Près de 8O personnes pour dire OUI à la voie verte, et NON au projet routier

Une foule de 80 cyclistes et de marcheurs s’est retrouvée sur l’ancienne voie ferrée de Soule, au départ de Mauléon, jusqu’à la commune d’Espès. L’occasion, pour les participants, de profiter de ce magnifique chemin piéton et cyclable, véritable « voie verte », accessible à toutes et à tous. . Cette mobilisation a été l’occasion de réaliser le Saut sur les mobilités en Xiberoa, dans le cadre de la série de sept événements, les 7 sauts, qui préparent la tenue d’Euskal Herria Burujabe les 7 et 8 octobre prochains.

Les voies cyclables, ce n’est pas qu’en ville
Marie-Christine LAGRANGE, membre du groupe BIZI Xiberoa, indique que « cette ancienne voie ferrée est devenue aujourd’hui un havre de tranquillité, particulièrement prisé pour la promenade piétonne ou cyclable, ou encore la course à pied ». Les nombreuses personnes présentes, ce samedi, sur cette voie en témoignent. Cette ancienne voie ferrée est devenue un outil fondamental d’inclusion pour les personnes qui se déplacent difficilement à pied, pour les familles, les enfants, les anciens, pour les sportifs qui s’entraînent. Et Marie-Christine de poursuivre : « l’ancienne voie ferrée est inscrite dans le schéma 2020-2030 des voies cyclables de la région Nouvelle Aquitaine, ainsi que dans le plan vélo 2020 du Département 64. Ce même Département qui prévoit, ni plus ni moins, de la supprimer entre Abense-de-Bas et Espès, au profit d’une voie routière… Cherchez l’erreur ! ». Or, la future voie verte permettrait de créer un véritable réseau de voies cyclables en Soule. Et d’ajouter : « l’enjeu du développement des mobilités douces concerne tout autant le Pays-Basque intérieur que les villes de la côte ».

Comme en prison, dans ma propre maison
Joëlle Saucès, dont la famille fait partie des propriétaires qui seraient particulièrement touchés sur la commune d’Espès, nous fait part, dépitée : « la nouvelle du projet routier nous a jetés dans le désarroi ». Leur gîte, fruit de toute une vie, se retrouverait, du jour au lendemain face à une voie rapide, et à ses aménagements censés réduire les nuisances. Joëlle poursuit : « aujourd’hui, lorsque j’ouvre la fenêtre, j’ai vue sur la verdure. Demain, j’aurai vue sur un mur de 2,3 mètres de haut, comme en prison, dans ma propre maison ». Et de s’interroger : « comment les élus peuvent-ils défendre un tel projet, une telle route, qui couperait le village d’Espès en quatre ? ».

Plus de vitesse, plus d’insécurité
René AYPHASSORHO, dont la maison se situe en bordure de la route actuelle, ne comprend pas, lui non-plus ce projet de voie rapide : « On va créer une route sur laquelle on roulera encore plus vite. On va gaspiller 8 millions d’euros pour 2 Km de voie nouvelle, soi-disant pour la sécurité. » Et d’insister sur le fait que cette route engendrera plus d’insécurité, plus de vitesse, et donc plus de risque d’accidents mortels : « comment peut-on parler de sécurité alors que l’on va créer 5 carrefours à « STOP » sur les 2 Km de voie ? » s’étonne-t-il. La solution repose, non pas sur une nouvelle voie rapide, mais sur une sécurisation de la route actuelle. René rappelle qu’une des contreparties du projet routier sera le déclassement en route communale d’un Km de l’actuelle départementale, ce qui aura des conséquences lourdes sur le budget d’une commune comme Espès dont les besoins d’investir sont importants par ailleurs.

Un gaspillage foncier
Maya Etchegoyhen, agricultrice, est également intervenue pour souligner l’impact foncier d’un tel projet sur les terres agricoles, parmi les meilleures de Soule. Sur la commune d’Espès, le projet routier traverserait, en plein milieu, de grandes parcelles de cultures irriguées à forte valeur ajoutée. D’autres zones agricoles, et des espaces naturels, seraient « grignotées » par ce projet routier. Sur les 2 Km du tracé, l’impact foncier est estimé à plus de 4 hectares. Plus de 4 hectares de zones naturelles ou agricoles qui seraient artificialisés… A l’heure du « zéro artificialisation nette », et alors que le foncier n’a jamais autant fait défaut, il est évident pour Maya que ce projet va à l’encontre des intérêts de la Soule, et des souletin.e.s.
La SEPANSO, représentée par Marianne Ducamp, est venue soutenir la démarche contre ce projet routier, en soulignant que la SEPANSO sera prête, s’il le fallait, à aller en justice aux côtés du Collectif.

La matinée s’est ensuite poursuivie avec un pique-nique partagé, dans le jardin d’un riverain de l’ancienne voie ferrée, ou plutôt de la future voie verte, comme l’espère le Collectif.

Le Collectif est constitué de l’association « Les Voix du Saison », des riverains concernés opposés au projet, d’anciens élus de Viodos-Abense-de-Bas opposés au projet, de la Sepanso 64, du groupe Bizi-Xiberoa, et de la SEPANSO 64