Articles du Vendredi : Sélection du 28 octobre 2016

La teneur moyenne de CO2 a franchi un record symbolique en 2015

AFP
www.lemonde.fr/climat/article/2016/10/24/la-teneur-moyenne-de-co2-a-franchi-un-record-symbolique-en-2015_5019243_1652612.html

Depuis 1970, la population animale de la Terre a chuté de… 58%

AFP
http://tempsreel.nouvelobs.com/planete/20161027.OBS0378/depuis-1970-la-population-animale-de-la-terre-a-chute-de-58.html

Du retard dans l’application de la loi sur la transition énergétique

AFP
www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211433148574-du-retard-dans-lapplication-de-la-loi-sur-la-transition-energetique-2038084.php

Votre banque, combien de CO2 ?

Jean-Marc Jancovici, associé de Carbone 4, est président du Shift Project.
www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0211425905693-votre-banque-combien-de-co2-2037582.php

Inoizko CO2 gehien dago atmosferan


www.berria.eus/albisteak/128037/inoizko_co2_gehien_dago_atmosferan.htm

CETA: l’assourdissant et insoutenable silence de François Hollande et Matthias Fekl

Maxime Combes, économiste et membre d’Attac France
https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/261016/ceta-lassourdissant-et-insoutenable-silence-de-francois-hollande-et-matthias-fekl

La teneur moyenne de CO2 a franchi un record symbolique en 2015

AFP
www.lemonde.fr/climat/article/2016/10/24/la-teneur-moyenne-de-co2-a-franchi-un-record-symbolique-en-2015_5019243_1652612.html

L’air n’a jamais été aussi pollué par le dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre, qu’en 2015, avec une teneur moyenne dans l’atmosphère de 400 parties par million (ppm), un seuil record symbolique, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

 

« Le niveau de 400 ppm de CO2 a déjà été atteint à certains endroits et durant certains mois de l’année, mais jamais encore à l’échelle du globe et pour une année entière », a ajouté l’OMM, lundi 24 octobre, dans son bulletin annuel sur les gaz à effet de serre pour 2015.

 

Pour cette agence de l’Organisation des Nations unies, le CO2 est « le problème numéro un », car il reste « pendant des milliers d’années dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans les océans ».

 

Ce bulletin a été publié avant les négociations sur le changement climatique, qui se dérouleront à Marrakech, au Maroc, du 7 au 18 novembre. Cette publication a pour but de « fournir des éléments scientifiques aux décideurs, sur lesquels ils peuvent s’appuyer ».

Un seuil qui risque de se maintenir

 

Concernant le CO2, la teneur moyenne dans l’atmosphère qui était prévue pour 2015 était de 399,4, en hausse de 2,2 ppm par rapport à 2014, selon le rapport annuel sur l’état du climat « State of Climate », auquel ont participé 450 scientifiques du monde entier.

 

Cette tendance à la hausse se poursuivra en 2016, assure l’OMM, sur la base des informations de la plus ancienne station de surveillance des gaz à effet de serre, située à Mauna Loa (Hawaï). Selon cette station de surveillance, les concentrations de CO2 « demeureraient supérieures à 400 ppm pour toute l’année 2016 et ne redescendraient pas en dessous de ce seuil pour les nombreuses générations à venir ».

 

« Avec la signature de l’accord de Paris sur le climat, l’année 2015 a marqué l’avènement d’une ère marquée du sceau de l’optimisme et de l’action pour le climat, mais elle fera aussi date dans la mesure où les concentrations record de gaz à effet de serre annoncent une nouvelle réalité climatique », a déclaré le Finlandais Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM.

Depuis 1970, la population animale de la Terre a chuté de… 58%

AFP
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Les populations de mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles dans le monde se sont effondrées de 58% en 42 ans (entre 1970 et 2012) et ce déclin va se poursuivre si nous ne faisons rien, alerte le WWF dans son rapport Planète vivante 2016, publié ce jeudi 27 octobre.

« Que la biodiversité poursuive sa chute, et le monde naturel que nous connaissons aujourd’hui s’effondrera d’un seul tenant », avertit le directeur général du WWF International, Marco Lambertini, dans cet état des lieux de la planète. « Le déclin subi par les populations d’espèces sauvages est de plus en plus préoccupant : il devrait atteindre en moyenne 67% » d’ici à 2020, si rien n’est fait pour enrayer la tendance.

« On est en train d’assister à une régression de la vie sur la planète dont nous sommes en partie responsables […], c’est un facteur de risque majeur pour nous », relève Pascal Canfin, directeur général du WWF France et ancien ministre du Développement.

« Quand le vivant disparaît, c’est le capital naturel qui disparaît. Et si on détruit ce capital naturel, on détruit notre capacité à vivre sur la planète dans la durée […] L’humanité se met […] elle-même en danger », résume le WWF.

De moins en moins d’animaux d’eau douce

Le précédent rapport, paru en 2014, faisait état d’une chute de 52% des populations de vertébrés dans le monde entre 1970 et 2010. Pour mesurer leur évolution, le WWF, en collaboration notamment avec la Société zoologique de Londres, a étudié 14.152 populations appartenant à 3.706 espèces vertébrées.

Particulièrement touchés, les animaux d’eau douce, dont les effectifs sont en chute libre : -81% en moyenne entre 1970 et 2012. Ils sont victimes de la surexploitation, parfois involontaire (quand ils sont pris accidentellement dans des filets) comme les dauphins de rivière, ainsi que de la perte et de la dégradation de leur habitat.

Les effectifs des espèces terrestres ont dégringolé de 38%. A cause du braconnage, le nombre d’éléphants d’Afrique, par exemple, a diminué de 111.000 individus depuis 2006, pour plafonner à 415.000, selon les dernières données.

Les populations des milieux marins ont chuté de 36%. Un tiers des espèces de requins et de raies sont désormais menacées d’extinction, essentiellement en raison de la surpêche.

Le réchauffement pas seul coupable

De manière générale, la menace la plus fréquemment subie par les populations en déclin est la perte ou la dégradation de leur habitat par les activités agricoles, l’exploitation forestière, l’extraction minière, les transports, la production d’énergie… Autres causes : la surexploitation (chasse, pêche, braconnage…), la pollution (industries, urbanisation..), les espèces invasives, les maladies.

Le changement climatique n’a pour l’instant qu’un impact « relativement marginal […] parce qu’on n’en est qu’à un degré de réchauffement » planétaire par rapport à l’ère préindustrielle, précise Pascal Canfin. Mais si les températures s’emballent du fait des émissions de gaz à effet de serre, liées aux activités humaines, les scientifiques promettent des impacts dévastateurs pour l’homme et les écosystèmes, en raison d’inondations, sécheresses, tempêtes…

Dans quelques jours, la communauté internationale réunie pour une nouvelle conférence climat à Marrakech tentera de commencer à concrétiser l’engagement pris à la COP21, en décembre à Paris, de contenir le réchauffement « bien en-deçà de 2 degrés ».

Agir est d’autant plus urgent que depuis le début des années 1970, l’action de l’homme détériore le capital naturel à un rythme supérieur à celui de sa reconstitution. « On puise dans notre capital naturel de plus en plus tôt », note Pascal Canfin.

Cette année, l’humanité vit « à crédit » depuis le 8 août, c’est-à-dire qu’elle avait déjà consommé à cette date la totalité des ressources que la planète peut renouveler en un an, selon l’ONG Global Footprint Network. En 2015, ce jour était survenu le 13 août, et en 1970, le 23 décembre. Actuellement, l’humanité a besoin de l’équivalent de 1,6 planète.

Mais la population mondiale, de 7,4 milliards de personnes aujourd’hui, devrait atteindre 9,7 milliards en 2050. A cette date, à scénario constant, elle aura besoin de deux planètes.

« Les conséquences de la pression humaine sur l’environnement sont de mieux en mieux connues et observées », pourtant « il n’y a eu aucune réaction économique rationnelle », déplore le WWF, appelant à « un développement économique soutenable ».

Du retard dans l’application de la loi sur la transition énergétique

AFP
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D’après un rapport parlementaire, la mise en application de la loi sur la transition énergétique adoptée en août 2015 prend trop de retard.

Une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre en France. C’est en substance l’objectif principal de la loi sur la transition énergétique adoptée en août 2015.

Déjà du retard

En 2030, elles devront avoir baissé de 40 % par rapport à 1990 . Pour cela, la nouvelle législation prévoit des réductions ambitieuses de la consommation énergétique, mais aussi le développement des énergies renouvelables et d’une moindre consommation d’énergies fossiles, ainsi qu’une baisse de la part du nucléaire dans la production d’électricité.

Cependant, la France a déjà pris du retard. Or l’atteinte de tous les objectifs « impose, pour être tenue, que les actions soient rapidement entreprises : tout retard aurait un effet cumulatif et ses conséquences seraient amplifiées par la suite. Or la mission constate (…) des retards qui paraissent ralentir la poursuite de ces objectifs », constate un rapport de la mission d’information parlementaire chargée du suivi de l’application de la loi présidée par le député socialiste Jean-Paul Chanteguet.

Le sujet sensible du nucléaire

Certains retards « traduisent des blocages de fond non tranchés par la loi », juge le rapport, citant notamment le feuilleton de la publication de la feuille de route énergétique, appelée Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui se penche sur le sujet sensible de l’évolution du nucléaire.

Cette première PPE qui doit couvrir la période 2016-2023, et désormais attendue pour cette semaine après plusieurs mois de consultations, a ainsi « incontestablement ralenti le mouvement d’ensemble d’application de la loi », note le rapport.

Concernant le soutien public aux énergies renouvelables, le rapport demande de « faire paraître le plus rapidement possible » les décrets attendus. Il réclame en outre au gouvernement de « justifier le retard ».

Les députés, consultés pour les prochaines PPE

Autre exemple parmi d’autres: un décret doit définir les critères minimaux de performance énergétique en cas de location d’un logement mais il se fait attendre alors que sa publication « était envisagée en juin 2016 », pointent les parlementaires.

Dans ce contexte, la mission défend le rôle du Parlement pour contrôler la suite de la mise en application de la loi. Elle souhaiterait même que les députés puissent se prononcer sur les prochaines PPE qui sont prévues pour prendre la forme d’un décret gouvernemental.

Nucléaire : de 75 % à 50 % d’ici 2025

Sur le dossier nucléaire, le rapport affirme « regretter » que la PPE « ne joue pas (…) son rôle programmatique », en détaillant mieux comment la France entend réduire de 75 à 50% d’ici 2025 la part du nucléaire dans la production de courant.

Outre la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), d’autres fermetures de réacteurs sont évoquées sans être spécifiées, alors que « plusieurs pistes de réflexion » auraient pu être envisagées, basées sur les situations géographiques des centrales ou les activités économiques de substitution, juge le rapport.

Cette loi « restera l’une des lois les plus importantes adoptées pendant la présente législature », reconnaît le document. Les impacts concernent « les secteurs les plus divers de l’activité sociale »: le bâtiment, l’énergie, la gestion des déchets, la consommation, le transport, etc.

Votre banque, combien de CO2 ?

Jean-Marc Jancovici, associé de Carbone 4, est président du Shift Project.
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Quand on pense « émissions de gaz à effet de serre », la première image qui vient à l’esprit n’est pas celle de votre agence bancaire, ou celle des traders que l’actualité met parfois sur le devant de la scène.

 

Pourtant, dans le monde moderne, rares sont les usines, les mines, les transporteurs, les immeubles de rapport et les électriciens qui n’ont besoin ni d’investisseurs ni de banquiers.

 

Il est donc légitime de se demander si ces derniers ont déjà intégré la question du climat dans la manière dont ils prêtent ou investissent.

 

En effet, peut-on limiter le réchauffement climatique à 2 °C avec une sphère financière qui continuerait à favoriser les activités émissives à l’égal de celles qui le sont moins ?

 

Il y a un peu plus d’un an, ce secteur s’est réveillé un beau matin en se frottant les yeux : Mark Carney, le président du Conseil de stabilité financière, un organisme créé en 2009 pour réguler la finance des pays du G20, a prononcé un discours extrêmement fort sur le « risque du changement climatique », présenté comme devenant du premier ordre, et devant être pris en compte de manière rapide par le monde financier.

 

Pour autant, ce n’est pas encore demain matin que votre banquier vous prêtera moins cher si vous achetez une petite voiture (qui émet moins) plutôt qu’une grosse, ou se verra imposer des contraintes réglementaires supplémentaires s’il prête à une centrale à charbon plutôt qu’à un fabricant de laine de verre ou de vélos.

 

Pour en arriver là, il faudra que le régulateur – le Comité de Bâle – s’empare du sujet, et demande par exemple des ratios de fonds propres plus élevés pour les prêts aux activités qui augmentent les émissions.

 

Pour que le système fonctionne, et éviter que tout le monde se peigne en vert à bon compte, il faudra aussi qu’il existe des méthodes opposables, partagées et mises en oeuvre par des tiers de confiance, qui quantifient combien un projet décarbone ou pas.

 

Les Français ont pris une longueur d’avance dans ce secteur : dans une activité financière qui est mondiale par essence, il y a là une vraie opportunité pour reprendre le dessus sur l’ultra-domination anglo-saxonne qui règne depuis près d’un siècle.

Inoizko CO2 gehien dago atmosferan

www.berria.eus/albisteak/128037/inoizko_co2_gehien_dago_atmosferan.htm

Meteorologiaren Munduko Erakundeak iragarri du CO2 kontzentrazioak milioiko 400 parteren langa gainditu duela, historian lehen aldiz.

 

2015ean beste errekor bat gainditu du berotegi efektuko gasen pilaketak. Izan ere, industria aurreko arotik lehen aldiz, CO2 metaketa milioiko 400 parterena baino handiagoa da atmosferan. Meteorologia erakundeak urtero egiten du neurketa hori, eta txosten baten bidez jakinarazten ditu datuak. Industria aurreko aroan, milioiko 278 parterena zen CO2 kontzentrazioa atmosferan, eta orain arte sekula ez du gainditu 400 parteren langa. Belaunaldi askotan ez da hortik jaitsiko gainera, Munduko Meteorologia Erakundeak egindako iragarpenaren arabera.

 

Mauna Loan (Hawai) duen ikerketa gunean jasotzen ditu datuak erakundeak. Eman dituen azalpenen arabera, ‘El Niño’ fenomenoak eragina izan du CO2 pilaketaren hazkundean. Izan ere, fenomeno horrek ekarritako beroaldiaren ondorioz, lehorte eta sute larriak gertatu dira hainbat eskualdetan, eta horrek gutxitu du CO2 kopurua xurgatzeko basoek duten berezko gaitasuna. Meteorologia erakundearen arabera, 1990etik 2015era %37 handitu da klima berotzeak dakarren « indartze erradiatiboa ».

 

Hain zuzen ere, industria eta nekazaritza ustiaketen ondorioz sortutako karbono dioxidoa, metanoa eta oxido nitrosoaren atmosferaratzeak eragiten du prozesu hori.

 

Ohar bat ere egin du: « CO2 isurketei galga jarri ezean, ezingo diogu aurre egin klima aldaketari, ez eta tenperaturen berotzea gehienez bi gradu bitartekoa izatea lortu ».

CETA: l’assourdissant et insoutenable silence de François Hollande et Matthias Fekl

Maxime Combes, économiste et membre d’Attac France
https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/261016/ceta-lassourdissant-et-insoutenable-silence-de-francois-hollande-et-matthias-fekl

Qu’on l’approuve ou qu’on le rejette, il faut reconnaître au « Non wallon » d’avoir réussi à ouvrir, pour qui veut s’en saisir au fond, un débat de haut-niveau sur le CETA ainsi que sur l’avenir de la mondialisation. Il dévoile aux yeux de tous les Européens les enjeux de ces accords « nouvelle génération », qui ne se limitent pas à la réduction des droits de douane, mais qui portent également sur les normes et régulations existantes et futures. Nourri d’un patient et long travail d’auditions et d’expertise, le Parlement wallon offre à l’Europe entière la possibilité de mener un débat démocratique approfondi et de résorber le fossé existant entre les institutions et les citoyens européens. Une chance pour la démocratie, alors que Justin Trudeau, le premier ministre canadien, vient d’annuler sa venue à Bruxelles pour signer le Traité ce jeudi 27 octobre.

 

C’est d’ailleurs à ce niveau-là que Paul Magnette plaçait fort justement le débat lors de son intervention devant le Parlement wallon le 14 octobre dernier :  « Ce dont nous parlons ici, c’est de toute la philosophe des échanges commerciaux tels qu’ils vont se construire les prochaines années. Si nous voulons qu’il y ait de vraies règles en matière de droits de l’homme, de développement durable, il faut faire un travail de négociation pour obtenir un traité qui fixe les standards aussi hauts que cela deviendra la norme. C’est cela l’enjeu fondamental du Ceta. Et c’est pour cela que nous devons dire « non » pour négocier. « Non », pour créer un rapport de force qui nous permette d’obtenir plus de normes environnementales, sociales, plus de clauses de respect des services publics. Demain, c’est à partir de ce standard européen là que l’on discutera »

 

François Hollande et Matthais Fekl se taisent….

L’éventuelle surprise passée, toutes les forces progressistes en Europe auraient du s’engouffrer derrière le Non wallon, pour appuyer Paul Magnette et les parlementaires wallons. Les opposants au CETA le font sans compter. Et ce alors que Paul Magnette n’a cessé d’affirmer que c’était un « Non pour négocier », un Non pour « faire en sorte que l’on ait des traités avec un niveau de protection en matière sociale, de services publics, d’environnement, avec un niveau de garantie juridictionnelle, qui soit les plus élevés au monde ». Loin de chercher à bloquer l’accord coûte que coûte, Paul Magnette poursuit une stratégie finalement beaucoup plus social-démocrate qu’altermondialiste. Et pourtant, François Hollande se tait. Tout comme Matthias Fekl.

 

pour mieux manoeuvrer en coulisse contre le Non wallon ?

Dans une période d’affirmation identitaire et xénophobe, le Non wallon offre pourtant une bouffée d’oxygène qui déplace les lignes et ouvre des perspectives. Certains semblent l’avoir compris : « le CETA est un échec, l’UE n’est plus capable de compromis sociaux, il y a besoin d’une réorientation fondamentale vers les attentes des citoyens ». Ce tweet ne provient pas d’un.e militant.e altermondialiste ou d’un parlementaire wallon se délivrant un auto-satisfecit. Non, il est celui de Bernd Lange, président social-démocrate de la commission du commerce international du Parlement européen, et fervent promoteur du CETA.

Oui, les lignes bougent. En témoignent les très récentes prises de position de Libé, puis de l’Obs en soutien au Non Wallon. Dans son edito, Laurent Joffrin appelle à soutenir « l’opposition » à « la mondialisation libérale qui n’est pas seulement celle des obsédés de l’identité et des frontières mais procède de la volonté d’humaniser l’économie de marché ».

 

 

A l’Obs, Matthieu Croissandeau considère que la démarche des opposants au CETA « répond à un problème de fond » car « ils réclament simplement davantage de garanties pour préserver les services publics, l’environnement ou l’agriculture d’une compétition débridée dont on mesure chaque jour les dégâts sur l’emploi ou l’industrie européenne ».

 

De leur côté, François Hollande et Matthias Fekl se taisent. Alors que Justin Trudeau annule sa venue à Bruxelles, il n’y a aucune compte-rendu régulier devant le Parlement ou l’opinion. Ils refusent d’expliquer publiquement ce que défend la France dans les tractations obscures qui se poursuivent à Bruxelles : si on excepte des propos déconcertants d’Harlem Désir devant la Commission européenne ce mardi 24 octobre, aucune explication sérieuse n’a été donnée aux Parlementaires frnaçais. L’exécutif refuse ainsi de prendre exemple sur la Wallonie pour ouvrir un large débat démocratique, étayé et documenté, au Parlement français et donc dans l’opinion publique. A se demander s’ils ne sont pas plus occupés par accentuer les pressions sur la Wallonie, comme le laissent entendre les bruits de couloir entendus ici et là, qu’à se saisir du Non wallon comme une opportunité pour réguler la mondialisation. En plus d’être assourdissant, leur silence en devient insoutenable.

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