur le chemin de l’exil. Vous savez que ce n’est pas la Bidassoa qui tue, que ce ne sont pas les trains qui fauchent des vies, mais ce sont les dispositifs sournois de l’État Français et vos lois toujours plus dures à l’encontre de ces femmes, ces hommes et ces enfants qui sont responsables de ces morts.

Monsieur le sénateur, et Madame la sénatrice, nous nous souviendrons de votre rôle tant dans le durcissement d’un texte de loi aux conséquences inhumaines que dans son adoption. Monsieur Brisson vous avez eu le cynisme de parler d’une “vraie loi » que vous avez votée sans “aucun état d’âme”. Nous garderons en mémoire l’écho de vos mots et plus généralement la responsabilité décisive de votre parti les Républicains dans ce funeste tournant vers une politique d’extrême droite et dans l’implantation de son idéologie xénophobe.

Madame et Messieurs les parlementaires, assumerez-vous encore ce vote lorsque la conscience collective de la société s’éveillera (car elle finit toujours par le faire) et qu’elle scrutera sévèrement ceux qui auront participé à l’instauration d’un système tuant toujours plus d’hommes et de femmes ? Ce système dont le Front national rêvait hier et qui se construit aujourd’hui sous nos yeux.
Madame et Messieurs les parlementaires, assumerez-vous encore ce vote lorsque la conscience collective de la société s’éveillera (car elle finit toujours par le faire) et qu’elle scrutera sévèrement ceux qui auront participé à l’instauration d’un système tuant toujours plus d’hommes et de femmes ? Ce système dont le Front national rêvait hier et qui se construit aujourd’hui sous nos yeux.

Signataires :

Patricia Leuenberger – Attac comité local Pays Basque

Jean-Marc Sarthou – Bizi!

Sarah Boursier – EELV

Gaby Arestegui – EHBai

Christel Blondé – Etorkinekin/Diakité

Clément Pottier – FSU

Cécile Faure – Génération écologie

Eñaut Aramendi – LAB

Luis Emaldi Azkue – NPA

Jean François Luquet – Une École, un Toit, des Papiers