Articles du Vendredi : Sélection du 6 mai 2016

En Inde, des villes menacées par le réchauffement climatique

Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)
www.lemonde.fr/climat/article/2016/05/03/en-inde-des-villes-menacees-par-le-rechauffement-climatique_4912835_1652612.html

Debout pour une démocratie écologique !

Nuit Debout
https://wiki.nuitdebout.fr/wiki/Villes/Paris/Climat-%C3%89cologie

“Ensemble, remettons la réduction du temps de travail au cœur du débat public

Alternatives Economiques
www.alterecoplus.fr/temps-de-travail/ensemble-remettons-la-reduction-du-temps-de-travail-au-coeur-du-debat-public-201605031004-00003400.html

Serge Mongeau. Gutxiagorekin urosago – “Norberak bere kontsumoa bere baloreekin lerrokatu behar du”

Jenofa Berhokoirigoin
www.argia.eus/argia-astekaria/2506/serge-mongeau-gutxiagorekin-urosago

En Inde, des villes menacées par le réchauffement climatique

Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)
www.lemonde.fr/climat/article/2016/05/03/en-inde-des-villes-menacees-par-le-rechauffement-climatique_4912835_1652612.html

Les villes indiennes se préparent à affronter des vagues de chaleur plus longues, plus intenses et imprévisibles, provoquées par le réchauffement climatique. En 2015, les températures élevées ont fait au moins 2 500 morts dans le pays, en l’espace d’un mois seulement. Deux villes ont déjà adopté des plans anticanicules en mars et elles devraient être suivies par huit autres au cours de l’année.

 

« Lorsque les températures atteignent 43 0C, la ville est en état d’alerte », explique Nand Kishore, responsable de la santé publique à la municipalité de Nagpur, qui a dévoilé son plan anticanicule le 15 mars. Cette ville du centre de l’Inde a connu des températures atteignant les 48 °C en 2015, faisant au moins 150 morts. Cent cinquante médecins ont été formés pour diagnostiquer et soigner les patients souffrant de symptômes liés à la canicule.

Les services météorologiques indiens émettront cette année pour la première fois des prévisions pour les températures de l’été. Des bulletins d’alerte, cinq jours avant les périodes de canicule, seront également transmis aux municipalités qui relaieront l’information, par SMS, email et à travers les réseaux sociaux, aux habitants. A plus long terme, Nagpur veut étendre l’usage de peintures antiréflexion sur les toits des immeubles, planter des arbres et aménager les vacances scolaires en fonction du niveau des températures.

« Ilots de chaleur urbains »

Près de 250 « abris de fraîcheur » seront ouverts pour accueillir les habitants les plus vulnérables, ceux qui vivent dans des bidonvilles avec un accès difficile à l’eau et dans des abris peu ventilés. Ils constituent près du tiers de la population de la ville. Les ouvriers du bâtiment et les travailleurs journaliers, souvent des migrants, sont aussi très exposés. Des équipes de la municipalité feront du porte-à-porte pour diffuser des mesures de précaution.
Les dix villes qui adopteront cette année des plans de résilience ne regroupent toutefois que 11 millions d’habitants, soit 0,3 % de la population urbaine indienne. Or, il y a urgence. Dans les mégapoles de Delhi et de Bombay, l’Institut des ressources et de l’énergie a calculé que les températures avaient augmenté de 2 à 3 degrés au cours des quinze dernières années. Les scientifiques ont observé que dans ces « îlots de chaleur urbains », le thermomètre était plus élevé de 5 à 7 0C que dans leur périphérie rurale. L’utilisation de ciment ou de béton pour la construction d’immeubles, qui emmagasinent la chaleur, ainsi que les polluants dégagés par la circulation automobile sont à l’origine de cette hausse des températures urbaines.

Debout pour une démocratie écologique !

Nuit Debout
https://wiki.nuitdebout.fr/wiki/Villes/Paris/Climat-%C3%89cologie

Pour Rémi Fraisse,  Ce Manifeste est proposé par la commission écologie climat/ Nuit Debout. Il ouvre des possibles et pose des principes. Il est évolutif et participatif. Il sera suivi par des propositions de solutions.

 

Crises climatique, de la biodiversité, des ressources, pollutions et perturbations des cycles naturels, la crise écologique est globale. L’humanité est aujourd’hui placée devant un choix qui détermine son avenir. Tout est lié. Les politiques actuelles conduisent à la destruction de l’être humain et de la planète. Mais si nous renversons la perspective, la convergence des luttes sociales et économiques trouveront des solutions à travers l’écologie. Les objectifs sont les mêmes : lutter contre la violence des inégalités et des injustices, qui frappent d’abord les plus pauvres. L’écologie est une voie pour reconstruire une société non seulement vivable, mais plus juste. Les capitalistes ont bien compris l’enjeu, car oui, c’est leur business que nous menaçons ! Celui des énergies les plus néfastes, celui du commerce international le plus brutal. Mais la modernité, ce n’est pas la croissance infinie, même repeinte en vert, c’est une transition écologique sérieuse, qui romprait avec le capitalisme du désastre et de la démesure. Nous devons apprendre à vivre dans les limites des ressources de la planète. Les irresponsables, ce sont ceux qui précipitent l’humanité sur des chemins désastreux, pas nous. Ce qui émane de Nuit debout, c’est l’idée qu’en venant à la rencontre des autres, en partageant, en agrégeant connaissances et ressentis, chacun de nous vient s’éveiller à la société qui l’entoure et se réapproprier la politique. Nous croyons que la formidable mise en commun des énergies que nous vivons ici peut infuser en chacun de nous. L’écologie n’est pas seulement environnementale et sociale, c’est aussi une écologie sensible, de l’attention, une écologie libératrice ! Ainsi, la culture, l’art, la poésie seront essentiels pour dépasser les discours factuels. Face à un monde fini, nous faisons le pari que les ressources de l’être humain, celles de l’intelligence et celles du cœur, elles, sont infinies. Notre écologie est une écologie d’en bas, par nos choix, par des propositions citoyennes locales et collectives. Face à l’effondrement, à la crise écologique et climatique, nous mettons en place une transition écologique fondée sur la résilience. Nous n’avons pas la prétention de dire ce qu’il faut faire, car ces démarches existent déjà. Aussi, nous faisons appel à toutes les bonnes volontés, personnelles, citoyennes, associatives, pour promouvoir ici même ces propositions. Nous avons besoin, contre l’effondrement, de construire un projet en repensant le monde à partir de nos aspirations à une émancipation citoyenne, sociale et écologiste.Les orientations présentées dans ce manifeste s’inscrivent dans la construction de ce destin commun.

 

Rendre possible nos rêves

Debout pour une transition énergétique ! Depuis la révolution industrielle, nos sociétés se sont développées grâce à une consommation toujours plus importante des ressources énergétiques. Ce système atteint aujourd’hui ses limites sans pour autant bénéficier à tous : 20 % des humains consomment 80% des ressources1. Face aux crises énergétique et climatique, nous devons préparer dès aujourd’hui des sociétés justes, sobres en énergie et approvisionnées à 100 % par les énergies renouvelables à partir des scénarios existants.

Pour la justice climatique, vers la fin des énergies fossiles.

La COP 21 a été un leurre médiatique et diplomatique. La limite des 2 degrés de réchauffement est déjà en train d’être dépassée. Il s’agit d’inverser la tendance en imposant un moratoire international sur toute nouvelle exploration d’énergies fossiles, en mettant fin aux subventions publiques, directes et indirectes, et aux prêts bancaires versés aux acteurs du secteur des combustibles fossiles (pétrole, gaz de schiste, charbon). Il s’agit d’inciter les collectivités territoriales et les institutions à se désengager de ce secteur en pratiquant une politique active de désinvestissement.

Pour la sortie programmée du nucléaire.

Après Tchernobyl et Fukushima, Il est inadmissible et irresponsable en particulier pour les générations futures de continuer à promouvoir le mythe de l’énergie nucléaire soit disant propre et à faible coût.

La dangerosité de cette technique, la difficulté du démantèlement et de la gestion des déchets, ne sont plus à démontrer. Nous voulons la transparence totale sur la filière nucléaire et exigeons la fermeture immédiate des réacteurs de plus de trente ans et l’arrêt de la construction des EPR.

Vers le développement des énergies renouvelables citoyennes et décentralisées.

Il est possible d’aller vers les 100 % d’énergies renouvelables. La France est en retard. Toutes les subventions allant au nucléaire doivent aller au renouvelable : éolien, solaire, énergie marine, biomasse, hydrogène. Des solutions pour consommer localement du renouvelable existent, développons les !

Vers la sobriété énergétique.

Indispensable pour réussir une transition énergétique vers le 100% renouvelables. Cela implique un changement radical de type de production, de consommation et de comportement individuel. La production de biens doit être limitée au nécessaire, à ce qui est durable, réparable, à l’empreinte carbone minimale.

Vers l’efficacité énergétique.

Réduire le besoin énergétique passe d’abord par la sobriété, mais nécessite également d’optimiser les systèmes en amont. Par exemple, le bâtiment représente 44% des consommations d’énergie primaire. L’efficacité énergétique passera par la construction et la rénovation de bâtiment économe (isolation, conception bioclimatique, système de chauffage performant, etc.).

Pour des modes de transports plus économes en énergie, en espace, en paysages et en vies humaines ; réduire les besoins de déplacements en rapprochant le lieu de travail de l’habitat : réduire la place de l’automobile dans la cité, favoriser le ferroutage, développer les lignes SNCF de banlieue et les lignes transversales des TER régionaux, en finir avec le programme autoroutier !

Debout pour une agriculture paysanne et une bonne alimentation !

Après un demi siècle de course au productivisme agricole, les conséquences sont désastreuses : élevages hors sol, dégradation des eaux et des sols, monocultures, engrais chimiques, pesticides, atteinte à la fertilité naturelle des terres, surconsommation d’eau, destruction de la biodiversité animale et végétale. L’agriculture industrielle n’est compétitive que parce qu’elle est placée sous la perfusion des subventions publiques. Dans le Sud, on crève de faim, dans le Nord, on crève de stress et de malbouffe. Les peuples doivent avoir le droit à leur souveraineté alimentaire.

Vers une agriculture paysanne biologique, locale et de saison.

Il est vital de tourner la page du productivisme agricole et de réorienter l’agriculture vers la régulation équilibrée et équitable des échanges agricoles, le développement de produits de qualité accessibles à tous pour lutter contre la malbouffe et le soutien à une agriculture biologique paysanne et familiale.

Une agriculture non polluante, c’est une agriculture locale, qui fonctionne en circuit court. Que ce soit pour les matériaux qu’elle consomme (engrais, fumiers) ou pour les aliments qu’elle produit. C’est une agriculture respectueuse des sols et de la faune. Elle favorise les méthodes naturelles pour repousser les nuisibles : pas de pesticide mais par exemple favoriser la réintroduction des prédateurs. C’est une agriculture qui s’appuie sur des techniques de production naturelle et intelligente, interdisant toute culture d’OGM en plein champ, demandant moins d’espace et nécessitant l’usage d’un minimum de ressource, comme les techniques de permaculture. C’est une agriculture qui crée des emplois agricoles avec des revenus suffisants pour les paysans en favorisant l’émergence d’exploitation d’un nouveau genre, plus modeste, où l’entraide et le libre accès des savoirs, des semences et des ressources est primordial. C’est une agriculture qui lutte contre la privatisation du vivant et met fin aux subventions pour les agrocarburants. C’est une agriculture qui va vers la désindustrialisation de la production agro-industrielle et promeut l’agro-écologie. C’est une agriculture qui bannit l’élevage intensif, polluant, imposant sur le marché ses produits nocifs pour la santé et tachés de souffrances animales C’est une agriculture qui préserve le droit une alimentation saine et diversifiée, accessible à tous. Nous devons renouer avec la chaîne vertueuse de l’alimentation, lutter contre l’obésité, réduire de beaucoup notre consommation de produits animaux, avoir des cantines 100 % bio et Zéro OGM dans nos assiettes.


Debout pour une société du bien vivre !

Notre état de santé dépend de la qualité de l’air que l’on respire, de l’eau que l’on boit, des produits que l’on mange, de la salubrité de notre logement, des nuisances sonores et du stress auquel nous sommes exposés au travail quand nous en avons. 23% des décès selon le dernier rapport de l’OMS sont dus à l’environnement. Nos vies ne sont pas des marchandises. Elles ne se négocient pas. Face à ce système, qui ne propose qu’intensification du travail, chômage et précarité, consommation ou misère, nous devons nous réapproprier nos nos vies.

Pour la justice environnementale, contre la pollution industrielle.

Les produits toxiques dans les industries polluantes malgré le scandale de l’amiante qui a fait entre 100 et 150 000 morts sont toujours là. Ils entraînent la pollution de l’air et de l’eau. Nous devons en finir avec l’exposition aux substances chimiques nocives et à la pollution des ondes électro-magnétiques, refuser les installations dangereuses du type Seveso dans nos cités et instaurer un moratoire national sur la construction d’incinérateurs. La terre n’est pas une poubelle : Il faut interdire les rejets chimiques dans la nature et la dispersion des déchets industriels en France et dans le monde.

Sortir de cette société de publicité propagande et de gaspillage généralisée.

La rupture avec la société consumériste passe par la remise en question de la publicité marchande. C’est l’outil de base de ce système d’hyper consommation dont il faut nous débarrasser. Elle incite à la consommation impulsive, aliène les esprits, et pollue notre vision. Il faut décoloniser notre imaginaire !

Contre l’obsolescence programmée, réduire, réutiliser, recycler, plutôt que jeter, les solutions sont là : production de produits recyclables extension du système bonus malus aux produits électro ménagers, allongement de la garantie des produits, soutien au secteur de la réparation. C’est nous tous, consommateurs qui donnons tous les pouvoir aux multinationales. Si tous ensemble, avec les paysans et les salariés qui produisent les richesses, nous exigeons des normes sociales et environnementales et refusons de consommer des produits inutiles et dangereux, nous serons les plus forts.

Pour la gratuité, développer une société basée sur l’échange, l’entraide, les SEL (Systèmes d’Échanges Locaux) par la mise en commun et la mutualisation de pratiques, de savoirs et de compétences. Les expériences menées autour des logiciels libres, des Amap et des jardins partagés, des cantines et des épiceries solidaires, des recycleries et des monnaies locales inventent la société de demain. Des millions d’emplois peuvent être créés non seulement à travers les métiers verts mais aussi dans le secteur de l’économie sociale et solidaire

Respecter le bien-être et la condition animale.

Les activités humaines impliquant l’exploitation d’animaux vivants doivent avoir pour souci constant d’éviter leur souffrance. Il en va de notre dignité. Nous devons interdire le commerce de fourrure d’animaux sauvages et en général les trafics d’animaux, supprimer l’utilisation des animaux dans la cosmétologie, l’industrie et l’armée et la limiter drastiquement dans le cas de la recherche médicale.

Renforcer les droits à un environnement sain et la préservation des conditions de la vie humaine, animale et végétale. Contre le lobbying au service des grands groupes, instaurons le droit une expertise indépendante, pluraliste et citoyenne, la primauté du principe constitutionnel de non régression du droit à l’environnement sur les exigences économiques et le principe de la prise en compte de la finitude des ressources. Les crimes écologiques doivent être reconnus comme des crimes contre l’humanité. Un tribunal international pour les juger doit être instauré.

Pour une véritable éducation populaire à l’écologie et à l’environnement à tous les niveaux, de l’école primaire aux maisons de retraites.

Debout pour une économie écologique !

L’économie actuelle repose sur la dictature du court terme et le profit maximum, qui se traduisent par l’exploitation effrénée des êtres humains et de la nature. Une autre économie s’impose, reposant sur la mutation écologique de la société, et les biens communs, et constitue la seule issue réaliste. Pour éviter la catastrophe, la conversion écologique de l’économie doit commencer dés maintenant. Donner des milliards au patronat pour maintenir des industries polluantes ou délocalisables, développer des Grands projets inutiles et coûteux ne fait que prolonger les causes de la crise, et va à l’encontre du principe écologique : “plus de liens et moins de biens”.

Nous devons mettre l’économie au service des êtres humains et dans le respect des écosystèmes. Aucune décision ne devra être adoptée sans prendre en compte la dimension écologique.

Relocalisation des activités économiques.

Nous ne voulons plus manger des pommes produites à des milliers de kilomètres ni porter des vêtements produits par des enfants en Chine ou au Bangladesh dans des usines de firmes délocalisés. La délocalisation est productrice de pollution par le transport, de chômage, de précarité ici et de catastrophes industrielles et de négation des droits sociaux là bas. Nous avons besoin d’une économie reposant au maximum sur les circuits courts et tournée vers la réponse aux besoins locaux et non vers l’exportation et l’importation massive. Nous devons exiger des critères sociaux et environnementaux pour les produits importés

Reconversion des industries inutiles et polluantes.

Nous avons besoin d’activités socialement utiles. Nous nous prononçons notamment pour la reconversion des industries de l’armement qui font de la France un des principaux fauteurs de guerre, pour la reconversion des industries de l’automobile au service des transports en commun. Cette reconversion doit se faire en veillant au respect des territoires et des travailleurs en s’assurant en particulier de leur formation et de leur reconversion.

Contre les Grands projets inutiles et imposés.

De notre dame des Landes à la ligne LGV Lyon Turin, de Sivens à Europacity, les ZAD se développent contre les Grands Projets imposés, à la fois coûteux et inutiles. Aux citoyens de décider ce qui est socialement et écologiquement utiles, pas aux lobbies et à l’État. Moratoire immédiat sur tous les Grands projets inutiles. De la Place de la République à Notre Dame des Landes, organisons nos ZAD contre les bétonneurs, les spéculateurs, les promoteurs et les banquiers ! Ni chair à pollution, ni terre à béton, debout, les zadistes, et à la contre attaque !

Pour les Biens Communs, contre la financiarisation de la Nature et la surexploitation des ressources.

La croissance “verte” transforme la nature en une entreprise géante, productrice de services, contrôlés par quelques firmes et fonds financiers. Du stockage du carbone corrompu par le marché des droits à polluer à la privatisation de la gestion de l’eau, les droits des populations et de la terre sont niées. Nous demandons l’interdiction de la spéculation sur les denrées alimentaires et de l’accaparement des terres agricoles par les États, les sociétés privées et l’agro-industrie. Le productivisme c’est aussi la surpêche et la disparition des poissons. Nous devons lutter contre les flottes industrielles et leurs filets dérivants et restaurer les ressources halieutiques..

L’air, la terre, la mer sont des biens communs qui ne peuvent être privatisées par quelques uns. Ils doivent être rendus à tous et ne faire l’objet d’une quelconque marchandisation. Nos exigences : la gestion publique et citoyenne de l’eau, l’interdiction de la brevetabilité du vivant, soutien aux luttes des peuples indigènes contre l’extractivisme, l’audit et reconnaissance de la dette écologique

Pour une véritable fiscalité écologique favorable à l’environnement.

Cette fiscalité à défaut d’interdiction et de réduction drastique des pollutions peut être fondée sur le principe pollueur / payeur. Elle passe entre autres par l’instauration d’une Taxe sur les transactions financières internationales et d’une écotaxe sur les transports routiers.

Stop aux Traités de Libre-échange, TAFTA et aux pouvoirs des multinationales :

Nous devons tout faire pour empêcher les accords de libre-échange et d’investissements que l’UE négocie respectivement avec le Canada (CETA) et les États-Unis (TAFTA). Ces accords soumettent les peuples et les États à la volonté des multinationales. Fortes de leurs milliards, elles bafouent les droits sociaux, pillent les pays pauvres, polluent et rendent stériles les sols fertiles, et imposent leurs produits à la terre entière. Il faut les bloquer.

Pour une écologie conviviale, positive et debout.

II n’y a qu’une seule voie possible, celle de la société en mouvement et ses principes : la coopération contre la compétition, la démocratie contre les lobbies, la responsabilité contre la culpabilisation. Nous défendons une société du « vivre mieux » face à la tyrannie du « toujours plus ». L’heure n’est pas à la résignation. Changer le monde, c’est l’affaire de tous !

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“Ensemble, remettons la réduction du temps de travail au cœur du débat public

Alternatives Economiques
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La France compte actuellement 6,5 millions d’inscrits à Pôle emploi, 2,8 millions de plus qu’en 2008. Le chômage de masse mine depuis longtemps déjà la société hexagonale, mais ce fléau a pris une ampleur sans précédent ces dernières années. Il y a urgence à réagir.

 

L’activité a certes repris depuis 2015 et elle pourrait accélérer encore un peu avec des politiques économiques plus dynamiques en Europe. Mais avec la crise écologique qui s’aggrave, les perspectives de croissance sont limitées et le resteront. De plus, la révolution numérique et la robotisation pourraient bien, elles aussi, menacer de nombreux emplois. Il n’y a donc quasiment aucune chance que l’évolution spontanée de l’économie permette de faire reculer le chômage à un rythme suffisant pour éviter les risques d’explosion auxquels la société française est confrontée aujourd’hui.

 

Si on veut éviter la paupérisation des travailleurs tout en faisant reculer rapidement le chômage, il faut « travailler moins pour travailler tous et mieux »

 

D’autres pays affichent cependant un taux de chômage plus faible que la France. Le plus souvent ce résultat est atteint grâce à un vaste secteur de « travailleurs pauvres », via une croissance massive du travail à temps partiel féminin et un retour en force du travail indépendant. Ces personnes occupent certes un emploi, mais n’en ont pas moins les plus grandes difficultés à se loger, à se soigner, à éduquer leurs enfants… Bref, à mener une vie décente. Ces politiques creusent de plus les inégalités entre riches et pauvres et les écarts entre hommes et femmes.

 

Si on veut éviter ces écueils tout en faisant reculer rapidement le chômage, il faut « travailler moins pour travailler tous et mieux ». Au tournant des années 2000, le passage aux 35 heures hebdomadaires avait eu un effet très positif sur l’emploi et l’activité, malgré certaines difficultés dans sa mise en oeuvre, notamment en matière d’intensification du travail. Il faut d’urgence reprendre ce chemin, même s’il faut probablement s’y prendre autrement, et notamment ne plus raisonner seulement sur le temps de travail hebdomadaire.

 

Nous avons pleinement conscience de la difficulté de l’exercice tant en termes de financement que d’organisation des entreprises, mais cette question doit revenir au coeur du débat public. Non seulement pour réduire le chômage, mais aussi pour reprendre la marche en avant du progrès social et sociétal, en favorisant des modes de vie plus équilibrés et plus respectueux de l’environnement. Nous vous demandons de nous y aider en portant vous aussi ce débat sur votre lieu de travail, dans vos collectivités, vos syndicats, vos partis, vos associations… Il en va de l’avenir de notre démocratie et de notre modèle social.

Serge Mongeau. Gutxiagorekin urosago – “Norberak bere kontsumoa bere baloreekin lerrokatu behar du”

Jenofa Berhokoirigoin
www.argia.eus/argia-astekaria/2506/serge-mongeau-gutxiagorekin-urosago

Egunerokoa soiltasunarekin errimatzen dabil Serge Mongeau (Montreal, Quebec; 1937). Jestu pertsonal hori mugimendu zabal bilakarazteko xedez, La simplicité volontaire (Nahizko soiltasuna) izenburuko liburua argitaratu zuen 1984an. Ordutik, herritarrak hautu horretara bultzarazten dabil. Badaki ordea ez dela nahikoa. Arras pesimista da: “Gure zibilizazioaren hondamendia dator”. Desazkundearen mugimenduan edota trantsizioan dauden hirietan ikusten du aterabidea.

 

Bizikletaz mugitzen da beti Serge Mongeau. “80ko hamarkadan ez bezala, ingurumenaren gaia ezin baztertua dugu gaur egun. Segur da mugatua dugun planeta batean ezin dugula etengabean gainkontsumitzen ibili”.

 

1984an publikatu zenuen Nahizko soiltasuna.

Garaian arrakasta txikia ukan zuen. 1998an berriz argitaratu genuen; erdiespen handia ukan zuen urte horretan, prentsa inportante bateko kazetari batek artikulu luze bat eskainirik. Komunikabideen boterea ikaragarria da, damugarria da ikusiz ia denak sistemaren mantentzearen alde ari direla.

 

Kontsumo gutxiago, gastu gutxiago, beraz lan egiteko behar gutxiago. Horrek dakar denbora libre gehiago.

Bai, laburbilduz hori da nahizko soiltasuna. 80ko hamarkadan ez bezala, ingurumenaren gaia ezin baztertua dugu gaur egun. Segur da mugatua dugun planeta batean ezin dugula etengabean gainkontsumitzen ibili. Horri begira, aterabide gisa aurkeztua da usu. Baina arras argi dut ez dela aski. Norberak bere kontsumoa bere baloreekin lerrokatu behar du, baina, jestu indibidual hori ezinbestekoa izanik ere, ez da nahikoa.

 

Zer behar zaio gehitu?

Arras gudu desorekatua dugu. Alde batean enpresa indartsuak ditugu, komunikabideak eta gobernuak kontrolatzen dabiltzanak, eta beste aldean gu, herritar xumeak. Garaian autoak inposatu zizkiguten. 30eko eta 50eko hamarkaden artean, National City Lines enpresak AEBetako 45 hiri handietako tranbia konpainiak erosi zituen, autobusekin ordezkatzeko, nahitara kalitate txarreko zerbitzuak planteatuz. Automobilgintzaren sektoreko enpresek zuten sortu NCL, hots, gurpil ekoizleek, ezantza konpainiek, auto ekoizleek. Hirien antolaketa edota garraio kolektiboen zerbitzu kaskarra dela-eta, autoa hartzera behartzen gaituzte oraindik. Zaharkitze planifikatua ere hor dago. Zaharkitze artifiziala ere, urtero 500.000 dolar dira publizitaterako bideraturik. Kasik armamendurako bezainbat.

 

Eta parean, herritar xumeak.

Bai. Paradigma aldaketa ekarriko duen mugimendu masibo bat ezinbestekoa dugu. Horretarako abiatu genuen desazkundearen mugimendua 70eko hamarkadan. Bost zutabetan oinarritzen da azken hori: demokrazia, erabakitzeko eskubidea berreskuratu behar dugulako; kolektiboa, beharrei taldean erantzun behar diegulako; tokian tokikoa, autonomo izan behar garelako; justizia soziala, ezin dugulako injustiziarekin jarraitu; eta soiltasuna, kontsumo batzuk alde batera utzi beharko ditugulako.

 

Nola bultzatu paradigma aldaketa hori?

Hiru mailatan eraginez. Bat: maila indibidualean. Nahikoa ez bada ere, biziki inportantea da, jendarte berria gauzatzen gabiltzalako. Auzo mailan: demokrazia gauzatzeko komunitate ttikiak behar ditugu, geroa ez da megapoloetan kausitzen. Hirugarrenik, politikan. Aldaketarako nahikeri politikoa beharrezkoa da. Azken hori zentzu onera bideratzeko gisan. Politikan inplikatu behar dugu.

 

Argi gelditzen ari da finantzak duela politika gidatzen.

Bai, arrazoi, gobernuak finantzaren menpe dira geroz eta gehiago, eta indarrez ahulduz doaz.

 

Paradigma aldaketa nekez gertatuko da horrela.

Epe luzerako lana eraman behar dugu, alderdi politikoak eraldatzeko helburuarekin. Une berean, neurri zentzugabeen kontrako borrokarekin segitu behar dugu. Konparazione, petrolio-hodien aurkako mugimendua eraman behar dugu absolutuki Quebecen.

 

Berant izan baino lehen lortuko dugu?

Oso pesimista naiz, edo hobeki erranda, errealista. COP21 gailurrari begiratzen badiogu, argi da gobernuek ez dituztela behar liratekeen neurriak hartu nahi. Orokorki herritarrek ere ez dute beste bizimodu bat hartu nahi. Gurpil zoro batean gara, azkenean kontsumo xede bera dutelako biek. Kapitalismoa berdatzen saiatzen dira, baina ez dela aterabidea! Izan autoa eraikitzeko ala elektrika ekoizteko orduan, auto elektriko batek berdin kutsatuko du. Hauturik ez dugularik ukanen, orduan ihardukiko dugu.

 

Hots, berant izanen denean…

Bai, hori da. Maleruski, miliarka jendek sufrituko dute eta behartsuak dira lehenik hunkiak izanen. Ondorioak jada sendi dituzte hainbat herritarrek. 2050erako itsasoaren heina metro batez emendatuko dela aurreikusten da; hori horrela, 600 milioi jende dira haien bizitokitik haizatuak izanen, muturreko arriskutik ihesi. Gure zibilizazioaren hondamendia dator eta abiadura bizian goaz harengana. Errotikako neurriak hartu behar lirateke, baina ez dirudi hartzekotan garenik.

 

Trantsizioan dauden hirien sarean ere bazabiltza.

Indibidualki argi da ez dugula biziraunen, kolektiboki eta autonomoki antolaturiko komunitateek dute biziraunen. Gobernuen gelditasuna ikusirik, haien geroa haien eskuetan hartzen duten hiriak dira sare horretan. Hondamendira eramaten gaituztenen partetik ezin ditugu aterabideak itxoin.

 

Hein handiko askatasuna

“Nahizko soiltasuna obratu dut nire bizi guztian zehar. Obelixen gisara, barnera erori nintzen gaztetan eta hastapenetik, arras naturala egin zait guztia. Aspalditik dakit zer heineko askatasuna erdiesten dugun”.