Ce mardi 15 décembre 2020 à 10h30, le mouvement Bizi a réalisé une action de désobéissance civile en plein Biarritz pour… exiger le respect de la loi. 21 activistes pro-climat ont ainsi peint « Respect de la loi ! La rénovation de l’avenue Kennedy doit respecter l’article L228-2 du Code de l’environnement !» sur une partie de l’avenue Kennedy en cours de rénovation. Bref, une action de « désobéissance civique » pour dénoncer la violation systématique, en toute impunité, de cette loi en Pays Basque et particulièrement à Biarritz dont la mairie refuse même d’en discuter avec Bizi. 5 ans après la COP21, ce genre d’attitude est jugée inacceptable, délictueuse voire criminelle par le mouvement climat.
5 ans après la signature de l’Accord de Paris lors de la COP21, 21 activistes du mouvement climat Bizi ont dénoncé le viol systématique de l’article L228-2 du Code de l’environnement dans les communes du Pays Basque. Ils ont peint le texte sur une portion de l’avenue Kennedy à Biarritz, actuellement objet de travaux de rénovation ne prévoyant aucun aménagement cyclable. Certains portaient des banderoles clamant « Ici, Maider Arosteguy viole la loi. Mais que fait la police ? ».
« C’est une action de désobéissance civile, bien sûr, mais elle a pour objectif de demander le respect de la loi, et de dénoncer cette énième violation de l’article L228-2 du Code de l’environnement qui précise que toute rénovation de voie urbaine doit désormais prévoir des aménagements prenant la forme de pistes, bandes cyclables, de voies vertes ou de zones de rencontre. Depuis des années, Bizi et plusieurs associations de cyclistes tentent par tous les moyens de faire respecter cette loi par les maires du Pays Basque, sans succès. Il en va pourtant de la sécurité quotidienne des usagers du vélo, mais également de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la stabilisation du climat ! » leur a ainsi expliqué Antton Harignordoquy, porte-parole de Bizi.
« Nous avons même alerté l’autorité préfectorale, en lui demandant d’intervenir pour faire respecter la loi. » a renchéri Txetx Etcheverry, autre porte-parole de l’association. « Nous lui avons montré la présentation publique de la mairie de Biarritz, prouvant que la rénovation de l’avenue Kennedy va délibérément violer l’article L 228-2, les pictogrammes vélo prévus à même la voie voiture étant clairement réservés par cet article aux seules chaussées à sens unique à une seule file, ce qui n’est pas le cas ici. Nous lui avons souligné la nécessité urgente d’intervenir, les premiers travaux ayant commencé et le tout devant être achevé pour mai 2021 ! Nous avons demandé une réunion à la mairie de Biarritz, avant le 1er décembre, mais elle n’a même pas daigné répondre à cette sollicitation. Nous n’avons donc pas d’autre moyens d’appeler au respect du Code de l’environnement, que ce que l’on peut qualifier de « désobéissance civique » et nous sommes prêts à l’assumer, y compris devant les tribunaux ! Qui doit être poursuivi et condamné dans cette affaire ? Celles et ceux qui violent la loi, comme Maider Arosteguy ou celles et ceux qui en demandent le respect comme Bizi ?»
Bizi déplore le comportement peu responsable de la nouvelle maire de Biarritz, tant d’un point de vue démocratique et citoyen que d’un point de vue de la santé publique et de l’impératif climatique. Pour Antton Harignordoquy, « Non seulement, la majorité municipale actuelle ne juge pas utile de recevoir une association qui veut discuter avec elle du problème posé par cette violation caractérisée de la loi, mais ce faisant, tout comme en demandant la suppression de la piste cyclable provisoire du boulevard du BAB, Maider Arosteguy trahit délibérément le Pacte de métamorphose écologique qu’elle a pourtant signé avant les élections municipales. Une des 7 mesures de ce Pacte demandait en effet pour tout aménagement de voiries de prioriser les modes de déplacements dans l’ordre suivant : marche, vélo, bus, voiture et de rendre cyclable l’ensemble des routes de la commune, par l’aménagement le plus adapté. Cerise sur le gâteau, le plan vélo, adopté par l’ex-agglomération ACBA identifiait l’avenue Kennedy comme faisant partie du réseau primaire et disait donc que cette entrée de ville devait être traitée pour faciliter l’usage du vélo. Tout cela discrédite la parole politique, renforce le problème de confiance envers les élus et porte atteinte à la démocratie elle-même».
Pour Txetx Etcheverry, l’enjeu de l’application L 228-2 est de taille : « il s’agit en généralisant peu à peu la mise en place d’aménagements cyclables à l’occasion des réalisations ou rénovations des voies urbaines de permettre aux habitants de se déplacer chaque fois que possible sans leur voiture, de manière sécurisée. Ils peuvent ainsi contribuer à la réduction de ce poste important d’émissions de gaz à effet de serre qu’est le transport routier en Pays Basque, et à la préservation de la santé de leurs concitoyens, sans pour autant risquer leur propre vie ou intégrité physique. Alors que depuis la COP21, la prise de conscience gagne du terrain et fait avancer les choses, au niveau des citoyens, de certains États et de beaucoup de régions et de villes, il y a hélas encore trop d’irresponsables climatiques comme Donald Trump ou Maider Arosteguy qui freinent cette évolution globale et risquent de faire rater à l’Humanité ses dernières chances d’éviter le basculement du climat vers un emballement irréversible et incontrôlable. Pour nous, cette attitude est tout simplement criminelle ».
Bizi a conclu en demandant à la mairie de revoir sa copie et d’intégrer les aménagements cyclables adéquats à la rénovation prévue avant le démarrage des travaux les plus importants, prévus pour janvier 2021. Sinon, Bizi n’aura d’autres choix que d’en venir à des actions de blocage des travaux en question.