Articles du Vendredi : Sélection du 27 mai 2011

En Espagne, la « génération perdue » se révolte contre les politiques et les banquiers

Sophie Chapelle
http://www.bastamag.net/article1555.html – 20.05.11

Le manifeste des indignés espagnols ’Democracia Real Ya !’

20 mai 2011

La jeunesse espagnole se lève !

ATTAC
27.05.11

Autoaren erabilera murriztu beharraz ohartarazi du Bizik

Ainize BUTRON
Gara 24.05.11 – www.gara.net/paperezkoa/20110524/268161/eu/Autoaren/erabilera/murriztu/beharraz/ohartarazi/du/Bizik/

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En Espagne, la « génération perdue » se révolte contre les politiques et les banquiers

Sophie Chapelle
http://www.bastamag.net/article1555.html – 20.05.11

Qualifiée de « génération perdue » par le Fonds monétaire international, la jeunesse espagnole montre qu’elle ne s’est pas endormie. Depuis le 15 mai, ils sont des centaines de milliers dans la rue, avec pour mot d’ordre : « Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques et des banquiers ». Face aux mesures d’austérité, la révolte gronde…

Sur La Puerta del Sol, célèbre place de Madrid, il plane comme un parfum de révolution de jasmin. Les premiers manifestants sont arrivés dimanche 15 mai, alors que le mouvement gagnait une trentaine d’autres villes espagnoles. Lundi, à l’aube, la police a démantelé le camp. Mais le lendemain les manifestants sont revenus plus nombreux. A Madrid, mais aussi à Barcelone, Bilbao, Córdoba, Valence, Séville, Saragosse ou Grenade, des centaines de milliers de jeunes, chômeurs, migrants, retraités, travailleurs précaires sont descendus dans la rue pour réclamer une Democracia Real Ya, « une vraie démocratie, maintenant ».

Un chômage à 21%

L’impression d’être une génération sacrifiée, condamnée à la précarité perpétuelle, a poussé nombre de jeunes à occuper les rues. Avec 4,2 millions de chômeurs, l’Espagne compte aujourd’hui le taux de sans emploi le plus élevé de l’Union européenne. Soit 21 % de la population active. Chez les moins de 30 ans, ce taux avoisine les 44 %. La crise économique frappe de plein fouet la jeunesse espagnole. Au point que le Fonds monétaire international (FMI) a récemment qualifié ces jeunes de « génération perdue ». Dans les cortèges, beaucoup sont des « Mileuroista », « ceux qui gagnent 1000 euros par mois », fatigués du chômage et de la corruption des politiques. « Vous prenez l’argent, nous prenons la rue », proclame une banderole dépliée sur la Puerta del Sol.

Les slogans montrent une certaine défiance envers le gouvernement. Les manifestants veulent « que les coupables de la crise paient ». Pas question pour ces Espagnols de payer la facture d’une crise financière qui n’est pas la leur mais « celle des banquiers et des politiques », selon les organisateurs du mouvement. L’austérité mise en place par le gouvernement depuis plusieurs mois, pour réduire à toute vitesse la dette du pays conformément aux injonctions de Bruxelles et du FMI, défait un à un les filets de la protection sociale. Le gouvernement socialiste de Zapatero opère une réduction drastique des dépenses publiques : les enseignants par exemple ont vu leur salaire réduit de 5 %.

Un mouvement structuré par les réseaux sociaux

Le ras-le-bol envers la classe politique se nourrit aussi d’affaires de corruption, impliquant des hommes politiques de gauche comme de droite. Sur les pancartes, les manifestants demandent la fin des privilèges de la classe politique et l’arrêt de la privatisation du secteur public, ainsi que de vrais moyens pour lutter contre la fraude fiscale et la fuite des grandes fortunes vers les paradis fiscaux. Des élections municipales et régionales partielles se tiennent le 22 mai prochain. Une « assemblée » s’est tenue jeudi 19 mai sur la place Puerta del Sol, au cours de laquelle ont été annoncées les principales revendications. Les manifestants appellent notamment à la réforme de la loi électorale en Espagne qui façonne le paysage politique du pays, le condamnant à une hégémonie du système bipartite, entre le PSOE (sociaux-démocrates) et le Parti populaire (droite), qui a montré ses limites.

L’assemblée demande que soit accordée la priorité aux droits fondamentaux des citoyens : droits au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation citoyenne, au libre développement personnel et à la consommation des biens nécessaires pour une vie saine et heureuse. Le mouvement exige la comptabilisation du vote blanc, la moralisation de la vie politique à travers l’adoption d’une loi sur la responsabilité politique, l’interdiction d’inscription sur les listes électorales pour les hommes politiques poursuivis en justice, et la prohibition du financement privé des partis politiques. Le slogan Democracia Real Ya prend tout son sens.

A la Une des journaux espagnols, le mouvement du 15 mai – surnommé « el movimiento 15-M » – a surpris. Spontané, dépourvu de signes politiques ou syndicaux, il s’est forgé dans les réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter, et a été organisé par des « citoyens anonymes ». A la source de ce mouvement, on retrouve des collectifs comme Democracia real ya – une plateforme en ligne lancée par un groupe de blogueurs et d’internautes qui a réussi à agréger en quelques mois des dizaines d’associations, Toma la Plaza (Occupons la place) et Juventud sin futuro (Jeunesse sans avenir). Le mouvement, présenté comme citoyen, participatif et démocratique par les organisateurs de la marche du 15 mai, se poursuit par l’occupation permanente de l’espace public, des places et des rues.

Vers un naufrage de la gauche de gouvernement ?

Mais à l’approche des élections locales et régionales, cette mobilisation fait l’objet de mesures d’interdiction de la part de la commission électorale, qui estime que de telles manifestations risquent « de perturber la campagne électorale et la liberté des citoyens dans leur droit de vote ». Aucun appel formel à l’abstention ou au vote blanc n’a été lancé par le mouvement du 15 mai. Même si l’une des principales revendications de ces « indignés » est la fin du bipartisme.

Alors que la société civile espagnole sort de l’apathie, la gauche, au pouvoir, se prépare à un naufrage électoral le 22 mai. Les récentes réformes du gouvernement Zapatero ont, pour de nombreux analystes, démobilisé l’électorat de gauche. La mairie de Barcelone tenue par le Parti socialiste (PSOE) pourrait être perdue au profit des nationalistes catalans de Convergence et Union (CiU). La droite conservatrice du Parti populaire (PP) est donnée grande gagnante des scrutins de dimanche. Elle pourrait l’emporter dans des fiefs socialistes, comme la région de Castille-la-Manche. Un avant-goût des législatives prévues pour mars 2012 ? Les partis de gauche tentent de reprendre à leur compte le mouvement du 15 Mai. Et c’est peut-être Izquierda Unida (Gauche unie), la coalition ancrée à gauche du PSOE, qui pourrait profiter des retombées du mouvement.

Angela Merkel demande aux Espagnols de faire « des efforts »

En Europe, on voit ce mouvement d’un très mauvais œil. A commencer par la chancelière allemande Angela Merkel, qui n’a pas hésiter à railler, en termes peu amènes, « les Européens du Sud peu travailleurs », le 17 mai lors d’une manifestation de son parti : « Il faudrait que dans des pays comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, on ne parte pas à la retraite plus tôt qu’en Allemagne, que tous fassent un peu les mêmes efforts, c’est important ». Outre-Rhin, l’âge de la retraite a été porté à 67 ans. Et les conseillers économiques du gouvernement allemand préconisent de le fixer progressivement à 68 ou 69 ans. « Nous ne pouvons pas avoir une monnaie commune et accepter le fait que certains aient beaucoup de vacances et d’autres très peu », a-t-elle ajouté.

Un ton et des propos qui ne devraient pas plaire à ceux qui se reconnaissent dans le Mouvement du 15 mai… Et allant à contrario des données d’Eurostat, publiées par le Wall Street Journal le 14 février, révélant que les Grecs ont la plus longue semaine de travail en Europe, avec une moyenne de 42 heures, suivis par les Espagnols et les Portugais avec 39 heures par semaine. Sans oublier l’inégalité des salaires : 2980 euros bruts en moyenne en Allemagne contre 2260 euros en Espagne.

Malgré la répression policière et les dizaines de comparutions immédiates pour « trouble de l’ordre public et atteinte aux biens publics », les sit-in persistent. Comme le conclut le manifeste du Mouvement du 15 mai : « c’est mieux de risquer et de perdre, que de perdre sans avoir risqué ».

Le manifeste des indignés espagnols ’Democracia Real Ya !’

20 mai 2011

Depuis plusieurs jours, des Espagnols jeunes et moins jeunes manifestent dans plusieurs grandes villes. Voici deux texte exprimant le cri des “indignados”, dont le Manifeste de ’Democracia Real Ya !’

– 20 mai 2011

Manifeste de ’Democracia Real Ya !’

Nous sommes des personnes normales et ordinaires. Nous sommes comme toi : des gens qui se lèvent tous les matins pour étudier, pour travailler ou pour chercher du travail, des personnes qui ont une famille et des amis. Nous travaillons dur tous les jours pour vivre et donner un futur meilleur à ceux qui nous entourent. Certains d’entre nous se considèrent progressistes, d’autres plus conservateurs. Croyants ou non, avec des idéologies bien définies, ou apolitiques. Cependant nous sommes tous préoccupés et indignés par le contexte politique, économique et social qui nous entoure, par la corruption des politiciens, des chefs d’entreprises, des banquiers… par le manque de défense du citoyen. Cette situation nuisible au quotidien, peut être changée si nous nous unissons. Il est temps de se mettre en marche, de construire ensemble une société meilleure. Pour cela nous soutenons fermement ce qui suit :

Les priorités de toute société avancée doivent être l’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, le développement écologique durable, l’épanouissement, le bien-être du citoyen.

Il existe des droits fondamentaux qui devraient être couverts dans ces sociétés tels que le droit au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation à la vie politique, au libre développement personnel ainsi que le droit à la consommation des biens nécessaires pour mener une vie saine et heureuse.

L’actuel fonctionnement de notre système économique et gouvernemental ne répond pas à ces priorités et représente un obstacle pour le progrès de l’humanité.

La démocratie part du peuple (dêmos=peuple ; kratos=le pouvoir) et dans cette optique le gouvernement doit naitre du peuple. Toutefois, dans ce pays, la majorité de la classe politique ne nous écoute pas. Alors que ses fonctions devraient être celles de porte- paroles de nos revendications auprès des institutions, en permettant la participation politique des citoyens au moyen de voies directes procurant ainsi un meilleur bénéfice pour l’ensemble de la société, nous assistons à un enrichissement et à leur prospérité à nos dépens.

Le besoin irrépressible de pouvoir de certains d’entre eux provoque une inégalité, de la crispation et de l’injustice, ce qui conduit à la violence que nous rejetons. Le modèle économique en vigueur, obsolète et antinaturel bloque la machine sociale et la convertit en une spirale qui se consume en enrichissant quelques-uns et en plongeant dans la pauvreté et la pénurie les autres. Jusqu’à l’effondrement.

La volonté et la finalité du système est l’accumulation d’argent, la plaçant au-dessus de l’efficacité et le bien-être de la société. En gaspillant des ressources, détruisant la planète, produisant du chômage et des consommateurs malheureux.

Les citoyens font partie de l’engrenage d’une machine destinée à enrichir une minorité qui ignore tout de nos besoins. Nous sommes anonymes, mais sans nous, rien de ceci n’existerait parce que nous faisons bouger le monde.

Si comme société nous apprenons à ne pas confier notre futur à une rentabilité économique abstraite qui n’est jamais favorable à la majorité, nous pourrons éliminer les abus et les manques dont nous souffrons tous.

Une Révolution Morale est nécessaire. Nous avons mis l’argent au-dessus de l’Être Humain alors que nous devrions le mettre à notre service. Nous sommes des personnes, non des produits du Marché. Je ne suis pas seulement ce que j’achète, pourquoi et à qui je l’achète.

Pour tout ce qui précède, je suis indigné.

Je crois que je peux le changer.

Je crois que je peux aider.

Je sais qu’unis nous pouvons.

Sors avec nous. C’est ton droit.


Un autre texte

Qui sommes nous ?

Nous sommes des personnes qui sommes venues de manière libre et volontaire, et après la manifestation avons décidé de nous réunir pour revendiquer la dignité et la conscience politique et sociale.

Nous ne représentons aucun parti ni aucune association.

Une vocation de changement nous unit.

Nous sommes ici par dignité et solidarité avec ceux qui ne peuvent pas l´être.

Pourquoi sommes nous ici ?

Nous sommes ici car nous voulons une société nouvelle qui donne la priorité à la vie au-delà des intérêts économiques et politiques.

Nous plaidons pour un changement dans la société et la conscience sociale.

Démontrer que la société ne s´est pas endormie et que nous continuerons à lutter, pour ce que nous méritons, à travers la voie pacifique.

Nous soutenons nos compagnons arrêtés après la manifestation et nous demandons leur mise en liberté sans charge.

Nous voulons tout, nous le voulons maintenant, si tu es d´accord avec nous : UNIS-TOI !

“C’est mieux de risquer et de perdre que de perdre sans avoir risqué”

Voir aussi :

(A Bayonne) Un camp du refus : comme en Espagne, les Indignés ont planté hier les tentes contre le « système » : https://bizimugi.eu/?p=3447

La jeunesse espagnole se lève !

ATTAC
27.05.11

Ce que nous vivons, ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie !” C’est à présent au tour des Espagnols de se soulever contre les “potions amères” des gouvernements européens et l’impunité des banquiers.

Inspirée par les mouvements démocratiques dans les pays arabes, la population se soulève de façon spontanée. Réunis sous le mot d’ordre “Pour une vraie démocratie, maintenant !”, des centaines de milliers d’Espagnols, en premier lieu des jeunes, se sont retrouvés dans les rues de plus de soixante villes du pays. Les manifestants dénoncent la précarisation, le pouvoir de la finance et l’irresponsabilité, voire la complicité des responsables politiques. Ils demandent, surtout, que la crise soit payée par ses principaux responsables, notamment l’industrie financière et bancaire.

Les mobilisations ont commencé le dimanche 15 mai, et depuis trois jours, les manifestants occupent la place de la Puerta del Sol, à Madrid. A l’inverse des médias français, qui semblent avoir fait l’impasse sur la mobilisation, la presse espagnole reprend largement les slogans de ceux qui se réclament du “mouvement du 15 mai”. “Il y a des alternatives politiques, il suffit juste de les réinventer. Sans violence, mais avec fermeté” clament ainsi les manifestants. La mobilisation doit se poursuivre au moins jusqu’au 22 mai, jour des élections régionales et municipales en Espagne.

L’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’Irlande subissent de plein fouet les politiques antisociales promues par l’Union européenne et le Fonds monétaire international et appliquées en l’absence de tout débat démocratique : coupes franches dans les dépenses publiques, baisses des salaires, des retraites et des minimas sociaux, démantèlement des services publics… Des politiques qui sont amenées à se généraliser avec la nouvelle “gouvernance économique” qui s’apprête à être votée en juin au Parlement européen.

Pourtant les résistances se multiplient : Au Portugal, le défilé de la “génération fauchée” a rassemblé des centaines de milliers de manifestants en mars. En Grèce, les grèves générales se succèdent. Celle du 11 mai a été très suivie, avec des dizaines de milliers de manifestants qui s’opposaient aux mesures d’austérité injustes – qui ont par ailleurs prouvé leur ineptie en plongeant le pays plus profondément dans la récession.

Il est temps de dire non ! C’est pourquoi Attac France, avec les Attac d’Europe, a lancé une pétition contre les politiques d’austérité de la nouvelle gouvernance économique européenne, et se rendra au Havre ce week-end à l’occasion du contre-G8 afin de clamer haut et fort que les peuples doivent passer avant la finance.


Autoaren erabilera murriztu beharraz ohartarazi du Bizik

Ainize BUTRON
Gara 24.05.11 – www.gara.net/paperezkoa/20110524/268161/eu/Autoaren/erabilera/murriztu/beharraz/ohartarazi/du/Bizik/

Azken urteotan autoaren erabilerak nabarmen gora egin du Ipar Euskal Herrian. Batez ere, Baiona, Angelu eta Biarritzen izan da gorakada. Berriki egindako inkesta baten arabera, Lapurdin, familiako bi auto izatera heldu dira. Bizi mugimenduaren iritziz, autoaren urteetako nagusitasuna gainditzeko egin beharrekoak asko dira, hala nola hirietan herritarrek espazioa berreskuratu, hirigintza berrantolatu edo autoa ez den beste garraio motak bultzatu.

Hiri erdialdean bizi diren herritar bakar batzuek izan ezik, biztanle gehienek autoa hartzeko joera dute, iritsi beharreko helmuga etxetik hurbil izanik ere. Hori erakusten dute Lapurdi Ipar eta Hegoaldeko herri elkargoak, Landes eta Pirinio Atlantikoak departamenduetako kontseilu nagusiek eta Akitaniako Eskualde Kontseiluak batera eskaturiko inkesten emaitzek. Bi azterketa burutu dituzte: Landes hegoaldeko eta Lapurdiko 40 hiri handienetako herritarren mugikortasunari buruzko azterketa; eta beste 130 bat herritan zabaldutako inkesta.

Azken urteotan autoaren erabilerak gorakada izan duela nabaria da, bereziki Baiona, Angelu eta Biarrizko herrien sarrera-irteeretan; baina, datu berri horiek kaleratu direlarik, «ezustekoa» izan dutela aitortu dute hautetsiek. Izan ere, azterketak zehazten duenez, familia bakoitzeko auto kopurua batez beste 1,46koa da Lapurdi kostaldean, baina 2koa izatera ere iristen da, hiru kidetik gorako familiatan.

«Etxeen motorizazioaren batez bestekoa izugarria da gure eskualdean», nabarmendu zuen Jean-René Etchegaray Baionako hautetsi eta herri elkargoko buruak. Zenbakiz beteriko 85 orrialdeko inkesta mardulak beste datu esanguratsu bat ere jarri du mahai gainean; hau da, etxetik kanpora joateko orduan, bidaien %76,5 autoz egiten direla. Bidaia horien %17 lantokira joateko egiten dira, gainerako guztiak aisialdi, erosketa edo beste zereginetarako izaten dira. Bestalde, gehienetan, bidaiak bakarkakoak izaten dira.

Garraio garbia bultzatzen den garai hauetan, inkestaren arabera, hiri erdialdean bizi diren herritarren %1ek soilik baliatzen dute txirrindua.

Datu horiek guztiak arretaz begiratzerakoan, hainbat galdera sortzen dira: zergatik dugu autoa gaur egun oraindik ere garraiobide lehenetsi eta nagusitzat? Balizko erantzunen artean daude garraio publikoaren gabezia, etxebizitzak barreiaturik eraiki izana, edo agintari politikoen axolagabekeria.

Arrazoiak puntu horietan guztietan aurki daitezke, Iban Grossier Bizi mugimenduko kidearen iritziz: «Jakin behar da urteetan autoa askatasun sinbolotzat hartua izan dela. Autoa abiadura handiko tresna da askorentzat, eta ikuspegi hori hausteko ez da sekula izan garraio publiko eraginkor baten eskaintza. Autoak izan du nagusitasun osoa».

Bizi espazioa berreskuratu

Ikuspegi horri gehitu behar zaio Lapurdiko hirietan zein herrixketan garatu den hirigintza mota. «Banakako etxe asko eraiki da eta oso barreiatua. Herritar gehienen ametsa da mila metro karratuko eta lurrez inguraturiko etxean bizitzea», esan zuen.

Izan ere, garraio publikoaren erabilera %4koa dela ondorioztatzen du inkestak, eta oinezkoak %6-20 direla. Azterketa hori kaleratuz kontzientzia hartzea bazegoela erakusten zuela nabarmendu zuen Grossierek. «Duela bi urte ohartu ziren ez ziotela arazoari aurrea hartu. Beharrik esnatu diren. BAB herri elkargoan lehentasuna Chronobusaren finkapenari eman ordez, 2×2 bide baten eraikitzeari eman baliote egoera larriagoa izango genuke. Eskaintza erakargarriagoa egin dute, eta, hori positiboa da», argitu zuen.

Chronobusari esker, autobusez 37 kilometroko ibilbidea egiteko aukera eskaintzen hasi ziren iaz. Baina, Grossieren eta, egunerokoan autoari alternatiba bat emateko borrokan ari diren herritarren iritziz, garraio publiko eraginkorra egitea ez da eman beharreko urrats bakarra. «Azken 30 urteotan gibelerako urratsak eman ditugu. Herritarrek hirietan espazioa galdu dugu, gutxika, autoei lehentasuna emateko. Hori guztia berreskuratu behar dugu», esan zuen.

Bizi mugimenduak dioenez, botere publikoek, baliabideak emateaz gain, bestelako garraio eredu bat bultzatu behar dute eraginkortasunez. Izan ere, autoarekin edonon aparkatzeko aukera dagoen heinean, herritarrek autoari lehentasuna ematen jarraituko dute, Grossieren ustez. «Aparkalekuetara bideratzen den leku hori guztia kentzen zaio espazio publikoari», esanez bukatu zuen Bizi mugimenduko kideak.

INKESTAK

Berriki burututako inkesta honako erakundeek eskatu dute: Lapurdi Ipar eta Hegoaldeko herri elkargoak, Landes eta Pirinio Atlantikoak departamenduetako kontseilu nagusiek eta Akitaniako Eskualde Kontseiluak.

DATUAK DATU

Mahai gainean jarri den beste datu esanguratsu batek dioenez, etxetik irteteko orduan, bidaien %76,5 autoz egiten dira. Bestalde, joan-etorri horien %17 lantokira joateko egiten dira eta gainerakoak aisialdi, erosketa edo beste zereginetarako.