Coup d’éclat de Bizi pour manifester son opposition à l’artificialisation de 12 hectares de barthes à Mouguerre

Ce jeudi 8 février, l’association Bizi! a déversé 3 m3 de terre de remblai à l’entrée de la mairie de Mouguerre pour manifester son opposition au remblaiement de 12 hectares de barthes à Mouguerre. Bizi pointe du doigt les impacts sur le climat, sur la biodiversité et les risques accrus d’inondation qu’engendrerait cette nouvelle artificialisation. Elle demande au maire de Mouguerre, Roland Hirigoyen, de revenir sur le permis d’aménagement et appelle à étudier des solutions alternatives pour installer ces structures sur des espaces déjà artificialisés.

Il est 9h30 quand deux camions bennes s’arrêtent ce jeudi 8 février devant la mairie de Mouguerre et déversent 3 m3 de terre de remblai sur l’allée qui mène à la mairie. Un groupe d’activistes s’installe immédiatement et déploie des banderoles sur lesquelles on peut lire “Barthes de Mouguerre en danger : non à l’artificialisation !” et “Roland Hirigoyen : il est encore temps de reculer !”.

Le maire de Mouguerre a en effet délivré mardi 30 janvier un permis d’aménager autorisant le remblaiement des douze derniers hectares de zones humides de la commune. Le projet d’aménagement comprend l’extension du centre européen de fret ainsi que l’installation d’une entreprise de matériel médical, Enovis, sur 3,3 ha.

Il est hors de question de laisser la mairie de Mouguerre autoriser 14 000 camions à artificialiser ces 12 ha de barthes. Détruire ces zones humides, c’est affaiblir nos filets de sécurité climatique et nous mettre en danger alors que nous sommes au bord du gouffre”, s’indigne Gaëlle Vincens, porte-parole de l’association. 

Bizi met en avant la destruction d’un écosystème fragile et riche de 58 espèces protégées, la perte de zones humides qui assurent un rôle essentiel de régulation de l’eau, de stockage du carbone, ainsi que l’augmentation du risque d’inondations. A l’heure où l’élaboration du SCoT Pays Basque – Seignanx travaille à intégrer l’objectif de Zéro artificialisation nette des sols (ZAN) à horizon 2050, la nouvelle ne passe pas.

C’est d’autant plus incompréhensible que d’autres solutions, comme celles proposées par Mouguerre Cadre de vie et le CADE, sont possibles pour installer ces structures tout en ménageant le territoire” ajoute Gaëlle Vincens. Les propositions alternatives faites à la commune de Mouguerre et à la CAPB sont de proposer d’une part, à l’entreprise Enovis une autre implantation, par exemple sur les friches industrielles du site des Salines situées tout près, et d’autre part, de différer le remblaiement pour les projets ferroviaires, car ceux-ci peuvent démarrer sur une partie déjà remblayée et non utilisée du Centre européen de fret.

Avant de partir, les activistes ont remis un courrier adressé au maire de Mouguerre, qui dispose d’un délai de 3 mois pour changer d’avis à compter de la délivrance du permis d’aménager.

Bizi appelle pour sa part à se mobiliser massivement contre ce projet d’artificialisation de 12ha des dernières barthes de Mouguerre en signant la pétition sur le site du CADE : bit.ly/barthes-mouguerre